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  • C’est pour cette Une que Saadé a mis à pied le directeur de la rédaction de La Provence.
    Ce serait dommage que tout le monde la voit…

    Des nouvelles de la France de Vladimir Macron :

    Mardi, face à ses nouvelles troupes de BFM TV et RMC, Rodolphe Saadé affirmait « ne pas intervenir » dans ses médias. Il a pourtant choisi de mettre à pied le directeur de la rédaction de la Provence, Aurélien Viers, pour une Une jugée trop anti-Macron. (source Libération)

    https://twitter.com/realmarcel1/status/1771187928493965790

  • 🛑 Pourquoi ChatGPT est une bombe environnementale

    L’impact climatique des nouvelles intelligences artificielles (IA) n’est que rarement évoqué, pourtant la valeur d’une bouteille d’eau de 500 ml est utilisée lors de chaque conversation avec le robot. Et ce n’est pas tout…

    #capitalisme #IA #ChatGPT #intelligenceartificielle #Anticapitalisme #écologie #environnement

    https://www.nouvelobs.com/economie/20230918.OBS78305/pourquoi-chatgpt-est-une-bombe-environnementale.html

  • 🛑 Les dividendes continuent d’augmenter dans le monde, et encore plus en France...

    Les plus grandes entreprises dans le monde ont versé plus de 560 milliards de dollars de dividendes au deuxième trimestre, un record sur cette période, avec une tendance encore plus accentuée en France.
    Entre avril et juin, les 1 200 plus importantes entreprises cotées en Bourse, recensées par le gestionnaire d’actifs Janus Henderson, ont redistribué 568,1 milliards de dollars en dividendes à leurs actionnaires (...)

    #capitalisme #profits #dividendes... #anticapitalisme

    ⏩ Lire l’article complet...

    ▶️ https://www.nouvelobs.com/economie/20230830.OBS77496/les-dividendes-continuent-d-augmenter-dans-le-monde-et-encore-plus-en-fra

  • La France, « paradis fiscal » des milliardaires
    https://www.nouvelobs.com/economie/20230428.OBS72718/la-france-paradis-fiscal-des-milliardaires.html

    Les ultra-riches disent payer des impôts « colossaux », mais colossaux par rapport à quoi ? Le taux de prélèvement obligatoire qui pèse sur eux est inférieur de moitié à celui que supportent leurs concitoyens. Pour comprendre, plongée au cœur des dispositifs fiscaux.

    alléchant mais #paywall

  • Réforme des retraites : 13 mesures cachées derrière les 64 ans
    https://www.nouvelobs.com/economie/20230321.OBS71180/reforme-des-retraites-13-mesures-cachees-derriere-les-64-ans.html

    Après le rejet des motions de censure, la réforme des retraites est considérée comme adoptée. Sauf qu’à part le recul de 62 à 64 ans de l’âge de départ, on ne sait pas grand-chose de ce texte. Plongée dans les mesures méconnues.

    • Ça y est, la réforme des retraites tant voulue par Emmanuel Macron est considérée comme adoptée, après le rejet lundi 20 mars des deux motions de censure déposées à l’Assemblée nationale à la suite du recours à l’article 49.3 de la Constitution par l’exécutif pour faire passer le texte . Pas de quoi calmer les ardeurs sociales.

      Néanmoins, à part le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans, on ne sait pas grand-chose. Pourtant, au fil de 98 pages hypertechniques, tout au long de 36 articles plus ou moins clairs, la loi propose de nombreuses autres mesures. « L’Obs » s’est plongé dans le texte pour mieux comprendre la philosophie de cette réforme, au-delà des 64 ans. Florilège.

      1. Un (petit) cadeau aux entreprises

      Aujourd’hui, dans le financement des caisses de retraite, il est prévu que les entreprises qui décident de mettre un salarié à la retraite (à partir de ses 70 ans) doivent verser une « contribution » sur les indemnités de mise à la retraite chiffrée à 50 %. Avec la réforme, le gouvernement porte ce taux à 30 %.

      2. Les déficits augmentent

      Emmanuel Macron a justifié le recours au 49.3 pour sa réforme en invoquant des « risques financiers, économiques, trop grands » et une menace de « faillite » . On note toutefois que dans sa loi, qui a pris la forme d’un texte rectificatif sur le financement de la Sécurité sociale, on s’aperçoit que les déficits vont se creuser en 2023.

      Dans le premier texte de loi, était prévu un déficit total de toutes les branches de la Sécu de 6,8 milliards d’euros. Désormais est anticipé un déficit de 8,2 milliards d’euros. Le plus gros différentiel concerne la branche « maladie », dont le solde perd 1,4 milliard d’euros supplémentaires. Tandis que la branche « vieillesse » s’affiche en meilleure forme, mais seulement de 300 millions d’euros.

      Le choix de Macron : la corbeille avant la démocratie

      3. La fin de (certains) régimes spéciaux

      A l’inverse de la précédente réforme des retraites proposée par Emmanuel Macron en 2019, la fin des régimes spéciaux a moins retenu l’attention que le passage à 64 ans. Et pour cause : elle ne concernera pas tout le monde.

      Pour rappel, il existe en France 37 régimes de retraite avec des conditions de départ et de calcul de pension différentes. Toutefois, seuls cinq régimes sont concernés par la réforme : ceux des industries électriques et gazières (IEG), de la RATP, des clercs et employés de notaire, de la Banque de France et des membres du Conseil économique, social et environnemental (CESE). De plus, plutôt qu’une suppression immédiate, la loi opte plutôt pour la « clause du grand-père », c’est-à-dire qu’ils ne s’appliqueront plus à tous les nouveaux embauchés à partir du 1 septembre 2023 et donc s’éteindront avec les salariés actuels (qui profiteront de leurs conditions jusqu’à la retraite).

      Echappent au couperet : les marins, les employés de mines, les militaires, l’Opéra de Paris, la Comédie-Française et les sénateurs (celui de la SNCF a déjà été supprimé, selon la même « clause du grand-père »).

      Les sénateurs vont-ils s’attaquer aussi à leur très spécial régime de retraite ?

