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  • François Bayrou, interrogé sur sa gifle à un jeune en 2002, évoque un geste de « père de famille »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/05/14/francois-bayrou-interroge-a-l-assemblee-sur-sa-gifle-a-un-jeune-en-2002-evoq

    M. Bayrou raconte avoir « trouvé » la main d’un petit garçon en train de sortir son portefeuille de sa poche. « Et je lui ai donné une tape. Pas une claque, je veux dire pas… pas… pas une claque. Pas quelque chose de brutal. Je lui ai donné une tape, a ajouté M. Bayrou. Ce n’était pas du tout une claque violente, c’était une tape, en effet, de père de famille. Et si quelqu’un ici pense que jamais il n’a donné une tape à un enfant, je crois que beaucoup, s’ils sont honnêtes, pourront admettre qu’ils l’ont fait. » « Pour moi, ce n’est pas de la violence », mais « un geste éducatif », a insisté M. Bayrou.

    « Il y a donc pour vous des tapes éducatives et des claques non violentes. Je crois que ce sont des éléments importants qui vont nous accompagner dans la suite de cette audition », a répondu M. Vannier. « Monsieur, toujours la même méthode. Vous essayez chaque fois de reformuler, de reformuler de manière scandaleuse ce qu’on vous dit », s’est emporté M. Bayrou avant une brève suspension de l’audition.

  • Pierre-Edouard Stérin, le milliardaire catholique, refuse de se rendre devant une commission d’enquête à l’Assemblée
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/05/14/pierre-edouard-sterin-refuse-de-se-rendre-devant-une-commission-d-enquete-a-

    Le président de la commission d’enquête concernant l’organisation des élections en France a annoncé avoir convoqué à nouveau l’homme d’affaires, déplorant une absence qui « n’est pas respectueuse ».

    Hier : Pas de suites judiciaires pour Alexis Kohler après son refus de se présenter devant la commission d’enquête sur le dérapage budgétaire
    https://www.leclubdesjuristes.com/en-bref/pas-de-suites-judiciaires-pour-alexis-kohler-apres-son-refus-de-s

    Le refus de comparaître devant une commission d’enquête est théoriquement puni de deux ans d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende. On dirait que le croupion parlementaire se prend des coups dans le derche avec l’aval du parquet.

  • Extrême droite : l’autorisation de défilé du 10 mai en question
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/05/13/extreme-droite-l-autorisation-de-defile-du-10-mai-en-question_6605842_823448

    Dans un rare œcuménisme. responsables politiques et personnalités publiques, allant de la gauche jusqu’au Rassemblement national (#RN), se sont relayés depuis ce week-end pour s’offusquer que la marche ait été autorisée. « Que fait Bruno Retailleau ? » fait mine de se demander sur X, la secrétaire nationale des écologistes Marine Tondelier, tandis que Marine Le Pen « appelle le gouvernement à agir. » (...)

    « Le préfet a très mal défendu l’interdiction », regrette Marion Ogier du Syndicat des avocats de France, et conseil des contre-manifestants qui organisaient un « village antifasciste » le même jour, place du Panthéon. « Il a été sur le bon terrain mais n’a pas apporté les éléments suffisants », ajoute-t-elle.
    [...]

    Les organisateurs du Comité du 9 mai se retranchent, eux, derrière l’absence de trouble matériel à l’ordre public commis lors de leur manifestation annuelle. Cette année, on a même vu les militants néofascistes faire du zèle et ramasser leurs fumigènes usagés avant de quitter les lieux. « Un discours qui appelle à la haine constitue en soit un trouble à l’ordre public immatériel », remarque Me Ogier. Qui ajoute : « Une manifestation peut être interdite lorsque le message porté par les organisateurs est un message qui n’est pas couvert par liberté d’expression. »

    Des propos antisémites

    Les organisateurs ont eu beau jeu de diffuser en amont des instructions interdisant les vêtements avec « inscriptions » ou ordonnant aux participants « d’observer le silence » pendant la manifestation, des propos antisémites ont été tenus – comme Le Monde l’a constaté. A cela s’ajoutent les images révélées par Libération du dépôt de gerbe dans la cour de l’immeuble où est mort Sébastien Deyzieu, il y a 31 ans. Cérémonie réservée à une poignée de militants triés sur le volet et aux organisateurs, plusieurs d’entre eux ont effectué des #saluts_nazis, se croyant à l’abri des regards. Dans un communiqué diffusé mardi, les organisateurs attribuent ces gestes à des « militants espagnols » en raison de leur « tradition politique lors d’hommages funèbres ». Ils maintiennent que la manifestation n’a donné lieu à aucune « insulte », « débordement » ou « violence ».

    La prise de parole publique pour conclure la journée s’est, elle, transformée en un virulent appel à « l’écrasement » de leurs « ennemis », assorti d’un racisme décomplexé. Les immigrés « du Sud » ont été qualifiés de « parasites ». « Le combat engagé aujourd’hui contre nos ennemis doit se terminer par leur écrasement pour créer ce monde européen qui nous permettra de perpétuer notre héritage pour mille ans », a ponctué l’orateur dans une référence explicite au IIIe Reich, qui devait durer plus de « mille ans » d’après la propagande hitlérienne.

    Cependant [Le Monde s’inquiète un tantinet que], ni le signalement de la préfecture et ni celui du ministre de l’intérieur, ne pointe les propos tenus par les orateurs ou de la présence d’anciens membres du #GUD parmi les organisateurs.

    https://archive.ph/NKrKr

    #préfecture #ministère_de_l'intérieur #extrême_droite #néo_nazis #Retailleau

  • Bruno Retailleau adopte un ton plus restrictif dans une nouvelle circulaire sur la naturalisation
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/05/04/bruno-retailleau-adopte-un-ton-plus-restrictif-dans-une-nouvelle-circulaire-

