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  • Égypte. « Mon fils n’est pas seul. Des millions d’autres ont commis le même crime » | Laila Soueif
    https://orientxxi.info/magazine/egypte-mon-fils-n-est-pas-seul-des-millions-d-autres-ont-commis-le-meme-

    Lundi 20 décembre, un tribunal égyptien devrait émettre un jugement concernant Alaa Abdel Fattah et deux de ses compagnons. Dans un système judiciaire aux ordres, le verdict ne fait aucun doute. La mère d’Alaa lance un appel à la communauté internationale pour qu’elle aide à faire libérer « une génération » qui se meurt en prison. Source : Orient XXI

  • Nucléaire iranien : la solitude d’Israël
    Sylvain Cypel (Orient XXI) | > 1er décembre 2021
    https://orientxxi.info/magazine/nucleaire-iranien-la-solitude-d-israel,5213

    La volonté américaine de reprendre les pourparlers sur le nucléaire iranien s’oppose au refus israélien de toute perspective d’un accord avec l’Iran, contre lequel Israël menace de livrer une guerre, même si les États-Unis y sont hostiles. Mais Tel-Aviv dispose-t-il des moyens de sa politique ? (...)

  • Le nucléaire iranien, une arme de négociation massive
    https://orientxxi.info/magazine/le-nucleaire-iranien-une-arme-de-negociation-massive,5206
    Bernard Hourcade > 26 novembre 2021

    Alors que reprennent les négociations sur le nucléaire iranien, le nouveau président de la République islamique a fixé une ligne fondée sur la recherche d’un accord qui, tout en préservant la souveraineté du pays, lui permettrait de faire face aux défis régionaux et intérieurs. (...)

    #Accord_nucléaire_iranien #JCPOA #Iran

  • Je cherchais des documents concernant la pollution des armées, la responsabilité majeure du complexe militaro-industriel dans le réchauffement climatique et je tombe sur cette chronique de mars dernier avec des liens utiles dedans : « Verts kaki, mais verts quand même ? » https://www.franceculture.fr/emissions/la-transition/armees-la-grande-mise-au-vert

    Vous avez encore des doutes sur la réalité du changement climatique ? L’armée, elle, s’y prépare de plus en plus. Et surveille de près son bilan carbone. C’est la transition de ce matin.

    On peut d’ores et déjà en déduire qu’il s’agit d’un sujet sérieux. Oui car si l’armée s’y intéresse de près, ce n’est pas parce que les écologistes ont fait un putsch au sein des états-majors : c’est parce que cette question, parfois prise à la légère par les politiques et les médias, est considérée comme essentielle par les militaires.

    J’avais eu l’occasion de consacrer une précédente chronique à un panorama des problématiques posées par la crise climatique aux armées. Ce matin, voyons comment celles-ci tentent d’atténuer leur impact sur le climat. Car aussi contre-intuitif que cela puisse paraitre, surtout si vous avez une fibre antimilitariste, les militaires se préoccupent de leur bilan environnemental. C’est ainsi, par exemple, que le Pentagone aux Etats-Unis s’est fixé pour objectif d’atteindre la neutralité carbone pour ses infrastructures en 2050.

    Un tel objectif n’a rien de cosmétique dans la mesure où les armées sont considérées comme les premières émettrices institutionnelles de gaz à effet de serre, comme le relève un rapport publié ce matin par l’Observatoire Défense et Climat de l’IRIS, en partenariat avec le ministère des Armées. D’où un certain nombre d’initiatives pour verdir les équipements. On y apprend par exemple que la marine américaine travaille sur ‘’l’extraction de CO2 et d’hydrogène de l’eau de mer’’ en vue de fabriquer un carburant liquide pour ses navires. Autre exemple : lors du dernier défilé aérien du 14 juillet à Paris, les 2/3 des avions volaient avec des biocarburants.

    Vous vous en doutez : si les militaires s’engagent dans cette démarche d’atténuation de leur empreinte écologique, ce n’est pas uniquement parce qu’ils sont tombés sous le charme de Greta Thunberg et Nicolas Hulot. C’est avant tout une question de pragmatisme : il s’agit pour les armées de réduire leur dépendance énergétique, d’être capables de s’approvisionner de manière autonome en cas de coup dur, de ne pas dépendre des réseaux commerciaux.

    L’armée américaine a ainsi tiré les leçons de la catastrophe de Fukushima il y a 10 ans : suite à l’arrêt de la centrale, une des bases de l’US Air Force au Japon s’était retrouvée privée d’électricité pendant 90 jours. Depuis, chaque base est censée être autonome pendant deux semaines minimum, et ce grâce aux énergies renouvelables. D’autres ont suivi : pour réduire leur dépendance énergétique, les armées canadienne, britannique, indienne, danoise…investissent qui dans des parcs d’éoliennes, qui dans des champs de panneaux solaires.

    Un rapport d’information publié fin janvier par l’Assemblée nationale, sur le thème ‘’Dérèglement climatique et conflits’’, insiste lui aussi sur la nécessité de développer les énergies renouvelables afin de rendre l’armée française plus autonome, notamment lors des opérations extérieures, les OPEX. Plus autonome, c’est-à-dire moins dépendante des approvisionnements en eau et en pétrole généralement acheminés par convois, et qui peuvent donc être attaqués : plus autonome, donc moins vulnérable.

