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  • Manifestaciones feministas el viernes contra los nombramientos gubernamentales de Gérald Darmanin y Eric Dupond-Moretti
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/07/10/rassemblements-feministes-vendredi-contre-les-nominations-de-gerald-darmanin
    Las activistas feministas están ulceradas por los nombramientos de Gérald Darmanin, acusado de violación, y Eric Dupond-Moretti, quien mostró posiciones hostiles al movimiento #MeToo

  • Patrick Ollier réélu à la tête du Grand Paris à l’issue de tractations complexes
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/07/09/patrick-ollier-reelu-a-la-tete-du-grand-paris-a-l-issue-de-tractations-compl

    D’abord écarté par son propre camp, le maire de Rueil-Malmaison a été sauvé par la gauche et les centristes. A 75 ans, il repart pour un nouveau mandat de six ans.

    Il avait été écarté en amont par son propre camp et ne s’était donc pas porté candidat. Le vieux gaulliste Patrick Ollier a pourtant été réélu, jeudi 9 juillet, à la présidence de la Métropole du Grand Paris (MGP), à l’issue d’une étonnante série de rebondissements. Contesté par une partie de la droite, le maire de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) a été sauvé par la gauche et les centristes. Seul candidat, il a obtenu 133 voix sur 137 au second tour de scrutin. A 75 ans, il repart ainsi pour un nouveau mandat de six ans.

    Vincent Jeanbrun, le lieutenant de Valérie Pécresse qui avait gagné la primaire organisée au sein du groupe Les Républicains (LR) et se voyait déjà dans le fauteuil de président de la métropole, au point que cette perspective était déjà mentionnée sur sa page Wikipédia, a immédiatement dénoncé les « petits arrangements, les magouilles » ayant abouti à ce résultat surprise. « Certains ici font honte à la démocratie, a-t-il lancé. Cela dépasse ce qui s’est passé à Marseille ! Patrick Ollier a perdu son honneur de gaulliste. »

    A l’issue de la primaire tenue mardi soir au sein des élus LR et associés de la métropole, la situation paraissait claire. Vincent Jeanbrun, jeune maire de L’Haÿ-les-Roses, avait alors été choisi par la droite pour prendre la tête de la métropole, avec 54 voix contre 44 en faveur de Patrick Ollier. Jeudi, lors du conseil de la métropole tenu exceptionnellement au Palais des congrès de Paris, Vincent Jeanbrun a donc été le seul candidat de son groupe au premier tour. Mais il s’est retrouvé en concurrence avec un autre candidat de droite, Philippe Laurent, maire (UDI) de Sceaux (Hauts-de-Seine), ainsi qu’avec deux candidats de gauche. Aucun d’eux n’a obtenu la majorité absolue nécessaire.

    Au fil des suspensions de séance, de longues discussions ont alors eu lieu pour trouver une solution de compromis. Vincent Jeanbrun ? Trop dur, aux yeux de beaucoup. Sa volonté de dynamiter de l’intérieur une MGP jugée peu utile a heurté au sein de son propre camp. Philippe Laurent ? Son profil plus rond, son statut de secrétaire général de l’Association des maires de France auraient pu faire de lui un candidat plus consensuel. Une partie de la gauche a voté pour lui.
    Solution de compromis

    Aux yeux de beaucoup, il présentait toutefois une faiblesse majeure : il n’appartient pas à LR, mais à l’UDI. Avec lui, le parti de Christian Jacob aurait donc perdu le contrôle de la MGP. Difficile à avaler. Même Valerie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France, qui avait incité Vincent Jeanbrun à se présenter, en a convenu. Lors d’une suspension de séance, elle a incité son poulain à lâcher prise et à écarter également Philippe Laurent.

    C’est alors que Patrick Ollier, discret depuis le début, est apparu comme la solution de compromis. Il permet à son parti, LR, de garder la MGP. Mais il était aussi, depuis le début, soutenu par la gauche, Anne Hidalgo en tête. Depuis l’origine, l’ancien ministre, ex-député et fugace président de l’Assemblée nationale de mars à juin 2007, a, en effet, mis en place une « gouvernance partagée », qui associe les diverses tendances politiques.

    Anne Hidalgo, la maire socialiste de Paris, est ainsi la première vice-présidente de la MGP. Une situation que tenaient à maintenir les socialistes parisiens. Vincent Jeanbrun, lui, avait promis cette vice-présidence à Rachida Dati (LR), la grande rivale d’Anne Hidalgo à Paris. Au bout du compte, Patrick Ollier s’est ainsi retrouvé seul candidat à sa succession. « J’ai retiré ma candidature pour que mon parti garde la métropole, mais le résultat constitue une insulte à la démocratie, a commenté à chaud Vincent Jeanbrun. Avec Patrick Ollier, c’est le candidat d’Anne Hidalgo qui a été élu. »

    A ses côtés, Rachida Dati regrettait, elle aussi, le résultat de cette folle matinée : « Patrick Ollier s’est accroché à son siège et a négocié dans notre dos un deal avec Anne Hidalgo et l’UDI. » La maire de Paris, elle, s’est réjouie de la réélection de Patrick Ollier, qui lui permet de rester vice-présidente : « Je suis très, très heureuse qu’au bout de cette demi-journée on revienne à un dispositif qui permet aux maires de travailler ensemble en dépassant les clivages. » Des tractations en coulisse ? Emmanuel Grégoire, le premier adjoint d’Anne Hidalgo, résume autrement l’élection du candidat LR soutenu par la Mairie de Paris : « Cela s’appelle une opération rondement menée. »

  • La nomination de Brigitte Klinkert à l’insertion inquiète une partie des associations d’aide aux précaires
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/07/08/remaniement-la-nomination-de-brigitte-klinkert-a-l-insertion-inquiete-une-pa

    Le conseil départemental du Haut-Rhin où siégeait la nouvelle ministre a fait voter en 2016 un dispositif conditionnant le versement du RSA à la réalisation de sept heures de bénévolat par semaine.
    Par Bertrand Bissuel

    Sitôt désignée, sitôt mise en doute. L’entrée au gouvernement de Brigitte Klinkert est regardée avec appréhension par des responsables associatifs. Ils pointent du doigt les antécédents de la nouvelle ministre déléguée à l’#insertion. Au cœur des griefs, l’un des volets de l’action sociale du conseil départemental du Haut-Rhin, dont elle est la présidente (divers droite).

    En 2016, cette collectivité territoriale, pilotée par la droite, avait déclenché une vive controverse en adoptant une délibération qui conditionnait le versement du revenu de solidarité active (#RSA) à la réalisation de sept heures de bénévolat hebdomadaire. A l’époque, Mme Klinkert n’était pas à la tête de l’assemblée départementale – le poste étant occupé par Eric Straumann (LR) –, mais elle y siégeait déjà.

    La décision du département avait été critiquée par les associations d’aide aux plus démunis. Portée devant le juge administratif, l’affaire était remontée jusqu’au Conseil d’Etat. Celui-ci avait validé le principe du dispositif, en faisant valoir que des actions de bénévolat pouvaient être demandées aux bénéficiaires du RSA. Mais il y avait mis des conditions : une telle mesure s’applique aux personnes « disponibles pour occuper un emploi » ; elle doit concourir à une meilleure insertion professionnelle, tout en étant cadrée par un contrat liant l’allocataire à la collectivité. Au fil du temps, les élus haut-rhinois avaient amendé le mécanisme, en le basant sur le volontariat – et non plus sur la contrainte.

    « Stigmatisation »

    Même si elle n’a pas été l’instigatrice de cette politique, Mme Klinkert en est coresponsable, car « elle était membre de la majorité départementale » en 2016, souligne Florent Gueguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité. « Sa nomination est une réelle inquiétude pour les associations de lutte contre l’exclusion, poursuit-il. Le risque est de voir resurgir les contreparties obligatoires aux allocations et la #stigmatisation des personnes toujours accusées de ne pas faire d’efforts pour s’en sortir. »

    Ex-président de l’association alsacienne Espoir et personnalité toujours très impliquée dans le soutien aux publics fragiles, Bernard Rodenstein pose un autre regard sur Mme Klinkert : c’est une « humaniste », affirme-t-il, qui « cherche à arrondir les angles » et dont les valeurs sont éloignées du discours consistant à dicter des devoirs aux bénéficiaires de minimums sociaux. M. Rodenstein se sent d’autant plus à l’aise pour le dire qu’il avait vertement critiqué l’initiative du département du Haut-Rhin en 2016.

    Dans l’entourage de la ministre déléguée, on fait valoir que Mme Klinkert n’a pas été nommée pour généraliser le dispositif instauré dans le Haut-Rhin. Il serait par ailleurs « réducteur », ajoute-t-on, de juger l’action de cette collectivité et de Mme Klinkert à la seule aune de la mesure votée en 2016 – et modifiée depuis.

