Pourquoi les chiffres de Pôle emploi vont-ils devenir trimestriels ?

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  • Pourquoi les chiffres de Pôle emploi vont-ils devenir trimestriels ?
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/01/24/pourquoi-les-chiffres-de-pole-emploi-vont-ils-devenir-trimestriels_5246561_4

    Les chiffres du chômage de Pôle emploi ne seront plus publiés mensuellement mais par trimestre, comme ceux de l’Insee.

    Oui, tiens, pourquoi ?

    « Les chiffres de Pôle emploi sont très sensibles à des règles administratives, qui changent assez régulièrement, et aux comportements des personnes – sur le fait de savoir s’il faut s’inscrire ou pas », analysait Christine Erhel, professeure au Conseil national des arts et métiers, pour Le Monde, le 2 octobre. Pour l’année 2017, par exemple, le nombre de chômeurs de catégorie A (personnes sans emploi, tenues d’accomplir des actes positifs de recherche) a baissé six fois et enregistré quatre hausses : difficile donc d’en tirer des conclusions.

    Soit en tout et pour tout dans l’article, deux arguments.

    • sensibles aux règles administratives : noooooon !? c’est peut-être pour cela que, depuis pas loin de 40 ans, les agents de l’ANPE/Pôle emploi recevaient régulièrement – enfin, avant chaque échéance électorale – des consignes de «  peignage  » du fichier ?
    On sait aussi depuis belle lurette que les retournements sont amortis : quand le chômage augmente, les demandeurs ne s’inscrivent pas (ou ne renouvellent pas leur inscription) surtout s’ils ne bénéficient pas d’indemnisation et, en sens inverse, si ça repart, ils ressortent du bois.

    • ça fluctue : ben oui (cf. supra), le problème ne viendrait pas plutôt d’un problème de niveau des analyses voire des commentateurs qui les émettent ?
    En fait, c’est comme le poids sur la balance : quand on le regarde trop souvent, ça n’a pas de sens…

    Bref, la question est : pourquoi maintenant ?

    Outre la réponse évidente que feront les mauvais esprits, le professionnel pourrait aussi se dire que ça va permettre d’alléger les tâches de désaisonnalisation (eh oui, les cvs, faut bien que quelqu’un les calcule…) et, tant qu’à faire, les équipes qui s’en occupent.

    Mais bon, quand même, c’est mieux, hein ?

    Passer à un indicateur trimestriel devrait donc permettre de relever des tendances et de donner un peu plus de lisibilité à ces chiffres difficilement analysables.

    • Notez qu’il existe au moins une autre solution pour éviter une surinterprétation des évolutions : arrondir plus fortement les chiffres publiés. En effet, ceux-ci (les cvs) sont arrondis à la centaine, sans que cette décimale là soit assurée : l’incertitude est au moins un ordre de grandeur plus élevée, que ce soit pour l’estimation des effets de calendrier (cvs), mais aussi pour les éventuels incidents du processus de collecte (données brutes) ou de traitement, sans parler des variations du comportement de déclaration.

      Chaque fois que cette suggestion a été émise, elle a été, non pas repoussée, mais ignorée. Mais, un chiffre est un chiffre, on l’a calculé comme ça, alors on le publie comme ça.

      J’avais un collègue qui répétait : on mesure l’inculture mathématique au nombre de chiffres significatifs conservés