https://orientxxi.info

  • #EgyptPapers . La lutte antiterroriste dévoyée au profit de la « diplomatie des armes »
    Martin Roux > 29 novembre 2021
    https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/egyptpapers-la-lutte-antiterroriste-devoyee-au-profit-de-la-diplomatie-d

    "Ni moi, ni ceux et celles que je connais qui ont pu contribuer à cette diffusion d’informations ne sont opposants politiques, militants antirépublicains ou anti-France, ou au service d’une puissance étrangère. C’est même tout le contraire."

    C’est par ce message envoyé par la source à l’origine de ce scandale d’État aux journalistes de Disclose que s’ouvre le documentaire de l’émission « Complément d’enquête » diffusé sur France 2 jeudi 25 novembre. Le média en ligne d’investigation qui a eu accès à des centaines de documents classés « secret-défense » y révèle comment une opération militaire franco-égyptienne a été détournée au profit d’une campagne d’exécutions arbitraires. Le site avait commencé à publier quelques jours plus tôt cette enquête diffusée en cinq épisodes entre le 21 et le 26 novembre. (...)

  • Égypte : Le régime de Sissi, si fier de sa jolie nouvelle prison géante – Prison Insider
    https://www.prison-insider.com/articles/egypte-le-regime-de-sissi-si-fier-de-sa-jolie-nouvelle-prison-geante

    Une chanson accompagnée d’un clip à grand spectacle célèbre une nouvelle #prison où tout serait parfait et les prisonniers heureux. C’est une grossière campagne de communication à destination des Américains, dénonce l’auteur égyptien Ahmed Naji dans Al-Modon. La ficelle est tellement grosse qu’elle révèle surtout la bêtise du régime.

    https://www.tunisienumerique.com/egypte-une-nouvelle-prison-5-etoiles-video
    https://tnmp3.s3.amazonaws.com/fr/audioFR-713448tn.mp3


    https://www.youtube.com/watch?v=h1Bo6BocS9w

    Une scène particulièrement parlante montre un prisonnier en train de colorier un portrait d’Abdel Fattah Al-Sissi. Qui plus est, une mention au début de la vidéo affirme : “Tous les détenus ont donné leur consentement pour être filmés.” Devant une telle assertion, on se demande s’il faut crier au scandale ou éclater de rire.

    Égypte. Ces pauvres que l’on ne saurait voir à l’écran
    Dalia Chams pour @orientxxi 30/10/2021
    https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/egypte-ces-pauvres-que-l-on-ne-saurait-voir-a-l-ecran,5141
    #Égypte #cinéma #pauvreté

  • Juifs, musulmans. Le grand complot contre la civilisation occidentale
    https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/juifs-musulmans-le-grand-complot-contre-la-civilisation-occidentale,5118

    Il y a bien sûr des différences entre antisémitisme et islamophobie, mais deux éléments majeurs unissent ces idéologies : la religion assimilée à une race et la vision d’une grande conspiration mondiale visant à détruire l’Occident. C’est ce que rappelle le livre de l’historien Reza Zia-Ebrahimi, Antisémitisme et islamophobie. Une histoire croisée, paru fin août 2021 aux éditions Amsterdam.

    Sarra Grira > 21 octobre 2021

    (...) Iranien d’origine, anglais de formation et francophone d’éducation, c’est à la fois un regard d’historien et d’observateur extérieur que l’auteur pose sur le monde occidental et en particulier sur la France — terre propice à l’expansion des deux phénomènes étudiés : « Cette France, confie l’auteur, je l’admire souvent, elle me méduse régulièrement, et parfois, je dois l’avouer, elle me révulse »

    Une généalogie des racismes

    Comme le rappelle Zia-Ebrahimi dans son introduction, l’étude croisée qu’il a choisi d’entreprendre ne lui a pas valu que des amis. Il faut souligner que les deux concepts dont il est ici question ne bénéficient pas du même statut : « Le déni de l’islamophobie est généralisé, et l’emploi du terme considéré comme rien de moins qu’un soutien au djihadisme ». Les motifs officiels pour lesquels le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) a été dissout ne peuvent que confirmer ce propos.

    Bien que l’idée d’une civilisation « judéo-chrétienne » soit devenue assez récemment un dogme, l’auteur remonte « la généalogie intellectuelle » de ces racismes et rappelle, contre « l’amnésie historique », toute la littérature du Moyen-Âge qui a alimenté les croisades et les pogroms. Associés du fait de leurs pratiques religieuses communes, juifs et « sarrasins » sont accusés de poursuivre le même objectif : « l’annihilation de la chrétienté ». (...)

  • « Gaza mon amour ». Une romance silencieuse sous le regard d’Apollon
    Asma Alghoul > 12 octobre 2021
    https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/gaza-mon-amour-une-romance-silencieuse-sous-le-regard-d-apollon,5104

    Alors que Gaza panse encore les plaies de l’attaque israélienne de mai 2021, les frères Arab et Tarzan Nasser transforment la tragédie en comédie romantique. Leur dernier film, sorti en salle en France le 6 octobre 2021 raconte l’histoire d’amour de deux quinquagénaires, rythmée par la découverte d’une statue antique d’Apollon.

    Gaza mon amour, réalisé entre la Jordanie et le Portugal, est inspiré de faits réels, qui ont donné lieu à un documentaire. En août 2013, à Gaza, un pêcheur du nom de Jawdat Gharab a remonté dans ses filets une statue de plus de 450 kg du dieu grec Apollon, datant du Ve siècle av. J.-C. Beaucoup de rumeurs et d’anecdotes circulent alors à Gaza autour de cette découverte, certaines étant véridiques bien qu’elles n’aient pas été reprises dans le film. Ainsi, lorsqu’elle a vu le dieu nu comme un ver, la mère du pêcheur lui aurait demandé : « Recouvre-le, mon fils ! » De même, ce dernier avait découpé un doigt de la statue pour le vendre, pensant qu’il était fabriqué en or. Finalement, le gouvernement du Hamas a mis la main sur cette pièce archéologique et on n’en a plus jamais entendu parler. (...)

