OpenEdition Journals

https://journals.openedition.org

  • Les parcs nationaux d’Afrique en tant que territoires néocoloniaux
    Pensés à l’origine comme les terrains de chasse des colonisateurs (pour le commerce de l’ivoire ou pour les trophées), les parcs nationaux accueillent aujourd’hui les touristes blancs. Si au XXe siècle, les législations protégeaient les chasseurs blancs mais interdisaient aux Africain.es la chasse de subsistance, très peu a changé aujourd’hui. Les petits blancs s’achètent d’immenses terrains de chasse privés et les protecteurs de la faune sauvage, dont le WWF, imposent leurs règles. Pourtant on sait que la biodiversité est plus grande dans les zones naturelles habitées.
    (avec une carte interactive de la création des parcs depuis 1900)

    Das koloniale Erbe der Nationalparks
    Simone Schlindwein
    Viele Konzepte des Artenschutzes wurzeln auf dem Rassismus der alten Kolonialmächte. Der Umgang mit der Bevölkerung ist bis heute ein Dilemma.
    […]
    Laut internationalen Standards sollen heute Schutzgebiete nur mit freier, vorheriger und informierter Zustimmung (free, prior and informed consent – FPIC) der dort ansässigen Menschen errichtet werden. Dies ist bei den meisten Schutzgebieten, die in der Kolonialzeit oder auch später unter den autoritären Regimen Afrikas gegründet wurden, nie der Fall gewesen.
    Der Umgang mit der lokalen Bevölkerung in und um die Parks ist daher bis heute ein Dilemma. Dies zeigt sich derzeit erneut an der umstrittenen Gründung des Messok-Dja-Nationalparks im Norden der Republik Kongo als Teil eines trinationalen Schutzgebiets mit den Nachbarländern Kamerun und Gabun, das vom WWF verwaltet und von der Europäischen Union (EU) finanziert werden soll. In ihm leben rund 24.000 Menschen in 67 Dörfern, die meisten von der Ethnie der Baka, also traditionelle Urwaldbewohner, so ein WWF-Evaluationsbericht. Sie ernähren sich von der Landwirtschaft, vom Fischen und von der Jagd. Das Problem laut WWF ist, dass die Baka im Wald nicht nur Heilkräuter sammeln, sondern auch Elefanten jagen würden. Deswegen müsse mit ihnen ein Konsens gefunden werden, wie sie in einem Teil des Waldes ihrem traditionellen Lebensstil nachgehen können, ohne die Gründung des Parks generell abzulehnen, so die Empfehlung.
    […]
    Bereits im Jahr 1900 war in London die erste internationale Konferenz zum Schutz der afrikanischen Wildtiere abgehalten und die sogenannte Londoner Konvention unterzeichnet worden. Sie legte den Grundstein für das westliche Naturschutzengagement in Afrika und stellte unter anderem die Gorillas unter strikten Schutz vor jeglicher Jagd, ebenso Elefanten mit Stoßzähnen unter fünf Kilo. Es versteht sich von selbst, dass keine Vertreter der unter der Kolonialherrschaft lebenden Menschen in Afrika an dieser Entscheidung beteiligt waren.
    In fast allen Kolonien wurden daraufhin im Laufe des 20. Jahrhunderts restriktive Jagdgesetze zum Schutz des Wildtierbestands eingeführt. Von Anfang an wurde dabei mit zweierlei Maß gemessen. Die von Kolonialisten betriebene Großwildhatz zum Erwerb von Trophäen und Elfenbein wurde erlaubt, die Jagd zur Ernährung durch die Afrikaner wurde unter Androhung hoher Strafen verboten.
    […]
    Die koloniale Idee der menschenleeren Naturräume und die Kriminalisierung der afrikanischen Jäger erkläre zahlreiche „Geburtsfehler“ der meisten afrikanischen Schutzgebiete, die bis heute immanent sind, erklärt Linda Poppe von Survival International in Deutschland. Die NGO, die sich für die Rechte indigener Völker einsetzt, kritisiert: Eine Dekolonialisierung dieser Naturschutzansätze habe bis heute nicht wirklich stattgefunden. Im Gegenteil, bis heute werden weiße Tierforscher als die eigentlichen Helden des Naturschutzes verehrt.
    […]
    Die koloniale Idee der menschenleeren Naturräume und die Kriminalisierung der afrikanischen Jäger erkläre zahlreiche „Geburtsfehler“ der meisten afrikanischen Schutzgebiete, die bis heute immanent sind, erklärt Linda Poppe von Survival International in Deutschland. Die NGO, die sich für die Rechte indigener Völker einsetzt, kritisiert: Eine Dekolonialisierung dieser Naturschutzansätze habe bis heute nicht wirklich stattgefunden. Im Gegenteil, bis heute werden weiße Tierforscher als die eigentlichen Helden des Naturschutzes verehrt.
    […]

    https://taz.de/Militarisierter-Naturschutz-in-Afrika/!5671721
    #parc_national #Afrique #néocolonialisme #racisme

    • Terrains de #chasse au sens littéral.

      Conserver la faune sauvage de la péninsule malaise : de la Malaya britannique à la Malaisie indépendante
      https://journals.openedition.org/vertigo/18503

      Les sources historiques montrent que la remarquable biodiversité de la péninsule malaise et les espèces menacées qu’elle abrite ont été préservées en partie grâce aux actions de conservation prises pendant la période coloniale, poursuivies et développées après l’indépendance. Sous l’impulsion de quelques coloniaux, tel l’amateur de grande chasse Theodore Hubback, les États de la péninsule malaise sous domination britannique ont adopté des législations de protection de la faune sauvage, créé des parcs et réserves, notamment le parc national King George V, et mis en place un département de protection de la vie sauvage. Ce dernier était en charge du contrôle des animaux considérés comme nuisibles, de l’application des lois, de la gestion des parcs et de la conservation des espèces. Les game warden britanniques étaient aidés par des Malaisiens engagés qui ont pris la relève après l’indépendance, malgré un manque criant de moyens. La Malayan Nature Society, créée en 1940 par le chief game warden fédéral, a aidé le département dans sa tâche. Jusqu’au début des années 1970, cette association était avant tout un club d’expatriés, mais certains parmi ses rares membres malaisiens sont devenus très influents dans la Malaisie indépendante. Elle s’est ainsi trouvée au cœur de réseaux qui permettaient de mettre les militants de la conservation, les scientifiques, les experts internationaux et les agents du département de la vie sauvage en contact avec les décideurs politiques. La Malaisie a ainsi pu poursuivre les programmes conçus sous domination britannique et développer ses propres politiques de conservation.

  • Les colonies israéliennes en Cisjordanie, un crime de guerre ?
    Ghislain Poissonnier et Eric David, La Revue des Droits de l’Homme (2019)
    https://journals.openedition.org/revdh/7353

    La politique de colonisation israélienne dans le territoire palestinien occupé a été déclarée illégale à de nombreuses reprises par différents organes internationaux. L’illégalité de cette politique fait l’objet d’un large consensus au niveau international. Les dirigeants israéliens sont informés de ces condamnations internationales répétées et de l’illégalité en droit international de la politique qu’ils conduisent. Ainsi, en cas de poursuites devant la CPI, le Procureur pourra facilement établir que les principaux responsables de la colonisation avaient conscience du caractère illégal de l’acte de transfert d’une partie de la population civile israélienne en territoire palestinien occupé.

    #Palestine #Droit #Colonies #Cisjordanie #crimes_de_guerre

    • https://journals.openedition.org/traces/5148
      La prison peut se définir comme un dispositif d’endiguement contre la contagion. D’abord vis-à-vis du corps social : elle érige une barrière matérielle et symbolique. Ensuite au sein même des murs : le modèle cellulaire, en particulier, tend vers la raréfaction des contacts humains. Son agencement architectural et ses principes de fonctionnement sont conçus pour conjurer toute propagation jugée malsaine, qu’elle soit physique ou impalpable. Une contradiction insoluble mine cependant cette vocation. En confinant le « mal » qu’elle prétend combattre, la prison le concentre ; elle est alors dénoncée comme lieu pathogène et école du crime. Face à la diversité des motifs de crainte (de l’homosexualité à la récidive, de l’épidémie à l’impiété), le motif de la contagion est récurrent. Esquissant une typologie à travers des exemples historiques et contemporains, cet article présente trois figures typiques de la contagion que la prison a pour fonction d’empêcher ou d’enrayer : la maladie (contagion physique), le vice (contagion morale) et la rébellion (contagion politique).

  • Bérengère Stassin, (cyber)harcèlement. Sortir de la violence, à l’école et sur les écrans
    https://journals.openedition.org/questionsdecommunication/22022

    En France, 5 à 6 % des élèves du premier et du second degré sont victimes de harcèlement scolaire. C’est par ce chiffre éloquent que débute l’ouvrage de Bérengère Stassin, où l’auteure investigue les transformations du phénomène en lien avec l’émergence du cyberharcèlement. Elle apporte une contribution essentielle aux réflexions dans ce domaine, en nous livrant tout d’abord une synthèse de la littérature existante sur le sujet de la violence entre enfants, longtemps invisibilisé, ainsi qu’une définition précieuse du harcèlement scolaire, de la cyberviolence et du cyberharcèlement – dont elle étudie l’ensemble des manifestations. Si le harcèlement scolaire commence à faire l’objet de recherches en sciences humaines et sociales dans les années 1970, ce n’est qu’à l’aube des années 2010 qu’il devient un problème public. En effet, son prolongement via les médias sociaux attire l’attention des pouvoirs publics tandis que l’on découvre les chiffres des premières enquêtes de victimation. Par la richesse des exemples mentionnés, les chapitres I à III balayent un certain nombre de mythes et apportent un lot de résultats marquants. Non, le harcèlement et la cyberviolence ne sont pas qu’une affaire de jeunes, qui prendrait magiquement fin à l’issue du lycée : la violence se poursuit dans l’enseignement supérieur et dans le monde professionnel. Et elle n’affecte pas de la même manière les différents groupes sociaux, se colorant notamment d’une dimension genrée et d’une homophobie qu’il convient de prendre en compte. Une fois ces constats dressés, une partie conséquente du livre (chapitre IV) se consacre à un inventaire des moyens de lutte à disposition des acteurs de la prévention. S’appuyant sur les outils de l’éducation aux médias et à l’empathie, l’auteure montre la nécessité d’impliquer directement les jeunes dans ce processus, nous invitant aussi à dépasser les discours technicistes et catastrophistes en rappelant la richesse et la diversité de leurs activités en ligne.

    Cherchant à établir si les violences en ligne ne sont « qu’un “vieux vin […] dans une nouvelle bouteille” » (p. 91), l’auteure de l’ouvrage astucieusement nommé (cyber)harcèlement, situe à la fois le phénomène dans une logique de rupture et de continuité avec le harcèlement scolaire. D’un côté, les cyberviolences apparaissent comme le prolongement logique de rapports de sociabilité préexistants, constituant la trace d’une violence entre jeunes que personne ne voulait voir. Mais par les canaux de diffusion originaux qu’elle emprunte (smartphones, médias sociaux…), cette violence se prolonge en dehors du temps scolaire et pénètre le lieu du foyer, qui pouvait autrefois constituer un espace de répit et de repos. Reprenant à son compte le concept de chambre d’écho, Bérengère Stassin montre aussi très bien et à travers plusieurs cas concrets l’amplification démesurée des phénomènes violents que le web peut parfois induire.