    #droits_sociaux #conditionnalité #contrepartie #bénévolat_obligatoire #travail

  • Je note, parce que c’est un critère qui revient à chaque fois quand le Monde évoque le ministre de l’Intérieur :
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/07/07/remaniement-quelques-surprises-une-droite-renforcee-mais-pas-de-gros-changem

    en remplacement de Christophe Castaner, qui avait perdu la confiance des forces de l’ordre.

    L’idée que le ministre de l’Intérieur aurait « perdu la confiance » de la population à cause de son incapacité à tenir ses clebs racistes et violents n’est apparemment pas un critère pour le grand quotidien de référence.

    Un ministre de l’Éducation qui aurait « perdu la confiance » des enseignants ce n’est jamais un critère. Un ministre de la Santé qui aurait « perdu la confiance » du monde hospitalier, ce n’est pas non plus un critère… Une ministre de la Culture qui…

    J’aimerais bien savoir ce qu’il se passe dans une rédaction qui prend pour argent comptant le critère « perdu la confiance des forces de l’ordre », comme s’il était normal de choisir un ministre de l’Intérieur avec pour premier critère qu’il plaise au syndicat Alliance.

  • France - Monde | Affaire Matzneff : l’adjoint à la mairie de Paris Christophe Girard entendu
    https://www.ledauphine.com/france-monde/2020/03/04/affaire-matzneff-l-adjoint-a-la-mairie-de-paris-christophe-girard-entend

    L’adjoint à la culture de la maire de Paris Anne Hidalgo était entendu ce mercredi après-midi dans le cadre de l’affaire Matzneff, rapporte Le Parisien.

    Les enquêteurs s’intéressent notamment au soutien financier dont l’écrivain a bénéficié dans les années 80 de la part de la Maison Yves-Saint Laurent, dont M. Girard a été secrétaire général entre 1986 et 1987.

    Dans un article intitulé « Un écrivain pédophile sur le banc des accusés. Et les élites françaises aussi », le New York Times a rappelé le 11 février comment M. Girard avait, en 1987, apporté une aide financière à Gabriel Matzneff.

    L’auteur lui-même a écrit dans « La prunelle des mes yeux », son journal des années 1986-1987, que M. Girard, alors Secrétaire général de la Maison Yves-Saint Laurent, lui avait annoncé que la maison de couture financerait, « aussi longtemps qu’il le souhaite », les frais de l’hôtel dans lequel il vivait à l’abri des regards dans le quartier de Saint-Germain-des-Près.

    M. Matzneff, longtemps toléré voire encensé dans le monde littéraire parisien, voyait régulièrement dans cet hôtel Vanessa Springora, alors âgée de 15 ans.

    https://twitter.com/alicecoffin/status/1278752996487200771

    La Mairie de Paris doit nommer ce vendredi, lors du 1er Conseil de Paris,au poste de maire adjoint à la culture un homme dont les liens avec Gabriel Matzneff, qui sera jugé en 2021 pour apologie de viol aggravé, ont été avérés dans plusieurs articles ou livres.

    Il a été expressément demandé à la Mairie de renoncer à ce choix. Sans succès jusqu’ici.

    Trois ans après #MeToo
    , quelques mois après publication du livre Le Consentement et les César, la mairie de la capitale française ne voit pas le problème d’un tel choix.

    C’est éloquent sur la faiblesse de l’engagement des pouvoirs politiques et culturels français contre les violences sexuelles.

    #Christophe_Girard #affaire_Matzneff

    • Christophe Girard de retour à la Mairie de Paris
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/01/19/christophe-girard-de-retour-a-la-mairie-de-paris_6066812_823448.html

      L’ancien adjoint à la culture, qui s’était mis en retrait à la suite d’accusations de viol, va de nouveau participer au Conseil de Paris, l’enquête ayant été classée sans suite.
      Par Denis Cosnard

      Le Comte de Monte-Cristo. Christophe Girard vient de ressortir de sa bibliothèque ce roman d’Alexandre Dumas pour se replonger dans l’histoire d’Edmond Dantès, ce héros réprouvé, banni et qui revient se venger méthodiquement. Christophe Girard aurait-il lui aussi des désirs de vengeance ?

      A 64 ans, l’ancien adjoint à la culture de Bertrand Delanoë puis d’Anne Hidalgo, qui s’était mis en retrait en août 2020 après des accusations de viol, revient en tout cas à la #Mairie_de_Paris. Il a participé, lundi 18 janvier, à une première réunion des élus de Paris en commun, le groupe qui réunit socialistes, communistes et membres de Génération·s. Il compte bien assister, mercredi, au conseil du 18e arrondissement, où il a été élu en juin, puis retrouver, le 2 février, son fauteuil dans l’hémicycle du Conseil de Paris, après presque six mois d’absence. « J’ai été élu, je me suis engagé à servir Paris, je suis rémunéré pour cela, c’est mon devoir de venir au conseil, déclare-t-il. Mon plaisir, aussi. » En revanche, il n’est pas question qu’il retrouve un mandat d’adjoint.

      Au sein de la majorité, certains élus se seraient bien passés de ce retour du « pestiféré ». Mais sur le papier, rien ne s’y oppose. Le 23 novembre, la justice a classé sans suite l’enquête préliminaire pour « viol par personne ayant autorité » qui avait été ouverte en août. Les faits reprochés à l’ancien adjoint ont été considérés comme prescrits. Ils remontaient aux années 1990. Aniss Hmaïd, un Tunisien, accusait Christophe Girard d’avoir abusé de lui quand il avait 16 ans, en 1990, et de l’avoir contraint à des rapports sexuels une vingtaine de fois les années suivantes.

      L’affaire Gabriel Matzneff

      Affaire classée, donc, pour la justice. Politiquement, la situation semble plus délicate. « Est-ce qu’il pourra vraiment revenir, sans provoquer de nouvelles tensions avec les écologistes ? », s’interroge un pilier de l’Hôtel de ville. En quelques mois, l’image de l’ex-adjoint s’est considérablement abîmée.

      Christophe Girard aurait bien sûr préféré que les juges écrivent qu’il n’a jamais violé quiconque. Et puis, il reste l’affaire Gabriel Matzneff, le dossier qui l’a amené dès juillet à démissionner de son poste d’adjoint. L’homme fort de la culture à Paris avait été mis en cause pour l’appui qu’il avait pu apporter au fil des ans à l’écrivain soupçonné d’actes pédocriminels. Là encore, même si rien ne peut être reproché à l’ancien adjoint sur le terrain judiciaire, il demeure considéré par certains comme l’un de ceux qui ont contribué à protéger un pédocriminel notoire.

      « J’avais demandé à Christophe Girard de se mettre en retrait du conseil après l’ouverture d’une enquête pour viol, rappelle Rémi Féraud, le patron des socialistes au Conseil de Paris. Maintenant que l’enquête est close et que Christophe souhaite exercer de nouveau son mandat, j’espère qu’il y aura une forme d’apaisement, de sérénité. »

      Il n’est pas dit, cependant, que tous les écologistes acceptent sans broncher que l’ancien adjoint dont ils avaient réclamé la démission siège de nouveau à côté d’eux. D’autant que, sans vouloir se venger comme Edmond Dantès, l’intéressé entend tout de même laver un peu l’affront. « Je veux rappeler qui je suis, quelles sont mes valeurs », annonce-t-il. Dès lundi, il a évoqué en réunion un épisode de 2010. « J’avais alors interdit aux moins de 18 ans l’accès à une exposition de Larry Clark, un photographe américain dont certaines œuvres avaient un caractère pédopornographique, se souvient-il. A l’époque, les écologistes m’avaient accusé de censure. Les marchands de vertu actuels doivent balayer devant leur porte. » Ambiance…

  • Jean Castex responsable de la casse de l’hôpital public? Ces soignants inquiets | Le HuffPost
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/jean-castex-nomme-premier-ministre-ces-medecins_fr_5f0072dac5b6acab28

    En 2006, il voulait “obliger tous les établissements à se regarder avec lucidité.” Jean Castex, le nouveau Premier ministre, inconnu du grand public, n’est pas un petit nouveau pour tout le monde. Le futur-ex-maire de Prades connaît bien notamment les professionnels de santé, particulièrement remontés ces derniers temps.

