https://ici.radio-canada.ca

  • #Ingérence : les diplomates qui dépassent les bornes seront expulsés, dit Mélanie Joly | Les relations entre le Canada et la Chine | Radio-Canada.ca
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1961872/ingerence-etrangere-diplomate-expulsions-melanie-joly

    La ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, témoigne devant un comité parlementaire qui se penche sur les allégations d’ingérence chinoise dans les deux dernières élections.

    Changing Russia’s Regime ‘Definitely’ One of Ottawa’s Goals in Supporting Ukraine, Says Joly
    https://www.theepochtimes.com/changing-russias-regime-definitely-one-of-ottawas-goals-in-supporting

    #sans_vergogne

  • Cyberattaque de la mairie de Lille : « on apprend à travailler sans ordinateur » Alice Rougerie

    Retour au papier et au crayon à la mairie de Lille. Les ordinateurs restent éteints, les systèmes informatiques sont désactivés depuis la cyber attaque qu’a subi la ville mardi soir. Et cela pourrait durer.

    Ecran noir toujours sur les ordinateurs de la ville. A la mairie de Lille, une nouvelle organisation se met en place et cela pourrait durer plusieurs semaines. Trois, au moins. « Mais 95% des services fonctionnent normalement pour les usagers, rassure Audrey Linkenheld, première adjointe au maire de Lille, les plus touchés sont l’administratif et le support, cela ne change rien pour les Lillois. » Certes, le standard de la mairie restera coupé jusqu’à lundi mais les services courants fonctionnent : état civil, cantine, etc.

    Par mesure de précaution, tous les ordinateurs des employés restent éteints donc, jusqu’à nouvel ordre. « On se voit, on se parle, on va d’un bureau à l’autre, ça marche bien aussi », ironise l’élue. Une autre mesure, encore plus contraignante, a même été prise :

    Maintenir hors ligne tous les systèmes informatiques : une mesure décidée dès mercredi matin, quelques heures après la cyberattaque. Pas d’informatique, cela veut dire, plus de billetteries pour les services payants de la ville comme le zoo, les piscines ou les musées. Pas question pour la mairie de fermer ces lieux. Mais pas moyen non plus de payer par carte bancaire, seuls les chèques et espèces pourraient être acceptés. Alors sans parler de « gratuité » , la mairie parle pour l’instant de lieux « ouverts ». « Nous réfléchissons à un plan de continuité pour ces activités, précise l’adjointe au maire, il pourrait être présenté en début de semaine prochaine ». 
    . . . . .
    La suite : https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/lille/cyberattaque-de-la-mairie-de-lille-c-est-une-source-de-

    #dématérialisation des #services_publics #Cyberattaque #mairie #Lille #administration

    • #Quebec La transition informatique à la SAAQ tourne au cauchemar pour certains commerçants Stéphane Bordeleau - Stéphane Bordeleau - Radio Canada

      Les perturbations entourant l’implantation du système SAAQclic à la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) causent de sérieux maux de tête à des commerçants du secteur automobile, dont certains se retrouvent dans l’incapacité complète de livrer des véhicules aux clients.

      C’est notamment le cas de Stéphane Laframboise, président d’Unik Auto Import, une entreprise d’importation de véhicules automobiles, dont les opérations sont paralysées depuis des jours faute de pouvoir mener à bien les processus d’immatriculation à la SAAQ.

      Lorsqu’ils achètent des véhicules à l’extérieur du Québec, les concessionnaires ou les entreprises doivent d’abord les faire intégrer à la banque des véhicules du Québec via les services de la SAAQ. Ils doivent ensuite faire subir une inspection mécanique obligatoire au véhicule et finalement le faire immatriculer au nom du client.

      Tout cela nécessite en moyenne trois rendez-vous à la SAAQ pour un petit commerçant comme Stéphane Laframboise. Du moins avant l’arrivée du nouveau système informatique SAAQclic, qu’il a rebaptisé “le crash”.

      En ce moment, il y a plein de mes véhicules qui sont pris au CN “. Je suis obligé de les laisser là. J’ai aussi un entrepôt que j’ai loué à Lachine [3500 $ par mois] qui est complètement plein de véhicules et j’en ai huit chez nous depuis hier. Ça n’a aucun sens !”

      “J’ai un petit marché. C’est 100 véhicules par année. Ça demande tout l’effort du monde. En ce moment, j’ai 100 000 $ en inventaire, je fais quoi avec ça ? Je ne suis pas Lexus”, s’inquiète l’importateur.

      Tout naturellement, Stéphane Laframboise s’est tourné vers la ligne téléphonique de soutien aux commerçants de la SAAQ, où il a passé des heures sans jamais parler à un humain. La ligne raccroche automatiquement après 3 h 20 d’attente. (#IA)

      Dans l’incapacité de faire intégrer, inspecter et immatriculer les véhicules qu’elle achète, l’entreprise de Stéphane Laframboise est complètement paralysée. “On est foutu, sincèrement […] qu’est-ce que tu veux que je fasse”, se demande le commerçant.

      La situation est aussi problématique dans les plus gros commerces et les concessionnaires de grandes marques, confirme Ian P. Sam Yue Chi, PDG de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec.

      “Oui, on vit des difficultés à l’échelle de tous les concessionnaires du Québec. Vous savez, on en a 890”, explique M. Sam Yue Chi.

      Or, pour les concessionnaires, qui doivent déjà composer avec des délais de livraison en raison des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, l’ajout de délais supplémentaires dus aux problèmes informatiques à la SAAQ n’était pas envisageable.
      . . . . .
      La suite : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1960499/saaq-concessionnaires-commercants-delais-majeurs

      #voitures #immatriculation nouveau #logiciel #dématérialisation des #services_public #informatisation

    • #Canada : Hélicoptères militaires : Ottawa devra payer pour résoudre un problème de logiciel La Presse canadienne - Radio Canada

      Un problème logiciel toujours non résolu, défini comme la principale cause d’un accident mortel d’hélicoptère militaire au large des côtes grecques en 2020, sera éventuellement réglé, mais aux frais d’Ottawa − à un coût et dans un délai encore à déterminer.

      Le ministère de la Défense et le constructeur américain Sikorsky Aircraft ont déclaré qu’ils avaient convenu d’un plan pour résoudre le problème du pilote automatique, qui permet à l’ordinateur du CH-148 Cyclone de prendre la place des humains dans certaines situations. Mais près de trois ans après que cet ennui technique a provoqué la chute d’un Cyclone dans la mer Ionienne, tuant les six militaires canadiens à bord, on ne sait toujours pas à quel moment cette solution sera mise en oeuvre


      La porte-parole du ministère de la Défense, Jessica Lamirande, a indiqué dans un courriel qu’il était trop tôt pour discuter des coûts et du calendrier. Une chose a cependant été finalisée : c’est le fédéral qui paiera la note.

      Mme Lamirande a précisé que les mises à niveau prévues des logiciels ne sont pas couvertes par le contrat de 9 milliards de dollars conclu par le gouvernement canadien avec Sikorsky en 2004 pour la livraison et l’entretien de 28 hélicoptères Cyclone.

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      La suite : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1960670/sikorsky-aircraft-helicoptere-militaire-canada-logiciel

  • #Canada : Orphelinats catholiques : la grande noirceur de l’information Daniel Tremblay -Priscilla Plamondon Lalancette - Martin Movilla

    Alors que des élus, des citoyens et des survivants d’orphelinats catholiques réclament une enquête publique sur les violences extrêmes et parfois mortelles infligées à des enfants, Québec continue de restreindre l’accès aux documents disponibles pour protéger l’État de poursuites civiles.

    Les informations gouvernementales qui filtrent au compte-gouttes montrent que, depuis trois décennies, l’argent est la principale préoccupation dans le dossier des orphelins de Duplessis et des enfants victimes de sévices dans les établissements religieux.

    “Le gouvernement doit arrêter de se protéger et aider les survivants”, estime Rod Vienneau qui préside le Comité Enfants Grande Noirceur. Celui qui représente environ 1500 survivants dénonce l’opacité du gouvernement. “Ce sont aujourd’hui des personnes âgées, mais il ne faut pas oublier que ce sont des enfants qui ont été torturés, ou même tués, et qui veulent connaître la vérité.”

    Au cours des dernières semaines, l’équipe d’Enquête a essuyé des refus presque systématiques à ses demandes d’accès à l’information. Les archives demandées visaient notamment à documenter ce que Québec sait sur l’ampleur des cas d’abus et de morts suspectes d’enfants dans les orphelinats catholiques autrefois financés par l’État.

    « La vérité reste cachée. C’est comme si le gouvernement attendait que les victimes soient toutes mortes. »
    -- Une citation de Rod Vienneau, président du Comité Enfants Grande Noirceur

    Caviarder l’histoire
    La loi oblige le gouvernement à rendre les délibérations du Conseil des ministres publiques après 25 ans. En mars 1995, la question des orphelinats a été abordée par le conseil exécutif du premier ministre Jacques Parizeau. Pourtant, de grandes parties du document sont caviardées parce que “la divulgation risquerait vraisemblablement d’avoir un effet sur une procédure judiciaire”, affirme le gouvernement actuel.


    Manifestation d’orphelins de Duplessis

    Les seules bribes d’informations disponibles montrent qu’en pleine année référendaire, Québec a déjà en main des demandes d’enquête publique, d’indemnisation des victimes, d’excuses nationales et de correction des dossiers médicaux d’enfants faussement étiquetés comme “aliénés mentaux”.

    Le conseil était divisé sur le sujet. Des ministres soulignaient que des excuses pourraient conduire à payer des compensations aux survivants. François Gendron, alors ministre des Ressources naturelles, mentionnait qu’il ne faut pas fermer les yeux, puisque des victimes “lui ont fait part de choses de toutes natures, allant de sévices sérieux à des délits sexuels”. Jacques Parizeau soulevait un enjeu moral et disait “avoir l’impression que ces gens souhaitent surtout une indemnité”. Impossible toutefois de connaître le fond de sa pensée, puisque la proposition formulée par le premier ministre a été censurée au moment de nous remettre le document.

    Chose certaine, en 1998, le dossier des enfants abusés traînait toujours. Des documents provenant des archives privées de l’ex-premier ministre Lucien Bouchard et auxquels il nous a donné accès montrent que c’était une patate chaude et que le Conseil des ministres n’était pas “réceptif à l’idée d’indemniser” les orphelins.

    Le 14 octobre 1998, le chef de cabinet adjoint du premier ministre, Pierre-Luc Desgagné, écrivait qu’un mémoire circulait depuis plusieurs mois sur les enfants de Duplessis et qu’il fallait régler la question des diagnostics erronés et “l’indemnisation possible”. Le conseiller politique enchaînait : “Même si je discute avec leur avocat depuis plusieurs mois [pour gagner du temps], nous en sommes rendus à un point où nous devons décider et rendre publique notre décision quant à l’indemnisation. Le pire des scénarios serait de commencer une campagne électorale sans aucune décision dans ce dossier. De petites manifestations seraient à prévoir et il s’agit d’un dossier sympathique pour la population”.

    En mars 1999, Lucien Bouchard a finalement prononcé des excuses nationales aux orphelins et orphelines de Duplessis. Il a toutefois rejeté l’idée d’offrir une compensation financière aux victimes pour les sévices subis.

    Préoccupé par l’effet boule de neige
    C’est en 2001 que le gouvernement de Bernard Landry a mis sur pied la première mouture du Programme national de réconciliation avec les orphelins de Duplessis. Les enfants “dits illégitimes” et orphelins qui ont été internés ont pu recevoir une moyenne de 25 000 $ en aide financière. Dans le cadre de ce premier volet consacré aux orphelins traités comme des fous, 26 millions de dollars ont été versés à 1500 Québécois.


    Des communautés religieuses sont visées par des allégations de violences physiques, sexuelles et parfois même mortelles sur des enfants.

    En 2004, Québec a analysé l’idée d’élargir le programme aux victimes de l’orphelinat d’Huberdeau, puisque des enfants placés dans cet établissement avaient aussi été abusés physiquement, psychologiquement et sexuellement. Or, le gouvernement craignait de créer un précédent pour des victimes dans tous les établissements religieux. Le document daté du 9 janvier indiquait qu’“il est certain que la mise en place d’un tel programme relancerait les revendications de divers groupes de pression réclamant du gouvernement des mesures similaires pour les ex-résidents d’autres institutions semblables”.

    En 2006, le gouvernement de Jean Charest a finalement instauré le second volet du Programme national de réconciliation, mais cette fois pour les enfants maltraités dans les orphelinats. L’aide financière de 15 000 $ est toujours en vigueur. En septembre dernier, 67 millions de dollars avaient été versés à près de 4500 personnes. Mais plus de 2000 anciens pensionnaires ayant présenté une demande n’ont rien reçu.

    Le gouvernement n’a jamais rendu publique la liste complète des établissements admissibles du programme. Il y en a plus d’une centaine à travers le Québec. Impossible de connaître le nombre de victimes reconnues par établissement, le ministère de l’Emploi et de la Solidarité affirme qu’il ne comptabilise pas ces données.

    D’après Pierre Trudel, professeur et membre du Centre de recherche en droit public de l’Université de Montréal, les motivations du gouvernement pour rendre ce programme accessible au plus grand nombre de survivants ne sont pas claires. “Ça devrait être plus transparent. Normalement, un programme gouvernemental devrait prévoir de façon très transparente ce qui est permis, ce qui est visé et qui a droit à quoi”, explique-t-il.