  • Un #écrivain #noir dans le #Paris des #années_1950 et de la #guerre_d'Algérie
    https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/un-ecrivain-noir-dans-le-paris-des-annees-1950-et-de-la-guerre-d-algerie

    En 1951, dans un essai intitulé Je choisis l’#exil, le romancier Richard #Wright explique sa décision de s’installer à Paris après la guerre. « C’est parce que j’aime la liberté », écrit-il, « et je vous dis franchement qu’il y a plus de liberté dans un pâté de maisons parisien que dans l’ensemble des États-Unis d’Amérique ! » Les noirs Américains qui ont fait de Paris leur foyer dans la période s’étendant des années 1920 jusqu’à l’époque des #droits_civiques sont sûrement peu nombreux à penser le contraire. À des romanciers comme Wright, Chester Himes et James #Baldwin, à des artistes et musiciens comme Joséphine Baker, #Sidney_Bechet et Beauford Delaney, Paris offrait un sanctuaire contre la ségrégation et la discrimination, ainsi qu’un endroit où échapper au puritanisme américain. Une expérience aussi éloignée que possible de la « vie abîmée », caractéristique de l’exil selon #Theodor_Adorno. Ils pouvaient se promener dans la rue avec un amant, une amoureuse ou un conjoint blanc sans être insultés, et encore moins agressés physiquement ; ils pouvaient descendre à l’hôtel ou louer un appartement où ils voulaient, tant qu’ils pouvaient payer ; ils pouvaient jouir, en bref, de quelque chose qui ressemblait à la normalité, sans doute le plus beau cadeau de Paris aux exilés noirs américains.

    Baldwin, qui s’était installé à Paris en 1948, deux ans après Wright, reçut ce cadeau d’abord avec joie, mais il finit par s’en méfier, soupçonnant une illusion, et une illusion coûteuse. Si les Noirs « armés d’un passeport américain » étaient rarement la cible du racisme, les Africains et les Algériens des colonies françaises d’outre-mer n’avaient pas cette chance. Dans son essai de 1960 intitulé Hélas, pauvre Richard, publié juste après la mort de Wright, il accusait son mentor de célébrer Paris comme une « ville refuge » tout en restant silencieux sur la répression de la France envers ses sujets coloniaux : « Il m’a semblé que ce n’était pas la peine de fuir les fantasmes américains si c’était pour adhérer à des fantasmes étrangers. »1 Baldwin se souvient que lorsqu’un #Africain lui dit en plaisantant que Wright se prenait pour un Blanc, il prit la défense de Wright. Mais la remarque le conduisit à « s’interroger sur les avantages et les dangers de l’expatriation ».

  • Jérusalem, Kaboul. Le sang-froid d’un diplomate
    https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/le-sang-froid-d-un-diplomate-sur-deux-points-chauds,5025

    Consul général à Jérusalem, puis ambassadeur à Kaboul, Régis Koetschet, adepte du terrain et du contact direct, raconte les coulisses de ses fonctions. Et témoigne des errements de la diplomatie française et internationale, en Israël/Palestine comme en Afghanistan.
    Relations internationales > Pierre Prier > 14 septembre 2021

    Régis Koetschet, Diplomate dans l’Orient en crise, Jérusalem et Kaboul, 2002-2008
    Préface de Bertrand Badie
    éditions Hémisphères, Paris, 2021,
    207 pages ; 18 euros

  • Évadés de Jénine. Zakaria Zubeidi, « J’ai cru à la paix »
    Gwenaëlle Lenoir > 12 septembre 2021
    https://orientxxi.info/Evades-de-Jenine-Zakaria-Zubeidi-J-ai-cru-a-la-paix


    Camp de réfugiés de Jénine, 17 janvier 2008. Zakaria Zubeidi — 31 ans à l’époque — dans le Théâtre de la liberté nouvellement créé.
    Saif Dahlah/AFP

    Pendant quelques jours, les six évadés d’une prison israélienne ont fait vibrer les Palestiniens. Leur défi lancé aux autorités d’occupation a provoqué émotion et fierté, même si quatre d’entre eux ont été repris. Parmi eux, le plus connu : Zakaria Zubeidi.

    #Résistants_évadés

    • Zakaria Zubeidi was an intifada symbol. This week, he became Israel’s most wanted fugitive
      David B. Green | Sep. 10, 2021 | Haaretz.com
      https://www.haaretz.com/israel-news/.premium-he-was-an-intifada-symbol-now-he-s-israel-s-most-wanted-fugitive-1

      Zakaria Zubeidi was an intifada symbol. This week, he became Israel’s most wanted fugitive
      As a child, Zakaria Zubeidi took part in a theater established by an Israeli peace activist. Years later, as Israel planned to put him on trial for several terror attacks, he became one of six prison-breakers on the run

      Escaped Palestinian security prisoner Zakaria Zubeidi, who was apprehended on Saturday morning, has been a source of fascination for Israelis for more than two decades. This can be attributed to his swings between advocating peaceful reconciliation with Israel and working in a Palestinian community theater, and his extensive experience as a militant involved in terror attacks against Israel, particularly during the second intifada two decades ago. His boyish good looks, ability and readiness to speak with journalists, and repeated escapes from death have only added to his enigmatic mystique.

      Zakaria Mohammed Abdelrahman Zubeidi was born in 1976, and for his entire life, when not in prison or on the run, his home has been in the Jenin refugee camp in the northern West Bank. He is one of the eight children of Mohammed and Samira Zubeidi. The father was a teacher turned foundry worker who was arrested by the Israelis for membership in Fatah, the Palestinian liberation movement led by Yasser Arafat. Mohammed died when Zakaria was 17.

      Zakaria attended an UNRWA school in the camp, and had his first run-in with Israeli forces at age 13, when he was shot in the leg by soldiers while throwing stones during the first intifada (1987-1991), leaving him with a permanent limp. Before that, however, he became involved in the theater program that Arna Mer-Khamis established in the Jenin camp.

      Arna Mer was an Israeli Jew – a communist and human-rights activist – married to Saliba Khamis, an Arab Israeli and a leader of Israel’s Communist Party. She took part in a variety of educational and human-rights projects in the West Bank, and during the first intifada organized a theater workshop in the refugee camp intended to bring together Israeli and Palestinian youth. Zakaria and his older brother Daoud were among the group’s core members, and their mother offered part of the family home to serve as a rehearsal space.

      Zakaria’s first arrest came when he was 14, again for stone throwing, and this time it led to a six-month sentence in an Israeli prison. Upon his release, he did not return to school. Within less than a year came his next arrest, this time for trying to throw a Molotov cocktail. He later told an interviewer that he learned to assemble the weapon in prison, although in this case, he set his sleeve on fire when he reached back to toss the bottle.

