Les fake news n’existent pas (et c’est vrai)

/fake-news.html

  • Blog Stéphane Bortzmeyer : Les fake news n’existent pas (et c’est vrai)
    http://www.bortzmeyer.org/fake-news.html

    Le terme de fake news est à la mode en ce moment. Des sociologues en parlent, les médias s’inquiètent, les politiciens proposent des lois répressives. Pourtant, il n’y a aucun phénomène nouveau, juste le bon vieux mensonge, qui est pratiqué par beaucoup, y compris ceux qui dénoncent vertueusement les fake news.

    Déjà, pourquoi en parler en anglais ? Utiliser l’anglais quand des termes parfaits existent en français (selon le cas : mensonge, désinformation, tromperie, propagande), c’est toujours pour brouiller les pistes, pour gêner la réflexion. Ici, le but de ceux qui utilisent cet anglicisme est clair : faire croire qu’il s’agit d’un phénomène nouveau (alors que le mensonge est aussi ancien que la communication), et laisser entendre qu’il est spécifique à l’Internet. Ceux qui brandissent le terme de fake news à tout bout de champ sont en général ceux qui n’ont jamais digéré que l’Internet permette l’accès à d’autres sources d’information.

    Les médias qui se veulent officiels ont en effet une classification simple : ce qu’ils écrivent, c’est la vérité, le reste, ce sont des fake news. Regardez par exemple ce titre incroyable sur les « médias légitimes » (les autres sont-ils « illégitimes » ?). Et le reste de l’article est à l’avenant, considérant qu’il n’y a rien entre « médias traditionnels » et » rumeurs ».

    C’est pour cela que réguler les fake news par la loi (comme exigé par Macron) est dangereux : on passe vite de la lutte contre les fake news à celle contre les opinions qu’on n’aime pas (sans compter le travers bien français de faire une énième loi alors qu’il existe déjà des lois réprimant les fausses nouvelles, loi sur la presse ou loi contre la diffamation).

    Mais les mensonges et la désinformation, ça existe bien, non ? Oui, cela existe, et cela existait bien avant l’Internet, Facebook et RT. Mais, d’abord, c’est pratiqué par tous les « camps ». Voir les hommes politiques réclamer une lutte contre les fake news, c’est amusant. Si on interdit les mensonges, les campagnes électorales vont être bien silencieuses. De même, demander qu’on ne croie que l’information officielle n’est pas une solution : les gouvernements peuvent également mentir ou se tromper, et c’est la même chose pour les médias traditionnels. (Le nombre d’énormités qu’on lit dans ces médias dès qu’il s’agit d’un sujet qu’on connait bien…)

    #Fake_news

  • Les fake news n’existent pas (et c’est vrai)
    Blog Stéphane Bortzmeyer : Accueil
    http://www.bortzmeyer.org

    Le terme de fake news est à la mode en ce moment. Des sociologues en parlent, les médias s’inquiètent, les politiciens proposent des lois répressives. Pourtant, il n’y a aucun phénomène nouveau, juste le bon vieux mensonge, qui est pratiqué par beaucoup, y compris ceux qui dénoncent vertueusement les fake news.

    Déjà, pourquoi en parler en anglais ? Utiliser l’anglais quand des termes parfaits existent en français (selon le cas : mensonge, désinformation, tromperie, propagande), c’est toujours pour brouiller les pistes, pour gêner la réflexion. Ici, le but de ceux qui utilisent cet anglicisme est clair : faire croire qu’il s’agit d’un phénomène nouveau (alors que le mensonge est aussi ancien que la communication), et laisser entendre qu’il est spécifique à l’Internet. Ceux qui brandissent le terme de fake news à tout bout de champ sont en général ceux qui n’ont jamais digéré que l’Internet permette l’accès à d’autres sources d’information.
    Les médias qui se veulent officiels ont en effet une classification simple : ce qu’ils écrivent, c’est la vérité, le reste, ce sont des fake news. Regardez par exemple ce titre incroyable sur les « médias légitimes » (les autres sont-ils « illégitimes » ?). Et le reste de l’article est à l’avenant, considérant qu’il n’y a rien entre « médias traditionnels » et » rumeurs ».