    Selon Rod Vienneau, il ne fait aucun doute que les montants octroyés sont dérisoires. “Ce n’est pas une réparation pour les gens qui ont perdu leur vie”, insiste-t-il. L’homme dit recevoir des dizaines d’appels de survivants en pleurs chaque semaine. Il croit qu’une commission d’enquête serait libératrice pour les victimes et que le gouvernement doit en faire davantage pour les aider à guérir.

    Le secret professionnel
    Obtenir des renseignements du gouvernement relève d’un chemin de croix. En plus de se protéger des poursuites, Québec invoque le secret professionnel pour éviter que des documents capitaux dans la compréhension de l’histoire des victimes des orphelinats ne soient rendus publics.

    Pour recevoir l’aide financière du programme de réconciliation, qui ne tient pourtant compte ni des sévices subis ni des séquelles, les survivants ont dû signer une quittance qui les empêche de poursuivre leurs bourreaux et les responsables des orphelinats.

    Il s’agit en effet d’une aide financière et non d’une compensation. Un ancien haut fonctionnaire indique que les avocats du gouvernement refusaient d’utiliser le terme “indemnisation” pour éviter de reconnaître la responsabilité civile de l’État.

    Enquête a d’ailleurs voulu comprendre pourquoi Québec a instauré une quittance qui protège le gouvernement, mais aussi l’Église et les communautés religieuses de poursuites judiciaires. D’autant que l’Église catholique n’a offert aucune compensation financière aux victimes.


    L’Église n’a jamais demandé pardon aux victimes des orphelinats catholiques.

    Le ministère de la Justice dit posséder quatre documents relatifs à cette quittance, mais nous en refuse l’accès. Le cabinet du ministre Simon Jolin-Barrette répond qu’il “est essentiel que le gouvernement puisse bénéficier du respect du secret professionnel au même titre, d’ailleurs, que toute personne qui recourt aux services d’un avocat”.

    Selon le professeur Pierre Trudel, le gouvernement a tendance à multiplier les exceptions à la loi pour refuser l’accès à des documents. “Il est affligeant que l’on invoque le secret professionnel pour camoufler des situations qui se sont déroulées il y a longtemps. Lorsque l’enjeu est plus corsé, il arrive souvent qu’il invoque presque toutes les exceptions prévues dans la loi pour justifier [son] refus”, observe-t-il.

    Dans ce cas-ci, Pierre Trudel estime que Québec se trouve coincé entre la diffusion d’information publique et la protection des intérêts de l’État.

    La quête de justice
    Depuis 2020, il n’y a plus de prescription pour intenter des poursuites civiles liées à des agressions sexuelles ou à des violences subies dans l’enfance. Les demandes de recours collectifs contre des congrégations religieuses et des diocèses se sont donc multipliées au Québec.

    Dans un Québec sous l’emprise de la religion catholique, les enfants dits illégitimes étaient arrachés aux mères ou abandonnés dans les orphelinats.
    Photo : SHS -F0170-S6-P2768-3

    Deux actions collectives ont été autorisées contre des congrégations religieuses. Un recours civil vise les Soeurs de la Charité de Québec et le CIUSSS de la Capitale-Nationale pour des abus survenus à l’orphelinat de Mont-d’Youville. L’autre action collective est dirigée contre les Sœurs de la Charité pour de présumées agressions commises à l’orphelinat catholique de Montréal, à la crèche d’Youville et à l’école Notre-Dame-de-Liesse. Dans les deux cas, les anciens pensionnaires réclament des dommages pouvant atteindre 500 000 $.

    Ces recours excluent les personnes qui ont reçu l’aide financière de 15 000 $ du Programme national de réconciliation avec les orphelins de Duplessis.


    Les Soeurs de la Charité de Québec et le CIUSSS de la Capitale-Nationale sont poursuivis pour des sévices physiques, sexuels et psychologiques qui auraient été commis par une centaine d’agresseurs à l’orphelinat de Mont d’Youville.

    Une autre demande de recours collectif des enfants de Duplessis vise le gouvernement et huit congrégations religieuses. Refusée en Cour supérieure et en Cour d’appel, elle est maintenant entre les mains de la Cour suprême. Les demandeurs réclament jusqu’à 875 000 $ pour les survivants et espèrent faire annuler la quittance qui empêche des victimes d’obtenir justice. “Il faudrait que le dossier se règle une fois pour toutes”, soutient Rod Vienneau qui agit comme coordonnateur auprès des anciens pensionnaires provenant de partout au Québec.

    Des documents introuvables
    Radio-Canada a identifié plusieurs documents décisionnels qui étaient cités dans les archives de différents ministères et les a réclamés en vertu de la Loi sur l’accès à l’information. Mais les réponses obtenues indiquent souvent qu’ils sont désormais inexistants, détruits ou perdus. C’est le cas du mémoire sur les orphelins qui circulait au gouvernement en 1998.

    Une grande noirceur flotte donc toujours sur les horreurs commises dans les orphelinats catholiques.


    L’orphelinat de l’Immaculée a ouvert ses portes le 4 novembre 1931 à Chicoutimi.

    Il est notamment impossible de savoir combien d’orphelins sont morts à l’orphelinat de Chicoutimi ni ce qui advenait des dépouilles. Le gouvernement assure n’avoir aucun document en sa possession, même s’il s’agissait d’un établissement subventionné par des fonds publics.

    Radio-Canada a découvert qu’en 1993, des morts suspectes d’enfants avaient été signalées à la Sûreté du Québec par des orphelins de Duplessis. Cinq enquêtes criminelles ont été menées sans qu’aucune accusation formelle ne soit portée. Aucun appel à témoins n’a été lancé par les policiers ou par les pouvoirs publics en lien avec des meurtres allégués. Il ne s’agit pas des cas de blessures mortelles dévoilés par Enquête à l’orphelinat de Mont d’Youville de Québec et à l’orphelinat de Chicoutimi. En 2007, un citoyen dont le nom a été caviardé a aussi signalé au ministère de la Solidarité sociale qu’il avait été témoin d’un meurtre dans un orphelinat.

    En 1964, la journaliste et criminologue Alice Poznanska Parizeau avait révélé que des documents ultra-secrets du gouvernement portaient sur des morts mystérieuses d’enfants maltraités.

    De nouveaux témoignages
    Depuis la diffusion du reportage « Sacrée impunité », Enquête a reçu de nombreux nouveaux témoignages de survivants, d’employés et de familles d’anciens pensionnaires qui ont séjourné dans d’autres établissements aux quatre coins de la province.

    Robert raconte avoir été ébouillanté dans les années 1960 à la crèche de Saint-François d’Assise de Pointe-aux-Trembles. “Deux mois avant mon quatrième anniversaire de naissance, j’ai été soi-disant mis accidentellement dans un bain d’eau bouillante. C’est une histoire que je n’ai jamais crue et que je ne croirai jamais. Je vis avec des séquelles permanentes comme des brûlures, tremblements et boiteries depuis ce jour”, écrit-il.

    Daniel se souvient d’avoir fêté son 10e anniversaire à l’orphelinat de l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe, après le décès de son père. “Ce fut la plus triste et horrible année de ma vie. Nous devions appeler les religieuses "mères"”. Mais l’une d’elles était un monstre, selon lui. “Toutes les excuses étaient bonnes pour me frapper à coups de poing. Mon matricule était le GG-3 [grand garçon no 3]. Ce genre de détails ne s’oublie pas.”


    Plus de 12 000 enfants abandonnés, orphelins ou placés pour diverses raisons, comme la maladie d’un parent, sont passés par l’orphelinat de l’Immaculée Conception. Photo : Société historique du Saguenay/SHS-P002-S07-SS1-P09998-1

    Quelques témoignages, dont celui de Lise, portent sur l’Institut Monseigneur Courchesne de Rimouski. “Il y a de ces mauvais souvenirs qu’on essaie d’enfouir au plus profond de notre mémoire, mais qui refusent de mourir et qui remontent à la surface”, explique la dame. “Combien de ravages ces supposées bonnes et chrétiennes personnes ont pu causer ? Combien de vies détruites ? Combien d’enfants morts en dedans ? Combien de suicides ?”, se questionne-t-elle. “Nous avons tous nos blessures. Parfois elles cicatrisent mais, pour d’autres, elles refusent de fermer”, déplore cette survivante.

    Lise raconte qu’elle a vécu à l’orphelinat Ville-Joie du Rosaire à Sainte-Marthe-du-Cap-de-la-Madeleine de l’âge de 5 à 8 ans. Les révélations sur les orphelinats catholiques “ont réveillé en moi des souvenirs amers et de nombreux questionnements”, écrit-elle. Lise recherche d’anciens pensionnaires pour l’aider à remettre en place les morceaux du casse-tête qui a hanté le reste de sa vie et influé sur lui.


    De nouveaux témoignages dénoncent notamment des abus qui seraient survenus à l’orphelinat de Rimouski. Photo : Bibliothèque et archives nationales du Québec

    Richard se souvient de la phrase “Es-tu ici pour toujours ?” que les enfants prononçaient à l’orphelinat Saint-Joseph de Montréal pour savoir qui était abandonné. Il rapporte que des religieuses “violentes physiquement et "psychoaffectivement" contrôlantes” créaient un milieu de terreur quotidien. “Je suis en larmes en écrivant”, soutient l’homme.

    Une travailleuse sociale confie qu’elle a accompagné pendant 5 ans une ancienne pensionnaire victime de maltraitance qui était profondément marquée parce qu’elle aurait vu des religieuses enterrer un enfant.

    Le fils d’une victime de l’orphelinat d’Huberdeau raconte par ailleurs que son père est resté traumatisé d’avoir vu “un jeune qui, après une douche très chaude et une très froide, s’était jeté par la fenêtre du troisième étage de peur des coups qu’il recevrait”.

    Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1958890/orphelinats-quebec-acces-information-abus

    #meurtres #tortures #génocide #violences_physiques #violences_sexuelles #sévices #établissements_religieux #congrégations_religieuses #impunité #enfants #justin_trudeau couvre bien entendu les tortionnaires #Nations_premiéres #Inuits #autochtones #pauvres #racisme #orphelinats

  • Nestlé grugera dans votre portefeuille pour compenser la baisse de ses profits Radio Canada
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1956848/nestle-baisse-profit-2022-inflation-cout-matieres-premieres

    Le géant de l’alimentation augmentera ses prix après avoir raté ses prévisions de bénéfice pour l’exercice 2022.

    Les prix n’ont pas fini de grimper à l’épicerie si on en croit Mark Schneider, directeur général de Nestlé, le plus grand groupe alimentaire mondial, qui s’apprête à appliquer de nouvelles augmentations du prix de ses produits après avoir affiché en 2022 des bénéfices nettement inférieurs aux prévisions.

    Le fabricant du café instantané Nescafe et des barres de chocolat KitKat a pourtant augmenté le prix de ses produits de 8,2 % l’an dernier, mais ça n’a pas suffi, semble-t-il, à limiter l’érosion des profits que M. Schneider attribue à la hausse du prix des matières premières.


    Le géant mondial de l’agroalimentaire Nestlé a déclaré des ventes de 137 milliards de dollars canadiens l’an dernier.

    “Notre marge brute a baissé d’environ 260 points de base, ce qui est énorme”, a expliqué Mark Schneider aux journalistes jeudi.

    Selon les dernières données publiées par le géant suisse de l’alimentation, le bénéfice net de Nestlé pour l’exercice 2022 s’est chiffré à 9,3 milliards de francs suisses (13,5 milliards $ CA), ce qui est loin des 11,6 milliards de francs (16,8 milliards $ CA) anticipés par les analystes.

    “Nestlé rate rarement ses objectifs et c’est le cas ici”, a déclaré à Reuters Bruno Monteyne, analyste chez Bernstein.

    Les actions de Nestlé étaient en baisse de 2,8 % sur les marchés en milieu d’après-midi, jeudi.

    Pour contrer l’érosion des profits, Nestlé a déclaré qu’elle visait une croissance interne des ventes dans une fourchette de 6 % à 8 % en 2023.

    La multinationale suisse a déclaré en 2022 des ventes de 94,4 milliards de francs suisses (137 milliards $ CA), en hausse de 8,4 %.

    Bien que les concurrents de Nestlé anticipent pour leur part des perspectives de prix plus positives en 2023, Mark Schneider estime que de nouvelles hausses de prix seront tout de même nécessaires cette année pour compenser l’impact de la hausse du prix des matières premières.

    Le géant Unilever a aussi déclaré la semaine dernière qu’il continuerait à augmenter le prix de ses détergents, savons et produits alimentaires emballés cette année pour compenser la hausse du coût des intrants, mais qu’il prévoit atténuer ces augmentations au second semestre de 2023.

    La multinationale du breuvage et des grignotines PepsiCo a pour sa part déclaré la semaine dernière qu’elle cesserait d’augmenter ses prix dès cette année après avoir appliqué plusieurs hausses l’an dernier qui lui ont permis de dépasser les prévisions en matière de bénéfices et de ventes.

    La perturbation des chaînes d’approvisionnement par la pandémie de COVID-19 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 ont littéralement fait flamber le prix des denrées alimentaires et de presque toutes les matières premières dans le monde. Les augmentations des prix en tablettes ont été particulièrement fortes et rapides dans le domaine de l’alimentation.

    Au Canada, en 2022, le panier d’épicerie a augmenté de plus de 10 % sur une base annuelle.

    Sachant que les consommateurs sont confrontés à des taux d’inflation historiques, les multinationales de l’alimentation comme Nestlé ne peuvent non plus augmenter leurs prix de façon inconsidérée afin d’éviter d’atteindre le point de bascule où le consommateur remet le produit sur la tablette parce qu’il est trop cher.

