De l’#automatisation des #inégalités | InternetActu.net
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Elle souligne aussi combien cette histoire de l’assistance publique est intimement liée, surtout aux Etats-Unis, à des vagues régulières de critiques contre l’aide sociale. Partout, l’enjeu a été de mettre en place des règles pour limiter et contrôler le nombre de bénéficiaires des aides sociales, privées comme publiques. Une histoire qui s’intrique à celle des représentations de la #pauvreté, de son coût, de la fraude, de la dénonciation de l’inefficacité des aides… Les « hospices numériques » (digital poorhouse), c’est-à-dire les #systèmes automatisés de contrôle des aides que reçoivent les plus pauvres, naissent dès les années 70, avec l’informatique elle-même, rappelle la chercheuse. La recherche d’outils neutres pour évaluer les dépenses publiques pour ces bénéficiaires a surtout consisté dans le développement d’outils de surveillance des récipiendaires de l’aide publique. Des programmes de détection des fraudes, des bases de données de bénéficiaires ont été créées et reliées pour tracer les dépenses et les comportements de leurs bénéficiaires dans de multiples programmes sociaux. « Le conflit entre le développement des droits pour les bénéficiaires de l’aide sociale et le faible soutien aux programmes d’assistance publique a été résolu par le développement d’outils technologiques punitifs ». Alors que le droit développait l’aide publique, la technologie était utilisée pour réduire le nombre de leurs allocataires ! Certains programmes d’aides multipliant les situations de non-conformité et les sanctions pour un retard à un rendez-vous, ou pour ne pas avoir consulté un médecin prescrit… Pour Virginia Eubanks, ces systèmes automatisés sont une continuité et une expansion des systèmes de gestion des pauvres punitifs et moralistes, des hospices de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle que pointait le travail de Michel Foucault. « Si ces systèmes sont présentés pour rationaliser et gérer les bénéficiaires, leur but premier reste et demeure de profiler, surveiller et punir les pauvres ».