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  • « Comme tous les pouvoirs coloniaux, Israël ne veut pas d’une société éduquée »
    Rami Abou Jamous > 19 avril 2024 > Orient XXI
    https://orientxxi.info/dossiers-et-series/comme-tous-les-pouvoirs-coloniaux-israel-ne-veut-pas-d-une-societe-eduqu

    Mercredi 17 avril 2024.

    C’est officiel : pour la première fois, il n’y aura pas d’examen du baccalauréat à Gaza cette année, a annoncé le ministère de l’éducation à Ramallah. Il faut savoir que même après la prise du pouvoir par le Hamas dans la bande de Gaza en 2007, les examens sont restés unifiés dans tous les territoires palestiniens, en Cisjordanie et à Gaza. C’est important pour la Palestine et pour les Palestiniens que malgré, la division entre Gaza et la Cisjordanie, et entre le Fatah et le Hamas, nous ayons la même éducation. Mais aujourd’hui, on ne voit pas comment on pourrait tenir des examens dans la bande de Gaza, avec le nord presque entièrement rasé et la moitié des Gazaouis déplacés au sud sous des tentes de fortune.

    De toute façon, la plupart des écoles et des universités ont été entièrement ou partiellement détruites. On avait sept universités à Gaza, sans compter les instituts d’enseignement professionnel postbac. L’université de Palestine vient de publier un communiqué interne avertissant les professeurs et les employés qu’elle ne pouvait plus payer leurs salaires, et qu’ils étaient libres de chercher du travail ailleurs. Une façon de déclarer que l’Université est en faillite. Il s’agit d’une université privée, la plus récente de la bande de Gaza. Fondée en 2007, elle accueillait des milliers d’étudiants et proposait de nombreux cursus : ingénierie, architecture, médecine, etc. (...)

  • « Je regarde les visages, et je vois que les gens ont vieilli » - Rami Abou Jamous
    https://orientxxi.info/dossiers-et-series/je-regarde-les-visages-et-je-vois-que-les-gens-ont-vieilli,7242

    Après la mort des six martyrs de l’ONG World Central Kitchen et la résolution de l’ONU exigeant un cessez-le-feu jusqu’à la fin du ramadan, les Israéliens avaient promis d’augmenter le nombre de camions qui entrent par le nord de la bande de Gaza. Apparemment, des livraisons sont effectivement arrivées au nord et à Gaza-ville, mais cela restait trop peu. Mes amis qui sont toujours là-bas me disent qu’ils ont vu réapparaître des choses dont ils avaient oublié l’existence, des légumes, de la viande. Mais tout est à des prix prohibitifs. Le kilo de tomates est à 120 shekels (30 euros), le kilo de pommes de terre à 100 shekels (25 euros). Les gens les voient, mais ils ne peuvent pas les acheter

    • « C’est une guerre de non-vie. Si elle se termine, une nouvelle va commencer, parce qu’il n’y a plus rien pour vivre. Pas d’électricité, pas de jardins d’enfants, pas d’écoles, pas d’université. Il n’y a plus rien dans la bande de Gaza. Surtout dans la ville de Gaza et dans le nord. Et c’est ça, la vraie guerre. C’est d’être obligé de faire vivre ta famille dans un endroit vide, désert, où il n’y a rien du tout. Et après, on te dit que si quelqu’un veut émigrer ou partir, c’est une démarche volontaire. Mais ce qui me fait peut-être le plus de peine, c’est qu’il y a des Palestiniens qui profitent de cette situation, au détriment de leurs frères palestiniens. »

  • Témoignage d’un travailleur gazaoui détenu et torturé en Israël
    Rami Abou Jamous > 10 avril 2024 > Orient XXI
    https://orientxxi.info/dossiers-et-series/temoignage-d-un-travailleur-gazaoui-detenu-et-torture-en-israel,7227

    Ce mardi matin, il y avait une nouvelle tête parmi les voisins qui venaient aux nouvelles un jeune homme d’une trentaine d’années. Il venait d’être libéré par les Israéliens. Appelons-le Mohamed, car il ne souhaite pas être identifié. Il fait partie des quelque 16 000 Gazaouis qui étaient autorisés à travailler en Israël avant les événements du 7 octobre.

    Il m’a raconté son histoire. Quand il parlait, il s’arrêtait parfois pendant quelques secondes, les larmes aux yeux. Quand j’ai regardé ses mains, il avait aux poignets des cicatrices qui saignaient. Il m’a dit : « Ils serraient leurs menottes en plastique jusqu’à ce que le sang coule. » Il avait les mêmes cicatrices aux chevilles.

    Mohamed veut que l’on écoute son histoire. La voici, dans ses propres mots. (...)

  • « Mon beau-père a quitté cette vie pour ne plus souffrir de l’humiliation »
    Orient XX| > Rami Abou Jamous > 1er avril 2024
    https://orientxxi.info/dossiers-et-series/mon-beau-pere-a-quitte-cette-vie-pour-ne-plus-souffrir-de-l-humiliation,

    Tableau de l’artiste syrien Raed Qatanani.

