L’histoire de l’année de +972 : le procès de Dareen Tatour

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  • L’histoire de l’année de +972 : le procès de Dareen Tatour
    +972 – 21 décembre 2017 | Traduction : JPP pour l’Agence Média Palestine
    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2018/01/03/12349

    (...) Dareen Tatour , 35 ans, est une citoyenne palestinienne d’Israël, de la ville de Reineh, tout près de Nazareth. Son poème, « Qawem Ya Sha’abi Qawemhum » (« Résiste mon peuple, résiste-leur »), a été publié en 2015, au plus fort des manifestations palestiniennes à travers Israël et la Cisjordanie, et d’une vague d’attaques aux couteaux et aux véhicules par de soi-disant loups solitaires contre les forces de sécurité et les civils israéliens, principalement à Jérusalem et à Hébron. Quelques jours plus tard, la police prenait d’assaut sa maison et l’arrêtait, au milieu de la nuit. Elle a passé trois mois en prison puis a été placée en résidence surveillée, dans l’attente de la clôture de son procès.

    Elle est accusée d’incitation à la violence et d’avoir exprimé son soutien à une organisation terroriste.

    Ce qui est en cause, et qui déterminera finalement si elle retourne en prison ou si elle est disculpée, est la traduction et l’interprétation de sa poésie qu’en fera le policier. La défense a fait appel à des experts en littérature hébraïque et arabe pour attester des différentes significations de mots et de phrases spécifiques, de la nature de la poésie politique, et de la façon dont certains régimes plus oppressifs dans le monde ont toléré des poètes dissidents.

    L’histoire de Tatour n’est pas une exception. Son arrestation et son procès politique représentent une nouvelle ère terrifiante où les Palestiniens, et mêmes certains Israéliens juifs, sont arrêtés et emprisonnés par les autorités israéliennes, parfois sans procès, pour des choses qu’ils ont écrites sur Facebook. Le poète est devenu un symbole involontaire de la montée de la surveillance des médias sociaux par l’État. (...)