Pendant l’été, alors qu’on fonctionne plus ou moins en ralenti, visionscarto.net rediffuse quotidiennement une sélection de contributions picorées dans les archives (2006-2023). mais au milieu de ces souvenirs, voici une nouvelle publication, pour rendre compte d’un projet artistique qui aborde subtilement des événements d’une grande violence.
Refuges éphémères, lieux transformés, 2019-2023
►https://visionscarto.net/refuges-ephemeres
par Bahar Majdzadeh
« Dans ses travaux, Bahar Majdzadeh met en scène l’espace, en particulier quand il est le théâtre d’un « acte » politique, comme par exemple ces lieux ultimes où se retrouvent les réfugié·es. Avec deux outils de prédilection, la photographie et la carte, elle témoigne des transformations fonctionnelles de ces lieux « d’accueil d’urgence » pour des populations en détresse qui, après leur évacuation et une « fermeture » temporaire, sont transformés en espaces qui remplissent d’autres fonctions (loisir, jardins partagés, etc.).
À ces deux outils sont adjoints des témoignages de réfugié•es. Voici ce qu’elles et ils disent, entre autre :
Je suis ce rossignol sans refuge
Je suis loin de ma patrie dans un pays étranger
Je suis cet exilé sans toit
Je suis ce vagabond autour du monde »
Les photos témoignent des traces et les cartes matérialisent la géographie des événements, la combinaison des deux mediums permettant de rendre compte, et prendre conscience, des phénomènes complexes entre les populations, les communautés, et l’usage de l’espace public quand il est imposé par le pouvoir.
En d’autres termes, les photos et les cartes de Bahar Majdzadeh témoignent de l’expulsion d’une « population indésirable » finalement remplacée par une « population désirable »...