    Est-ce à dire que les objectifs militaires convergent toujours avec les objectifs climatiques ? Ce serait oublier un peu vite l’impact des conflits armés sur l’environnement, mais aussi l’utilisation de celui-ci comme moyen de combat. Manipuler les processus naturels pour modifier le climat : cela a fait partie des projets de l’armée américaine à la fin des années 40. L’idée était d’ensemencer les nuages avec des produits chimiques et de s’en servir ensuite comme arme de guerre, comme on peut le lire sur le site du GRIP (groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité).

    En décembre 1976, les Nations Unies ont tenté d’y mettre fin en adoptant la très méconnue convention ENMOD, sur l’interdiction d’utiliser des techniques de modification de l’environnement à des fins militaires. Contrairement aux Etats-Unis, à la Russie ou encore à l’Allemagne, la France ne fait pas partie des signataires.

    Il me semblait avoir vu passer des choses chez Mediapart ou Reporterre ou Basta ou autres à ce sujet récemment, mais j’ai pas retrouvé.

  • Un air d’apocalypse, de l’Amérique du Nord à Jérusalem
    Falestin Naili > 9 novembre 2021

    Les évangélistes américains sont-ils le dernier rempart de l’expansionnisme sioniste ou des alliés contre nature pour Israël ? Majoritairement engagés aux côtés de l’ultra-droite israélienne, ils comptent pourtant une frange envisageant la conversion des juifs comme condition du salut de la chrétienté.

    https://orientxxi.info/magazine/un-air-d-apocalypse-de-l-amerique-du-nord-a-jerusalem,5157

    (...) Mais les juifs pourraient eux aussi être amenés à disparaître, malgré leur rôle de premier ordre dans l’avènement de ce Nouvel Âge. Selon certaines interprétations, ils devraient en effet se convertir au christianisme afin d’être sauvés. “La conception évangélique est une pièce en cinq actes où les juifs disparaissent au quatrième” , commente le journaliste Gershom Gorenberg, auteur du livre The End of Days . La polémique suscitée au printemps 2020 par l’ouverture sur le câble israélien d’une chaîne de télévision évangéliste nommée GOD TV montre que la conversion des juifs continue à être une ligne rouge en Israël, même si le soutien des évangélistes est le bienvenu. (...)

  • Ghassam Salamé. « L’ordre occidental s’effrite »
    Alain Gresh > Henri Mamarbachi > 8 novembre 2021
    https://orientxxi.info/magazine/ghassam-salame-l-ordre-occidental-s-effrite,5134

    Orient XXI. — Comment expliquer le retrait sans honneur des États-Unis d’Afghanistan après vingt ans de présence militaire et plus de 2 300 milliards de dollars (1982 milliards d’euros) dépensés, selon le président américain Joe Biden ?

    Ghassam Salamé. — Une explication tient au fait que les États-Unis ont « privatisé » une grande partie de leurs opérations extérieures. Il se crée dans les pays où ils interviennent un réseau économique et financier qui en devient le bénéficiaire principal. Je l’ai vu en Irak en 2003 avec les Républicains qui plaçaient des jeunes gens pour leur donner une expérience. Puis les sociétés privées de sécurité intervenaient, jouant dans un premier temps un rôle de suppléant pour protéger des hôpitaux militaires. Ensuite a été développée une véritable industrie chargée du recrutement des interprètes et de leur formation jusqu’à parvenir à remplacer l’armée elle-même. J’ai vu des soldats américains qui débarquaient en Irak être peu de temps après employés par ces sociétés (privées) qui les payaient bien mieux.

    Ce système économique florissant est tel qu’il empêche de se poser la question sur ce qui se passe réellement dans le pays. En Afghanistan, quand on évoque les budgets dépensés toutes ces années, on omet de préciser que 40 % environ de cet argent est revenu aux États-Unis.

    Ainsi, l’« American way of war » est d’abord un système qui crée des bénéficiaires américains. Ils se transforment en un lobby qui a intérêt à ce que rien ne change, car ils en vivent. L’Afghanistan en est le cas le plus clair. Cette économie a représenté plus du tiers, voire 50 % du budget américain sur place en Irak et en Afghanistan et retourne au pays. Donald Rumsfeld, ancien faucon et secrétaire d’État au Pentagone, s’est chargé d’organiser ces sous-traitances.

    J’avais rencontré Rumsfeld avec le premier ministre libanais en 2001. Il nous avait dit qu’une fois Al-Qaida éliminée, l’Afghanistan ne les intéressait pas ; or, si leur présence a été si longue, c’est qu’il y avait des gens que ça intéressait. Pour les membres de l’Alliance atlantique, il n’y avait plus de raisons de rester et ils se sont désengagés peu à peu. (...)

  • Qatar Connection : Quand la France et le Qatar programmaient la guerre en Syrie
    05.11.2021 | Thierry Gadault et Bernard Nicolas | Blast,| Blast,
    https://www.blast-info.fr/articles/2021/qatar-connection-quand-la-france-et-le-qatar-programmaient-la-guerre-en-s

    (...) Assad doit donc porter le costume du méchant pour justifier la suite, et sa chute. Entre le bien et le mal, la partition doit être claire - c’est une condition de réussite. Le compte-rendu de cette rencontre laisse par ailleurs entrevoir d’autres cartes, dans le jeu des adversaires du raïs syrien : « La dernière solution pour anéantir Assad, poursuit Sheikh Hamad Bin Jassem Bin Jabr Al-Thani selon le compte-rendu, est de soutenir l’armée libre et les rebelles avec les armes, notamment les armes qualitatives, pour créer un équilibre de dissuasion et leur envoyer du renfort par des combattants et des djihadistes étrangers très expérimentés ; ainsi que par la création de camps militaires dans les pays frontaliers, notamment en Israël, pour entraîner les militants armés et former les volontaires et leur apporter un soutien logistique comme c’est le cas en Turquie, et leur ouvrir des couloirs d’accès en Syrie en toute sécurité. » (...)