    #nestlé #inflation #prix #marge #eau #multinationales #alimentation #santé #suisse #agroalimentaire #agriculture #vittel #exploitation #nutrition #agriculture_et_alimentation #coca-cola #multinationale #esclavage #bénéfices #dividendes #économie #santé #PepsiCo

  • Montée des océans : menace d’un exode d’ampleur « biblique », alerte le chef de l’ONU
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1956487/rechauffement-climatique-refugies-justice

    Le danger est particulièrement aigu pour près de 900 millions de personnes qui vivent dans des zones côtières peu élevées – une personne sur 10 sur Terre, a déclaré Antonio Guterres devant le Conseil de sécurité.

    Des communautés vivant dans des zones de faible élévation et des pays entiers pourraient disparaître à jamais, a-t-il ajouté.

    On évalue souvent les conséquences du réchauffement à l’horizon 2100. Dans le cas de l’#élévation du niveau des mers, ça se compte en siècles, voire en millénaires.
    Le point 8.5.4 du dernier résumé pour décideurs du Giec :

    In the longer term, sea level is committed to rise for centuries to millennia due to continuing deep-ocean warming and ice-sheet melt and will remain elevated for thousands of years (high confidence). Over the next 2000 years, global mean sea level will rise by about 2 to 3 m if warming is limited to 1.5°C, 2 to 6 m if limited to 2°C and 19 to 22 m with 5°C of warming, and it will continue to rise over subsequent millennia (low confidence). [...]

    Et le point D.1.6 :

    If global net negative CO2 emissions were to be achieved and be sustained, the global CO2-induced surface temperature increase would be gradually reversed but other #climate changes would continue in their current direction for decades to millennia (high confidence). For instance, it would take several centuries to millennia for global mean sea level to reverse course even under large net negative CO2 emissions (high confidence).

  • McKinsey n’est pas enregistrée dans les registres de lobbyistes au Canada Thomas Gerbet
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1953344/mckinsey-registre-lobbyistes-quebec-ontario-canada

    Les autres grandes firmes de consultants déclarent du lobbyisme au Québec, en Ontario et au fédéral.

    Le cabinet-conseil McKinsey est absent des registres de lobbyistes des gouvernements du Québec, de l’Ontario et du Canada, alors que ses concurrents sont déclarés, a découvert Radio-Canada. L’entreprise, sous le feu des projecteurs, affirme ne pas faire de lobbyisme. Mais, des courriels que nous avons obtenus font douter des experts.


    L’ancien grand dirigeant de McKinsey, Dominic Barton, a témoigné, la semaine dernière, dans le cadre d’un comité parlementaire qui étudie les contrats octroyés par Ottawa à la firme. (Photo d’archives) - Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

    Les grandes firmes de consultants que sont KPMG, Deloitte, Accenture, Ernst & Young et Pricewaterhouse Coopers se trouvent toutes inscrites aux différents registres de lobbyistes que nous avons consultés. Il est en revanche impossible de trouver la trace de McKinsey, que ce soit dans les mandats actifs ou dans les mandats inactifs archivés.

    C’est normal, selon la responsable des relations extérieures de la firme, Alley Adams :

    « McKinsey & Compagnie Canada n’a pas d’activités de lobbying. »
    -- Une citation de Alley Adams, responsable des relations extérieures de McKinsey Canada

    Est-ce possible que McKinsey ne tente jamais d’influencer les gouvernements au Canada dans le but d’obtenir un contrat ? La firme ne nous a pas répondu à cette question.

    Des exemples de cabinets-conseils enregistrés aux registres
    Tenter d’influencer un titulaire de charge publique pour se faire octroyer un contrat est tout à fait légal, tant que cette activité est enregistrée au registre des lobbyistes.

    Par exemple, dans le registre québécois, la firme KPMG a enregistré un mandat qui indique clairement qu’elle vise plusieurs ministères, avec pour objectif l’“obtention de contrats en services-conseils, de gré à gré ou par appels d’offres publics […] portant notamment sur la gestion en opérationnelle et la gestion des risques”.


    Extrait du registre des lobbyistes du Québec. On voit que la firme KPMG s’est enregistrée en indiquant qu’il souhaite obtenir des contrats en services-conseils de gré à gré, notamment. Photo : Radio-Canada

    Le cabinet-conseil spécifie que son mandat inclut “les communications préalables” qu’elle pourrait avoir avec un titulaire de charge publique.

    Même pour présenter ce qu’elle a à offrir, Accenture s’est aussi enregistrée auprès du gouvernement du Québec. On peut lire au registre : “Démarches effectuées dans le but de présenter les solutions d’Accenture pour la haute performance dans le domaine des services de santé et de la fonction publique”.

    Un courriel démontre une sollicitation de McKinsey auprès d’Ottawa
    Dans un courriel cité par le Parti conservateur du Canada, en comité parlementaire, mercredi, on apprend qu’un représentant de McKinsey, Kevin d’Entremont, a sollicité une conseillère principale en politiques chez Services publics et Approvisionnement Canada, le 26 mars 2020, au tout début de la pandémie.


    La firme américaine est un cabinet-conseil ayant 130 bureaux dans 65 pays, regroupant 30 000 consultants. Photo : McKinsey

    Radio-Canada a pu obtenir ce courriel, dans lequel Kevin d’Entremont propose au gouvernement fédéral un “briefing” avec des experts de chez McKinsey pour lui présenter “les programmes” d’intervention que la firme utilise contre la COVID-19 avec différents États dans le monde.

    Objet du courriel : « Interventions de McKinsey dans le domaine des soins de santé et de la chaîne d’approvisionnement
    _ Bonjour Kelly, 
    J’espère que vous allez bien. Je suis avec McKinsey & Company, et je suis basé à Ottawa. Il y a un certain intérêt, ces derniers temps, à entendre parler de ce que nous faisons au niveau mondial. McKinsey a plus de 90 programmes en cours, à travers le monde, avec des gouvernements et des clients du secteur de la santé sur la COVID-19. Nous avons une base de données importante et une équipe d’experts en Amérique du Nord.
    Je voulais vous contacter au cas où vous voudriez savoir comment certains de ces gouvernements gèrent l’intervention par le biais de centres nerveux et en créant des architectures de réponse spécialisées. Le document ci-joint présente notre réflexion.
    Andrew Pickersgill est notre associé directeur canadien et il a collaboré avec l’industrie et les gouvernements sur ce sujet. Andrew a également dirigé notre équipe canadienne pour soutenir Dom Barton au sein du Conseil consultatif du ministre des Finances en matière de croissance économique. Par l’intermédiaire d’Andrew, je serais heureux de faire appel à des experts pour un briefing.
    Si cela vous intéresse, n’hésitez pas à me le faire savoir. Encore une fois, j’espère que vous allez bien, et merci pour l’excellente coordination du front à Ottawa. C’est impressionnant d’observer l’intervention du gouvernement.
    Mes coordonnées sont ci-dessous si vous souhaitez me joindre.
    Salutations,
    Kevin
    (Le texte du courriel a été traduit en français) _

    McKinsey n’a pas répondu à nos questions relatives à ce courriel et le Commissariat au lobbying du Canada n’était pas disponible pour commenter.

    Aujourd’hui, à 15 h 30, la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Helena Jaczek, comparaîtra devant le comité parlementaire qui étudie les contrats octroyés à McKinsey, qui totalisent au moins 116 millions $ depuis l’arrivée au pouvoir de Justin Trudeau.

    Quand McKinsey propose son aide au gouvernement Legault
    On trouve le nom de Kevin d’Entremont dans le système de publication officiel d’appel d’offres pour le gouvernement du Québec. Il y est présenté comme la personne référence pour les contrats chez McKinsey.

    Radio-Canada a mis la main sur un courriel envoyé par une personne représentant McKinsey, le 20 juillet 2020, près de deux mois après la fin d’un premier contrat accordé à la firme par le ministère du Conseil exécutif (MCE), le ministère du premier ministre François Legault.

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    Le gouvernement Legault a fait appel aux services de McKinsey pour l’aider dans sa gestion de la pandémie. (Photo d’archives) Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

    Alors que la firme n’est plus sous contrat avec Québec, on voit dans ce courriel qu’elle tente une approche auprès d’un cadre du MCE.

    “Est-ce que la structure de gestion de la COVID-19 évolue à ton goût ?” demande le représentant du cabinet-conseil dans le courriel. “N’hésite pas si on peut aider avec quoi que ce soit.”

    Et il l’informe que “plusieurs juridictions en Amérique du Nord réfléchissent présentement à la modernisation de l’État et à la préparation à de futures pandémies”.

    Québec fera de nouveau appel aux services de la firme quatre mois après ce courriel, puis encore une fois un an plus tard. Le Conseil exécutif n’a pas encore répondu à nos questions relatives à ce courriel.

    Du lobbyisme ? Des experts se prononcent
    Nous avons montré le dernier courriel à un lobbyiste d’expérience qui représente une douzaine de clients auprès du gouvernement du Québec. Il n’est pas nommé pour ne pas nuire à ses clients.

    « C’est clairement un courriel qui offre les services d’un expert de la firme. Si c’est arrivé durant une période hors contrat, c’est a priori une communication visée par la Loi [sur la transparence et l’éthique en matière de lobbyisme] »
    -- Une citation de Un lobbyiste d’expérience, au Québec

    Que McKinsey affirme ne pas faire de lobbyisme, c’est pour lui “un peu intense comme affirmation”, même si “théoriquement possible”.

    La professeure au Département de communication sociale et publique de l’UQAM, Stéphanie Yates a aussi lu le courriel, à notre demande. Ses recherches portent notamment sur le lobbyisme et l’influence en matière de politique publique.

    « Est-ce que c’est de l’influence ? On peut penser que oui, puisque ces discussions éventuelles, sollicitées par le consultant, vont avoir pour objectif d’influencer le gouvernement. »
    -- Une citation de Stéphanie Yates, professeure à l’UQAM, spécialisée dans les enjeux de lobbyisme.

    L’experte rappelle que si c’était le titulaire de charge publique qui avait écrit à McKinsey pour demander des conseils, ce serait tout à fait différent, et ce ne serait pas du lobbyisme.

    Pour éviter toute zone grise et “par mesure de prudence”, Stéphanie Yates recommande aux organisations de s’inscrire au registre. “Ça ne demande pas tellement de ressources pour s’inscrire”, dit-elle, et “la quantité d’informations qu’on y inscrit est assez minimale”.

    Vérification du Commissaire au lobbyisme du Québec ?
    Nous avons partagé ce courriel avec le Commissaire au lobbyisme du Québec. Son président Jean-François Routhier nous a répondu qu’il ne peut commenter un cas particulier pouvant faire l’objet d’une enquête ou d’une vérification. Il a toutefois accepté de nous accorder une entrevue pour répondre à nos questions plus générales.

    “Dans la majorité des cas, les cabinets-conseils ont généralement tendance à s’inscrire, ne serait-ce que par prévention et transparence”, dit-il. “On encourage ça.”

    « Peut-être que certains cabinets ont une discipline interne très très forte qui ferait en sorte qu’ils sont capables d’affirmer qu’ils ne font jamais d’activités de lobbyisme. »
    -- Une citation de Jean-François Routhier, Commissaire au lobbyisme du Québec

    En dehors d’un processus d’appel d’offres, Jean-François Routhier rappelle qu’“il est toujours permis à une entreprise de présenter ses produits et services à un titulaire de charge publique, dans la mesure où il n’y a pas de tentative d’influencer la décision”.

    « Le simple fait de dire : "J’ai un expert qui fait telle chose et qui coûte 200 $ de l’heure", si on ne tente pas d’influencer la décision, ça pourrait se qualifier dans l’exception d’une offre de service. »
    -- Une citation de Jean-François Routhier, Commissaire au lobbyisme du Québec

    Toutefois, il note que, “dans plusieurs cas, les cabinets-conseils vont quand même inscrire des activités de lobbyisme, parce que, au fil des discussions, ça se peut qu’il y a ait plus qu’une présentation de produits et services, mais c’est plutôt préventif”.

    Le Commissaire encourage les titulaires de charges publiques (fonctionnaires ou élus) à dénoncer une activité de lobbyisme non déclarée. “Ce sont eux qui reçoivent les communications, les courriels… Si on juge que c’est nécessaire, on va poser des questions, on va aller obtenir de la documentation et on va faire notre analyse.”

    #lobbying #corruption #lobby #santé #lobbies #multinationales #climat #surveillance #politique #démocratie #transparence #Canada #Justin_Trudeau #caramabouille #consultants #consultance #consulting #privatisation #cabinets_de_conseil #mckinseygate #McKinsey

  • #Canada Quand travailler à temps plein ne suffit plus à payer l’épicerie Flavie Villeneuve
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1953565/inflation-temps-plein-banque-alimentaire-levis-cout-salaire-loyer


    Le visage de la précarité financière s’est métamorphosé ces derniers mois. De plus en plus de familles, même celles dont les parents travaillent à temps plein, sont obligées de faire appel aux banques alimentaires pour joindre les deux bouts.

    C’est le cas d’une mère de famille monoparentale de Lévis qui ne s’imaginait pas devoir recourir à ce service. Elle s’est confiée à Radio-Canada sous le couvert de l’anonymat pour protéger ses enfants.


    Depuis sa séparation avec son conjoint en 2021, Martine (nom fictif), mère de deux enfants, n’arrive plus financièrement. “On range sa fierté et puis on s’adresse à des organismes et ils sont là pour nous”, raconte-t-elle.