    Dimanche 31 mars 2024.

    Aujourd’hui j’ai une mauvaise nouvelle à annoncer. Le père de mon épouse Sabah est décédé. Il est parti reposer en paix parce qu’il n’a pas résisté aux conditions de vie depuis son déplacement forcé à Rafah. Il s’appelait Souleimane, il avait 76 ans. Il était né en 1948, l’année de la Nakba. Et il est mort l’année de la deuxième Nakba, qui est en cours.

    Sa vie est un résumé de l’histoire contemporaine de Gaza. Il a connu la domination égyptienne puis israélienne, la première intifada en 1987, l’arrivée de l’Autorité palestinienne (AP) et de Yasser Arafat en 1994 après les accords d’Oslo, la deuxième Intifada en 2000, la prise du pouvoir par le Hamas en 2007, les différentes offensives de l’armée israélienne et finalement l’exode vers le sud de la bande, suite auquel il survivait sous une tente. (...)

  • #Liban. Sur les #traces des #disparus de la #guerre_civile

    Comment filmer la #disparition ? Traduire par l’image ce qui n’est plus ? C’est un travail de #remémoration contre l’#amnésie_officielle et collective, et donc un travail pour l’histoire, que propose l’équipe du film The Soil and the Sea (« La terre et la mer »), qui sillonne le Liban sur les traces des #charniers de la guerre civile.

    Image trouble, son étranglé, vagues menaçantes… The Soil and the Sea (« La terre et la mer ») commence littéralement à contre-courant, la caméra submergée dans une lutte contre les vagues, dont nous tire la voix de l’écrivain libanais Elias Khoury lisant en arabe son poème « La mer blanche ». Ce sauvetage n’est pourtant qu’une illusion : c’est bien une noyade longue d’un peu plus d’une heure qui commence avec le film réalisé par Daniele Rugo, véritable plongée cinématographique dans la violence de la guerre civile libanaise.

    Partant de la côte beyrouthine, le film nous fait entrer au Liban par le charnier méditerranéen qui le borde, cette mer dans laquelle la guerre a souvent dégurgité ses #cadavres. The Soil and the Sea interroge les disparitions, exhume les histoires des #victimes et de leurs familles, creuse les bas-fonds de près de quinze années de #guerre_civile.

    Un pays amnésique et imprégné de #violence

    Au Liban, 17 415 personnes auraient disparu de 1975 à 1990, pendant la guerre civile qui a opposé de très nombreuses factions locales et internationales, mais dont les victimes ont été en majorité libanaises, palestiniennes et syriennes. Ce chiffre est tiré de la recherche constituée par le Lebanon Memory Archive, un projet piloté par l’équipe du film qui met en lumière cinq sites libanais abritant des #fosses_communes datant de la guerre1. Massacres délibérés, emprisonnements, torture, enlèvements, assassinats arbitraires ou ciblés, des lieux tels que #Damour, #Chatila, #Beit_Mery, #Aita_Al-Foukhar ou #Tripoli, sont emblématiques de toutes les facettes de la violence devenue routinière dans le Liban des années 1980. Leurs noms seuls suffisent à réveiller le souvenir d’une opération militaire, d’une prison ou d’une hécatombe dont les histoires sont tues dans un pays qui s’est remis de la guerre civile en instaurant un fragile statu quo.

    Afin de saisir la force de The Soil and the Sea, il faut comprendre la portée politique du simple geste de prise de parole proposé par le film. Dans les années 1990, la principale barrière mise en place pour éviter de retomber dans les méandres d’un affrontement civil a été le #silence. Aucune #politique_mémorielle n’a été mise en place à l’échelle du pays, les programmes scolaires s’arrêtent notoirement à la veille de la guerre civile, et la guerre est un arrière-plan anecdotique dans les conversations des Libanais·es. Des organisations de la société civile plaident pourtant depuis longtemps en défense des familles des personnes disparu·es, et une loi de 2018 promettait même d’éclaircir leur sort, mais le silence reste de mise pour la majorité de la société libanaise. La faute en revient surtout à l’absence de politiques publiques et d’institutions dédiées : il n’existe pas au Liban d’histoire « objective » de la guerre, scientifiquement constituée, et admise par l’État et la population. The Soil and the Sea donne un exemple saisissant de cette #amnésie_collective avec l’anecdote d’une mère qui pose une plaque et plante un olivier en mémoire de son fils Maher, disparu devant la faculté des sciences dans la banlieue sud de la capitale. Alors que cette faculté relève du seul établissement supérieur public du pays - l’Université libanaise -, les étudiant·es et les professeur·es rencontré·es par la mère de Maher sont effaré·es d’apprendre qu’une fosse commune « de trente mètres de long » a été enfouie sous les dalles de leur campus à la suite d’une bataille entre des factions libanaises et l’armée israélienne pénétrant dans Beyrouth en 1982.