    Pour lutter contre le harcèlement et le cyberharcèlement à l’école, Bérengère Stassin passe en revue les outils de l’éducation à l’empathie, couplés à ceux de l’éducation aux médias et à l’information. S’attachant à décrypter le rôle des émotions dans le déclenchement des violences, elle déconstruit l’image de tyran tout-puissant associée à la figure du bully (p. 136) : « Bien qu’il renvoie l’image de quelqu’un de fort et sûr de lui, le meneur souffre souvent, de par son histoire personnelle, d’une faille narcissique et d’une faible estime de lui-même ». Ses agissements sont liés à son incapacité de se mettre à la place d’autrui, et ceux des suiveurs, motivés par la peur des sanctions normatives exercées par le groupe. C’est dans le cas de ces derniers que la marge de manœuvre des équipes éducatives est la plus grande, certains d’entre eux pouvant changer de comportement une fois repérés. Le choix de conclure son ouvrage par un volet consacré à l’éducation aux médias dénote le caractère engagé et émancipatoire des recherches conduites par Bérengère Stassin, qui mobilise une approche compréhensive des cultures juvéniles. Après avoir souligné les nombreux risques des médias sociaux, elle rappelle la richesse des usages développés par les jeunes en ligne : le prolongement d’une sociabilité entre pairs et l’acquisition d’une forme d’autonomie, la recherche d’informations et d’apprentissages, la prescription et la création culturelles, ou encore la construction identitaire via l’appartenance à des communautés etc. Pour la chercheuse, « il ne s’agit donc pas de condamner les pratiques des adolescents ou le manque de recul que certains peuvent avoir, mais de renforcer leurs compétences numériques et de leur apprendre à publier et à partager de l’information de manière réfléchie et responsable » (p. 150).

    #Cyberharcèlement #Bérengère_Stassin #C&F_éditions

  • Patrick Radden Keefe, Addiction sur ordonnance. La crise des antidouleurs - Recension
    https://journals.openedition.org/questionsdecommunication/21839

    L’article principal du journaliste d’investigation, Patrick Radden Keefe, montre comment la famille Sackler, créatrice et propriétaire de l’entreprise Purdue Pharma, s’est constituée et a mis sur le marché en 1995 son antidouleur phare, l’OxyContin, en affirmant qu’il n’était pas addictif. Prescrit largement par les médecins non alertés sur ses risques potentiels, des décennies plus tard, la situation sanitaire aux États-Unis est jugée dramatique : « 70 500 décès par overdose en 2017, des milliers de familles en détresse, les services sociaux et de secours débordés » (quatrième de couverture). Ce tableau d’une hécatombe de morts violentes et d’une large dépendance d’une partie de la population américaine n’est bien sûr pas imputable à cet unique produit et cette seule entreprise ; ils ne constituent qu’une facette du phénomène dans la mesure où d’autres molécules sont vendues et consommées sur le marché des antidouleurs, là-bas comme ailleurs dans le monde. Toutefois, l’auteur établit précisément que ce marché des antidouleurs a pu s’étendre et s’installer, d’une manière pionnière, grâce aux compétences complémentaires des frères Sackler à l’origine de l’entreprise. La promotion et la communication (considérée mensongère ici) ont été dès l’entame les fers de lance de leurs activités, au-delà de l’activité classique de pharmacie. Depuis lors, l’entreprise Purdue Pharma, comme les autres sur ce marché pharmaceutique très lucratif, s’est construite au fil des décennies une image de marque forte et surtout une image sociale et scientifique honorable « en finançant des universités et des musées, comme le Louvre à Paris » (quatrième de couverture de l’ouvrage). Au moment de la publication de l’article, Yale par exemple disposait d’un institut de biologie et de sciences physiques portant le nom de deux membres de la famille créatrice de cette entreprise…

    #Patrick_Radden_Keefe #Sackler #Addiction_ordonnance #C&F_éditions

  • Espaço e Economia: Revista Brasileira de Geografia Econômica dedica esta edição especial à primeira parte do Dossiê Coronavírus.

    A geopolítica do COVID-19 [Texto integral]
    La #géopolitique du COVID-19
    The geopolitics of COVID-19
    La geopolítica de COVID-19

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    Denis Castilho
    Um vírus com DNA da globalização: o espectro da perversidade [Texto integral]
    Un virus avec le DNA de la #mondialisation : le spectre de la perversité
    Un virus con ADN de la globalización: el espectro de la perversidad
    A virus with DNA from globalization: or the specter of perversity
    #globalisation

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    Roberto Montemerli
    Os desafios da Itália na emergência do coronavírus [Texto integral]
    Os desafios da Itália na emergência do Coronavírus
    Il sfide il Italia in emergenza di coronavirus
    Los desafíos de Italia en la emergencia del coronavirus
    Italy’s challenges in the emergence of the Coronavirus
    Les défis italiens face à l’émérgence de la Covid-19
    #Italie

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    Miriam Hermi Zaar e Manuel-Blas García Ávila
    El Covid-19 en España y sus primeras consecuencias [Texto integral]
    O Covid-19 na Espanha e suas primeiras consequências
    La Covid-19 en Espagne: premiers conséquences
    The Covid-19 in Spain and its first consequences

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    Maricarmen Tapia e Jerónimo Bouza.
    Lo que la pandemia deja al descubierto. El COVID-19 en España [Texto integral]
    Lo que la pandemia deja al descubierto. El COVID-19 en España
    O que a pandemia revela. El COVID-19 na Espanha.
    What the pandemic reveals. The COVID-19 in Spain.
    Révélations de la pandémie. La #Covid-19 en #Espagne

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    Lucas Pacheco Campos e Tuíla Lins
    Pandemia à Portuguesa: um relato sobre o Covid-19 em Portugal [Texto integral]
    Pandémie à portugaise: témoignage sur le Covid-19
    Pandemia à portuguesa: un informe sobre Covid-19 en Portugal
    Portuguese Pandemic: an account of Covid-19 in #Portugal

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    Gaudêncio Frigotto
    Empresários mais ricos do Brasil: a ignorância, o cinismo e a ganância que matam [Texto integral]
    Empresários mais ricos do Brasil: a ignorância, o cinismo e a ganância que matam
    Los empresarios más ricos de Brasil: ignorancia, el cinismo y la avaricia que matan
    Les entrepreneurs les plus riches du #Brésil : l’#ignorance, le #cynisme et l’#avidité qui tuent
    Richest businessmen in Brazil: ignorance, cynicism and greed that kill.

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    Jorge Luiz Barbosa
    Por uma quarentena de direitos para as favelas e as periferias! [Texto integral]
    Pour une #quarantaine de droits pour les #bidonvilles et les #périphéries !
    ¡Por una cuarentena de derechos para los barrios bajos y las periferias!
    For a quarantine of rights for the slums and the peripheries!

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    Oséias Teixeira da Silva
    O salto ainda mais mortal que o da mercadoria e a pandemia do coronavírus. [Texto integral]
    El salto aún más mortal que el de la mercancía y la pandemia de coronavirus.
    Le saut encore plus mortel que celui de la marchandise et la pandémie de la Covid-19
    The leap even more deadly than that of merchandise and the coronavirus pandemic

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    Heitor Soares de Farias
    O avanço da Covid-19 e o isolamento social como estratégia para redução da vulnerabilidade [Texto integral]
    O avanço da Covid-19 e o isolamento social como estratégia para redução da vulnerabilidade
    L’avancement du Covid-19 et l’#isolement_social en tant que stratégie pour la réduction de la #vulnérabilité
    El avance de Covid-19 y el aislamiento social como estrategia para reducir la vulnerabilidad.
    The advancement of Covid-19 and social isolation as a strategy to reduce vulnerability

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    Cláudio Luiz Zanotelli e Ednelson Mariano Dota
    A questão da desigualdade territorial municipal no Espírito Santo face à pandemia do coronavirus e a importância da existência de um Estado de bem estar social em defesa da sociedade. [Texto integral]
    La question de l’#inégalité_territoriale des communes de l’état de l’#Espírito_Santo au Brésil face à la pandémie de coronavirus et l’importance d’un État social en défense de la société.
    The issue of municipal territorial inequality in Espírito Santo in the face of the coronavírus pandemic and the importance of the existence of a welfare state in defense of society
    La cuestión de la desigualdad territorial municipal en Espírito Santo frente a la pandemia de coronavirus y la importancia de la existencia de un Estado de bienestar en defensa de la sociedad.

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    José Borzacchiello da Silva e Alexsandra Maria Vieira Muniz
    Pandemia do Coronavírus no Brasil: Impactos no Território Cearense [Texto integral]
    Conoravirus Pandemic in Brazil: Impacts in the Territory of Ceará
    Pandémie de Coronavirus au #Brésil : Répercussions chez le #Territoire_de_Ceará
    Pandemia de coronavirus en Brasil: impactos en el territorio Cearense

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    Eveline Algebaile e Floriano José Godinho de Oliveira
    A superação do capitalismo em questão: com que prática, em qual direção? [Texto integral]
    A superação do capitalismo em questão: com que prática, em qual direção?
    La superación del capitalismo en cuestión: ¿con qué prácticas, en qué dirección?
    Le dépassement du #capitalisme en question : avec quelles pratiques, et dans quelle direction ?
    Overcoming capitalism in question: with which practices, in which direction?


    https://journals.openedition.org/espacoeconomia/10071

    Il y a des revues qui sont rapides...

    #coronavirus #revue #covid-19

    ping @fil @simplicissimus

  • Afroféminisme (France)

    – Ait Ben Lmadani, Fatima  et Moujoud, Nasima, « Peut-on faire de l’#intersectionnalité sans les ex-colonisé-e-s ? » https://www.cairn.info/revue-mouvements-2012-4-page-11.htm#re22no22
    – Dooh Bunyah, Lydie (entretien avec), « La condition des #femmes_noires en #France » http://www.hommes-et-migrations.fr/docannexe/file/1213/dossier_1257_dossier_1257_81_89.pdf
    – Gay, Amandine, préface à Ne suis-je pas une femme ? de bell hooks
    – Maiga, Aïssa (dir.), Noire n’est pas mon métier
    – MWASI (collectif) - Afrofem
    – Thiam, Awa - La Parole aux négresses

    Race et société (France)

    – Bouteldja, Houria et Khiari, Sadri, Nous sommes les indigènes de la République
    – Cukierman, Leïla, Dambury, Gerty et Vergès, Françoise (dir.), Décolonisons les arts
    – Diallo, Rokhaya et Sombié, Brigitte, Afro !
    – Fanon, Frantz, Peau noire, masque blanc
    – Fanon, Frantz, Les damnés de la terre
    – Keaton, T. D., Sharpley-Whiting, T. D., Stovall, T., Black France / France noire : The History and Politics of Blackness
    – Ndiaye, Pap, La #Condition_noire. Essai sur une minorité française
    – Vergès, Françoise, « ’Le Nègre n’est pas. Pas plus que le Blanc’. Frantz Fanon, esclavage, race et racisme. » https://www.cairn.info/revue-actuel-marx-2005-2-page-45.htm
    – Vergès, Françoise, « Les troubles de la mémoire. #Traite_négrière, #esclavage et écriture de l’#histoire » https://journals.openedition.org/etudesafricaines/15110#quotation
    Wieviorka, Michel, « #Racisme, #racialisation et #ethnicisation en France » https://www.persee.fr/doc/homig_1142-852x_1996_num_1195_1_2609

    Black Feminism (États-Unis)

    – Davis, Angela, Femmes, #race et #classe
    – hooks, bell, Ne suis-je pas une femme ? Femmes noires et féminisme
    – Lorde, Audre, Sister Outsider

    Podcasts

    – « Des Black Studies en Europe ? », La Fabrique de l’Histoire, France Culture
    – Kiffe ta Race, Rokhaya Diallo et Grace Ly
    – Épisode 6 : Amandine Gay, La Poudre, Lauren Bastide

    –---

    Et elle ajoute :
    – Le Triangle et l’Hexagone de Maboula Soumahoro paru le 6 février
    – NoirEs sous surveillance. Esclavage, répression, violence d’État au Canada de Robyn Maynard
    – Afro-communautaire. Appartenir à nous-mêmes de Fania Noël-Thomassaint

    –-> compilation de Zoé Jourdain, reçue via mail

    #liste #compilation #ressources_pédagogiques #afro-féminisme #black_feminism #féminisme #féminismes

    ping @cede @karine4

  • The Woman in Black

    The last judicial duel in France hinged on whether a woman could be believed.

