• l’histgeobox : A la Réunion, la « crise requin » sème la discorde.
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    A la Réunion, la « crise requin » sème la discorde.
    La Réunion est une île tropicale montagneuse dont les côtes escarpées possèdent un récif corallien de près de 40 km entouré de fonds qui descendent très rapidement. Autant de composantes qui font du littoral réunionnais un milieu favorable aux squales. Les attaques de requins sur le littoral réunionnais remontent à loin, (1) un des caps de l’île était d’ailleurs surnommé le « cap requin » par les anciens. Depuis février 2011, la recrudescence des attaques de requins sur les 30 km de la côte ouest très touristique, plonge l’île dans une situation de crise. Avec plus d’une vingtaine d’attaques dont neuf mortelles en 6 ans, l’île possède un « risque requin » parmi les plus élevés du monde (avec les États-Unis, l’Australie et l’Afrique du Sud).
    Les accidents impliquant les squales plongent l’île dans une situation d’instabilité durable débouchant sur une crise à la fois économique, sociale et politique.

  • l’histgeobox : Bertrand Burgalat : « diagonale du vide » (2017)
    http://lhistgeobox.blogspot.com/2018/02/bertrand-burgalat-diagonale-du-vide-2017.html

    On a longtemps évoqué la « diagonale du vide » à propos d’un vaste territoire peu densément peuplé s’étendant des Ardennes aux Pyrénées en passant par le Massif Central. Le succès de cette "diagonale" à l’origine incertaine, témoigne de l’importance accordée très tôt à la question du dépeuplement de régions françaises par les pouvoirs publics et une partie de l’opinion.
    Cette dénomination s’avère aujourd’hui obsolète tant les situations de ces territoires peu peuplés sont diverses.

    * "Une bande de territoires à faible densité"
    Dès le dernier quart du XIXe siècle, la dénatalité inquiète. Le congrès de la Société des Géographes Français en 1884 a déjà pour thème la dépopulation et la stérilisation de vastes espaces. Or, ces préoccupations s’inscrivent dans la durée. Au sortir de la seconde guerre mondiale, J.F. Gravier s’inquiète de la répartition déséquilibrée des hommes et de leurs activités dans "Paris et le désert français" (1947). Au cœur des Trente Glorieuses, l’exode rural que connaissent un certain nombre de campagnes françaises entretient un discours anxiogène de la part des géographes comme des politiques. La désertification à l’œuvre entraînerait une dégradation définitive de la végétation et des sols de territoires d’où la vie sociale aurait disparu (théories de « seuil de sociabilité »). Les premières fermetures de services publics dans les régions "désertées" accentuent les craintes, incitant les pouvoirs publics à porter leur attention à ces espaces dans le cadre de la politique d’aménagement du territoire. C’est dans ce contexte que s’inscrit la popularité de la "diagonale du vide", dernier avatar de la "France des diagonales". (1)

    L’origine de l’expression demeure obscure. Elle pourrait dériver d’un ouvrage publié par le géographe René Béteille, la France du vide, en 1981. L’auteur définissait par ce terme une France des faibles densités, à dominante rurale.
    Facile à mémoriser, l’expression se diffuse alors très largement dans les plans d’aménagements du territoire, les discours des hommes politiques, les médias et les manuels de géographie du secondaire. La "diagonale du vide" ainsi identifiée prend en écharpe la France du Nord-est au Sud-ouest en reliant une succession de territoires dissemblables. Depuis la forêt des Ardennes, cette bande de terre traverse la Champagne, les confins de l’Orléanais (Sologne, Gâtinais) et de la Bourgogne (Puisaye, Sancerrois, Morvan), le Berry, le Bourbonnais, une partie du Massif Central (Marche, Combrailles, Xaintrie, Rouergue, Lozère), le Quercy, le Périgord, les Landes de Gascogne, jusqu’aux Pyrénées.