      He began a cycle of arrests and increasingly longer imprisonments – his next one was for four and a half years – and with each incarceration his identity as a militant and leader seems to have grown. He also learned Hebrew during his time inside, allowing him to serve as a prisoner representative.

      Stealing cars and driving trucks

      Zubeidi’s release coincided with the signing of the Oslo Accords in 1993, after which he volunteered for the Palestinian police force. But he quit after a year, later complaining that he was put off by the corruption and nepotism in the service.

      Zubeidi spent the remainder of the 1990s working, both in Israel and Jenin, sometimes legally and other times without a permit. When he didn’t have a job, he stole cars, which led to his arrest by Palestinian authorities. In September 2000, with the start of the second intifada, Zubeidi lost his legitimate job as a truck driver and was drawn into militant activities, including learning how to build bombs.

      In March 2002, Zubeidi’s mother was killed when an Israeli army sniper shot her while she was standing inside a friend’s home during an operation in the Jenin camp. A short time later, one of his brothers, Taha, was also shot and killed by soldiers. The following month, after a Hamas suicide bombing at a Netanya hotel during a Passover seder killed 29 Israelis, the army launched Operation Defensive Shield in the West Bank. One of the main targets was the Jenin camp, which Israel had identified as the origin of a number of terror attacks.

      Among the hundreds of homes in the camp demolished by Israeli bulldozers was that of the Zubeidi family. It was in the wake of these dramatic losses that Zubeidi joined and then emerged as a leader of the Al-Aqsa Martyrs’ Brigades, in the Jenin camp.

      Some years later, Zubeidi complained to a journalist about how hurt he was not to have heard from any of his Israeli friends after the deaths of his mother and brother. “We opened our home and [Israel] demolished it,” he said. “Every week, 20-30 Israelis would come there to do theater. We fed them. And afterward, not one of them picked up the phone. That is when we saw the real face of the left in Israel.”

      By the end of the intifada, Zubeidi was on the short list of Israel’s most-wanted terrorists. Israeli authorities consider him directly responsible for an attack on a Likud party office in Beit She’an in 2002 in which six Israelis were killed, as well as one suicide bombing in Tel Aviv in 2004. In 2003, a bomb he was preparing exploded prematurely, scarring his face, but despite that and an apparent four attempts by Israel to assassinate him, Zubeidi continually outwitted death. He also became the effective political boss of the Jenin camp.

      During the period when he was in Israel’s crosshairs, Zubeidi gained an unlikely ally in Tali Fahima, an Israeli Jew in her late 20s, a legal secretary who offered him translation assistance but also came to Jenin to serve as a “human shield” to prevent the Israeli army from attacking Zubeidi. Fahima was eventually arrested and tried on charges related to contact with an enemy, and served time in prison. The Israeli media speculated that she and Zubeidi had a romantic relationship, something they both denied. (Zubeidi is married and the father of two children.)

      Reaching out

      By the end of the intifada, Zubeidi acknowledged to a number of interviewers his belief that the armed struggle had been a failure and only worsened the Palestinians’ situation. He also expressed an interest in working with Israeli peace activists.

      This led to a meeting in 2007 between him and Juliano Mer-Khamis, the son of Arna, and their reestablishing of a theater company in Jenin, which they called the Freedom Theater. Juliano made a documentary about the group in which Zubeidi features. Around the same time, amid renewed negotiations between Israel and the Palestinian Authority (after the split between Fatah and Hamas, which took control of Gaza), Zubeidi was one of thousands of Palestinian militants who received amnesty from prosecution by Israel.

      In the Hollywood version of this story, maybe Zubeidi would have developed into one of the founders of a Palestinian state, following a peace accord with Israel, or perhaps a theater director. Instead, he has spent a decade and a half in and out of Israeli and Palestinian prisons, his fate affected as much by political conditions in both Israel and the West Bank as by his own swings between peaceful activity and militancy, optimism and despondency. He also managed to work on a master’s degree in cultural studies at Birzeit University, writing a thesis based on his own life that he called “The Dragon and the Hunter.”

      In 2019, Zubeidi was arrested by the Shin Bet security service and indicted on suspicions of carrying out shooting attacks on two Israeli buses filled with civilians in the West Bank. To those charges were added several more serious ones dating back to the second intifada, as the amnesty he received in 2007 was rescinded. His trial began in 2019, but at the time of his prison break Monday – together with five Palestinian prisoners from Islamic Jihad – it was still ongoing. He was captured by Israeli forces on Saturday morning.

    • Vivent les évadés - [Les amis du théâtre de la liberté de Jénine]
      http://atljenine.net/spip.php?article205&lang=fr


      Parmi les six prisonniers évadés se trouve Zakaria Zubeidi, le plus connu et que nous connaissons bien comme cofondateur du Freedom Theatre (Théâtre de la Liberté) du camp de réfugiés de Jénine.
      Zakaria est présenté partout comme le leader des Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa, ce qu’il a effectivement été pendant toute une période de résistance armée à l’occupation militaire illégale de la Cisjordanie par Israël. Ce qui se dit moins, c’est qu’à un moment, il a déposé les armes et décidé de passer à une autre forme de résistance, la résistance culturelle.

    • La Plateforme des ONG françaises pour la Palestine nous propose les informations qu’elle a recueillies sur les conditions de détention des palestiniens détenus par Israël sous régime militaire.
      https://www.prison-insider.com/fichepays/prisonsisraelpalestine

      Ils sont incarcérés dans les #prisons_israéliennes situées pour la plupart hors des territoires occupés, en contradiction avec le droit international. Les mineurs sont les principales cibles des arrestations. Arrêtés pour des motifs politiques, ils sont particulièrement exposés à la détention arbitraire, à la torture et aux mauvais traitements.

      L’organisation palestinienne SHAMS nous met également à disposition son rapport de janvier 2017 sur la peine de mort appliquée par la Palestine. Quatre palestiniens sont exécutés, en 2016, par le Hamas sans l’accord du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

      https://plateforme-palestine.org

  • Kaboul 2021 / Saigon 1975 : l’enjeu derrière les images d’évacuations d’enfants
    https://theconversation.com/kaboul-2021-saigon-1975-lenjeu-derriere-les-images-devacuations-den

    Le retour en force des talibans depuis plusieurs mois et leur prise du pouvoir récente à Kaboul contraignent les puissances occidentales à évacuer d’Afghanistan leurs ressortissants, ainsi que les hommes et les femmes qui les ont accompagnés depuis 20 ans.