    Bruno Retailleau adopte un ton plus restrictif dans une nouvelle circulaire sur la naturalisation
    Le Monde avec AFP
    Bruno Retailleau a diffusé une nouvelle circulaire consacrée aux naturalisations des étrangers qui, dans la forme, insiste davantage sur les dispositions susceptibles de restreindre l’accès à la nationalité française, sans grandes modifications sur le fond, selon le document révélé dimanche 4 mai par Le Figaro et consulté par l’Agence France-Presse (AFP). Le ministre de l’intérieur doit en présenter le contenu lundi matin, lors d’un déplacement à la préfecture du Val-de-Marne, à Créteil. Il avait déjà révisé en janvier la circulaire Valls sur les conditions de régularisations des étrangers sans papiers.
    Tenant d’une ligne dure en matière d’immigration et, par ailleurs, candidat à la présidence du parti Les Républicains (LR), M. Retailleau a adressé ce texte de cinq pages, auquel la charte des droits et des devoirs du citoyen français est annexée, à l’ensemble des préfets. Il y rappelle que « la jurisprudence établit la naturalisation non comme un droit, mais comme une décision souveraine du gouvernement ».
    En 2024, 66 745 acquisitions de la nationalité française par décret et par déclaration (mariage, ascendants et fratries) ont été dénombrées, ce qui représente une hausse de 8,3 % par rapport à 2023, qui s’explique par un rattrapage après une année marquée par des difficultés techniques, selon la direction générale des étrangers en France (DGEF), qui dépend du ministère de l’Intérieur.
    En s’appuyant sur une disposition de la loi Darmanin, Bruno Retailleau demande aux préfets de s’assurer du renforcement du niveau de maîtrise requis en langue française pour obtenir la naturalisation et de l’adhésion aux valeurs de la République. Le ministre dresse également la liste des éléments d’appréciation démontrant « l’exemplarité du parcours du demandeur », notamment en ce qui concerne un séjour irrégulier avéré.
    L’autonomie du demandeur est en outre soulignée. Celle-ci doit se traduire par une « insertion professionnelle » de cinq ans, un seuil rehaussé. Le demandeur devra justifier de « ressources suffisantes et stables », hors prestations sociales. Les préfets sont tenus de présenter au ministre un bilan de l’application de la circulaire dans trois mois.

    #Covid-19#migration#migrant#france#DGEF#naturalisation#droit#sante#politiquemigratoire

  • Apparemment, les enquêtes sur les sectes de gauche ont un grand succès dans nos réseaux de gens à qui on ne la fait pas. A peu près autant de succès que sur les grandes ondes de nos médias nationaux appartenant à nos milliardaires qu’on adule et admire pour leurs hauteurs de vue. C’est sans doute un signe, mais de quoi ?

    Tu vois, le petit livre rouge, c’était de la gnognote par rapport à l’organisation gauchiste nationale qui prétend nous gouverner tous. Et heureusement, des journalistes vaillants et sans le sou prennent tous les risques pour leur carrière et leurs vies pour nous édifier, et nous montrer que nous nous fourvoyons, en continuant à voter pour une organisation mafieuse et sectaire, dans laquelle, à n’en pas douter, le chef consomme les petits enfants de ses fidèles.

    Le plus drôle, c’est que tous, on accepte ces montagnes de merdes, qu’on nous balance par hectolitres et on accepte de changer de têtes et d’organisations, en se disant que peut-être que ça fonctionnera mieux avec d’autres.

    Jusqu’à ce qu’on te dise que la nouvelle tête a bénéficié de campagnes de propagande sur un obscur réseau social fréquenté par quelques milliers de personnes de la part d’un russe ou d’un pro-russe. Et là, tu sais que vraiment, les gauchistes, on peut pas leur faire confiance, et que finalement, un macron ou un retailleau, c’est mieux, au moins, on t’en dit du bien H24 à la télé.

  • « Mélenchon demande la dévotion aveugle. Celui qui doute trahit » : les extraits de « La Meute », une enquête sur La France insoumise
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/05/04/melenchon-demande-la-devotion-aveugle-celui-qui-doute-trahit-les-extraits-de

    BONNES FEUILLES Dans un livre à paraître mercredi 7 mai chez Flammarion (352 pages, 22 euros), les journalistes Charlotte Belaïch et Olivier Pérou décrivent la réalité du mouvement de Jean-Luc Mélenchon. Leur enquête, très fouillée, dessine, en creux, le portrait politique du leader populiste.

    (...) Aux yeux de tous, « insoumis » repentis ou actuels soldats, la rupture avec Charlotte Girard, la veuve de François Delapierre [cofondateur du Parti de gauche, l’un des plus fidèles mélenchonistes], fut la plus brutale. « Une boucherie », racontent les témoins. Après la mort du bras droit de Mélenchon, cette universitaire, dont l’expertise en droit public et l’analyse sont saluées, poursuit le combat à LFI. Personnalité centrale du mouvement, elle est notamment responsable du programme. Pressentie pour mener la liste « insoumise » aux européennes en 2019, elle fait part de sa circonspection quant à l’implication de Sophia Chikirou dans la campagne, cette dernière se trouvant alors au centre de l’enquête sur les comptes de campagne de Mélenchon pour des soupçons de prestations surfacturées. Or, en mélenchonie, on ne touche pas à Sophia Chikirou.

    Girard, également critique de l’improvisation programmatique des européennes, de l’éviction brutale de François Cocq, des hésitations face au mouvement des Gilets jaunes, est peu à peu mise de côté. « Personne n’a voulu la pousser dehors, assure Bompard. J’ai regretté son départ, elle m’avait dit qu’elle partait pour des raisons personnelles. » Pourtant, à l’époque, Charlotte Girard s’émeut auprès de nombreux cadres du fait que les réunions, fixées par Bompard lui-même, soient étonnamment organisées lorsqu’elle n’est pas disponible, elle qui enseigne à l’université et élève seule deux enfants. Elle sera remplacée par une militante associative pourtant inconnue des « insoumis » : Manon Aubry.

    Dans un texte publié sur Facebook, Girard annonce finalement son départ après le scrutin : « Certains, dont je suis, ont alerté, à plusieurs reprises, au sujet du fonctionnement – juste le fonctionnement – de La France insoumise. Tant qu’on est d’accord tout va bien. Mais il n’y a pas de moyen de ne pas être d’accord. Or une dynamique politique – surtout révolutionnaire – dépend de la capacité des militants à s’approprier des raisonnements, c’est-à-dire potentiellement à les contester. » Après son départ, et malgré sa parcimonie dans les critiques émises, le récit de la traîtrise se met en place. (…) Et puis, il y a ce message de Mélenchon d’une rare violence, adressé à Girard, que certains chuchotent encore, outrés : « Delap aurait honte de toi. » (…)

    https://archive.ph/34aU8

    #LFI #syndrome

    • Interrogée à l’Assemblée nationale, la présidente des députés insoumis Mathilde Panot a réagi à la publication de « la Meute », y voyant « un ouvrage qui collectionne des ragots et des mensonges ». « Dans certains passages, il y a des gens censés se détester, qui sont amis dans la vraie vie », ajoute-t-elle. La cheffe de groupe souligne « qu’aucune idée politique ne se trouve dans ce livre, aucune de nos campagnes, aucune de nos mobilisations ». Et de rappeler : « si nous sommes des responsables politiques, c’est pour proposer un autre projet de société à ce pays ».

