• Je devrais être macronien | PrototypeKblog
    https://prototypekblog.wordpress.com/2018/06/26/je-devrais-etre-macronien

    Je n’ai même pas besoin de demander à la plupart de mes collègues pour qui ils ont voté en 2017 : ces bons petits soldats de l’entreprise moderne portent et assument tous les clichés du macronisme triomphant. Dans le désordre : le mépris des faibles et des mous, la haine des fonctionnaires et des grévistes, la certitude d’être supérieurs, les pauvres ont mérité d’être pauvres, les riches il faut être content de les avoir parce que c’est d’eux que descend la richesse, l’Europe (indissociable de l’Union Européenne) c’est forcément bien, les Russes sont des sauvages, Poutine est un monstre, on est les gentils et tous les autres c’est des méchants. J’écoute tout ça périodiquement. Heureusement, je trouve parfois des collègues non-orthodoxes et discrets. Mais la majorité reste bien orthodoxe, et bien bornée, et bien sûre d’elle.

    Je devrais être macronien, parce que je suis sociologiquement au cœur de l’électorat macronien. Le revenu imposable de mon ménage nous place dans le dernier décile de l’INSEE. Classe moyenne supérieure, voire très supérieure — autrefois on aurait dit « petit-bourgeois ». Diplômé, voire sur-diplômé. Ouvert à l’international. Full professional proficiency. Fréquentant occasionnellement les aéroports. Et je pourrais trouver d’autres critères. En 2017, c’est dans une salle d’embarquement d’un aéroport des Émirats Arabes Unis que j’ai eu pour la première fois cette illumination, devenue ce soir un billet : je suis entouré de macroniens, tous les Français qui sont dans un lieu pareil ne peuvent être que macroniens, par transitivité je devrais être macronien. Who am I ? Why am I here ?

  • Pourquoi tant d’hommes d’âge moyen se sentent tellement perdus ? | PrototypeKblog
    https://prototypekblog.wordpress.com/2018/03/28/pourquoi-tant-dhommes-dage-moyen-se-sentent-tellement-perd

    Un de mes amis, Henry, 50 ans, qui a divorcé il y a sept ans, se considère comme faisant partie d’un groupe qu’il appelle les « hommes au rabais, en solde, bons pour le pilon ». « C’est le sentiment que nous avons été les complices du processus qui a fait de nous des surnuméraires inutiles », explique-t-il. « Nous avons épousé des femmes énergiques qui ont pris en charge tous les aspects de la vie. Elles ont géré le ménage, les enfants, la vie sociale. Pendant un temps, ça semblait une bonne affaire, mais à la fin l’horrible logique de ce processus nous a conduit à n’avoir absolument plus aucun rôle, et plus guère de confiance en nous-mêmes pour en trouver un autre dans le cadre existant. »

    « Nous sommes coincés entre l’ancien modèle où l’homme était le seul soutien de famille, et le nouveau modèle où l’homme est co-nourricier et co-lave-vaisselle, et la vérité c’est que nous n’avons jamais vraiment maîtrisé aucun de ces rôles — ni l’ancien, ni le nouveau — et cela a mené à un profond sentiment de crise chez les hommes. Tant que nous n’arrivez pas vraiment à comprendre et prendre du recul sur ce qui s’est passé, vous ne pouvez pas aller de l’avant. »

  • « Si vous êtes dépressif et anxieux, vous n’êtes pas une machine avec des pièces défectueuses. Vous êtes un être humain avec des besoins insatisfaits. | « PrototypeKblog
    https://prototypekblog.wordpress.com/2018/01/27/si-vous-etes-depressif-et-anxieux-vous-netes-pas-une-machi

    Alors qu’est-ce qui se passe vraiment ? J’ai rencontré des spécialistes en sciences sociales partout dans le monde – de São Paolo à Sydney, de Los Angeles à Londres – et j’ai commencé à voir une image inattendue émerger. Nous savons tous que tout être humain a des #besoins physiques élémentaires : nourriture, eau, hébergement, air propre. Il apparaît que, de la même manière, tous les êtres humains ont certains besoins psychologiques élémentaires. Nous avons besoin de sentir que nous avons notre place. (« We need to feel we belong. ») Nous avons besoin de sentir que notre valeur est reconnue. (« We need to feel valued ») Nous avons besoin de sentir que nous sommes bons à quelque chose. Nous avons besoin de sentir que nous avons un futur sûr. Et il y a des indices croissantes que notre culture ne répond pas à ces besoins psychologiques pour beaucoup de gens – peut-être pour la majorité des gens. Je continue à découvrir que, de toutes sortes de manières différentes, nous sommes devenus déconnectés de choses dont nous avons vraiment besoin, et que cette profonde déconnexion mène l’épidémie de #dépression et d’anxiété tout autour de nous.

    #société

    • La plupart des personnes dépressives et anxieuses que je connais sont dans les 87% qui n’aiment pas leur travail. J’ai commencé à creuser autour de ce point, pour voir s’il existait des preuves que cela puisse être lié à la dépression. Il est apparu qu’une percée avait été faite sur cette question dans les années 1970s, par un scientifique australien nommé Michael Marmot. Il voulait enquêter sur les causes du stress au travail, et il pensait avoir trouver le laboratoire idéal pour trouver la réponse : la haute fonction publique britannique, basée à Whitehall. Une petite armée de bureaucrates était divisées en 19 différentes strates, depuis les directeurs généraux d’administration au sommet, jusqu’aux dactylos. Ce qu’il voulait savoir, au début, c’était : qui a la plus grande probabilité d’avoir une attaque cardiaque liée au stress – le grand chef au sommet, ou quelqu’un en-dessous de lui ?

      Tout le monde lui disait : tu perds ton temps. Evidemment, c’est le chef qui va être le plus stressé parce qu’il a le plus de responsabilités. Mais quand Marmot a publié ses résultats, il a montré que la vérité est exactement à l’opposé. Plus un employé est bas dans la hiérarchie, plus hauts sont ses niveaux de stress et la probabilité qu’il fasse une attaque cardiaque. Alors il voulut savoir : pourquoi ?

      Et après deux années supplémentaires passées à étudier les fonctionnaires, il finit par découvrir le facteur le plus important. Il apparait que si vous n’avez pas de contrôle sur votre travail, vous avez une plus grande probabilité de devenir stressé – et, c’est crucial, dépressif. Les êtres humains ont un besoin inné de sentir que ce qu’ils font, jour après jour, a un sens. Quand vous êtes contrôlé, vous ne pouvez donner une signification à votre travail.

      Alors la dépression de beaucoup de mes amis, même ceux ayant une belle situation – mais qui passent la plupart de leurs heures éveillées à se sentir contrôlés et pas appréciés – commençait à ne plus ressembler à un problème avec leurs cerveaux, mais un problème avec leurs environnements. Il y a, comme je l’ai découvert, beaucoup de causes de dépression comme celle-ci. Cependant, mon enquête ne visait pas juste à trouver les raisons pour lesquelles nous nous sentons si mal. Le cœur de ma démarche était de trouver comment nous pourrions nous sentir mieux – comment nous pourrions trouver des antidépresseurs réels et durables qui fonctionnent pour la plupart d’entre nous, au-delà des boîtes de comprimés qu’on nous a offerts comme le seul item sur le menu pour les dépressifs et les anxieux. Je continuais à penser à ce que le Dr Cacciatore m’avait appris – nous devons traiter les problèmes profonds qui causent toute cette détresse.

      #travail (tout le monde déteste le)