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  • Le gouvernement refuse de subventionner les associations féministes « ambiguës » sur le massacre du 7 octobre
    https://www.nouvelobs.com/societe/20240211.OBS84352/le-gouvernement-refuse-de-subventionner-les-associations-feministes-ambig


    Doc, tu n’es plus sanctionné sur tes réactions ou tes propos, mais sur ton absence de réaction.
    Tu as ordre d’affirmer que tu penses comme le gouvernement.
    #Police_de_la_pensée #dystopie

    Depuis l’attaque sanglante lancée par le Hamas contre Israël le 7 octobre et les représailles israéliennes, le collectif Nous toutes, et plus largement les associations et figures féministes en France s’étaient vus reprocher un « silence » sur les informations et témoignages faisant état de viols commis par des hommes du Hamas.

  • Piratage d’opérateurs de tiers payant : 33 millions de Français concernés par un vol de données | Actu
    https://actu.fr/societe/piratage-d-operateurs-de-tiers-payant-33-millions-de-francais-concernes-par-un-

    Piratage d’opérateurs de tiers payant : 33 millions de Français concernés par un vol de données

    Viamedis et Almerys, sous-traitants s’occupant du tiers payant des mutuelles, ont été frappés par des cyberattaques ces derniers jours.

    Pour savoir si des informations vous concernant sont potentiellement dans la nature, vous pouvez consulter ce tableau sur resopharma.fr pour savoir si votre assurance santé est gérée par l’un de ces deux opérateurs de tiers payant.

    https://www.resopharma.fr/organismesconventionnes.php?g=7c

    • @rod1001 : exact et pourtant c’était visible hier. Ces petits salopards ont donc dépublié l’information.

      Information importante concernant la communication autour des cyberattaques contre Almerys et Viamedis et vos données personnelles
      Après les cyberattaques dont ont été victime Viamédis et Almerys, certains médias ont relayés une fausse information sur le fait qu’il était possible de vérifier sur le site internet de Résopharma si votre assurance santé est gérée par l’un de ces deux acteurs, afin de savoir si vos données à caractère personnel ont été dérobées.
      La société R+ n’a pas accès à ces informations. R+ est une société offrant des services exclusivement aux professionnels de santé et à leurs partenaires.

      Par conséquent, nous vous invitons à vérifier sur votre carte complémentaire d’assuré s’il est fait mention de l’un des deux acteurs ci-dessus, ou à vous rapprocher directement de votre mutuelle afin d’avoir un état des lieux précis de l’utilisation de vos données à caractère personnel.

      Et donc, ils mentent éhontément.

      Je n’ai pas pensé à faire une copie d’écran. C’est ballot.

    • Des données réexploitables par les pirates

      Selon la Cnil, « les données concernées sont, pour les assurés et leur famille, l’état civil, la date de naissance et le numéro de sécurité sociale, le nom de l’assureur santé ainsi que les garanties du contrat souscrit ». Mais elles ne contiennent pas a priori les informations cruciales pour des pirates comme les informations bancaires, données médicales, remboursements santé, coordonnées postales, numéros de téléphone, courriels…

      Par ailleurs, les données volées ne permettent pas à elles seules de monter des attaques et n’ont quasiment pas de valeur en tant que telles sur le marché noir de la donnée. Si elles sont croisées avec d’autres fichiers par des pirates disposant d’un bon niveau d’organisation, elles permettent toutefois de monter des attaques de hameçonnage (phishing). Le pirate aura à sa disposition des informations lui permettant d’asseoir sa crédibilité aux yeux de sa victime.

      https://www.nouvelobs.com/societe/20240209.OBS84303/cyberattaque-contre-viamedis-et-almerys-enquete-apres-le-vol-des-donnees-

      En fait, je me suis fait la réflexion suivante : la « dématérialisation », c’est le pendant « cyber » de la crise climatique : on attend la grosse catastrophe pour se dire que, bah c’est trop tard, on peut plus rien faire, va falloir « s’adapter » ...

    • « Après l’assassinat de Dominique Bernard, une grande fatigue morale s’abat sur de nombreux professeurs », Christophe Naudin
      https://www.nouvelobs.com/societe/20231015.OBS79545/apres-l-assassinat-de-dominique-bernard-une-grande-fatigue-morale-s-abat-

      TRIBUNE. L’historien Christophe Naudin, rescapé du Bataclan, enseigne l’histoire-géographie dans un collège du Val-de-Marne. Il s’inquiète ici des récupérations politiques de l’attentat d’Arras, et dit sa colère contre les « injonctions paradoxales » lancées aux #enseignants.

      Ce samedi 14 octobre, je suis dans un café, rue des Ecoles, face à la Sorbonne. Je déjeune en attendant de me rendre à la cérémonie de la remise du prix Samuel Paty, dont je suis membre du jury. Un serveur et un client discutent bruyamment. Ils finissent par ironiser sur la venue de la Première ministre, Elisabeth Borne, pour assister à la remise du prix, et, l’un d’eux se demandant qui peut bien être ce Samuel Paty, l’autre l’informe qu’il y a eu un « prof de latin égorgé » la veille. « Il a dû le prendre pour un mouton ! » (rires gras). Je prends le temps de finir mon repas, puis je ne peux m’empêcher d’intervenir, certes assez sèchement. S’ensuit un échange houleux, sous le regard gêné du patron du bistrot, et je finis par partir avant que ça dégénère. Je retiens ce qu’a dit le serveur : « On peut plus rigoler ? »

      Ça ne pourrait être qu’une anecdote, mais je suis persuadé qu’elle en dit beaucoup. Déjà, quelques jours après l’assassinat de Samuel Paty, je répondais à France Info : « C’est un moment très grave, donc il y a une forme d’union nationale. Mais ça arrive dans ces cas-là et c’est souvent de courte durée. Je ne crois pas trop à des lendemains positifs pour notre profession. » Malheureusement, il en sera vraisemblablement de même avec l’assassinat de Dominique Bernard. Ça semble même avoir été plus rapide encore...

      En effet, quelques heures seulement après l’attentat, les chaînes d’infos étaient envahies par des « experts », des avocats, des syndicalistes de la #police et des politiques charognards qui sautaient sur l’occasion pour, notamment, vouloir durcir les lois sur l’#immigration https://seenthis.net/messages/1021148, voire faire le lien avec le conflit israélo-palestinien sur la base d’aucun élément concret...

      A mon collège, nous avons appris la nouvelle au moment du déjeuner. Il y a eu des réactions entre sidération et humour noir, mais aussi une grande fatigue morale s’abattant sur les épaules de beaucoup de collègues. Ça recommençait. La peur, et au moins autant la lassitude de subir à nouveau les discours politiques, les récupérations, les faux mots de soutien (y compris de l’Institution), puis l’injonction à « dialoguer » et « expliquer » aux élèves.

      Nous avons toujours en mémoire l’hommage à Samuel Paty saboté par Jean-Michel Blanquer à la rentrée des vacances de la Toussaint en 2020. Nous avions dû batailler (y compris en faisant grève en ce qui concerne mon collège) pour obtenir un temps de recueillement et d’échange entre collègues (enseignants, agents, administration et direction). Cette année encore, ce temps indispensable a été obtenu de haute lutte, annoncé par Gabriel Attal au milieu d’un discours lénifiant, qui montre – s’il en était besoin – que nos dirigeants sont complètement hors-sol. Un temps réduit à deux heures, puis il nous faudra reprendre nos classes à 10 heures, et faire une minute de silence à 14 heures...

      Les collègues autour de moi, pour la plupart, sont las, et souvent en colère, de la façon dont nous sommes traités. Personnellement, je ne crois pas en la sincérité de nos dirigeants et de l’institution. On ne peut pas mépriser les enseignants à longueur d’année (y compris en annonçant des contre-vérités sur notre « revalorisation »), et affirmer qu’on veut les « protéger ». Des injonctions paradoxales qui usent les nerfs et qui, cumulées à la dégradation des conditions de travail depuis des années, finissent par décourager des collègues et, de plus en plus souvent, les pousser à démissionner.

      Politiques, médias, parents même, exigent de nous d’expliquer le conflit russo-ukrainien et le conflit israélo-palestinien, de défendre la laïcité et « les valeurs de la République ». Mais « en même temps », nous sommes toujours, et de plus en plus, considérés comme des pleurnichards qui ne se rendent pas compte de la chance qu’ils ont d’avoir « 18 heures de cours par semaine » et « 16 semaines de vacances par an », et... « la sécurité de l’emploi » ! Je ne parle même pas de ceux (et pas seulement à l’extrême droite) qui nous accusent d’être les Frankenstein de nos propres bourreaux...

      Alors, lundi matin, nous allons nous réunir, penser à Samuel Paty, à Dominique Bernard (et aux blessés, dont un agent technique et un agent d’entretien, « oubliés » dans les discours d’hier), et tenter de trouver les mots face aux élèves. Certains y arriveront, d’autres non. Puis, tout recommencera comme avant.

      Bio express. Christophe Naudin, 48 ans, est historien et professeur d’histoire-géographie dans un collège populaire du Val-de-Marne. Spécialiste de l’Islam médiéval, il a notamment cosigné, avec William Blanc, « Charles Martel et la bataille de Poitiers, de l’histoire au mythe identitaire » (Libertalia, 2015), et publié cinq ans après les attentats du 13-Novembre son remarquable « Journal d’un rescapé du Bataclan » (Libertalia, 2020).