      C’est l’un des défauts de la séquence médiatique ouverte par le documentaire de Complément d’enquête et la Meute. Si ces travaux journalistiques seront instrumentalisés pour cornériser la France insoumise à l’approche du congrès du Parti socialiste en juin, esquivant ainsi le débat de fond sur la ligne politique du mouvement. Alors que celle-ci pourrait pourtant être sujette à débat.

      https://www.humanite.fr/politique/france-insoumise/la-meute-le-livre-qui-accuse-jean-luc-melenchon-et-sa-cour-de-pratiques-sec

    • Mercredi, les Insoumis avaient pour consigne de sécher toutes les invitations dans les matinales radio et télé. Mathilde Panot, la présidente du groupe, et Manuel Bompard, le patron du mouvement, ont été au devant des micros pour dénoncer tout à trac « un ouvrage qui collectionne à la fois des ragots et des mensonges » (pour la première) et « une collection de ragots et de fausses informations » (pour le second).

      https://www.mediapart.fr/journal/politique/070525/sectarisme-violences-verbales-autoritarisme-un-livre-enquete-bouscule-la-f

      Le reste de l’article défonce Chikirou, et poinçone les leaders mecs « visibles », sur les affaires de vss, et un peu MLCH sur les sujets habituels.

    • Aucune assemblée. Aucun vote militant. Aucun contre-pouvoir structuré. @floriemarie.fr
      https://bsky.app/profile/floriemarie.fr/post/3llqxylacjk2f

      On vient de me faire remarquer que la France Insoumise ne serait pas un « parti » mais un « mouvement ».

      Il est temps de vous partager un argumentaire béton pour répondre à ce genre de message digne de la plus médiocre des cultures politiques.

      Un fil.

      Appeler une structure « mouvement », ce n’est pas un acte magique. Ce n’est pas parce qu’on repeint la façade en mode disruptif qu’on change la nature du bâtiment.

      LFI est un parti politique, et même l’un des plus verrouillés de la scène actuelle.

      On y retrouve tous les ingrédients classiques :

      – Un leader quasi-incontesté qui concentre les décisions, la parole publique et les stratégies.

      - Des investitures imposées d’en haut sans processus démocratique réel, ni débat militant digne de ce nom.

      – Une communication ultra-centralisée où toute critique est perçue comme une trahison et peut vous en faire exclure dans l’heure qui suit.

      – Un fonctionnement électoraliste calibré pour capter du financement public, des dons et maintenir un appareil politique en place.

      Et surtout : aucun espace de délibération collective digne de ce nom.

      Aucune assemblée.
      Aucun vote militant.
      Aucun contre-pouvoir structuré.

      D’aucuns qualifient cela de totalitarisme.

      Alors oui, les insoumis disent que la FI est un « mouvement », comme LREM disait qu’elle n’était « ni de droite ni de gauche ».

      C’est ce qu’on appelle, dans le jargon, du marketing politique.

      Et du marketing plutôt très ordinaire en plus.

      Annoncer qu’on est un « mouvement » c’est une manière pratique de se défausser sur les autres, de jouer les outsiders tout en reproduisant exactement les mêmes logiques de pouvoir que les partis qu’on prétend dépasser.

      Voire des logiques pires que celles appliquées chez les autres dans le cas LFI.

      Ne pas assumer qu’on est un parti, c’est surtout un moyen de ne pas assumer ses responsabilités démocratiques.

      Pas de comptes à rendre.
      Pas de fonctionnement transparent.
      Pas de contradiction possible.

      Le tout emballé dans un storytelling « populaire » qui finit par infantiliser les membres et par neutraliser toute dynamique réellement collective.

      Bref, la France Insoumise n’est pas un contre-modèle partisan.

      Non, ce n’est pas un « mouvement ».

      C’est un parti comme les autres mais sans la moindre trace de toute forme de démocratie interne que les autres peinent à s’appliquer à respecter.

      Vous me direz, l’avantage dans tout ça c’est que contrairement aux autres partis politiques, la FI n’a pas l’hypocrisie de faire croire à ses membres qu’ils sont parties prenantes des orientations programmatiques et stratégiques par le vote en interne.

      Pas de démocratie, pas de problème. 😎😘

      Et puisque j’ai des petits malins qui renchérissent en m’envoyant le site de la FI qui est un gros ramassis d’éléments de langage bullshit de marketing politique bas de gamme, je vais vous faire un petit cadeau, voici une lecture commentée de leurs statuts

      Paix et amour (et changez de parti) 😘
      [c’est mal fichu, ça commence à 8’21]
      https://www.youtube.com/watch?v=BgKF3BjgsVU&list=PLVGFOBqWwQNyOhER7_Mk1Y1PyesX_YMTy&index=2

      #électoralisme

    • « Mélenchon est la créature d’une gauche timorée, bureaucratique et sans idées », Philippe Marlière
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/05/13/melenchon-est-la-creature-d-une-gauche-timoree-bureaucratique-et-sans-idees_

      LFI, mouvement personnel, conçu et organisé pour qualifier Mélenchon au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2017, s’est lui-même considéré comme « populiste » et « gazeux ». Si les politistes constatent la personnalisation adémocratique de LFI, certains la justifient sur deux plans : l’organisation de type « léniniste » serait adaptée au présidentialisme de la Ve République, aux nouveaux espaces médiatiques (en particulier les réseaux sociaux) et aux transformations profondes du militantisme (plus fluide et éphémère qu’autrefois). Selon un schéma populiste, Mélenchon serait ce dirigeant volontaire, charismatique, visionnaire, en adéquation avec les nouvelles structures du jeu et des institutions politiques. Par ailleurs, ce fonctionnement autoritaire, certes moralement discutable, serait justifié car il serait porteur de succès électoraux.

      Une faible assise locale

      Ces deux propositions méritent un examen critique : il semble paradoxal de s’opposer à la « monarchie républicaine » de la Ve République en lui empruntant son modus operandi antidémocratique et en acceptant, sans broncher, le comportement violent d’un individu qui refuse l’échange démocratique avec ses partenaires de gauche, et ne conçoit le rassemblement qu’autour de sa personne. Aucun parti politique dépourvu de démocratie interne n’a jamais pu rassembler les gauches en France, ce que démontre l’histoire du PCF, longtemps de nature stalinienne, qui avait pourtant une base sociale que n’a pas LFI.