    On a freezing December day in 1386, at an old priory in Paris that today is a museum of science and technology—a temple of human reason—an eager crowd of thousands gathered to watch two knights fight a duel to the death with lance and sword and dagger. A beautiful young noblewoman, dressed all in black and exposed to the crowd’s stares, anxiously awaited the outcome. The trial by combat would decide whether she had told the truth—and thus whether she would live or die. Like today, sexual assault and rape often went unpunished and even unreported in the Middle Ages. But a public accusation of rape, at the time a capital offense and often a cause for scandalous rumors endangering the honor of those involved, could have grave consequences for both accuser and accused, especially among the nobility.

    Marguerite de Carrouges, descended from an old and wealthy Norman family, had claimed that in January of that year she had been attacked and raped at her mother-in-law’s château by a squire (the rank below knighthood) named Jacques Le Gris, aided by one of his closest companions, one Adam Louvel. Marguerite’s father, Robert de Thibouville, had once betrayed the king of France, and some may have wondered whether this “traitor’s daughter” was in fact telling the truth.

    Marguerite’s husband, Sir Jean de Carrouges, a reputedly jealous and violent man—whose once close friendship with Le Gris had soured in recent years amid court rivalry and a protracted dispute over land—was traveling at the time of the alleged crime. But when he returned a few days later and heard his wife’s story, he angrily brought charges against Le Gris in the court of Count Pierre of Alençon, overlord to both men. Le Gris was the count’s favorite and his administrative right hand. A large and powerful man, Le Gris was well educated and very wealthy, though from an only recently ennobled family. He also had a reputation as a seducer—or worse. But the count, infuriated by the accusation against his favorite, declared at a legal hearing that Marguerite “must have dreamed it” and summarily dismissed the charges, ordering that “no further questions ever be raised about it.”

    Carrouges, without whom his wife could not even bring a case, resolutely rode off to Paris to appeal for justice to the king. A 1306 royal decree based on ancient precedent allowed the duel as a last resort for nobles involved in capital cases—e.g., murder, treason, and rape—but by now judicial duels were extremely rare. That July, at the old royal palace on the Île de la Cité, the knight formally challenged the squire, throwing down the gauntlet, as witnessed by the young Charles VI, many other royals, and the magistrates of the Parlement of Paris, the nation’s highest court.

    The challenge did not lead directly to a duel, however, but marked the start of a formal investigation by the Parlement, which would authorize a duel only if unable to reach a verdict on the basis of the available evidence. Over the next several months, famous lawyers were hired, witnesses were summoned, and testimony was gathered. Marguerite herself—now pregnant, perhaps as a result of the rape—came to Paris and testified in great detail about the alleged attack by Le Gris and his accomplice. “I fought him so desperately,” she claimed, “that he shouted to Louvel to come back and help him. They pinned me down and stuffed a capucium [a hood] over my mouth to silence me. I thought I was going to suffocate, and soon I couldn’t fight them anymore. Le Gris raped me.”

    Le Gris countered with a detailed alibi for not just the day in question but the entire week, calling numerous witnesses to establish his whereabouts in or near another town some twenty-five miles away. Le Gris’ attorney, the highly respected Jean Le Coq, kept notes in Latin that still survive, allowing us a glimpse into attorney-client discussions. Le Coq seems to have had some doubts about his client’s truthfulness, while admitting that this was the thorniest of “he said, she said” cases. Despite the lady’s many oaths, and those of the squire, he confided to his journal, “No one really knew the truth of the matter.”

    Photograph of Northern League leader Umberto Bossi smoking in his car, by Pier Marco Tacca, 2006.

    Northern League leader Umberto Bossi smoking in his car, Pavia, Italy, 2006. Photograph by Pier Marco Tacca. © Pier Marco Tacca / Getty Images.

    The Parlement ultimately failed to reach a verdict, and in September it officially ordered a trial by combat, where—in theory—God would assure a just outcome. If Carrouges won the duel, the couple would go free, their claims vindicated. But if Marguerite’s husband and champion lost, thus “proving” her accusation to be false, she too would be put to death. And not just any death. In accord with ancient tradition, she would be burned alive as a false accuser.

    By now the case had become a cause célèbre. The entire royal court was gossiping about the rape, the trial, and the likelihood of a duel. Beyond the court the dispute was being spoken of “as far as the most distant parts of the kingdom,” according to the chronicler Jean Frois­sart. News back then traveled, archival research has shown, at the rate of an average day’s journey by horseback: about thirty miles per day. Word of the scandalous affair spread far and wide via merchants, soldiers, itinerant clergy, and others who carried the latest tidings along the rutted roads to far-flung towns and villages.

    The mortal combat, set for December 29, promised to be the season’s highlight in the capital, as thousands of Parisians flocked to see it, and the young king and his court took their places in colorful viewing stands set up alongside the field at the monastery of Saint-Martin-des-Champs. Froissart portrays Marguerite, who had recently given birth to a son, praying to the Virgin as she anxiously awaits her fate. “I do not know,” he adds in a poignant aside, “for I never spoke with her, whether she had not often regretted having gone so far with the matter that she and her husband were in such grave danger—and then finally there was nothing for it but to await the outcome.”

    After many preliminary ceremonies decreed by tradition (an arms inspection, a series of solemn oaths, the requisite dubbing of Le Gris as a knight to make the combatants equal in rank, etc.), the duel began as a joust on horseback, with lances. The two combatants “sat their horses very prettily,” writes Froissart, “for both were skilled in arms. And the lords of France delighted to see it, for they had come to watch the two men fight.” Besides the resolution to a deadlocked legal case, the duel also provided eagerly anticipated blood sport for the nobility.

    After dismounting, Carrouges and Le Gris fought on foot with swords, “both very valiantly.” But Le Gris managed to get within Carrouges’ defenses and wound him in the thigh. “All who loved him were in a great fright,” adds the chronicler in what is the narrative equivalent of a cinematic reaction shot.

    Although now losing blood, Carrouges mounted a daring counterattack and “fought on so stoutly” that he managed to throw his opponent to the ground. Other accounts provide more technical detail, even suggesting that Le Gris slipped on his opponent’s blood. Froissart says simply that Carrouges “felled” his opponent and, “thrusting his sword into his body, killed him on the spot.”

    With the duel concluded, Froissart continues, “Jacques Le Gris’ body was delivered to the executioner of Paris, who dragged it to Montfaucon and hung it there.” For months afterward, at the great stone gibbet on the infamous hilltop outside the city’s northern gates, this grisly sight greeted any townsman or traveler passing by. The moral was plain: Le Gris rose in the world and then suddenly fell, he dominated but finally was vanquished, he committed a crime in secret and was publicly exposed. In the end the city expelled the contagion, and the body politic was cleansed.

    T
    he contest between Carrouges and Le Gris would turn out to be the last judicial duel sanctioned by the Parlement of Paris. In the six centuries after the quarrel ended, however, the moral that was to be derived from it changed considerably. Many skeptics—including chroniclers, historians, partisans, and even historical novelists—have cast doubt on the official verdict. Some have echoed Count Pierre’s dismissive decree, saying that Marguerite made it all up, perhaps to cover up an affair with another man. Some have suggested that her husband forced the story out of her to avenge himself on Le Gris, his former friend turned rival at court. And some, invoking the most popular theory, acknowledge the rape but say that Marguerite mistakenly accused the wrong man, an “honest” but tragic error that robbed Le Gris of his life, fortune, and good name.

    The theory of mistaken identity ultimately derives from two sources that began circulating more than a decade after the duel. The earlier of the two is the Saint-Denis Chronicle, an official royal history by the monk Michel Pintoin probably written around 1400. It states that Le Gris’ innocence “was later recognized by all, for a man condemned to death by the law confessed to having committed the heinous crime. When the lady learned this and realized that the error was her fault, she retreated to a convent after her husband’s death, vowing perpetual chastity.”

    It is one thing to slander, another to accuse.
    —Marcus Tullius Cicero, 56 BC

    A similar report with a significant difference of detail appears in Jean Juvénal des Ursins’ Histoire de Charles VI, written no earlier than the 1420s and perhaps closer to 1430. Born in 1388, two years after the fatal duel, Juvénal, a bishop, wrote at an even greater remove in time and may have been influenced by Pintoin’s account. He likewise claims that Marguerite had been deceived about her attacker’s identity, although the supposed “truth” comes out under rather different circumstances: “Later it was discovered that [Le Gris] had not really done it, but that it had been done by another, who died of illness in his bed and, at the moment of death, confessed before others that he had done the deed.”

    One ground for skepticism about these two reports—apart from their priestly sources, notoriously suspicious of women—is that each tells a substantially different story. One identifies the supposed felon as a condemned man about to be executed, the other as a sick man on his deathbed. And one includes the lady’s penitential retreat to a convent, while the other omits this finale. Furthermore, neither report has ever been independently corroborated, although the existence of two such reports, despite their differing details, may have allowed each to vouch for the other in the minds of those eager to believe them.

    The earlier, more detailed account of the supposed confession, in Pintoin’s chronicle, not only differs from the other but also diverges sharply from Marguerite’s official testimony before the Parlement in ways that make its scenario clearly impossible. According to Pintoin, Marguerite and her assailant dined together before the attack, and it was while showing him to his room for the night that he assaulted her. These details are wholly at odds with Marguerite’s court testimony about her assailant’s daytime visit, whose timing (if not its specific allegations) was corroborated by her mother-in-law’s departure that morning and her return a few hours later that same day. In his alibi, Le Gris himself cited the narrow window of time available for his alleged visit, strictly during daylight hours. And even if the assailant, as Pintoin claims, had actually (and contra the actual testimony) made his visit late in the day, it’s wholly unlikely that Marguerite, who must have been very familiar with her husband’s complaints against the squire, would have offered a meal and overnight lodging to her husband’s rival (or to a man she mistook for the same), especially during her husband’s absence.

    Centuries later the story of the “innocent” Le Gris falsely accused and forced to defend himself in a barbaric and unjust trial by combat was further popularized by Enlightenment thinkers. Diderot’s Encyclopédie and Voltaire’s Histoire du Parlement de Paris used the 1386 affair to denounce the supposed ignorance and cruelty of the Middle Ages. By the early nineteenth century, the notion that it all had been a case of mistaken identity was firmly established, as typified in an 1824 retelling by Norman historian and politician Louis Du Bois, who “explains” the supposed miscarriage of justice by speculating that the actual rapist “was a squire who doubtless bore some resemblance to the unfortunate Le Gris.”

    The mistaken-identity theory was also embraced abroad, as by American historian Henry Charles Lea, who in his influential 1866 study of medieval law, Superstition and Force, stated as a matter of fact that “Le Gris was subsequently proved innocent by the deathbed confession of the real offender.” Lea even faulted Froissart for having omitted any mention of the confession.

    Man with the Moneybag and Flatterers, by Pieter Brueghel the Younger, c. 1592. © HIP / Art Resource, NY.

    Man with the Moneybag and Flatterers, by Pieter Brueghel the Younger, c. 1592. © HIP / Art Resource, NY.