      4. Les fonctionnaires « super-actifs » préservés

      Au-delà des régimes spéciaux, certains fonctionnaires dont les métiers s’avèrent risqués et usants peuvent bénéficier d’un départ anticipé à la retraite. La réforme prend soin de préserver certains acquis pour ces dits « super-actifs » : les policiers, les identificateurs des morgues de la police, les agents des égouts, les surveillants pénitentiaires, les contrôleurs aériens et les pompiers.

      Mieux encore : les policiers déjà retraités pourront bénéficier d’un bonus sur leur pension égal à un cinquième du temps passé dans les services (avec un maximum de cinq ans). Même chose pour les anciens sapeurs-pompiers professionnels qui l’ont été pendant au moins dix-sept ans.

      5. Cadeau pour les assurances

      Au milieu de la loi, on découvre certaines variations de taux. Dans le financement de la branche « famille » de la Sécurité sociale, on découvre que la taxe sur les assurances est abaissée de 17,19 % à 16,87 %. Le tout compensé par une augmentation de la contribution salariale et de la « flat tax » (qui passe de 4,25 % à 4,57 %). C’est peut-être un détail pour vous, mais c’est un cadeau aux assureurs.

      6. Une pension pour les orphelins

      Dans le volet solidarité de la réforme est prévue la création d’une pension pour les orphelins. Concrètement, si l’un (ou les) parent(s) d’un mineur décède, il pourra faire valoir les droits à une pension, calculée soit selon un pourcentage de la pension de son (ses) parent(s) retraité(s), soit calculée selon une projection (à définir par décret).

      A noter que cette mesure demeure un brin floue, de nombreux détails devant être définies plus tard « par décret » , dont l’âge, la pension minimale ou les conditions de revenus.

      7. Le soutien aux femmes... effacé

      Lors de son passage au Sénat, la loi prévoyait de nombreuses mesures en faveur des mères de famille, aussi bien pour leurs trimestres bonus de cotisation qu’en cas de violences conjugales. Des mesures techniques qui ont été tout bonnement effacées.

      Ne demeure que l’idée qu’un parent condamné pour crime ou délit envers son enfant ne pourra pas bénéficier des trimestres de majoration.

      « Deux ans de plus, gratuitement » : les femmes face à la réforme des retraites

      8. Un index senior peu contraignant

      L’exécutif vante sa réforme comme « poursuivant un objectif d’amélioration de l’embauche et du maintien en activité des seniors » . Effectivement, aujourd’hui, seuls 56 % des 55-64 ans sont en emploi. Un taux en augmentation depuis le début des années 2000, mais bien en deçà de nos voisins (plus de 70 % en Allemagne). Donc, pour inciter à l’embauche, le gouvernement impose... la réalisation d’une étude.

      Concrètement, les entreprises de plus de 300 salariés devront chaque année publier des données sur le nombre de seniors employés. Si elles ne le font pas, elles s’exposent à une pénalité maximale de 1 % des rémunérations et gains.

      Et si les données sont mauvaises ? Eh bien, il faudra attendre trois années de détérioration de ces indicateurs pour imposer au patron des négociations sur un meilleur emploi des seniors. Et, en cas d’absence d’accord, c’est l’employeur qui aura le dernier mot sur ses efforts à fournir. Pas vraiment le plus contraignant pour poursuivre un objectif d’amélioration...

      Réforme des retraites : des seniors toujours poussés vers la sortie

      9. Le « CDI senior » allégé au maximum

      Lors de l’examen de la réforme, les sénateurs (de droite) ont sorti de leur chapeau le concept d’un « contrat de fin de carrière » , sorte de « CDI senior » réservé aux plus de 60 ans, avec surtout des avantages pour les patrons (notamment l’exonération de cotisations familiales) qui auraient été ainsi incités à embaucher les plus âgés. Sauf que passée à la moulinette de la commission mixte paritaire (CMP), cette nouveauté a été allégée au maximum.

      Dans la loi, le « CDI senior » ne sera appliqué qu’à titre expérimental, du 1 septembre prochain jusqu’au 1 septembre 2026, et les exonérations de cotisations seront limitées à un an. En revanche, le gouvernement conserve la possibilité pour le patron de se séparer du salarié quand il le souhaite à partir du moment où celui-ci peut bénéficier d’une retraite à taux plein (aujourd’hui, l’employeur est contraint de patienter jusqu’aux 70 ans du salarié si ce dernier ne veut pas faire valoir ses droits).

      10. Aide à la reconversion

      La réforme prévoit par ailleurs la création d’un « fonds d’investissement » , dédié à la prévention de l’usure professionnelle. Il financera des entreprises et organismes afin de réaliser des actions de sensibilisation et de prévention auprès des salariés concernés.

      Il doit aussi accompagner les employés des métiers concernés dans de potentielles reconversions professionnelles. Dans ce dernier cas, un salarié pourra voir son compte personnel de formation abondé ou ce compte pourra être transformé en rémunération le temps d’un congé de reconversion.

      Ce fonds sera financé par la branche « accidents du travail » de la Sécurité sociale (et non pas les employeurs).

      11. Les stages dans la fonction publique comptent

      Dans les entreprises privées, il est possible de faire apparaître un stage dans ses trimestres travaillés s’il a été effectué après mars 2015, s’il a duré au moins deux mois, s’il a donné lieu à une gratification et si le stagiaire verse de lui-même une cotisation - à noter que cette demande doit être réalisée dans les deux ans qui suivent la fin du stage. La réforme prévoit également que les stages dans la fonction publique compteront pour le calcul de la pension.

      12. Des trimestres pour les élus locaux

      Avec la réforme, les personnes faisant partie d’un conseil municipal, d’un conseil départemental ou d’un conseil régional verront leurs trimestres passés à délibérer compter pour la retraite.

      13. Revalorisation à Mayotte

      Au détour des articles 19 et 20, on apprend que les pensions de retraite mais aussi les salaires permettant de calculer une future pension seront « exceptionnellement revalorisés » au 1 septembre prochain. L’allocation pour personnes âgées sera elle aussi revalorisée à Mayotte.

  • #capitalisme #profits #dividendes > #Anticapitalisme

    🛑 Nouveau record pour les dividendes versés dans le monde en 2022...