      De plus, l’efficacité électorale de cette démarche autocratique n’est pas démontrée : à la présidentielle, Mélenchon, plus à gauche, plus déterminé et plus convaincant sur le plan médiatique, a bénéficié d’un vote utile dans la dernière ligne droite. Les résultats des élections intermédiaires sont médiocres pour LFI qui peine à rassembler 10 % des voix et a une faible assise locale dans de nombreux départements.

      LFI ambitionne de faire élire président un candidat qui a déjà échoué à trois reprises. Mélenchon est le seul candidat potentiel (gauche et droite confondues) qui serait assurément battu par le Rassemblement national (RN) au second tour. Les sondages montrent également que Mélenchon est jugé « plus dangereux pour la démocratie » que le RN. Par conséquent, pour empêcher le RN de ravir la présidence, il faudrait absolument éviter que Mélenchon ne se qualifie au second tour.

      Il y a un élément important que les commentateurs, journalistes ou universitaires, omettent : Jean-Luc Mélenchon n’est pas né à la politique lorsqu’il a créé LFI, en 2016. Il a longtemps été, de 1976 à 2008, un cadre du Parti socialiste (PS), formation à qui il doit sa carrière politique. Les militants de la gauche socialiste se souviennent de ses tendances autocratiques et colériques. Ce ne sont donc pas les circonstances politiques nouvelles qui ont façonné une quelconque stratégie pyramidale, mais un trait de caractère personnel.

      Une pensée révisable à souhait

      Celles et ceux qui connaissent Mélenchon depuis ses années socialistes savent que son parcours politique, ses idées, sont bien plus sinueux et adaptables que le récit qui en est fait aujourd’hui. Depuis les années 1990, il fut tour à tour « mitterrandolâtre » infatigable, républicain « laïcard », pro-européen maastritchien, proche du sionisme et d’Israël, social-démocrate de gauche revendiquant un droit à l’islamophobie, puis, depuis 2016, born again revolutionary, dénonçant l’islamophobie et néomilitant propalestinien.

      https://archive.ph/eZ2CD

      #politicien #miterrandolatre

  • Le gouvernement annule 3,1 milliards d’euros de crédit pour les missions #écologie, #économie et recherche et #enseignement_supérieur

    Selon un #décret publié samedi au « Journal officiel », ces annulations sont faites dans le cadre de l’effort supplémentaire de 5 milliards d’euros pour 2025.

    Le gouvernement a acté, samedi 26 avril, au Journal officiel (JO) des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards d’euros dans le cadre de l’#effort supplémentaire de 5 milliards d’euros pour 2025 déjà annoncé par Bercy début avril.

    La ministre chargée des comptes publics, Amélie de Montchalin, avait alors expliqué que ces 5 milliards d’euros devaient permettre de tenir les objectifs de déficit public pour cette année dans un contexte de croissance moindre. « Ces 5 milliards d’euros que nous allons soit annuler, soit repousser, soit réorienter, c’est notre réponse à un monde instable. C’est la manière de faire face quoi qu’il arrive à ce monde instable », avait-elle déclaré.

    Une partie de cette somme s’est concrétisée à travers le décret publié au JO. « Afin de prévenir une détérioration de l’équilibre budgétaire sur le budget de l’Etat », « le présent décret porte des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards d’euros en autorisations d’engagement », peut-on lire dans le JO. « Cet effort porte essentiellement sur les crédits hors masse salariale mis en réserve en début d’année », est-il précisé, « ces annulations ne devraient ainsi pas remettre en cause de façon significative la capacité d’exécution des politiques publiques, selon les termes convenus dans la loi de finances initiale pour 2025 ».

    « Respecter la trajectoire de redressement des #comptes_publics »

    Parmi les annulations de #crédits, sont concernés la mission « écologie, développement et mobilité durable » (549,6 millions d’euros), la mission « économie » (517,7 millions d’euros), la mission « recherche et enseignement supérieur » (493,3 millions d’euros) ou encore la mission « agriculture, alimentation et affaires rurales » (140 millions d’euros).

    « La dégradation récente des perspectives macroéconomiques conduit à anticiper de moindres recettes publiques, en lien notamment avec une révision de la prévision de croissance à 0,7 %. Ces risques sont également renforcés par le contexte géopolitique incertain », souligne le décret. « Dans ce cadre, un effort supplémentaire de maîtrise de la dépense est nécessaire pour respecter la trajectoire de redressement des comptes publics sur laquelle le gouvernement s’est engagé », est-il ajouté.

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/04/26/budget-2025-le-gouvernement-annule-3-1-milliards-d-euros-de-credit_6600269_8
    #ESR #université #France #coupes_budgétaires #budget #recherche

  • France Travail intensifie encore le contrôle des demandeurs d’emploi
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/04/24/france-travail-intensifie-encore-le-controle-des-demandeurs-d-emploi_6599712

    L’opérateur public va mettre en œuvre un système de contrôle rénové, avec l’objectif d’atteindre 1,5 million de personnes contrôlées en 2027.

    Les demandeurs d’emploi sont de plus en plus contrôlés, mais une part relativement faible se retrouve radiée à l’issue de la procédure.

    Avec la généralisation, depuis le 1er janvier, de la loi « plein-emploi », le système de contrôle va être amplement modifié. Il va d’abord poursuivre la dynamique engagée depuis plusieurs années avec une très forte augmentation du nombre de contrôles : près d’un million en 2025 pour atteindre ensuite l’objectif fixé par le gouvernement de 1,5 million en 2027. Le nouveau système de contrôle sera mis en œuvre à partir du mois de juin.

    [...] plateforme de contrôle, dont les effectifs vont être renforcés, avec près de 300 postes en plus d’ici à la fin de l’année − pour atteindre 900 personnes au total.

    En attendant ces grands changements, les résultats de l’année 2024 sont conformes à ceux des années précédentes. Ce sont 610 780 contrôles qui ont été effectués, une hausse de 16,7 % par rapport à 2023. 56 % d’entre eux ont été déclenchés sur des publics spécifiques, comme les demandeurs d’emploi recherchant un métier en tension ou ayant suivi une formation. Les autres sont notamment le fait de procédure aléatoire (20 %) et de signalement de conseillers en agence (15 %).