    A century and more after the philosophes had popularized the theory, it solidified as hard fact in authoritative encyclopedias. In an entry on duels, the Grand dictionnaire universel (1866–77), overseen by respected editor Pierre Larousse, describes the 1386 affair as “one of the most remarkable” in history, claiming that the wide belief in its injustice helped to bring the custom of trial by combat to a speedy end. The article offers a garbled, error-strewn version where, “in 1385,” Le Gris was accused of attacking the lady “by night,” with “his face masked,” as she awaited her husband’s return from the Holy Land. After the fatal duel, the “truth” comes out: “Sometime later, a criminal on the point of atoning for his other crimes confessed that he was guilty of the odious act of which Le Gris had been accused. This cruel error moved the Parlement to systematically reject all appeals for the duel…This was the end of judicial combat.”

    A similar story is retailed by the famed eleventh edition of the Encyclopedia Britannica (1910–11), which likewise gives the erroneous date of 1385 and has the rapist attacking the lady by night, although here “in the guise of her husband” as she awaits his return from the Crusades—an implausible bed trick recalling the story of Martin Guerre. The denouement, too, echoes the Grande dictionnaire: “Not long after, a criminal arrested for some other offense confessed himself to be the author of the outrage. No institution could long survive so open a confutation, and it was annulled by the Parlement.”

    Popular historical fiction abetted the theory of mistaken identity, exploiting its shock effect. An elaborate example appeared in 1829, just a few years after Du Bois’ conjecture that the accused squire had been mistaken for a look-alike, in L’historial du jongleur, an anonymous collection of “medieval” tales. The forty-page story “Le jugement de Dieu” begins with throngs of excited, gossiping Parisians arriving at Saint-Martin’s field to watch the long-awaited duel. As might be expected, the deadly trial by combat before the huge crowd of spectators unfolds with genuine drama and suspense. But then, just moments after Carrouges has killed Le Gris on the battlefield, a dusty courier rides up with the astounding news that another man has confessed to the crime—news that is now too late to save the innocent Le Gris. What sets this version apart, besides its unusual length, is how quickly the judicial “error” on the battlefield is revealed by the sudden arrival of the “truth.” Rather than a belated discovery taking many years—as in the chronicles—it’s just a matter of minutes from Le Gris’ death to the “proof” of his innocence.

    A
    part from the dubious, sketchy, and inconsistent reports in the two chronicles, no external evidence for this hazy legend has ever been offered in support of the oft-told tale of a last-minute confession by the “true” culprit. It’s strange that so many authorities seem to have been untroubled by the obvious factual errors in these reports, their mutual inconsistencies, or the lack of any corroborating evidence. If there are reasons for believing in the possibility of Le Gris’ innocence, the doubtful story of a belated confession by another man certainly is not and never has been one of them.

    Despite the claims of naysayers and novelizers, Marguerite’s testimony suggests that she was almost certainly not mistaken about the identity of her attackers. That testimony takes up nearly a thousand words of Latin in the Parlement’s official summary of the case, preserved today at the Archives Nationales, on the Right Bank, in the Marais, a short walk from the old priory where the battle unfolded on that cold winter day.

    Marguerite testified repeatedly under oath that on a certain day in January 1386—Thursday the eighteenth—she was attacked by the two men, Le Gris and Louvel. This happened, she said, in the morning hours at the modest château of her widowed mother-in-law, Nicole de Carrouges, on a remote Normandy estate known as Capomesnil, about twelve miles southwest of Lisieux. At the time of the attack, Jean de Carrouges was away on a trip to Paris from which he would return a few days later. Nicole, in whose care Jean had left his wife, was also absent for part of the day in question, having been called away on legal business to the nearby abbey town of Saint-Pierre. Marguerite claimed that Nicole took with her nearly all of the household servants, including a maidservant whom Jean had specifically instructed never to leave Marguerite’s side, thus leaving Marguerite “virtually alone.”

    Marguerite also testified that Adam Louvel was the first to arrive at the château, and that he began his visit by urging her to ask her husband to extend the term of an outstanding loan for one hundred gold francs. Louvel then added a greeting from Jacques Le Gris, who he said “greatly admired her” and was eager to speak with her. Marguerite replied that she had no wish to speak with Le Gris, and that Louvel should stop his overtures at once.

    The Murder of Patrona Halil and His Fellow Rebels, by Jean Baptiste Vanmour, c. 1730. Rijksmuseum.

    At this point Le Gris himself suddenly entered the château’s hall (aulam, probably referring to the main chamber or “great hall” where guests were typically received). Greeting Marguerite, he declared that she was “the lady of all the land,” that he loved her the most and would do anything for her. When Marguerite told Le Gris that he must not speak to her in this way, he seized her by the hand, forced her to sit down beside him on a bench, and told her that he knew all about her husband’s recent money troubles, offering to pay her well. When Marguerite adamantly refused his offer, saying she had no wish for his money, the violence escalated.

    The two men seized her by the arms and legs, she testified, and dragged her up a nearby stairway, while she struggled and shouted for help. Forced into an upstairs bedroom, she tried to escape by running through a door at the other end of the room but was blocked from doing so by Le Gris. The squire then threw her onto a bed but could not hold her down without help from Louvel, who rushed back into the room on Le Gris’ orders to help his friend subdue and finally rape Marguerite. She continued shouting for help, she says, until silenced by Le Gris’ hood.

    As noted in the 1850s by the Norman historian Alfred de Caix, one of the few to credit her story, Marguerite’s testimony is impressively “circumstantial and detailed.” Certain details in her account raise serious problems for the mistaken-identity theory. In particular, Marguerite testified that she saw both men in the light of day, that Louvel specifically mentioned Le Gris by name before the latter appeared shortly afterward, and that she spoke with both men at some length before they attacked her. Marguerite’s claim that Louvel mentioned Le Gris by name is especially telling, for it is hard to fit this detail into a plausible scenario in which she is genuinely mistaken, as many have claimed she was, about the identity of her assailants, particularly Le Gris.

    In his own defense, Le Gris claimed that Nicole had found nothing amiss upon her return and didn’t believe her daughter-in-law’s later allegations. In court, he also claimed to have seen Marguerite only twice in his entire life: during the Parlement’s official inquiry, and also “not less than two years earlier” at a social gathering at the home of a mutual friend, Jean Crespin, where Carrouges and Le Gris apparently put aside their recent quarrels and Carrouges ordered his wife to kiss Le Gris as a sign of renewed friendship.

    So the mistaken-identity theory has in its favor Marguerite’s relative unfamiliarity with Le Gris’ physical appearance at the time of the alleged rape in January 1386, over a year after Marguerite had first met and seen Le Gris at Crespin’s. Still, the theory cannot plausibly account for Louvel’s having named Le Gris while in conversation with Marguerite. Louvel’s naming of Le Gris just prior to the squire’s own arrival would seem to put Le Gris indisputably there—unless Marguerite’s story was a deliberate fabrication.

    It’s also significant that the Parlement of Paris found Marguerite’s story credible enough to vacate Count Pierre’s official exoneration of Le Gris and to authorize the rare judicial duel, whose official purpose, however doubtful the procedure may seem today, was to determine the truth in cases where witness testimony and other evidence was insufficient for reaching a verdict. Marguerite’s story must have seemed at least plausible to the magistrates who ordered the duel, something the Parlement had not done for over thirty years in a rape case.

    I
    f the mistaken-identity theory is wrong, that forces us back onto the sharp horns of a dilemma: Was Marguerite lying, or was she telling the truth? The view that Marguerite was lying—a conjecture unsupported by any evidence, apart from Le Gris’ dubious alibi—holds either that she concocted the rape story herself, perhaps to cover an adultery, or that it was extorted from her by her opportunistic husband in order to avenge himself on his rival. The latter explanation is the very one that Le Gris put forward in his own defense, and it has been echoed by at least one modern historian as recently as 1992. In his book Tales of the Marriage Bed from Medieval France, R.C. Famiglietti claimed that Carrouges, after learning that Marguerite had been raped, “resolved to turn the rape to his advantage” and “forced his wife to agree to accuse Jacques of having been the man who raped her.” In this view, Marguerite accused the wrong man not in honest error but in knowing collusion (or fearful compliance) with her husband. And her court testimony is reduced to nothing more than her husband’s “script”—as Famiglietti calls it—for destroying his hated rival.

    A bad reputation is easy to come by, painful to bear, and difficult to clear.
    —Hesiod, 700 BC

    The fly in this ointment is another aspect of Marguerite’s testimony that has not been given due attention—namely, the inclusion of Adam Louvel in the criminal charges. Given the absence of any witnesses in her own favor, Marguerite’s accusations against Louvel were a gratuitous and risky addition to her testimony if her story of the attack and rape was indeed a deliberate lie. The more complicated her story, the more vulnerable it was to challenge; including Adam Louvel in the charges simply added to her burden of proof. Only Le Gris’ alibi survives in the court records, but if Louvel had separate witnesses who placed him elsewhere at the time of the crime, their testimony would have exonerated Le Gris as well, just as Le Gris’ alibi would have helped exonerate Louvel. Two separate alibis are harder to disprove than one. And two suspects are harder to convict than one, unless they can be turned against each other. Yet Adam Louvel reportedly confessed to nothing, not even under torture. But if Marguerite’s story is true and Le Gris was guilty as charged, why did the squire increase his risk of being found out by bringing an accomplice in the first place?

    This tangled and still-controversial case leaves many tantalizing questions, not least of all why Jacques Le Gris did it, if indeed he did. And if the Parlement of Paris could not establish even the basic facts, there’s little chance of our discovering hidden motives all of these centuries later. But the doubts greeting Marguerite’s scandalous story, the initial rejection of her claims in court, and the shadow cast over her reputation by the later chronicle accounts are not so different from the skepticism and prejudice faced by more recent victims of sexual assault. Much as Le Gris is said to have silenced Marguerite with his hood, a legion of clerics, historians, and partisans managed to muffle and stifle her story with vague rumors and inconsistent reports that have shrouded the matter almost to the present day.

    Yet the case does reveal the way in which scandal, as a cousin to the word slander (both derive from the Old French escandle), ultimately resides in the spoken or written word, whether in the gossip of neighbors or the hearsay of the chronicler. Historical scandals, much like the contemporary ones filling our tabloids, news sites, and now-ubiquitous Facebook feeds, are built on a widely shared sense of certainty about “what really happened”—a feeling that often belies the elusive truth. While some touched by scandal may resurrect their lives and reputations, others never will: what happened, or is said to have happened, may follow them even through the pages of history.

    #viol #culture_du_viol #violophilie #duel #metoo #historicisation

    Il y a une église de Sainte Marguerite de Carrouges en normandie

    • Ben, je croyais que le dernier duel judiciaire en France était celui opposant M. de Jarnac à Lachâtaigneraye, le 10 juillet 1547.

      D’ailleurs, WP dit bien,…

      Duel judiciaire — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Duel_judiciaire

      En France, l’un des tout derniers duels judiciaires autorisés a lieu fin décembre 1386, à Paris, ordonné par la chambre des seigneurs du parlement de Paris et approuvé par Charles VI.
      […]
      Le dernier duel à être autorisé publiquement a lieu le 10 juillet 1547 au château de Saint-Germain-en-Laye : il oppose Guy Chabot de Jarnac à François de Vivonne, à la suite d’une demande de Jarnac au roi Henri II de pouvoir venger son honneur.

    • Pas étonnant que l’histoire de France et wikipédia l’ai oublié vu que ca concerne une femme.
      du coup j’ajoute #invisibilisation et wikipédia dit "un des derniers" du coup c’est pas le dernier, c’est seulement le dernier qui compte car il n’implique aucune femme.