    Martine se rend chaque semaine au comptoir alimentaire Le Grenier, à Lévis, pour remplir un panier et subvenir aux besoins de sa famille.

    “J’ai un travail, j’ai un salaire décent, même au-dessus du seuil, mais malheureusement, en étant monoparentale à l’heure actuelle avec deux enfants, avec un loyer avec toutes les charges, on n’y arrive plus, on n’est plus capable”, dit-elle, épuisée par la situation.

    « L’élément déclencheur, c’est quand on réfléchit entre payer une facture ou payer l’épicerie. Quand on fait le choix entre le lait, le beurre ou les œufs. »
    -- Une citation de Martine, mère de deux enfants

    Aider 800 familles par mois
    Le comptoir alimentaire Le Grenier de Lévis aide plus de 800 ménages par mois. La direction de l’endroit constate que le nombre de familles qui ont des emplois à temps plein et qui font appel à ses services a presque doublé en un an.

    « Ce sont des couples même qui travaillent à un salaire moyen. Avec l’augmentation, le prix des denrées, tout ce qui s’en est suivi a fait en sorte que ces gens-là, dans leur budget, ça a défoncé. »
    -- Une citation de Stéphane Clavet, directeur général, comptoir alimentaire Le Grenier

    Un sentiment de culpabilité ronge souvent ceux qui viennent chercher de l’aide. C’est d’ailleurs le cas de Martine. “J’ai hésité pendant deux semaines en me disant que c’était réservé aux personnes en situation plus critique que moi.”


    Stéphane Clavet, directeur général du comptoir alimentaire Le Grenier. Photo : Radio-Canada / Louis-Philippe Arsenault

    “C’est pas toujours facile pour eux d’admettre qu’ils ont besoin d’aide alimentaire, et aussi de traverser la porte ici pour aller rencontrer quelqu’un pour se faire évaluer. Suite à l’évaluation, c’est là qu’on va déterminer si la personne est admissible à l’aide alimentaire”, explique M. Clavet.
    En 2022, le réseau des Banques alimentaires du Québec aidait 671 000 personnes par mois https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1928251/inflation-hausse-prix-aliments-aide-faim-2022 . Un achalandage record par rapport aux années précédentes.
    Avec les informations de Louis-Philippe Arsenault

    #pauvreté #inégalités #économie #richesse #précarité #crise #pauvres #politique

  • #Canada : Un contrat fédéral pour McKinsey jusqu’en 2100 Radio Canada

    Un contrat en informatique du gouvernement fédéral a été octroyé en 2019 à la compagnie McKinsey pour une durée de 81 ans, soit jusqu’en 2100, a-t-on appris lundi lors d’une audience d’un comité parlementaire qui amorce son enquête sur des contrats d’une valeur de plus de 100 millions de dollars accordés par Ottawa à cette firme de consultants.


    À la question de la députée bloquiste Julie Vignola qui se demandait “ce qui justifie un contrat ouvert pendant les 81 prochaines années”, Amanda Clarke, professeure associée à l’École de politiques publiques et d’administration de l’Université Carleton, a répondu que l’idée d’un pareil contrat lui semblait “scandaleuse”.

    Mme Clarke pense que le recours à des sociétés de conseil en gestion au sein de la fonction publique “trahit” les principes d’une administration publique responsable.

    “Mes recherches suggèrent que la fonction publique fédérale enfreint de plusieurs façons les meilleures pratiques acceptables en matière d’administration publique responsable lorsqu’elle passe des contrats avec de grandes sociétés de conseil en gestion”, a-t-elle indiqué.

    Mme Clarke convient que des questions légitimes se posent quant aux pratiques de McKinsey en matière d’éthique, mais, à ses yeux, il s’agit là d’une question distincte de celle de l’externalisation du travail de la fonction publique.

    Fonction publique fragilisée
    Pour cette experte, le recours fréquent d’Ottawa à des firmes de consultants telles que McKinsey est “inévitable” étant donné le sous-financement en matière de rétention de spécialistes au sein de la fonction publique fédérale.

    “Dépenser beaucoup d’argent pour obtenir les services de consultants en gestion [...] n’est pas accidentel. C’est une dynamique inévitable au sein d’une fonction publique qui a souffert d’un manque d’investissements en recrutement de talents et en réforme des pratiques de gestion des ressources humaines”, a expliqué Amanda Clarke.

    Mme Clarke a été un des premiers témoins entendus dans le cadre de l’enquête parlementaire sur les contrats accordés au cabinet-conseil McKinsey.

    Pour sa part, Jennifer Carr, présidente de l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada, a parlé de contrats coûteux dont se serait passée la fonction publique. Elle a décrit une “fonction publique fantôme” qui échappe aux normes en vigueur. “Cette fonction publique fantôme obéit à un ensemble de règles totalement différentes.”

    Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1952222/contrats-consultants-experte-resultat-sous-financement-fonction-pub

    #futur #corruption #irresponsabilité #impunité #incompétence #mckinsey #mckinseygate #cabinets_de_conseil #mac_kinsey #consulting #marketing #mckinseymacrongate #cabinets-de-conseil #privatisation #management #Canada #Justin_Trudeau #mondialisation #anticipation #futur

  • Home Depot a partagé avec Meta des renseignements personnels de clients à leur insu La Presse canadienne
    Les consommateurs donnaient leur adresse électronique au quincaillier pour recevoir leur facture par courriel.

    L’entreprise américaine Home Depot est montrée du doigt par le commissaire à la protection de la vie privée du Canada.

    Le magasin de rénovation Home Depot a partagé les détails de reçus électroniques avec Meta, la société mère de Facebook, à l’insu des clients ou sans leur consentement, conclut le commissaire à la protection de la vie privée du Canada.

    Dans un rapport publié jeudi, Philippe Dufresne indique que les données partagées par Home Depot comprenaient notamment des adresses électroniques chiffrées de clients et des renseignements sur leurs achats en magasin.

    L’enquête du commissaire a révélé que les informations transmises à Meta étaient utilisées pour déterminer si un client avait un compte Facebook. Si c’était le cas, Meta comparait ce que le client avait acheté chez Home Depot aux publicités sur Facebook, afin de mesurer leur efficacité.

    Meta a également pu utiliser les informations sur les clients à ses propres fins commerciales, “y compris le profilage des utilisateurs et le ciblage publicitaire, sans lien avec Home Depot”, a constaté le commissaire.

    L’enquête a ainsi permis d’apprendre que “depuis au moins 2018”, Home Depot recueillait les adresses électroniques de clients, lors de leur passage à la caisse, afin de leur envoyer un reçu électronique.

    Avoir su, des clients auraient peut-être dit non
    Dans un communiqué, le commissaire Dufresne estime qu’il est peu probable que les clients de Home Depot s’attendaient à ce que leur information personnelle soit ainsi communiquée à une plateforme de médias sociaux tiers, simplement parce qu’ils avaient opté à la caisse pour un reçu électronique.

    “Lorsqu’on demandait aux clients de fournir leur adresse électronique à la caisse, on ne leur disait jamais que leurs renseignements seraient communiqués à Meta et on ne leur fournissait pas d’information sur la façon dont Meta ou Home Depot utiliserait leurs renseignements”, a résumé le commissaire Dufresne. “Cette information aurait été d’une grande importance dans la décision des clients de demander ou non un reçu électronique.”

    M. Dufresne rappelle aux entreprises qu’elles doivent obtenir le consentement valide des clients au moment de la vente avant de s’adonner à ce type d’activité commerciale.

    “Les entreprises qui cherchent de plus en plus à offrir des services en ligne doivent porter une attention particulière à toute utilisation des renseignements personnels qu’elles recueillent, car il pourrait être nécessaire d’obtenir un consentement supplémentaire”, a expliqué le commissaire Dufresne.

    Le commissaire à la protection de la vie privée du Canada, Philippe Dufresne, a présenté à la presse son plus récent rapport, jeudi. Photo : La Presse canadienne / Spencer Colby

    Pour sa défense, Home Depot a déclaré au commissaire qu’il s’appuyait sur le “consentement tacite” et que sa déclaration de confidentialité, disponible sur son site web et en version imprimée sur demande dans les points de vente au détail, expliquait de manière adéquate l’utilisation des informations par l’entreprise. Le détaillant a également cité la politique de confidentialité de Facebook.

    Le commissaire a rejeté les arguments de Home Depot, affirmant que les documents invoqués relativement au consentement n’étaient pas accessibles sur-le-champ au passage à la caisse – et que les clients n’avaient aucune raison de chercher à en prendre connaissance.

    “Les explications offertes dans les politiques de l’entreprise étaient insuffisantes pour obtenir un consentement valable”, conclut le commissaire Dufresne.

    Il a recommandé que jusqu’à ce que Home Depot soit en mesure de mettre en place des mesures pour assurer un consentement valide, le détaillant devrait cesser de divulguer à Meta les renseignements personnels des clients qui demandent un reçu électronique à la caisse.

    Le commissaire indique que Home Depot a pleinement collaboré à l’enquête, a accepté de donner suite aux recommandations du Commissariat. Home Depot a par ailleurs cessé en octobre de partager avec Meta des informations sur les clients, ajoute le commissaire.

    Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1951213/protection-vie-privee-facebook-quincailler-home-depot

    #meta #facebook #publicité #surveillance #google #surveillance #algorithme #publicité #bigdata #internet #manipulation #domination #profiling #amazon #données #réseaux_sociaux #gafam

  • Banque de développement du Canada : une entente avec McKinsey et autres dépenses contestées à l’interne Daniel Leblanc - Radio Canada avec des informations de Thomas Gerbet et Romain Schué

    Un contrat à la firme de consultants McKinsey pour une « revue stratégique » de 4,9 millions de dollars. Un chauffeur qui voyage deux fois de Montréal à Vancouver, au coût total de 8000 $, pour accompagner la présidente en Colombie-Britannique. Des frais de plus de 320 000 $ pour un événement d’une heure. Une vague d’embauches à la haute direction.

    Cette série de petites et de grandes dépenses a fait des vagues au sein de la Banque de développement du Canada depuis l’arrivée d’Isabelle Hudon à la présidence à l’été 2021, affirment plusieurs sources de Radio-Canada.

    Ancienne ambassadrice du Canada à Paris, Isabelle Hudon a été nommée par le gouvernement de Justin Trudeau à la tête de la société d’État qui offre des prêts, du capital de risque et des services-conseils aux petites et moyennes entreprises.


    Isabelle Hudon, alors ambassadrice du Canada à Paris, aux côtés de Justin Trudeau

    Isabelle Hudon a multiplié les décisions qui transforment l’organisation. Les cibles de croissance à long terme sont plus ambitieuses, la Banque de développement du Canada et elle occupent une plus grande place sur les réseaux sociaux, et il y a plusieurs changements au sein de la haute direction de la Banque de développement du Canada.

    “C’est sûr qu’il y a un choc dans l’organisation”, affirme une source qui a longtemps travaillé à la Banque de développement du Canada.

    Toutes les sources confidentielles qui ont parlé à Radio-Canada dans le cadre de ce reportage ont travaillé sous la direction d’Isabelle Hudon, quoique certaines ont depuis quitté la Banque de développement du Canada.

    Plusieurs sources ont requis l’anonymat, car elles n’étaient pas à l’aise de parler publiquement en raison des fonctions occupées.

    Isabelle Hudon n’a pas accepté notre demande d’entrevue. Nous avons posé une série de questions à la Banque de développement du Canada, qui nous a répondu par écrit.

    Qui est Isabelle Hudon
    Ambassadrice du Canada à Paris de 2017 à 2021, Isabelle Hudon a aussi conseillé Justin Trudeau sur la formation de son Cabinet, en 2019.
    Elle a fait partie de la haute direction de la Sun Life, à Montréal, de 2010 à 2017, en plus d’avoir été présidente et cheffe de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain entre 2004 et 2008.
    Isabelle Hudon est aussi cofondatrice de l’Effet A (“A pour ambition”), qui vise à favoriser le développement des femmes en affaires, mais elle n’y a plus d’actifs depuis 2017. _

    McKinsey et la “revue stratégique”
    Parmi ses premières décisions, Isabelle Hudon a décidé d’embaucher une firme de consultants pour réaliser une vaste revue stratégique du rôle et des objectifs de la société d’État pour les 10 prochaines années.

    Une source en place à l’époque dit qu’Isabelle Hudon voulait alors “repartir à zéro”.

    La Banque de développement du Canada confirme qu’Isabelle Hudon – avec l’appui de son conseil d’administration et de son équipe de direction – était derrière ce projet qui n’a pas fait que des heureux à la Banque de développement du Canada.

    “Tout nouveau PDG” doit, dès son entrée en fonction, évaluer la situation actuelle et définir la voie à suivre pour l’avenir de l’entreprise, ce qui, avouons-le, ne plaira pas forcément à toutes les parties prenantes”, explique le porte-parole de la Banque de développement du Canada
    , Philippe Taylor.

    La Banque de développement du Canada a invité cinq firmes de consultants à faire des propositions. Après un processus d’évaluation, la Banque de développement du Canada a opté, en août 2021, pour McKinsey, qui avait déjà travaillé pour la Banque de développement du Canada et qui accumule de plus en plus de mandats https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1945915/mckinsey-influence-canada-trudeau-immigration-conseils au sein de l’appareil fédéral.

    La Banque de développement du Canada a accordé un premier contrat à McKinsey de 2,8 millions pour ce projet, avant d’accorder une prolongation de 2,1 millions, en juin 2022, pour un coût total de 4,9 millions.

    Le cabinet-conseil McKinsey a obtenu des dizaines de millions de dollars de la part du gouvernement fédéral canadien dans les dernières années.


