• La géographie, sujet explosif en Chine
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2018/02/03/la-geographie-sujet-explosif-en-chine_5251316_3234.html

    En janvier, le groupe Marriott a provoqué l’ire de Pékin en représentant sur son site Web Hongkong, Macao, le Tibet et Taïwan comme quatre Etats indépendants.

    Vu de Shanghaï. Pas question de dépasser ni d’utiliser la mauvaise couleur ! Les entreprises étrangères qui opèrent sur le sol chinois sont prévenues : les cartes de Chine qu’elles présentent à leurs clients doivent être impeccables, autrement dit correspondre aux revendications territoriales du pays jusqu’au moindre îlot.

    En janvier, plusieurs sociétés, dont Zara, Audi, Muji ou Delta Airlines, en ont fait les frais, à la suite d’un scandale impliquant la chaîne d’hôtels de luxe Marriott. Sur son site Internet, Hongkong, Macao, le Tibet et Taïwan étaient représentés comme quatre Etats indépendants, ce qui n’a pas manqué de provoquer l’ire des internautes chinois.

    En la matière, le droit à l’erreur n’existe pas, surtout quand ladite erreur porte sur des territoires contestés. Si le Tibet et Hongkong sont officiellement des zones chinoises, ils ont un statut particulier. Quant à Taïwan, l’île revendiquée par Pékin possède les caractéristiques d’un Etat, avec un gouvernement indépendant et une armée propre, mais pas de reconnaissance internationale. Le sujet de l’appartenance à la mère patrie provoque des réactions épidermiques chez la plupart des citoyens chinois.

    • @reka, tu taggues « manipulation » et « chantage », et ça m’intéresse :) Est-ce que la Chine est la seule dans ce cas là ? Je me dis qu’on doit avoir les mêmes règles ici, sauf qu’on a réussi nos invasions plus tôt et que les territoires conquis ne sont pas disputés par d’autres puissances. Mais que ce passe t-il si des entités publies des cartes dans lesquelles la Corse ou des DOM-TOMs ne sont plus français ?

    • @nicolasm Pour des pays comme la France, le Royaume-Uni ou ls États-unis, puissances qui ont encore des possessions post-coloniales, les représentations qui « oublient » les territoires lointains ne posent pas de problèmes particuliers au niveau officiel. Ces états admettent très bien des représentations uniquement « métropolitaines » parce que pour eux, ces possessions lointaines sont d’importance stratégique surtout et ne servent aucune volonté nationaliste exubérante, aucun objectif émotionnel de propriété territoriale. En clair, ils ne font jamais chier personne pour des représentation cartographiques uniquement métropolitaines.

      Par contre des pays comme la Grèce, le Maroc, la Corée, le Japon, la Chine, l’Inde, le Pérou et l’Équateur, l’Arabie saoudite, l’Iran, le Vietnam sont beaucoup plus sensibles aux représentations n’incluant pas certains territoires excentrés, ou des territoires joints au territoire métropolitain mais contestés. L’oubli d’une île, ou d’une région occupée ou administré par un pays voisin, u !ne frontière contestée en trop ou en moins déclenche souvent des grosses colères ds états concernés qui considère les « représentations cartographiqus » non conforme comme ds insultes, exigent des xcuses voire des réparations, censures les journaux ou les livres qui publient ces fausses cartes" etc... Pour certains états comme la Corée, c’est une question émotionnelle très sensible débattue quasi-quotidiennement : la forme du pays, la manière de nommer un lieu, c’est l’identité nationale, ne pas se conformer aux exigences du pays (même si c’est en contradiction avec celles du pays voisin) relève de l’insulte suprème. C’est ’équivalent de bruler le drapeau ou s’essuyer les pieds dessus.

      J’ai des dizaines d’exemples, décrits ça et la entre autre sur visions carto si ça t’intéresse, on pourrait en faire une liste. Les tags, c’est pour les retrouver facilement

    • Pratiquement tous les pays qui ont des contentieux territoriaux ne tolèrent de cartes que conformes à leur revendication.

      Ainsi pour la Crimée, entre la Fédération de Russie et l’Ukraine, pour la Guyane Esequibo entre le Venezuela et Guyana, pour l’Aksaï Chin entre l’Inde et la Chine, le Cachemire entre l’Inde et le Pakistan, etc. (tous pbs déjà abordés ici). Pour la France, il y a contentieux pour les Îles Eparses (avec Madagascar) ce dont tout le monde ou presque se tape ici (mais pas forcément là-bas).

      Le problème a aussi été abordé ici à propos de Google Maps qui trace les frontières en fonction du pays correspondant à l’adresse IP.

    • @reka, j’imagine que dans le cas de la France, évidemment il n’y a pas de contencieux, mais également les territoires où il y a le plus de revendications indépendantistes sont insulaires, donc effectivement une représentation métropolitaine ne choque pas plus que ça car beaucoup de raisonnements s’appliquent de toute façon à l’hexagone qui a une continuité terrestre. Mais si des cartes commencent à apparaître où il manque un bout de l’hexagone et éditée par des entreprises, ça risque de coincer j’imagine ?

    • Thatcher à envoyé la Marine pour les récupérer dans les années 1980 :) c’est stratégiquement intéressant pour eux, mais les british s’en foutent complètement que ce soit représenté ou pas sur une carte du Royaume-Uni. Par contre si tu ne représente pas une île coréenne contestée ou vietnamienne dans la mer de chine méridionale, tu t’exposes au courroux et à la censure, à la colère etc...de ces pays.

    • Que ce soit représenté ou non ils s’en foutent peut être, mais si une entité basée en UK sort une carte où c’est attribué à l’Argentine ? Encore une fois l’exemple n’est pas le meilleur car on parle d’un territoire qui est loin géographiquement, donc qui a peut de chance de ce retrouver sur une carte, mais j’avais envie de voir les réactions des états « du bien », car je soupçonne qu’on ferait pareil dans un cas de figure similaire