      Ah mais c’est pire que ca ! J’avais pas fini de lire "Des siècles plus tard, l’histoire des « innocents » Le Gris faussement accusés et forcés de se défendre dans un procès barbare et injuste au combat a été davantage popularisée par les penseurs des Lumières. L’Encyclopédie de Diderot et l’Histoire du Parlement de Paris de Voltaire se sont servis de l’affaire de 1386 pour dénoncer l’ignorance et la cruauté supposées du Moyen Âge." - (je vais chercher ca )

    • Mais si le mari et le champion de Marguerite perdaient, prouvant ainsi que son accusation était fausse, elle aussi serait mise à mort. Et pas n’importe quelle mort. Conformément à la tradition ancienne, elle serait brûlée vive en tant que fausse accusatrice.

      @simplicissimus pendant que tu passe par ici. Je cherche depuis un moment une histoire que j’avais entendu dans une conf écouté sur la chaine youtube de la cour de cassassions qui mentionnant un certain Othon (1er ? )qui rendait la justice dans une histoire impliquant le viol de l’épouse du plaignant et s’étant tromper il avait fait punir sa propre épouse en réparation. Est-ce que ca te dit quelquechose ? Dans mes recherches pour étayé cette histoire j’ai fait choux blancs.

    • Au-delà des apparences : Jean Froissart et l’affaire de la dame de Carrouges
      https://journals.openedition.org/crm/13079
      Il y a quand même une fiche wiki sur ce duel
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Duel_Carrouges-Legris
      Et comme d’hab « Une autre école émet l’hypothèse que Jacques Legris était innocent. Les éléments de preuve apportés par le comte d’Alençon semblent crédibles[interprétation personnelle]. » Cette affirmation non sourcée n’est pas supprimé car on y valide la culture du viol.

      –—
      Louis de Carbonnières. La procédure devant la chambre criminelle du parlement de Paris au XIVe siècle [compte-rendu]

      https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_2007_num_165_1_463497_t10_0221_0000_3

    • Mais si l’histoire de Marguerite est vraie et que Le Gris a été reconnu coupable, pourquoi l’écuyer a-t-il accru son risque d’être découvert en faisant appel à un complice ?

      Celle ci est bien typique du point de vue masculin de l’historien ! La réponse est d’une simplicité déconcertante et il le dit lui même au début. En 1380 comme en 2020 tu peu violer peindard même en bande tu risque pas grand chose.
      « Comme aujourd’hui, les agressions sexuelles et les viols sont souvent restés impunis et même non signalés au Moyen Âge. »
      et « L’histoire de Marguerite a dû sembler au moins plausible aux magistrats qui ont ordonné le duel, ce que le Parlement n’avait pas fait depuis plus de trente ans dans une affaire de viol. » et « Mais si le mari et le champion de Marguerite perdaient, prouvant ainsi que son accusation était fausse, elle aussi serait mise à mort. Et pas n’importe quelle mort. Conformément à la tradition ancienne, elle serait brûlée vive en tant que fausse accusatrice. » ce qui est tout de même bien pire que de mourrir dans un duel ! Mais l’historien se demande comment le violeur à pris le risque de violer avec son pote et trouve que c’est en faveur du violeur ...

      #male_gaze

    • Pour l’église Saint Marguerite de Carrouges c’est pas que cette femme violée ai été cannonisé (les curés font parti de ceux qui l’accusent de mentir) mais le village de Sainte Marguerite avait pour seigneur un Carrouges (probablement de la même famille que cette femme).

    • Centuries later the story of the “innocent” Le Gris falsely accused and forced to defend himself in a barbaric and unjust trial by combat was further popularized by Enlightenment thinkers. Diderot’s Encyclopédie and Voltaire’s Histoire du Parlement de Paris used the 1386 affair to denounce the supposed ignorance and cruelty of the Middle Ages.

      « Le duel entre Carrouges et Legris est très documenté, il est notamment mentionné par Brantôme, Diderot et d’autres. Ce duel est souvent cité en exemple comme l’illustration d’une injustice profonde : Voltaire s’en sert ainsi pour faire du jugement de Dieu une injustice. »
      http://cornucopia16.com/blog/2014/01/20/compte-rendu-de-la-septieme-seance-de-chorea

      #déni

    • Cinq siècles durant, les descendants de Le Gris dénoncèrent ce jugement de Dieu comme une erreur judiciaire.

      Ce jugement de Dieu fut le dernier autorisé en France. Il y eu bien des demandes de procès par combat soumises au Parlement de Paris mais aucune ne put déboucher sur un duel de Jugement de Dieu et plus aucun duel n’opposa des nobles en mettant en jeu le salut de leur âme immortelle.

      Comment fabrique t-on une légende ? :

      Jean Froissard, le chroniqueur qui écrivit vers 1390 affirme que le roi et la foule se réjouirent de l’issue du duel mais l’avocat de Le Gris affirme que les avis étaient très partagés.
      La chronique de Saint Denis, compilation en latin datant de 10 à 15 ans après le duel, affirme que Marguerite avait eu tort mais avait été de bonne foi et qu’un criminel avait avoué le crime par la suite.
      Autour de 1430, Jean Juvenal des Ursins répéta ce récit dans sa chronique française en mettant en scène, à la place du criminel, un mourant sur son lit.

      La légende de l’accusation fausse, du châtiment injuste et de la révélation tardive eut la vie dure.

      Marguerite avait juré avoir vu Le Gris et Adam Louvel en pleine lumière, parlé un certain temps avec eux avant d’être attaquée. Mais surtout Marguerite avait mis en cause deux hommes ce qui rend invraisemblable la confession tardive d’un seul coupable. De plus, l’hypothèse du mensonge de Marguerite, avec ou sans la contrainte de Carrouges, se heurte à l’inclusion d’Adam Louvel dans l’accusation. C’était ajouter un risque supplémentaire, une histoire plus compliquée.

      Cette idée que Marguerite aurait accusé de bonne foi un innocent pour s’apercevoir ensuite de son erreur est un mythe construit par une société chevaleresque troublée par les doutes jamais ôtés sur la culpabilité ou l’innocence des trois acteurs.

      Et cette légende qui innocente tout le monde survécut :
      Elle est mentionnée dans l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert (1767) où il est dit que Le Gris fut condamné à tort et un criminel découvert ensuite.
      De la même façon, elle est citée par Voltaire. Embarassed
      Louis Du Bois, en 1824, dans son récit de l’histoire normande, répète la légende en précisant que Marguerite avait confondu un homme très ressemblant avec Le Gris et qu’elle se fit ensuite religieuse par désespoir.
      En 1848, Auguste Le Prevost publie une histoire de Saint Martin du Tilleul ayant appartenu au père de Marguerite. Lui, affirme que Marguerite disait juste, que Le Gris était coupable et il constate que depuis le Moyen-Age, sa culpabilité a été souvent remise en cause car la cour du roi Charles VI était favorable à Le Gris, hostile à Marguerite et il déplore que les historiens contemporains suivent cette pente en rappelant que l’indignation d’une femme avait peu de poids dans cette cour du Moyen-Age et qu’avait été rappelée par Le Gris la traîtrise du père de Marguerite, Robert de Thibouville. Le Prevost rappelle alors les notes de Jean le Coq : « après avoir exposé avec une grande loyauté les arguments dans les 2 sens, c’est contre son client qu’il fait pencher la balance ».

      A l’inverse,vers 1890, F. Le Grix White, qui se disait descendant de Le Gris, conteste certains détails de la chronique de Froissart mais croit dans les aveux d’un autre homme.

      Malgré l’insistance d’Auguste Le Prevost qui incite à relire les sources premières, la 11ème édition de l’Encyclopedia Britannica (1910) transforme le récit comme un duel ayant fait perdre toute foi dans le Jugement de Dieu : un certain Legris accusé par la femme de Carrouges de s’être introduit chez elle, en se faisant passer pour son mari dont elle attendait le retour des croisades, la viola. Le Parlement de Paris ordonna un duel où Le Gris vaincu fut pendu puis, peu après, un criminel accusé pour un autre crime, avoua être l’auteur du viol et la décision fut annulée par le Parlement. (!!!)

      Dans les années 1970, la même Encyclopedia Britannica relate le même récit mais en précisant que Marguerite fut « séduite ».
      Finalement, ce récit disparaît de la 15ème édition de l’Encyclopedia Britannica mais sans aucun rectificatif.

      http://lebaldeversailles.forum-actif.eu/t2388-le-dernier-jugement-de-dieu

      « Et cette légende qui innocente tout le monde survécut »
      Non la légende n’innocente pas tout le monde, elle innocente tout le monde avec un pénis. Et elle fait de Marguerite de Carrouges une menteuse adultère puisque du viol il y eu un enfant...

    • Je t’ai pas fournis beaucoup d’éléments faut dire. Otton 1er c’est probablement pas la période la mieux documenté
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Otton_Ier_(empereur_du_Saint-Empire)
      Il a eu deux femmes Otton (mais c’etait peut etre des hommes car wikipédia les indique comme conjoint au masculin)
      Édith d’Angleterre (1) - on sais juste qu’elle est morte brutalement et qu’il en était peiné
      Adélaïde de Bourgogne (2) - morte après son époux en 999

      ca va pas etre facile de trouvé cette histoire car wikipédia dit :
      « La justice reste une prérogative royale mais Otton n’a pas de cour suprême pour l’aider dans cette tâche. Elle est rendue par oral. »

      trouvé au passage = les femmes de l’an mille
      https://books.google.fr/books?id=c8dXDwAAQBAJ&pg=PT267&lpg=PT267&dq=edith+d%27angleterre+mort+o

    • Ah j’ai trouvé c’etait Othon III pas Othon Ier !

      Le théologien augustinien Jan van Haeght, chargé de trouver un thème adéquat, choisit la légende de la justice de l’empereur Otton III. Suivant cette légende, Otton III fit décapiter un comte, faussement accusé de tentative de séduction par l’impératrice, après qu’elle eut elle-même tenté en vain de conquérir celui-ci. Avant l’exécution, la comtesse promit à son époux de prouver son innocence en subissant l’épreuve du feu. C’est ainsi qu’après la décollation, elle démontra que l’accusation était fausse en tenant en main, sans se brûler, une barre de fer incandescente. Convaincu par ce jugement de Dieu, Otton III condamna sa propre épouse au bûcher. En allant jusqu’à la sacrifier, il se comporta en juge intègre.

      https://artsandculture.google.com/asset/justice-of-emperor-otto-iii-beheading-of-the-innocent-count-and-ordeal-by-fire-dirk-bouts/5AGtQbEd3j5HnA?hl=fr
      https://lh3.ggpht.com/Ght-fZiu57y-n5cQ8Qmlki5r6zXj82BgngQQZur8xKCUJqS2Brbjd0tXaMMV=s1200


      Dirk Bouts, La justice de l’empereur Otton III : Le supplice du comte innocent et L’épreuve du feu
      Dirk Boutscirca 1473-1475

      pour l’icono de Bouts voire ici
      http://kerdonis.fr/ZBOUTS01
      et sur cette page il y a le supplice de Saint Érasme aussi c’est mon martyre préféré !

      Mon souvenir avait déformé l’histoire, ici il est aussi question de viol, ou tentative de viol (qu’on appel séduction chez les historiens) et donc on retrouve cette fois la condamnation à laquelle Marguerite de Carrouges à échappé... parce que l’épouse du violeur à résisté à la torture...

