• Quand le cafard fait son cinéma : la mise en scène du cafard colonial dans les films français des années 1930

    Le #cinéma_colonial des années 1930 présente de nombreuses scènes de cafard. Selon qu’il s’agit d’un personnage féminin, incarné par exemple par les chanteuses réalistes, ou masculin, incarné par Jean Gabin, ce sentiment nostalgique s’accompagne d’#émotions différentes : #tristesse dans le premier cas, #colère dans le second. La #musique du film est un support important à la mise en scène du cafard : à l’instar d’autres objets pronostalgiques, elle permet au spectateur de partager les souvenirs du personnage et son expérience émotionnelle, si ce n’est la catharsis sur laquelle celle-ci débouche. La figuration du cafard s’effectue sur un registre esthétique qui l’institue en spectacle. Sans que les scènes de cafard ne constituent vraiment des critiques de la #colonisation, elles montrent les difficultés de sa mise en pratique et paradoxalement confortent le spectateur dans son plaisir exotique. Ces scènes, en établissant le cafard comme une émotion légitime, ont probablement participé à sa diffusion parmi les colons, et peut-être détourné certains spectateurs de « l’aventure coloniale », que ce cinéma ne présentait pas sous le meilleur jour.

    http://journals.openedition.org/cdg/700
    #cafard #cafard_colonial #cinéma #colonisation #colonialisme #exotisme