    #santé_publique (rance)

  • Au rayon du #titre-de-la-mort-qui-buzze, je viens de découvrir un genre particulièrement pathétique : « l’article à lire » (mais pour comprendre). Et curieusement, il m’a l’air très en vogue dans les médias de service publique…

    L’article à lire pour comprendre le projet d’annexion d’une partie de la Cisjordanie par Israël
    https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/israel-palestine/l-article-a-lire-pour-comprendre-le-projet-d-annexion-d-une-partie-de-l

    Epidémie de coronavirus : l’article à lire pour comprendre les enjeux autour de l’application StopCovid développée par la France
    https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/epidemie-de-coronavirus-l-article-a-lire-pour-comprendre-les-enjeux-aut

    L’article à lire si vous n’avez rien suivi à l’affaire des manifestations interdites ce week-end à Nice
    https://www.nicematin.com/faits-de-societe/larticle-a-lire-si-vous-navez-rien-suivi-a-laffaire-des-manifestations-in

    L’article à lire pour comprendre les dernières tensions irano-américaines en Irak
    https://www.lefigaro.fr/international/l-article-a-lire-pour-comprendre-les-dernieres-tensions-irano-americaines-e

    Où les trouver ? Où les porter ? Comment les entretenir ? L’article à lire pour bien s’équiper en masques
    https://www.lci.fr/population/masques-et-deconfinement-coronavirus-covid-19-ou-les-trouver-ou-les-porter-comme

    L’article à lire si vous n’avez rien suivi à l’incendie qui ravage le sous-marin nucléaire La Perle à Toulon
    https://www.varmatin.com/faits-divers/larticle-a-lire-si-vous-navez-rien-suivi-a-lincendie-qui-ravage-le-sous-ma

    L’article à lire pour comprendre ce que c’est que le Green friday, le pendant écolo du Black friday
    https://www.lejdc.fr/paris-75000/actualites/l-article-a-lire-pour-comprendre-ce-que-c-est-que-le-green-friday-le-pendant-e

    L’article à lire pour comprendre ce que deviennent les déchets de votre poubelle jaune
    https://www.franceinter.fr/l-article-a-lire-pour-comprendre-ce-que-deviennent-les-dechets-de-votre-

    L’article à lire pour comprendre le projet de loi sur le renseignement
    https://www.infini.fr/L-article-a-lire-pour-comprendre-le-projet-de-loi-sur-le-renseignement

    Confinement : l’article à lire pour tout comprendre sur les attestations de déplacement
    https://www.francebleu.fr/infos/societe/confinement-l-article-a-lire-pour-tout-comprendre-sur-les-attestations-de

    Andouille-Andouillette : l’article à lire pour comprendre leurs différences.
    http://www.amand-bianic.fr/andouille-andouillette-l’article-a-lire-pour-comprendre-leurs-differenc

    L’article à lire pour comprendre le débat scientifique sur l’hydroxychloroquine
    https://www.lanutrition.fr/larticle-a-lire-pour-comprendre-le-debat-scientifique-sur-lhydroxychloro

    Coronavirus : l’article à lire pour ne pas céder à la psychose
    https://www.lejdd.fr/Societe/coronavirus-larticle-a-lire-pour-ne-pas-ceder-a-la-psychose-3946734

    L’article à lire pour comprendre les trous noirs
    https://www.francetvinfo.fr/sciences/espace/l-article-a-lire-pour-comprendre-les-trous-noirs_835713.html

    L’article à lire pour comprendre les débats sur le combustible nucléaire mox
    https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/l-article-a-lire-pour-comprendre-les-debats-sur-le-mox-ce-combustible-n

  • Pour un « plan de soutien massif » aux quartiers prioritaires
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/07/02/pour-un-plan-de-soutien-massif-aux-quartiers-prioritaires_6044930_823448.htm

    « Cette situation a mis en exergue les inégalités par rapport au droit commun, poursuit Mme Keller. Les difficultés d’accès aux soins dans des quartiers qui, de longue date, sont des zones d’ombre des réseaux de soins, les fractures numériques rendant impraticable la scolarisation à distance. L’éloignement des établissements scolaires a été encore plus marqué dans les quartiers fragiles. » De même que, dans ces quartiers où se concentrent les précarités, beaucoup se sont trouvés brutalement sans ressources, même si, rappelle-t-elle, « beaucoup de personnes qui ont été en première ligne pendant la crise, personnels soignants, caissières, livreurs, habitent dans ces quartiers ». Pour autant, la députée européenne tient aussi à saluer la « formidable mobilisation », venue des quartiers eux-mêmes mais aussi des bénévoles, des associations, des mairies pour tenter d’atténuer les difficultés pendant cette période. « Ces quartiers ont fait la démonstration qu’ils n’étaient pas seulement utiles et nécessaires mais qu’ils avaient aussi des ressources, des énergies propres, qui leur ont permis de survivre, appuie Patrick Braouezec, l’autre vice-président du CNV. C’est dans ces quartiers qu’il y a les plus fortes solidarités. »

    #Covid-19#migration#migrant#france#quartierdefavorise#sante#inegalite#minorité#crisesanitaire#postcovid

  • https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/07/01/comment-emmanuel-macron-veut-contrer-la-poussee-ecologiste_6044816_823448.ht

    « Il faut faire attention, car l’envie que la transition écologique soit la première priorité des élus, tant au plan local que national, est très forte chez les Français », met en garde le député LRM de l’Isère, Jean-Charles Colas-Roy, chargé de cette thématique.

    Tu as raison, Jean-Charles, il ne faudrait quand même pas que l’écologie soit la priorité des élus.

  • Emmanuel Macron veut renouer avec son « hyperprésidence »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/06/27/emmanuel-macron-veut-renouer-avec-son-hyperpresidence_6044375_823448.html

    Le chef de l’Etat, qui prépare le remaniement attendu dans la foulée des municipales, entend être seul à la manœuvre pour la dernière ligne droite de son quinquennat avant la présidentielle de 2022.

    Le « nouveau chemin » qu’Emmanuel Macron compte emprunter pour la fin de son mandat ne sera peut-être pas tant affaire de changement de ligne que de réaffirmation d’une méthode : celle de « l’hyperprésidence » des débuts. Après avoir envoyé au front son premier ministre, Edouard Philippe, tout au long du débat sur les retraites, puis au cours de la crise due au coronavirus, le chef de l’Etat a l’intention, selon ses proches, de retrouver sa prééminence.
    […]
    « Le président a la volonté, dans les deux prochaines années, de gouverner lui-même. Il veut être maître de son destin et de sa réélection », affirme son entourage, en estimant que la prise de parole à venir du chef de l’Etat équivaudra à une déclaration de politique générale, ce qui est normalement du ressort du premier ministre… En 2019, M. Macron avait renoncé à sa promesse de venir s’exprimer devant le Congrès chaque année, laissant M. Philippe prendre la parole devant les députés. Cette époque semble révolue. « C’est dans sa nature, observe le patron des sénateurs La République en marche (LRM), François Patriat. Emmanuel Macron aime être présent sur tous les dossiers et tient à être informé sans cesse. » Tout sauf un hasard, donc, si les annonces sur le chômage partiel ont été faites depuis l’Elysée, mercredi.

    #paywall, mais c’est pas grave…

    • On peut reformuler les montras des thuriféraires sous une forme plus claire : le Prez’ est totalement hors sol.

      Il n’a pratiquement aucune base politique. Aucun «  poids lourd  » politique ne va se mouiller dans la fuite en avant quasi mégalomaniaque (ne parlons pas de la dérive des institutions qui fait même toussoter Le Monde…)

      Sa volonté délirante de se poser en Jupiter laisse parfaitement indifférent - ou consterne - à peu près tout le monde, sans doute même parmi les courtisans.

      Le bonhomme brandissant ses foudres en carton-pâte pourra néanmoins continuer à déstabiliser la société française en poursuivant frénétiquement ses « réformes  » : retraites, poursuite du démantèlement et de la privatisation de la protection sociale, décentralisation à venir (à tous les coups, on va encore hériter d’une couche supplémentaire dans le mille-feuilles…)

    • On croise les doigts. J’avais peur que LREM mettre vingt ans à se dégonfler mais ces élections locales idéalement placées n’ont pas fait de cadeau aux néo-élu·es et traîtres aux partis qui composent LREM. Petit encouragement aux élu·es de terrain qui font le boulot sans demander à Macaron.

      Après, se débarrasser du néolibéralisme avant qu’il ne finisse de nous priver du strict nécessaire, c’est beaucoup demander puisque le macronisme n’est qu’un épiphénomène de transition du néolibéralisme vers le fascisme.