    L’opération américaine en cours est marquée par un manque d’anticipation certain et rappelle l’évacuation en catastrophe de Saigon à la toute fin de la guerre du Vietnam en 1975. Des scènes issues des deux événements ont été mises en parallèle : hélicoptères s’extirpant du chaos, désordre généralisé, gens en panique. Des images d’enfants afghans confiés par des adultes à des militaires américains renvoient au Babylift qui, en avril 1975, évacua du Vietnam plus de 2 000 enfants.

    Un regard rétrospectif sur cette opération et ses modalités peut contribuer à mieux cerner les enjeux de l’enfance dans ce type de crise et les risques qui pèsent sur les enfants de Kaboul aujourd’hui.

    • Mauvais remake à l’aéroport de Kaboul
      https://orientxxi.info/magazine/mauvais-remake-a-l-aeroport-de-kaboul,4985

      L ’abandon de leurs collaborateurs afghans par les puissances occidentales a tourné au tragique en ce mois d’août 2021 à l’aéroport de Kaboul. Les scènes de répression des candidats au départ aux alentours des pistes évoquent Les horizons perdus, un film américain de Frank Capra tourné en 1937. À Kaboul se joue dans l’indifférence le dernier acte de l’injustice néocoloniale.

      Dimanche 15 et lundi 16 août 2021, les forces afghanes pro-occidentales se sont évaporées de Kaboul. La route de la frontière pakistanaise était déjà entre les mains des talibans, laissant des dizaines de milliers de collaborateurs des armées et administrations d’occupation de l’OTAN à la merci des événements.

      Les scènes à l’aéroport de Kaboul nous ont rappelé 1975 et l’abandon des centaines de milliers de partisans de la présence américaine et du régime sud-vietnamien à la répression du nouveau Vietnam prosoviétique. Certaines photos, restées dans les mémoires, ont montré les dizaines de milliers de boat people qui tentèrent de rejoindre l’Occident durant les années suivantes. Par intérêt, conviction ou tout simplement par besoin, ils avaient œuvré à soutenir et renforcer l’empire plutôt que la résistance anticoloniale.

      Cet abandon n’est pas seulement une réédition de 1975. Il fait aussi écho au sort des harkis que l’État et l’opinion française abandonnèrent pour leur grande majorité à l’été 1962, alors qu’on rapatriait en urgence des centaines de milliers de personnes.

      La gestion de l’aéroport de Kaboul au moment de l’entrée des talibans dans la ville n’a pas différé de ces honteux précédents. Le comble étant que les insurgés d’hier ne montrent aucune animosité particulière à l’égard de l’armée américaine, alors même qu’elle occupe encore, avec un naturel déconcertant, l’aéroport international du pays et organise assez tranquillement son évacuation. Se faisant, Washington donne à son armée comme principale mission d’en défendre l’entrée aux Afghans qui, la veille encore, travaillaient à soutenir sa présence. Et les talibans de s’employer eux aussi à interdire l’accès des gens à l’aéroport, « au nom de l’honneur » disent-ils, pour donner du sens et de la contenance à cette collaboration.

      Une discrimination institutionnalisée

      Pourtant, cette discrimination est tout à fait institutionnalisée : alors que des centaines de Français étaient réfugiés dans l’ambassade de France, ils ont appris que leurs collaborateurs afghans — les seuls à vraiment risquer leur vie — ne pouvaient être évacués. En effet, les hélicoptères américains utilisés pour rallier l’aéroport n’avaient purement et simplement pas le droit d’embarquer quiconque n’était pas ressortissant d’un pays de l’OTAN (ou assimilé) ; le protocole officiel de l’US Army l’interdisait....

  • Afghanistan, d’une défaite l’autre par Alain Gresh

    https://orientxxi.info/magazine/afghanistan-d-une-defaite-l-autre,4969

    Kaboul est tombée et il n’aura fallu que quelques semaines aux talibans pour balayer l’armée afghane financée et formée par les États-Unis durant vingt ans. Pour rappel, le régime communiste avait survécu trois années au retrait de l’Armée rouge. Mais le désastre afghan, au-delà d’une défaite ponctuelle, signe le fiasco de « la guerre contre le terrorisme ».

  • Affirmations LGBTQ+ dans le monde arabe | Jean Stern
    https://orientxxi.info/dossiers-et-series/affirmations-lgbtq-dans-le-monde-arabe,4946

    Depuis une poignée d’années, en dépit d’innombrables difficultés, d’ostracismes sociaux, d’arrestations et même de meurtres, une véritable scène queer animée par des homosexuels, des lesbiennes comme des transgenres est en train de faire sa percée au Maghreb et dans les pays du Levant. Par la réappropriation d’une mémoire littéraire, picturale et musicale, par le travail militant et l’action culturelle, ces nouveaux venus veulent affirmer librement leur identité de genre dans les sociétés arabes contemporaines. Source : Orient XXI

  • Pourquoi l’Algérie est hors-jeu en Libye
    https://orientxxi.info/magazine/pourquoi-l-algerie-est-hors-jeu-en-libye,4896

    Après s’être marginalisée en Libye par son soutien jusqu’au bout à Mouammar Kadhafi, l’Algérie a fini par perdre son influence, même au Fezzan et dans le pays touareg qui faisaient traditionnellement partie de son aire d’influence.


    Le pays touareg (targui) berberoscope.com
    Berberoscope, le portail des Berbères d’Afrique et du monde
    http://www.berberoscope.com
    #conflit_libyen #Touaregs #Algérie #Lybie

  • L’armée américaine déstabilisée par le dérèglement climatique au Proche-Orient Orient XXI - Bruse Stanley
    https://orientxxi.info/magazine/l-armee-americaine-ebranlee-par-le-dereglement-climatique-au-proche-orie
    Les perturbations météorologiques entravent les troupes américaines déployées notamment dans les pays du Golfe. Outre la santé fragilisée des personnels, le matériel s’avère inadapté aux intenses tempêtes de sable et aux violents orages. Malgré ses moyens logistiques, l’armée US est prise au dépourvu devant cette menace inédite.