    • oui, #brava @mad_meg !
      la recherche, c’est comme le vélo, ça s’apprend en allant ; plus on en fait, plus on trouve ;-)

      sinon, les tentatives de séduction faussement dénoncées par de viles manipulatrices, ça ne nous rajeunit pas ! Au moins Joseph et la femme de Putiphar dans la Genèse, mais ça ne m’étonnerait pas qu’il y en ait des versions encore antérieures.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_et_la_femme_de_Putiphar

    • Il me résistais depuis longtemps ce teuton d’Othon !
      Pour la femme sans nom de Putiphar, ca doit être aussi vieux que la culture du viol. Les femmes mentent toujours et le viol ca n’existe pas. Même au XXIeme on donne aux violeurs des Césars et des prix Renaudot pour les félicité.

      et pour l’antériorité du viol de Mme Putiphare il y a le conte des deux frères
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Conte_des_deux_fr%C3%A8res

      Le soir venu Bata mène le bétail à l’étable et Anubis rentre chez lui auprès de sa femme. Mais la maison est plongée dans le noir. La lumière est éteinte et le repas du soir n’est pas préparé. Dans la crainte d’une dénonciation, l’épouse qui a été prise de désir, dans sa panique, s’est enduite de graisse et de suif pour faire croire qu’elle a été battue. La femme dit à Anubis que Bata a voulu la séduire mais que devant son refus, il l’a battue. Elle ajoute que si Anubis permet à Bata de continuer à vivre, elle se tuera avant que ce dernier ne s’en prenne à elle.

      –-

      Le Conte des deux frères est une histoire égyptienne qui date du règne de Séthi II, qui régna au XIIe siècle avant notre ère à la XIXe dynastie (Nouvel Empire). L’histoire est consignée dans le papyrus d’Orbiney, actuellement conservé au British Museum qui l’a acquis en 1857.

      Plus vieux il y aura peut etre des tablettes akkadiennes mais pour aller plus loin dans le temps ca va etre difficile sans la machine de H.G.Wells

    • J’y ai repensé et il y a peut etre la chaste Suzanne mais elle à pas subit de viol, plutot une agression sexuelle car pour le viol en fait si la femme survie c’est qu’elle est coupable de mentir.
      Et les peintres s’en sont donné à cœur joie niveau culture du viol aussi sur ce motif
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Suzanne_et_les_Vieillards

      cc @antoine1 et @touti peut être que tout ceci vous intéressera.

    • Un film a été réalisé d’après cette histoire

      Le Dernier Duel s’appuie sur une structure redoutablement efficace. Co-écrit par Ben Affleck, Matt Damon et Nicole Holofcener, le film est divisé en trois chapitres, racontant trois versions de la même affaire. Chaque partie a sa spécificité, mais les faits de base sont les mêmes : Marguerite raconte à son mari avoir été violée par Legris. Outré, Carrouges demande à affronter Legris en duel. Si l’accusé ressort vainqueur, il sera innocenté et Marguerite sera brûlée vive pour faux témoignage. Pour laver son propre honneur, le mari risque donc… la vie de sa femme.

      https://seenthis.net/messages/936295#message936325

    • Je ne connaissais pas ce passage de la bible
      Livre des juges chapitre 19

      https://www.aelf.org/bible/Jg/19

      15 Ils firent un détour pour passer la nuit à Guibéa. Le lévite entra, s’assit sur la place, mais personne ne lui offrit l’hospitalité pour la nuit.

      16 Voici qu’un vieillard, le soir venu, rentrait de son travail des champs. Il était originaire de la montagne d’Éphraïm, mais il résidait à Guibéa, dont les habitants étaient Benjaminites.

      17 Levant les yeux, il remarqua le voyageur sur la place de la ville. Il lui demanda : « Où vas-tu, et d’où viens-tu ? »

      18 L’homme lui répondit : « Partis de Bethléem de Juda, nous faisons route vers l’arrière-pays de la montagne d’Éphraïm. C’est de là que je suis originaire. Je me suis rendu à Bethléem de Juda et je retourne dans ma maison. Personne ne m’a offert l’hospitalité.

      19 Pourtant, nous avons de la paille et du fourrage pour nos ânes ; j’ai aussi du pain et du vin pour moi, pour ta servante et pour le jeune homme qui accompagne tes serviteurs. Nous ne manquons de rien ! »

      20 Le vieillard dit alors : « Sois en paix ; laisse-moi pourvoir à tous tes besoins, mais ne passe pas la nuit sur la place. »

      21 Il le fit entrer dans sa maison et donna du fourrage aux ânes. Les voyageurs se lavèrent les pieds, ils mangèrent et ils burent.

      22 Pendant qu’ils se restauraient, des hommes de la ville, de vrais vauriens, cernèrent la maison. Ils frappèrent à coups redoublés contre la porte et dirent au vieillard, propriétaire de la maison : « Fais sortir l’homme qui est entré chez toi pour que nous le connaissions ! »

      23 Le propriétaire de la maison alla au-devant d’eux et leur dit : « Non, mes frères, non, ne faites pas le mal ! Après que cet homme a été reçu dans ma maison, ne commettez pas cette infamie !

      24 Voici ma fille, qui est vierge ; je vais la faire sortir. Abusez d’elle ! Faites avec elle ce qui vous semblera bon, mais ne commettez pas contre cet homme un acte infâme. »

      25 Les hommes de la ville ne voulurent pas l’écouter. Alors, le lévite saisit sa concubine et la leur amena dehors. Ils s’unirent à elle et s’en amusèrent toute la nuit, jusqu’au matin. Quand vint l’aurore, ils la relâchèrent.

      26 Comme le matin approchait, la femme s’en vint tomber à l’entrée de la maison de l’homme chez qui était son mari, et elle resta là jusqu’à ce qu’il fît jour.

      27 Au petit matin, son mari se leva, ouvrit la porte de la maison, sortit pour reprendre sa route. Voici que sa concubine gisait à l’entrée de la maison, les mains sur le seuil !

      28 « Lève-toi, lui dit-il, et partons ! » Il n’obtint pas de réponse. Il la mit sur son âne, partit et rentra chez lui.

      29 Une fois arrivé dans sa maison, il prit un couteau, saisit sa concubine, la dépeça, membre après membre, en douze morceaux, qu’il envoya dans tout le territoire d’Israël.

      30 Quiconque voyait cela disait : « Jamais ne s’est fait, jamais ne s’est vu un crime aussi affreux, depuis le jour où les fils d’Israël sont montés du pays d’Égypte jusqu’à ce jour ! » Le lévite avait donné cet ordre à ses messagers : « Vous parlerez ainsi à tous les hommes d’Israël : “Un crime aussi affreux a-t-il jamais été commis depuis le jour où les fils d’Israël sont montés du pays d’Égypte jusqu’à ce jour ? Réfléchissez, tenez conseil, prononcez-vous !” »

      On a vraiment l’impression qu’on parle du bétail ici. C’est bon pour dieu de faire violer sa femme à sa place, tant qu’elle est bien crevé après.

  • #Eau, #tourisme et #montagne

    Emmanuel Reynard
    Tourisme de montagne et gestion de l’eau et de la neige en contexte de #changement_climatique
    Mountain Tourism and Water and Snow Management in Climate Change Context

    Martin Gerbaux, Pierre Spandre, Emmanuelle George et Samuel Morin
    Fiabilité de l’#enneigement et disponibilité des ressources en eau pour la production de neige dans les domaines skiables du Département de l’#Isère (#France), en conditions climatiques actuelles et futures
    Snow Reliability and Water Availability for Snowmaking in the Ski resorts of the Isère Département (French Alps), Under Current and Future Climate Conditions

    David Sauri et Joan Carles Llurdés
    Climate Change and Adaptation Strategies of Spanish Catalan Alpine Ski Resorts
    Changement climatiques et stratégies d’#adaptation dans les #stations_de_ski catalanes espagnoles

    Martin Calianno
    La méthode des analogues : reproduire le caractère saisonnier de la distribution d’#eau_potable dans les #stations_touristiques de montagne
    The Analogues Method : Reproducing the Seasonality of Drinking Water Distribution in Mountain Tourist Resorts

    Marie Faulon et Isabelle Sacareau
    Tourisme, gestion sociale de l’eau et changement climatique dans un territoire de haute altitude : le massif de l’#Everest au #Népal
    Tourism, Social Management of Water and Climate Change in an Area of High Altitude : the Everest Massif in Nepal

    https://journals.openedition.org/rga/6689
    #revue #neige #Espagne #Catalogne

  • L’épidémie créatrice de frontières
    https://journals.openedition.org/ccrh/3440

    Que l’épidémie se joue des frontières n’appartient-il pas au plus banal des constats dès que l’on s’intéresse aux grandes pandémies ? Depuis le xixe siècle, les spécialistes se sont efforcés de retracer les itinéraires épidémiques, d’en identifier les vecteurs, les conditions favorables de développement, de souligner la porosité de certaines frontières et l’efficacité de certaines autres1. Aujourd’hui, le thème de la frontière ne peut faire apparaître de nouvelles approches, de nouvelles questions que s’il est traité différemment, mais comment ? On peut tout d’abord s’interroger sur la manière dont les sociétés ont consolidé d’anciennes frontières, ou en ont créé de nouvelles, afin de se protéger des épidémies. Ces frontières, que l’on pense d’abord à la périphérie des États, peuvent aussi s’établir, pour un temps, sur le pourtour d’une ville ou d’une région, et changer de nature car elles n’organisent plus les échanges mais doivent les interdire. Ainsi, le changement d’échelle territoriale, le travail sur l’espace, dans la lutte contre les contagions traversent nos sept derniers siècles d’histoire.

    2Les dispositifs territoriaux liés à la volonté de contenir les épidémies ont aussi bien concerné les relations internationales, par exemple entre les deux bassins de la Mer Méditerranée que l’intérieur des villes. En cherchant à identifier les facteurs des mortalités épidémiques, les hygiénistes du xixe siècle ne créent-ils pas alors des sectorisations qui engendrent autant d’espaces spécifiques de l’action municipale mais aussi de stigmatisation sociale ?

