Avec les « Fake News Awards », Donald Trump vise une nouvelle fois la presse

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  • Avec les « #Fake_News_Awards », Donald Trump vise une nouvelle fois la presse
    http://www.lemonde.fr/donald-trump/article/2018/01/18/avec-les-fake-news-awards-donald-trump-cible-une-nouvelle-fois-la-presse_524

    Le président des Etats-Unis a tenu parole. Mercredi 17 janvier, Donald Trump a dévoilé via un lien sur son compte Twitter les noms promis depuis deux semaines des médias qu’il déteste le plus, gratifiés de « prix » de « l’information bidon ». Sans surprise, le New York Times, la chaîne d’information continue CNN et le Washington Post, régulièrement pris à partie par l’occupant du bureau Ovale, prennent une bonne place dans une liste aux allures de tract de campagne publiée sur le site du Parti républicain. Le premier prix de ce classement infamant est d’ailleurs attribué non pas à un journaliste mais à un chroniqueur, le Prix Nobel d’économie #Paul_Krugman, contempteur infatigable du président dans les colonnes du quotidien new-yorkais.
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    John McCain, qui lutte contre une tumeur au cerveau, a publié dans le Washington Post une tribune dans laquelle il a invité le président à mettre un terme à ses attaques. « L’expression “#fake_news ” à laquelle le président américain a donné une légitimité, est utilisée par des autocrates pour réduire au silence des journalistes », a déploré M. McCain.

    S’exprimant au Sénat, Jeff Flake a abondé dans ce sens, notant que le président syrien, Bachar Al-Assad, son homologue philippin, Rodrigo Duterte, et le président vénézuélien, Nicolas Maduro, y avaient tous eu recours au cours des derniers mois pour écarter les critiques, tout comme les autorités birmanes ou de Singapour. Le sénateur a rappelé que l’expression d’« ennemi du peuple » avait été utilisée par Staline pour stigmatiser ses opposants. « Le fait qu’un président américain puisse s’adonner à un tel spectacle défie l’entendement, mais voilà où nous en sommes, a regretté Jeff Flake, un président américain qui ne supporte pas les critiques et qui doit toujours trouver quelqu’un d’autre à blâmer, trace une voie très dangereuse. »