  • Hervé Mariton et l’extrême droite, une longue proximité d’idées
    https://ricochets.cc/Herve-Mariton-et-l-extreme-droite-une-convergence-d-idees-et-d-interets.ht

    Voici une série de FAITS non exhaustifs concernant les positions très idéologiques et très orientées vers l’extrême droite du candidat à sa propre succession Hervé Mariton, qui s’entête à vouloir atteindre 30 ans de mandat municipal à Crest. Faisons le lien entre le Mariton ultra-libéral ultra-conservateur des plateaux tv et des bagarres politiciennes nationales avec le Mariton pragmatique du terroir à Crest. A Crest, surtout en période électorale, Mr Mariton joue le gentil tolérant ouvert à tous et à (...) #Les_Articles

    / #Politique,_divers

    https://www.lebec.info
    https://www.youtube.com/channel/UCtajy5Im_EgcBJDxWgNNZTg
    https://www.latribune.fr/economie/france/herve-mariton-il-faut-supprimer-le-code-du-travail-pas-le-modifier-559404.
    https://www.contribuables.org/2016/03/herve-mariton-un-programme-revolutionnaire-et-insuffisant
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/04/08/la-privatisation-des-autoroutes-un-traumatisme-originel_5447341_3234.html
    https://www.facebook.com/notes/nora-bens/derri%C3%A8re-la-privatisation-de-nos-autoroutes-herv%C3%A9-mariton/10158001224291877
    https://lelab.europe1.fr/herve-mariton-propose-de-supprimer-le-logement-social-2653669
    https://www.liberation.fr/france/1998/08/25/herve-mariton-candidat-de-millon-a-la-presidence-de-l-udf_244334
    https://www.nouvelobs.com/presidentielle-2017/20170313.OBS6489/de-l-alliance-avec-le-fn-a-fillon-10-choses-a-savoir-sur-charles-millon.h
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Institut_Thomas-More
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2014/11/20/quand-minute-soutient-herve-mariton_4526935_823448.html
    https://www.la-croix.com/France/Politique/Les-rapprochements-entre-droite-extreme-droite-multiplient-2016-06-01-1200
    https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/maine-et-loire/c-millon-en-avant-garde-avec-g-dirand-4294170
    http://www.lavant-garde.fr
    https://www.lebec.info/societe/view/un-ex-ministre-defend-son-dernier-mandat
    http://lelab.europe1.fr/herve-mariton-veut-que-les-demandeurs-dasile-portent-des-bracelets-ele
    https://www.lefigaro.fr/vox/monde/herve-mariton-defendons-la-liberte-pour-hong-kong-20190812
    http://www.coordination-urgence-migrants.org/medias/files/allex-drome-se-dechire-autour-de-l-accueil-des-migran
    https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/centre-pour-refugies-des-elus-dromois-apportent-leur-soutien-au-maire-d-a
    https://www.lopinion.fr/edition/politique/herve-mariton-recettes-monsieur-plus-97985
    https://ensemblepourcrest.fr/pourquoi-le-debat-public-entre-les-trois-listes-naura-pas-lieu
    https://www.lesechos.fr/2013/05/mariage-homosexuel-deferlante-de-reactions-negatives-339188
    https://www.lexpress.fr/actualite/politique/faut-il-preter-allegeance-aux-armes-pour-etre-francais_1032410.html
    https://www.mediapart.fr/journal/france/300513/le-cv-dextreme-droite-de-lassistante-parlementaire-dherve-mariton
    http://cessenon.centerblog.net/6571663-un-emule-de-menard-a-crest
    https://www.humanite.fr/memoire-la-maire-de-bollene-rend-hommage-un-putschiste-672001
    https://www.facebook.com/benjamin.poulain.58/posts/10158527704761303


    https://ricochets.cc/IMG/distant/html/watchvS6M_zC4e5c-9344a5e.html

  • Regarder Paname avec les yeux d’un bouquiniste
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/06/17/regarder-paname-avec-les-yeux-d-un-bouquiniste_6043220_3246.html

    Naaan, Thaï-Luc, j’y crois pas... moi qui suis un fan absolu de la Souris première version. J’ai tous les vinyls... et je pourrais les faire dédicacer. Ouah ;-)
    « On fera n’importe quoi, on fera comme les copains
    On fera n’importe quoi par solidarité ».

    Sous les platanes balayés par le vent qui remonte la Seine, Tai-Luc Nguyen Tan surveille d’un œil placide ses huit mètres linéaires de livres d’occasion. Une vieille édition d’Au pays des brigands gentilshommes, d’Alexandra David-Néel (Plon, 1933), côtoie Les Prévisions de Lénine sur les tempêtes révolutionnaires en Orient (Editions en langues étrangères, 1970, Pékin), Le Chamanisme des Kalash du Pakistan (Presses universitaires de Lyon, 1990) voisine avec une somme sur l’Internationale situationniste.

    L’étalage réglementaire de tout bouquiniste parisien : quatre boîtes en bois de deux mètres, vert bouteille, et aucun trou de fixation dans les lourds parapets de pierre de taille pour fixer ces bazars vétustes uniquement retenus par le poids des livres. Maintenues fermées pendant plusieurs mois en raison de la crise sanitaire, les boîtes, qui avaient déjà subi le contrecoup des manifestations des « gilets jaunes » et les grèves des transports, commencent à rouvrir.

    #Musique #Thaï-Luc #La_souris_déglinglée

    • Un jeune homme cherche Cantilènes en gelée (1950), de Boris Vian – « La version longue. » Chou blanc. Sourires. Antoine Assaf, écrivain libanais, tee-shirt rose et panama blanc, passe en voisin depuis Saint-Germain-des-Prés, de l’autre côté du fleuve. Il a dégoté une Histoire de France du duc de Castries pour sa mère : « Pas pour le sujet, pour l’écriture… Ils avaient du style, ces ducs. » Il désigne le bouquiniste : « Lui, faut voir, c’est un aventurier, il fait voyager ! » Surgi de nulle part, un biffin aux allures de conspirateur propose quelques ouvrages. Le bouquiniste inspecte : « Rien pour moi, là-dedans », répond-il poliment.

      Quai de Gesvres, à Paris, face au n° 2. Tai-Luc a le sourire discret. Il a tendu un tabouret. On s’est assis. Et, ensemble, on regarde la vie s’égrener dans le va-et-vient des quidams en goguette et des pétarades de bagnoles. Si on était à la Bibliothèque nationale, on irait rechercher dans l’incunable Guide des sergens de ville et autres préposés de l’administration de la police (1831, p. 216) cet amusant constat : « Ce quai, par sa situation, près des quartiers populeux, et son exposition au soleil du midi, est le rendez-vous des oisifs. »

      Un gosse des banlieues

      Voilà trois ans que Tai-Luc a posé ses guêtres ici. Avant, il était rockeur, leader d’un groupe rock punk parisien mythique, La Souris déglinguée alias LSD. « Combien y a-t-il de samedis soir/Pour tous les gens comme toi et moi ?/ Combien y a-t-il de faux espoirs/Au fond du cœur de la jeunesse ?/ Combien y a-t-il de lundis matin/Pour la main-d’œuvre bon marché ?/ Combien y a-t-il de lundis matin/Pour les rockeurs manutentionnaires ? », chantait Tai-Luc en 1981. Aujourd’hui, à bientôt 62 ans, il tient salon sur un morceau de trottoir.

      « Depuis l’adolescence, je passe mon temps à chiner, confie-t-il. Les puces de Montreuil ou de Saint-Ouen, pour moi, c’est les Galeries Lafayette. Cette tendance à ramasser, ça doit venir de ma grand-mère, elle était pucière dans les années 1950… Moi, je ne suis jamais que ça, un biffin de luxe. » Côté maternel, on est Breton et ch’ti de la baie de Somme. Un jour, sa mère, sténodactylo, tombe amoureuse d’un titi parisien, débarqué autrefois de Cochinchine (dans le sud de l’actuel Vietnam), qui tient une salle de sport dans le Quartier latin. L’homme est beau gosse, il a même joué les vedettes de cinéma dans un film vietnamien tourné en Camargue que le fiston découvrira soixante ans plus tard : Vi dau nen noi, de Pham Van Nhan (1954, titre français : La Justice des hommes).

      Fils unique et tardif, Tai-Luc, lui, est un gosse des banlieues : Montmagny (« 95360 »), Nogent, Saint-Ouen, Vélizy… Il gravite autour de la capitale. « Suivant mes interlocuteurs, quand je veux rassurer, je parle du lycée Hoche à Versailles où j’ai passé mon bac, ou de Sarcelles dont je connais tous les codes », explique-t-il en ajustant sur son crâne tondu ( « plus façon moine que skinhead ») son krama, le foulard cambodgien.

      Il a 14 ans lorsque ses parents se séparent. Un jour qu’il rend visite à son père, celui-ci l’emmène voir un copain qui travaille dans une boutique de disques de la rue des Lombards, l’Open Market. Le gamin vient d’entrer dans un lieu mythique dont le patron, Marc Zermati, va écrire une partie de l’histoire du mouvement punk. Le gosse repart avec un double disque d’Eddie Cochran offert par son père et un 45-tours des Flamin’ Groovies, aujourd’hui collector, qu’on lui a glissé dans la pochette.

      La suite est l’histoire mille fois répétée du rock’n’roll. La première guitare, les tremplins au Golf Drouot, les concerts bastons, les copains morts au champ d’honneur, dix-huit albums au compteur, mais aussi les livres, les voyages à Pékin avec sa « fiancée » qu’il a rencontrée en apprenant le chinois à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), une fille de 23 ans aujourd’hui… Et puis, il y a trois ans, le premier dossier jamais déposé dans sa vie, et qui reçoit une réponse positive : le voilà bouquiniste.