    Le 6 juin 2021, le thermomètre atteint 51,7 °C à Sweihan, une ville à l’est d’Abou Dhabi dans les Émirats arabes unis. Il s’agit de la température la plus élevée jamais enregistrée en juin dans les EAU. Cinq autres pays de la région ont dépassé les 50 °C ce week-end-là, ce qui en fait la vague de chaleur de juin la plus dure de l’histoire dans la région du Golfe. Celle qui a frappé la région en juillet 2020 a gratifié Bagdad de sa température la plus élevée jamais enregistrée : 51,8 °C, tandis qu’à Karbala elle grimpait à 52,4 °C.

    Une diminution de l’endurance
    Pour l’armée américaine, qui compte en moyenne environ 60 000 personnes opérant dans la région Moyen-0rient et Afrique du nord (MENA) et qui a déployé plus de 2,7 millions de militaires depuis 2001, cette chaleur extrême fait partie des menaces de premier ordre pour ses capacités de combat. Le groupe aéronaval formé autour du porte-avions USS Dwight D. Eisenhower opère actuellement dans « l’espace de combat »1 de la mer d’Arabie du Nord.

    Dans de telles conditions, les températures dans l’espace de catapultage des porte-avions peuvent atteindre jusqu’à 65,5 °C, et chaque jour, des marins doivent être soignés pour des pathologies liées à la chaleur. Avec près de 7 000 personnes participant à des opérations de vol et de reconnaissance 24 heures sur 24, et toujours prêtes à faire face à une action de guerre, il est essentiel que le groupe aéronaval dispose de processus permettant de réduire le stress thermique, le coup de chaleur ou l’épuisement par la chaleur chez les marins : il s’agit notamment de programmes de prévention des chocs thermiques ou de « black flag days » au cours desquels la charge de travail est diminuée.

    Au cours de la bataille de Najaf en Irak, en août 2004, les Marines américains ont combattu au corps à corps dans des tunnels et sur les toits des mausolées du cimetière de Wadi Al-Salaam par une chaleur de 50 °C. Lorsqu’ils s’entassaient dans leurs véhicules de combat Bradley pour se protéger, la température à l’intérieur pouvait atteindre plus de 65 °C, provoquant de nombreux cas de déshydratation, de perte de conscience, d’épuisement dû à la chaleur et de décès par coup de chaleur. Ce que l’on appelle la « fatigue thermique » chez le personnel effectuant des missions d’infanterie dans de telles conditions peut entraîner une diminution de l’endurance, par la combinaison de températures extrêmes, de l’exercice physique et du poids de l’équipement. Au cours de l’été 2003, 50 pour 1000 des personnels déployés en Irak ont souffert de traumatismes et de dysfonctionnements dus à la chaleur ; parmi les soldats britanniques, 15 % de toutes les hospitalisations étaient des affections dues à la chaleur, avec plus de 800 cas au total.

    Changements de tactique
    De telles températures sur des périodes prolongées contribuent également à des dysfonctionnements du matériel nécessaire à l’accomplissement de la mission. La climatisation, les systèmes de conduite de tir et l’électronique des Bradley se sont souvent montrés peu fiables dans ces températures extrêmes. Les groupes aéronavals déployés pendant des mois dans le Golfe signalent depuis longtemps une corrosion accrue des équipements, et des problèmes techniques sur leurs navires. La salinité accrue contribue également à la défaillance des turbines. La fiabilité générale des avions de combat F-35 de cinquième génération dans des conditions de chaleur extrême est depuis longtemps un sujet de préoccupation. Il leur est plus difficile de décoller, de transporter la charge utile prévue pour la mission, de maintenir l’état de préparation au combat, de stabiliser le carburant, d’éviter les pannes électroniques et de garder les pilotes au frais dans leurs cockpits. Pour les planificateurs de frappes aériennes dans les centres d’opérations aériennes combinées (CAOC), les dômes de chaleur prolongés augmentent le nombre de jours où le poids emporté par les avions doit être réduit, nécessitant des changements de tactique, diminuant la capacité de frappe et réduisant le rayon d’action de combat.

    Les risques combinés de la chaleur extrême, de l’humidité et des températures de surface de la mer, qui produisent des températures extrêmes selon l’indice TW (thermomètre-globe mouillé) et la diminution correspondante des performances individuelles ou la mort, en particulier pour ceux qui travaillent à l’extérieur, constituent une « inconnue connue » (des effets dont on connaît l’existence, mais que l’on a du mal à comprendre). Les tendances à la hausse de la fréquence et de l’ampleur des températures extrêmes supérieures à 30 °C sont désormais évidentes dans toute la région ; une température de 35 °C ou plus mesurée selon l’indice TW dépasse la limite de survie humaine. De tels effets épisodiques de chaleur et d’humidité le long des eaux peu profondes du littoral du Golfe se sont déjà produits chaque année depuis 1979, et on prévoit qu’ils dépasseront régulièrement 35 °C d’ici 2075 ; la mer d’Oman et la mer Rouge pourraient connaître des avancées similaires de TW maximaux.

    Pendant les mois d’été, à la base aérienne d’Incirlik en Turquie, qui abrite environ 5 000 personnes et des armes nucléaires et joue un rôle de transit pour les déploiements en Irak et en Afghanistan, il y a des mises à jour quotidiennes des TW, exprimées à l’aide d’une norme militaire à cinq catégories appelée Wet Bulb Globe Temperature (WBGT). La base est particulièrement vulnérable aux conditions WBGT extrêmes qui provoquent fatigue et déshydratation. Les procédures d’acclimatation du personnel au stress thermique élevé déjà mises en œuvre par l’armée américaine ne sont pas très efficaces, car la limite de la survie est régulièrement approchée.

    Vulnérabilité de la guerre électromagnétique
    Les valeurs élevées de TW, et les épisodes de tempêtes extrêmes peuvent également dégrader les capacités d’attaque, la manœuvrabilité de combat et la résilience sur l’ensemble du spectre électromagnétique (EMS) dans ce que l’US Navy a appelé la « guerre de manœuvre électromagnétique de la flotte », si vitale pour la domination des États-Unis dans la région MENA. Les communications voix et données essentielles, y compris le renseignement par imagerie, l’accès au Cloud, le brouillage des communications ennemies, le relais des données de ciblage sensibles à la météo, le suivi des capteurs terrestres et spatiaux, le contrôle des essaims de drones, les systèmes de commandement et de contrôle autonomes, ou le maintien de la précision attendue des futures armes hypersoniques peuvent tous être vulnérables aux températures extrêmes et aux pluies torrentielles fréquentes dans la région.