      #école #mépris

  • https://www.nouvelobs.com/societe/20230127.OBS68819/escroquerie-dans-la-toile-des-tisseuses-de-reves.html

    Escroquerie : dans la toile des « tisseuses de rêves »

    Derrière ces « cercles de femmes » promettant des gains financiers dans le cadre d’une économie solidaire se cache une arnaque bien connue : la pyramide de Ponzi. Une entourloupe sur fond de « féminin sacré » qui inquiète les services de l’Etat.
    Par Cécile Deffontaines
    · Publié le 27 janvier 2023 à 7h01
    Temps de lecture 8 min

    Audrey était à deux doigts de se laisser convaincre. Cette jeune psychothérapeute de 36 ans, habitant le Tarn-et-Garonne, est sensible à la cause des femmes et soucieuse de développer leur sororité. Elle parle « énergies » et « élévation spirituelle ». Bref : la cible idéale. « Une amie m’a proposé d’entrer dans un cercle d’entraide au printemps dernier, raconte-t-elle. Il fallait pour cela payer 200 euros, et on pouvait gagner huit fois plus, plus tard. Me sachant candide, je me suis renseignée et j’ai vu qu’il s’agissait d’une arnaque. » Le cercle, aussi appelé mandala, s’appelait « tisseuses de rêves ». Il proposait de permettre à chaque femme ayant intégré son sein, au terme de tout un parcours spirituel, de gagner huit fois sa mise de départ, afin de réaliser son rêve le plus cher : partir en voyage dans une tribu amazonienne pour l’une, monter un éco-lieu pour l’autre… « J’ai pensé : pourquoi ne pas se soutenir, mais sans argent ? » se souvient encore Audrey.

    C’est une petite musique qui gagne les réseaux sociaux. Des femmes, parfois des hommes, auraient été approchées pour investir une somme dans ces groupes d’entraide, sous couvert de sororité, d’économie solidaire et de bienveillance mâtinées de concepts hindouistes ou bouddhistes détournés. Déjà fermement dénoncé par les autorités outre-Atlantique, notamment au Canada, le phénomène gagne la France depuis environ deux ans. Si bien que la Mission interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives sectaires (Miviludes), organisme gouvernemental, a consacré tout un chapitre de son dernier rapport, paru en novembre, à ces « tisseuses » susceptibles de déshabiller votre portefeuille. « En 2021, la Miviludes a traité 11 signalements relatifs [à ces] “mandalas de femmes” [qui] continuent à prospérer sur [notre] territoire », dit le rapport, parlant, comme pour toute autre dérive sectaire, de risques financiers et humains, voire d’emprise…

    A ce jour, aucune plainte pénale n’a été relevée. Mais, en 2018, 17 personnes appartenant à un groupe similaire, un « cercle de l’abondance », avaient été interpellées pour escroquerie dans le nord de la France. A l’époque, le réseau comptait plusieurs milliers de membres.

    Les « tisseuses de rêves » en seraient-elles une résurgence ? Derrière ce si joli nom qui évoque les gestes immémoriaux des femmes, les fils de couleur qui glissent entre leurs doigts, les liens qu’elles créent, aussi, se cacherait en fait un système financier de type pyramidal, interdit en France. Le manuel 2021 intitulé « Tissage des rêves », censé rester confidentiel mais que « l’Obs » a pu consulter, en détaille le principe : « Ensemble, nous construisons un nouveau paradigme économique par le biais de ce collectif de cadeaux basé sur des valeurs féminines telles que le service, la générosité, la prospérité universelle, l’équité, la solidarité et le bien social. » Un séduisant enrobage qui, décoré de motifs floraux, court tout le long de 32 pages de belles paroles, traduites de l’espagnol (le tissage est international).

    Le fonctionnement ? Au sein d’un mandala (terme sanskrit signifiant « cercle », qui symbolise la pureté intérieure et l’illumination de l’esprit) composé de quinze tisseuses, chaque femme occupe successivement quatre places. Elle est d’abord une femme « feu », puis devient une femme « vent », une « terre » et, enfin, la femme « eau », stade ultime : c’est elle qui récupère les mises des huit femmes feu nouvellement entrées. Cette progression dans le cercle suivrait tout un processus spirituel : la femme feu est par exemple invitée à « brûler ses peurs ». Concrètement, les membres avancent vers le centre du cercle grâce au recrutement de nouvelles participantes baptisées « étincelles », à approcher par « soufflage » selon la terminologie employée au sein du groupe – autrement dit par le bouche-à-oreille. Chaque nouvelle entrante doit faire un « don ». Si personne n’est recruté, le cercle stagne, et chacune reste à devoir attendre son heure : le moment d’empocher le pactole. « La femme eau du cercle de mon amie devait sortir en mai, raconte Audrey. Finalement, elle est sortie du cercle en décembre. »
    un système frauduleux

    Dans les milieux alternatifs, c’est une épidémie. « Je connais au moins une vingtaine de femmes qui sont dans un cercle !, raconte Etienne, “accompagnant” (coach) pour hommes et adepte des stages de sudation en huttes, habitant l’Hérault. J’ai passé mon dernier week-end avec un couple dont la femme était membre. Elle disait : “Demain, je vais gagner 3 600 euros, c’est génial de ressentir que je peux gagner de l’argent juste ‘en étant’”… » Lui, l’ancien étudiant en école de commerce, a bondi intérieurement. Il explique :
    "« Ce n’est pas un cercle mais une pyramide, une pyramide de Ponzi : mathématiquement, ce système est véreux ! »."

    Mais impossible de faire entendre raison à ses camarades, alors il s’est fendu d’un post Facebook pour dénoncer cette imposture sous couvert de bons sentiments. Dans le cas d’une mise d’entrée à 1 000 euros, pour qu’une personne en touche 8 000 comme on le lui aura fait miroiter, huit autres doivent être recrutées. Pour que ces huit nouveaux participants touchent à leur tour 8 000 euros, il faut persuader 64 nouveaux « joueurs » (8×8). Et pour que ces derniers obtiennent aussi ladite somme, cela nécessitera 512 nouvelles recrues (64×8). Une suite exponentielle, au point que très vite la population française ne suffit plus. Le plus célèbre des escrocs à la pyramide de Ponzi – du nom de son inventeur l’Italo-Américain Charles Ponzi (1882-1949) –, Bernard Madoff, est mort en prison en 2021 aux Etats-Unis où il purgeait une peine de 150 années depuis 2009.

    Ici, les cibles sont des femmes, souvent en reconversion professionnelle, intéressées par des valeurs écologistes, humanistes, désireuses de « s’empuissancer » (traduction d’empowerment) face au patriarcat… C’est un recyclage en mode « féminin sacré » de la vieille arnaque. La légende situe la naissance du mouvement des « tisseuses » dans les années 1980, selon la Miviludes. Une Canadienne aurait vécu en Afrique, dans des communautés développant un système d’entraide, et serait revenue avec cette expérience. Le manuel de « Tissage », lui, parle d’un collectif « né fin 2013 », suivant une tradition fondée au Canada au début des années 1990.

    « Sous couvert des principes d’économie solidaire et alternative, de soutien moral, d’entraide, de bienveillance, de non-jugements, de dons, d’acceptation et d’harmonie », comme l’explique la Miviludes, ces femmes entrent dans un système frauduleux. Elle ajoute : « Les sommes d’argent reçues au centre du cercle par la personne qui se trouve à la tête du réseau serviraient à “réaliser les rêves, les rendre réels”. En réalité, c’est une manière déguisée de rémunérer la tête du réseau grâce aux dons des nouveaux entrants. » Le fameux « don », ce droit d’entrée dans le cercle qui ressemble plutôt à une mise de départ, s’élève selon la Miviludes entre 1 000 et 1 300 euros. Dans notre enquête, nous avons relevé des montants allant de 200 à 2 000 euros – histoire de s’adresser à toutes les bourses, y compris les plus modestes. La somme varie puisqu’elle est, toujours selon le manuel d’utilisation du « Tissage » que nous avons consulté, « basé[e] sur la numérologie sacrée »… Le fonctionnement diffère selon les cercles, certaines « tisseuses » se payant aussi étape par étape.

    « Je m’intéressais aux mandalas comme outil thérapeutique, raconte Cécile (le prénom a été modifié), coach marseillaise venue du milieu médical contactée début 2020. Une participante m’a présenté cela comme un cercle d’entraide. Puis elle a commencé à me parler d’argent. C’était minimum 2 000 euros. La personne qui me faisait entrer prenait un pourcentage dessus, puis une autre aussi. “Quand tu feras rentrer des gens, toi aussi tu pourras.” Je lui ai dit que je n’avais pas envie de recruter. » Fin de la discussion. Cécile entendra cette femme chuchoter à une autre qu’elle s’est ainsi fait « 7 000 euros ».

