Le Quai d’Orsay a-t-il incité le cimentier Lafarge à rester en Syrie ?

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  • Le Quai d’Orsay a-t-il incité le cimentier Lafarge à rester en Syrie ?
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    Lors de l’enquête préliminaire, Christian Herrault, à l’époque cadre, chargé de superviser pour le cimentier plusieurs pays dont la Syrie, avait été explicite : « Tous les six mois on allait voir le Quai d’Orsay, qui nous poussait à rester. »

    Devant les magistrats qui organisent la confrontation – une juge financière et un juge anti-terroriste –, le polytechnicien est plus précis. « Au niveau du Quai d’Orsay, mon seul interlocuteur a été M. Chevallier. A l’été 2012, je suis allé le voir au Quai d’Orsay à Paris accompagné de Jean-Claude Veillard (NDLR : l’ancien directeur sûreté du groupe, lui aussi mis en examen), explique-t-il. Nous avons échangé sur la situation en Syrie et sur la position de notre usine qui se trouvait en territoire kurde et c’est en me raccompagnant à la sortie […] que M. Chevallier m’a dit : Vous devriez rester, les troubles ne vont pas durer. J’ai revu M. Chevallier au cours de l’hiver 2012-2013 […] et il comprenait parfaitement l’intérêt de maintenir l’usine pour le développement de la région. Il nous a toujours soutenus sans nous faire la moindre observation », poursuit Christian Herrault, qui évoque également une rencontre à l’été 2013 et une conversation téléphonique à l’hiver 2013-2014. « Il était au courant du racket », ajoute-t-il.

    Actuellement ambassadeur de France au Qatar, Eric Chevallier dément en bloc. « Je maintiens ce que j’ai dit aux enquêteurs. Je n’ai pas vu régulièrement les représentants de Lafarge au cours de la période 2012-2014 pour leur dire de rester en Syrie. » Le diplomate conteste également avoir eu connaissance du « racket » : « Je ne m’en souviens pas et c’est quand même une information qui m’aurait marqué. »