  • Des lieux pour apprendre et des espaces à vivre : l’école et ses périphéries. Des places et des agencements

    Ce numéro de #Geocarrefour consacré aux « #lieux_pour_apprendre » et « aux espaces à vivre », qu’il s’agisse de l’école ou de ses périphéries, propose d’éclairer ce qui se trame et ce qui se joue dans les différents #lieux_d’apprentissages et espaces de l’#enseignement primaire ou secondaire, à différentes échelles d’analyse.

    https://journals.openedition.org/geocarrefour/12739
    #revue #école #géographie

  • #Exarcheia : lieu de refuge ou territoire à défendre ? Controverses autour de la gestion des indésirables

    Cet article s’intéresse à la relation entre espace et action politique dans le quartier athénien d’Exarcheia, base territoriale du mouvement antiautoritaire grec. Depuis 2015, le quartier a vu l’essor de plusieurs squats de migrants. L’analyse des controverses suscitées par cette ouverture constitue le cœur de l’enquête, menée en combinant l’observation participante à l’intérieur d’un squat et l’analyse du discours de 35 publications de militants sur Indymedia, une plateforme en ligne du mouvement. L’étude des débats montre tout d’abord que l’état de transition et la précarité socio-économique des migrants entravent la construction d’un lien d’engagement avec le quartier. En second lieu, la participation de certains migrants au narcotrafic les rend des indésirables aux yeux des militants, qui dressent des frontières à leur encontre avec l’intention de défendre un territoire de lutte. Cette opération introduit cependant une forme d’autorité contredisant la construction d’Exarcheia comme lieu de refuge antiautoritaire. La recherche interroge finalement, à partir des réflexions des militants, la continuité entre le gouvernement étatique des indésirables et certaines actions punitives du mouvement. Cette étude enrichit par ce biais les conceptions du rôle de l’espace, considéré ici à la fois opportunité et contrainte pour l’action collective. Cet article propose donc une analyse pragmatique qui illustre la façon dont l’espace peut mettre à l’épreuve la cohérence idéologique d’un projet antiautoritaire.

    https://journals.openedition.org/espacepolitique/6784
    #squat #Athènes #Grèce #migrations #réfugiés #refuge #antiautoritarisme #anti-autoritarisme
    ping @kaparia @isskein

  • Les privatisations de l’éducation

    Les processus de privatisation « en » éducation et « de » l’éducation concernent désormais la plupart des pays du monde.
    Dans un contexte de #mondialisation et d’#internationalisation accrues des systèmes éducatifs, la mise en œuvre, ces dernières décennies, de mesures spécifiques de privatisation, le développement d’un #secteur_marchand de l’éducation, mais aussi des évolutions sociétales de fond concernant les notions d’#individualisme et d’individu interrogent d’une nouvelle manière les enjeux liés aux privatisations.
    La promotion des #intérêts_privés est-elle compatible avec un processus d’éducation ? Induit-elle irrémédiablement, par exemple, une conception utilitariste de l’éducation ? Quel est son impact sur les nouvelles générations et leur capacité à faire société ? Finalement, les privatisations en cours de l’éducation en changent-elles la nature ou ne s’agit-il que d’une différence de modalité d’organisation ou de gouvernance ?
    Pour répondre à ces questions, ce dossier rassemble les contributions de treize chercheurs en éducation, spécialistes mondiaux réputés ou auteurs d’enquêtes pionnières dans leur domaine, dont les travaux permettent d’envisager une grande diversité de cas (#Angleterre, #Chili, #Côte_d’Ivoire, #États-Unis, #France, #Inde, #Suède). Il met également en évidence des problématiques transversales à de nombreux pays, comme le développement du #soutien_scolaire_privé en Asie ou les stratégies mises en œuvre par des entreprises privées pour influencer les #politiques_éducatives.
    Quelle que soit la définition retenue, tous les auteurs soulignent la croissance sans précédent de la privatisation ces dernières années. Illustrer cette diversité est l’un des objectifs majeurs de ce dossier qui donne à voir trois principales formes de privatisation, non exclusives et clairement liées les unes aux autres : une privatisation par le biais de politiques publiques spécifiques, une privatisation par le marché et une privatisation par une prise en compte croissante d’aspirations et d’intérêts individuels privés.

    https://journals.openedition.org/ries/8837
    #privatisation #revue #éducation #utilitarisme #USA #Etats-Unis

    • L’Ecole peut-elle échapper à sa privatisation ?

      « C’est une lame de fond qui est à l’oeuvre ». La formule de Xavier Pons (UPEC), dans le nouveau numéro (82) de la Revue internationale d’éducation, montre la puissance d’un phénomène mondial. La privatisation de l’enseignement peut prendre des formes variées, endogène ou exogène, avouée ou masquée, systématique ou très localisée, elle est à l’oeuvre partout. Elle pose plusieurs défis. Celui de la qualité de l’enseignement, car dans de nombreux pays elle entraine son déclin. Et un fort enjeu politique et social : comment des systèmes éducatifs privés peuvent ils transmettre des valeurs communes et encourager le commun ? Ce numéro, dirigé par Xavier Pons et Thierry Chevaillier, particulièrement réussi, visite 8 pays : le Chili, les Etats-Unis, la Suède, la Côte d’ivoire, l’Inde, la Chine, l’Angleterre, sans oublier la France. Tous sont touchés. La privatisation c’est l’avenir de l’Ecole ?

      Une privatisation exogène

      Si la privatisation est à l’oeuvre dans les systèmes scolaires du monde entier, force est de constater qu’elle prend des formes bien différentes. Peut-être est en Suède ou en Angleterre qu’elle s’affiche de la façon la plus visible. En Suède le système éducatif a été totalement dérégulé dans les années 1990. L’Etat a autorisé les écoles privées, y compris lucratives, et les a financées grâce à un système de chèque éducation, les familles ayant la possibilité de choisir leur école. Aujourd’hui un jeune sur quatre est dans une école privée. Le fort développement de ce secteur a attiré des grands groupes privés et du capital risque. 68% des établissements privés sont des sociétés par action. Tous ces changements se sont faits petit pas après petit pas, au nom de la liberté des familles, par choix politique.

      En Angleterre, selon Anne West, l’Etat a autorisé des « academies », c’est à dire des écoles publiques gérées par des organismes privés, d’abord pour relever le niveau d’établissements publics populaires. Aujourd’hui une école primaire sur trois et 3 établissements secondaires sur 4 sont des academies ou des free schools, un autre type d’école privée. Dans des comtés entiers l’éducation a pu être confiée à des sociétés privées comme Atkins Education dans le comté de Southwark. On a là des privatisations exogènes, le secteur privé entrant dans le secteur public et y réalisant des profits.

      Quand les idées du privé pénètrent l’Ecole

      Il y a aussi des formes endogènes où ce sont les idées , les pratiques du privé qui s’imposent dans le public. C’ets ce qu’on voit avec le New Public Management. Il a déjà pénétré la plupart des pays développés. Nous vivons en ce moment en France une ultime tentative pour le faire accepter à travers le « nouveau métier enseignant » et les nouvelles formes de gestion passées dans la loi de transformation de la fonction publique. Le nouveau plan pour l’éducation adopté en Wallonie (Belgique) préfigure ce qui attend la France : il rend les écoles responsables des résultats des élèves et prévoit des sanctions si les objectifs évalués ne sont pas atteints.

      La privatisation des esprits

      Il y a aussi des formes plus masquées de la privatisation. C’est le cas du développement du soutien scolaire privé ou encore du développement d’une offre parallèle à l’école d’Etat justifiée par des raisons idéologiques ou la recherche d’une autre pédagogie. C’est aussi le développement de l’école à la maison. Là aussi ce développement s’appuie sur une tendance de fond de la société : l’individualisation.

      La privatisation peut aussi progresser en passant par l’expérimentation ou le soutien social, rappelle X Pons. Il donne en exemple Teach for France, devenu Le choix de l’école. Ce programme américain, soutenu en France par l’Institut Montaigne et l’Education nationale, utilise des élèves des grandes écoles pour les envoyer dans les classes de quartiers populaires comme contractuels. « Au nom de cela on promeut une autre vision de la carrière des enseignants et de leur gestion. C’est une stratégie des acteurs privés de passer par là pour avoir un effet d’entrainement sur le système éducatif ».

      Quelles conséquences ?

      Quelles conséquences peut avoir cette privatisation ? La Revue de Sèvres cite la baisse des résultats scolaires en Suède. Mais une récente livraison de l’OCDE montre que c’est aussi le cas au Chili, autre pays phare, ou encore en Finlande, en Australie, aux Pays Bas et Belgique, tous pays marqués par le New Public Management. La recherche du profit amène les entreprises scolaires a faire travailler des proportions croissantes de maitres peu formés et moins onéreux. Là où le privé est très installé les effets peuvent être plus graves sur les élèves pauvres. Par exemple en Angleterre des écoles non rentables sont fermées par leurs exploitants privés les laissant sans solution de scolarisation.

      Les enseignants sont aussi dans les premières victimes. Pour assurer la rentabilité de la privatisation, on va exiger davantage d’eux pour des rémunérations plus faibles. Les plus expérimentés sont remplacés par des contractuels.

      Mais la privatisation menace aussi les communs. Elle encourage la fragmentation de la société. Les groupes privés, associatifs ou marchands, colportent des valeurs qui peuvent s’opposer aux valeurs collectives. La Revue en donne des exemples saisissants en Inde, par exemple. La privatisation devient ainsi un enjeu politique majeur.

      Mais comment la controler ou l’éradiquer ? La Revue montre que la privatisation s’accompagne du passage dans l’ombre de la gestion de l’école ce qui rend les politiques de controle plus difficiles. « Je crois à la vertu de l’exemple », estime cependant Xavier Pons. « Dans les études d’opinion les Français sont pour le libre choix de l’Ecole à 72% et même 85% dans les quartiers défavorisés. Mais une fois mis devant le choix ils se posent des questions ». Le meilleur barrage à la privatisation serait -il éthique ?

      http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2020/02/06022020Article637165711505818185.aspx?actId=ebwp0YMB8s1_OGEGSsDRkN

  • Comment signaler les déchets nucléaires par-delà les millénaires ?
    https://theconversation.com/comment-signaler-les-dechets-nucleaires-par-dela-les-millenaires-12

    Partant de l’hypothèse que chaque génération se chargera de maintenir la transmission, le premier scénario parie sur une « continuité entre présent et futur ».

    Cependant, sur une période plurimillénaire, plusieurs risques surgissent : des incompréhensions liées à la non-intelligibilité des archives constituées, des mécompréhensions entraînées par une mauvaise interprétation des documents et, enfin, la destruction matérielle des supports d’informations. À cet égard, pour l’Andra, « même si tout sera fait pour conserver une mémoire institutionnelle des sites (par le biais des archives), il serait irresponsable d’exclure la possibilité de sa perte ».

    #Signalétique de l’apocalypse
    Alerter de la #dangerosité des #déchets_nucléaires par-delà les millénaires
    Laetitia Ogorzelec-Guinchard
    https://journals.openedition.org/terrain/18319#authors

    #nucléaire #administration_du_désastre #langage #symbole #tête_de_mort #sémiologie #sémantique #pictogramme #pérennité #monument #mémoire #archives #radioactivité

  • Viande de laboratoire : levée de fonds record pour la startup Memphis Meats
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/agroalimentaire-biens-de-consommation-luxe/viande-de-laboratoire-levee-de-fonds-record-pour-la-start-up-memphis-meats


    DR

    L’entreprise a développé de la viande de boeuf, de poulet ou de canard une boulette conçue à partir de cellules prélevées sur des animaux et « cultivée » en machines.

    Levée de fonds historique dans le secteur de la viande à base de cellules. La startup américaine Memphis Meats vient de récolter 161 millions de dollars (146 millions d’euros) auprès d’investisseurs. C’est davantage que les sommes jamais investies dans cette activité.

    Basée à Berkeley, en Californie, l’entreprise s’était fait connaître en 2016, lorsqu’elle avait présenté une boulette conçue à partir de cellules prélevées sur des animaux et « cultivée » en machines. Elle a depuis développé d’autres aliments équivalant à de la viande de boeuf, de poulet ou de canard.

    La nouvelle levée de fonds de Memphis Meat est emmenée par les sociétés d’investissement SoftBank, Norwest et Temasek. Mais plusieurs personnalités y ont aussi participé, dont Richard Branson, Bill Gates et Kimbal Musk, ainsi que les géants de l’agroalimentaire Cargill et Tyson Foods.

    Memphis Meats souhaite utiliser cet apport d’argent frais pour construire une usine de production, étoffer ses équipes et lancer ses produits sur le marché. La jeune pousse travaille actuellement avec diverses agences sanitaires pour obtenir le feu vert à leur commercialisation.

    Burger « in vitro »
    Le premier burger « in vitro » conçu à partir de cellules souches de vaches par un scientifique néerlandais de l’université de Maastricht, Mark Post, a été présenté en 2013. Plusieurs startups se sont depuis engouffrées sur le créneau.

    « Pour l’ensemble de l’industrie, un investissement de cette taille renforce la confiance dans l’idée que cette technologie est déjà là plutôt que dans un avenir lointain », souligne Bruce Friedrich, directeur de The Good Food Institute, un organisme promouvant les alternatives à la viande et au poisson.