    Pour recomposer l’histoire d’un pays amnésique, The Soil and the Sea choisit d’enchaîner les #témoignages, comme celui de la mère de Maher. Les #récits sont racontés en « voix off », superposés à des images montrant les lieux banals, gris, bétonnés, où les Libanais·es foulent souvent sans s’en douter - ou sans y penser - les corps de centaines de leurs semblables. Les voix des proches ou des survivant·es qui témoignent sont anonymes. Seuls ces lieux du quotidien incarnent la violence. Le film offre l’image d’un Liban pâle et quasi désert, où l’immobilier aussi bien que la végétation ont recouvert les plaies mal cicatrisées de la guerre. Des silhouettes lointaines parcourent ruines antiques et bâtiments modernes, gravats et pousses verdoyantes, mais on ne verra jamais les visages des voix qui racontent, par-dessus des plans savamment composés, les disparitions des proches, l’angoisse des familles, parfois de précieuses retrouvailles, plus souvent des vies passées dans l’errance et la nostalgie. Filmant le présent pour illustrer les récits du passé, The Soil and the Sea met au défi l’expérience libanaise contemporaine en montrant des lieux imprégnés jusque dans leurs fondations par une violence rarement nommée, qui prend enfin corps à l’écran dans les récits des familles laissées pour compte. Le travail de mise en scène du témoignage oral est aussi soigné du point de vue de l’image que du son, les mots crus des proches étant délicatement accompagnés par les arrangements légers et angoissants de Yara Asmar au synthétiseur.

    Géographie de l’oubli

    Faut-il déterrer les cadavres ? Serait-ce rendre justice aux familles que de retourner aujourd’hui la terre, et risquer ainsi de raviver les blessures d’un pays jamais guéri de la violence ? Ces questions, posées par un survivant du massacre commis par les milices palestiniennes à Damour en 1976, reçoivent plus tard une réponse indirecte de la part de la mère de Maher : « S’ils exhument des restes, où est-ce que je les mettrais ? » Juxtaposant des témoignages qui se font écho, The Soil and the Sea devient un jeu de questions et réponses qui exprime le paradoxe de l’#amnésie libanaise. Aux dépens de nombreuses victimes et de leurs familles, l’oubli a été un geste d’amnistie qui a permis à la société libanaise de se reconstruire, d’élever des banques et de déployer des champs sur une terre ravagée par le conflit. Beaucoup de victimes ont aussi été acteur·rices de la violence, à commencer par Maher, mort au service d’une milice, dont le récit de la disparition entame et conclut le film. En exhumant leurs corps, on risquerait de raviver des colères enfouies avec eux. Au lieu de prendre un tel risque, et outre l’impossibilité matérielle et politique d’une telle entreprise, le documentaire et le projet de recherche auquel il s’adosse se contentent de recueillir des #souvenirs sans les commenter autrement que par des images du quotidien, familières à tous·tes les Libanais·es.

    L’absence de protagonistes à l’écran, le choix de filmer les lieux représentés à des moments où ils sont inhabituellement déserts, illustrent d’abord la #disparition, thème principal de l’œuvre. Nous, spectateurs et spectatrices, sommes invité·es dans ces espaces comme dans des arènes cinématographiques qui réverbèrent les récits de la violence et abattent le quatrième mur, nous mettant au centre d’un récit oral, musical et visuel. Nous qui foulons le sol libanais, nous qui partageons sa mer et contemplons ses espaces, sommes responsables de constater la violence gravée en eux, nous dit le film. Si on ne peut résoudre les disparitions sans raviver la violence qui les a causées, si on ne peut déterrer les cadavres sans risquer d’exhumer la guerre qui les a tués, on peut au moins admettre l’amnésie, s’en reconnaître responsable, et apaiser par des #actes_mémoriels la violence fantôme qui hante le Liban.

    The Soil and the Sea apporte sa pierre à l’édifice mémoriel par la constitution d’une #géographie qui relève un à un des #lieux de l’oubli libanais. Les récits qui permettent l’enquête ne sont jamais exhaustifs. Ils permettent d’incarner cette géographie, lui donnant le relief et la profondeur qui manquent aux images du quotidien libanais contemporain. Par des procédés fins et dépouillés, le film de #Daniele_Rugo nomme l’innommable, montre ce qui ne peut être montré, et parvient ainsi à nous remémorer notre #oubli.

    https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/liban-sur-les-traces-des-disparus-de-la-guerre-civile,7167
    #film #documentaire #film_documentaire

  • « Voilà une autre résolution de l’ONU qui va finir dans un tiroir »
    Orient XXI > 27 mars 2024 - Rami Abou Jamous
    https://orientxxi.info/dossiers-et-series/voila-une-autre-resolution-de-l-onu-qui-va-finir-dans-un-tiroir,7180

    Mardi 26 mars 2024.