      L’Asie et des habitués

      Un homme s’est arrêté devant le stand. Il fouille. Et repart avec La Lettre perdue (1991), un roman chinois de Feng Jicai. Un autre achète Le Soleil de la mort (1966), du romancier crétois Pandelis Prevelakis. « Quand j’étais petit, je venais ici chercher des Bob Morane », sourit le vieil homme en s’éloignant. On fait remarquer à Tai-Luc que, hormis la jeune fille qui a acheté un Pearl Buck en poche, c’est d’abord un public d’hommes. Il sourit. « Tu aurais dû venir hier : un défilé d’étudiantes… J’ai un copain, un Birman, en mal d’amour, qui vient s’asseoir là où tu es, uniquement pour ça… Il a son carnet plein de 06. »

      Lui qui a étudié le viet, le chinois, le lao, le thaï, à l’Inalco, où il continue de donner des cours de linguistique comparée et d’« écriture des pagodes » (un alphabet à part), possède une boîte entière consacrée à l’Asie : essais, romans, guides, dictionnaires (tibétain-chinois et chinois-tibétain). On y trouve même un Petit Livre rouge de 1967 préfacé par Lin Piao, dirigeant chinois qui compila les citations de Mao pour les distribuer dans tout le pays, et qui sera ensuite accusé de complot et éliminé en 1971. « Malheureusement, il est en français, en chinois, cela vaudrait beaucoup plus cher », regrette notre homme en bon bouquiniste. « Mes meilleurs clients, ce sont eux, les Chinois. Ils viennent pour Notre-Dame et ils achètent des reliques du passé. Et puis il y a les Sud-Américains – Chiliens, Colombiens… –, eux aussi dépensent beaucoup. C’est là que tu vois que le tiers-monde, à présent, c’est ici. »

      Il a ses habitués. Une Vietnamienne qui achète pour son père des revues d’avant 1975, un libraire français de Hongkong… Mais, dit-il, « ce qui est amusant, c’est de mettre en valeur des livres dont tu maîtrises le contenu. Si tu sais ce que tu vends, tu peux lui donner le prix que tu veux. » Ainsi de cet essai de Serge Thion, coécrit avec Ben Kiernan, Khmers rouges ! Matériaux pour l’histoire du communisme au Cambodge, publié aux éditions Jean-Edern Hallier en 1981. Un an auparavant, le sociologue anticolonialiste s’était lourdement abîmé dans le négationnisme aux côtés de Robert Faurisson et avait été viré du CNRS. Prix : 60 euros. « A ce tarif, il faut la technique. Si tu vas chez Boulinier ou Gibert qui rachètent les livres d’occasion, ils t’en donneront 20 centimes. »

      « Une dimension patrimoniale »

      Collectionneur ( « forcément »), il raconte avec fierté sa première prise de guerre, il y a trente-cinq ans, dans un vide-greniers à Aubervilliers. Un livre sur le colonialisme signé NGuyen Ai Quoc acheté pour 1 franc. Car encore fallait-il savoir que ce nom inconnu était l’un des pseudos d’Hô Chi Minh…

      Un homme claudiquant avec de grands cabas sales s’est arrêté devant la collection des Que sais-je ? Il s’intéresse à celui sur Le Calcul vectoriel. On s’étonne. « Oh tu sais, même les clodos lisent et ils achètent », témoigne l’ancien rockeur qui en a vu d’autres question grandeur et misère. De ses années Souris déglinguée, il dit modestement : « On a eu des instantanés professionnels. » De son travail de bouquiniste, il constate : « La Mairie de Paris a besoin de figurants qui donnent une image de Paris telle qu’elle était avant. »
      « Bien sûr, cela a une dimension patrimoniale, comme la tour Eiffel », clame Olivia Polski, l’adjointe d’Anne Hidalgo pour le commerce, qui, à la tête du comité de sélection, octroie les places. « C’est la plus grande librairie à ciel ouvert du monde entier : trois kilomètres ! » Ni taxe ni loyer, mais l’obligation de pratiquer principalement la vente de livres anciens et de gravures (une seule boîte est autorisée pour d’autres produits) et d’ouvrir au moins quatre jours sur sept ( « On passe régulièrement pour vérifier, même si on est plus tolérant en hiver », précise-t-on à la mairie).

      Le métier est rude. Beaucoup de reconversions : des profs, des anciens de la pub, un ex-transformiste de chez Michou, un contrebassiste, quelques libraires… 227 personnalités hautes en couleur, et parfois aussi quelques « ouvre-boîtes », comme on appelle ici les salariés ou bénévoles qui leur filent un coup de main.

      Le vent est tombé. Les pollens des grands arbres recouvrent en partie les livres en vrac. C’est l’heure des passants du soir. Pantalon de velours côtelé jaune, gants de cuir assortis, lunettes d’écaille sur son masque, Pierre Bravo Gala, qui tient le rayon livres d’occasion à la librairie Le Genre urbain, rue de Belleville, fouille de manière compulsive dans le fourbi. Cet ancien de la Gauche prolétarienne repartira avec un Lacan pour sa fille, un roman de Willa Marsh pour lui-même, et quelques rares exemplaires de la revue Utopie créée en 1967 autour de Jean Baudrillard et l’idée d’une « sociologie de l’urbain », qu’il espère revendre, dûment complétés.

      Nous, on reste là, pensifs, à regarder le soleil plonger derrière l’île de la Cité en ruminant la phrase de Mao découverte dans le Petit Livre rouge : « En général est juste ce qui réussit, est faux ce qui échoue… » Certes.

      Laurent Carpentier

      –---------

      Un appel à soutenir ces « braves marchands d’esprit »

      La crise sanitaire liée au Covid-19 a été un troisième coup dur pour les bouquinistes de Paris, après les manifestations des « gilets jaunes » et les grèves des transports, qui les ont privés de touristes et de promeneurs. Pour soutenir ces librairies à ciel ouvert, deux étudiants ont lancé sur Change.org une pétition, « Sauvez les bouquinistes, un enjeu de civilisation ! », avec le soutien de l’Association culturelle des bouquinistes de Paris. Dans ce texte enflammé, les deux jeunes gens, dénonçant « une société ne jurant que par la viralité du numérique, qui, par son attrait maladif pour la nouveauté, en devient amnésique et néglige son passé », appellent chacun à retrouver le chemin des quais de Seine et à s’arrêter chez ces « braves marchands d’esprit », selon les mots d’Anatole France.

      Les bouquinistes de Paris se verraient bien au patrimoine culturel de l’Unesco (2018)
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/04/20/les-bouquinistes-de-paris-se-verraient-bien-au-patrimoine-culturel-de-l-unes

      Puisque l’ordure négationniste Serge Thion est incidemment cité, ajoutons aux motifs de fâcherie ce qui suit...

      "Le 31 juillet [2016], dans le cadre d’une tournée, La Souris Déglinguée a joué aux Arènes de Fréjus. Le groupe est resté très secret sur l’identité de sa première partie annoncée comme « une grosse surprise ». Au final, c’est le très connu groupe de rock identitaire français In Memoriam qui est apparu sur scène. De plus, le choix de se produire à Fréjus n’est pas anodin, la ville étant passée FN lors des dernières élections municipales."
      https://seenthis.net/messages/533737

      in memoriam

      Rockers - La souris déglinguée
      « Combien y a-t-il de samedis soir/Pour tous les gens comme toi et moi ?/ Combien y a-t-il de faux espoirs/Au fond du cœur de la jeunesse ?/ Combien y a-t-il de lundis matin/Pour la main-d’œuvre bon marché ?/ Combien y a-t-il de lundis matin/Pour les rockeurs manutentionnaires ? »
      https://www.youtube.com/watch?v=ajl3oDpFaX8

      Une cause à rallier - La souris déglinguée
      « On fera n’importe quoi, on fera comme les copains
      On fera n’importe quoi par solidarité »

      https://www.youtube.com/watch?v=Q9OVX0QAbsQ

      Zut ! Je ne trouve pas en ligne une version originale de Pour tous ceux de la banlieue rouge

      Banlieue rouge, oh banlieue rouge,
      Toi qui viens d’la banlieue rouge
      Par la Chapelle, Gare du Nord
      Qu’est-ce que tu vas faire ce soir ?

      “A vrai dire
      J’en sais rien,
      J’vais voir,
      J’m’en fous“

      lls ne veulent pas de toi
      Dans leurs surprises-parties
      Car ton père est communiste
      Et ton frère est garagiste.

      Comme t’aimes pas être tout seul,
      T’as appelé tous tes copains,
      Tous ceux de la banlieue
      Pour une vraie surprise-partie.

      Sarcelles ! Villetaneuse ! Villejuif ! Planète Marx !

      Banlieue rouge, oh banlieue rouge,
      Toi qui viens d’la banlieue rouge,
      T’as raison faut pas t’gêner,
      Sam’di soir faut t’la donner.

