@rastapopoulos : effectivement il peut y avoir des scops très hiérarchiques donc il faut aussi une organisation qui permette une vraie prise de décision participative.
J’apprécie le modèle de la sociocratie car il propose des outils délibérément destinés à minimiser les écueils connus des expériences démocratiques. Ainsi les élections sans candidat et la prise de décision par consentement cherchent à minimiser respectivement le « carriérisme politicien » (en considérant que tout le monde est candidat à tout, et en évitant la propagande des campagnes électorales), et la surreprésentation des « grandes gueules », des dominants (sexisme ou statut social). Tout le monde doit s’exprimer, et tout le monde surtout doit s’ECOUTER, ce qui est un exercice particulièrement difficile pour les dominants, mais ça s’apprend.
@archiloque : oui on peut avoir cette impression en effet, j’avoue. Mais selon moi pour le moment cela reste le moins pire des systèmes que je connaisse en matière de démocratie participative.
Il y a un apprentissage très fort à faire, ça ne se décrète pas en un jour :
1- les participants doivent savoir s’écouter, maîtriser la communication sans jugement (donc rester factuel), gérer leurs émotions et être patients (vivre un désaccord en attendant sagement son tour de parole...), rester bienveillants (d’où le côté bisounours).
Les cacas nerveux n’étant par définition pas recevables (une objection doit répondre à un cahier des charges quasi « professionnel »), il en résulte que normalement celui qui formule une objection n’est pas mal reçu, il contribue à améliorer le choix final.
2- chaque cercle doit avoir un « facilitateur » compétent, c’est à dire un modérateur complètement neutre qui joue vraiment le rôle d’arbitre. C’est purement technique, il ne doit pas quasiment pas écouter le fond de la discussion (pour ne pas être influencé par son parti pris), mais la forme, pour s’assurer que les règles sont parfaitement respecter (écoute, validité des objections, temps de parole, respect total de ceux qui s’expriment, etc.. empêcher les grandes gueules/dominants de nuire, de prendre l’ascendant sur les autres et fausser les débats). Un peu comme un arbitre de foot, ou un magistrat qui doit appliquer le droit au delà de ses convictions personnelles..
Oui, c’est sans doute utopique, mais vu l’état du monde, vu ce qu’on voit en système autocratique (entreprises) ou en démocratie représentative (Vè République Française au hasard..), ça vaut le coup d’essayer je trouve..