    Ce matin, comme tous les jours, je suis sorti chercher de l’eau et de la nourriture. J’ai acheté un jerrycan d’eau « normale », c’est-à-dire un peu salée, à 4 shekels (soit 1 euro) le jerrycan de 20 litres, qui est en réalité toujours rempli à 18 litres. L’eau « potable » — qui est en fait de l’eau non salée mais dont on n’est pas sûr qu’elle soit vraiment potable — coûte plus cher, et l’eau minérale, importée d’Egypte, est à 4 shekels la bouteille, soit le prix d’un jerrycan. Des dizaines, peut-être des centaines de personnes faisaient la queue comme moi devant ces camions-citernes qui stationnent devant les mosquées, les écoles de l’Unwra, les locaux des associations.

    Mêmes queues devant la boulangerie, où j’ai acheté un sac de deux kilos de pain à 15 shekels. Cela coûtait 2 shekels (50 centimes) avant l’invasion israélienne. Les boulangeries continuent à fonctionner avec l’aide humanitaire, mais la farine n’arrive pas en assez grande quantité. Il faut attendre longtemps. Souvent, quand je ne suis pas avec mes enfants, des jeunes me laissent passer dans la queue, parce que j’ai déjà des cheveux blancs. Même si on a vu des gens désespérés dans le nord attaquer des convois d’aide humanitaire, en général, la société conserve ses valeurs de respect et de solidarité.

    Comme tous les jours aussi, j’ai vu dans ces files d’attente les mêmes personnes, la même fatigue, les mêmes visages, les mêmes regards. Rien n’a changé. Et ça m’a rappelé les images de 1948. Comme à l’époque de la première Nakba, on voit des tentes partout dans les rues, les gens habitent dans des camps de réfugiés. On est en train de nous mettre tous dans c’est ces camps, et à la fin les Israéliens vont bombarder Rafah ou l’envahir. Et aujourd’hui comme à l’époque, on a une résolution des Nations unies. Combien ont été respectées ? Aucune. La résolution 242, la résolution 294, la résolution 338…(...)

  • « Chaque pouvoir qui arrive dans Gaza essaye d’utiliser les clans à son profit »
    Orient XXI > Rami Abou Jamous > 25 mars 2024
    https://orientxxi.info/dossiers-et-series/chaque-pouvoir-qui-arrive-dans-gaza-essaye-d-utiliser-les-clans-a-son-pr

    (...) Si je fais ce rappel historique, c’est pour montrer que chaque pouvoir qui arrive dans la bande de Gaza essaye d’utiliser ces clans à son profit, quitte à s’en débarrasser quand il n’en a plus besoin. Maintenant, les Israéliens voudraient faire la même chose, en transférant le pouvoir vers les familles importantes. Mais ce projet suppose l’éradication du Hamas. Or, ce n’est pas le cas, et la plupart de ces grandes familles le savent.

    Depuis le 7 octobre, la police et la sécurité intérieure, qui sont particulièrement visées par l’armée israélienne, ne sont plus présentes sur le terrain. Certains clans en ont profité pour se livrer au pillage. Il y en a eu dans le nord, dans les maisons bombardées et abandonnées par leurs propriétaires, qui avaient fui vers le sud. Les convois d’aide humanitaire ont parfois été pillés aussi, pour revendre l’aide sur le marché.

    Le Hamas leur a fait comprendre de façon explicite qu’il fallait encore compter avec lui. Il a menacé des moukhtar, et même exécuté certains d’entre eux, parce qu’ils avaient franchi la ligne rouge en sortant les kalachnikovs pour piller des convois humanitaires. Le Hamas tolère les armes blanches, voire les pistolets, mais pas les mitraillettes ; c’est une arme de guerre et le Hamas ne peut admettre l’existence d’une force armée parallèle.

    Du coup, quand les « kalach’ » ont été sorties, les combattants du Hamas ont surgi de leurs caches souterraines. Résultat : on n’entend plus parler de pillages. Le Hamas a ensuite choisi de nouveau une solution politique : coopter les grandes familles en leur disant en substance : on ne peut plus être présents en uniforme pour protéger les convois humanitaires, parce qu’on est aussitôt ciblés par les Israéliens. Vous allez participer à la protection de l’aide, mais sous notre contrôle. C’est ainsi que pendant deux jours consécutifs, deux convois humanitaires chargés principalement de farine en provenance de Rafah sont arrivés sans encombre jusqu’à Jabaliya, dans le nord, protégés par des jeunes des clans, sous la supervision de nombreux militants du Hamas en civil. (...)

    • « Ce qui rend les Israéliens furieux, c’est que le Hamas est toujours là »
      Orient XXI > Rami Abou Jamous >Jeudi 23 mars 2024.
      https://orientxxi.info/dossiers-et-series/ce-qui-rend-les-israeliens-furieux-c-est-que-le-hamas-est-toujours-la,71

      Trois dirigeants du Hamas ont été tués par l’armée israélienne ces derniers jours. Un à Gaza-ville, un à Nusseirat et le troisième au nord de la bande de Gaza. Tous trois étaient responsables de la coordination pour sécuriser l’aide humanitaire qui passe via les camions, depuis la frontière égyptienne à Rafah, jusqu’au nord de la bande de Gaza en passant par Gaza ville.