    D’autres dangers immédiats découlent de la fréquence et de la gravité croissantes des tempêtes de sable et de poussière. La région MENA est la plus poussiéreuse du monde, et le nombre et l’intensité des tempêtes de sable y augmente de façon spectaculaire. Ses effets sur les combats ont été évidents lorsque les Marines américains ont fait route vers Bagdad en mars 2003. Une énorme tempête de poussière de trois jours s’est abattue sur les attaquants, réduisant la visibilité à dix mètres et pénétrant les pièces mécaniques de leurs systèmes d’armes. Les hélicoptères sont restés cloués au sol, mais l’armée de l’air a pu larguer des bombes guidées avec précision sur la garde républicaine irakienne, restée statique, à travers le nuage de poussière. Les tempêtes de sable produisent des effets mécaniques à court terme : d’importants problèmes de blocage ou de dysfonctionnement des fusils M16 et des carabines M4 utilisés en Irak et en Afghanistan, qui semblent avoir été récemment réduits par des corrections et de nouveaux designs.

    L’exposition des moteurs d’avion à la poussière, tant sur terre que sur les porte-avions dans le Golfe, a des répercussions à court et à long terme sur le maintien en puissance, la préparation au combat et les opérations sur les aéroports. La visibilité réduite modifie la planification des itinéraires de vol et réduit la capacité à localiser et à attaquer des blindés ou des forces terrestres en mouvement. En outre, les traumatismes aigus liés à l’asthme et les lésions pulmonaires à long terme pour les soldats déployés constituent des risques sanitaires importants.

    Les effets dévastateurs des inondations
    Les crues soudaines et les orages destructeurs constituent un autre danger climatique immédiat, mettant en danger la préparation au combat des emplacements formels et informels des États-Unis. En juillet 2019, le sud-est de la péninsule Arabique et l’Iran ont connu leurs pires inondations depuis 70 ans, avec de nombreux civils tués et des centaines de blessés. Deux mois plus tard, le port de Duqum et la base aérienne de Masirah à Oman — utilisés par la marine et l’armée de l’air américaines — ont été inondés par 116 mm de pluie et des ondes de tempête provenant du cyclone tropical Hikaa. La base aérienne d’Incirlik a été frappée en décembre 2019 par des crues soudaines, noyant son usine de traitement des eaux sous 1,5 m d’eau. Khazor, une base de l’armée de l’air israélienne qui abrite des avions de combat F-16 et participe à des exercices conjoints avec les chasseurs américains des bases d’Al-Udeid et d’Al-Dhafra aux Émirats arabes unis a vu huit avions inondés en janvier 2020.

    Le Pentagone et l’OTAN reconnaissent que la crise climatique a un « impact sur les missions, les plans et les capacités », et produit des climate action failures in combat capabilities (défaillances des capacités de combat). Les conditions météorologiques extrêmes figurent en tête de liste des risques et frappent plus fort et plus rapidement que prévu. Comme on peut s’y attendre de la part de l’armée, des efforts et des ressources considérables ont été consacrés à la réoptimisation du paradigme risque climatique-performance : une recherche et développement considérablement améliorée sur la résilience des matériaux et la conception créative ; de nouvelles pratiques d’acclimatation à la chaleur ; une ingénierie bio-environnementale améliorée ; des scénarios de mission et des jeux de rôle alternatifs ; et le déplacement de la vulnérabilité et de la capacité de frappe « au-delà de l’horizon ».

    Depuis l’opération Tempête du désert, d’importantes ressources ont été consacrées à la maîtrise de la météo grâce à une nouvelle modélisation, au renforcement de l’agence météorologique de l’armée de l’air et à une super-informatique capable de fournir les mises à jour météorologiques aux soldats et aux équipes météorologiques de combat spécialisées (CWT) sur le terrain, ce qui permet à cette technologie reachback (retour d’expérience) de fournir des données directement à l’escadron météorologique opérationnel MENA installé sur la base aérienne Shaw en Caroline du Sud. La plus grande installation d’essais climatiques au monde, le McKinley Climatic Laboratory (MCL) de la base aérienne d’Eglin en Floride permet de tester les aéronefs et les équipements militaires dans toute la gamme des conditions climatiques afin de découvrir où et comment les défaillances se produisent, améliorant ainsi la capacité opérationnelle dans cet environnement à risque climatique.

    « Des conséquences catastrophiques pour la sécurité »
    Le G7 et le sommet de l’OTAN qui s’est tenu le 14 juin 2021 ont inscrit à leur ordre du jour un débat sur le dangereux « éléphant dans la pièce », à savoir le lien hautement probable, à fort impact et pourtant négligé, entre la crise climatique et la sécurité internationale. Le 7 juin, le groupe d’experts du Conseil militaire international sur le climat et la sécurité (IMCCS) a publié son deuxième rapport annuel sur le climat et la sécurité dans le monde, mettant en garde contre les « conséquences catastrophiques du changement climatique sur la sécurité » , qui exigent que la sécurité internationale soit immédiatement adaptée au climat à tous les niveaux, et que l’on se concentre davantage sur le rôle des armées dans la réponse aux risques émergents en matière de sécurité climatique.

    Ces discussions doivent aller bien au-delà des préoccupations immédiates concernant le risque climatique pour les capacités de combat, et s’intéresser plus largement à l’atténuation des conséquences de la crise climatique sur la sécurité et à ses effets multiplicateurs, en s’efforçant de réduire l’empreinte carbone de l’armée et en transformant l’armée américaine, qui est le plus gros consommateur de pétrole au monde, en une « armée verte » ; en se préparant aux effets croissants de la crise climatique sur les sociétés fragiles en termes de géopolitique, de société, de conflit et de mobilité ; et en réduisant les vulnérabilités opérationnelles dans les domaines de l’énergie, des infrastructures et de la logistique du changement d’approvisionnement, qui deviennent rapidement évidentes. Les menaces de l’élévation du niveau de la mer au cours des vingt prochaines années sur les ports de la marine américaine et les bases de l’armée de l’air, comme celles du Koweït et de Bahreïn, demandent désormais une attention particulière si l’on veut que ces installations continuent à remplir leurs missions.

    Pourtant, il existe des points de basculement, des effets en cascade et des « cygnes noirs » totalement inconnus dans l’avenir proche de la région MENA, que « l’affûtage de notre avance technologique » et la « coopération entre militaires » ne permettront pas de résoudre. Les tentatives d’amélioration de la modélisation du climat, de mises à niveau adaptées du matériel, de réorientation des achats de défense, de formation préventive ou de mesures palliatives pour améliorer les performances de combat et la résilience du matériel amènent encore à se battre contre les événements climatiques d’hier.