    Résultat, 55 % des contrôles clôturés en 2024 ont confirmé la recherche d’emploi et 21 % ont entraîné une « remobilisation de la personne ». Enfin, 17 % des contrôles ont abouti à une radiation d’un mois avec suppression d’autant de l’allocation, voire plus en cas de manquements répétés. La majeure partie de ces personnes sanctionnées (47 %) l’ont été après un contrôle lié à un signalement en agence.

    https://archive.ph/f0GwM

    #France_travail #contrôles #sanctions

  • [Rabot] Assurance-chômage : une nouvelle réforme à venir ?
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/04/08/assurance-chomage-une-nouvelle-reforme-a-venir_6592674_823448.html

    ... le 3 avril au 55, rue du Faubourg-Saint-Honoré, à Paris. Emmanuel Macron recevait le chef du gouvernement, François Bayrou, ainsi que plusieurs ministres, dont celle qui est chargée du #travail, Astrid Panosyan-Bouvet, pour discuter de l’agenda des réformes. L’objectif était d’identifier des solutions afin de réduire les déficits publics, tout en finançant les dépenses de #défense, alors que le contexte économique et géopolitique ne cesse de s’assombrir, avec la guerre commerciale déclarée par le chef d’Etat américain, Donald Trump.

    C’est dans ce cadre que l’hypothèse d’une nouvelle transformation de l’#assurance-chômage a été mentionnée, sans que des idées précises émergent. Mais le simple fait d’évoquer cette piste retient l’attention, car le système d’indemnisation des demandeurs d’emploi a déjà connu de nombreux changements depuis l’arrivée à l’Elysée de M. Macron, en 2017. Le pouvoir en place a durci les règles à plusieurs reprises, puis les partenaires sociaux, qui gèrent le régime à travers l’association paritaire Unédic, se sont réinstallés aux commandes pour aboutir, en novembre 2024, à un accord agréé par le gouvernement.

    « “ils” veulent prendre de l’argent sur des secteurs où il n’y aura pas trop de réactions de masse » [bureaucratie syndicale].

    https://archive.ph/8Tihn

    #chômage #chômeurs #allocations #droits_sociaux

  • Comment Le Monde réécrit l’histoire, alors que le génocide à Gaza devient chaque jour de plus en plus évident

    Je rebondis sur un article ajouté en commentaire hier (https://seenthis.net/messages/1108853) :

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/04/10/yael-braun-pivet-dit-avoir-eu-tort-de-choisir-le-terme-de-soutien-inconditio

    Trois jours après l’attaque terroriste du Hamas, la présidente de l’Assemblée nationale avait assuré depuis le perchoir une « totale solidarité » et un « soutien inconditionnel », « au nom de la représentation nationale » française, provoquant un tollé à gauche.

    (et pareil dans cet article de l’Express : https://www.lexpress.fr/societe/soutien-inconditionnel-a-israel-braun-pivet-reconnait-avoir-eu-tort-de-choi )

    Non, ça n’a pas provoqué de tollé à gauche, à part chez certains députés LFI. Tous les autres partis, de gauche et les autres, ont copieusement soutenu ces déclarations. C’est précisément décrit dans le compte rendu de l’AN :

    https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/comptes-rendus/seance/session-ordinaire-de-2023-2024/premiere-seance-du-mardi-10-octobre-2023

    Face à cette barbarie, je veux redire ici qu’Israël est un pays ami, à qui je réaffirme, au nom de la représentation nationale, notre totale solidarité et notre soutien inconditionnel. (Applaudissements prolongés sur les bancs des groupes RE, RN, LR, Dem, SOC, HOR, Écolo-NUPES, GDR-NUPES et LIOT, ainsi que sur quelques bancs du groupe LFI-NUPES. –⁠ De nombreux députés des groupes RN et LR huent leurs collègues qui n’applaudissent pas. –⁠ Tous les députés se lèvent. –⁠ Les députés des groupes RE, RN, LR, Dem, SOC, HOR, Écolo-NUPES, GDR-NUPES et LIOT applaudissent longuement.)

    La séquence sera d’ailleurs manipulée par certains journalistes :
    https://x.com/ADelafontaineE1/status/1711730309442523405

    Et le seul tollé de la journée, c’est le discours de Panot :

    La parole est à Mme Mathilde Panot. (Les députés du groupe LR quittent l’hémicycle.)
    [...]
    (Les députés du groupe Dem et de nombreux députés des groupes RE et LIOT quittent l’hémicycle, ainsi que quelques députés non inscrits)

    Tollé qui sera même critiqué à gauche :
    https://www.cnews.fr/france/2023-10-10/attaques-contre-israel-des-deputes-quittent-lassemblee-nationale-lors-du-disco

    Les élus du Parti socialiste ont vivement dénoncé les réactions de La France insoumise. Le député de l’Essonne Jérôme Guedj a de son côté confié que « la question » de quitter l’alliance de gauche « se posait » désormais.
    D’autres députés de gauche, non ralliés à la Nupes, ont invité les élus choqués par les propos de La France insoumise à quitter cette union.

    Il est clair que ça arracherait la gueule à la quasi-totalité des journalistes, politiques, et autres commentateurs de reconnaître que les députés LFI sont les seuls à avoir su agir avec un minimum de dignité ce jour là.

  • En 2024, l’impôt sur le revenu a augmenté pour tout le monde, sauf pour les riches

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/04/10/en-2024-l-impot-sur-le-revenu-a-augmente-pour-tout-le-monde-sauf-pour-les-ri

    Les Français ont jusqu’au 5 juin pour déclarer leurs revenus. La progressivité de cet impôt majeur est limitée par les multiples déductions et mécanismes d’optimisation dont bénéficient les plus aisés.

    [...]

    Quelque 41 millions de foyers fiscaux ont déclaré leurs revenus en 2024, et 19 millions, soit 45 % d’entre eux, ont effectivement acquitté un impôt. Le montant total figurant sur les avis d’imposition a progressé de 1,8 %, pour atteindre 83,5 milliards d’euros.

    [...]

    La justice fiscale, elle, paraît plus discutable. En 2024, l’impôt sur le revenu a, en effet, augmenté pour tout le monde, sauf pour les riches, montre la note de Bercy. Alors que l’impôt net payé en moyenne par les 40 % de foyers situés au milieu de la courbe des revenus a progressé à un rythme annuel compris entre 5 % et 10 %, selon les déciles, celui des 10 % les plus aisés a reculé de 0,1 %. Leur revenu fiscal de référence s’est certes accru de 2,3 %. Mais, dans le même temps, ils ont bénéficié de davantage d’abattements et de crédits d’impôt, notamment pour l’emploi d’un salarié à domicile (ménage, etc.). Résultat : leur taux d’imposition réel a été ramené de 17,5 % à 15,2 %.