      La date de leur assassinat ne doit rien au hasard. Il y a environ cinq jours, deux convois ont effectivement réussi à atteindre la ville de Gaza et le nord de la bande de Gaza. Ils ont livré leur cargaison de farine aux entrepôts de l’UNRWA à Jabaliya. Ces convois humanitaires venus d’Égypte n’ont pas été attaqués.

      Pourquoi cela s’est bien passé ? Parce que le Hamas avait déployé ses hommes tout au long du parcours, sur la rue Salaheddine, la plupart armés de bâtons. Auparavant, l’organisation avait publié un communiqué disant qu’il ne fallait pas se trouver dans ces endroits-là, et ne pas tenter d’arrêter les camions, surtout sur ce qu’on appelle le rond-point du Koweït, là où des camions d’aide humanitaire ont été attaqués et où l’armée israélienne a tiré sur les gens. Ces gardes – pour la plupart des jeunes - déployés n’étaient pas des policiers, mais des militants du Hamas. Deux convois se sont donc succédé sans encombre pendant deux jours. Le troisième jour, les Israéliens les ont bombardés. (...)

  • « Coco, ton dessin nous dépeint comme des sauvages » - Rami Abou Jamous
    https://orientxxi.info/dossiers-et-series/coco-ton-dessin-nous-depeint-comme-des-sauvages,7157

    Je me plains parce que mon fils n’a pas de poulet, mais au moins il a des boîtes de conserve. Mais il y en a beaucoup comme Walid à Gaza au nord de la bande de Gaza qui ne trouvent rien à manger. Et la faim commence à arriver à Rafah. Si je regarde la photo de Walid avant et après l’offensive israélienne, je vois vraiment la différence. Pareil avec mes autres enfants.

    Et c’est à ce moment-là que je découvre cette caricature publiée dans Libération de la dessinatrice Coco, qui montre des gens en train de courir derrière des rats pendant le ramadan, pour manger. Je vais considérer qu’elle veut dénoncer la famine à Gaza. Mais je peux te dire Coco, ce n’est pas du tout professionnel ce que tu as fait.

    Ton dessin, il nous dépeint comme des sauvages qui mangent des rats et qui attendent l’iftar [le repas pour la rupture du jeûne] pour le faire. Mais même si je considère que c’est de l’humour noir, tu ne t’es pas dit qu’il fallait parler de tous les facteurs ? Dans ton dessin, tu n’as pas mis ceux qui sont derrière tout ça, qui empêchent de faire rentrer les sacs de farine et qui sont en train de tuer 2,3 millions de personnes. Si tu ne sais pas ce qui se passe à Gaza, c’est un vrai problème. Si tu le sais, c’est encore pire.

  • « C’est ramadan, mais le cœur n’y est pas »
    > Rami Abou Jamous > 11 mars 2024 > Orient XXI
    https://orientxxi.info/dossiers-et-series/c-est-ramadan-mais-le-coeur-n-y-est-pas,7130


    Des personnes sont assises près du feu dans un camp de déplacés palestiniens à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, à la veille du premier jour du mois de ramanda, le 10 mars 2024.
    MOHAMMED ABED / AFP

    (...) Les États-Unis envoient de l’aide humanitaire, et en même temps ils envoient des armes à Israël. Je n’arrive pas à comprendre s’ils se moquent de nous. C’est beaucoup plus que de l’hypocrisie. Biden peut, sur un simple coup de téléphone à Netanyahou, faire passer cinq cents ou même mille camions dans la bande de Gaza par les terminaux qui existent. Dans les périodes « normales » avant la guerre, il passait entre cinq cents et six cents camions par jour. On dit qu’il y a du marché noir à Gaza, que les gens confisquent les produits. Tout cela est vrai. Mais pourquoi les gens font-ils cela ? Parce qu’ils manquent de tout. Cela cessera si on fait entrer des quantités normales de marchandises. Plus personne n’attaquera de camion, plus personne ne revendra de l’aide humanitaire sur les marchés. Mais ce que cherchent les Israéliens c’est le chaos, c’est l’humiliation. Ce qui me fait mal, c’est de voir que cette guerre s’est transformée en un « problème humanitaire ». Mais c’est d’abord un problème politique. Les Israéliens veulent se débarrasser des Palestiniens. Ils veulent toute la terre. À Gaza, ils ont sorti l’épouvantail du Hamas, mais en Cisjordanie, le Hamas n’est pas présent, et les incursions n’arrêtent pas. Ils ne veulent pas la paix, et tout cela se passe sous les yeux des États-Unis. Cette aide humanitaire, c’est de l’arnaque. Arrêtez de vous moquer de nous. Nous ne sommes pas des idiots, nous sommes un peuple conscient et éduqué. Nous savons très bien ce que vous voulez. Toute la population est dans la misère, nous avons perdu nos enfants, nos maisons, nous avons tout perdu. Mais nous n’avons pas perdu notre raison. Ils veulent nous enlever la raison et casser notre dignité, mais ça n’aura pas lieu.