    Le montant des dividendes versés dans le monde a atteint un record en 2022, à 1 560 milliards de dollars, en hausse de 8,4 % par rapport à l’année 2021 (...)

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️https://www.nouvelobs.com/economie/20230301.OBS70169/nouveau-record-pour-les-dividendes-verses-dans-le-monde-en-2022.html

  • Total : superprofits, climat, géopolitique... les dossiers noirs du géant français
    https://www.nouvelobs.com/economie/20221019.OBS64869/superprofits-climat-geopolitique-les-dossiers-noirs-de-total.html

    Coup de chaud à Matignon. Les premiers jours d’octobre s’égrènent, la grève dans les raffineries s’étend comme une tache d’huile, et le PDG de TotalEnergies est aux abonnés absents. Mais où est passé Patrick Pouyanné ?, s’interroge Elisabeth Borne. Aux Etats-Unis… il est en road show auprès de ses actionnaires, à qui il porte la bonne nouvelle : le versement d’un dividende exceptionnel de 2,6 milliards d’euros avant la fin de l’année.

    Pendant que le PDG bichonne ses investisseurs, la Première ministre, qui avait fait le pari d’un essoufflement rapide du mouvement, doit reconnaître son erreur. « On a tout simplement merdé », dit-on dans les coulisses de l’exécutif. Le 11 octobre, enfin, Elisabeth Borne, rentrée d’Alger, et Patrick Pouyanné, de retour d’Amérique, entament un dialogue pour dénouer la crise. A l’heure où nous écrivons ces lignes, ce n’était toujours pas gagné.

    Le vide à la pompe. Le plein de superprofits. Le gouvernement aura mis quinze jours à comprendre combien cette équation pouvait devenir explosive. « Un retard à l’allumage assez spectaculaire et stupéfiant », dit Olivier Marleix, le président des députés Les Républicains. Un attentisme qui traduit une forme de cécité vis-à-vis de TotalEnergies. Pas touche à la world company.

    • Dans son intervention télévisée du 12 octobre, Emmanuel Macron n’aura pas eu un mot sur le « partage de la valeur » dont la notion semble échapper au groupe pétrolier qui a pourtant amassé 32 milliards de bénéfices ces dix-huit derniers mois. A l’inverse, le chef de l’Etat s’en est pris vertement aux syndicats. « Que la CGT permette au pays de fonctionner et prouve que dans une entreprise où un accord majoritaire est signé, elle le respecte », a-t-il tancé.
      Patrick Pouyanné (au centre), à Versailles le 18 juillet, lors de la signature d’un accord avec les Emirats arabes unis. Le patron de Total est souvent considéré comme un ministre des Affaires étrangères bis.

      Même si l’exécutif ne peut être tenu responsable d’un conflit social se déroulant au sein d’une entreprise privée, comment a-t-il pu ignorer le contexte éruptif dans lequel la grève a démarré ? Au moment même où le PDG de TotalEnergies se voyait attribuer une confortable augmentation de 52 % de son salaire annuel (presque 6 millions d’euros en 2021), où les propriétaires de l’entreprise se partagent des gains historiques et où la France se distingue en Europe pour être l’un des rares pays à ne pas vouloir taxer « les profiteurs de guerre »… En se limitant à une simple « contribution » des entreprises énergétiques, louable, mais tardive, décidée, qui plus est, au niveau européen, et en se contentant de ristournes à la pompe (30 centimes accordés par l’Etat, 20 centimes par TotalEner-gies) prolongées jusqu’à la mi-novembre, Emmanuel Macron est, semble-t-il, passé à côté du sujet.

      La CGT et son secrétaire général Philippe Martinez, qui livre là son baroud d’honneur à cinq mois de passer la main, ont, eux, parfaitement compris le parti qu’ils pouvaient tirer de la situation et de la surdité des dirigeants de TotalEnergies. « On ne cédera pas sous la pression, confiait encore Patrick Pouyanné à son état-major début octobre, pas tant que des sites seront pris en otage et que les Français seront privés de carburant. » Il aura donc fallu un pays au bord de la crise de nerfs pour que le PDG consente finalement le 14 octobre une hausse de 7 % des salaires pour 2023, aussitôt rejetée par la CGT, contrairement à la CFDT et à la CFE-CGC. « Les salariés ne sont pas dupes, s’insurge Eric devant la raffinerie de Gonfreville-l’Orcher (Normandie), trente-six ans chez TotalE-nergies. Ils créent des profits qu’ils ne récupèrent pas. » Une confiscation des richesses qui ne se limite pas au cas de TotalEnergies et de ses 34 000 salariés français (sur 102 000 dans le monde à fin 2021) : « Si, nous, on ne peut pas obtenir d’augmentations avec nos 32 milliards d’euros de bénéfices, qui en aura ? », s’interroge Johan Senay, secrétaire adjoint CGT à la raffinerie Total de Normandie, qui s’est trouvé un nouveau slogan : « Contre la réquisition des salariés grévistes, réquisitionnons les profits. »

      DES BÉNÉFICES “TOMBÉS DU CIEL”

      Conséquence : alors que Bruno Le Maire affirmait voilà encore un mois ne « pas savoir ce qu’était un super-profit », l’exécutif voit sa propre majorité se fissurer sur cette question. Dans la nuit du 11 au 12 octobre, le MoDem a présenté et fait passer à l’Assemblée un amendement pour augmenter la taxation des super-dividendes. Un dispositif adopté avec le renfort de 19 parlementaires Renaissance dont Freddy Sertin, le propre suppléant d’Elisabeth Borne ! Pour les insoumis, qui ont fait défiler des dizaines de milliers de personnes dans les rues parisiennes dimanche 16 octobre, « contre la vie chère et l’inaction climatique », suivis ce mardi 18 octobre par la grève interprofessionnelle à l’initiative de la CGT, FO, Solidaires et la FSU, le moment est propice à une contestation d’ampleur nationale. « Ce que vous faites ici n’est pas seulement une question pour TotalEnergies, a souligné le député François Ruffin devant les grévistes de la raffinerie. C’est une question politique pour l’ensemble de la société. »