    #Syrie #Lybie #Sarkozy #Qatar #BHL

  • Le silence navrant des gauches françaises sur l’islamophobie
    Olivier Le Cour Grandmaison > 4 novembre 2021
    https://orientxxi.info/magazine/le-silence-navrant-des-gauches-francaises-sur-l-islamophobie,5156

    La dissolution du Collectif contre l’islamophobie en France a été approuvée par une partie de la gauche parlementaire au nom de la lutte contre « l’islam politique » ; celle de la Coordination contre le racisme et l’islamophobie est passée presque inaperçue. C’est pourtant la liberté d’expression et d’association traditionnellement défendue par les partis de gauche qui est remise en cause.

    #Islamophobie #Liberté_d’expression
    #Interdiction_associations

    • Les réactions suscitées par la loi destinée à lutter contre le « séparatisme » témoignent également d’atermoiements remarquables. Cette nouvelle incrimination, qui se substitue à celle de « communautarisme » en aggravant le poids de l’accusation, puisqu’une menace existentielle est supposée peser sur la République, est au principe de cette législation de circonstance. Rebaptisée loi « confortant le respect des principes républicains », par des communicants et des politiques désireux de se conformer à la doxa du pouvoir et d’élargir ainsi leurs soutiens, elle a donné lieu à des votes surprenants. Si LFI a fermement rejeté ce texte et dénoncé la « stigmatisation des musulmans » comme de nombreuses ONG, on découvre que plusieurs personnalités se sont abstenues. C’est le cas du secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel, et de l’ancienne ministre de la jeunesse et des sports Marie-Georges Buffet, tous deux rejoints par les députés du Parti socialiste.

    • Utiliser le mot « islamophobie » cette horreur créée pour copier le mot « homophobie » et se faire passer pour des martyrs, pour l’islam politique, sexiste, raciste, antisémite et homophobe, utiliser, donc, le mot islamophobie montre un soutien à l’islam politique.
      Mais tous les aveugles, de gauche en particulier, qui pleurnichent sur des agresseurs de la pire espèce, me font bigrement penser à ceux qui soutenaient l’URSS dans les années 1950.

  • Quand Israël qualifie de « terrorisme » le combat pour les droits humains
    Raja Shehadeh > 3 novembre 2021

    Fondateur de la plus célèbre d’entre elles, Al-Haq, le juriste et écrivain palestinien Raja Shehadeh s’interroge : pourquoi maintenant ? Et si c’était lié à la procédure pour crimes de guerre contre Israël en cours devant la Cour pénale internationale ?

    https://orientxxi.info/magazine/quand-israel-qualifie-de-terrorisme-le-combat-pour-les-droits-humains,51

    Pourquoi maintenant ? peut-on se demander. La réponse la plus probable est qu’Al-Haq a récemment apporté un fort soutien à la Cour pénale internationale (CPI) en lui fournissant des preuves pour son enquête sur les crimes de guerre commis par Israël pendant la guerre de Gaza en 2014 (la CPI étudie également les accusations de crimes de guerre portées contre le mouvement palestinien Hamas lors de ce même conflit). Parmi les candidats à être inculpés, on pourrait retrouver Gantz lui-même ; il était alors chef d’état-major de l’armée israélienne.

    #Droit_international #CPI #Droits_humains
    #Interdiction_associations

  • Les juifs de France se fracturent sur Éric Zemmour
    Jean Stern > 15 octobre 2021
    https://orientxxi.info/magazine/les-juifs-de-france-se-fracturent-sur-eric-zemmour,5111

    La candidature probable à l’Élysée du partisan du « grand remplacement » provoque une onde de choc dans la communauté juive française. Beaucoup de juifs affirment vouloir voter pour Éric Zemmour, au grand dam de figures communautaires. On peut y voir un feu de paille, mais aussi la conséquence d’erreurs d’analyse sur l’islamophobie et le soutien constant à la politique israélienne. (...)

    • Plus de 1 200 personnes avaient payé pour assister à la conférence de Zemmour se livrant à un éloge appuyé du pétainisme dès 2016 à la grande synagogue de Paris, rue de la Victoire, en compagnie du grand rabbin Gilles Bernheim : une onction partielle lui avait déjà été fort malencontreusement accordée.

      (...) Pour beaucoup de juifs d’Afrique du Nord issus des milieux populaires, poursuit-elle, « Zemmour incarne “la dernière chance” avant l’exil. Un rempart à la disparition, la perspective d’une vie nouvelle possible qui vaut bien de fermer les yeux sur quelques excès ». Fermer les yeux, tout est dit en somme.

      (...) Zemmour ne dédaigne pas les déjeuners en ville, un rite très français. Il peut ainsi manger avec le multicondamné pour antisémitisme Jean-Marie Le Pen en compagnie de la fille du nazi Joachim von Ribbentrop jugé et exécuté à Nuremberg, a révélé Le Monde. « On peut presque imaginer la viscosité de ce repas, où l’obséquieux monsieur Z cherche ses traits d’esprit, comme autant de courbettes de bon kapo divertissant ses maîtres », ironise férocement le 7 octobre l’historien Jérémy Rubenstein sur Hiya.