  • Le calvaire étouffé des Palestiniennes - Meriem Laribi
    https://orientxxi.info/magazine/le-calvaire-etouffe-des-palestiniennes,7121
    Orinet XXI > Meriem Laribi > 8 mars 2024

    Le 4 mars, l’ONU a publié un rapport sur les viols et agressions sexuelles commises le 7 octobre contre des Israéliennes. Si ce texte a rencontré un vaste écho médiatique, il n’en va pas de même pour un autre rapport des Nations unies qui concerne cette fois le traitement des Palestiniennes, en particulier les viols et les agressions sexuelles subies depuis le début de la guerre contre Gaza. (...)

  • Claude El Khal sur X : « Des citoyens français empêchent l’entrée à Gaza des camions d’aide humanitaire -un crime de guerre selon le droit international. La France qui refuse de les poursuivre pour ce crime est obligée de larguer cette aide par avion. J’ai bien tout compris ? »
    https://twitter.com/claudeelkhal/status/1765318427395166652

    https://video.twimg.com/amplify_video/1752419154756247552/vid/avc1/320x570/6r1jakn05bEaEnxz.mp4?tag=14

  • Saint Levant, une nouvelle voix sort du rang pour Gaza
    Orient XXI > Meryem Belkaïd > 7 mars 2024
    https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/saint-levant-une-nouvelle-voix-sort-du-rang-pour-gaza,7120

    Le dernier clip de Marwan Abdelhamid, Saint Levant de son nom de scène, est sorti le 22 février. Il s’agit du morceau titre de son prochain album Deira, dont la sortie est prévue en avril. Les influences musicales et visuelles allient les deux principales identités de l’artiste, palestinienne et algérienne. L’occasion de revenir sur son parcours musical et ses engagements politiques. (...)

    https://www.youtube.com/watch?v=vRTtwtjNLdU&t=185s

  • Aaron Bushnell, le soldat américain qui s’est immolé pour Gaza -
    Médias > Mathias Delori > 6 mars 2024 > Orient XXI
    https://orientxxi.info/magazine/aaron-bushnell-le-soldat-americain-qui-s-est-immole-pour-gaza,7114

    Le 25 février, un Américain a commis l’irréparable en se suicidant devant l’ambassade d’Israël aux États-Unis. En France, sa mort a été ignorée par les médias. Elle s’inscrit toutefois dans des modes de protestation anciens qui méritent d’être analysés. Ce geste extrême illustre l’engagement d’une nouvelle génération de militants américains qui découvre la question palestinienne et s’y engage corps et âme. (...)

  • « Pour leur remonter le moral, il faut parfois mentir aux gens »
    Orient XXI - Rami Abou Jamous – 1er mars 2024
    https://orientxxi.info/dossiers-et-series/pour-leur-remonter-le-moral-il-faut-parfois-mentir-aux-gens,7100

    Rami Abou Jamous écrit son journal pour Orient XXI. Ce fondateur de GazaPress, un bureau qui fournissait aide et traduction aux journalistes occidentaux, a dû quitter son appartement de la ville de Gaza avec sa femme et son fils Walid, deux ans et demi. Il partage maintenant un appartement de deux chambres avec une autre famille. Il raconte son quotidien et celui des Gazaouis de Rafah, coincés dans cette enclave miséreuse et surpeuplée. Cet espace lui est dédié.
    (...)
    Ce désir de trêve est d’autant plus fort que depuis deux ou trois jours, les frappes ne s’arrêtent pas. Des mosquées, des immeubles sont visés. Comme si les Israéliens voulaient s’échauffer avant le match, qu’ils effectuaient des préparatifs pour une incursion terrestre. Pour le moment, les massacres continuent. Samedi, un immeuble proche du centre-ville de Rafah et du marché a été visé. Une famille entière a été tuée, les Chahine. On parle de sept morts, mais il y en a sans doute plus. Il y a encore des gens sous les décombres. Les secours continuent de les chercher, pourtant je doute qu’ils puissent trouver des survivants. Ni les pompiers, ni les ambulanciers, ni la municipalité ne disposent des moyens adéquats. Ils n’ont ni grues, ni bulldozers. (...)

  • Sur Israël, les prémonitions au vitriol de Raymond Aron - Pierre Prier
    https://orientxxi.info/magazine/sur-israel-les-premonitions-au-vitriol-de-raymond-aron,7068

    Raymond Aron est à la mode. Le penseur libéral, l’universitaire doublé d’un éditorialiste influent par ses éditoriaux dans Le Figaro puis dans L’Express, des années 1950 à 1980, a été convoqué à l’occasion du quarantième anniversaire de sa disparition par des médias de droite à la recherche des références intellectuelles qui leur manquent dans la production actuelle : « un maître pour comprendre les défis d’aujourd’hui », « un horizon intellectuel », « un libéral atypique ».

