Tout reste à écrire - Le Nouveau Magazine Littéraire

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    https://www.nouveau-magazine-litteraire.com/conversations/ne-nous-lib%C3%A9rez-pas-l%C3%A9galit%C3%A9-va-sen-char

    Excellent papier par une chercheuse du CNRS.

    Ne nous libérez pas, l’égalité va s’en charger
    Dans une tribune publiée par Le Monde , un collectif de 100 femmes affirme rejeter un féminisme qui promeut une « haine des hommes ». Réjane Sénac, directrice de recherche au CNRS et au Centre de recherches politiques de Sciences po–CEVIPOF, leur répond.

    Dans cette tribune publiée par Le Monde, le maternalisme côtoie le paternalisme pour expliquer à celles et à ceux qui dénoncent les violences sexuelles qu’elles sont les alliées du puritanisme et les ennemis de la liberté. Avec l’assurance de celles et de ceux qui savent et peuvent, il s’agit d’utiliser la sacrosainte défense de la liberté pour anesthésier le débat en le situant sur le registre moral et non politique. Afin de discréditer celles et ceux qui déchiffrent ces violences comme l’expression et le moyen d’un système de domination, la feinte habile – quoique éculée – est d’en faire la garantie d’une société pluraliste et vi(v)able.

    La société promue par cette tribune est celle du dressage à la soumission, au contrôle du corps des femmes par les hommes. La fin n’est pas la liberté, qu’elle soit d’expression, de création, ou d’action, mais la perpétuation d’un ordre où le désir et le plaisir n’ont de sens que dans le petit cadre binaire où les hommes séduisent les femmes qui n’ont d’autres choix que de consentir ou de décliner avec grâce, humilité et légèreté, même si la « proposition sexuelle » les importune.

    Nous connaissons cette société car c’est celle où nous vivons et dans laquelle tous les ans des conjoints ou ex-conjoints tuent plus de 100 femmes, font subir des violences physiques et sexuelles à 225 000 femmes. Cette société est celle des conditions d’impossibilité de la liberté dans la mesure où les individus sont enfermés dans des rôles caricaturaux et sclérosés dans des couples dominant/dominée, actif/passive, sujet/objet.

    Il est révélateur que, dans cette tribune, la liberté et l’égalité soient posées comme contradictoires alors que l’égalité est la condition de la liberté. Pour être libre, il faut être un sujet égal, émancipé de la maîtrise par un plus fort ou un plus légitime que soi. Nous serons tou.te.s libres sexuellement quand nous serons tou.te.s des individu.e.s sujets de désir et de plaisir à part entière. Pour cela, il faut penser et construire une société où les individu.e.s ne sont pas assigné.e.s à une authenticité du fait de leurs identifications à des identités de groupe, qu’elles soient associées à un sexe, à une religion, à une culture plus ou moins racialisée, à une classe sociale…

    L’horizon d’émancipation est de s’imaginer et d’imaginer les autres comme un.e semblable. Dans cette liberté de non-domination, en écho à l’argument de Condorcet pour le droit de vote des femmes, ou aucun individu n’a de véritables droits, ou tous ont les mêmes.

    #Sexisme #Me_too #Féminisme

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    La société promue par cette tribune est celle du dressage à la soumission, au contrôle du corps des femmes par les hommes. La fin n’est pas la liberté, qu’elle soit d’expression, de création, ou d’action, mais la perpétuation d’un ordre où le désir et le plaisir n’ont de sens que dans le petit cadre binaire où les hommes séduisent les femmes qui n’ont d’autres choix que de consentir ou de décliner avec grâce, humilité et légèreté, même si la « proposition sexuelle » les importune.

    #MeToo #feminisme #education

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    La société promue par cette tribune est celle du dressage à la soumission, au contrôle du corps des femmes par les hommes. La fin n’est pas la liberté, qu’elle soit d’expression, de création, ou d’action, mais la perpétuation d’un ordre où le désir et le plaisir n’ont de sens que dans le petit cadre binaire où les hommes séduisent les femmes qui n’ont d’autres choix que de consentir ou de décliner avec grâce, humilité et légèreté, même si la « proposition sexuelle » les importune.

    Nous connaissons cette société car c’est celle où nous vivons et dans laquelle tous les ans des conjoints ou ex-conjoints tuent plus de 100 femmes, font subir des violences physiques et sexuelles à 225 000 femmes. Cette société est celle des conditions d’impossibilité de la liberté dans la mesure où les individus sont enfermés dans des rôles caricaturaux et sclérosés dans des couples dominant/dominée, actif/passive, sujet/objet.