Catherine Deneuve, #MeToo et les « baisers volés »

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  • Catherine Deneuve, #MeToo et les « baisers volés » | Mediapart
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    C’est toujours bien de voir ce qui se dit depuis "ailleurs" sur nos querelles franco-françaises.

    New York, de notre correspondant.– « Catherine Deneuve et d’autres dénoncent le mouvement #MeToo ». Le titre du New York Times sur la tribune de cent femmes défendant dans Le Monde une « liberté d’importuner » est simple, factuel et juste. Au prétexte de défendre la « drague insistante » ou la « galanterie », ce texte est bien une dénonciation, on a envie d’ajouter une réaction, au sens propre du terme, aux millions de #MeToo et de #balancetonporc qui ont submergé les réseaux sociaux, en France y compris, depuis l’affaire Weinstein.

    Et pourtant ! Vu des États-Unis justement, le cri d’effroi des auteures du Monde (pas sûr qu’elles goûteront la féminisation de ce mot) semble incroyablement décalé. Il caricature purement et simplement un mouvement immense. À la rescousse, si l’on comprend bien, d’une sorte de conception bleu, blanc, rouge de la séduction, il est surtout la manifestation de cette tendance hexagonale à transformer systématiquement tout débat sur les violences sexuelles en défense paniquée d’on ne sait quelle identité française menacée

    Au-delà de l’énorme travail accompli par les rédactions du New York Times et du New Yorker dans l’affaire Weinstein, le moment #MeToo se caractérise aussi par des enquêtes de qualité des grands médias américains qui s’intéressent certes aux violences sexuelles à Hollywood et dans la Silicon Valley, mais aussi au harcèlement dans le monde du travail, dans les usines, chez les employées de maison, et – si, si – donnent la parole aux hommes.

    Quand une affabulatrice missionnée par une officine d’extrême droite s’est présentée à une enquêtrice du Washington Post pour dénoncer le prétendu viol par un politique, elle a vite été démasquée – la séance, filmée, où la journaliste Stephanie McCrummen confond cette dame est un modèle de précision et de déontologie journalistique.

    Pour l’instant, sauf inattention de ma part, les cas de noms jetés en pâture trop vite sont ultra minoritaires. La grande injustice faite aux hommes n’est qu’imaginaire. Et contrairement aux idées reçues, les arguments moraux ou « puritains » qui pourraient dénoter une forme de « panique sexuelle » sont loin d’être dominants.

    Sur le site du magazine New Yorker, la journaliste Lauren Collins, qui vit à Paris, critique le texte, ses « arguments rebattus », les nombreuses confusions qu’il engendre, ses contradictions, la façon dont cette tribune minimise les violences sexuelles. Mais surtout, elle s’interroge : « Pourquoi Catherine Deneuve et d’autres célèbres femmes françaises dénoncent-elles #MeToo ? ».

    La réponse, dit-elle, est socioéconomique. « Ces femmes, écrit-elle, sont pour la plupart bien que pas exclusivement, blanches et issues des professions libérales et artistiques : curatrices, artistes, professeures, psychanalystes, docteurs, chanteuses. Il n’y a pas parmi elles de femmes de ménage ou de conductrices de bus. » L’explication est aussi générationnelle : elles sont plus âgées et ont vécu, dans leur vie et leur corps, la libération sexuelle, comme un « événement merveilleux ». Elles s’érigeraient ainsi en gardiennes d’une sorte de trésor à conserver. « Je me demande, dit-elle, si nous qui sommes nées plus tard ou avons choisi d’autres batailles, ne sous-estimons pas la primauté de la libération sexuelle dans la vision du monde qu’ont les générations précédentes. »

    Cette théorie d’un « exceptionnalisme français de la séduction », Joan Scott lui donne un nom : le « républicanisme aristocratique », selon lequel le « consentement amoureux implique la soumission à son supérieur dans l’intérêt de l’harmonie nationale ».

    Comme si « les plaisirs asymétriques de la séduction » étaient une composante de l’identité nationale et républicaine française. « En France, il y a les trois G : galanterie, grivoiserie, goujaterie, a dit l’actrice Isabelle Adjani juste après l’affaire Weinstein. Glisser de l’une à l’autre jusqu’à la violence en prétextant le jeu de la séduction est une des armes de l’arsenal de défense des prédateurs et des harceleurs. De ceux qui prétendent que ces femmes ne sont pas si innocentes, car elles-mêmes se prêtent à ce jeu qui fait partie de notre culture. » Dans ce cadre, poser sereinement la question du consentement peut paraître compliqué. C’est pourtant la clé pour détoxifier les rapports sexuels de la domination et de la contrainte.

    Y compris en France, où, malgré la « galanterie » et l’« art de la séduction », une femme meurt tous les trois jours des violences de son conjoint.

    #sexisme #meetoo #féminisme

    • Archivage de la contribution de Brigitte Bardot :

      « Concernant les actrices, et pas les femmes en général, c’est, dans la grande majorité des cas, hypocrite, ridicule, sans intérêt. Cela prend la place de thèmes importants qui pourraient être discutés. Moi, je n’ai jamais été victime d’un harcèlement sexuel. Et je trouvais charmant qu’on me dise que j’étais belle ou que j’avais un joli petit cul. Ce genre de compliment est agréable. Or il y a beaucoup d’actrices qui font les allumeuses avec les producteurs afin de décrocher un rôle. Ensuite, pour qu’on parle d’elles, elles viennent raconter qu’elles ont été harcelées… En réalité, plutôt que de leur profiter, cela leur nuit. »

      #femmes_de_droite