      (...) L’historien et chercheur Marc Knobel, directeur des études du CRIF, a d’ailleurs dénoncé dans différents articles depuis plusieurs années l’idéologie du « faiseur d’apocalypse » en qui il voit un « juif de la négation », qui va jusqu’à reprendre des éléments de langage de l’extrême droite antisémite sur la culpabilité du capitaine Alfred Dreyfus.

  • Les pollutions indélébiles de l’armée américaine au Proche-Orient | Bruce Stanley
    https://orientxxi.info/magazine/les-pollutions-indelebiles-de-l-armee-americaine-au-moyen-orient,5020

    Les conséquences des interventions militaires américaines dans le monde sont connues : destructions, victimes civiles, régimes renversés ou soutenus... Elles laissent aussi de terribles traces environnementales, écologiques et sanitaires pour les populations, même quand les troupes américaines se sont retirées. Le 2 juillet 2021, les forces de sécurité afghanes ont découvert au petit matin que l’armée américaine s’était retirée dans la nuit de la base aérienne de Bagram, au nord de Kaboul, tout à la fois (...) Source : Orient XXI

  • #Liban. Une « République des #ONG », au profit de qui ?
    https://orientxxi.info/magazine/Liban-La-Republique-des-ONG

    […] avec la crise, le soutien aux Libanais est désormais perçu comme nécessaire à la stabilité du pays du Cèdre par les principaux bailleurs de fonds. La crise humanitaire n’est plus seulement celle des réfugiés ; elle s’étend à la population tout entière, et met les donateurs face à une situation inédite : une crise humanitaire non pas causée par une guerre ou une catastrophe naturelle, mais par l’indigence de la caste politique corrompue au pouvoir.

    D’où une contradiction : le système d’aide internationale vient renflouer ceux-là mêmes qui sont responsables de la catastrophe.

    • […] le fait que l’aide demeure une des rares sources restantes de #devises étrangères dans le pays est susceptible d’en faire un objet d’accaparation par la classe politique.

      Une étude récente de Thomson Reuters estime déjà que 250 millions de dollars (211,6 millions d’euros) d’aide humanitaire de l’#ONU ont été perdus auprès des #banques (affiliées à des factions politiques) qui appliquent des taux défavorables — soit plus de la moitié d’un programme interagences intitulé Lebanon one-unified inter-organisational system for e-cards (Louise), à destination des réfugiés syriens.

      De même, près de la moitié des 23 millions de dollars (19,47 millions d’euros) du programme d’assistance mensuelle du PAM dont bénéficient près de de 105 000 Libanais a été « avalée » par des banques du Liban. Le choc pour les bénéficiaires est d’autant plus flagrant que les agences de l’ONU ont réussi à sécuriser auprès de ces mêmes banques des comptes en dollars pour rémunérer leurs propres équipes. Plusieurs sources du rapport informent qu’en tout, entre un tiers et la moitié de l’argent envoyé par l’ONU au Liban aurait été accaparé par les banques depuis les débuts de la crise économique.

      Un rapport de Synaps paru en juin 2021 tire la sonnette d’alarme : si les donateurs ne décident pas ensemble de lignes rouges claires et inamovibles eu égard aux concessions qu’ils refusent de faire auprès du régime libanais, l’argent de l’humanitaire deviendra la cible d’une élite prédatrice qui cherche à aspirer jusqu’au dernier dollar disponible. Pour ce faire, cette #élite pourrait mettre en place des mesures de surveillance et de contrôle du secteur de l’aide : obligation d’enregistrement des organisations humanitaires auprès du gouvernement, de transfert à travers certaines institutions financières, d’opérations de change passant par la banque centrale (avec un taux plus bas que celui du marché noir)… La de l’aide humanitaire, déjà rampante comme on l’a vu avec les distributions de kits d’hygiène et de nourriture par les partis ou les organisations politisées au cours de la pandémie pourrait infiltrer virtuellement toutes les couches de la chaine humanitaire, du carburant et du pharmaceutique à la logistique et aux secteurs de la construction et de la sécurité. Dès lors, les organisations internationales seraient prises en étau, soumises à des tactiques d’intimidation de la part des leaders politiques et contraintes à embaucher du personnel politiquement affilié, au risque d’être exclues.

    • Si le secteur de l’aide est devenu pourvoyeur d’emplois pour certains Libanais, on ne peut nier qu’il ne participe de cette nouvelle « tectonique des classes »7 où le passage de la pauvreté à la classe moyenne et supérieure dépend d’un facteur unique : les salaires en « fresh money ». Dans ce contexte délétère, un emploi rémunéré en dollars représente le Graal, alors que la livre libanaise poursuit sa descente aux enfers. Le fait qu’une partie de ces emplois soient localisés dans le secteur humanitaire et souvent l’apanage d’un personnel d’expatriés — ou de Libanais cosmopolites, multilingues et éduqués à l’étranger — ne fait qu’exaspérer tensions et frustrations à l’heure où les aides distribuées en livres aux bénéficiaires voient leur valeur fondre à toute allure.

      Cette polarisation sociale est particulièrement visible dans certains quartiers de Beyrouth tels que Gemmayze, Mar Mikhael ou Badaro où, alors que se diffusent de nouvelles formes très visibles de pauvreté, un vent d’animation et de festivité souffle sur les bars, les cafés et les restaurants qui ont rouvert depuis la fin du confinement. Les salaires versés en dollars jouent assurément un rôle dans la reprise de cette consommation et la formation de bulles de richesse dans les quartiers huppés de la capitale.