      Une majorité de Français, comme le montre un récent sondage (1), sont en effet à plus de 60 % favorables à la taxation des windfall profits, littéralement ces « bénéfices tombés du ciel » pour arriver tout droit dans l’escarcelle d’une entreprise, en l’occurrence TotalEnergies, qui, sans faire preuve d’innovation technologique, ou de gain de productivité, a bénéficié de l’explosion du prix du brent consécutive aux désordres mondiaux nés de la guerre en Ukraine. Dans ces conditions, les ouvriers de TotalEnergies qui réclament leur part du gâteau se voyaient encore soutenus à la mi-octobre par près d’un sondé sur deux (1), considérant que les groupes pétroliers doivent partager davantage leurs bénéfices. Et ce au moment où ils voient les prix grimper en flèche, où ils vont devoir travailler plus longtemps, et où ils sont appelés à baisser leur chauffage cet hiver. L’heure est grave, répètent chaque jour les membres du gouvernement qui enfilent doudoune ou col roulé devant les caméras. L’heure est à l’effort, l’heure est à la sobriété. La sobriété pour tous. Sauf pour TotalEnergies ?

      Le groupe pétrolier semble en effet bénéficier d’un bien étrange attentisme : le groupe ne paie pratiquement pas d’impôt sur les bénéfices en France depuis près de dix ans, même si son patron soutient « participer pour près de 2 milliards à la contribution nationale » (lire page 38). Il a poursuivi ses activités en Russie, avec à la clé une accusation par deux ONG de « complicité de crime de guerre ». Il continue d’explorer toujours plus de gisements de pétrole et de gaz, quitte à contribuer fortement au réchauffement climatique.

      La maison brûle, mais TotalEnergies, à l’image des autres grandes multinationales du pétrole, continue d’attiser l’incendie. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a beau lancer des appels désespérés – « Notre dépendance aux combustibles fossiles nous tue, investir dans de nouvelles infrastructures de combustibles fossiles est une folie », disait-il en avril devant les dirigeants mondiaux –, la France a eu beau griller cet été sous des températures caniculaires, le Pakistan et ses 220 millions d’habitants se retrouver transformés en pays flottant, le nombre de réfugiés climatiques exploser, TotalEnergies continue d’explorer, de forer, d’extraire dans des territoires jusqu’à présent vierges, que ce soit en Ouganda, en Tanzanie, au Mozambique, au large de l’Afrique du Sud, jusque dans l’Arctique, en expropriant des centaines de milliers d’habitants sans les indemniser dignement, au mépris des droits humains. Autant de dossiers noirs sur lesquels « l’Obs » a enquêté, et qui s’accumulent, sans jamais provoquer la moindre réaction de l’exécutif.

      UNE TRIBUNE CONTRE L’HYPOCRISIE

      « Non, la France ne soutient pas le projet pétrolier de Total-Energies en Ouganda », a cru bon d’affirmer Emmanuel Macron devant les caméras de France 2 le 12 octobre. Il avait sans doute oublié cette lettre adressée en mai 2021 au président ougandais Yoweri Museveni, l’un des plus anciens autocrates d’Afrique, pour le féliciter de sa réélection à un sixième mandat : « Vous pouvez compter sur moi […] pour augmenter la présence économique française en Ouganda, a-t-il écrit. La décision de l’Ouganda, de la Tanzanie et du groupe Total de construire un pipeline pétrolier […] sera une opportunité majeure pour intensifier le commerce entre nos deux pays et pour étendre notre coopération. » Interrogé par Mediapart à l’époque, le Quai-d’Orsay a bien été obligé d’authentifier la missive divulguée par l’organe de la communication de la présidence ougandaise. « Historiquement, et cela remonte à sa création pour exploiter le pétrole irakien, Total n’existe pas sans le soutien de la France, rappelle le philosophe québécois Alain Deneault, auteur en 2017 du livre “De quoi Total est-elle la somme ?” (éd. Rue de l’Echiquier). La confusion entre la diplomatie française et Total est telle que Patrick Pouyanné, quand il se rend à l’étranger, s’exprime parfois au nom de la République française, comme s’il en était le représentant. » Ne dit-on pas de Pouyanné qu’il est le ministre bis des Affaires étrangères ? Un poids qui n’est évidemment pas étranger au nombre d’anciens diplomates dont le PDG de TotalEnergies prend soin de s’entourer. À commencer par son directeur des affaires publiques, Jean-Claude Mallet, ex-conseiller de Jean-Yves Le Drian au ministère de la Défense…

      Quel crédit faut-il alors accorder à Emmanuel Macron, qui ménage la susceptibilité du big boss de Total, mais qui dans le même temps proclame que la transition énergétique sera la priorité de son second mandat ? Bien sûr, il serait impossible, irresponsable même, de stopper toute activité pétrolière et gazière dans un délai trop bref. Personne d’ailleurs ne le réclame. Mais les majors pétrolières, donc TotalE nergies, devraient afficher pour 2030, puis 2050, des trajectoires de transition énergétique authentiques, et non pas trompeuses, comme le dénoncent aujourd’hui des dizaines d’associations, mais aussi de villes, au premier rang desquelles Paris et New York qui n’hésitent plus à multiplier les procès contre la multinationale (lire page 30). Représentant et bras armé de la France, Total-Energies incarne aujourd’hui un monde que de plus en plus de citoyens rejettent. Chez le pétrolier, on a l’habitude de se présenter comme « les boucs émissaires » utiles d’écologistes hypocrites, les « symboles d’un monde que l’on rejette mais dont on ne se passera pas de sitôt ». Il y a du vrai là-dedans. Notre défiance vis-à-vis de TotalEnergies est aussi la marque de notre schizophrénie collective à l’égard d’un mode de vie que certains regrettent déjà, et dont il sera bien difficile de sortir. Les circonstances pourtant l’exigent. Ainsi, 830 étudiants issus des plus grandes écoles (Polytechnique, HEC, AgroParisTech et Centrale-Supelec) viennent de signer une tribune dénonçant l’hypocrisie de TotalEnergies (62 % des actes de communication mentionnent les énergies vertes, mais seuls 25 % des investissements vont vers des projets à faible émission de CO2). Ils s’engagent à ne jamais rejoindre TotalEnergies. Sauf si le groupe se met à travailler avec eux pour « faire face à la complexité d’une transition énergétique urgente, efficace et durable ». ■

      (1) Sondage « Opinion en direct » réalisé par Elabe pour BFMTV, le 12 octobre 2022.

