Effectivement l’article de l’Humanité est beaucoup plus précis. Ils sont allés sur place, eux.
▻https://humanite.fr/violences-faites-aux-femmes-0-h-56-je-lai-vu-jeter-sa-femme-par-la-fenetre-
À l’indignation s’ajoute le sentiment d’impuissance : d’après les témoins, une violente dispute a précédé la défenestration et pendant quarante-cinq minutes les habitants ont entendu les appels à l’aide de Mariama, sans pouvoir agir. Certains auraient même essayé de forcer la porte blindée de l’appartement, en vain.
Cette histoire me bouleverse et elle est à la croisée de tant de choses : le problème de l’immigration et des visas étant donnée que la jeune femme a obtenu un visa pour rejoindre son mari mais pas pour sa fille qui n’avait pourtant qu’un an.
Les violences conjugales évidemment et les meurtres des femmes par leur conjoint qui pense avoir droit de vie ou de mort sur elles.
Le travail harassant des femmes noires pauvres, femmes de chambres qui se tuent à la tâche et passent leur temps dans les transports en commun. Je n’ose même pas imaginer la réalité de sa vie quotidienne, elle, arrivée de Guinée depuis si peu de temps.
Le fait que sa situation était aggravée par son statut. Je ne sais pas quel type de papiers elle avait mais forcément liés à son statut d’épouse. Dans ce cas, il est toujours difficile de prévoir quelles seront les conséquences sur sa situation administrative. Et l’article de l’Humanité me semble bien sûr de lui en sous-entendant qu’elle ne risquait rien de ce côté.
Les cités des quartiers populaires où la police met 1h pour arriver quand elle est appelée pour protéger une femme et où un corps peut rester 10h de suite sur le trottoir à la vue de tout le monde, adultes et enfants sans aucun respect pour la personne morte, noire et pauvre (ce qui a dû jouer sur les priorités des pompes funèbres).
On entendait la dame appeler au secours. Les gens se sont mis à la fenêtre et interpellaient le monsieur, lui demandaient d’arrêter. À 0 h 56, je l’ai vu jeter sa femme par la fenêtre. Il l’a attrapée par les jambes et l’a balancée. Elle a crié au secours, a essayé de se retenir au rebord, mais il avait plu ce soir-là, ça glissait… C’était impossible… » Mehdi Abbaz est le premier à joindre les pompiers qui l’envoient vérifier la mort. « Il n’y avait pas de doute possible. » Il demande à un voisin de lui jeter un drap, avec lequel il recouvre le corps de Mariama. D’après Mehdi Abbaz, les policiers seraient arrivés sur place vingt minutes plus tard, soit quarante-cinq minutes à une heure après avoir été appelés.
Par contre, contrairement à ce qui est dit dans un autre article de l’Humanité le mariage de Mariama n’était pas un mariage forcé. Ce n’est pas parce que les deux se connaissaient peu que c’est un mariage forcé, il étaient cousins éloignés. Dire cela a la fâcheuse tendance de renvoyer la situation à quelque chose d’étranger à la société française qui serait les mariages forcés, phénomène plus « exotique », qui ne concernerait que des noires et des arabes.
« Ce n’était pas un mariage arrangé, il voulait d’elle depuis très longtemps, explique un cousin de Mariama. Mais ce n’était pas un mariage d’amour, ils s’étaient vus deux ou trois fois avant de se marier. » De leur union, une petite fille, Oumou, naît il y a deux ans.
Mon ami qui est Guinéen a su par sa sœur au pays que l’affaire fait grand bruit là-bas et que des femmes ont manifesté.