  • Le Liban comme un bateau ivre
    Henri Mamarbachi > 7 septembre 2021
    https://orientxxi.info/magazine/le-liban-comme-un-bateau-ivre,5000

    Le Liban s’enfonce dans une crise dont la responsabilité incombe largement à ses dirigeants pris dans des bras de fer de basse politique et indifférents au spectacle misérable qu’ils offrent au monde et au mal-être des habitants, qu’ils soient pauvres ou de la classe moyenne. Comme dans tous les pays, les happy few font la fête jour et nuit dans des stations de sport d’hiver huppées de la montagne libanaise, grâce aux revenus qu’ils reçoivent de l’étranger.

    Avec l’éclatement d’une crise socio-économique (révolte de la rue, banqueroute financière), les Libanais sont ainsi livrés à eux-mêmes, privés d’électricité, d’essence, de mazout. Le prix du pain flambe, les médicaments manquent et les hôpitaux souffrent de pénuries.(...)

    #Liban

  • Les prénoms de la laïcité, ou comment cacher l’islamophobie – L’image sociale
    http://imagesociale.fr/10028

    Comme tout énoncé raciste, les images de la campagne s’appuient sur une forte dimension implicite. Derrière l’apparence d’un melting-pot souriant, que l’on pourrait lire comme un éloge de la diversité d’inspiration antiraciste, le mot-clé « laïcité » donne le mode d’emploi de l’organisation des signes. « Le sous-texte, c’est que la laïcité est faite pour corriger les défauts des élèves de culture et de confession musulmanes » explique Jean-Louis Bianco, ancien président de l’Observatoire de la laïcité, supprimé par le gouvernement pour sa fidélité à l’esprit de 1905. Un siècle plus tard, la laïcité suprémaciste suggère en effet d’interpréter les affiches en cherchant les marques d’une opposition basée sur l’appartenance ethno-culturelle.

    • La sociologie survole la situation, et oublie les chiffres.
      En effet, en France les immigré·es du Maghreb donnent des prénoms de chez eux (c’est leur droit absolu), et sont, majoritairement musulmans.
      La laïcité parlant exclusivement de la religion, il est normal que l’égalité ne soit pas évoquée.
      Ni celle femme-homme, ni les autres.
      Elle est sous-entendue, puisqu’on y voit des femmes en situation égale avec d’autres.
      Allez y voir de l’"islamophobie" (terme inventé par les religieux musulmans islamistes, extrêmes, pour récupérer un terme similaire à homophobie, pour se poser en victime) c’est encore et toujours pleurnicher pour de pauvres victimes qui, depuis trois générations, se sont intégrées, pour ceux qui le voulaient, il n’y a qu’à voir ces prénoms, et noms partout dans la société, et c’est tant mieux.
      Il n’y a qu’à parler avec eux de leur ennuis à se voir stigmatiser, alors qu’ils ne veulent rien, rien d’autre que de poursuivre leur chemin.
      Se faire le relais de ceux qui pleurnichent, et ne font rien en fin de compte, et surtout pas aider ceux qui sont dans la merde, c’est fatigant, très fatigant, pour les autres.

    • Ça a déjà été référencé 8 fois sur seenthis ; mais quand ça veut pas, ça veut pas.

      « Islamophobie », un mot, un mal plus que centenaires
      https://orientxxi.info/magazine/islamophobie-un-mot-un-mal-plus-que-centenaires,1155

      La première utilisation du mot retrouvée date de 1910. Elle figure sous la plume d’un certain Alain Quellien, aujourd’hui oublié. Il proposait une définition d’une surprenante modernité :

      L’islamophobie : il y a toujours eu, et il y a encore, un préjugé contre l’islam répandu chez les peuples de civilisation occidentale et chrétienne. Pour d’aucuns, le musulman est l’ennemi naturel et irréconciliable du chrétien et de l’Européen, l’islamisme2 est la négation de la civilisation, et la barbarie, la mauvaise foi et la cruauté sont tout ce qu’on peut attendre de mieux des mahométans.

      La politique musulmane dans l’Afrique occidentale française, Paris, Émile Larose.

  • Maroc. La surveillance des journalistes n’a pas attendu Pegasus | Alexandre Garnier et Eliott Aubert
    https://orientxxi.info/magazine/maroc-la-surveillance-des-journalistes-n-a-pas-attendu-pegasus,4994

    L’enquête de Forbidden Stories a mis au jour en juillet 2021 l’usage intensif du logiciel israélien Pegasus pour venir à bout de la presse indépendante au Maroc. Mais depuis des décennies, des journalistes marocains subissent surveillance et harcèlement, grâce notamment à des logiciels fournis par des sociétés italiennes et françaises. Source : Orient XXI

    • https://survie.org/billets-d-afrique/2021/309-juillet-aout-2021/article/espionnage-moderne