      [épiloque terrible "dans l’ordre alphabétique"] :
      La fin des années 70 - La souris déglinguée ()
      https://www.youtube.com/watch?v=BnT4F4Kh1OY

      #La_Souris_Déglinguée #LSD

    • Je ne sais pas pour Thaï-Luc en 2016 (qu’en 2020 il cite Serge Thion, l’air de rien, est plus que déplaisant). Je ne ne sais pas où s’arrêterait une première période. Mon impression est qu’il y a toujours eu chez LSD beaucoup d’ambiguïté, qui me paraissait attestée par leur tolérance pour toute une frange de leur public. Être « inconditionnel » était impossible, à regret. Je me suis tenu à une distance prudente. Suivre les concerts aurait impliqué de s’engager avec d’autres dans une « chasse aux fafs » résolue alors que je me souciais plutôt, grosso modo, de couper l’herbe sous le pied de cette « roue de secours du capital » par le biais d’autres investissements militants (loin des Halles), d’autres rapports à d’autres territoires.

  • Affaire des kits de campagne : le Front national condamné pour « recel d’abus de biens sociaux » et relaxé des poursuites pour escroquerie
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/06/16/affaire-des-kits-de-campagne-le-front-national-condamne-pour-recel-d-abus-de

    Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé le parti de la principale accusation dans ce dossier, celle d’avoir mis en place une escroquerie de surfacturation des kits de campagne de ses candidats remboursés par l’Etat.

    #FN #RN #escroquerie #surfacturation

    Un éventuel appel du parquet n’est même pas mentionné....

  • Emmanuel Macron envisage un report des élections régionales
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/06/16/emmanuel-macron-envisage-un-report-des-elections-regionales_6043014_823448.h

    Le président de la République a abordé le sujet avec les responsables de Régions de France, lundi à l’Elysée. Le scrutin est prévu pour l’instant en mars 2021.

    Obstacle ou tremplin ? La borne des élections régionales de mars 2021 est perçue de longue date comme un rendez-vous crucial sur la route de l’élection présidentielle de 2022. Elle pourrait être l’occasion pour Emmanuel Macron de voir tomber, en cas de défaite, de potentiels concurrents dans la course à l’Elysée, comme les présidents de région sortants que sont Xavier Bertrand (Hauts-de-France), Valérie Pécresse (Ile-de-France) ou Laurent Wauquiez (Auvergne-Rhône-Alpes). Mais ce pari est à quitte ou double. Car, en cas de victoire, ces derniers jouiraient d’une dynamique potentiellement gênante pour un chef de l’Etat en quête de réélection. Il n’est donc pas anodin de sa part d’envisager un report du scrutin.

    Le président de la République a posé le sujet sur la table du déjeuner auquel il avait convié à l’Elysée, lundi 15 juin, Renaud Muselier et François Bonneau, respectivement président et président délégué de Régions de France. Officiellement, le but de la manœuvre serait de ne pas entraver la bonne mise en place du plan de relance que l’exécutif entend déployer à partir de l’automne – les régions ont dans leur champ de compétences l’activité économique.

    Nouvelle vague de décentralisation
    « Les régions vont être étroitement associées au plan de relance. Est-ce que dans une période où nous sommes en train de relancer l’économie, il est pertinent de laisser ouverte cette fenêtre de période électorale ? Le président de la République a ouvert le débat dans une logique d’intérêt général », assume-t-on à l’Elysée. « Il ne faut pas tout réduire à la compétition électorale », ajoute un proche du chef de l’Etat, qui vante une « discussion centrale, sérieuse » avec MM. Muselier et Bonneau « sur les transferts envisageables de bloc de compétences » de l’Etat aux régions. Cette discussion devrait se poursuivre en juillet avec un nouveau rendez-vous avec les régions, « dans la configuration que vous souhaitez », a précisé M. Macron.

    Le chef de l’Etat entend bien faire de cette réorganisation des pouvoirs entre l’Etat et les collectivités un acte majeur de son quinquennat. Cette nouvelle vague de décentralisation pourrait aussi se traduire par le retour en grâce du conseiller territorial, cet élu hybride qui exerce à la fois les fonctions de conseiller départemental et de conseiller régional. Créé fin 2010 sous Nicolas Sarkozy, il n’a jamais vu le jour, François Hollande l’ayant abrogé dès son arrivée à l’Elysée, en 2012. Aujourd’hui, l’hypothèse est à nouveau évoquée, y compris du côté du Sénat, où le groupe de travail mis en place par Gérard Larcher devrait rendre ses propositions à la fin du mois de juin.

    • Visiblement, il a pris goût à proroger les mandats et reporter les élections. Pour notre bien, évidemment : pour ne pas perturber la continuité de l’action (indispensable) des équipes en place, pour permettre de rénover les institutions et les compétences, etc.

      Bref, on ne va pas s’embêter avec de soi-disant échéances démocratiques. On fait d’abord, vous votez après.

  • L’indéboulonnable connerie raciste à la française, donc. C’est aussi émouvant que du Manuel Valls en train de te mansplainer son féminisme. Ou les César qui justifient 12 nominations à Polanski avant de lui filer le « Meilleur réalisateur ».
    https://www.lemonde.fr/politique/live/2020/06/14/en-direct-suivez-l-allocution-d-emmanuel-macron-sur-le-deconfinement-et-l-ap

    « Mais ce combat noble est dévoyé lorsqu’il se transforme en communautarisme, en réécriture haineuse ou fausse du passé. Ce combat est inacceptable lorsqu’il est récupéré par les séparatistes, a-t-il toutefois souligné. Je vous le dis très clairement ce soir, mes chers compatriotes, la République n’effacera aucune trace ni aucun nom de son histoire. Elle n’oubliera aucune de ses œuvres. Elle ne déboulonnera pas de statue. Nous devons plutôt lucidement regarder ensemble toute notre histoire, toutes nos mémoires, notre rapport à l’Afrique en particulier pour bâtir un présent et un avenir possible d’une rive, l’autre de la Méditerranée, avec une volonté de vérité et en aucun cas de revisiter ou de nier ce que nous sommes. » 

    M. Macron a également salué les forces de l’ordre, piliers de l’« ordre républicain ». « Ils sont exposés à des risques quotidiens en notre nom. C’est pourquoi ils méritent le soutien de la puissance publique et la reconnaissance de la nation », a-t-il déclaré.

    Toujours cette façon de détourner le sujet : les gens manifestent pour dénoncer, avant tout, la violence de la police. La violence en général, et les violences racistes en particulier de la police. Et le racisme banalisé qui s’exprime en permanence avec les contrôles au faciès, le tutoiement, etc. Et le gars digresse sur son attachement à « notre histoire », les statues, les œuvres, histoire de donner du grain à moudre aux éditorialistes. Les manœuvres de ces gens sont d’une bassesse et d’une saleté proprement inimaginables.

  • Coronavirus : l’épidémie de Covid-19 redémarre en Guyane, partiellement reconfinée
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/06/12/l-epidemie-de-covid-19-redemarre-en-guyane-partiellement-reconfinee_6042627_

    Le 10 juin, le préfet a annoncé le reconfinement partiel de 14 communes touchées par l’épidémie – dont les principales agglomérations – avec une interdiction de circuler du samedi 21 heures au lundi 5 heures du matin, et une autorisation de circuler pendant une heure dans un rayon d’un kilomètre autour de son domicile, comme avant le 11 mai. Le reste de la semaine, le couvre-feu a été élargi de 21 heures à 5 heures du matin dans ces mêmes communes, Saint-Georges et Camopi, à la frontière brésilienne, restant confinées. Les militaires guyanais sont mobilisés jusqu’au 10 juillet pour appuyer les forces de l’ordre dans le contrôle des frontières fluviales avec le Brésil et le Suriname, à l’ouest, où le nombre de cas a augmenté suite aux élections générales du 25 mai. Jusqu’à présent, on compte en Guyane deux décès dus au Covid-19, la population étant très jeune – la moitié des habitants a moins de 25 ans. Ce jeudi, 70 volontaires de la réserve sanitaire sont arrivés sur place pour relever les équipes déjà sur le territoire. Médecins, infirmiers, aides-soignants, sages-femmes ou administratifs, ils vont renforcer les hôpitaux, les centres de santé de l’intérieur et les équipes mobiles investies dans le dépistage sur le terrain.
    « Notre objectif, c’est de nous préparer à un afflux de patients, en soutenant les professionnels locaux déjà fatigués, qui prennent en charge des patients dont certains ont déjà subi le confinement et voient leur état de santé se dégrader », explique Clara de Bort, directrice générale de l’agence régionale de santé (ARS), venue accueillir les volontaires à l’aéroport. « J’ai fait appel à la réserve sanitaire avant que la limite ne soit atteinte, pour dire aux soignants de Guyane que nous venons les renforcer, qu’il faut tenir », ajoute-elle.