    Le coût de production est encore très élevé et aucun produit n’est disponible à la vente. Viande « de laboratoire », « artificielle », « à base de cellules », « cultivée », l’appellation même fait encore débat. Mais des dégustations ont déjà eu lieu et les acteurs du secteur misent sur une commercialisation à petite échelle assez rapidement. Pour leurs partisans, les viandes et poissons à base de cellules peuvent transformer durablement le système de production en évitant d’élever et de tuer des animaux.

    • #élevage (aberration historique) et #bio-industrie #biologie_cellulaire
      Ce soir à AgroParisTech rencontre avec X. Noulhianne et J. Porcher, dont les présentations du bouquin sur les réseaux de la viande in vitro sont chahutés par des militant·es pro-bio-industrie qui l’accusent de complotisme pour son livre.

      Jocelyne Porcher, Cause animale, cause du capital
      https://journals.openedition.org/lectures/39443

      Le lien entre ce contexte et les innovations actuelles de l’agriculture cellulaire est mis en évidence par l’ouvrage : avec une rhétorique assez similaire, ces dernières luttent contre l’archaïsme des productions animales, annonçant « pouvoir faire mieux […] pour la planète, pour la santé, pour les animaux » (p. 77). Selon l’auteure, cette nouvelle industrie pourrait finaliser le processus de détachement envers les animaux de ferme, notamment à travers l’appropriation capitaliste, « permettant la production de la matière animale sans les animaux » (p. 15). Le texte attire l’attention également sur l’argument « fallacieux » selon lequel nous devrions arrêter l’élevage en vertu de découvertes scientifiques démontrant l’intelligence des animaux de ferme. Pour l’auteure, « ce n’est pas parce qu’ils les considéraient comme des abrutis que les paysans travaillaient avec des bœufs et des cochons, mais au contraire parce qu’ils avaient l’expérience de leur intelligence dans le travail au quotidien » (p. 15).

    • Massacre programmé de l’agriculture paysanne et de la polyculture élevage qui l’accompagne souvent. Mais... quand le doigt montre la lune, l’imbécile regarde le doigt ! Relire Aude Vidal et Jocelyne Porcher « on achève bien les éleveurs ».

  • Du camembert normand aux bêtises de Cambrai, en passant par le cassoulet toulousain et la choucroute alsacienne : retour sur les légendes culinaires ! Ou comment la cuisine devient un élément du patrimoine national…

    #histoire #patrimoine #légendes #cuisine #alimentation

    https://sms.hypotheses.org/22355

    Top Chef , Cauchemar en cuisine , Masterchef : la multiplication des émissions culinaires nous abreuve d’anecdotes sur l’origine des recettes ou de certains produits. Que ce soit la galette des rois à la frangipane, les cannelés de Bordeaux, les bêtises de Cambrai, ou encore le Roquefort – sans oublier la tarte tatin – tous s’appuient sur une légende censée être valorisante. Un rapide tour d’horizon montre toutefois que nombre de ces légendes sont souvent assez improbables ou juste totalement fausses.

    Loic Bienassis, chercheur associé en histoire à l’Institut Européen d’Histoire et des Cultures de l’Alimentation, s’intéresse à l’origine de ces légendes en France. Ce faisant, il cherche à comprendre pourquoi elles suscitent autant d’enthousiasme et quel est leur rôle dans l’établissement du patrimoine gastronomique (...)

    • Du brie de Charlemagne à la tarte renversée des sœurs Tatin : essai d’analyse des légendes culinaires et de leurs usages
      https://journals.openedition.org/insitu/25298

      Tentons tout d’abord d’apporter un peu de clarté dans le maquis des généalogies fantasmées. Il semble possible d’identifier trois familles de récits. La première d’entre elles regroupe ceux construits autour du motif de l’heureux accident – ce que traduit le concept, désormais consacré, de sérendipité2. Au sein de cette catégorie, on trouve le « manqué », ce riche gâteau en pâte à biscuit, doré et souvent parsemé d’amandes. En 1842, après avoir raté la neige de blancs d’œufs pour faire un biscuit de Savoie, un ouvrier-pâtissier parisien aurait ajouté du beurre pour se rattraper et lancé cette nouvelle recette3. On reste toutefois sceptique puisque les gourmets du xviiie siècle mangeaient déjà des « biscuits manqués », d’un type certes fort différent, et que l’on repère depuis les années 1820 au moins4 des recettes très proches de celle que nous connaissons.

      Deuxième origine classiquement invoquée : l’importation. Prenons la frangipane. On lit généralement qu’un noble italien de la famille des Frangipani a donné son nom à un parfum de son invention, parfum utilisé pour les gants avant qu’il n’entre dans la composition de la crème de nos galettes des Rois10. Une lettre de Guez de Balzac de mai 1634 vante effectivement la réputation des « gants de Frangipani » et attribue cette invention au marquis Pompeo Frangipani, son contemporain. On ne sait pas grand-chose de la composition originelle de ce parfum et si l’appellation a très vite gagné la cuisine, l’appareil des « tourtes de frangipane » ne comportait pas nécessairement d’amandes. La préparation canonique moderne ne se stabilisera qu’au xxe siècle. En clair, il s’agit d’une pâtisserie bien française au nom italianisant11.

      Mais nous touchons ici au troisième type de récit, qui se caractérise non par une structure récurrente mais par un contenu similaire : la référence à l’histoire avec un H majuscule. Dans un premier cas de figure, le motif de l’importation se superpose à cet arrière-plan. On vient de le noter pour les croisades, toile de fond sur laquelle se déploient plusieurs légendes.

      Ces contes font florès en raison des fonctions qu’ils remplissent. La première est celle de l’ennoblissement. Questionnant la véracité des légendes historiques, le folkloriste Arnold Van Gennep relevait qu’elles sont l’objet d’un déplacement temporel – alors que, contrairement au conte, elles se rapportent à des événements datés. Il s’agit soit d’un vieillissement, qui consiste à décaler un événement de plusieurs siècles en arrière ou, plus souvent, à le reporter dans un passé indéterminé et lointain, soit d’un rajeunissement, un événement ancien étant rattaché à un personnage ou à un épisode plus récent, et Van Gennep de citer les constructions, ruines, armes et ossements enfouis, attribués aux armées de Napoléon en de nombreux pays d’Europe23.

      Dans le cas qui nous occupe, sans exclure que des rajeunissements soient parfois opérés, le processus de vieillissement domine de très loin.

      Ces récits remplissent aussi une fonction d’intelligibilité. Une date est fixée, un créateur identifié. L’importation, le raté réussi ou l’invention simplifient le réel, apportent des réponses claires. Ils rendent compte de l’innovation et de la rupture. Le voyageur ou l’accident sont à même de générer de l’inédit. On laisse de côté toute idée de tâtonnement, les avancées incertaines, les évolutions mal datées. Un processus complexe, diffus, est remplacé par un découvreur unique, tel Dom Pérignon à qui l’on attribue, à tort, la mise au point du vin de Champagne pétillant28. En cela, ces récits sont en concordance avec les nombreux mythes qui jalonnent l’histoire des techniques en général, qu’ils portent sur la diffusion de celles-ci ou sur quelques inventeurs plus ou moins célèbres29.

      La promotion d’anonymes n’est que le reflet de la moindre dignité du champ culinaire et l’enrôlement de noms fameux qui n’y peuvent mais peut passer pour un moyen d’y remédier. L’histoire gastronomique écrite depuis plus de deux siècles se retrouve peuplée d’inconnus n’ayant jamais existé ou de grands personnages embrigadés sans raison. Très rares sont les authentiques obscurs qui, comme Marie Harel, accèdent à une petite notoriété grâce à la création dont on les crédite.

      #invention #sciences #techniques #cuisine #histoire

  • L’intersectionnalité, un mot à la mode. Ce qui fait le succès d’une théorie féministe
    https://journals.openedition.org/cedref/827

    Annotations :

    Selon Davis (1971), les théories sociales prospèrent précisément parce qu’elles parviennent à « dénier (…) ce qui est supposé tout en affirmant ce qui n’avait pas été anticipé » (p. 343). Les théories à succès saisissent l’attention d’un public en discutant ou en déstabilisant quelque chose qui avait été jusque-là un article de foi. Étant donné les myriades de divisions qui font s’affronter tout public universitaire, une théorie réussie doit être assez vague et indéterminée pour que des groupes disparates puissent l’interpréter « de façons conviviales, même si elles sont mutuellement incompatibles » (p. 296). Moins une théorie est cohérente, plus elle exigera une synthèse et une (...)

    #féminisme #intersectionnalité #Sociologie #.articles_revues

    • Depuis quelques jours je me demande pourquoi le concept d’intersectionnalité (et les injonctions compréhensibles à penser de manière intersectionnelle) s’appliquent plus au féminisme qu’aux autres mouvements sociaux... Pourquoi pas plus de foin contre les syndicats qui ne sont pas intersectionnels (voire sexistes ou racistes), contre les militant·es anti-racistes façon Bouteldja qui refusent l’articulation avec le féminisme, etc.

    • C’est une injonction au care faites aux femmes. Avant d’avoir le droit de s’occupé d’elles memes les femmes doivent s’occupé des enfants, des vieilleux, des malades, des trans, des queer, des personnes racisées, des autres femmes, et surtout des hommes...bref de tout le monde sauf elles. En Italie une des artistes féministe que j’ai rencontré insistait sur l’inclusivité du féminisme italien qui ne le serait pas assez, ca m’a fait pensé que les femmes sont les dernières des dernières lors d’une table ronde sur les femmes artistes voila que les féministes se font accusé de ne pas inclure les hommes. J’ai contrebalancé en disant que pour les hommes l’urgence c’est de leur couper les bourses et que c’est le seul care qu’on pouvait leur prodigué.
      Il y a aussi un rapport avec la dichotomie vierge-salope, les femmes doivent etre 100% parfaite, pures, désinteressées, dévouées et y prendre du plaisir dans la souffrance par dessus le marché et le moindre écart à cette règle est puni férocement. Les féministes osent s’occupé d’elles même ce qui fait d’elles de belles salopes.

    • J’ai une copine racisée qui connaît bien la France et trouve que le racisme supplante de beaucoup les autres discriminations, que les autres sont secondaires. Je ne pense pas qu’il faille entrer dans ce jeu de les classer mais ça ne nous dit pas comment articuler pour que des femmes racisées s’emparent du féminisme et ne finissent pas par dire que c’est un truc de féministes blanches comme elle a fini par me dire ce matin. Elle met le harcèlement de rue avant tout sur sa couleur de peau et non sur une structure patriarcale. Je crois que c’est une erreur d’appréciation mais les trucs qu’elle me racontent sont fous et en effet, les militant·es blanc·hes n’en ont aucune idée.

  • Fred Turner, Aux sources de l’utopie numérique. De la contre-culture à la cyberculture, Stewart Brand un homme d’influence
    https://journals.openedition.org/questionsdecommunication/8619

    Fred Turner revisite l’histoire des origines intellectuelles et sociales de l’internet en suivant le parcours de Stewart Brand, un « entrepreneur réticulaire » (p. 41). L’ouvrage s’ouvre sur une interrogation : comment se fait-il que le mot révolution soit sur toutes les bouches à l’évocation des technologies numériques alors qu’elles étaient le symbole d’un système inhumain qui a mis le monde au bord de l’apocalypse nucléaire ? Pour y répondre, l’auteur s’attache à retracer les origines de l’utopie numérique dans la trajectoire de Stewart Brand, au croisement des mondes sociaux, des idéologies et des objets technologiques.

    #Fred_Turner #Utopie_numérique #Histoire_numérique