    À l’image d’employés d’autres agences fédérales qui ont travaillé avec McKinsey, des sources avec de longues feuilles de route au sein de la Banque de développement du Canada remettent en cause les résultats de l’exercice.

    On critique entre autres l’embauche de consultants externes qui exigent de grandes quantités d’informations et de travail de la part des équipes en place, tout en faisant des recommandations qui seront difficilement applicables.

    “Ce n’est pas réaliste”, lance une source, qui explique que McKinsey aide à établir des objectifs, mais pas à déployer des mesures pour les atteindre.

    Plusieurs sources affirment que l’embauche de McKinsey a nourri l’impression parmi les employés que la Banque de développement du Canada changeait sans cesse de vision stratégique, d’autant plus que des exercices semblables avaient été effectués avant l’arrivée d’Isabelle Hudon.

    Certains employés ont aussi senti que l’embauche reflétait un manque de confiance envers les équipes déjà en place à la Banque de développement du Canada.

    McKinsey n’a pas commenté son travail dans ce dossier, mais a récemment publié un communiqué pour répondre aux critiques de son influence croissante au sein de l’appareil fédéral.

    D’ambitieux objectifs
    La Banque de développement du Canada voit grand avec sa nouvelle vision stratégique. Trois fois plus grand, en fait. Selon un document confidentiel obtenu par Radio-Canada, la Banque de développement du Canadaveut tripler la taille de sa clientèle d’entrepreneurs d’ici 2032, passant de 73 000 clients à 230 000 en 10 ans. Elle cherche aussi à accroître la valeur de son portefeuille actuel d’environ 250 %, en passant de 38 à 95 milliards de dollars.


    La Banque de développement du Canada a des bureaux dans toutes les provinces et tous les territoires du pays.

    Pour y arriver, la Banque de développement du Canada explique qu’elle compte en grande partie sur son projet élaboré avec McKinsey.

    On parle entre autres de mieux desservir certaines clientèles traditionnellement négligées par le secteur financier au Canada, dont les entreprises dirigées par des femmes, des minorités visibles ou des Autochtones.

    La Banque de développement du Canada cherche aussi à aider les PME à se préparer “aux grands défis de notre temps” comme la lutte contre les changements climatiques.

    Parmi les projets en branle à la Banque de développement du Canada, il y a aussi l’automatisation des prêts en ligne aux PME.

    « Ce que vous voyez maintenant, c’est une accélération de l’ambition dans des domaines qui étaient déjà prioritaires pour Banque de développement du Canada. »
    -- Une citation de Philippe Taylor, porte-parole de la Banque de développement du Canada

    En vertu de la Loi sur l’accès à l’information, Radio-Canada a obtenu trois présentations produites en lien avec le contrat de McKinsey, mais les informations clés dans les trois étaient majoritairement caviardées. De plus, les présentations contenaient les logos de la Banque de développement du Canada et aucune trace précise du travail de McKinsey.

    Certaines sources croient qu’il faut maintenant prendre les objectifs fixés lors de la revue stratégique avec un bémol étant donné qu’un grand nombre de tendances économiques sont à la baisse depuis l’embauche de McKinsey, en 2021.

    Le porte-parole de la Banque de développement du Canada explique que le conseil d’administration a approuvé le nouveau plan stratégique, qui demeure en évolution.

    “Le processus de planification d’entreprise se déroule chaque année [...] et examine les conditions du marché et économiques, parmi de nombreuses autres variables, et nous ajustons nos plans opérationnels en conséquence”, dit Philippe Taylor.

    L’évènement à 320 000 $
    Isabelle Hudon s’assoit sur un fauteuil gris dans le lobby du siège social de la Banque de développement du Canada sous les applaudissements de quelques dizaines d’employés sur place en ce 3 juin 2022.

    S’adressant à eux – et à des milliers d’autres employés en ligne à travers le pays – la présidente de la Banque de développement du Canada commence en badinant avec l’animatrice embauchée pour l’évènement, Rebecca Makonnen, qui travaille aussi à Radio-Canada.

    Un évènement organisé pour les employés de la Banque de développement du Canada est animé par Rebecca Makonnen qui s’entretient avec la pdg Isabelle Hudon Isabelle Hudon décrit Rebecca Makonnen comme son “amie”, avant que cette dernière ne précise qu’elles ne s’appellent pas “tous les week-ends”. Les deux se remémorent ensuite une escapade de shopping dans les brocantes de Paris, en 2017.

    Isabelle Hudon enchaîne avec une discussion sur le télétravail, l’importance des relations humaines en sortie de pandémie et le “nouveau chapitre” qui s’amorce à la Banque de développement du Canada sous sa direction, selon un enregistrement de l’évènement de 68 minutes obtenu par Radio-Canada.

    Plusieurs personnes qui ont assisté à cet évènement, présenté en format hybride le 3 juin, se demandent encore à quoi tout cela a servi. Surtout en considérant les coûts de 320 000 $ en frais externes pour la Banque de développement du Canada, en plus du salaire des employés qui y ont travaillé.

    Selon des données obtenues de la Banque de développement du Canada, il y a eu, entre autres, des frais de 146 000 $ en services audiovisuels (accordés sans appel d’offres, car le montant se situe sous la limite de 150 000 $ fixée par la Banque de développement du Canada), de 145 000 $ en scénarisation et production vidéo, et de 11 500 $ pour l’embauche de Rebecca Makonnen en tant que maîtresse de cérémonie à Montréal. (Le maître de cérémonie dans les bureaux de Toronto lors de l’évènement du 3 juin était un employé de la Banque de développement du Canada.)

    Selon nos sources, le ton familier de la PDG avec l’animatrice en début d’événement a créé un malaise parmi certains employés.

    La Banque de développement du Canada dit que Rebecca Makonnen a été embauchée à partir d’une liste préparée par l’équipe de communications. On précise à la Banque de développement du Canada qu’Isabelle Hudon et elle ont une relation “amicale”, mais pas une relation “proche ou personnelle”.

    Le porte-parole de la Banque de développement du Canada dit que la société d’État “gère ses coûts opérationnels de manière diligente et toutes les dépenses s’inscrivent dans les paramètres et politiques appropriés pour un évènement pancanadien de cette envergure”.

    Philippe Taylor ajoute que toutes les dépenses de la société d’État “sont payées à partir des revenus gagnés et ne sont pas des dépenses gouvernementales”.

    La Banque de développement du Canada confirme qu’il est inhabituel, au sein de la société d’État, de faire voyager le chauffeur en avion pour accompagner le président ou la présidente.

    Malgré tout, la Banque de développement du Canada a dépensé 8100 $, en 2022, pour deux voyages en Colombie-Britannique du chauffeur de la Banque de développement du Canada, qui a alors accompagné Isabelle Hudon lors de déplacements officiels.

    Les 25 et 26 octobre, Isabelle Hudon et le chauffeur de la Banque de développement du Canada ont fait un bref aller-retour en avion entre Montréal et Vancouver, dépensant respectivement 6510 $ et 2625 $ en frais de déplacement.

    Le voyage – tel que le démontre une vidéo mise en ligne sur LinkedIn et sur Instagram – a permis à Isabelle Hudon de faire une visite surprise à des employés réunis à Whistler.

    Selon les commentaires mis en ligne par les employés, la visite d’Isabelle Hudon a été appréciée par de nombreuses personnes sur place.

    Toutefois, des sources se posent des questions sur le besoin de faire voyager le chauffeur de la présidente pour un évènement si court. Des services de taxi entre l’aéroport de Vancouver et Whistler, par exemple, affichent en ligne un prix de 500 $ pour l’aller-retour.

    Le chauffeur a aussi accompagné Isabelle Hudon lors d’un voyage de quatre jours en Colombie-Britannique en juin 2022, qui a coûté 12 300 $ au total à la Banque de développement du Canada. Les frais de location du véhicule et d’essence ont atteint 1500 $ lors de ce voyage.

    La Banque de développement du Canada dit qu’elle considérait, dans ces deux cas, que de faire voyager le chauffeur offrait le meilleur rapport qualité-prix.

    “Nous avons choisi d’utiliser le chauffeur de l’entreprise pour ces deux voyages en raison de circonstances externes, d’un kilométrage important et de la nécessité de permettre à la PDG” de travailler, et ce, en toute confidentialité”, affirme Philippe Taylor. “Cela dit, il s’agit à ce jour des deux seules occasions où le chauffeur a voyagé en avion à un autre endroit pour conduire la PDG” .

    Vague d’arrivée et de départs
    Plusieurs sources ont noté un taux de roulement élevé au sein de la haute direction de la Banque de développement du Canada ces derniers mois, dont une dizaine de retraites et de départs touchant des postes importants.

    Selon nos informations, la Banque de développement du Canada a récemment embauché quatre anciens collègues d’Isabelle Hudon à la Sun Life, dont elle a dirigé les activités au Québec de 2010 à 2017.

    Un porte-parole de la Banque de développement du Canada confirme qu’Isabelle Hudon a participé à l’embauche de deux de ces anciens collègues de la Sun Life dans des postes de haute gestion.


    Isabelle Hudon, alors ambassadrice du Canada en France, lors du Sommet du G7 à Biarritz en France en août 2019 (Photo d’archives)

    Parmi les changements récents, la Banque de développement du Canada a affiché de nouveaux postes à l’interne de vice-président au marketing et vice-président aux relations publiques.

    Le porte-parole Philippe Taylor a expliqué qu’il s’agit de “remaniements de postes existants”, mais plusieurs sources affirment que cela fait partie d’un effort d’accroître la visibilité de la Banque de développement du Canada sous la gouverne d’Isabelle Hudon.

    Cette dernière est très active sur les réseaux sociaux et a accru les capacités de communication de la Banque de développement du Canada sur plusieurs plateformes au cours des derniers mois.

    Toutefois, des dotations en personnel ont fait des vagues à l’interne. Selon une source bien informée, au moins un plan de succession – selon lequel plusieurs employés ont été formés pour un poste névralgique – n’a pas été respecté au cours de la dernière année.

    La Banque de développement du Canada admet qu’il “est possible que certains plans de succession soient déployés, et que d’autres, non”.

    Les projets lancés sous Isabelle Hudon
    • Excelles : un programme de 500 millions de dollars visant à soutenir les entreprises canadiennes dirigées par des femmes.

    • Fonds Technologies pour le climat : un investissement de 400 millions de dollars qui vise la création d’entreprises dans le secteur des technologies propres.

    • +Impact : élaboré grâce à deux contrats de 4,9 millions au groupe de consultants McKinsey & Company, ce projet a redéfini la stratégie de la Banque de développement du Canada pour les 10 prochaines années.
    • Flex+ : une nouvelle politique de télétravail qui encourage la présence dans les bureaux de la Banque de développement du Canada à travers le pays, mais permet aux employés de travailler en tout temps de la maison.

    • « Banque d’ambition » : une nouvelle campagne de marketing dotée d’un budget de 13 millions pour l’année.


    L’opposition critique la direction de la Banque de développement du Canada
    Les partis d’opposition disent vouloir entendre Isabelle Hudon sur l’embauche de McKinsey et les autres dépenses qui ont fait des vagues à la Banque de développement du Canada. Un comité de la Chambre se penche déjà sur l’octroi de contrats fédéraux à la firme McKinsey par le gouvernement fédéral.

    “Ça semble être devenu une nouvelle culture au sein du gouvernement fédéral que de prendre les grandes orientations ou bien du gouvernement, ou bien de sociétés d’État qui ont un mandat public, et de les sous-traiter au secteur privé”, lance le député du Bloc québécois, Jean-Denis Garon. “C’est exactement ce qui nous, comme parti d’opposition, nous inquiète.”


    Le député conservateur Pierre Paul-Hus critique la Banque de développement du Canada.

    Le député conservateur Pierre Paul-Hus critique la Banque de développement du Canada pour ce qu’il qualifie de manque de rigueur en gestion financière, que ce soit en lien avec les déplacements du chauffeur de la Banque de développement du Canada ou de l’événement interne du 3 juin.

    “La Banque de développement du Canada, c’est une entité du gouvernement fédéral et je pense qu’il faut faire attention. Avec l’inflation et tout ce qu’on vit aujourd’hui, ces dépenses-là se doivent être justifiées”, avance-t-il.

    L’avenir de la Banque de développement du Canada
    Au sein du gouvernement Trudeau, on explique qu’après 78 années d’existence, la Banque de développement du Canada avait besoin de se moderniser.

    De même, certaines mesures annoncées par Isabelle Hudon, comme des fonds d’investissement dans le domaine des énergies propres (400 millions) et des femmes entrepreneures (500 millions), ont été bien accueillies.

    Une source gouvernementale explique qu’Isabelle Hudon a hérité du mandat de transformer la Banque de développement du Canada.

    “Elle est excellente et il fallait changer la culture”, affirme cette source libérale.

    Une autre source libérale affirme que le gouvernement s’apprête à lancer un examen législatif de la Banque de développement du Canada.

    “L’examen, initialement prévu pour 2020 mais retardé en raison de la pandémie, donnera lieu à un rapport au Parlement qui doit être déposé à la Chambre des communes un an après le lancement de l’examen”, explique-t-il.

    Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1949531/bdc-mckinsey-isabelle-hudon-depenses-contestees
    #caramabouille #McKinsey #bdc Banque de développement du Canada #Isabelle_Hudon pseudo #expertise au #canada de #justin_trudeau #consultants #consultance #consulting #privatisation #cabinets_de_conseil #mckinseygate

  • À 99 ans, elle est menacée de poursuites pour avoir omis de se présenter comme jurée Radio-Canada

    Marion Lenko, 99 ans, demeure au CHSLD Vigi Santé de Dollard-des-Ormeaux, à Montréal. Elle est alitée, reçoit des soins 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, entend mal, et ses capacités cognitives sont diminuées. Pourtant, elle est menacée d’être poursuivie au criminel pour avoir omis de se présenter comme jurée.

    L’avis de convocation pour participer le 9 janvier à une séance de sélection d’un jury a d’abord été envoyé au CHSLD Vigi Santé. Puis, une lettre a été envoyée chez son beau-fils, le mari de sa fille maintenant décédée, Edward Ritchuk.

    Marion Lenko reçoit des soins 24 heures sur 24 au CHSLD Vigi Santé de Dollard-des-Ormeaux. Photo : Radio-Canada / Edward Ritchuk

    “Au début, j’ai pensé que c’était une blague !”

    Après avoir compris que la convocation était bien réelle, il a fait suivre la lettre au fils de Mme Lenko, qui en est le tuteur légal, mais qui vit en Floride, aux États-Unis. Il semble que ce dernier n’ait cependant jamais répondu à la convocation, omettant du même coup de demander une exemption pour sa mère.

    « Enfin, cette semaine, j’ai reçu une lettre du ministère de la Justice avisant que ma belle-mère devait paraître en cour le 31 janvier sans quoi des procédures judiciaires seraient entamées contre elle. »
    -- Une citation de Edward Ritchuk


    Edward Ritchuk veut aider sa belle-mère, mais doute de pouvoir le faire puisqu’il n’est pas son tuteur légal. Photo : Radio-Canada / CBC/Valeria Cori-Manocchio

    Il a alors composé le numéro de téléphone fourni dans la lettre, mais est tombé sur un système automatisé et assure ne pas avoir été en mesure de parler à qui que ce soit.

    De ce qu’il en comprend, quelqu’un doit aller en cour en personne, mais il ne peut pas le faire lui-même. C’est le fils de Mme Lenko, qui vit à plus de 2400 km de Montréal, qui doit représenter sa mère.

    Une situation difficile pour Edward Ritchuk, qui ne veut pas abandonner sa belle-mère. Il la connaît depuis 1972 et est resté en contact avec elle après la mort de son épouse, mais il se sent coincé et ne sait pas comment l’aider.

    Surtout, il a du mal à croire qu’aucune vérification sur l’état de sa belle-mère n’a été faite avant de lui envoyer une convocation pour une séance de sélection d’un jury.

    Des procédures conformes à la loi
    Selon la porte-parole du ministère de la Justice, Isabelle Boily, une personne peut être dispensée de ses devoirs de juré ou jurée si des circonstances l’empêchent de remplir ses obligations.

    “Il faut alors demander une exemption en remplissant le formulaire reçu avec l’avis de convocation, a-t-elle écrit par courriel. Le formulaire doit ensuite être envoyé avec des pièces justificatives dans les 20 jours suivant la réception de la convocation.”

    Les personnes de 65 ans et plus peuvent aussi demander cette exemption en appelant le bureau du shérif durant la même période de 20 jours. Un membre de la famille peut appeler au nom de la personne convoquée, assure Isabelle Boily.

    Selon René Verret, avocat criminaliste et ancien procureur de la Couronne, ce qui arrive à Mme Lenko est tout à fait conforme à la loi.

    « C’est ce que la loi prévoit, tout simplement. Une personne qui veut être exemptée doit présenter une demande [...] Il faut absolument répondre. »
    -- Une citation de René Verret, avocat criminaliste et ancien procureur de la Couronne, en entrevue à RDI

    Il n’est toutefois pas trop tard pour la dame de 99 ans, assure-t-il. Sa famille a jusqu’au 31 janvier pour présenter une demande d’exemption.

    “C’est honteux”
    Eric Sutton, aussi avocat criminaliste, doute cependant qu’un simple appel au bureau du shérif soit suffisant. “De ce que j’en comprends, la famille a tenté d’appeler, en vain.”

    “Et maintenant, elle fait face à la possibilité de devoir payer une amende ou même d’être emprisonnée. Je l’ai vu dans les documents. C’est assez dur pour une femme de 99 ans. C’est honteux.”

    Aucun des deux avocats n’a précisé si Edward Ritchuk ou quelqu’un au CHSLD aurait pu répondre à l’avis de convocation ou s’il fallait absolument que ce soit son fils qui s’en occupe.

    Eric Sutton souligne cependant que les convocations sont envoyées par le bureau du shérif en se basant sur la liste électorale, qui comprend tous les citoyens de 18 ans et plus, sans tenir compte de la date de naissance.

    Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1949957/marion-lenko-femme-ainee-chsld-convocation-jury-criminel

    #IA #intelligence_artificielle #bêtise #justice #tribunal #vieillesse #algorithme #technologisme #bigdata #technologie

  • Les contrats octroyés à McKinsey dépassent 100 millions de dollars sous Justin Trudeau Romain Schué - Thomas Gerbet
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1948188/firme-mckinsey-canada-ottawa-millions-contrats-ottawa

    Radio-Canada a trouvé de nouveaux contrats octroyés à la firme par Ottawa, notamment par la Défense nationale.


    L’implication de la firme McKinsey dans les affaires de l’État canadien est encore plus grande que ce qui avait été dévoilé jusqu’ici. De nouveaux contrats, signés au cours des derniers mois, portent le total octroyé au cabinet-conseil américain à plus de 100 millions de dollars depuis l’arrivée au pouvoir des libéraux.

    La Défense nationale est le ministère qui a le plus eu recours à la firme. Depuis 2021, elle a versé à McKinsey au moins 34 millions de dollars, révèle une recension réalisée grâce à de nouvelles données disponibles, qui incluent les sociétés d’État.

    La firme a notamment joué un rôle dans la modernisation de la Marine royale canadienne, dans la promotion de la diversité culturelle à la Défense et dans le système de gestion des plaintes, notamment celles pour inconduite sexuelle dans l’armée.


    La firme américaine est un cabinet-conseil ayant 130 bureaux dans 65 pays qui emploient 30 000 consultants.

    Début janvier, une enquête de Radio-Canada https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1945915/mckinsey-influence-canada-trudeau-immigration-conseils démontrait que les libéraux avaient dépensé 30 fois plus pour les services de McKinsey que les conservateurs de Stephen Harper, pourtant restés plus longtemps au pouvoir. L’écart est finalement encore plus grand.

    Ces dizaines de contrats feront l’objet d’une enquête parlementaire, dont la tenue a été imposée par l’opposition, en position de force au sein du Comité des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires. Sous pression, le premier ministre Justin Trudeau a aussi demandé à deux ministres d’examiner l’octroi de contrats à McKinsey.

    En nous appuyant sur divers rapports financiers et contractuels, nous avons calculé que les sommes octroyées par le fédéral depuis 2015 dépassent désormais la barre des 100 millions de dollars.

    Dans une réponse fournie vendredi soir, Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC), responsable de la plupart des achats de l’appareil fédéral, confirme avoir dépensé un montant total de 101,4 millions de dollars, pour 23 contrats signés au cours des 7 dernières années.

    De nombreux contrats sans appel d’offres
    De nombreuses ententes ont été signées par le fédéral avec McKinsey de gré à gré, sans appel d’offres. C’est le cas par exemple avec Emploi et développement social Canada, Exportation et Développement Canada, la Banque de développement du Canada, l’Agence des services frontaliers du Canada ou encore la Défense nationale.

    Selon une explication fournie par SPAC, il s’agit notamment de “commandes subséquentes à une offre à commandes principale et nationale”. Ce processus “a été mis en place pour faciliter l’accès des ministères et des organismes gouvernementaux aux services d’étalonnage du secteur privé”.

    Aux yeux d’Ottawa, McKinsey “détient les droits exclusifs pour la fourniture” de certains services, permettant de “soutenir des programmes complexes, notamment la modernisation numérique et d’autres grandes initiatives de transformation”.

    Au moins 34 millions de dollars pour la Défense nationale
    Dans les derniers mois, c’est la Défense nationale qui a le plus sollicité la firme McKinsey, au point où le ministère est devenu celui qui a dépensé le plus d’argent pour les services du cabinet-conseil depuis l’arrivée au pouvoir de Justin Trudeau en 2015.

    Au moins 15 contrats ont été signés depuis mars 2021, par le ministère directement ou par l’entremise de Services publics et approvisionnement Canada (SPAC), pour un total d’au moins 34 millions de dollars.


    McKinsey a fourni des services à la Marine royale canadienne.

    Par exemple, McKinsey a obtenu un contrat de deux millions de dollars pour “diagnostiquer l’état de préparation de la Marine à l’exécution d’initiatives numériques” et un autre contrat d’un million de dollars afin de développer “un outil de gestion du personnel de la flotte reposant sur l’intelligence artificielle pour affecter des équipages appropriés et optimaux aux navires partant en mer”.

    McKinsey a aussi été payée 4,5 millions de dollars par la Défense nationale pour des “orientations en leadership” et “pour faire progresser l’évolution culturelle au moyen de l’élaboration d’un cadre de diversité, d’équité et d’inclusion”.

    Selon l’un des documents consultés par Radio-Canada, les objectifs souhaités par la Défense avec ces contrats ont été “atteints”.

    Malgré plusieurs relances, la Défense nationale n’a pas répondu à nos questions. Quant à la firme McKinsey, elle a décliné nos demandes de précisions, affirmant avoir “pour habitude de ne pas faire de commentaires sur les affaires de nos clients”.

    Louise Arbour critique l’intervention de McKinsey au sujet de la gestion des plaintes dans l’armée
    Alors que les Forces armées canadiennes ont été secouées ces dernières années par plusieurs scandales de harcèlement et d’inconduite sexuelle, la firme McKinsey a aidé la Défense à “élaborer une solution moderne de traitement numérique des plaintes pour remplacer les technologies et les ensembles de données utilisés”.

    À partir de l’été 2021, trois contrats d’un total de six millions de dollars lui ont été confiés pour ce mandat. Et les conclusions du travail de McKinsey n’ont pas été au goût de l’ex-juge Louise Arbour, l’auteure du rapport exhortant l’armée à apporter de profonds changements. Louise Arbour y évoque “plusieurs préoccupations” et un système “voué à l’échec”.


    La juge Louise Arbour a déposé son rapport sur le harcèlement et les inconduites sexuelles dans l’armée en mai 2022.

    Dans ce document de près de 450 pages https://www.canada.ca/fr/ministere-defense-nationale/organisation/rapports-publications/rapport-de-lexamen-externe-independant-et-complet.html , elle écrit : “D’après ce que j’ai compris, McKinsey a proposé un possible nouveau mécanisme de traitement des plaintes [...] sous la forme d’un ’’guichet unique de signalement’’ [...] conçu pour s’appliquer à l’inconduite sexuelle, au harcèlement sexuel, aux comportements haineux et aux griefs.”

    « Le système proposé par McKinsey est peu utile en ce qui concerne le harcèlement et l’inconduite sexuelle. »
    -- Une citation de Extrait du rapport de Louise Arbour, mai 2022

    “Le système proposé par McKinsey créerait le même conflit d’intérêts que celui qui existe actuellement”, écrit-elle, en parlant d’“obstacles importants” et de solutions qui “ne sont pas appropriées [pour] traiter de quelque question liée à l’inconduite sexuelle que ce soit”.

    Après la publication de ce rapport, McKinsey a obtenu en octobre dernier, un nouveau contrat, de deux millions de dollars, pour une “mise à jour” concernant la “transformation du processus de plaintes”.

    McKinsey présent dans le domaine militaire, à l’international
    La firme McKinsey a signé, depuis plusieurs années, des contrats avec différents gouvernements à travers le monde, pour des conseils concernant le milieu de la défense ou l’armement. Parfois même avec des pays concurrents ou qui ont des intérêts militaires divergents.

    Selon le livre When McKinsey Comes to Town, publié l’automne dernier par deux journalistes du New York Times, le cabinet a travaillé avec le département américain de la Défense entre 2018 et 2020, tout en ayant des liens avec la Chine. La chaîne américaine NBC https://www.cnbc.com/2022/05/21/mckinsey-co-worked-with-russian-weapons-maker-as-it-advised-pentagon.html a quant à elle découvert que McKinsey a conseillé au même moment un fabricant d’armes russe et le Pentagone. Plus tôt cette année, un journal allemand https://www.zeit.de/2023/01/mckinsey-beratungsunternehmen-bundesverteidigungsministerium-russland a dévoilé que McKinsey a collaboré à la fois avec le ministère allemand de la Défense et des entreprises d’armement russes.

    Un contrat pour analyser le potentiel de l’énergie atomique contre les GES
    À l’hiver 2022, McKinsey a été sollicité par Énergie atomique du Canada pour fournir des données sur la compétitivité des coûts de la technologie CANDU et sur “son rôle potentiel dans l’augmentation de la production d’électricité non émettrice pour atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre”. Le contrat a coûté 540 000 dollars.

    Preuve que McKinsey peut vendre ses conseils dans tous les domaines, la firme a aussi été recrutée par Destination Canada de 2018 à 2021 pour “repérer les tendances émergeant à l’échelle mondiale dans le secteur touristique” et “déceler les occasions qui s’offrent au Canada”.

    Pour près de trois millions de dollars, la firme a dressé “une feuille de route pour assurer un succès durable au secteur touristique canadien” et mené “des entrevues poussées avec des membres de l’industrie”. En outre, McKinsey a analysé “l’évolution des répercussions de la pandémie de COVID-19 sur le secteur touristique canadien” et trouvé “des approches potentielles de réponses”.