    #Covid-19#migrant#migration#guyane#bresil#suriname#france#frontiere#reservesanitaire#circulation#sante#epidemie

  • Le Chefissime va parler, parce, tiens-toi bien, « les milieux économiques piaffent ». La parlance du Monde, c’est chaque jour un nouveau bonheur.
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/06/11/emmanuel-macron-se-dit-pret-a-une-meilleure-repartition-des-charges-et-des-p

    Une quatrième allocution depuis l’Elysée destinée non plus cette fois à mobiliser pour la « guerre » contre le Covid-19 mais à accélérer le déconfinement, alors que les milieux économiques piaffent et que l’épidémie est « contrôlée », comme l’a rappelé le conseil scientifique dans un avis publié mercredi 10 juin.

    #cui_cui

  • « Ça nous dépasse et c’est ce qu’on veut » : comment le comité Adama a réussi une mobilisation surprise contre les violences policières, Abel Mestre et Louise Couvelaire
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/06/08/justice-pour-adama-histoire-d-une-mobilisation_6042118_3224.html


    Assa Traore, la sœur d’Adama Traore, lors de la manifestation du 2 juin devant le tribunal judiciaire de Paris. Michel Euler / AP

    Le 2 juin, au moins 20 000 personnes manifestaient à Paris, à l’appel du comité La Vérité pour Adama Traoré, mort en 2016 après une interpellation par les gendarmes. Jeunes des quartiers, « gilets jaunes », lycéens : l’ampleur du rassemblement a pris tout le monde de court.

    Les jeunes des quartiers « qui ne se mobilisent jamais », des personnalités « qu’on avait jamais vues avant », des « gilets jaunes » « qui n’imaginaient pas avoir des points communs avec cette lutte », des lycéens militants du climat « qui veulent que le monde change », des Blancs plus aisés aussi « qui commencent à comprendre qu’ils ont leur part dans ce combat ». Ils étaient tous là, le mardi 2 juin, devant le tribunal judiciaire de Paris, pour faire entendre leur voix et leur colère face aux violences policières, à l’appel du comité La Vérité pour Adama, ce jeune homme de 24 ans mort sur le sol de la caserne de Persan (Val-d’Oise) en juillet 2016, après une interpellation musclée par les gendarmes. 20 000, selon la Préfecture de police, au moins 60 000, selon les organisateurs.

    Sa sœur, Assa Traoré, ne s’y attendait pas. Ni les militants aguerris qui l’entourent. « Cette mobilisation marque une rupture générationnelle, analyse Almamy Kanouté, du comité Adama. Ils sont jeunes, voire très jeunes. » Personne n’avait vu venir l’ampleur de la mobilisation, qui s’est poursuivie ce week-end dans plusieurs villes de France. Un peu plus de 23 000 personnes au total se sont rassemblées à Paris, Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux…

    « Conscientisation accélérée »

    Dans les rangs des militants, on parle d’une conjonction d’événements participant à une « conscientisation accélérée » sur le sujet d’une génération – celle qui marche aussi pour le climat – qui ne craint pas de renverser les normes, d’une « coïncidence parfaite » après des décennies de lutte contre le racisme et quatre années de combat du comité Adama, une machine de guerre qui ne s’essouffle pas, bien au contraire.

    Sans QG ni financements pérennes, mis à part la vente de tee-shirts, c’est dans le Val-de-Marne, dans le salon d’Assa Traoré, que tout se passe et se pense, autour d’un grand canapé en cuir noir qui mange la moitié de la pièce.
    « Justice pour Adama », c’est avant tout un combat pour la vérité sur la mort d’Adama Traoré ; c’est une procédure judiciaire à rebondissements, jalonnée d’expertises et de contre-expertises médicales ; c’est un visage, celui d’Assa Traoré, la grande sœur charismatique, figure de proue de la lutte contre les violences policières ; c’est, en coulisses, un comité qui œuvre pour multiplier ses actions dans les quartiers populaires, faire tourner sa propre plate-forme d’informations sur les réseaux sociaux et construire des alliances stratégiques avec des organisations de la gauche extra-parlementaire.

    Depuis le 2 juin, c’est un slogan, un cri de colère et de ralliement, la version française du mouvement de protestations planétaire né aux Etats-Unis le 25 mai, jour de la mort – filmée – de George Floyd, afro-américain de 46 ans, lors de son interpellation par un policier blanc. « Justice pour Adama », c’est la traduction de ses derniers mots, « I can’t breathe » (« Je ne peux pas respirer »), qui s’affichent dans toutes les manifestations. « Ce sont aussi ceux que mon frère a prononcés avant de mourir », martèle Assa Traoré. L’onde de choc mondiale provoquée par les images de la mort de George Floyd et la vague Black Lives Matter « a mis une claque à la planète » , dit-elle. Et trouvé un écho en France.

    « Adama » est partout

    Le confinement et la succession d’histoires de violences policières pendant cette période ont « créé une indignation qui s’est propagée sur les réseaux sociaux pendant des semaines », a observé Massy Badji, 37 ans, entrepreneur social à Châtillon (Hauts-de-Seine) et professeur dans un lycée pro. « Après tout ça, je ne pouvais plus rester derrière mon écran d’ordinateur sans rien faire », raconte Saly, la vingtaine, gestionnaire dans une entreprise des Hauts-de-Seine. Le 2 juin, elle est allée manifester pour la première fois de sa vie. Pour George Floyd et pour Adama Traoré, dont elle connaissait « évidemment ! » l’histoire.

    Cela fait quatre ans que la grande sœur d’Adama scande et impose le prénom de son petit frère, « partout où il y a de l’injustice, de l’inégalité et de la répression », explique Assa Traoré, qui refuse de parler de « convergence des luttes ». « Chacun garde sa spécificité, mais on peut faire alliance, être là les uns pour les autres quand il faut. » « Adama » est partout.

    On l’a vu se battre aux côtés des agents de nettoyage des gares ; défiler avec des cheminots du syndicat SUD-Rail pendant les manifestations des « gilets jaunes » en décembre 2018 ; rejoindre les jeunes de Youth for Climate en septembre 2019 ; occuper un centre commercial avec les écologistes du mouvement Extinction Rebellion (XR) un mois plus tard et apporter son soutien au collectif contre l’enfouissement des déchets nucléaires de Bure (Meuse).
    Le comité est surtout, de toutes les manifestations et marches blanches contre les violences policières. Et, plus discrètement, dans les quartiers populaires de France. Cela fait trois ans que, avec les membres du comité Adama, Assa Traoré arpente les cités du pays pour « discuter avec les jeunes ».

    « La voix des quartiers »

    Symbole le plus connu en France de la lutte contre les violences policières, « Justice pour Adama » devient aussi celui d’un combat, « la voix des quartiers » contre « le racisme, les discriminations et les inégalités », et occupe le vide laissé par les organisations antiracistes traditionnelles des années 1980 [Pas bravo Le Monde : SOS race a été crée par le PS pour faire le vide là où de nombreuses formes d’auto-organisation des premiers concernés se développaient...] Aussi bien SOS-Racisme que le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) sont en perte de vitesse depuis plusieurs années. « Le comité Adama est devenu un point d’accroche pour la communauté noire, pour les Arabes aussi, pour tous ceux qui n’avaient plus d’organisation ou de figure à laquelle se raccrocher », commente Assa Traoré.

    Conscient d’avoir un rôle politique à jouer pour construire un mouvement populaire large, il n’est pas question pour autant pour le comité d’être sous la tutelle d’un parti comme le furent à leur époque SOS-Racisme (Parti socialiste) et le MRAP (Parti communiste), malgré l’appui de plusieurs d’entre eux, comme notamment le Nouveau Parti anticapitaliste, La France insoumise et Europe Ecologie-Les Verts, ou le Parti communiste. « Personne ne pourra nous récupérer, on a appris des erreurs de nos aînés , lance Youcef Brakni, du comité Adama. Nous sommes politisés et politiques, mais au sens noble du terme. »

    Le comité accepte néanmoins le soutien d’élus à titre individuel, comme celui des députés « insoumis » Eric Coquerel et Clémentine Autain (Seine-Saint-Denis), ou la sénatrice Verte de Paris Esther Benbassa. « Eux étaient bienvenus mardi. En revanche, François Ruffin aurait été reçu autrement… », souligne Madjid Messaoudene, élu municipal sur le départ à Saint-Denis et soutien actif de longue date du comité Adama. Le député de [l’IGPN de] la Somme avait, en effet, déclaré en septembre 2017 lors d’un meeting qu’il voulait « mener l’enquête d’abord » avant de « se positionner ». Des propos qui lui sont encore reprochés aujourd’hui.

    « Le comité Adama dénonce un système, comme nous, les anticapitalistes, et comme beaucoup d’autres », explique Anasse Kazib, cheminot syndicaliste SUD-Rail, présent à toutes les marches pour Adama, organisées chaque été à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise), où habitait le jeune homme.