      Le 18 juillet, le réseau de journalistes Forbidden Stories, Amnesty International et une quinzaine de médias internationaux ont révélé ce que l’on connaît désormais comme « l’affaire Pegasus » : la surveillance à l’échelle mondiale de milliers de personnes via le logiciel d’espionnage #Pegasus, créé et vendu par la société israélienne #NSO. Parmi les pays utilisateurs de Pegasus, on retrouve une majorité de régimes autoritaires : Maroc, Arabie Saoudite, Inde, Azerbaïdjan, Kazakhstan, Togo, Emirats Arabes Unis, Mexique, Bahreïn, Rwanda, Hongrie. Leurs cibles principales : des journalistes, des opposants politiques, des diplomates, des hommes et femmes politiques, résidant dans le monde entier. « Les conséquences de cet #espionnage_numérique mené par des régimes autoritaires ont pu être dramatiques : des journalistes et des militants ont été réduits au silence, pourchassés, harcelés, censurés, arrêtés, emprisonnés et, parfois, tués, comme en témoigne l’histoire de certaines victimes de l’Arabie saoudite et du Mexique. » (Mediapart, 19/07). L’espionnage, qu’on croit être l’apanage des dictatures alors que certaines démocraties s’y adonnent volontiers (la France vient de légiférer à nouveau en ce sens pour étendre la surveillance de masse en ligne), existe depuis longtemps mais la particularité du logiciel Pegasus est le degré d’intrusion dans les téléphones concernés : écoute en temps réel des conversations, activation à distance de la caméra ou du microphone, même lorsque la personne n’est pas en ligne, et l’ensemble de façon totalement invisible et indétectable sans une expertise technique poussée. Le Maroc a particulièrement attiré l’attention des médias français, car il a visé de nombreux téléphones français, dont ceux d’hommes politiques, jusqu’à Emmanuel Macron. Cela a suffi à braquer les regards sur cet espionnage « au sommet » et à faire passer au second plan les opposants politiques marocains ciblés (parfois via des journalistes français en contact avec eux), pour qui les conséquences ont été bien plus graves que pour le président français, à l’instar du journaliste Omar Radi condamné mi-juillet à 6 ans de prison par la justice marocaine. Plusieurs observateurs s’étonnent que les politiques français n’aient que très peu réagi à ces révélations et que personne ne semble véritablement s’inquiéter des conséquences pour la « sûreté de l’Etat ». Selon l’Elysée, « toute la lumière sera faite » (Le Monde, 21/07) mais pour l’instant on est plus proche de l’ombre que de la clarté. Une ombre à l’image des relations entre la France et le Maroc : les deux pays sont « amis » et la France n’a jamais failli dans son soutien à la monarchie. Les présidents de tous bords s’y sont rendus. Le roi Mohammed VI est le premier chef d’État à être invité par François Hollande, et c’est à sa table que Macron est reçu pour son premier voyage à l’étranger. En 2014, lorsque la justice française convoque Abdellatif Hammouchi, chef des services secrets marocains, dans le cadre d’une enquête sur des tortures, cela jette un froid dans les relations entre les deux pays et l’exécutif français fait des pieds et des mains pour « dissiper tout malentendu », réparer cet « incident regrettable » (Mediapart, 20/07) , allant jusqu’à promettre la légion d’honneur au même Hammouchi. Il aurait été décoré de cet insigne en juillet 2015, mais cela n’a jamais été officiellement confirmé, les listes de personnes étrangères « décorées » n’étant pas publiques… Six ans après, on le retrouve au coeur du volet marocain de l’affaire Pegasus. Selon Mediapart, nombreuses sont les personnalités politiques françaises qui sont proches de la monarchie : Elisabeth Guigou, Dominique Strauss-Kahn, Rachida Dati, Najat Vallaud-Belkacem, Hubert Védrine… Jusqu’à sa nomination au gouvernement, Eric Dupont-Moretti était même l’avocat personnel du roi. Comment s’étonner alors que la classe politique française se fasse très discrète sur ces révélations d’espionnage de Français par le Maroc ? A partir du moment où l’on est ami avec ce type de régime, la défense des droits humains et de la liberté de la presse est probablement le cadet de ses soucis.

      Marie Bazin

  • La situation des femmes afghanes en quelques chiffres
    https://www.rfi.fr/fr/asie-pacifique/20210827-la-situation-des-femmes-afghanes-en-quelques-chiffres

    Très fortes inquiétudes pour le sort des femmes en #Afghanistan après la prise de #Kaboul par les talibans, le 15 août 2021. L’Émirat islamique d’Afghanistan, qui avait déjà contrôlé le pays et imposé une interprétation très rigoriste et violente de la charia entre 1996 et 2001, est de retour. Une situation particulièrement préoccupante pour les femmes, qui alarme toutes les institutions et organisations internationales. Retour sur la situation des femmes en Afghanistan en quelques chiffres.

    C’est dans les années 1960-1970 que les #femmes_afghanes ont connu une première période d’émancipation par rapport à un système traditionnel très archaïque qui les maintenait complètement sous la domination masculine. Mais les guerres et les conflits successifs vont compliquer cette émancipation. Ce sera d’abord l’intervention soviétique de 1978 à 1992, puis la guerre civile entre les différentes factions de 1992 à 1996 et ensuite la prise de pouvoir cette année-là par les #talibans. Ces derniers imposeront un régime très dur, surtout vis-à-vis des femmes qui perdent alors toute forme de liberté et de droits et se retrouvent totalement soumises à une vision archaïque et au pouvoir des hommes.

    L’intervention de l’Otan, en 2001, met un terme à l’occupation talibane, mais entraîne une guerre pour reprendre le territoire en engageant parallèlement diverses initiatives de développement qui permettent aux femmes de se libérer, d’accéder à l’éducation, à la santé, à la vie sociale et politique. Comme la population afghane est jeune en majorité, beaucoup de jeunes femmes ne connaissent que cette période et aspirent à plus d’autonomie et à une meilleure qualité de vie, surtout pour celles qui vivent dans les campagnes et qui sont encore en très grande difficulté, dépendant des hommes et des mariages forcés.