    Afin d’éviter tout revirement de la nouvelle entrante, le droit d’entrée est présenté comme « un cadeau » fait au groupe : « Le cadeau est donné sans attente de recevoir quoi que ce soit en retour et c’est cet acte puissant qui libère la femme de sa peur de perdre et lui redonne confiance dans la loi de l’attraction, qui générera la même chose pour elle. » Ainsi enrobé, donner sans assurance de retour est plus valorisant pour la victime, qui fait l’objet d’une manipulation. D’autant plus qu’être invitée est, aussi, présenté comme un cadeau. « Tu rappelleras à la personne que l’inviter est sacré et important pour toi », stipule le manuel. « Le système est conçu comme un cocon affectif pour les femmes pour donner l’illusion d’une forme de sécurité », note la Miviludes, qui ajoute : « Ce cocon […] sert également à lever les résistances. »

    Quand elle a été approchée par une amie en 2022, Carole, 53 ans, thérapeute dans l’Ain, se sentait un peu seule. Pourquoi ne pas participer à des réunions de femmes ? Et puis, s’il y avait de l’argent à la clé… « La somme à verser était 1 400 euros. Je trouvais que c’était beaucoup, mais je ressentais l’appât du gain », raconte-t-elle, ajoutant :
    "« Ma copine me disait : “C’est une somme, mais une fois que tu seras ‘eau’, tu récupéreras l’ensemble des sommes !” »"

    Au début, tout va bien. Chaque semaine, les femmes discutent de leurs rêves sur Zoom. « Il y avait cinq, six nanas. C’était convivial comme prendre un verre, j’ai dû poser des questions pour savoir comment ça marchait. Elles m’ont présenté un rituel pour brûler mes peurs. » Mais Carole, plutôt du genre cash, trouve l’ambiance étrange. « Au départ, il y avait beaucoup de flatterie. On baignait dans des phrases comme : “Nous sommes des femmes extraordinaires”, “C’est génial ce que tu fais”, “J’adore ta vidéo, tu as chanté, c’est top.” Jamais de critiques. » La femme eau du moment, une vingtenaire, a juste pour projet de voyager avec sa mère. « Je ne trouvais pas ça très spirituel… A un moment, elle a commencé à dire qu’il fallait que tout le monde passe au bassinet et paie ce qu’il avait à payer (beaucoup comme moi n’avaient payé que la moitié) afin qu’elle puisse sortir de l’eau et laisser sa place. C’était dit avec une violence ! Là, j’ai dit stop. C’était ça, un groupe bienveillant ? »

    Carole réclame ses billes. Et là, la culpabilisation commence. « J’ai reçu des messages qui me disaient que je n’avais rien compris aux principes du groupe. On me disait : “Comment oses-tu réclamer un don ?” C’était jugeant et très culpabilisant. Même mon amie – enfin, que je croyais telle – ne m’a pas défendue. » Carole n’a jamais revu ses 700 euros.

    Recommandations sur « qui ne pas inviter dans le cercle »

    Jusqu’où va la naïveté, où commence l’escroquerie assumée ? Difficile à dire. « Mon amie est une personne très saine, pense toujours Audrey. Comme les autres personnes de son cercle. » Pour la Miviludes, « les victimes de ces réseaux […] ne sont pas conscientes qu’elles participent […] à un agissement illégal ».

    Les victimes, oui, mais leurs têtes ? Etienne, lui, a un temps partagé la vie d’une « tisseuse » de compétition. Elle recrutait à tour de bras, et son conjoint a eu beau l’alerter sur l’illégalité de sa pratique, elle n’en démordait pas. « Elle s’est complètement refermée, se souvient-il. Elle disait : “Non, tu ne paies pas au début : c’est un don. Il n’y a pas de promesse, chacune a sa manière de tisser, ça dépend de son engagement.” Tout était dans un langage formaté. C’était moi qui ne croyais pas assez à l’abondance… Elle avait mis tellement d’énergie à développer son cercle en Europe ! J’avais l’impression d’être avec la baronne d’une mafia qui ne se rendait pas compte d’être la baronne d’une mafia. » Difficile de déterminer dans quelle mesure le système est organisé ; il semble plutôt se développer par imitation.

    Dans le manuel des « tisseuses », les multiples incitations à la discrétion interpellent : « Sois prudente quand tu partages des informations sur notre collectif » ; « Ne publie rien sur Facebook et n’invite pas par le biais des réseaux sociaux, de mails ou de SMS en masse » – effectivement, trouver des « tisseuses » en activité relève de la gageure puisqu’elles ne communiquent pas. Sans parler des recommandations sur « qui ne pas inviter » à rejoindre le cercle : « Avocates, officiers du gouvernement, célébrités, actrices, extrémistes religieuses ou toutes personnes qui éprouvent de la résistance. »

    Les connaisseuses du droit sont ainsi au premier chef à éviter… De toute manière, les victimes de l’escroquerie n’iront que rarement se plaindre. Pour elles, toute « expérience de vie » est bonne à prendre. Elles auront passé des moments sympas, comme lors de cette cérémonie du cacao, à déguster ensemble un breuvage bon pour le système cardiovasculaire. Elles se seront fait des copines, auront aidé une prétendue amie à réaliser son rêve et, surtout, pu se confier à quelqu’un. Et tant pis s’il aura fallu payer. « Une thérapie à 200 euros, finalement ce n’est pas si cher », considère Audrey avec recul. Rêver aussi est à ce prix.

  • « Le plus vieux squat de Paris » : au cœur de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, bastion intégriste illégal | Actu Paris
    https://actu.fr/ile-de-france/paris_75056/le-plus-vieux-squat-de-paris-au-coeur-de-saint-nicolas-du-chardonnet-bastion-in

    C’est un édifice religieux parmi tant d’autres à Paris et, pourtant, il est occupé illégalement depuis bientôt plus de cinquante ans. L’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet est le temple des intégristes catholiques, sous l’égide de la Fraternité Saint-Pie-X, non reconnue par les autorités ecclésiastiques. Un groupuscule qui fait parler de lui ces derniers jours, puisque, depuis le 22 mai 2023, un ancien prêtre de cette fraternité est jugé à La Roche-sur-Yon (Vendée) pour 27 viols et agressions sexuelles sur mineurs.

    D’une invasion paroissiale rocambolesque à un statu quo jamais résolu, retour sur cette insolite histoire, qui a permis la création d’un quartier général conservateur chéri par l’extrême droite au milieu du 5e arrondissement de la capitale.

    Des réfractaires aux changements de l’Église

    Aux sources de ce drôle de putsch : l’évolution de l’Église catholique durant les années 1960. Le concile Vatican II va profondément changer la liturgie chrétienne. En guise d’exemples, la messe ne se fait plus en latin, mais en langue vernaculaire, et le prêtre est désormais face aux fidèles et non de dos.

    Toutes ces modifications ne vont pas se faire sans heurts. Un certain nombre de fidèles et d’ecclésiastiques vont refuser ces évolutions. En 1970, en Suisse, est fondée par Mgr Marcel Lefebvre la Fraternité saint-Pie-X. Excommuniée par le Vatican, elle va jouer un rôle clé dans la prise de Saint-Nicolas-du-Chardonnet.

    Nous sommes en 1977. Depuis quelque temps déjà, les curés frondeurs organisent des messes dites traditionnelles dans Paris. « Nous nous réunissions dans la salle Wagram, où les cérémonies étaient mises en place juste après les soirées nocturnes », se remémore le trésorier du Rassemblement national, Wallerand de Saint-Just, présent lors de l’invasion de Saint-Nicolas-du-Chardonnet.

    Une invasion prévue

    Il est alors décidé de voir plus grand et de frapper fort pour les traditionalistes. Une église sera réquisitionnée, par la force si nécessaire. « Saint-Nicolas-du-Chardonnet a été choisie, car il n’y avait pas grand monde qui assistait aux messes », glisse Wallerand de Saint-Just.

    Le 27 février, sous la direction de l’abbé François Ducaud-Bourget, 800 fidèles se réunissent place de la Mutualité, non loin de l’église : « On nous a fait comprendre que nous allions nous rendre à Saint-Nicolas-du-Chardonnet. Nous sommes entrés alors que le curé célébrait la messe. Il a tout de suite compris que quelque chose n’allait pas », se souvient Wallerand de Saint-Just.

    Après cette intrusion massive de l’édifice, l’officiant est mis à la porte, et les traditionalistes s’installent dans l’église. Dès le lendemain, des échauffourées éclatent entre les nouveaux et anciens occupants du lieu : « Les prêtres nommés par l’archevêque s’étaient réfugiés dans l’immeuble situé juste à côté de l’église, ce qui ne facilitait pas les rapports », détaille l’ancien élu FN.

    Rapidement, de nouveaux fidèles intégristes viennent en renfort, poussant leur nombre jusqu’à 3 000. Une « garde » se met en place et des fidèles passent la nuit dans l’église pour éviter toute reprise. Au sein de cette foule, un cocktail composé des ingrédients les plus conservateurs du paysage national : partisans de l’Algérie Française, monarchistes, ou encore le tout jeune Front national.

    Une demande d’expulsion jamais appliquée

    Du côté de l’archevêché, l’invasion n’est pas en odeur de sainteté. Une demande d’intervention est faite au ministère de l’Intérieur et à la préfecture de Police. Les institutions temporisent. On évoque la séparation de l’Église et de l’État pour justifier que les képis ne s’interposent pas dans une querelle de soutanes. De plus, en cette année 1977 où Paris va se choisir un nouveau maire, l’heure n’est pas à l’esclandre.

    Une première action en justice va pourtant être menée. En juillet 1977, la cour d’appel de Paris ordonne l’expulsion des intégristes. La préfecture de Police n’agit pas, car, selon l’institution, « intervenir par la force risque de troubler gravement l’ordre public ».

    Obsèques polémiques et groupuscules d’ultradroite

    Après ce désaveu de l’État, le temps va passer, et la fraternité Saint-Pie-X va s’implanter dans l’église, devenant un temple ultraconservateur. Dans ce lieu, situé non loin du Panthéon, on y célèbre les obsèques de Maurice Bardèche, l’un des fondateurs du négationnisme, ou encore de Paul Touvier, chef de la milice lyonnaise sous l’Occupation. Entre ses murs, il n’y a pas que des enfants de chœur : le groupe Civitas y est très présent.

    Pour expliquer cette surprenante longévité, on parle de soutiens de poids. En 1997, la presse se fait l’écho d’une lettre de Bernadette Chirac envoyée au curé de la paroisse, s’excusant de ne pas avoir pu se rendre au dîner de commémoration des 20 ans de l’occupation de l’édifice religieux. En 1993, la Fraternité Saint-Pie-X va tenter de s’emparer de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois, située en face du Louvre. Cette fois, la police dispersera les intrus.