      CHEZ TOTALENERGIES, SEULS 25 % DES INVESTISSEMENTS VONT VERS DES PROJETS À FAIBLE ÉMISSION DE CO2.

      TOTAL EN CHIFFRES

      5e société pétrolière mondiale, 2e en gaz naturel liquéfié. Chiffre d’affaires 2021 :

      181 milliards d’euros, dont 25 % en France. Effectif : 102 000 salariés dont 34 000 en France. Présent dans 130 pays, avec 300 filiales. 16 000 stations-service dans le monde, dont 3 500 en France. 2,8 millions de barils équivalent pétrole produits par jour en 2021.

  • Naarea, la start-up qui veut laver le nucléaire plus blanc que blanc

    https://www.nouvelobs.com/economie/20220216.OBS54554/naarea-la-start-up-qui-veut-laver-le-nucleaire-plus-blanc-que-blanc.html

    Cette deep-tech française planche sur un mini-réacteur sans danger ni déchets. Ce rêve peut-il devenir réalité ou sert-il d’autres desseins ?

    #suspense

    #nucléaire #nucléaire_vert #start_up #deep_tech #SMR #AMR #illusion #green_washing #france_2030

    • Construire un mini-réacteur nucléaire contenu dans un cube d’un mètre de côté, qu’on pourrait installer partout sur la planète et qui contribuerait de façon sûre et propre à l’avènement du monde neutre en carbone que nous devons atteindre d’ici 2050 : tel est le grand projet de Jean-Luc Alexandre, ingénieur quinquagénaire passé par Spie Batignolle, Alstom et Suez, et d’Ivan Gavriloff, consultant en innovation industrielle. Ensemble, ils ont fondé la start-up Naarea, qui doit donner naissance à ce nucléaire qui lave plus blanc que blanc.

      En les écoutant, il se peut que vous soyez traversé par l’image de Peter Isherwell, ce personnage emblématique du film « Don’t look up », entrepreneur convaincu que sa technologie sauvera la planète de la comète qui la menace... Naarea peut-elle vraiment contribuer à lutter contre le réchauffement climatique ou fait-elle miroiter des solutions impossibles ?

      Dans le milieu assez conservateur du nucléaire français, on regarde avec une certaine prudence cette jeune pousse disruptive qui veut ouvrir la voie à un atome qui ne soit ni super-étatique, ni super-centralisé. Tout le contraire de la façon dont cette énergie s’est développée jusqu’à présent dans le monde. A la manière américaine, Jean-Luc Alexandre et Ivan Gavriloff veulent faire collaborer des scientifiques et entreprises ultrapointus peu habitués à travailler ensemble, lever des millions auprès de différents investisseurs, candidater aux appels d’offres publics destinés à soutenir l’innovation, et avancer sur leur voie.

      Les réacteurs à sels fondus

      Aux Etats-Unis, cette stratégie a permis à plusieurs start-up de pousser des projets de petits réacteurs nucléaires, les Small Modular Reactors (SMR), dont la puissance ne dépasse pas 300 mégawatts (MW) (contre 1 650 pour un EPR). Parmi elles : Nuscale ou TerraPower, soutenue par Bill Gates, qui planche sur deux technologies de réacteurs dont l’une partage beaucoup avec celle retenue par Naarea. Nos deux aventuriers de l’atome ont d’ailleurs « pitché » le célèbre milliardaire, au même titre que des dizaines d’autres investisseurs, en vue d’attirer leurs deniers. Objectif : lever « plusieurs dizaines de millions d’euros dans les prochaines semaines, en amorçage », avant de recommencer, pour rassembler au total 650 millions d’euros sur cinq ans.

      Que racontent-ils à leurs potentiels investisseurs ? Que le nucléaire sauvera la planète du réchauffement, et qu’ils disposent d’une technologie qui peut résoudre les problèmes aujourd’hui posés par l’atome. Jean-Luc Alexandre explique : « Le nucléaire représente aujourd’hui 4 à 5 % de l’énergie mondiale. Ce n’est pas à ce niveau qu’on peut avoir un rôle sur le climat. Pour qu’il remplace en grande partie les énergies fossiles, il faut faire dix fois plus. Et pour y arriver, il faut le rendre acceptable en s’attaquant à ce qui ne l’est pas aujourd’hui : les déchets et la sûreté. »

      Le réacteur Naarea, plus petit qu’un SMR avec une puissance de 1 à 40 MW, fabriquerait à la fois de l’électricité et de la chaleur. Sur le papier, il fonctionne avec une technologie dite « à sels fondus », contrairement à la quasi-totalité des réacteurs existants qui sont « à eau pressurisée ». Son combustible, liquide, ne remet pas en cause le principe de base de la fission, mais n’a pas besoin d’eau pour se refroidir. Ce qui ouvre des possibles en termes d’implantation : chauffer les villages les plus reculés, aujourd’hui alimentés en fuel, propulser des porte-conteneurs, voire des avions et des fusées, faire tourner des usines, et, pourquoi pas, alimenter les bornes de recharge des véhicules électriques sur les aires d’autoroute.

      Cette technologie est aussi censée réduire très fortement le risque d’accident. Comme le détaille l’ingénieur : « Le sel fondu se dilate quand la température augmente. Si celle-ci s’élève trop, il sort de la zone critique et la température descend d’elle-même. Il n’y a pas de risque de fusion comme à Tchernobyl. » Par ailleurs, contrairement aux réacteurs existants, celui de Naarea ne sera pas sous pression, ce qui simplifie sa conception, réduit les contraintes de sûreté et les coûts associés. Une casserole d’eau bouillante reste plus sûre qu’une Cocotte-Minute sans soupape...

      Après Astrid

      Enfin, parce qu’il s’agit d’un réacteur de 4e génération, il doit produire bien moins de déchets que les réacteurs de 2e génération qui fonctionnent en ce moment en France, ou de 3e génération - celle des EPR de Taishan en Chine, d’Olkiluoto en Finlande ou de Flamanville en France. Il aura en effet la capacité, en fonctionnant avec des neutrons rapides, de valoriser les combustibles usés, y compris les matières hautement radioactives, qui s’accumulent aujourd’hui dans les piscines d’Orano La Hague et d’EDF, et d’éviter qu’ils ne deviennent des déchets. Dans les plans de Naarea, un prototype pourrait être mis en service dès 2026 et construit en série, le réacteur pourrait sortir un mégawattheure à « moins de 40 euros, moins que le charbon » en 2030.