    [...]

    « Atteinte au pacte social »

    Le cas des ultrariches est frappant. De moins en moins d’entre eux sont frappés par le taux marginal d’imposition le plus élevé, celui à 45 %. Le nombre de foyers concernés a reculé de 9 % en 2024, et de 13 % depuis 2018. Seuls 61 000 contribuables, soit 0,1 % du total, sont désormais concernés. Si bien que, pour l’Etat, cette dernière tranche du barème qui cristallise tant de critiques se révèle moins fructueuse. L’impôt collecté à ce titre a chuté de 7 % en 2024.

    « On a affaire ici à des indépendants, des professions libérales ou encore des dirigeants d’entreprise qui peuvent en partie piloter leur mode de rémunération en fonction du régime fiscal le plus favorable, analyse l’inspectrice des affaires sociales Farida Belkhir, qui a coécrit un rapport sur le sujet pour le Conseil des prélèvements obligatoires. Ils arrivent à être beaucoup moins imposés qu’avec le simple impôt sur le revenu. Pour les très hauts revenus, on aboutit à une quasi-dégressivité de l’impôt. Cela porte atteinte au pacte social. »

  • Israël tue, la #France émue (Le Monde diplomatique, avril 2025)
    https://www.monde-diplomatique.fr/telex/2025-04-Israel-tue-la-France-emue

    C’est un communiqué du Quai d’Orsay, le 1er avril.

    « La France exprime son émotion après la découverte des dépouilles de quinze secouristes du Croissant-Rouge palestinien (PRCS) et de la défense civile palestinienne, le 30 mars, décédés dans le cadre d’une opération militaire israélienne une semaine plus tôt alors qu’ils venaient porter assistance à des blessés. »

    Comme le confirmera une vidéo réalisée par l’une des victimes sur son téléphone portable peu avant sa mort — et dont l’existence a été révélée le 5 avril —, les travailleurs humanitaires ne sont pas simplement « décédés ». Ils ont été assassinés.

    Ces événements ne sont pas déroulés « dans le cadre d’une opération militaire » : le convoi d’ambulances, parfaitement identifiable avec ses gyrophares et ses sirènes hurlantes, faisait route pour secourir des civils bombardés à Rafah. Il a été poursuivi et intercepté par les militaires. Ses passagers arrêtés.

    La « découverte » des « dépouilles » n’a été possible qu’une semaine après l’attaque (illégale) de l’armée israélienne, lorsque des collègues des secouristes ont enfin eu accès à la zone.

    Quant à l’expression d’une « émotion », elle pouvait s’accompagner d’une condamnation et de l’exigence d’explications adressées aux autorités israéliennes — ignorées dans le communiqué.

    À la suite des massacres perpétrés par le Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023, la diplomatie française a effectué un virage sur l’aile. D’une part, en adhérant largement au discours du gouvernement d’extrême droite dirigé par Benyamin Netanyahou, d’autre part en manquant à ses obligations de base. De Charles de Gaulle (1958-1969) au président Jacques Chirac (1995-2007), Paris défendait le droit du peuple palestinien à obtenir enfin l’État promis par les résolutions des Nations unies et rappelait avec force Israël à ses devoirs : se retirer des territoires occupés en 1967 et respecter ses responsabilités de « puissance occupante » en Cisjordanie et à Gaza.

    Depuis le déclenchement de l’offensive israélienne à Gaza, la violation répétée — parfaitement établie par de multiples rapports d’organismes des Nations unies et d’organisations non gouvernementales — du droit international humanitaire ne provoque que de molles condamnations. Celle, par exemple, de l’utilisation de l’aide humanitaire comme « instrument de guerre », par le président Emmanuel Macron en Égypte, le 8 avril. Cette retenue tranche avec la netteté et la fermeté — justifiées — des réactions aux crimes commis par l’armée russe en Ukraine.

    Avocate historique de la Cour pénale internationale, la France a autorisé, dans la nuit du 6 au 7 avril 2025, l’avion de M. Netanyahou, pourtant sous mandat d’arrêt, à survoler son territoire pour se rendre à Washington.

    #foutage_de_gueule

  • Livre de Jordan #Bardella : la régie publicitaire MediaTransports jugée « fautive » pour son refus de le promouvoir

    L’entreprise avait refusé en octobre d’afficher la publicité du livre du président du RN dans les gares françaises et le métro parisien. Le tribunal des activités économiques a conclu, mardi, à une « inexécution fautive du contrat ».

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/04/09/la-regie-publicitaire-mediatransports-jugee-fautive-pour-son-refus-de-promou

  • Mayotte : le durcissement du droit du sol adopté définitivement par le Parlement
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/04/08/mayotte-le-durcissement-du-droit-du-sol-adopte-definitivement-par-le-parleme