    Tentative d’expulsion par la mairie

    Au début des années 2000, une tentative va être faite pour faire sortir les intégristes de la paroisse. Sylvain Garel, élu Europe Écologie les Verts (EELV) à l’époque, réussit à faire voter un vœu d’expulsion au Conseil de Paris. « C’est le plus vieux squat de Paris, et certaines des positions de la paroisse sont à la fois islamophobes et antisémites. Nous avions pu mettre [le maire] Bertrand Delanoë en minorité. Certains socialistes étaient partis aux toilettes pour ne pas avoir à voter », nous raconte l’ancien élu.

    Le vœu est un vœu pieux. La préfecture de Police n’interviendra pas. Contactée, l’institution nous a répondu que « plus de dix ans s’étant écoulés depuis l’avis d’expulsion de 1977, ce dernier n’est donc plus exécutoire. S’ils envisagent de demander l’expulsion des occupants, la Mairie de Paris ou l’affectataire des lieux doivent alors engager une nouvelle procédure judiciaire ».

    Un coup de force avorté

    Malgré cette fin de non-recevoir, Sylvain Garel va tenter un coup de force quelques années après. Sous son indication, des sans-papiers investissent l’église pour protester. « Qui, des sans-papiers ou des squatters intégristes, la police va-t-elle évacuer  ? », est-il inscrit sur un communiqué. Dans un certain calme, la tentative va échouer, les intrus en attente de régularisation étant sortis de l’église, sous le regard des fidèles.

    Aujourd’hui, la situation n’a toujours pas bougé. Dans la paroisse, la vie poursuit son cours comme dans celle de n’importe quelle église. Une plaque rend hommage à François Ducaud-Bourget. Sur la porte, on conseille fortement aux jeunes femmes de porter le voile pendant les messes. Du côté du diocèse de Paris, on fait avec et on s’étale peu sur la question. La paroisse Saint-Séverin est devenue Saint-Séverin-Saint-Nicolas, pour accueillir les fidèles chassés de leur église depuis bientôt cinquante ans.

    Contactée, la Ville de Paris n’a pas répondu à nos sollicitations.

    • UNE AFFAIRE D’EGLISE : LES DEBUTS DE L’OCCUPATION DE SAINT-NICOLAS-DU-CHARDONNET (27 Février- 4 Juillet 1977)
      https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01116760/document

      page 16

      L’occupation de Saint-Nicolas-du-Chardonnet n’est pas un phénomène sans précèdent. Le 13 Février 1971, un groupe de gauchistes conduit par J-P Sartre et J-L Godard avait occupé le Sacré-Coeur pour commémorer les fusillades de la Commune. Le Recteur de la Basilique avait alors demandé à la police d’intervenir.
      Devant passer en jugement, le Cardinal Marty avait demandé pour eux la clémence de leurs juges.
      Monseigneur Gilson se souvient qu’à l’époque, Michel Poniatowski avait violemment critiqué l’initiative du Cardinal Archevêque de Paris. Il avait déclaré dans une émission de télévision : "Je crois qu’il faut faire très attention (...)

      Quant aux sans-papiers qui en 2003, après que cet élu ait signalé la particularité juridique de St Nicolas ont occupé l’église, reprenant une forme d’action déjà employée avant l’occupation de Saint-Bernard en 1996, ils avaient obtenu non pas un point d’ancrage de la lutte qui aurait permis à d’autres de sortir au grand jour pour lutter mais, en contrepartie dune sortie rapide, un rdv en préfecture.
      https://www.nouvelobs.com/societe/social/20031208.OBS0942/les-sans-papiers-quittent-saint-nicolas-du-chardonnet.html

  • Bruz, Besançon… Le transfert de sans-abri de Paris vers plusieurs villes de France avant les JO inquiète
    https://www.nouvelobs.com/societe/20230523.OBS73691/bruz-besancon-le-transfert-de-sans-abri-de-paris-vers-plusieurs-villes-de

    Bruz, Besançon… Le transfert de sans-abri de Paris vers plusieurs villes de France avant les JO inquiète
    Le gouvernement souhaite inciter les sans-abri, principalement des migrants, à quitter la région parisienne avant les Jeux olympiques. Des « sas d’accueil temporaires » ont été créés dans la plupart des régions.
    Par L’Obs avec AFP
    · Publié le 23 mai 2023 à 20h50
    A l’approche des Jeux Olympiques, le gouvernement veut inciter des milliers de sans-abri, principalement des migrants, à quitter la région parisienne pour la province, arguant de la baisse du nombre d’hôtels prêts à les héberger, mais ce dispositif suscite inquiétudes et interrogations.
    De nombreux hôteliers ne souhaitent en effet plus accueillir ces publics précaires car ils attendent un afflux de clientèle lors de la coupe du monde de rugby l’automne prochain, et des JO en 2024, observait début mai à l’Assemblée nationale le ministre du Logement, Olivier Klein. Près de 5 000 chambres ont ainsi été perdues pour l’hébergement d’urgence, précisait de son côté la députée (Modem) Maud Gatel. Depuis la mi-mars, l’exécutif a donc demandé aux préfets de créer des « sas d’accueil temporaires régionaux » dans toutes les régions, à l’exception des Hauts-de-France et de la Corse, afin de « désengorger les centres d’hébergement » d’Ile-de-France.
    Le dispositif concerne surtout des migrants, très nombreux en Ile-de-France à vivre dans la rue ou en hébergement d’urgence. Toutefois il ne les vise pas spécifiquement, en vertu du « principe de l’accueil inconditionnel », a précisé à l’AFP le cabinet du ministre du Logement.
    JO de Paris 2024 : où sont les 10 millions de billets ? Désignée par le gouvernement pour accueillir un tel centre d’accueil, la ville de Bruz, (18 000 habitants, près de Rennes), a fait part ce mardi 23 mai de son mécontentement. « Nous ne sommes pas favorables à l’installation d’un tel sas sur notre commune, dans ces conditions que nous jugeons indignes », a fait savoir le maire Philippe Salmon (DVG), qui s’est dit « désarçonné » par ce choix, dans un entretien à « Ouest-France ».
    La mairie bretonne critique le choix du terrain, jouxtant une voie ferrée et « pollué par des hydrocarbures et des métaux lourds », et affirme que les futurs occupants du centre d’accueil ne viendraient pas « par choix ».
    « Ils ouvrent dix sas qui recevront 50 migrants venant des camps toutes les trois semaines », indique de son côté à « 20 Minutes » Philippe Crémer, conseiller municipal délégué à l’accueil des sans-abri et l’accompagnement des migrants de la ville de Besançon. Depuis 2021, le gouvernement a déjà mis en place un dispositif similaire, mais centré uniquement sur les demandeurs d’asile. Selon un rapport parlementaire rendu public ce mardi, ce système « a fait preuve de son utilité et de son efficacité », mais un quart des personnes concernées a refusé de quitter l’Ile-de-France.Le rapport appelle aussi l’État à mieux coordonner les transferts avec les municipalités, et à mieux protéger les élus locaux. Car ces transferts, rappellent les auteurs, font « l’objet d’une instrumentalisation politique ayant conduit à des menaces et des violences » envers les élus, qui ont culminé avec la récente démission du maire de Saint-Brévin-les-Pins (Loire-Atlantique).
    Pour le président de la Fédération des acteurs de la solidarité, Pascal Brice, « accueillir des gens dans de bonnes conditions un peu partout en France plutôt qu’à la rue en Ile-de-France, sur le principe c’est positif, mais est-ce qu’on s’en donne les moyens ? ».Le problème, souligne ce responsable associatif, est qu’« il manque des places d’hébergement d’urgence » dans les régions d’accueil, ainsi qu’une « impulsion politique du ministère de l’Intérieur pour un vrai travail d’accompagnement ». Car « s’il s’agit de mettre des gens dans les bus » et de ne plus s’en occuper ensuite, « c’est de la dispersion, pas de l’accueil », selon lui.
    Eric Constantin, responsable de la Fondation Abbé Pierre en Ile-de-France, dit douter de son côté qu’on puisse « trouver des solutions dignes et décentes en trois semaines » pour sortir durablement de la précarité les personnes réorientées vers les régions. On peut par ailleurs « s’étonner de la concordance de l’arrivée des Jeux Olympiques et d’un programme qui vise à envoyer les migrants en province », ajoute-t-il, se demandant si le gouvernement a voulu faire en sorte « qu’il n’y ait plus de campement avant que des millions de personnes arrivent en France ».

    #Covid-19#migrant#migration#france#immigration#asile#accueil#jeuxolympiques#paris#campement#hebergement#urgence

  • JO de Paris 2024 : « Plusieurs centaines de milliers de spectateurs » en accès gratuit et 35 000 forces de l’ordre pour la cérémonie d’ouverture
    https://www.lemonde.fr/sport/article/2023/05/23/jo-de-paris-2024-environ-35-000-forces-de-l-ordre-pour-relever-le-defi-de-la

    .... « Cela n’a pas de précédent dans l’histoire des forces de l’ordre », a-t-il insisté, ajoutant qu’il y aurait « un périmètre antiterroriste ».
    A ces forces de sécurité s’ajouteront 2 000 policiers municipaux de la Ville de Paris pour la partie quais hauts, ainsi que « 2 000 à 3 000 agents de sécurité privée » pour les quais bas, « sous la responsabilité de l’Etat, qui supervisera l’ensemble de la sécurité des Jeux et de cette cérémonie », selon M. Estanguet.
    Le secteur Trocadéro-tour Eiffel, où seront présents notamment les chefs d’Etat et de gouvernement, sera « exclusivement pris en charge » par les forces de sécurité intérieure, précise le texte du protocole.