      On serait tenté d’y voir des marchands de rêve, si des pointures de la recherche ne faisaient partie de l’aventure. Comme Daniel Heuer, physicien soixantenaire et cerveau du futur réacteur, qui a déjà son bureau au siège de Naarea. Fraîchement retraité, cet ancien directeur de recherche au CNRS a travaillé pendant plus de vingt ans sur... les réacteurs à sels fondus.

      Car la technologie n’est pas nouvelle : développée dans les années 1950 aux Etats-Unis, elle a été abandonnée au profit des réacteurs à eau pressurisée, pour lesquels « le retraitement du combustible n’était pas envisagé à l’époque », explique Daniel Heuer, et qui se révélaient plus compétitifs. C’est lui qui dirigera la réalisation des études et du design du réacteur, tout en s’appuyant sur les experts du Commissariat à l’Energie atomique (CEA), auquel Naarea ouvre un nouvel horizon après l’abandon par le gouvernement, en 2018, de son projet de construction d’Astrid, un réacteur de 4e génération à neutrons rapides au sodium.
      Jean-Claude Garnier, ancien chef de projet R&D d’Astrid et aujourd’hui responsable du programme Réacteurs de 4e génération au CEA, raconte : « Le cahier des charges d’Astrid avait été défini dans les années 2000. Or, dix ans plus tard, le contexte énergétique et la façon de penser le nucléaire avaient changé. On s’est mis à réfléchir à des réacteurs plus petits, capables de trouver leur place dans un mix contenant beaucoup d’énergies renouvelables... »

      Une équipe d’une vingtaine de personnes (contre 200 à l’époque d’Astrid) s’est remise à l’ouvrage sur les différentes technologies qui permettent un recyclage infini des combustibles nucléaires usés, et particulièrement sur les sels fondus. Parmi ces experts, des figures bien connues dans le milieu, comme Joël Guidez, ex-conseiller scientifique du CEA, qui rejoindra lui aussi Naarea. « Ils parlent d’innovation de rupture mais c’est un petit club de retraités ! », s’amuse un expert du nucléaire auprès de l’Agence internationale de l’Energie.

      L’appel du pied de Macron

      Pourquoi donc ce retour en grâce de la 4e génération, dans un pays qui semblait avoir tourné la page en fermant en 1997 Superphénix, un prototype de réacteur à neutrons rapides au sodium, puis en enterrant le projet Astrid ? Jean-Claude Garnier affirme : « Au début des années 2000, la filière nucléaire s’est demandé comment aller vers plus de sobriété dans la consommation d’uranium, dans l’hypothèse d’un redéveloppement du nucléaire. Un peu comme on a cherché à faire des voitures qui consommaient moins. La 4e génération y contribue. »

      Le besoin s’est aussi fait sentir de fabriquer des réacteurs nucléaires ne produisant pas seulement de l’électricité, mais aussi de l’hydrogène décarboné et de la chaleur - un atout de la 4e génération, qui atteint des températures plus élevées. La Pologne et les Pays-Bas ont d’ailleurs déjà montré leur intérêt pour ce nucléaire pour faire tourner leurs usines.

      Enfin, en France tout particulièrement, face à la saturation inquiétante des capacités d’entreposage du combustible usé, alors que les pistes de retraitement actuelles rencontrent des difficultés et que l’Autorité de Sûreté nucléaire (ASN) appelle le gouvernement à prendre d’urgence une décision sur l’opportunité de poursuivre l’entreposage de matières radioactives pour un hypothétique usage futur qui n’arrive pas, les opérateurs du traitement du combustible réfléchissent à leur avenir.

      Les Etats-Unis, le Canada, la Chine et la Russie n’ont pas tergiversé comme la France. Le gouvernement américain a relancé dès les années 2000 son industrie nucléaire moribonde en lançant des appels à projets, et créé une dynamique de start-up à l’affût de différenciation et d’innovation. Selon Jean-Claude Garnier : « Ce qu’on voit aujourd’hui en France correspond à ce qui s’est lancé il y a dix ans aux Etats-Unis. Et il se passe autant de choses en Chine, qui investit sur toutes les technologies sans exception, mais on en entend moins parler... »

      A ce jour, trois réacteurs à neutron rapide au sodium type Astrid sont en construction en Russie et en Chine, et quelques start-up s’intéressent aux sels fondus outre-Atlantique (TerraPower aux Etats-Unis, Terrestrial au Canada..)

      Comme là-bas, Naarea, le CEA et d’autres partenaires potentiels tentent de monter un consortium qui pourra répondre à l’appel à projet sur « des technologies de transformation et de rupture sur le nucléaire », annoncé par le président Emmanuel Macron dans le cadre du plan d’investissement France 2030, sur lequel il est encore revenu lors de son discours de relance du nucléaire le 10 février. Celui-ci prévoit en effet d’y allouer 1 milliard d’euros, dont la moitié pour le SMR Neward et l’autre moitié pour des projets type Naarea.

      Verrous technologiques

      Le sérieux technique de l’entreprise ne fait pas tellement débat dans la filière. En revanche, les « verrous technologiques » sont encore nombreux et laissent planer le doute sur la faisabilité à court terme du projet. « Un réacteur, c’est de la physique et des matériaux. On doit être sûr qu’on peut maîtriser son fonctionnement même, et que les matériaux résisteront à des températures très élevées, à l’irradiation et à la corrosion », explique Jean-Claude Garnier.

