Analyse flottante, voire carrément confuse, où l’on retrouve un écho des errements d’une partie de la gauche grecque anti-austéritaire tentée de recouper ou d’identifier (ne serait-ce qu’à des fins stratégiques) « peuple » et « patrie » (ou « nation », pour parler en termes plus français). Le fait qu’il s’agisse pour partie d’un « rassemblement populaire » (ou d’une « manifestation de mécontentement ») et (éventuellement) d’un mouvement de masse contre le gouvernement ne devrait pas permettre à l’auteur de rapprocher cette manifestation (dont l’un des mots d’ordre était tout de même : « famille, patrie, religion »...) des grands rassemblements anti-austéritaires de ces dernières années. Ses rapprochements avec les assemblées des places de 2011 (alors que les mots d’ordre de la manifestation d’il y a trois jours ne contenaient aucune critique des programmes d’austérité) sont arbitraires et ne reposent sur aucune analyse politique ; dans le même temps, il n’établit aucun parallèle avec les rassemblement « anti-macédoniens », nationalistes et droitiers de 1992 (alors qu’il s’agit d’une resucée du même phénomène, des mêmes mécanismes de mobilisation, dans un contexte évidemment différent)... Le rassemblement en question était largement organisé par la droite extrême, l’extrême droite et l’Eglise, et a par ailleurs offert une occasion en or au parti néo-nazi Aube Dorée, empêtré dans un grand procès criminel, de se refaire une santé. Le discours de Mikis Théodorakis, dans une ultime crise de démence sénile, appelant les fascistes « ses frères », constitue à lui seul une forme de blanchiment inespéré de cette organisation largement mafieuse. En favorisant une lecture « populaire » et « anti-mémorandaire » de l’événement, plusieurs personnalités dites de gauche (le compositeur M. Théodorakis, donc, comme un bon nombre des gens qui le suivent, dont certains activement engagés dans les structures de solidarité médicales, mais aussi l’ancienne présidente de l’Assemblée grecque, Zoe Konstantopoulou) se sont grossièrement fourvoyés. P. G. se retrouve comme un peu malgré lui pris dans cette analyse « anti-gouvernementale » de l’événement. Ca sentait pourtant le piège droitier et néo-fasciste à 20 kilomètres. #Grèce #Syriza #austérité #nationalisme #Balkans #Macédoine #Aube_Dorée #populisme #gauche