    #JO #Paris #police

  • Jérôme, éboueur d’usines à viande : « On voit des choses qui ne devraient pas exister »
    https://www.nouvelobs.com/societe/20230330.OBS71542/jerome-eboueur-d-usines-a-viande-on-voit-des-choses-qui-ne-devraient-pas-

    Quel enfant a rêvé un jour de ramasser, quand il serait grand, les #animaux morts dans les poubelles des usines de production de viande ? Tel est le #travail_pénible, physiquement, moralement, philosophiquement, d’un certain « Jérôme » (c’est son pseudo) embauché depuis peu comme agent d’équarrissage et qui, depuis la région de Saint-Brieuc, a contacté #L214 pour vider son sac. Il n’en peut plus de ce qu’il découvre. Pourtant, c’est un gars solide, la trentaine sportive, adepte du jeu de go à ses heures perdues. Le public ne sait rien de la réalité de l’équarrissage, lequel consiste à ramasser quotidiennement, par tonnes, les cadavres d’animaux de boucherie n’ayant pas survécu dans les lieux où l’on gère (le mot est choisi) leur mise au monde par inséminations artificielles et engraissement express – parler de « ferme » ou d’« élevage » relève d’un travestissement marketing.

    la suite sur le site du nouvel obs
    https://www.l214.com
    https://vimeo.com/808333437/16462ede33


    attention, la video est vraiment gore manque plus que l’odeur.
    un article signalé par Splann https://mamot.fr/@splann
    #équarrissage #carnage #élevages_industriels

  • Mayotte : un élu propose de « peut-être tuer » un Comorien - Charente Libre.fr
    https://www.charentelibre.fr/france/mayotte-un-elu-lr-propose-de-peut-etre-tuer-un-comorien-14914142.php


    Et que s’apelério #fascisme

    « Je refuse de les appeler des gamins. Ces délinquants, ces voyous, ces terroristes, à un moment donné, il faut peut-être en tuer », a-t-il expliqué face caméra. Ajoutant : « Et je pèse mes mots. »

    • « Il faut que cette opération réussisse, de manière à rapatrier énormément de ces gens chez eux », a-t-il assuré. Interrogé par la journaliste sur la volonté politique d’éradiquer les bidonvilles, le n°2 du conseil départemental élu en 2021 sous l’étiquette LREM, a alors dérapé. « Quand je vois ce qu’il se passe à Tsoundzou [un bidonville au sud de Mamoudzou, NDLR], je suis un peu réticent… Des gamins qu’on voit de loin. Enfin, c’est même pas des gamins, moi, je refuse d’employer les termes de “jeunes” ou “gamins”. Ces délinquants, ces voyous, ces terroristes, à un moment donné, il faut peut-être en tuer. »

      https://www.nouvelobs.com/societe/20230425.OBS72584/il-faut-peut-etre-en-tuer-le-vice-president-du-conseil-departemental-de-m

    • La LDH va peut-être déposer une plainte auprès de la défenseure des droits qui interpellera la cheffe de l’assemblée pour qu’il soit exclu une semaine de l’hémicycle :-) ??? Et une plainte au pénal pour incitation à la haine, racisme et appel au meurtre.

    • Plouf plouf, c’est PAS la faute à LaREM, le vilain monsieur est plutôt LR, et il a fait des excuses ; circulez.

      https://www.liberation.fr/checknews/salime-mdere-qui-appelle-a-tuer-des-jeunes-a-mayotte-est-il-un-elu-lrem-2

      Contacté, le parti présidentiel réfute toute appartenance de Salime Mdere à LREM dans le passé, et désormais à Renaissance. « Il n’a jamais obtenu l’investiture de notre parti et n’a d’ailleurs pas accordé son parrainage au président de la République en 2022. Il est membre depuis 2021 d’un exécutif départemental qui s’oppose fortement à l’action de notre majorité. Ses propos n’engagent en rien notre parti et appellent une condamnation sans ambiguïté de toutes les forces politiques », ajoute le parti présidentiel.

      De fait, interviewé lors de son élection, Salime Mdere se réclamait davantage du camp Les Républicains. Il indiquait ainsi : « Je suis LR. Mais quand on veut faire avancer Mayotte, c’est pas l’étiquette politique qui prime. » Sollicité par CheckNews, Moussa Mouhamadi Bavi, chargé de mission départemental pour Les Républicains à Mayotte, précise cependant que l’élu… n’est pas non plus adhérent chez LR. Avant ajouter : « Il en est sympathisant, il partage les idées de la droite. »

      L’interview de la Première n’est, depuis la polémique, plus visible sur le site de France télévisions. Interrogé par CheckNews, Salime Mdere n’a pas donné suite. Pas plus que le conseil départemental, sollicité pour une réaction. Mais en fin de matinée ce mardi, l’élu a publié un post Facebook dans lequel il présente ses excuses.

      « Mes propos - qui sont à la hauteur de ma passion pour cette île - ont dépasseR [sic] ma pensée et je m’excuse bien volontier[s] s’ils ont pu heurter », écrit-il. Ajoutant : « Si je soutiens cette opération [Wuambushu, ndlr], je n’en reste pas moins très attaché à l’Etat de droit et ne peux aucunement souhaiter que se mette en place une justice expéditive, qui conduirait Mayotte dans le chaos. »

    • des nouvelles du front (Les) Républicain à Mayotte :

      https://seenthis.net/messages/1000955#message1001248

      Le Figaro et Europe 1, puis Valeurs actuelles, n’ont ainsi pas hésité à publier le portrait de la juge [qui a déclaré la 1ere « destruction des habitations des requérants, conséquence de la décision de l’administration, manifestement irrégulière »], en mentionnant son nom et en remettant en cause son impartialité au prétexte d’une vieille adhésion au Syndicat de la magistrature, alors que la justice était déjà pointée du doigt par des collectifs mahorais l’estimant trop « laxiste » avec les auteurs de crimes et délits sur l’île.

      « On ne peut être juge et partie. Quand on est juge, on se respecte. Le harcèlement judiciaire coordonné entre les droits-de-l’hommistes et certains magistrats partisans, ça ne passera pas  », a tweeté le député Les Républicains de la deuxième circonscription de Mayotte, Mansour Kamardine, en réaction à l’article d’Europe 1.

      Mansour à la rescousse ! Salime n’est pas seul ! La Presse, avec nous !

  • #banquealimentaire #pauvreté #alimentation #inflation #capitalisme #inégalités > #Anticapitalisme

    🛑 " Plus d’un tiers de nouveaux bénéficiaires pour les banques alimentaires en 2022... "

    "Plus d’un tiers des personnes accueillies dans les structures d’aide alimentaire s’y rendent depuis moins de six mois, selon une étude réalisée à l’automne dernier et publiée ce lundi 27 février. Elle souligne également la diversité des profils des bénéficiaires.
    Autre signe de « l’aggravation des problèmes de pouvoir d’achat » des Français modestes, ils ont recours à l’aide alimentaire à une fréquence accrue. Près de 60 % des bénéficiaires y font appel une à deux fois par semaine, soit une hausse de 6 % par rapport à 2020, indique cette étude réalisée par l’institut CSA pour les Banques alimentaires (...)
    "

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.nouvelobs.com/societe/20230227.OBS70069/les-banques-alimentaires-ont-enregistre-plus-d-un-tiers-de-nouveaux-benef

    Plus d’un tiers de nouveaux bénéficiaires pour les banques alimentaires en 2022

  • Pour obtenir un rendez-vous médical, mieux vaut ne pas être bénéficiaire d’une aide à la santé
    https://www.slate.fr/story/235168/refus-soins-medecins-patients-precaires-discrimination-aides-sante-maladie-ame

    Certains praticiens refusent de prendre en consultation les personnes bénéficiant de l’aide médicale d’État (AME) ou de la complémentaire santé solidaire (C2S). Face à cette discrimination, les recours sont rares car longs et surtout méconnus des patients.

    « Ma mère avait rendez-vous chez le dentiste. Une fois installée sur le fauteuil dentaire, il lui a demandé comment elle avait l’intention de payer. Ma mère lui a répondu qu’ayant la CMU complémentaire [la CMU-C, aujourd’hui complémentaire santé solidaire, ndlr], elle n’avait rien à payer. Le dentiste lui a alors dit qu’il ne prenait pas la CMU-C et, relevant brutalement le fauteuil, il lui a intimé l’ordre de partir. »

    « Je viens de déménager. Quand j’ai voulu prendre rendez-vous avec un pédiatre pour les enfants, la première chose qu’il m’a demandé c’est si j’étais à la CMU-C. Je lui ai dit que oui. Il m’a dit qu’il ne me prenait pas, du coup. »

    Ces témoignages ont été livrés à Santé info droits, une ligne d’écoute téléphonique de France Assos Santé, un collectif d’association de patients, qui en reçoit tous les jours plusieurs de ce type. Trop souvent, des patients bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire (C2S), ex-couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) et aide à la complémentaire santé (ACS), ou de l’aide médicale d’État (AME) se voient refuser des soins du fait de leur protection sociale. Même des personnes atteintes de maladies chroniques n’y échappent pas : « J’ai une myopathie et les médecins ne veulent pas me soigner parce que j’ai l’aide médicale d’État »_, raconte ainsi une autre patiente.

    La C2S, sous conditions de ressources, est octroyée pour couvrir les dépenses de santé, et l’AME est destinée aux personnes étrangères en situation irrégulière. Mais ces aides, mises en place au début des années 2000 afin de permettre l’accès aux soins à celles et ceux qui n’en ont pas les moyens, deviennent parfois un frein dans leur parcours de prise en charge.

    rien de mieux pour savoir ce que c’est que la droite que les #médecins ...

    #médecine #santé #accès_aux_soins #CSS (il ont trouve un acronyme moins malsonnant avec leur #C2S, c’est top moderne

    • Certes, mais on nous explique plus loin qu’il existe des recours aux #refus_de_soin, pratique illégale et contraire à l’éthique.

