• En Europe, 20 % des jouets testés contiennent des phtalates interdits
    http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2018/02/15/en-europe-20-des-jouets-testes-contiennent-des-phtalates-interdits_5

    Plomb, amiante, phtalates, mercure, chrome hexavalent… Environ 18 % des 5 600 produits de consommation courante testés dans les vingt-sept pays de l’Union européenne contenaient des substances de synthèse, des fibres ou des métaux lourds interdits par la réglementation communautaire. C’est le résultat majeur d’un rapport d’inspection rendu public, mardi 13 février, par l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), l’instance chargée d’appliquer le règlement Reach (enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques) de 2007.

    L’agence, basée à Helsinki (Finlande), a fait rechercher quatorze substances – considérées comme les plus problématiques pour la santé au regard de la classification européenne – dans une variété d’objets du quotidien : bijoux, vêtements, produits de bricolage, pièces de véhicule automobile, jouets, etc. Les taux de non-conformité les plus élevés concernent cette dernière catégorie. Près de 20 % des 1 202 mesures de phtalates dans les jouets montrent la présence effective de ces plastifiants. Ce taux est « très élevé », estime l’ECHA dans son rapport, d’autant plus que l’interdiction de ces substances dans les jouets a été instaurée « il y a maintenant de nombreuses années ».

    Question : on sait, mais quelles sont les sanctions pour les diffuseurs/importateurs / marques qui vendent des jouets qui ne sont pas aux normes ? Tant que le diffuseur ne sera pas responsable devant la justice de la qualité de ce qu’il diffuse, on n’avancera pas.

    #Perturbateurs_endocriniens #Jouets #Voyoucratie

  • Centre d’#enfouissement de #Bure : l’impossible preuve scientifique de la #sûreté
    http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2018/02/07/centre-d-enfouissement-de-bure-l-impossible-preuve-scientifique-de-l

    Ce document, que Le Monde a pu lire, est une #thèse de 470 pages, soutenue le 11 décembre 2017 dans le cadre de l’#Ecole_des_hautes_études en sciences sociales et intitulée : « Enfouir des déchets nucléaires dans un monde conflictuel, une histoire de la démonstration de sûreté des projets de stockage géologique, en France ». Son auteur, Leny Patinaux, historien des sciences, a été pendant trois ans, de novembre 2012 à octobre 2015, salarié de l’#Andra, qui a financé ce travail et lui a donné accès à ses archives. Parmi les membres du jury figure un membre de la direction de la recherche et du développement de l’agence, ce qui confère à son travail une forme de reconnaissance officielle.

    "« Finalement, écrit-il, l’ensemble de ces éléments apporte des garanties que l’Andra a fait tout ce qu’elle a pu pour concevoir un stockage sûr et évaluer la sûreté de l’ouvrage. » Toutefois, ajoute-t-il, « lorsque l’Agence doit produire une analyse de sûreté globale, l’arrangement des savoirs produits en un ensemble cohérent montre néanmoins un certain bricolage ».

    Sollicité par Le Monde, Leny Patinaux n’a pas souhaité ajouter de commentaire à son travail. De son côté, l’Andra ne conteste pas les éléments rapportés dans cette étude qui, note-t-elle, « s’inscrit dans le cadre d’un travail d’histoire des sciences sur la gestion des incertitudes, qui est au cœur des problématiques et de la vie quotidienne de l’Andra compte tenu du temps long des stockages ». Selon l’agence, « cette thèse rend compte de la démarche robuste mise en œuvre par l’Andra dans son travail de démonstration de sûreté ». Sur « de telles échelles de temps », développe-t-elle, « on ne peut pas se limiter à des démonstrations purement scientifiques ». Il y faut une approche « intégrant un faisceau de connaissances scientifiques mais aussi d’incertitudes ».

    Au demeurant, la thèse fait état de réunions tenues en 2013. L’Andra a pu depuis consolider son « dossier d’options de sûreté », sur lequel l’ASN a rendu, le 15 janvier, son avis définitif. Son président, Pierre-Franck Chevet, a qualifié le dossier de « très bon », tout en demandant à l’Andra de « revoir sa copie » par rapport au risque d’incendie de 40 000 #colis de #déchets enrobés dans du #bitume, et de « l’améliorer » vis-à-vis de la tenue du stockage souterrain face aux séismes notamment.

    Les opposants au centre d’enfouissement de #Bure verront sans doute, dans ce document, la preuve de la « fabrique du mensonge » que constitue, à leurs yeux, le projet #Cigéo. Il dévoile, plus simplement, comment la gestion des déchets radioactifs est aussi celle – à haut risque – des incertitudes."