    Mayotte : le durcissement du droit du sol adopté définitivement par le Parlement
    Le Monde avec AFP
    Lors d’un ultime vote à l’Assemblée nationale, le Parlement a définitivement adopté, mardi 8 avril, un texte très contesté visant à durcir les restrictions au droit du sol à Mayotte, archipel dévasté par le cyclone Chido et en proie à une forte pression migratoire. Ce texte renforce une dérogation spécifique au droit du sol qui existe à Mayotte depuis 2018.Déjà adopté au Sénat jeudi dernier, après un accord sur la version finale entre députés et sénateurs, le texte porté par Les Républicains (LR) a passé sans difficulté le dernier vote, avec 339 voix exprimées pour, et 174 contre, fort du soutien de la coalition gouvernementale et des députés d’extrême droite.
    La gauche, de son côté, est vent debout contre cette proposition, qui ne réglera rien, selon elle, à la surpopulation liée à l’immigration en provenance des Comores, et porte atteinte au principe d’égalité devant la loi. Les différents groupes ont déjà promis de saisir le Conseil constitutionnel, espérant voir le texte censuré.
    Depuis la loi sur l’immigration de 2018, Mayotte se voyait déjà appliquer un régime dérogatoire du droit commun, puisque, pour accéder à la nationalité française à sa majorité, un enfant né à Mayotte doit actuellement justifier de sa naissance et de sa résidence en France, mais aussi de la régularité de la résidence de l’un de ses parents durant les trois mois précédant sa naissance. Avec ce nouveau texte, les deux parents devront résider régulièrement en France depuis au moins un an. Une exception a été aménagée pour les familles monoparentales.
    « Les causes des migrations sont multiples, mais les perspectives d’accès à la nationalité française constituent un facteur indéniable d’attraction pour l’immigration irrégulière » dans l’archipel, a justifié le député LR Philippe Gosselin, auteur du texte, estimant cependant que celui-ci ne sera pas « suffisant ». Il a promis « d’élargir » le débat relatif à l’ordre et à la sécurité à Mayotte dans le cadre d’un vaste projet de loi pour « refonder » l’archipel, attendu en mai au Sénat.
    Le texte permettra de « renforcer la cohésion sociale à Mayotte », a estimé la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, devant les députés. Un leurre, pour la gauche, et une « attaque fondamentale à l’identité française », selon les mots du député « insoumis » Aurélien Taché, pour qui le texte est « un cheval de Troie » visant à « rouvrir le débat sur le droit du sol au niveau national ». « Mayotte est en passe de devenir le laboratoire des idées de l’extrême droite », a aussi fustigé la députée écologiste Dominique Voynet, affirmant que le texte « présage de la fin du droit du sol en France ».
    « A gauche, vous profitez du fait que Mayotte soit à terre après la pire catastrophe climatique de notre pays en vous disant qu’il est temps d’achever notre île », a déclaré Estelle Youssouffa, députée de ce département (groupe centriste LIOT), accusant par ailleurs le gouvernement Bayrou d’attendre avant de lancer les grands travaux de reconstruction.« Son impact sur la vie de nos compatriotes mahorais ou sur le déferlement migratoire (…) sera minime », a, de son côté, jugé la présidente du groupe Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, estimant que « la première urgence (…) consisterait à supprimer purement et simplement le droit du sol (…) sur l’ensemble du territoire national ». Elle a également appelé le gouvernement à dévoiler sa feuille de route pour « rendre à Mayotte les moyens et la dignité qu’elle mérite ».
    Le texte a été élaboré avant le passage du cyclone Chido, qui a ravagé le 14 décembre le département le plus pauvre de France, faisant au moins 40 morts et exacerbant les maux dont souffrait déjà l’archipel, parmi lesquels une forte pauvreté, un habitat indigne, ou encore un manque de services publics.Mais le cyclone a également ravivé la sensible question migratoire et les demandes appuyées des élus locaux. Environ 320 000 personnes s’entassent sur ce territoire d’un peu plus de 300 kilomètres carrés, parmi lesquelles près de la moitié sont des étrangers, estime l’Insee. Selon une enquête menée en 2016, environ « la moitié des étrangers » se trouvaient alors « en situation irrégulière ».
    Lors de l’adoption en première lecture à l’Assemblée, le ministre de la justice, Gérald Darmanin, s’était déclaré favorable à l’ouverture d’un débat sur le droit du sol au niveau national. Des voix contraires s’étaient élevées dans le gouvernement, notamment celle de la ministre de l’éducation nationale, Elisabeth Borne.François Bayrou avait déclaré vouloir un débat plus large, sur « qu’est-ce qu’être Français ? », dont il a confié l’organisation, le 1er avril, au Conseil économique, social et environnemental (CESE). Par ailleurs, une proposition de loi visant à étendre à Mayotte l’aide médicale de l’Etat (AME), réservée aux étrangers sans papiers, sera étudiée le 15 mai dans le cadre de la journée consacrée aux textes du groupe indépendant LIOT, a annoncé celui-ci mardi.

    #Covid-19#migrant#migration#france#mayotte#droit#droitdusol#nationalite#migrationirreguliere#sante

  • Laurent Wauquiez provoque un tollé en proposant d’« enfermer » les « étrangers dangereux sous OQTF » à Saint-Pierre-et-Miquelon
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/04/08/laurent-wauquiez-provoque-un-tolle-en-proposant-d-enfermer-les-etrangers-dan

    Laurent Wauquiez provoque un tollé en proposant d’« enfermer » les « étrangers dangereux sous OQTF » à Saint-Pierre-et-Miquelon
    En campagne pour la présidence des Républicains (LR), le chef de file des députés de droite, Laurent Wauquiez, a proposé, mardi 8 avril, « que les étrangers dangereux sous OQTF [obligation de quitter le territoire], soient enfermés dans un centre de rétention à Saint-Pierre-et-Miquelon, hors de l’Hexagone », dans un entretien au JDNews, provoquant un tollé politique.
    Le patron des députés du groupe Droite républicaine, qui dénonce le fait que la rétention administrative des étrangers sous OQTF soit limitée à quatre-vingt-dix jours – sauf en cas d’infraction terroriste –, souhaite mettre la pression sur ces étrangers pour qu’ils acceptent de repartir dans leur pays. « Ils auraient une seule alternative : soit partir à Saint-Pierre-et-Miquelon, soit rentrer chez eux », explique M. Wauquiez, ajoutant que ces individus seraient bloqués à la douane s’ils revenaient dans l’Hexagone, car ce territoire d’outre-mer situé au large du Canada ne fait pas partie de l’espace Schengen.
    Il semble aussi compter sur le climat de cet archipel français, situé à quelque 4 000 kilomètres de la métropole et qui compte un peu moins de 6 000 habitants, pour les inciter à repartir vers leur pays d’origine. « Il fait 5 degrés de moyenne pendant l’année, cent quarante-six jours de pluie et de neige. Je pense qu’assez rapidement ça va amener tout le monde à réfléchir », déclare le député de Haute-Loire.
    Refusant la comparaison avec le président américain, Donald Trump, il assure s’inspirer de l’Australie qui envoie certains migrants arrivés illégalement sur ses côtes sur l’île de Nauru, un atoll du Pacifique.
    L’ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes plaide également pour que cette mesure d’éloignement soit accompagnée « d’un vrai allongement de la durée de rétention, comme nos parlementaires l’ont proposé. C’est dix mois en Italie ; illimité au Royaume-Uni ».La proposition de Laurent Wauquiez a provoqué très rapidement l’indignation d’une grande partie de l’échiquier politique. Saint-Pierre-et-Miquelon, « c’est la France, pas une prison ou un centre de rétention », s’est indigné le ministre des outre-mer, Manuel Valls, dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse (AFP). « Aucun territoire français ne mérite d’être traité comme une zone de relégation », a-t-il dénoncé. « L’exil forcé, c’est une méthode de colon, pas d’élu de la République. Le bagne de Cayenne, c’est loin, et tant mieux », a insisté M. Valls.
    La leader du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, a aussi réagi sur X, estimant que « la place des OQTF, c’est dans leur pays…, sûrement pas dans un territoire français. Les habitants de Saint-Pierre-et-Miquelon ne sont pas des sous-citoyens ».Quant à Stéphane Lenormand, député de l’archipel et membre du groupe parlementaire LIOT (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires), il a déploré, sur le même réseau social, le « mépris » du député de Haute-Loire pour les habitants de l’archipel. « Les OQTF, c’est dans leur pays qu’il faut les renvoyer, pas dans le nôtre. Et c’est un descendant de bagnard qui le dit », a également réagi Nicolas Metzdorf, député non indépendantiste de Nouvelle-Calédonie.
    A gauche, de nombreuses voix se sont aussi élevées, comme celle du député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière. « Quand le chef de la droite française réinvente le bagne, aboli en 1938 ! », s’est indigné l’ancien « insoumis » sur X. « Que va-t-il rester à l’extrême droite ? Renaissance va continuer de gouverner avec un président de groupe qui n’a plus aucun surmoi ? », s’est interrogé le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure. Le chef de file des députés PS, Boris Vallaud, a, lui, raillé un « Guantanamo-sur-Mer », un projet aussi « indigne qu’idiot ».
    Au sein du camp présidentiel, Pieyre-Alexandre Anglade, dont la formation fait partie de la même coalition gouvernementale que LR, s’est également insurgé : « Tout ce qui reste de républicain chez Laurent Wauquiez, c’est le nom de son parti ! »L’annonce de cette proposition se produit à un peu plus d’un mois du congrès LR qui doit désigner, à la mi-mai, le nouveau président du parti. Le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, qui brigue lui aussi la tête du parti et est donné favori par les sondages, a subi il y a un mois un revers après le refus de l’Algérie de recevoir une soixantaine de ses ressortissants sous OQTF dont le profil était qualifié de « dangereux » par Beauvau. « Bruno Retailleau a défendu une ligne de fermeté et il n’a pas été écouté », a déploré Laurent Wauquiez, qui assure « faire tout » pour être candidat à la présidentielle en 2027.