      Deux options s’offrent au patient qui se voit refuser une prise en charge médicale : « une victime de refus de soins peut se présenter devant la commission mixte paritaire [constituée de représentants de la caisse primaire d’assurance-maladie et du conseil de l’Ordre du professionnel de santé mis en cause, ndlr] et devant le juge », indique Flore Ganon-Lecomte, référente technique et plaidoyer pour l’accès aux droits santé chez Médecins du monde.

      Par contre,

      Mais il s’agit de théorie, car le plus souvent, les personnes qui en sont victimes ne savent pas ce qu’est un refus de soins et ne connaissent pas les recours qui existent. Selon Flore Ganon-Lecomte, le manque d’information des personnes concernées est d’ailleurs le premier obstacle rencontré. Par ailleurs, les victimes de refus de soins « sont dans une difficulté sociale très importante et ont autre chose à faire que d’engager des procédures longues et coûteuses », pointe Florence Navattoni.

      Maintenant, quelle est la pertinence de maintenir cette « commission mixte et paritaire », vu que le Conseil de l’Ordre aura beau jeu de défendre les « intérêts économiques » des praticiens indélicats ? Quant au juge (quelle juridiction ?), ne fera-t-il qu’avaliser les conclusions retenue par la commission ? Il y a là (amha) un vice de procédure patent en matière de justice.

    • Faut-il brûler le Conseil de l’Ordre des Médecins ? François Dupuis (1972)
      https://www.nouvelobs.com/societe/20221030.OBS65301/il-y-a-50-ans-dans-l-obs-faut-il-bruler-le-conseil-de-l-ordre-des-medecin

      (...) à quoi sert ce Conseil de l’Ordre, créé par Louis-Philippe, supprimé en 1848, puis rétabli par Vichy ? C’est ce qu’exposait, en 1972, l’article que nous republions ci-dessous

      #paywall... #ordre_des_médecins

    • Carpentier revient, tes collègues sont des chiens !

      la dentiste compétente qui me suivait depuis des années m’a fait dire par son secrétariat qu’elle ne me prendrait plus en rendez-vous ayant « changé de manière de travailler », sans doute lassée de dispenser des séances de soins simples (sans prothèses etc. et pour cause...) au tarif CMU CSS.
      à la recherche d’un.e autre praticien.ne et contraint au nomadisme médical, j’ai eu la surprise lors d’un détartrage de m’entendre dire en cours de séance par une jeune dentiste, « je peux finir par un polissage, mais ce sera 30 euros »... j’ai hésité, commencé par dire oui, puis décidé de partir.

      tout le monde le sait, l’immense majorité des dentistes choisissent cette spécialité car les études sont moins longues et le gain assuré

      ces temps-ci je ne tombe que sur des sans masques, tel ce Kiné qui me dit « je peux le mettre si vous avez peur », je me casse, j’avais peur, oui, de lui mettre un grosse tarte, un infirmier qui tient à me faire payer le tiers payant de moins de 5 euros pour une vaccination ("comme ça les patients savent ce que ça coute"), et c’est parti pour des courriers et un traitement admin par la CPAM (combien ça coûte ?) etc.

      sagouins, maltraitants, âpres au gain, moralisateurs, paternalistes (femmes compris), plus ça va plus j’aime les médecins et les soignants

      #droite

    • Cela fait des années que certains dentistes refusent les personnes à la CMU, quand j’ai voulu prendre rendez-vous, la secrétaire m’avait indiqué clairement « on ne prend pas les CMU ». Il parait qu’ils doivent avancer les frais avant d’être remboursés, sur qu’il y a un truc qui cloche mais que tout le monde s’en fout dans les hautes sphères administrative du droit aux soins, les pauvres peuvent crever et la honte envahir nos cœurs. En discutant avec certains médecins, la haine des indigents et des pauvres est latente « ils n’arrivent jamais à l’heure » m’a sorti un dentiste. Reste alors l’hôpital où sont formés les étudiants, entre boucherie et mépris et il faut supporter le médecin formateur qui humilie continuellement sa petite troupe docile. j’y ai perdu pas mal de dents à servir de terrain d’exercice aux uns et aux autres.

      Quand au recours, ahahah, j’ai tenté une fois et signalé un refus de soin à cause de la CMU, mais sans témoin, (je ne sais plus quel organisme peut-être le défenseur des droits) ont seulement demandé à la personne qui avait refusé de me soigner ce qu’il s’était passé, et si c’était vrai. j’ai reçu une lettre pour me dire que je devais avoir mal compris :))) Faut avoir envie de militer, j’espére qu’elle a au moins un peu chié dans son pantalon et payé la laverie.

  • « Le vrai scandale, ce n’est pas le karting, mais l’état lamentable de nos prisons », Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté.

    C’est l’immense événement de la rentrée ! Non, pas la guerre en Ukraine, ni les feux de forêt, l’eau qui manque partout, ou les pauvres qui dorment à la rue, non, le vrai « scandale » de ces derniers jours est ce jeu organisé à la prison de Fresnes, une des plus vétustes de France, surpeuplée à 144 %. Un jeu nommé « KohLantess », en référence au programme télévisé « Koh Lanta ». Trois équipes – surveillants, détenus, jeunes voisins libres de la ville – s’affrontent autour d’un quiz de culture générale, dans une course en portant des bassines d’eau, puis, d’un côté et de l’autre d’un baquet, pompeusement nommé « piscine », ils tirent sur une corde jusqu’à faire tomber l’adversaire à l’eau.

    Enfin et c’est là tout l’objet du « débat », deux des 1 918 prisonniers de Fresnes (Val-de-Marne) participent dans la cour réaménagée de l’établissement à une course de kart.

    Le « team surveillant » a gagné, chaudement félicité par le « team détenus ». Et le directeur de la prison a distribué – c’était le but de la journée – des chèques venus de dons et de sponsors à trois associations caritatives œuvrant pour les enfants.

    Voilà le drame qui a déclenché une avalanche de déclarations indignées, furieuses, dénonçant des prisons « Club Med », « colonies de vacances », mettant en regard « les enfants qui ne partent pas à la mer » avec « des criminels » qui s’amusent en braillant, « sur le dos de nos impôts ». Une telle hypocrisie, c’est rare ! D’abord parce que cette journée n’a rien coûté aux contribuables, tous les frais ayant été réglés par la société de production. Ensuite, ces réquisitoires viennent d’élus et de responsables politiques qui, connaissant l’état honteux de nos prisons et leur surpopulation encore jamais atteinte dans notre histoire, osent, pour des raisons politiciennes, faire croire à nos concitoyens que la vie carcérale se résume à cette journée. Le vrai scandale, ce n’est pas le karting, mais l’état lamentable de nos prisons.

    Auraient-ils oublié le formidable rapport parlementaire « Prisons, une humiliation pour la République » [https://www.senat.fr/rap/l99-449/l99-4491.pdf], qui, en 2000, avait secoué la France, démontrant la vie affreuse du peuple des cellules. Un grand peuple de 72 000 habitants aujourd’hui entassés dans 60 700 places. Une partie d’entre eux, qui se trouvent dans des maisons d’arrêt (où sont détenus des condamnés à de courtes peines et des prévenus, donc présumés innocents), enfermés en cellule vingt-deux heures sur vingt-quatre, à deux, à trois, parfois même à six ou huit, voient cavaler des punaises de lit qui les piquent, des cafards qui leur galopent sur le corps.

    Les chantres de l’indignation

    Dans leur mauvaise foi, ces coryphées de la bien-pensance ignorent-ils que beaucoup parmi ces prisonniers renoncent à leur unique promenade quotidienne, laissant y partir leurs codétenus, pour se précipiter aux toilettes afin d’y être enfin tranquilles ? Ignorent-ils que 1 860 détenus dorment sur un matelas par terre, contraints de boucher leur nez avec du papier-toilette pour éviter d’aspirer les vermines ? Ignorent-ils qu’il faut attendre des mois pour voir un médecin, un psychiatre ? Des mois encore pour obtenir un travail ou ne jamais l’obtenir ? Et des mois encore pour accéder – ou ne jamais y accéder – à un atelier d’écriture, de théâtre, ou à toute autre activité donnant à apprendre, à savoir, à connaître, à vivre ensemble ? C’est-à-dire à préparer leur sortie, leur retour à la vie en société, afin que, comme le dit la loi, ils sortent meilleurs qu’ils n’y étaient entrés. Ignorent-ils, ces chantres de l’indignation calculée, que des prisonniers en viennent, faute de dentiste, à percer eux-mêmes leur abcès dentaire ?

    Ignorent-ils que des grabataires, des détenus âgés, gravement handicapés, ont été découverts par l’équipe du contrôleur général des lieux de privation de liberté à l’abandon, faute d’aides-soignantes et d’infirmières, baignant dans leurs excréments, incapables de se relever quand ils tombent ? Ignorent-ils que le médecin de la prison appelait à l’aide depuis des années et a fini, écœuré, par démissionner ?

    Savent-ils que plus de cent détenus se suicident chaque année en prison ? Ont-ils vu les rats qui grouillent dans les cours de promenade ? Ignorent-ils que ces conditions lamentables rejaillissent sur la mission des surveillants, devenue épouvantable ? C’est donc cela que ces moralistes nomment « colonies de vacances » ou « Club Med » !

    Chut ! Ni vu ni connu

    Plus sérieusement, et au-delà de son but caritatif, cette journée de Fresnes avait un côté récréatif, certes, mais prévu par la loi selon laquelle « l’administration pénitentiaire doit offrir aux détenus des activités récréatives ». Pourquoi ? Parce que s’amuser quelques minutes, voire quelques heures, au milieu d’une détention si dégradée, participe de la réinsertion.