      Dans ces conditions, Valérie Faudon, porte-parole de la Société française de l’Energie nucléaire (Sfen), bras armé de l’atome en France, doute du calendrier : « D’ici 2030, on sera avant tout dans une phase de recherche et développement, et c’est le sens de l’annonce du président sur France 2030. Avant de pouvoir construire un prototype, il faut passer plusieurs jalons avec l’autorité de sûreté. Beaucoup disent que ces réacteurs n’arriveront à l’échelle industrielle qu’à la fin des années 2030. Pour la fusion, on parle de 2100, même si cela fait débat. » Et d’ajouter : « Tout dépend des moyens qu’on y mettra et bien sûr des exigences de l’Autorité de Sûreté nucléaire, qui devra valider la conception de ces réacteurs, sachant qu’on est sur des technologies de rupture. Aujourd’hui, l’ASN est bien occupée par les prolongations décennales des centrales existantes, les EPR2 en projet et le SMR Nuward... »

      Il faudra aussi trouver comment traiter le combustible dont le caractère liquide suppose une opération complexe de retraitement en fonctionnement, et une solution au risque de dissémination. Yves Marignac, expert de l’association NégaWatt, met en garde : « Ils disent que leurs petits réacteurs pourront aller partout. Or, à chaque fois qu’il y a une matière radioactive quelque part, il y a un risque de dispersion, qu’elle soit accidentelle ou malveillante. Plus vous disséminez ces matières, plus vous disséminez le risque. A la différence d’un panneau photovoltaïque, vous ne pouvez pas laisser la gestion d’un réacteur à un chef de village. »

      Un problème que Daniel Heuer ne nie pas, quand Jean-Luc Alexandre promet « des réacteurs surveillés et contrôlables à distance », dont Naarea resterait propriétaire et qui présenteraient un faible intérêt pour une personne mal intentionnée... « Tout cela est extrêmement illusoire, tranche Yves Marignac. La promesse d’apporter à l’humanité une énergie nucléaire propre, accessible à tous et compétitive est fausse. Mais elle entretient l’idée qu’un nucléaire est envisageable sans effet négatif. Naarea réactive cet imaginaire, mais sa seule vraie finalité est de donner de l’assise au nucléaire. »

      Un acteur y a en tout cas vu son intérêt. En novembre dernier, Naarea a annoncé la signature d’un partenariat avec Assystem, ingénieriste réputé dans le secteur nucléaire, qui accompagnera la start-up dans la réalisation d’un jumeau numérique du réacteur, qui simulera son comportement avant d’engager la construction d’un prototype. Un processus qui permet de gagner temps et argent, voire de limiter les mauvaises surprises. « Les bénéfices qu’Assystem dit attendre de son association avec cette entreprise sont révélateurs, observe Nicolas Goldberg, expert chez Colombus Consulting. Le petit réacteur, c’est aussi l’histoire qu’on raconte pour avancer sur d’autres sujets : le développement du numérique, la R&D appliquée, les conditions de certification du nucléaire... »

      Naarea, un outil de financement de toute la filière nucléaire ?

      Morgane Bertrand

    • Voir aussi la communication officielle sur le site du partenaire stratégique, qui vaut son pesant de cacahuètes au thorium :

      ... solution énergétique sûre, décarbonée, circulaire, non intermittente, décentralisée, économique, produite à partir de déchets industriels, qui élargit la voie des renouvelables ... conviction que le climat est notre patrimoine ... réaliser la transition écologique à l’échelle collective et atteindre une abondance juste et partagée ... développement d’une écologie citoyenne et stimulante, pour accroître la résilience des territoires, réformer l’économie, susciter de nouvelles générations d’entrepreneurs, et élargir le champ des possibles ...

      #sans_vergogne

    • [...]

      Pour la #BCE, annuler les #dettes des États, qui se négocient actuellement à des taux très bas, voire négatifs, n’est « pas une option », car « les citoyens risqueraient de perdre confiance dans la monnaie », avait déclaré en juin Fabio Panetta, membre italien de son directoire.

      Les signataires estiment à l’opposé que l’institution basée à Francfort pourrait, en annulant ses créances « offrir aux États européens les moyens de leur reconstruction écologique, mais aussi de réparer la casse sociale, économique et culturelle ».

      [...]

  • Les anti 5G attaquent en justice les opérateurs télécoms (Reporterre.net)
    https://www.crashdebug.fr/les-anti-5g-attaquent-en-justice-les-operateurs-telecoms-reporterre-net

    De retour dans mes pénates, j’ai retrouvé mon environnement de travail, mais peux d’actualité intéressante ce matin, aussi j’ai choisi un billet porteur d’espoir, rappelez-vous qu’en suisse les citoyens on réussi a stopper le développement de la 5G ; )))))

    Sur ce je vous souhaite un excellent dimanche, on a du lourd en vidéo pour ce midi.

    Amitiés,

    f.

    Le collectif des 500, qui rassemble des citoyens préoccupés par la 5G, a assigné les quatre opérateurs de téléphonie mobile en justice. Ils demandent la nomination d’un expert pour vérifier que toutes les précautions ont bien été prises pour le déploiement de ce nouveau réseau. Le procès s’est tenu le 16 décembre, les juges rendront leur décision le 16 mars.

    « Ils partirent 500 mais n’arrivèrent jamais à 3.000 au tribunal. » Détournant une (...)

    http://proces-5g-france.com
    https://www.landry-avocat.fr/publications/quest-ce-quun-refere-expertise
    https://www.change.org/p/st%C3%A9phane-richard-pause-sur-la-5g-soutenez-le-proc%C3%A8s-contre-les-4-o
    https://www.capital.fr/economie-politique/intoxique-par-un-herbicide-un-agriculteur-francais-fait-condamner-monsanto-1
    https://twitter.com/ComeGirschig
    https://www.nouvelobs.com/economie/20201213.OBS37475/come-girschig-on-ne-demande-pas-le-blocage-de-la-5g-juste-la-transparence

  • Les députés s’apprêtent à ajouter 136 milliards de dettes au « trou de la Sécu »
    https://www.nouvelobs.com/economie/20200613.OBS30014/les-deputes-s-appretent-a-ajouter-136-milliards-de-dettes-au-trou-de-la-s

    Premier de ces enjeux, l’ajout de 136 milliards d’euros de dettes au « trou de la Sécu », que les Français rembourseront ainsi jusqu’en 2033, soit neuf années de plus que prévu.