    Soutien aux « gilets jaunes »

    C’est le cas de l’Action antifasciste Paris-banlieue (AFA). Ses militants étaient tous là mardi soir, il était même prévu qu’ils interviennent – un texte avait été écrit – mais ils ont « finalement fait la sécu ». Camille, l’un de ces antifascistes, raconte : « On est en lien avec eux depuis juillet 2016. Les ex du Mouvement de l’immigration et des banlieues [MIB] qui sont proches de nous ont joué un rôle. Et notre composition sociale et raciale fait que les choses se font naturellement. C’est une génération des quartiers populaires qui lutte avec des petits Blancs. » Les antifascistes de l’AFA estiment que ce que subissent les militants radicaux depuis les manifestations contre la loi travail en 2016 est la reproduction de ce qu’il se passe depuis des décennies dans les quartiers populaires contre « les Noirs et les Arabes ».

    Autre point de convergence : le mouvement des « gilets jaunes ». Le comité Adama a soutenu les manifestants et les antifascistes ont été de tous les « actes », participant à certains points de blocage, comme au Marché international de Rungis. « Tous les “gilets jaunes” de Rungis étaient là mardi soir », assure Camille. Pour lui, il y a un point commun entre le comité Adama, les « gilets jaunes », les zadistes ou encore le cortège de tête dans les manifestations syndicales : « Assumer l’antagonisme avec la police. » Edouard (un prénom d’emprunt), militant autonome et également « gilet jaune », abonde : « On voit que la lutte contre les violences policières et la lutte contre le gouvernement est un tout, presque une continuité. »

    En arrière-plan, c’est la lutte contre un système « de domination » qui se joue, avec des messages venus d’outre-Atlantique fondés sur le « privilège blanc ». Ils ont inondé les réseaux sociaux et particulièrement Instagram depuis la mort de George Floyd : « Muted, listen and educate yourself » (« Taisez-vous, écoutez et éduquez-vous »), pouvait-on lire sur de multiples comptes, très relayés dans les milieux artistiques et de la mode.

    « On s’inscrit complètement dans cette logique en dénonçant le racisme systémique dans la police », acquiesce Assa Traoré. « On a longtemps été parasités par le Parti des indigènes de la République qui ne représente rien et qui n’a fait que créer des polémiques, explique Youcef Brakni. Aujourd’hui, il y a un changement de paradigme, une digue est en train de sauter. »

    « Je dois être là »

    Ces événements marquent le début « d’une prise de conscience, en tant que Blanche », abonde Cloé, 31 ans, réalisatrice de fictions et de films publicitaires, à Paris. « Je croyais être très au clair sur mon antiracisme, j’avais tout faux. Le 2 juin, je me suis dit : c’est le moment, je ne dois pas parler pour eux, mais je dois être là. » Pour les militants de l’antiracisme décolonial ou politique, Cloé est une « alliée ». « L’antiracisme des alliés est une transformation radicale, analyse la sociologue Nacira Guénif, proche des milieux décoloniaux. Ils sont en train de comprendre qu’il ne faut pas faire à notre place, mais avec nous. »

    « La jeune génération a moins de réticences à se remettre en question, à questionner la norme, à utiliser des mots qui font peur aux générations précédentes, affirme Dawud, militante afro-féministe parisienne de 28 ans. Pour eux, parler de “blanc” ne pose aucun problème. »

    Comme Gabriel, lycéen parisien de 16 ans, venu manifester samedi 6 juin place de la Concorde, à Paris, qui ne veut « plus de ce monde-là », ne veut « plus laisser passer ça ». « Ça », c’est « la violence de la police » envers les minorités ; « ça », c’est « la planète qu’on saccage » ; « ce monde-là », c’est aussi « la couleur de ma peau, blanche, qui, de fait, me confère une position dominante dans la société ». « Tout ça, c’est le même combat », conclut-il.

    « Même sans nous, le mouvement continue constate, satisfait, Youcef Brakni. Le comité Adama n’était à l’origine d’aucun des appels à manifester ce week-end. « Ça ne nous appartient plus, ça nous dépasse, et c’est ce qu’on veut. A chacun de prendre part au combat. »

    Face à l’événement. La classe dominante a le droit d’être informée de ce qui la menace. On en vient à ne pas dire (trop) n’importe quoi.

    #confinement #Irruption #police #racisme #justice #violences_policières #Morts_aux_mains_de_la_police #Adama_Traoré #Recomposition_politique #Manifestation_du_2_juin_2020 #Luttes #Faire_alliance #politisation #antiracisme #Vérité_pour_Adama_Traoré #cortège_de_tête #Gilets_jaunes #antifascistes #quartiers_populaires #lycéens #banlieues #cités

    • Le comité Adama appelle à un rassemblement national massif ce samedi à Paris
      https://twitter.com/laveritepradama/status/1270074397290835976

      Notre avocat a été contacté aujourd’hui par le cabinet de Madame Nicole Belloubet, ministre de la justice, garde sceaux.

      Il lui a été proposé d’organiser une rencontre entre le garde des sceaux et la famille d’Adama Traore.

      Contrairement à ce qu’affirme certains médias, sans avoir attendu la réponse de la famille Traoré, celle-ci refuse de rencontrer la garde des sceaux pour échanger.

      Elle demande depuis quatre ans que les gendarmes entre les mains desquels est mort Adama Traoré soient convoqués devant la justice, interrogés et mis en examen.

      La famille d’Adama Traoré rappelle qu’elle attend des avancées judiciaires, et non des invitations à la discussion qui n’auraient aucune finalité procédurale.

      C’est la raison pour laquelle le comité Adama appelle à un rassemblement nationale massif ce samedi au départ de la Place de la République à 14h30.

      La conférence de presse se déroulera demain 9 juin à 12h00 49bis Rue Louis Blanc, 75010 Paris.

      Bien joué ! Accepter un tel rendez-vous c’était devenir des justiciables plus égaux d’autres hors de tout cadre juridique, rendre service au gouvernement.
      C’est exceptionnel que le leurre si terriblement efficace de la reconnaissance institutionnelle ne fonctionne pas.

    • « Il ne faut pas perdre la jeunesse » : l’Elysée craint un vent de révolte
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/06/10/il-ne-faut-pas-perdre-la-jeunesse-l-elysee-craint-un-vent-de-revolte_6042430

      Emmanuel Macron prononcera dimanche une allocution depuis l’Elysée. L’occasion pour le chef de l’Etat d’apparaître en père de la nation, alors que les manifestations se multiplient.

      [...] « On a fait vivre à la jeunesse quelque chose de terrible à travers le confinement : on a interrompu leurs études, ils ont des angoisses sur leurs examens, leurs diplômes et leur entrée dans l’emploi. Il est normal qu’ils trouvent dans la lutte contre le racisme un idéal, un universalisme » , répète [le père de la nation] à ses interlocuteurs.

      Maxime du dentifrice

      Pour [le p. de la nation], le confinement a été pénalisant avant tout pour les jeunes, alors qu’il a d’abord été décidé pour protéger les plus âgés, davantage exposés au coronavirus. Un paradoxe qui, si l’on n’y prend garde, pourrait déboucher sur un « conflit de générations », craint M.

      [Le p.] partage les analyses de ceux qui estiment que la génération de #Mai_68 est responsable d’un certain nombre de maux du pays mais aussi du monde, notamment en matière d’écologie.

      [...] la menace sécessionniste est réelle au sein du pays, affirme-t-on au sein de l’exécutif. Pour le chef de l’Etat, l’affaire George Floyd entre en résonance avec un passé colonial non encore digéré. « La guerre d’Algérie reste un impensé » , aime répéter le locataire de l’Elysée, qui a tenté à plusieurs reprises de faire évoluer les mentalités sur ce sujet depuis le début de son quinquennat mais dit se heurter à l’absence d’interlocuteurs. « Il y a tout un travail à faire avec les historiens, mais cela prend du temps » , explique-t-on au cabinet [du p. de la nation].

      [...] « Le monde universitaire a été coupable. Il a encouragé l’ethnicisation de la question sociale en pensant que c’était un bon filon. Or, le débouché ne peut être que sécessionniste [le p. de la plantation Uber Frichti Amazon raconte sa vie, ndc]. Cela revient à casser la République en deux », estime en privé le chef de l’Etat, qui souligne notamment les ambivalences des discours racisés [sic] ou sur l’intersectionnalité [et qui] dit ne pas craindre une « FNisation » de la police. « Ce sont des citoyens comme les autres »_ , répète-t-il.

      #laquestionsociale #lajeunesse

    • Aujourd’hui, le toujours prêt Pelloux a voulu rendre service au gouvernement en ce jour de manif santé en déclarant sur BFN que place des Invalides des « tshirts Adama ont brûlé deux voitures »...

      Il y n’a pas eu de voitures brulées, pas plus que d’attaque par les manifestants du Premier mai 2019 de la Pitié-Salpétrière.