• Assurance-chômage : « Nous n’avons pas de devoirs, nous n’avons que des droits ! »
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    Depuis leur arrivée au pouvoir, Emmanuel Macron et sa majorité multiplient les déclarations contre les chômeurs, qu’ils veulent soumettre à un contrôle renforcé. Entretien avec Jean-Pierre Antoine, secrétaire de la CGT chômeurs rebelles du Morbihan, qui dénonce la stigmatisation des privés d’emploi et s’inquiète d’un possible démantèlement du régime d’assurance-chômage.

    Depuis le 1er janvier 2018, les salarié-e-s ne cotisent plus à l’assurance-chômage. Pour compenser la suppression des cotisations des salariés à l’assurance-chômage, l’État a décidé d’une hausse de la CSG, qui est prélevée sur tous les revenus d’activité et revenus de remplacement, y compris les pensions de retraite. Comme c’est désormais un impôt qui financera l’assurance-chômage, et non plus les cotisations des salariés, l’État va pouvoir mettre en cause la légitimité des représentants des salariés qui siègent au conseil d’administration de l’Unédic. Puisque les salariés ne cotisent plus pour financer le régime d’assurance-chômage, pourquoi seraient-ils représentés et associés à sa gestion ?

    Je suis persuadé qu’on se dirige vers une transformation complète de la gestion de l’assurance-chômage. L’État pourra décider du fonctionnement de l’assurance-chômage sans concertation. Et Emmanuel Macron a déjà annoncé la couleur : deux offres raisonnables refusées, ça se traduira par une suppression de l’allocation versée (bien sûr, la notion d’offre raisonnable n’est pas précisée). En outre, avec la suppression de la cotisation sur les salaires, on peut imaginer que l’allocation versée ne sera plus calculée en fonction des salaires antérieurs. L’État pourrait donc décider de fixer le montant et la durée de versement du revenu de remplacement alloué aux privés d’emplois. On va se retrouver sur un modèle similaire à ce qu’on connaît en Angleterre, avec l’État à la baguette.

    Pour nous, c’est clair : plutôt que contrôler les chômeurs, ils feraient mieux de contrôler les offres d’emplois. Le site du Pôle Emploi a été largement ouvert, et les employeurs peuvent désormais publier directement leurs annonces, qui ne sont plus contrôlées par des agents du Pôle Emploi mais par des algorithmes. Ils feraient mieux de revenir à un système de contrôle préalable des offres.

    Nous sommes opposés au contrôle des chômeurs. L’assurance-chômage, c’est un droit. Quand on nous parle de devoirs, c’est une façon de stigmatiser les privés d’emploi. Nous n’avons pas de devoirs, nous n’avons que des droits ! S’il y a six millions de chômeurs dans ce pays, ce n’est pas parce que les privés d’emploi ne cherchent pas de travail, mais tout simplement parce qu’il n’y a pas de boulot.

    #chômage #pôle_emploi #précarité