    Mais à partir de 2015, l’Otan, qui ne voit pas d’issue militaire au conflit, commence à se retirer progressivement. Des pourparlers sont engagés entre les Américains et les talibans et un plan de retrait total des forces étrangères est fixé à la fin août 2021. Le 15 août, les talibans rentrent dans Kaboul après avoir reconquis une grande partie du territoire face à une partie de la population totalement désespérée qui tente de s’enfuir. Les femmes afghanes sont totalement catastrophées et les institutions internationales s’alarment pour leur liberté dorénavant gravement menacée. L’Afghanistan étant plus que jamais le pays le plus dangereux au monde pour les femmes.

    • Femmes d’Afghanistan: Crystal Bayat, 24 ans, a défié les talibans
      https://www.rfi.fr/fr/podcasts/reportage-international/20210827-femmes-d-afghanistan-crystal-bayat-24-ans-a-d%C3%A9fi%C3%A9-les-taliban

      Crystal Bayat, jeune Afghane de 24 ans, a défié les talibans dans les jours qui ont suivi leur entrée dans Kaboul. Avec d’autres jeunes femmes, rejointes par des hommes, elle a marché dans les rues de Kaboul pour crier son amour pour la République afghane et pour exiger que les droits des femmes soient respectés. Crystal Bayat a fui l’Afghanistan il y a quelques jours. Rencontre.

      Crystal Bayat dans les rues de Kaboul entourée de combattants talibans. La vidéo a été virale sur les réseaux sociaux en Afghanistan.

      La jeune femme a défié les talibans en pleine rue, tendant au-dessus de sa tête le drapeau afghan vert noir et rouge… « Notre drapeau, notre identité », crie Crystal Bayat. À 24 ans elle est devenue une icône féministe dans son pays désormais aux mains des talibans.

      « Ils m’ont dit : tu dois rester chez toi. Parce qu’une femme bien reste à la maison et sort pas. J’ai répondu : ma mère sortait de la maison pour aller chaque jour travailler... Un homme a pris ma défense. Ils ont pointé une arme sur son épaule et l’ont repoussé. Ils ont pris son téléphone et l’ont cassé. C’était terrible pour moi... J’ai perdu tout espoir. Et j’ai eu comme un choc. J’ai réalisé que les talibans n’avaient pas changé. Qu’ils étaient les mêmes que ceux de 1996 ».

      Crystal Bayat était rentrée en Afghanistan l’année dernière après des études à l’étranger, pleine d’espoir pour l’avenir.

      « Je venais d’ouvrir ma boîte de logistique et j’espérais que l’on ne baisserait jamais les bras et que l’on ne permettrait jamais aux talibans de revenir sauf s’ils changeaient. En un jour, tous les rêves des femmes, des hommes et des femmes, sont morts.

      La vie des femmes maintenant est comme celle d’un oiseau que l’on a mis en cage. Elles sont en prison maintenant. C’est la pire des choses pour les afghanes. Elles n’ont jamais pensé que cela pouvait arriver ».

      La jeune femme raconte, désespérée, le changement radical qui s’est déjà opéré pour les femmes en Afghanistan. Qui ne peuvent plus par exemple aller travailler.

      « Dans ces conditions il n’y a pas d’espoir pour l’avenir de l’Afghanistan. Mais je vais me battre, je vais faire de mon mieux jusqu’à mon dernier souffle pour les femmes en Afghanistan. Nous ne sommes pas les femmes des années 90. Ils doivent changer leur mentalité. Nous ne baisserons pas les bras ».

      Ce combat Crystal Bayat le mènera depuis l’étranger. Elle a quitté l’Afghanistan, après avoir reçu de nombreuses menaces.

    • En Afghanistan, la gouverneure Salima Mazari veut arrêter l’avancée des talibans
      https://information.tv5monde.com/terriennes/en-afghanistan-la-gouverneure-salima-mazari-veut-arreter-l-ava

      Salima Mazari est l’une des rares femmes gouverneures de district en Afghanistan. Alors que les troupes étrangères se retirent et que les talibans ont entamé une avancée qui semble inexorable, elle recrute des miliciens pour contrer leur offensive. Elle sait qu’une fois revenus au pouvoir, ils « interdiront aux femmes toute opportunité ».

      Afghanistan. Entre la peste des talibans et le choléra de la guerre civile
      https://orientxxi.info/magazine/afghanistan-entre-la-peste-des-talibans-et-le-cholera-de-la-guerre-civil

      Depuis l’accélération du retrait de l’armée américaine, les talibans semblent en passe de vaincre militairement en Afghanistan. Face à cette offensive, l’impuissance de l’armée afghane a poussé les seigneurs de la guerre, qui s’étaient fortement réarmés ces derniers mois, à entrer dans la bataille.

    • Aides à l’effort de guerre, militaires, résistantes ou victimes, les femmes sont souvent oubliées sur le champ de bataille, alors qu’elles sont pourtant en première ligne : abus, viols, violences, tortures, migrations, insécurité sanitaire... De 75 % à 90 % des populations migratoires en période de conflits armés sont constituées de femmes et d’enfants. Afin de mettre en lumière les violences auxquelles les femmes sont confrontées pendant les guerres, l’ONU a d’ailleurs proclamé le 19 juin « Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit ».
      https://information.tv5monde.com/terriennes/hub/femmes-guerres

  • Kaboul 2021 / Saigon 1975 : l’enjeu derrière les images d’évacuations d’enfants
    https://theconversation.com/kaboul-2021-saigon-1975-lenjeu-derriere-les-images-devacuations-den

    Le retour en force des talibans depuis plusieurs mois et leur prise du pouvoir récente à Kaboul contraignent les puissances occidentales à évacuer d’Afghanistan leurs ressortissants, ainsi que les hommes et les femmes qui les ont accompagnés depuis 20 ans.