    #Covid-19#migrant#migration#france#retention#politiquemigratoire#OQTF#relegation#droit

  • Je propose que les étrangers dangereux sous OQTF soient enfermés dans un centre de rétention à Saint-Pierre-et-Miquelon, hors de l’Hexagone

    https://www.lejdd.fr/politique/laurent-wauquiez-enfermons-les-oqtf-a-saint-pierre-et-miquelon-156841

    À Saint-Pierre-et-Miquelon, à proximité du Canada, il fait 5 degrés de moyenne pendant l’année, il y a 146 jours de pluie et de neige. Je pense qu’assez rapidement, ça va amener tout le monde à réfléchir

    #bagne

  • Le député Sébastien Peytavie porte plainte pour « menace de mort »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/04/06/le-depute-sebastien-peytavie-porte-plainte-pour-menace-de-mort_6592079_82344

    L’élu de Dordogne, le premier et seul membre de l’Assemblée nationale en fauteuil roulant, a été visé par un blog d’extrême droite, appelant au retour d’« Aktion T4 », un programme nazi d’extermination des personnes handicapées.

    Sébastien Peytavie, le premier et seul député de l’Assemblée nationale à être en fauteuil roulant, a déposé plainte pour « menace de mort » après qu’un blog eut appelé au retour d’un programme nazi d’extermination des personnes handicapées, a appris l’Agence France-Presse (AFP), dimanche 6 avril, auprès du parquet.

    Sur un blog intitulé « Démocratie Participative », au ton ouvertement raciste et xénophobe, un article évoquant le double meurtre d’une femme et de sa fille dans un village du Périgord, à la fin de mars, s’en prend au député local, Sébastien Peytavie, injurié et présenté comme « l’heureux participant de la prochaine Aktion T4 ».

    L’administrateur présumé de ce site hébergé aux Etats-Unis, le blogueur ultranationaliste Boris Le Lay, localisé pour la dernière fois au Japon, demeure recherché après plusieurs condamnations par défaut, notamment pour provocation à la haine raciale et antisémitisme.

    « Aktion T4 », un programme de meurtre de masse des handicapés mentaux et physiques mené par le régime nazi en Allemagne et dans certains pays annexés durant la seconde guerre mondiale, fit entre 200 000 et 250 000 victimes, selon les historiens.

  • A Paris, derrière la promesse de 170 000 plantations d’arbres, une réalité plus contrastée
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/03/23/a-paris-derriere-la-promesse-de-170-000-plantations-d-arbres-une-realite-plu

    Au 20 mars, selon les données publiques de la Ville, la mairie aurait planté 122 118 arbres, soit 72 % de l’objectif à un an de la fin du mandat, mais il faut regarder de près comment ce nombre se ventile. Près de la moitié (53 784) l’a été sur les talus du périphérique et une large partie dans les bois de Vincennes et de Boulogne (25 580), ce qui en laisse 42 754 dans Paris intra-muros. Surtout, et c’est l’un des points les plus discutés, la somme des plantations n’est pas un bénéfice net car les arbres abattus ne sont pas déduits : dans le jeu de données de la Ville, environ 29 % du total des arbres mis en terre (35 251) correspondent en réalité à des « replantations ».

    [...]

    Les collets des arbres, zone sensible située à la base du tronc, ont également pu être rudoyés, conduisant à classer des sujets « en déclin physiologique irréversible ». Les #manifestations émaillées de violence contre la loi travail, en 2016, et le mouvement des gilets jaunes, en 2018, ont amené la Préfecture de police à demander le retrait de grilles d’arbres, qui pouvaient être utilisées comme projectiles. A force de demandes répétées, la Ville a fini par ne plus les remettre du tout à certains endroits. Or ces grilles protègent la base de l’arbre et préservent la perméabilité du sol en évitant que celui-ci ne soit compacté par le piétinement des passants. Pire, elles ont parfois été remplacées par des revêtements en résine voire en ciment, qui finissent par asphyxier les racines.

    A d’autres endroits, un couvert de terre a été ajouté autour des collets et circonscrit par un cercle de métal, une fausse bonne idée qui peut faire pourrir la base de l’arbre. « On peut toujours faire mieux sur la gestion des pieds d’arbre », admet M. Najdovski, qui avance toutefois que « la doctrine a été redéfinie » sur cette question. Autant que possible, les arbres sont désormais installés à plusieurs dans des « grandes fosses plantées », qui permettent de débitumer entre les troncs et de les laisser mieux respirer.

    #Paris #arbres