    Et puisqu’il faut bien répéter l’évidence, à l’exception de quelques-uns, les détenus sont destinés à sortir un jour. Toutes les études le montrent : une sortie préparée, puis accompagnée par les services pénitentiaires d’insertion et de probation, réduit considérablement la récidive. Et s’il est un coût qui doit nous ébranler, c’est celui de 110 euros par jour et par détenu, pour végéter dans les conditions décrites plus haut.

    Qu’avons-nous vu sur cette vidéo de vingt-cinq minutes aujourd’hui supprimée en raison du « scandale » ? Des détenus et des surveillants riant ensemble, heureux que, pour une fois, tout se passe dans une ambiance bon enfant, sans heurts, ni tension, ni violences qui sont, hélas, le lot des journées carcérales.

    En fait, ces images, pour bien faire, auraient dû ne jamais être diffusées. Quelle hypocrisie ! Ainsi ne sont ni filmés ni connus les matchs de boxe, de volley, de football entre surveillants et détenus, les concerts de rap, de rock, ni les sorties en VTT, à escalader, à parcourir la forêt. Mais chut ! Ni vu ni connu, ça n’existe pas… Hypocrisie encore.

    Enfin, comment expliquer que nos voisins allemands, entre autres, réussissent avec vingt millions d’habitants de plus que nous à compter 13 000 détenus de moins, selon Prison Insider ? Parce qu’eux croient en la réinsertion dans les murs, avec de nombreuses activités, festives ou pas, et surtout à la sanction hors les murs, grâce à un taux d’alternatives à l’enfermement largement supérieur au nôtre.
    Que retenir de ce faux scandale du karting à Fresnes ? Sinon qu’il sert à masquer le vrai scandale du ratage total de notre politique pénale et pénitentiaire, et de cette innommable surpopulation carcérale. Pour faire plaisir, il faut donc que les prisonniers souffrent dans leur chair, s’ennuient à crever, et subissent, pour finir, ce qu’il faut bien nommer une forme de châtiment corporel.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/08/24/dominique-simonnot-le-vrai-scandale-ce-n-est-pas-le-karting-mais-l-etat-lame

    jets privés et jet-skis pour les uns, pas de karting les autres

    #prison

    • @desdetenus, 9:09 PM · 24 août 2022
      https://twitter.com/desdetenus/status/1562517390105378816

      Pas d’eau courante à la prison de Nanterre depuis 11h ce matin. Pas d’eau du robinet, pas de possibilité de tirer la chasse d’eau …

      Update : à 23h38, toujours pas d’eau. Les matons ont distribués quelques bouteilles d’eau aux cellules qui réclamaient de l’eau via les interphones…
      La Fronseee en 2022 🤡

      Update bis : L’eau vient d’être rétablie à 13h10 à la maison d’arrêt de Nanterre.
      Durée de la coupure : 26h15 🤡

    • Derrière Kohlantess, la violence de la prison – L’envolée - 23 Août 2022
      https://lenvolee.net/derriere-kohlantess-la-violence-de-la-prison

      Le tsunami d’extrême droite qui s’est déversé dans les médias et sur les réseaux sociaux au prétexte d’une malheureuse animation à la prison de Fresnes achève de prouver que maintenant qu’il est ministre des prisons, l’ex-avocat Superdupont-Moretti n’assure plus la défense de grand-chose – si ce n’est celle de positions fascistes. Au-delà de cette drague éhontée, il est important de rappeler que les animations telles que « Kohlantess » – et les polémiques qu’elles suscitent – masquent avant tout la violence pénitentiaire et la nature mortifère de la prison.

    • « Le vrai scandale des prisons françaises », par #Didier_Fassin - 27 août 2022
      https://www.nouvelobs.com/societe/20220827.OBS62444/le-vrai-scandale-des-prisons-francaises-par-didier-fassin.html

      Dans ce futur imaginé où le ministre de la Justice bénéficierait de toutes ces informations, il trouverait peut-être des arguments à opposer à celles et ceux qui, par démagogie autant que par ignorance, considèrent qu’on en fait trop pour les prisonniers, plutôt que de les rejoindre dans leur feinte colère contre le supposé laxisme du monde pénitentiaire.

    • Commission des lois en visite à Fresnes : l’envers du décor
      https://oip.org/communique/commission-des-lois-en-visite-a-fresnes-lenvers-du-decor

      Mercredi 17 octobre, la commission des lois se réunira à la maison d’arrêt de Fresnes. Au moment où les députés sont appelés à adopter le projet de loi de finances 2019, ce déplacement inédit contraste avec la réalité des chiffres : la rénovation de cette prison, emblématique de conditions de détention particulièrement indignes, n’est toujours pas à l’ordre du jour.

      Cette visite se veut emblématique. La commission des lois réaffirme ici l’attention qu’elle porte à la question des prisons. Une initiative qui aurait de quoi réjouir si Fresnes n’était pas par ailleurs emblématique de l’inertie des politiques pénitentiaires successives : vétuste, insalubre, surpeuplé, cet établissement est pointé du doigt depuis des années pour ses conditions de détention particulièrement dégradées, a fait l’objet d’une récente décision de justice ordonnant des travaux de rénovation, est sous la menace d’une condamnation de la Cour européenne des droits de l’homme… sans qu’à aucun moment le changement demandé et attendu n’ait lieu. En 2000, la ministre de la Justice Elisabeth Guigou annonçait sa complète réhabilitation. Elle avait même « décidé et obtenu les crédits correspondants », selon ses déclarations. Et puis rien. Près de vingt ans plus tard, cette rénovation n’est même pas prévue dans le budget 2019 sur lequel les députés de la commission des lois auront bientôt à se prononcer. Certes, 0,5 million d’euros sont crédités pour des « études préalables ». Un montant qui fait pâle figure à côté des 678 millions d’euros prévus pour la construction de nouvelles prisons. Cette année comme chaque année, le budget pénitentiaire est englouti par les projets immobiliers au détriment de l’entretien et de la rénovation des établissements existants, contraignant les personnes qui y sont détenues à endurer des conditions de vie souvent inhumaines. À la maison d’arrêt de Fresnes, ce sont 2 575 prisonniers qui s’entassent dans un espace prévu pour 1 404 personnes, en présence de cafards, de punaises et de rats. Une situation intenable alors que, des années après l’annonce d’une rénovation complète, nous en sommes encore au stade des études.

      Fresnes - état des lieux (2017) #OIP
      https://seenthis.net/messages/648952
      Une caractéristique des prisons françaises est le manque d’activités hors cellule et l’oisiveté qui en découle.
      https://oip.org/en-bref/quelles-activites-sont-proposees-aux-personnes-detenues

    • Laélia Véron
      https://twitter.com/Laelia_Ve/status/1564668342958526464

      Les polémiques passent vite dans les médias mais elles ont des conséquences qui durent, elles. Suite à #Kohlantess dans la prison où je bosse (et sans doute ailleurs) la plupart des activité est sur pause. Par ex le Goncourt des détenus ou le module sur les violences familiale

      Ça fout en l’air un travail élaboré par beaucoup pendant des mois et des mois. Et tout ça pour une campagne entretenue par des personnes qui n’en ont sans doute pas grand chose à faire mais avaient juste besoin d’une polémique de fin d’été.

      Si on me demande pourquoi c’est sur pause : parce que tout le monde stresse, et tout le monde veut être sûr·e d’avoir 500 validations hiérarchiques avant de mettre en place lesdites activités.

      Il n’y a pas une grande autorité qui nous a demandé d’annuler ces activités ou de les mettre sur pause. C’est plus pernicieux que ça:la polémique a fait peur à tout le monde, et maintenant tt est bcp plus lent et compliqué à organiser (alors que ce n’était déjà pas facile avant !)

      Merci à toutes les personnes qui vont continuer à se battre pour maintenir ces activités par ex
      @LaFabOperaVDL qui vient présenter l’opéra en détention.
      Si vous voulez en savoir plus sur la prison il faut suivre l’
      @OIP_sectionfr et la revue Dedans/dehors

  • « La moitié des plus de 80 ans va chuter dans l’année » : et soudain, le monde rapetisse
    https://www.nouvelobs.com/societe/20220526.OBS58966/la-moitie-des-plus-de-80-ans-va-chuter-dans-l-annee-et-soudain-le-monde-r

    Chaque année, 10 000 personnes âgées meurent des suites d’une chute. C’est trois fois plus que l’ensemble des victimes des accidents de la route. Et si « tout le monde tombe », selon les gériatres, il ne s’agit pas d’un événement banal pour autant.

  • Une pilule contraceptive masculine efficace à 99 % sur les souris

    https://www.nouvelobs.com/societe/20220324.OBS56128/une-pilule-contraceptive-masculine-efficace-a-99-sur-les-souris.html

    Administré oralement aux souris mâles pendant quatre semaines, YCT529 a drastiquement réduit la production de spermatozoïdes et a été efficace à 99 % pour prévenir les grossesses, sans que ne soient observés d’effets secondaires. Et six semaines après l’arrêt de l’ingestion de YCT529, les souris pouvaient à nouveau procréer.

    L’équipe, financée par les Instituts américains pour la santé (NIH) et l’organisation à but non lucratif Male Contraceptive Initiative, travaille avec l’entreprise YourChoice Therapeutics pour commencer des essais cliniques dans la deuxième moitié de 2022, a précisé la professeure Gunda Georg.

    #contraception #pilule #contraception_masculine #enfin ?

    • « Toutes ces familles me demandent de les aider car ce qu’elles ont vécu, ce sont des situations qu’elles considèrent comme analogues à celles d’Orpea », a souligné l’avocate. Dans « les Fossoyeurs », Victor Castanet dénonce les conditions de vie extrêmement pénibles de plusieurs pensionnaires au sein des Ehpad gérés par Orpea, révélant notamment que les repas des pensionnaires étaient rationnés ou que les résidents n’étaient pas changés assez régulièrement.