    Le monde se prépare à un avenir de la guerre qui est derrière nous ou n’a jamais existé. Le poète irlandais W. B. Yeats nous avait prévenus en 1919 qu’il y a « une bête brute, dont l’heure a enfin sonné, qui se traîne vers Bethléem pour naître ». L’anthropocène, ce désordre planétaire majeur, est arrivé. Il nous oblige à repenser la région MENA au-delà des programmes de prévention des pathologies thermiques, de la protection contre le climat ou d’une amélioration de la protection du spectre électromagnétique. À commencer à comprendre les risques auxquels sont confrontés les peuples de la région en matière de sécurité alimentaire, d’eau et de santé. À mettre fin aux interventions militaires, et à promouvoir la bonne gouvernance et les droits humains.

    #climat #réchauffement_climatique #effondrement #changement_climatique #capitalisme #dérèglement_climatique #usa #etats-unis #guerre #arabie_saoudite #yémen #syrie #etats-unis #iran #armes #yemen #guerre #qatar

  • #Syrie. Dans un pays ruiné, scrutin sans gloire pour Bachar Al-Assad
    https://orientxxi.info/magazine/syrie-dans-un-pays-ruine-scrutin-sans-gloire-pour-bachar-al-assad,4784

    Le président syrien s’apprête à se faire réélire ce 26 mai 2021 dans un pays appauvri et affamé. Minée par la corruption, la reconstruction est à la peine, tandis que la Russie ne parvient pas à trouver une solution globale, notamment avec la Turquie qui contrôle le nord-ouest.

    http://www.urtikan.net/dessin-du-jour/syrie-une-presidentielle-sans-suspense


    Dessin de Cambon pour #Urtikan.net

  • Israël-Palestine. Petit lexique à usage des journalistes (et des autres)
    Par Sarra Grira
    https://orientxxi.info/va-comprendre/israel-palestine-petit-lexique-a-eviter-pour-les-journalistes-et-les-aut


    Illustration : Hélène Aldeguer

    Conflit ? Guerre des six jours ? Arabes israéliens ? Tsahal ? Propalestinien ?
    Israël-Palestine. Petit lexique à usage des journalistes (et des autres)

    Avec l’actualité palestinienne qui revient sur le devant de la scène, le retour d’un champ lexical médiatique, relayé par les réseaux sociaux s’est imposé comme une norme. Or, nombre de ces termes qui ne sont plus interrogés posent problème, car ils relayent une rhétorique israélienne marquée. Et très contestable.

    #Israel #Palestine #guerre #sémantique #communication

  • Manuel Valls affiche son soutien à Israël... avec une photo de bombardement israélien sur Gaza — RT en français
    https://francais.rt.com/international/86557-manuel-valls-affiche-son-soutien-a-israel-photo-bombardement-tsah

    Dénonçant sur Twitter « l’attaque du Hamas » contre Israël, l’ancien Premier ministre a relayé une photo montrant une frappe aérienne de Tsahal dans la bande de Gaza. Il a ensuite supprimé sa publication pour en modifier l’image.

    « Mon total soutien à Israël et ma solidarité avec les Israéliens face à l’attaque du Hamas. Une démocratie est agressée, aucune équidistance n’est possible », a tweeté ce 12 mai Manuel Valls. Eu égard au positionnement de l’ancien Premier ministre, qui se revendique lui-même lié de manière « éternelle » à Israël, rien de surprenant... si ce n’est le choix de la photo.

    #israël #socialisme (?)

  • L’enfer des républicains espagnols exilés en Afrique du Nord Laurent Perpigna Iban - 8 avril 2021- Orient XXI

    Aux derniers jours de la guerre d’Espagne (1936-1939), des milliers de républicains trouvaient refuge dans le Maghreb colonial. Internés puis convertis aux travaux forcés sous le régime de Vichy, ils ont vécu une histoire aussi tragique que méconnue.


    Photo prise au camp de Bouarfa (Maroc) en 1940. Archives personnelles Eliane Ortega Bernab

    Mars 1939. Depuis plus d’un mois, la Catalogne est entre les mains des forces franquistes. Près d’un demi-million de réfugiés républicains espagnols prennent la fuite par le nord, pour ce qui reste aujourd’hui encore la plus importante migration jamais observée à une frontière française. Mais la retirada n’est pas l’ultime chapitre de la guerre d’Espagne : dans le sud-est de la péninsule ibérique, les derniers bastions républicains tombent les uns après les autres. Les hostilités se terminent dans « l’entonnoir » d’Alicante. Ne pouvant fuir ni par Valence ni par le sud de l’Espagne déjà aux mains des franquistes, miliciens et civils républicains sont contraints de prendre la mer.

    Depuis Alicante, plusieurs milliers embarquent en catastrophe en direction du port le plus proche, Oran. La flotte républicaine en provenance de Carthagène accoste elle à Alger, avant d’être déroutée, avec 4 000 personnes à son bord, vers Bizerte en Tunisie. Au total, ce sont probablement entre 10 000 et 12 000 Espagnols — peut-être plus selon certains témoignages — qui arrivent sur les côtes d’Afrique du Nord en quelques jours.


    Le croiseur Libertad de la flotte républicaine entre dans le port de Bizerte en 1939 - Archives personnelles Victoria Fernandez

    Internés sous la IIIe République
    Si une poignée de républicains sont accueillis par des proches à Oran — qui possède une forte communauté hispanique — dès le 10 mars 1939, le gouvernement de la IIIe République qui administre l’Afrique du Nord met un frein à leur arrivée. Depuis un an, les décrets-lois Daladier encadrent la venue de réfugiés : on parle de triage entre la « partie saine et laborieuse de la population étrangère et les indésirables », d’assignations à résidence, de centres d’internements… Un schéma qui va être reproduit en Algérie, au Maroc et en Tunisie.