    Curieusement, les prises de position les plus incisives de son œuvre journalistique, à savoir celles consacrées à Israël et à la Palestine, sont absentes des injonctions à « relire Raymond Aron ». Elles n’en restent pas moins d’une actualité brûlante.

    On comprend cette gêne si on les relit, effectivement. Certaines de ces idées, exprimées dans une presse de droite par un homme de droite d’origine juive, le feraient classer en 2024 comme « antisioniste » (voire pire) par des médias et des « philosophes » de plateaux télé qui se contentent de paraphraser le narratif israélien.

  • À Gaza, les soldats israéliens mettent en scène leurs crimes en vidéo - Fatma Ben Hamad
    Orient XXI > Fatma Ben Hamad > 14 février 2024
    https://orientxxi.info/magazine/a-gaza-les-soldats-israeliens-mettent-en-scene-leurs-crimes-en-video,706

    Si beaucoup de Gazaouis se sont transformés en journalistes reporters d’image pour documenter le massacre en cours, les vidéos ne manquent pas du côté des militaires israéliens, qui eux filment leurs exactions, brandissent leurs forfaits, avec la complicité de leur hiérarchie.

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    Captures d’écran de vidéos montrant des soldats israéliens lors de la guerre en cours Gaza depuis le 7 octobre 2023.

    • A Gaza, la soldatesque sioniste découvre le métier d’influenceur :
      https://www.haaretz.com/israel-news/security-aviation/2024-02-04/ty-article/.premium/israeli-army-its-admits-staff-was-behind-graphic-gaza-telegram-channel/0000018d-70b4-dd6e-a98d-f4b6a9c00000

      Israeli Army Admits Running Unauthorized Graphic Gaza Influence Op

      An IDF psychological warfare unit ran a Telegram channel targeting Israeli audience without approval. The army initially denied involvement, but an internal investigation following Haaretz exposé revealed its involvement

      Reversing an earlier denial, Israeli military officials have admitted that the Telegram channel 72 Virgins – Uncensored was operated by members of a department of the Israel Defense Forces’ Operations Directorate.

      The admission comes after a Haaretz published an exposé on the channel last month, which led to an internal investigation into the matter.

      The probe, conducted by Maj. Gen. Oded Basyuk, head of the Operations Directorate, found that the information that led to the original denial that the channel was operated by or on behalf of the army was incorrect, and relied on misinformation relayed by members of the Influencing Department. In the wake of these findings, the unit’s wartime commander is to end his military service.

      During the original investigation, sources told Haaretz that members of the unit, which is in charge of psychological warfare targeting the enemy and foreign audiences, created 72 Virgins – Uncensored on October 9, two days after the war began, without official approval and without being authorized to do so. Furthermore, the channel was directed at an Israeli audience.

      After processing its findings, IDF officials contacted Haaretz to present their conclusions. In a written response, the IDF Spokesperson’s Unit said that after a thorough investigation, “it was found that the Telegram page was operated by the IDF without authorization and without authority. The incident has been dealt with.”

      The channel’s administrators posted graphic content, such as images of the dead bodies of Hamas terrorists, captioned “Shatter the terrorists’ fantasy,” on a daily basis. On several occasions, they posted exclusive material from investigations or information that was only available to the defense establishment at the time, boasting that it was “exclusive from Gaza.” They uploaded thousands of videos and still images of the killing of terrorists and destruction in the Strip, and encouraged the channel’s followers to share the content so that “everyone can see we’re screwing them.”

      The operators used coarse language in a bid to obscure the IDF’s involvement in the channel. An October 11 post read: “Burning their mother… You won’t believe the video we got! You can hear their bones crunch. We’ll post it right away, get ready.” Photos of Palestinian men captured by the IDF in the Strip and the bodies of terrorists were captioned: “Exterminating the roaches… exterminating the Hamas rats… Share this beauty.” A video of a soldier allegedly dipping machine gun bullets in pork fat is captioned: “What a man!!!!! Greases bullets with lard. You won’t get your virgins.” Another caption was: “Garbage juice!!!! Another dead terrorist!! You have to watch it with the sound, you’ll die laughing.”

      On October 14, alongside the caption “Exclusive video of a good night, don’t forget to share and repost” was a video of an Israeli vehicle repeatedly driving over the body of a terrorist. “Very good, Gershon!!! Run him over run him over!!!! Screw the bastards! Flatten them,” the accompanying text read.

