L’urgence c’est lutter contre les inégalités scolaires

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  • « L’urgence c’est lutter contre les inégalités scolaires » (Jean-Yves Rochex, CaféPédagogique.net)
    http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/2012/133_23.aspx

    Des dotations inégalitaires
    […] La dotation en moyens budgétaires et humains de toutes les écoles et établissements devrait, selon ce principe, être différenciée et varier de manière progressive en fonction des caractéristiques sociales et culturelles des populations qui y sont accueillies, selon des critères élaborés et mis en œuvre de manière transparente et démocratique. […]
    Il s’agit au contraire de mettre en œuvre un plan d’urgence et d’ampleur (une sorte de « plan Marshall » éducatif) au service de la réussite de tous dans les écoles et établissements les plus fragilisés. […]
    Réconcilier pédagogie active et explicite
    […] C’est dire, qu’au-delà des moyens indispensables, il n’y aura pas de réelle démocratisation sans examen critique rigoureux des modes d’élaboration, de définition et de transmission de la culture scolaire. […] Il faut œuvrer à concilier les acquis des pédagogies visant à ce que les élèves soient en activité intellectuelle et les exigences des pédagogies explicites et structurées, pour ne pas laisser à la charge des familles ou du hors l’école la construction de ce qui est nécessaire pour apprendre et réussir à l’école. […]
    Un toilettage conceptuel
    Plus largement, c’est le chantier de ce que doit être la culture scolaire qui doit être réouvert, bien au-delà du débat sur le socle commun et des modalités calamiteuses de sa mise en œuvre, pour faire que la culture scolaire et ses modes de définition, de découpage et de transmission soient culturellement plus pertinents et socialement moins inégalitaires pour les milieux populaires. […] Ce qui requiert non seulement de faire toute leur place aux « humanités techniques », mais également à la composante opératoire, productrice et fabricatrice de toute œuvre, de tout savoir et de toute culture.
    […]
    Pour conclure, précisons que tout ce qui précède serait vain sans une politique de défense d’un service public d’éducation, contre les logiques de concurrence et de ségrégation sociale entre boutiques de luxe et officines de pauvres. D’où la nécessité d’une politique inventive et offensive de redéfinition et de régulation de la carte scolaire qui ne pèse pas sur les seuls acteurs locaux, qui sache mettre en actes les principes d’unité du service public, de solidarité et de collaboration entre établissements, et les imposer à l’enseignement privé aussi bien qu’à l’enseignement public.

    #éducation #réformes #institution