« Still not loving police » (« Still D.R.E », Dr. Dre featuring Snoop Dogg)

/#Victoire

  • « Still not loving police » (« Still D.R.E », Dr. Dre featuring Snoop Dogg).
    http://aboudjaffar.blog.lemonde.fr/2018/02/08/peace-for-our-time/#Victoire

    En visite au Niger, le 23 décembre dernier, le Président a salué nos troupes et rappelé que les efforts consentis visaient à « obtenir des victoires claires, importantes, face à l’ennemi. » A peine un mois plus tard, le président malien décrétait un deuil national de trois jours à la suite d’une série de violences, et seul le général Ferlet, patron de la DRM, pense que « la situation sécuritaire ne se dégrade pas au Sahel ». En réalité, la guerre gagnée au printemps 2013 est en train de se transformer en défaite, les jihadistes qui en 2012 n’agissaient qu’au nord du Mali frappent désormais au Niger et au Burkina, et la phase de stabilisation dont nous parlait le général Barrera il y a presque deux ans ressemble de plus en plus à une phase de déstabilisation.

    Nous ne devrions pas, en réalité, être surpris tant les guérillas jihadistes semblent presque impossibles à éradiquer. Aux Philippines, on se bat depuis la fin des années ’60, les premiers groupes algériens sont apparus au début des années ’80, et nos propres interventions, réalisées avec tous les raffinements tactiques et techniques dont nous sommes capables, ne nous ont jamais donnés de victoires durables. En Afghanistan, par exemple, 16 ans (SEIZE ANS !) après l’opération Anaconda, menée contre les Taliban et les rescapés d’Al Qaïda (RETEX disponible ici), les responsables militaires de Washington et Kaboul estiment que ces mêmes Taliban, vaincus et en déroute au printemps 2002, sont désormais autour de 60.000 et sont actifs dans 70% du pays – tandis que plus de 5.000 membres de l’Etat islamique croissent et se multiplient. La fin des vastes opérations en Irak permet d’ailleurs aux Etats-Unis de redéployer leurs moyens en Afghanistan, le pays redevenant un axe d’effort prioritaire, selon le général commandant le CentCom :

    Pour ne pas vous lasser, je ne multiplierai pas les exemples, et je vous épargnerai donc un développement sur le Sinaï, où l’armée égyptienne, appuyée par Israël depuis au moins 2016, piétine depuis des années, aligne les bavures et se fait surprendre avec une régularité pour la supposée plus puissante armée de la région. Autant dire qu’on se passe bien des commentaires de Madame Polony au sujet de la grandeur du président Sissi ou de son efficacité contre les jihadistes. Notre bon roi, pour sa part, n’est pas si candide, et quand bien même il le serait qu’il n’aurait qu’à lire les gens qui bossent, comme le colonel Goya, observateur bien connu du foutoir ambiant et auteur, en 2009, d’un livre remarquable, Les Armées du chaos, sur l’Irak) :