    Pendant que le maire d’Oran célèbre en grande pompe la victoire franquiste, une partie des républicains sont maintenus de force dans des embarcations converties en bateaux-prisons. Ceux qui peuvent débarquer sont placés dans des « guitounes », notamment sur le quai éloigné de Ravin blanc. Eliane Ortega Bernabeu, dont le grand-père était à bord de l’un de ces bateaux, le Ronwyn, raconte : Ils étaient totalement isolés, tenus à l’écart des habitants. Malgré cela, certains Oranais leur sont venus en aide, en amenant de la nourriture, qu’ils hissaient à bord des navires grâce à des cordes. En revanche, une autre partie de la population ne voulait pas recevoir ces Espagnols, inquiets de leur nombre. Le maire de la ville, l’abbé Lambert, était un ami de Franco. Il a grandement contribué à créer un climat de peur chez ces habitants.


    Les républicains espagnols « triés » après leur arrivée à Bizerte - Archives personnelles Victoria Fernandez

    Sur le port d’Oran, la situation s’éternise : des milliers de républicains y resteront plus d’un mois, dans des conditions d’insalubrité et de sous-alimentation totale. Travaux forcés

    En Tunisie, les marins et les civils de la flotte républicaine sont eux aussi tenus à l’écart de la population. Rapidement, ils sont acheminés en train vers le centre du pays et des camps d’internement, notamment celui de Meheri Zebbeus. En Algérie également, une fois débarqués, les réfugiés sont placés dans des camps : « Il y avait des civils, des ouvriers, des syndicalistes, enfermés derrière des barbelés, et sous la menace constante de baïonnettes », explique Eliane Ortega Bernabeu.

    Dans les nombreux camps — dont la majorité se situe sur le territoire algérien —, la même législation qu’en métropole est appliquée. Peter Gaida, historien allemand et auteur de plusieurs ouvrages sur les camps de travaux forcés et les républicains, explique : Les exilés sont considérés comme dangereux pour la défense nationale, ils sont contraints de fournir des prestations en échange de l’asile : une partie part dans les camps d’internement, l’autre dans les compagnies de travailleurs étrangers, les CTE. Des prestations légales dans la mesure où la France était en guerre, et les Français étaient aussi réquisitionnés.

    En Algérie, les femmes, les enfants, ainsi que des invalides sont envoyés dans différents camps : Carnot (Orléansville) ou Molière, pour les plus connus ; les combattants, eux, rejoignent ceux de Boghar et Boghari où ils sont enrôlés pour satisfaire aux besoins en main-d’œuvre de la puissance occupante. Ils sont employés notamment à rénover des routes dans la région de Constantine, et à exploiter les mines de charbon et de manganèse dans le sud oranais.

    Le transsaharien, vieux rêve colonial
    Les dirigeants de la IIIe République française décident alors de relier les mines de Kenadsa, situées au sud d’Oran, aux chemins de fer marocains. Deux mille républicains espagnols et membres des Brigades internationales intègrent la Compagnie générale transsaharienne, afin d’entretenir les pistes dans le désert. Dans son ouvrage Camps de travail sous Vichy (à paraître en juin 2021 aux éditions Les Indes savantes https://www.sfhom.com/spip.php?article3747 ), Peter Gaida publie le témoignage de l’un d’entre d’eux, interné au camp de Colomb-Béchard, en Algérie : On nous envoya à quatre kilomètres de l’oasis pour enlever le sable d’une énorme dune pétrifiée de plus de 2 000 mètres de longueur. La température était étouffante, plus de 40° à l’ombre et l’eau rare et chaude. C’est là qu’ont commencé les dysenteries, les crises de paludisme, les vomissements et les forts maux de tête.


    Des internés affectés au transsaharien - Archives personnelles Eliane Ortega

    Après l’armistice du 22 juin 1940, le gouvernement de Vichy au pouvoir remet au goût du jour un vieux rêve colonial : l’édification d’une ligne de chemin de fer stratégique, le transsaharien, autrement appelé « Méditerranée-Niger ». L’idée est de relier les colonies d’Afrique du Nord à celles d’Afrique occidentale : En réalité, les capitales des deux empires coloniaux français, Alger et Dakar. Vichy entreprend donc la construction d’une liaison ferroviaire de 3 000 kilomètres, en plein désert. Mais l’objectif est multiple : en plus du prestige colonial, il s’agit aussi de transporter des troupes militaires, du matériel et du charbon exploité au Maroc. Il y a également un projet en Afrique occidentale qui consiste à irriguer le Niger et de créer une culture du coton gigantesque, qui permettrait de rendre la France indépendante des Britanniques. Pour cela, il leur faut un chemin de fer qui puisse relier Alger.

    Le chantier, colossal, se divise en trois phases : la construction d’un axe Oran-Gao, en longeant le Niger, un second menant de Gao à Bamako, et un troisième censé relier la ligne à Dakar.

    L’horreur des camps
    La main-d’œuvre est toute trouvée : les Groupements de travailleurs étrangers (GTE, qui ont succédé aux CTE), disposent d’un cadre législatif répressif, subtile alliance du colonialisme et du fascisme. Un certain nombre de camps sont érigés et répartis entre le Maroc, la Tunisie, et l’Algérie. Mais les républicains espagnols ne sont pas les seuls à être affectés sur les différents chantiers : « Des anarchistes et communistes français, des membres de Brigades internationales, et des personnes aux profils très divers vont être déportés des camps français, comme celui de Vernet, vers ceux d’Afrique du Nord en bateau. Pour Vichy, ce sont “des bouches inutiles et des bras qui manquent” », explique Peter Gaida.


    Les camps d’internement en Afrique du Nord DR

    En outre, plusieurs milliers de juifs sont exclus de l’armée française, et placés dans des Groupements de travailleurs israélites (GTI). « Dans les camps, il y également des Nord-Africains, notamment ceux les leaders des mouvements nationalistes en Tunisie et en Algérie. Il y a donc une population très mixte, on trouve même la trace de juifs allemands et de Yougoslaves », commente Gaida.

    Source : https://orientxxi.info/magazine/l-enfer-des-republicains-espagnols-exiles-en-afrique-du-nord,4624

    #Colonialisme #Algérie #Espagne #Fascisme #France #Histoire #Maghreb #Seconde_guerre_mondiale #Catalogne #Républicains_Espagnols #Juifs #Brigades_internationale #GTE #CTE #travaux_forcés

  • France. L’épineux dossier du retour des djihadistes
    https://orientxxi.info/magazine/france-l-epineux-dossier-du-retour-des-djihadistes,4679

    L’exécutif français affiche toujours une fin de non-recevoir quant aux demandes de rapatriement des djihadistes, de leurs femmes ou de leurs enfants. Désormais, Emmanuel Macron est visé à titre personnel par les démarches judiciaires des familles de combattants.