      The channel administrators didn’t stop at images from Gaza. On October 11, hundreds of Israelis, including members of the Beitar Jerusalem soccer team’s violently racist fan club La Familia, rioted at Sheba Medical Center, Tel Hashomer, near Tel Aviv, following a rumor that Hamas terrorists who had invaded Israel were being treated there. People roamed the hospital, cursing out and spitting on medical professionals. Within an hour, a video of the riot was posted to the 72 Virgins channel with the title, “My brothers, the heroesssss, La Familia fans, love you!!!!!!! What heroes, they came to screw the Arabs.”

      #snuff_movies

  • L’UNRWA, un témoin indésirable ? (Le Monde diplomatique, février 2024)
    https://www.monde-diplomatique.fr/telex/2024-02-UNRWA

    Office des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, l’United Nations Relief and Work Agency est créé le 8 décembre 1949 par l’Assemblée générale des Nations unies. Cette création intervient près d’un an après le vote de la résolution 194, qui stipule le droit au retour des Palestiniens réfugiés. La reconnaissance de cette résolution (jamais entrée en vigueur) a permis à Israël d’intégrer les Nations unies. Prévu pour être un organisme temporaire, l’Unrwa, qui a commencé à fonctionner en mai 1950, existe toujours, puisque le dossier des #réfugiés_palestiniens reste ouvert. Conformément au mandat initial, l’éducation, la santé et les services sociaux sont ses principales missions.

    Avec la guerre de 1967 et les nouveaux transferts de population, son mandat s’est étendu à ces nouveaux « déplacés ». Après la signature des accords d’Oslo*, un Peace Implementation Program a été élaboré, censé aider au développement des territoires palestiniens. Les conditions économiques liées en particulier à la non-application des accords et aux bouclages multiples hypothèquent l’essentiel des objectifs de ce programme. L’Unrwa recense un peu plus de trois millions quatre cent mille réfugiés inscrits, dont près de un million trois cent mille en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

    #UNRWA

  • Gaza. « On ampute des enfants sans anesthésie. C’est ça la réalité »
    Orient XXI > 7 février 2024 > Sarra Grira > Jean-François Corty
    https://orientxxi.info/magazine/on-ampute-des-enfants-sans-anesthesie-c-est-ca-la-realite,7057

    Au moment où le président français Emmanuel Macron décide de rendre hommage aux victimes franco-israéliennes des attaques du 7-Octobre perpétrées par les Brigades Ezeddine Al-Qassam, les Palestinien·nes de Gaza comme ceux et celles de Cisjordanie continuent à être tué·es et déplacé·es dans l’indifférence totale de la plupart des gouvernements occidentaux. Le « risque de génocide » contre lequel s’est prononcé la Cour internationale de justice le 26 janvier a été rapidement balayé par les accusations non vérifiées portées par Israël contre l’UNRWA. Et le massacre qui se poursuit ne figure même plus dans les principaux titres de la presse française. Dans ce contexte, nous avons choisi de donner la parole à Jean-François Corty, médecin et vice-président de Médecins du monde, qui compte une équipe dans la bande de Gaza. Il raconte la médecine de guerre dans ses pires conditions, mais également les risques de mort à moyen et long terme pour une population de presque deux millions de déplacé·es. Propos recueillis par Sarra Grira. (...)

  • Gaza. Sérieuses fritures sur la ligne au Parti communiste français | Jean Stern
    https://orientxxi.info/magazine/gaza-serieuses-fritures-sur-la-ligne-au-parti-communiste-francais,7048

    De nombreux communistes s’inquiètent de ce qu’ils estiment être une mollesse dans la riposte de leur parti depuis le 7 octobre 2023. Ils ajoutent que si une partie de la direction joue profil bas sur la solidarité avec Gaza, c’est d’abord pour préparer les esprits à un changement de ligne sur l’analyse du conflit et sur l’organisation de la solidarité. Les enjeux du débat n’ont donc rien d’anodin.

    C’est un débat où les mots volent parfois bas, sans toutefois franchir le plafond invisible entre polémiques internes et place publique. Certes le Parti communiste français (PCF) semble toujours aux premières loges de la solidarité avec la Palestine et les Palestiniens, Fabien Roussel le réaffirme haut et fort en exclusivité pour Orient XXI. Cependant, beaucoup de militants et d’élus locaux, engagés de longue date dans des associations ou des comités de jumelages, déplorent que leur parti fasse « profil bas » depuis le 7 octobre, pour reprendre le mot d’un élu.

    Le refus d’appeler à certaines manifestations a en particulier marqué les esprits, donnant le sentiment d’un flottement, voire d’un changement de ligne par un parti qui s’est toujours mobilisé pour la Palestine, mais qui aurait désormais quelque indulgence pour Israël. « À force de vouloir plaire à tout le monde, on finit par pédaler à l’envers », constate avec amertume un ancien du bureau politique. Un autre dénonce « l’intelligence d’un chewing-gum » de l’actuelle direction.

    https://orientxxi.info/magazine/gaza-fabien-roussel-je-ne-suis-pas-dupe-de-l-usage-du-mot-terrorisme,704