    Cette somme astronomique englobe les déficits passés (31 milliards), mais aussi ceux attendus pour l’année en cours (52 milliards) et les trois suivantes (40 milliards), ainsi qu’un tiers du passif des hôpitaux (13 milliards), dont la reprise avait été annoncée en novembre.
    #dette #sécu
    A l’instar des communistes ou Insoumis, plusieurs groupes d’opposition jugent « injustifié » et « absurde » de transférer les dettes du Covid-19 sur les comptes sociaux, estimant que c’est à l’État de porter ce « fardeau ». Une position partagée par des syndicats comme Force ouvrière ou l’Unsa, ou encore par la Fédération hospitalière de France (FHF).

    • « Il n’y aura pas d’augmentation d’impôts » MAIS on va tout passer sur la sécu parce que :
      – c’est quand même vous qui allez payer, faut pas déconner
      – on vous avait bien dit que la sécu ça ne marchait pas !

      J’ai hâte de voir la partie « libérer la créativité du terrain »...

  • Ehpad Korian : le « coût des repas journalier dépasse à peine 4 euros par jour de matières premières par résident pour les quatre repas quotidiens ».
    Le géant des Ehpad Korian a programmé 54 millions d’euros de dividendes malgré le désastre sanitaire
    https://www.nouvelobs.com/economie/20200429.OBS28133/le-geant-des-ehpad-korian-a-programme-54-millions-d-euros-de-dividendes-m


    #EHPAD #covid-19 #mort #vieux #dividendes

    • Ehpad : le groupe Korian fait pression sur des familles
      de résidents décédés

      https://www.mediapart.fr/journal/france/300420/ehpad-le-groupe-korian-fait-pression-sur-des-familles-de-residents-decedes

      Après le deuil, des familles de victimes passent à l’attaque contre le premier opérateur français de maisons de retraite médicalisées, où le Covid-19 a fait des ravages, provoquant la mort de 606 personnes. À ce jour, au moins quatorze plaintes ont été déposées par des parents de personnes âgées mortes après avoir contracté le virus dans des établissements Korian.
      Dix plaintes ont été enregistrées par le parquet de Grasse pour les décès survenus dans l’Ehpad La Riviera de Mougins, dans les Alpes-Maritimes, le plus touché, où 37 personnes ont été emportées par le virus. Les tests réalisés le 6 avril à Mougins sur les 73 survivants sont accablants : 23 personnes sont indemnes, soit seulement un cinquième de l’effectif initial.

      [...] Dans les Hauts-de-Seine, où l’Ehpad Bel-Air de Korian à Clamart a également été contaminé, deux familles ont adressé des plaintes au parquet de Nanterre. Mais celui-ci se montre plus lent à la détente qu’à Grasse et n’a encore ouvert aucune enquête.

      [...] En attendant que la justice donne suite à leurs plaintes, les familles endeuillées de la région parisienne doivent faire face à un autre stress : les pressions dont elles sont l’objet de la part du groupe Korian. Car depuis l’onde de choc provoquée par les premiers articles de presse consacrés à l’hécatombe dans ses maisons de retraite, le groupe a engagé une contre-offensive méthodique, destinée à faire taire les critiques et redresser une image abîmée. Un impératif pour une entreprise cotée en bourse, dont le cours a perdu 30 % de sa valeur depuis le début de la crise... Le groupe, très rentable et en forte croissance, a réalisé en 2019 un bénéfice net de 136 millions d’euros, en progression de 10,4 % sur l’année précédente, pour un chiffre d’affaires de 3,612 milliards.

      Pour l’aider à gérer sa communication de crise, Korian a recours, depuis 2019, aux services de l’agence de communication Havas, en la personne de Vincent Deshayes, directeur au sein du pôle influence de Havas après avoir exercé pendant six années comme conseiller en communication, d’abord à l’Élysée sous la présidence de François Hollande, puis dans plusieurs cabinets ministériels.

      [...] Le 20 avril, Korian a annoncé son intention de porter plainte en diffamation contre Libération, suite à l’enquête parue ce jour-là sous le titre « Dans les Ehpad Korian “engloutis par la vague” du Covid 19 ».

      En outre, selon nos informations, deux proches de personnes décédées à l’Ehpad Bel-Air de Clamart ont reçu des courriers menaçants de la part d’un cabinet d’avocats parisien missionné par la directrice de l’établissement, pour s’être permis de critiquer publiquement la manière dont Korian avait géré l’épidémie... Dans l’un de ces courriers, l’avocat développe l’argumentaire [suivant] : « Les propos que vous tenez publiquement portent atteinte à l’honneur et à la considération de l’établissement Bel-Air, de ses salariés et de son encadrement. Si le groupe peut mettre les propos que vous tenez sur le compte d’une émotion en raison de la situation particulière que nous vivons actuellement, elle ne peut admettre que vous diffamiez publiquement le groupe alors que ce dernier est pleinement mobilisé pour lutter contre cette pandémie. »

      [...] De nombreux membres du personnel de Korian craignent désormais de s’exprimer, d’autant qu’une fracture s’est dessinée entre leurs représentants. Tandis que l’UNSA, le syndicat majoritaire, affiche ouvertement son soutien à la direction, un front CGT-SUD-FO fait entendre de vives critiques.

      #société_d'abandon #omerta #plaintes_en_justice #UNSA

  • Une vidéo dévoile le faste d’une fête donnée à Versailles par Carlos Ghosn en 2014
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/09/une-video-devoile-le-faste-d-une-fete-donnee-a-versailles-par-carlos-ghosn-e
    https://www.youtube.com/watch?v=DYhWZ0IYFSg

    Une vidéo dévoile le faste d’une fête donnée à Versailles par Carlos Ghosn en 2014
    Cet événement, qui a eu lieu le jour du 60e anniversaire du chef d’entreprise, visait officiellement à célébrer les 15 ans de l’Alliance Renault-Nissan.
    […]
    Officiellement, il s’agissait d’un événement pour les 15 ans de l’Alliance Renault-Nissan mais selon les deux médias, l’assistance était davantage composée d’amis de M. Ghosn que de représentants des deux constructeurs. La date, le 9 mars, interroge également, puisqu’elle correspond exactement aux 60 ans du chef d’entreprise et non à celle de l’anniversaire de l’Alliance. Le montant de la facture réglée par le constructeur s’élève à 600 000 euros.