    Trudeau ouvre la porte à des changements
    Dans les prochains jours, le Comité des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires demandera au gouvernement de dévoiler l’ensemble des documents et des échanges entre Ottawa et McKinsey. Plusieurs fonctionnaires et ministres devraient être interrogés.

    Il sera notamment question d’Immigration Canada, qui est le deuxième ministère à avoir le plus souvent fait appel à la firme McKinsey depuis l’arrivée au pouvoir de Justin Trudeau, selon nos données. Près de 25 millions de dollars ont été dépensés pour la “transformation” de ce ministère.

    Par voie de communiqué https://www.mckinsey.com/ca/fr/overview/Statement-from-McKinsey-Canada , après avoir refusé dans un premier temps de commenter la première enquête de Radio-Canada, McKinsey Canada a indiqué réaliser un travail “entièrement non partisan” et rejette l’idée qu’elle puisse influer sur les politiques publiques, notamment en immigration.

    “Malgré ce qu’on a pu lire ou entendre récemment dans les médias, notre firme ne formule aucune recommandation sur les politiques en matière d’immigration ou sur quelque autre sujet que ce soit”, a soutenu l’entreprise.

    « Nous sommes fiers du travail que nous accomplissons au nom du gouvernement du Canada et des programmes qui ont été améliorés grâce à nos conseils. »
    -- Une citation de Déclaration de McKinsey Canada

    De son côté, Justin Trudeau a promis de “faire un suivi” afin de “nous assurer si [les ententes avec McKinsey ont été faites] de la bonne façon ou si on a besoin de modifier ou de changer les règles”.

    “Ça fait depuis toujours que des fonctionnaires cherchent des conseils experts pour améliorer la livraison de services des Canadiens, pour faire la modernisation de ce qu’ils sont en train de faire”, a-t-il déclaré.

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    • L’immigration, McKinsey et le diktat de la mobilité internationale Micheline Labelle
      https://www.ledevoir.com/opinion/idees/777732/idees-l-immigration-le-cabinet-conseil-mckinsey-et-le-diktat-de-la-mobilit

      Romain Schué et Thomas Gerbet viennent de dévoiler, le 4 janvier dernier, l’influence de la firme américaine McKinsey sur la politique d’immigration du gouvernement Trudeau et les coûts faramineux payés à cette entreprise. Cette firme aurait conseillé l’accueil de 465 000 immigrants en 2023 pour atteindre 500 000 en 2025, dont 60 % seraient de la catégorie économique. A-t-elle aussi conseillé l’augmentation fulgurante des travailleurs temporaires ? Le contrôle des frontières et des demandeurs d’asile ? Une transformation démographique du Canada postnational dont se vante Justin Trudeau ? Une réorganisation du système informatique, une meilleure gestion des passeports (ce serait alors une faillite) ? L’information est bloquée pour le moment. Mais de quel droit tout cela ?


      Jacques Nadeau archives Le Devoir « Il serait intéressant de savoir ce que pensent les conseillers de McKinsey sur les dysfonctionnements et l’éventuelle crise sociale qu’entraîne la mobilité incarnée par la traversée du chemin Roxham », écrit l’autrice.

      Faut-il s’étonner de ce recours à une multinationale pour influer sur les affaires internes canadiennes ? Non, si on le met en relation avec le développement hégémonique d’une théorie sociologique de la mobilité qui domine aujourd’hui au point de rendre les gouvernements dépendants des multinationales comme McKinsey.

      Pour comprendre ce changement de paradigme, un retour en arrière s’impose.

      Le paradigme de la mobilité adopté par le fédéral depuis des décennies
      Le paradigme de la mobilité (mobility studies) n’a fait que se renforcer depuis la fin des années 1990. En 2005, le sociologue John Urry publiait un texte édifiant et quelque peu délirant dans Les Cahiers internationaux de sociologie pour décrire le monde en mouvement : demandeurs d’asile, terroristes, touristes, diasporas, étudiants internationaux, entrepreneurs, sportifs, randonneurs, prostituées sont en mouvement, écrivait-il. Le sociologue reprochait à ses pairs d’avoir négligé le phénomène de la mobilité et d’avoir jusqu’ici insisté plutôt sur le rôle de structures sociales figées au sein de la société ou de l’État-nation obsolète.

      John Urry en appelait à une « reformulation de la sociologie dans sa phase post-sociétale », dont l’objet majeur ne serait plus les sociétés dans leur spécificité, mais « les diverses mobilités des peuples, des objets, des images, des informations et des déchets [sic] ». Depuis, ce paradigme concurrence diverses perspectives « post » , y compris la thèse de la superdiversité, très en vogue dans les universités anglophones, où l’on parle avec une délicatesse douteuse « d’itinérants transculturels ». Le multiculturalisme est pour ainsi dire dépassé, on nage désormais dans l’univers trans. Toutes remettent en cause les frontières politiques et symboliques des États-nations, ainsi que les significations de la citoyenneté et de l’appartenance.

      Cette mouvance est à mettre en relation avec la création du réseau international Metropolis fondé en 1996 à l’initiative du ministre Sergio Marchi, et dont Meyer Burstein a été codirecteur exécutif, ainsi qu’avec le discours du fédéral sur la rentabilisation du multiculturalisme et la stratégie d’innovation du Canada. En 2004, le document « Élaboration de l’analyse de rentabilisation du multiculturalisme » précisait que les transilient immigrants font partie d’une nouvelle « classe créative », apte à mobiliser leurs réseaux internationaux en vue d’investissements et de bonnes pratiques commerciales.

      Les immigrants et les « minorités visibles » y sont vus comme « un réservoir de compétences culturelles et linguistiques auquel les industries canadiennes peuvent faire appel pour leurs opérations à l’étranger ou pour prendre de l’expansion sur les marchés internationaux », écrivait déjà en 2004 l’ex et puissant directeur d’Immigration et Citoyenneté Canada, Meyer Burstein.

      Les liens que les diverses « communautés culturelles et raciales entretiennent avec presque tous les pays du monde sont synonymes de prospérité économique et ont contribué à susciter l’intérêt du gouvernement du Canada à l’égard du multiculturalisme », statuait à son tour Patrimoine canadien (2005). On ne peut donc s’étonner du recours aux tentacules internationaux de la firme McKinsey. Et Justin Trudeau ne peut être que d’accord avec ce niveau d’interférence dans un pays qu’il conçoit et présente comme postnational.

      Les effets pervers de la mobilité sur les personnes et le pouvoir des États
      L’immigration internationale concerne plusieurs catégories de personnes aux statuts social et politico-juridique différents. Or, les pays doivent choisir entre deux catégories principales de transfrontaliers sur le plan économique : les travailleurs étrangers qualifiés, hautement mobiles, et les travailleurs non qualifiés.

      La mobilité des premiers est vue comme un signe d’ouverture envers le pays d’accueil. Désirable sur le plan économique, elle ne pose pas de défis d’intégration, soutient-on à tort. Dans cette perspective, la chasse aux cerveaux (ou plutôt l’exode des cerveaux, vu sous un autre angle) apparaît souhaitable pour les États demandeurs et les institutions qui ont besoin de professionnels ou d’étudiants internationaux afin de favoriser l’investissement, la recherche et l’innovation.

      Au contraire, les mouvements de la main-d’oeuvre à bon marché et souvent déclassée sont à contrôler afin de ne pas provoquer un sentiment d’envahissement dans la société d’accueil. C’est la raison pour laquelle cette force de travail fait l’objet d’un sempiternel débat public sur la naturalisation, l’intégration civique et les exigences linguistiques. Sans compter qu’en Amérique du Nord, pour un immigrant indépendant jouissant du statut de résidence, on compterait une cinquantaine d’immigrants parrainés, compte tenu des réseaux et des liens transnationaux des migrants.

      Enfin, ce paradigme de la mobilité provoque également l’obligation de repenser les notions de citoyenneté et de souveraineté de l’État, jugées obsolètes dans un monde globalisé. Les chercheurs ont beau spéculer sur la beauté du transnationalisme, on peut pourtant constater que tous les États aspirent à contrôler l’immigration selon leurs intérêts propres en matière de sécurité et d’ordre public, de légalité, de réunification des familles, de dépenses publiques et de problèmes urbains, d’intégration sociale et politique, voire d’identité nationale. En ce sens, le paradigme de la mobilité véhiculé par des instances supraétatiques ne peut qu’entamer le pouvoir de l’État.

      Enfin, il serait intéressant de savoir ce que pensent les conseillers de McKinsey sur les dysfonctionnements et l’éventuelle crise sociale qu’entraîne la mobilité incarnée par la traversée du chemin Roxham. Les demandeurs d’asile qui arrivent par milliers aux frontières comptent-ils dans l’objectif des 465 000 à 500 000 migrants souhaités sur cinq ans ? En dépit du fait que ce système donne lieu à de l’exploitation, à un trafic reconnu et à des réseaux internationaux de passeurs bien organisés et sans doute sans pitié ? Une situation que le gouvernement Trudeau ne semble pas avoir le courage de regarder en face et devant laquelle le Québec semble impuissant.

      #immigration #migrants #crise_sociale # John_Urry #multiculturalisme

  • #Canada L’influence de McKinsey explose sous Trudeau, surtout à l’immigration Daniel Boily et Marie Chabot-Johnson
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1945915/mckinsey-influence-canada-trudeau-immigration-conseils

    Le gouvernement de Justin Trudeau a donné 30 fois plus d’argent à la firme McKinsey que lorsque les conservateurs étaient au pouvoir. Parfois, avec des contrats sans appel d’offres.

    La firme McKinsey a longtemps été dirigée par Dominic Barton, ici en train d’enlacer Justin Trudeau lors d’une réception en 2017, avant d’être nommé ambassadeur en Chine, deux ans plus tard.

    Le recours par le gouvernement fédéral à la firme McKinsey est monté en flèche depuis l’arrivée au pouvoir de Justin Trudeau, au point où le cabinet-conseil jouerait un rôle central dans les politiques d’immigration au pays, révèle une enquête de Radio-Canada.


    L’influence de cette entreprise de conseils privés, déjà décriée dans plusieurs pays, dont la France, mais aussi au Québec, fait l’objet de critiques au sein de la fonction publique fédérale.

    Au total, selon les données des comptes publics de Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC), les libéraux ont dépensé 30 fois plus d’argent à ce cabinet-conseil que les conservateurs de Stephen Harper, tout en passant moins de temps au pouvoir.

    Les contrats se chiffrent en dizaines de millions de dollars et sont parfois donnés de gré à gré, sans appel d’offres.

    McKinsey est une firme américaine qui emploie 30 000 consultants dans 130 bureaux répartis dans 65 pays. Elle conseille tant des entreprises privées que des sociétés publiques, dont les intérêts peuvent être divergents, et a pour habitude de ne pas divulguer avec qui elle fait affaire.

    Les sommes versées à McKinsey ont explosé entre le règne conservateur et celui de Justin Trudeau, passant de 2,2 millions de dollars en neuf ans, sous Stephen Harper, à 66 millions de dollars en sept ans.

    L’analyse des contrats octroyés par SPAC démontre par ailleurs une croissance continue, année après année, sous le gouvernement libéral.

    Ces données ne sont par ailleurs pas exhaustives. Nous avons aussi découvert des contrats donnés dans les derniers mois à McKinsey par des sociétés d’État fédérales.

    Par exemple, Exportation et développement Canada a dépensé 7,3 millions de dollars depuis l’année passée pour différentes analyses. De son côté, la Banque de développement du Canada a payé 8,8 millions pour des conseils entre 2021 et 2022.

    Des dizaines de millions de dollars ont été accordées à la firme McKinsey par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC).

    Un rôle central dans l’immigration canadienne
    L’analyse des contrats démontre que c’est Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) qui a eu le plus recours à McKinsey depuis 2015, avec 24,5 millions de dollars accordés pour des conseils en gestion.

    Avec l’Agence des services frontaliers, ils totalisent 44 % du montant total.

    Quel a été le rôle précis de cette firme ? Impossible d’avoir des réponses claires.
    Le cabinet-conseil a refusé de répondre à nos questions concernant ses différentes implications et ententes avec le gouvernement fédéral. De son côté, malgré notre demande, Ottawa n’a pas voulu partager les rapports réalisés par cette firme.

    L’influence de McKinsey sur les politiques d’immigration canadiennes n’a cessé de grandir au cours des dernières années, sans que le public en ait conscience.
    “C’était complètement opaque ! On a demandé de collaborer, pour faire passer nos idées, mais ça n’a pas marché”, raconte une source qui a un poste important au sein d’IRCC.

    Deux personnes ont accepté de nous décrire les actions menées par McKinsey au sein de ce ministère, à condition de préserver leur identité, puisqu’elles ne sont pas autorisées à parler publiquement. Ces fonctionnaires ont eu de fortes responsabilités au plus fort de la présence du cabinet-conseil et ont témoigné séparément auprès de Radio-Canada.

    “McKinsey, c’était une idée du gouvernement. Le politique décide pour les fonctionnaires. Ça cause beaucoup d’instabilité opérationnelle”, détaille notre seconde source.
    « Ces gens, ces firmes, oublient l’intérêt général, ça ne les intéresse pas. Ils n’ont pas d’imputabilité. »
    Une citation de Une source fédérale liée à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada

    Selon l’intitulé des contrats, très flou, McKinsey a notamment été engagé pour “développer et implanter diverses stratégies de transformation”. Leur mission “portait essentiellement sur l’examen, l’élaboration et la mise en œuvre d’outils, de processus et de services numériques”, précise un porte-parole d’IRCC.

