Plusieurs fois dans la nuit
Réveillé
Frappé par la violence du vent
Et par de telles bourrasques
Les spores insaisissables du rêve
De cette nuit, éparpillés, tels des cendres
Café matinal
Avec Lola
Le vent nous fascine
Pensée pour l’atterrissage
De Martin et Isa
De retour du Québec
Dans quel état dispersé
Seront-ils ce soir
À Autun ?
Je prépare ma valise
Lola me cuisine des galettes indiennes
Et une salade de chou chinois
On se dit au revoir
Ému
Je retraverse le massif des Maures
Je reconnais, de loin
La Montagne Sainte-Victoire
D’après les tableaux de Cézanne !
Je finis par retrouver ma jeune co-voitureuse
Qui s’étonne de mon absence de GPS
J’avais appris la carte par cœur. « Comme mon Grand-Père ! »
Route longue
Difficile
Conversation pas déliée
Je dépose ma co-voitureuse
Au kiosque de la place d’Autun
Mondes qui ne se touchent pas
Je retrouve Martin et Isa
Ensuqués de décalage horaire
Et l’Arroux qui monte, qui monte
Je monte la garde pendant la nuit
Drôle de sentinelle, qui lit
Et qui écoute de la musique
De temps en temps
Je me sers de la sculpture de Martin
Comme d’un zouave pour jauger
Vers trois heures il me semble
Que l’eau est étale
À quatre heures, légère décrue
L’eau n’est finalement pas rentrée
Elle s’est arrêtée juste à temps
Une légère trace humide dans la trappe