    L’opération américaine en cours est marquée par un manque d’anticipation certain et rappelle l’évacuation en catastrophe de Saigon à la toute fin de la guerre du Vietnam en 1975. Des scènes issues des deux événements ont été mises en parallèle : hélicoptères s’extirpant du chaos, désordre généralisé, gens en panique. Des images d’enfants afghans confiés par des adultes à des militaires américains renvoient au Babylift qui, en avril 1975, évacua du Vietnam plus de 2 000 enfants.

    Un regard rétrospectif sur cette opération et ses modalités peut contribuer à mieux cerner les enjeux de l’enfance dans ce type de crise et les risques qui pèsent sur les enfants de Kaboul aujourd’hui.

    • Mauvais remake à l’aéroport de Kaboul
      https://orientxxi.info/magazine/mauvais-remake-a-l-aeroport-de-kaboul,4985

      L ’abandon de leurs collaborateurs afghans par les puissances occidentales a tourné au tragique en ce mois d’août 2021 à l’aéroport de Kaboul. Les scènes de répression des candidats au départ aux alentours des pistes évoquent Les horizons perdus, un film américain de Frank Capra tourné en 1937. À Kaboul se joue dans l’indifférence le dernier acte de l’injustice néocoloniale.

      Dimanche 15 et lundi 16 août 2021, les forces afghanes pro-occidentales se sont évaporées de Kaboul. La route de la frontière pakistanaise était déjà entre les mains des talibans, laissant des dizaines de milliers de collaborateurs des armées et administrations d’occupation de l’OTAN à la merci des événements.

      Les scènes à l’aéroport de Kaboul nous ont rappelé 1975 et l’abandon des centaines de milliers de partisans de la présence américaine et du régime sud-vietnamien à la répression du nouveau Vietnam prosoviétique. Certaines photos, restées dans les mémoires, ont montré les dizaines de milliers de boat people qui tentèrent de rejoindre l’Occident durant les années suivantes. Par intérêt, conviction ou tout simplement par besoin, ils avaient œuvré à soutenir et renforcer l’empire plutôt que la résistance anticoloniale.

      Cet abandon n’est pas seulement une réédition de 1975. Il fait aussi écho au sort des harkis que l’État et l’opinion française abandonnèrent pour leur grande majorité à l’été 1962, alors qu’on rapatriait en urgence des centaines de milliers de personnes.

      La gestion de l’aéroport de Kaboul au moment de l’entrée des talibans dans la ville n’a pas différé de ces honteux précédents. Le comble étant que les insurgés d’hier ne montrent aucune animosité particulière à l’égard de l’armée américaine, alors même qu’elle occupe encore, avec un naturel déconcertant, l’aéroport international du pays et organise assez tranquillement son évacuation. Se faisant, Washington donne à son armée comme principale mission d’en défendre l’entrée aux Afghans qui, la veille encore, travaillaient à soutenir sa présence. Et les talibans de s’employer eux aussi à interdire l’accès des gens à l’aéroport, « au nom de l’honneur » disent-ils, pour donner du sens et de la contenance à cette collaboration.

      Une discrimination institutionnalisée

      Pourtant, cette discrimination est tout à fait institutionnalisée : alors que des centaines de Français étaient réfugiés dans l’ambassade de France, ils ont appris que leurs collaborateurs afghans — les seuls à vraiment risquer leur vie — ne pouvaient être évacués. En effet, les hélicoptères américains utilisés pour rallier l’aéroport n’avaient purement et simplement pas le droit d’embarquer quiconque n’était pas ressortissant d’un pays de l’OTAN (ou assimilé) ; le protocole officiel de l’US Army l’interdisait....

  • Afghanistan, d’une défaite l’autre par Alain Gresh

    https://orientxxi.info/magazine/afghanistan-d-une-defaite-l-autre,4969

    Kaboul est tombée et il n’aura fallu que quelques semaines aux talibans pour balayer l’armée afghane financée et formée par les États-Unis durant vingt ans. Pour rappel, le régime communiste avait survécu trois années au retrait de l’Armée rouge. Mais le désastre afghan, au-delà d’une défaite ponctuelle, signe le fiasco de « la guerre contre le terrorisme ».

  • Pause de nuit sur la route des monts Nouba | Gwenaëlle Lenoir
    https://orientxxi.info/magazine/pause-de-nuit-sur-la-route-des-monts-nouba,4949

    Voici une aire d’autoroute soudanaise. Façon de parler, bien sûr, parce qu’évidemment, il n’y a pas d’autoroute. Le ruban asphalté mité d’ornières va même bientôt laisser place à une piste épuisante pour les moteurs et les dos. Mais ici, on trouve tout ce qu’il y a sur une aire d’autoroute : un restaurant, une boutique de technologies indispensables à nos vies modernes, des sanitaires, des cafés, un motel. On voit le motel en premier plan de la photo. Un lit à une place spartiate, cadre en métal et sommier (...) Source : Orient XXI