      Interrogée mardi 1er février sur Franceinfo concernant la dizaine de plaintes que des familles souhaitaient déjà déposer à l’encontre de Korian, sa directrice générale Sophie Boissard assurait ne pas être « au courant ».

      Avant même l’annonce de cette nouvelle procédure collective, le groupe Korian, qui gère 298 maisons de retraite en France, était déjà dans la tourmente. En vue de révélations à venir lors d’un épisode de « Cash investigation » sur les dérives des Ehpad privés, les actions de Korian, comme celles de son principal concurrent Orpea, ont chuté en Bourse.

      Le titre Orpea, qui a chuté d’environ 60 % depuis sa mise en cause dans le livre de Victor Castanet, a fini vendredi en forte chute de 12,44 %, à 33,71 euros, dans un marché en baisse de 0,77 %. Pire encore, l’action Korian dévissait de 16,81 %, à 17,57 euros à la clôture. LNA Santé pointait à -9,41 %, à 39 euros.

      https://seenthis.net/messages/948012
      https://seenthis.net/messages/946294
      https://seenthis.net/messages/945646

      #Ehpad #procédure_collective

    • En janvier, Arnaud Gallais révélait dans « l’Obs » qu’il a été violé par un oncle, prêtre missionnaire, entre ses 8 ans et ses 11 ans. Aujourd’hui, le cofondateur du collectif Prévenir et protéger s’étonne du silence et de l’inaction de l’Etat après les conclusions de l’enquête de la Commission indépendante sur les Abus sexuels dans l’Eglise (Ciase), selon lesquelles 330 000 mineurs ont été agressés sexuellement par un prêtre, un religieux ou un laïc en mission ecclésiale depuis 1950.

      Vous avez été auditionné par la Ciase sur les viols que vous avez subis de la part d’un prêtre, qui était également un oncle de la famille. Et vous avez refusé que votre témoignage reste anonyme. Pourquoi ?

      Lorsque j’ai répondu à l’appel à témoignages de la Ciase, je leur ai remis des courriers écrits par le frère de mon agresseur, prêtre missionnaire également, qui montraient qu’il était informé des viols que j’avais subis. Dans l’un de ces courriers, il m’écrivait par exemple : « Il existe aussi une solidarité entre tous les humains, dans le mal comme dans le bien. Et pour moi, cette solidarité, je la ressens fortement puisque Rémi est mon frère, et que lui et moi sommes, en tant que prêtres, au service du Christ et de son Eglise. Aussi j’ai été vraiment peiné, et je le reste, d’apprendre que Rémi, mon frère, t’avait causé du tort, dont tu souffres encore maintenant. » Du « tort » : c’est à cela qu’étaient réduits les viols répétés subis lorsque j’étais enfant, pendant quatre ans. Mon agresseur et son frère étant décédés, je voulais que l’Eglise prenne ses responsabilités. Mon signalement a fait l’objet d’une plainte au parquet le 20 juillet 2020, qui a saisi un juge d’instruction. Depuis, j’attends.
      Abus sexuels dans l’Eglise : un scandale d’une ampleur inédite

      Le 5 octobre, le rapport de la Ciase remis à la Conférence des Evêques de France a révélé que 330 000 enfants ont été victimes de violences sexuelles au sein de l’Eglise. Comment expliquer que le parquet ne se soit pas autosaisi, comme il l’a fait dans l’affaire de l’ancien ministre et ex-animateur Nicolas Hulot par exemple, accusé par au moins six femmes d’agressions sexuelles ?

      Nous ne nous l’expliquons pas justement. Le rapport Sauvé [Jean-Marc Sauvé, président de la Ciase, NDLR] est une bombe. 330 000 victimes, ce sont 12 enfants par jour victimes de pédocriminalité de la part de l’Eglise. Ce que révèle ce rapport, c’est un carnage pédocriminel gigantesque, quasiment un crime contre l’humanité. On pouvait s’attendre à un branle-bas de combat, l’ouverture d’une enquête, des missions de contrôle et d’inspection, des fermetures administratives… Au lieu de ça, on assiste au désengagement total de l’Etat. Aucune réponse n’a été apportée. Pour toutes les victimes, dont je fais partie, ce silence est une véritable claque : j’ai la sensation d’être un numéro et rien d’autre.
      3 000 prêtres pédocriminels en 70 ans : « On aurait pu en ajouter sans doute beaucoup d’autres »

      Et de la part de l’Eglise ?

      Malheureusement, nous n’attendions pas grand-chose de l’Eglise et notre pressentiment s’est confirmé. Dès le lendemain de la remise de ce rapport, Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des Evêques de France, affirmait : le secret de « la confession s’impose » aux religieux et « est plus fort que les lois de la République. Il ouvre un espace de parole, libre, qui se fait devant Dieu ». Autrement dit, l’Eglise est au-dessus des lois de la République. Pour une institution qui s’est construite dans et par l’omerta depuis des siècles, ce n’est guère étonnant.

      Le 12 octobre, quelques jours après cette affirmation, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a convoqué Eric de Moulins-Beaufort pour qu’il « s’explique sur ses propos » qui avaient créé la polémique.

      C’est exact. Gérald Darmanin, ministre des Cultes, lui a rappelé qu’aucune loi n’était au-dessus de celles de la République et que le secret de la confession était reconnu dans le droit français comme un secret professionnel, sauf en ce qui concerne « les crimes commis pour des enfants de moins de 15 ans ». Sauf que cette réponse est fausse. D’abord, parce que le secret de la confession repose sur un décret de 1891, antérieur à la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat, donc caduque aujourd’hui. Ensuite, parce que le ministre semble exonérer l’Eglise de l’obligation faite pour toute personne de dénoncer aux autorités judiciaires les mauvais traitements et agressions ou atteintes sexuelles infligés à un mineur ou une personne qui n’est pas en mesure de se protéger en raison de son âge, d’une maladie ou d’une infirmité (article 434 du Code pénal). Est-ce à dire que notre ministre de l’Intérieur place le secret de la confession au-dessus des agressions sur mineurs de plus de 15 ans ou des adultes handicapés ? Cela n’a pas de sens et n’est clairement pas à la hauteur de la gravité des enjeux.
      « J’avais 5 ans et tu en avais 50. Tu as volé ma vie » : les mots des victimes de pédocriminalité dans l’Eglise

      Eric de Moulins-Beaufort a ensuite reconnu, début novembre, la « responsabilité institutionnelle » de l’Eglise ainsi que le caractère « systémique » des agressions. Il a aussi admis des propos « maladroits ».

      Oui. Et cela a suffi pour qu’il reçoive la Légion d’honneur des mains du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin le 6 décembre. En quel honneur Eric de Moulins-Beaufort a-t-il reçu la plus haute distinction ? En l’honneur des 330 000 victimes de pédocriminalité dans l’Eglise ? En l’honneur de la responsabilité de l’Eglise dans ces crimes ? Si c’est une façon de déléguer à l’Eglise le soin de faire elle-même le ménage dans ses rangs, je crains que ça n’aille pas bien loin. Le pape a confié qu’il n’avait même pas lu les conclusions du rapport Sauvé, tout en appelant à la prudence quant à son « interprétation ». Puis il a reporté son rendez-vous avec les membres de la Ciase prévu le 9 décembre ! Ce n’est pas un signal très encourageant. Du côté des évêques, la seule chose proposée après le rapport Sauvé, c’est de former des groupes de travail pour réfléchir à la question… J’entends aussi qu’une commission de réparation à destination des victimes a été créée, conçue comme un « tiers de justice », qui pourra éventuellement donner lieu à des indemnisations. J’espère que ce ne sera pas une énième façon de faire écran entre l’Eglise et la justice.

    • En lien :
      – Gérald Darmanin a remis la Légion d’honneur à Mgr de Moulins-Beaufort
      https://www.la-croix.com/Religion/Gerald-Darmanin-remettre-Legion-dhonneur-Mgr-Moulins-Beaufort-2021-12-06-1
      – Au Vatican, Emmanuel Macron cherche les grâces des catholiques
      https://seenthis.net/messages/937853

      Dénoncer le « silence de l’État » semble donc ici un euphémisme : l’État est au contraire ostensiblement actif, pour mais protéger le culte des violeurs.

    • En Afrique notamment, firmes privées et Etats achètent massivement des terres fertiles et irriguées afin de garantir leur sécurité alimentaire face aux menaces climatiques. Ce faisant, elles expulsent les populations paysannes pauvres. Sous l’effet de la crise sanitaire, c’est peut-être bien cette logique qui est finalement à l’œuvre en France, derrière l’appellation trompeuse d’« exode urbain ». Et cette logique est suivie du même résultat que dans les Suds : la relégation des plus pauvres. D’ores et déjà, des territoires s’organisent face à ces effets dévastateurs, des petites communes des Cévennes qui ouvrent à l’année leur camping municipal aux nomades des camions aux collectivités locales bretonnes qui réfléchissent à la création d’organismes de foncier solidaire. Il reste que dans un pays où la propriété est sacrée depuis la Révolution, le nouveau combat contre la climatisation de la rente foncière s’annonce bien difficile.

  • Plus de 5 700 lits supprimés à l’#hôpital en 2020
    https://www.nouvelobs.com/societe/20210929.OBS49239/plus-de-5-700-lits-supprimes-a-l-hopital-en-2020.html

    Plus de 5 700 lits d’hospitalisation complète ont été fermés en 2020 dans les établissements de santé français, qui ont créé dans le même temps, près de 1 400 places d’hospitalisation partielle, selon une étude du ministère de la Santé publiée ce mercredi 29 septembre.

    #santé_publique #management