Faussement accusé d’antisémitisme - AURDIP

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      (...) Donc, quand Lucien Wolf — journaliste renommé et membre dirigeant du Conjoint Foreign Committee of British Jews [Comité conjoint des Juifs britanniques] — fut confronté aux efforts de Chaim Weizmann pour obtenir ce qui devait être connu comme la Déclaration de Balfour, il écrivit à James de Rothschild une lettre pleine d’inquiétude, le 31 août 1916 :

      « Cher Mr James de Rothschild
      À la fin de notre réunion avec le Dr Weizmann le 17 courant, vous m’avez demandé de vous écrire une lettre définissant mon point de vue.

      ....

      J’ai réfléchi très attentivement aux différentes propositions que m’a exposées le Dr Weizmann, et, avec la meilleure volonté du monde, je crains de devoir dire qu’il y des différences de principe et de méthode vitales et irréconciliables entre nous.

      La question de principe est soulevée par l’affirmation par le Dr Weizmann d’une nationalité juive. Cette affirmation doit être lue à la lumière de l’essai faisant autorité récemment publié par Mr Sacher sur ‘Zionism and the Jewish future’ (‘Le sionisme et l’avenir juif’), et plus particulièrement à celle des essais écrits par le Dr Weizmann lui-même et par le Dr Gaster. Je comprends de ces essais que les sionistes ne proposent pas simplement de former et d’établir une nationalité juive en Palestine, mais qu’ils affirment que tous les Juifs forment en ce moment même une nationalité séparée, dont ils ont été dépossédés, et pour laquelle il est nécessaire de trouver un centre politique organique, parce qu’ils sont et doivent toujours être des étrangers dans les pays où ils habitent actuellement (Weizmann, p. 6), et, plus particulièrement, parce que c’est « un aveuglement absolu » de croire qu’un Juif peut être à la fois « anglais par la nationalité et juif par la foi » (Gaster, p. 92-93).

      J’ai passé la plus grande partie de ma vie à combattre ces mêmes doctrines quand elles m’étaient présentées sous la forme d’un antisémitisme, et je ne peux les considérer que comme encore plus dangereuses quand elles m’arrivent sous l’apparence du sionisme. Elles constituent une capitulation devant nos ennemis, capitulation qui n’a aucune justification dans l’histoire, l’ethnologie, ou les faits de la vie quotidienne, et si elles étaient admises par le peuple juif comme un tout, le résultat en serait seulement que la terrible situation de nos coreligionnaires en Russie et en Roumanie deviendrait le lot commun des Juifs du monde entier [2]. » (...)