    Ce mandat, ajoute-t-il, a été revu durant la pandémie, avec une hausse de la valeur du contrat, “afin d’aider IRCC” “ à répondre à ces pressions découlant de la pandémie, à gérer un nombre accru de demandes et à maintenir des services à la clientèle essentiels”.

    Des mandats pour la “transformation” d’Immigration Canada
    Des représentants de la firme ont animé une dizaine de réunions du Comité de transformation d’IRCC, ou y ont assisté, d’après des documents obtenus par la Loi sur l’accès à l’information. Aucun détail sur ces présentations n’y figure cependant.

    “On a eu quelques présentations sur des trucs très génériques, complètement creux. Ils arrivaient avec de jolies couleurs, de jolies présentations et disaient qu’ils vont tout révolutionner”, assure l’une de nos sources.

    « L’immigration, c’est extrêmement compliqué. Tu ne peux pas débarquer avec de gros sabots et dire que tu vas nous apprendre la vie. »
     Une citation de Une source fédérale liée à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada

    “À la fin, on ne sait pas du tout ce qu’ils ont fait”, poursuit notre source, en évoquant du “joli marketing” qui n’est “pas de la science”.

    Au cours d’un comité fédéral fin novembre, des responsables d’IRCC ont brièvement abordé l’implication de McKinsey. “C’est pour des efforts de transformation [du ministère], puis la modernisation des systèmes d’immigration”, a indiqué la sous-ministre Christiane Fox, en parlant “des pratiques [pour] voir comment on peut améliorer nos processus et nos politiques”. Nos sources, en interne, sont peu convaincues.

    “Selon les dirigeants et politiciens, tout ce qui vient de l’extérieur est toujours meilleur, même s’il y avait déjà beaucoup de ressources en interne”, juge l’une d’elle. “Ils [chez McKinsey] disent toujours qu’ils ont une grande expertise, mais ça n’a aucun sens, car on avait l’expertise et on a été complètement mis de côté”, ajoute notre autre contact.

    Un comité économique fédéral dirigé par le grand patron de McKinsey
    La potentielle influence de McKinsey sur les seuils d’immigration canadiens est elle aussi déplorée par nos sources.

    Cet automne, Ottawa a dévoilé un plan historique, avec l’objectif d’accueillir 500 000 nouveaux résidents permanents, chaque année, d’ici 2025 pour mettre “l’accent sur la croissance économique”.

    Une cible et des propos quasi similaires aux conclusions d’un rapport dévoilé en 2016 par un comité formé par le gouvernement fédéral. Un groupe de conseillers économiques, dirigés par Dominic Barton, alors grand patron mondial de McKinsey, avait été formé par Bill Morneau, l’ex-ministre des Finances.

    Ce comité recommandait à Ottawa “d’accroître graduellement l’immigration permanente à 450 000 personnes par année”, notamment pour la “dynamique du marché du travail”. Le Canada accueillait alors environ 320 000 résidents permanents.

    À l’époque, publiquement, ce plan ne faisait pas l’unanimité au gouvernement. Le ministre de l’Immigration, John McCallum, parlait d’un “chiffre énorme”. “Ce n’est pas moi qui pousse pour ça”, disait-il.

    Rapidement cependant, et malgré les critiques en interne, “on nous a dit que c’était le plan fondateur”, assure l’une de nos sources.

    McKinsey “dit la vérité”, selon son ex-patron
    Président de ce comité économique entre 2016 et 2019, Dominic Barton a quitté McKinsey en juillet 2018, après une trentaine d’années de services. Quelques jours plus tard, en août, le cabinet-conseil a commencé son premier contrat avec IRCC.

    Dominic Barton a quant à lui été nommé ambassadeur du Canada en Chine par Justin Trudeau, en 2019, avant de quitter ses fonctions deux ans plus tard et de rejoindre la firme Rio Tinto.

    Juste avant la pandémie, des élus l’ont questionné sur les relations qu’il pouvait avoir avec des entreprises chinoises, au cours de son emploi avec McKinsey. Il a alors donné sa définition du rôle de son ancienne entreprise.

    « [McKinsey] est reconnue comme étant une firme qui dit la vérité à ceux qui sont au pouvoir et qui dit les choses telles qu’elles le sont. »
    Une citation de Dominic Barton, le 5 février 2020, devant un comité fédéral

    Quel a été son rôle dans la hausse exponentielle des contrats obtenus par McKinsey auprès du gouvernement fédéral ? Les questions posées à Dominic Barton sont restées sans réponse.

    Barton et McKinsey au cœur d’un groupe de pression
    Depuis 2011, un groupe de pression a vu le jour, intitulé The Century Initiative ou “Initiative du siècle”. Ce groupe se définit comme un “réseau diversifié” qui préconise “des politiques et des programmes qui porteraient la population du Canada à 100 millions d’ici 2100”. Son cofondateur n’est autre que Dominic Barton, qui était alors le grand patron de McKinsey. L’un des membres du conseil d’administration de cet organisme est également l’un des responsables actuels de McKinsey.

    The Century Initiative est également inscrit, depuis 2021, au registre des lobbyistes du Canada, avec l’objectif “d’augmenter les cibles d’immigration”. Selon nos recherches, plusieurs rencontres ont déjà été organisées avec un membre du cabinet du ministre de l’Immigration, son secrétaire parlementaire, un député conservateur et une députée néo-démocrate.

    De multiples contrats sans appel d’offres
    Outre IRCC, d’autres ministères ont confié des mandats à McKinsey dans les dernières années.

    Travaux publics et Services gouvernementaux Canada a eu recours à cette firme pour des services informatiques. Quant à Innovation, Sciences et Développement économique Canada, c’est pour des conseils en gestion, mais aussi des services scientifiques et de recherche qu’il a fait appel à McKinsey.

    La Défense nationale a aussi dépensé plusieurs millions pour, par exemple, une “orientation en leadership”.

    Certaines de ces ententes sont d’ailleurs toujours en cours et d’autres dépenses seront à ajouter.
    Au total, selon nos recherches, SPAC a signé 18 ententes avec McKinsey, depuis 2021, pour différentes entités fédérales. Le montant grimpe à plus de 45 millions de dollars.

    L’intégralité de ces contrats ont été attribués à un “fournisseur unique”, indiquent les documents obtenus par Radio-Canada. Cela signifie qu’il n’y a eu aucun processus concurrentiel.

    Une aide pour combler la pénurie de main-d’œuvre, selon Ottawa
    Mais pour quelles raisons Ottawa a-t-il fait le choix de faire appel à un cabinet privé ?

    Interrogé par Radio-Canada, le bureau du premier ministre nous a renvoyés au Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada. Ce dernier explique que “l’acquisition de services professionnels permet au gouvernement de compléter le travail des fonctionnaires en faisant l’acquisition d’expertises particulières et de faire face aux fluctuations de la charge de travail”.

    Selon le porte-parole Martin Potvin, un contrat octroyé à un fournisseur comme McKinsey peut aussi “contribuer à combler les pénuries dans certains groupes d’emploi et dans des lieux géographiques précis en vue de maintenir les opérations”.

    Ottawa ajoute que la décision de recourir à l’approvisionnement pour répondre aux besoins opérationnels revient aux ministères eux-mêmes.

    Un “gouvernement de l’ombre”
    Des experts, interrogés par Radio-Canada, sont quant à eux sceptiques.
    “Comment se fait-il que McKinsey ait les compétences de faire absolument tout ce que fait un gouvernement ?” s’interroge Benoit Duguay, professeur titulaire à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM. 

    Lui-même ancien consultant (mais pas chez McKinsey), il s’étonne que la firme “ait tant de pouvoir d’influence”.

    « Je trouve ça inquiétant. [...] Ça ressemble à un autre ordre de gouvernement. Presque un gouvernement supranational. »
    Une citation de Benoit Duguay, professeur titulaire à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM

    Ces révélations “soulèvent énormément de questions”, clame quant à elle Isabelle Fortier, professeure à l’École nationale d’administration publique.

    McKinsey est “un phénomène tentaculaire”, affirme cette spécialiste qui s’est penchée sur le rôle de cette firme en France. “Ce recours aux cabinets de conseils reflète une rupture politico-administrative”, juge-t-elle.

    “Le politique peut rêver de bien des choses, mais la machine administrative doit être capable de lui dire ce qui peut se faire dans le contexte actuel. On a laissé tomber cette expertise interne”, reprend Isabelle Fortier.

    « C’est un gouvernement de l’ombre, mais qui agit partout, sans aucune légitimité et sans aucun recul critique, sans aucune transparence. »
    Une citation de Isabelle Fortier, professeure à l’ENAP

    Le gouvernement du Canada rappelle quant à lui qu’il s’est engagé “à fournir des services de haute qualité aux Canadiens et aux Canadiennes” et qu’il s’efforce de le faire “en assurant le meilleur rapport qualité-prix possible pour les contribuables”.

    Les ministères sont tenus de respecter des exigences dans l’attribution des contrats “de manière équitable, ouverte et transparente”, ajoute Ottawa.

    Polémique en France, enquête réclamée au Canada
    Ces dernières années, McKinsey a conseillé de nombreux gouvernements nationaux pour lutter contre la COVID-19, notamment ceux des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Allemagne ou encore du Mexique.

    En France, McKinsey fait les manchettes depuis plusieurs mois.

    En mars 2022, une enquête du Sénat https://www.senat.fr/rap/r21-578-1/r21-578-1.html a conclu à “un phénomène tentaculaire” et à un “recours massif” à ces consultants, ce qui soulève des questions quant à “la bonne utilisation des deniers publics” et à “notre vision de l’État et de sa souveraineté face aux cabinets privés”.

    Selon le rapport du Sénat français, les cabinets de conseil comme McKinsey “organisent la dépendance à leur égard”.

    « Le recours aux consultants constitue aujourd’hui un réflexe : ils sont sollicités pour leur expertise (même lorsque l’État dispose déjà de compétences en interne) et leur capacité à apporter un regard extérieur à l’administration. »
    Une citation de Extrait du rapport de la commission d’enquête du Sénat français

    En novembre, la justice française a également ouvert trois enquêtes https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/affaire-mckinsey-sur-quoi-portent-les-trois-enquetes-ouvertes-par-le-pa pour des allégations d’optimisation fiscale, d’irrégularités dans l’attribution des contrats publics et intervention de McKinsey dans les campagnes électorales du président Emmanuel Macron de 2017 et 2022.

    Au Canada, des experts réclament eux aussi une enquête publique. “On a besoin de transparence, de voir comment ces compagnies de conseil gèrent les contrats du gouvernement”, soutient l’avocat ontarien Lou Janssen Dangzalan, qui se penche sur les réformes numériques d’IRCC depuis longtemps.

    “Le gouvernement a planifié la modernisation du système d’immigration, mais les questions sur la façon de procéder sont légitimes”, reprend-il.

    “Je ne sais pas qui [pourrait le faire] ni comment, mais je rêverais d’une commission d’enquête au Canada pour tout décortiquer”, appuie la professeure Isabelle Fortier. “Il faut forcer les boîtes noires à s’ouvrir.”

    Hydro-Québec a donné 27 contrats en huit ans à McKinsey
    Depuis 2016, la firme a obtenu un total de 38 millions de contrats pour aider Hydro-Québec à prendre des décisions https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1927738/mckinsey-hydro-quebec-consultants-barrages-affaires . La Société d’État a consulté McKinsey avant de lancer des travaux de réfection d’une centrale hydroélectrique, pour des mandats stratégiques, des questions d’approvisionnements et des innovations, etc.

    La firme McKinsey était au cœur de la gestion de la pandémie au Québec.

    L’influence de McKinsey en Ontario et au Québec
    Le cabinet-conseil McKinsey a aussi fait parler de lui récemment au Québec en raison du rôle central qu’il a joué dans la gestion de la pandémie auprès du gouvernement Legault https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1920666/mckinsey-quebec-covid-legault-gestion-pandemie . McKinsey a eu accès à des informations confidentielles du gouvernement et a reçu 35 000 $ par jour pour ses services, ce qui a créé un malaise au sein de la fonction publique.

    En 2021, McKinsey a aussi reçu 4,9 millions de dollars du ministère provincial de l’Économie et de l’Innovation pour l’aider à planifier la relance économique du Québec et à choisir les chantiers à prioriser.

    En Ontario, la vérificatrice générale a critiqué la province qui a signé un contrat de 1,6 million de dollars avec la firme privée pour créer une structure de gouvernance afin de faire face à la pandémie https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1752179/covid-19-rapport-verificatrice-bonnie-lysyk-ontario-doug-ford . Le gouvernement de Doug Ford a aussi octroyé 3,2 millions de dollars à McKinsey pour l’aider à planifier la reprise économique et la réouverture des écoles.
    La VG a notamment conclu que le coût du consultant était supérieur aux taux standards de l’industrie.

    #powerpoint #irresponsabilité #impunité #mckinsey #mckinseygate #cabinets_de_conseil #santé #mac_kinsey #consulting #réfugiés #migrations #marketing #mckinseymacrongate
    #cabinets-de-conseil #privatisation #management #corruption

    • Macron et Trudeau décrochent les « prix de la Carpette anglaise »
      https://www.ledevoir.com/societe/776722/langue-macron-et-trudeau-decrochent-les-prix-de-la-carpette-anglaise

      La fin de l’année est la saison des prix : Nobel, Goncourt, Renaudot, Femina et tant d’autres. Mais un petit prix moins médiatisé est passé inaperçu. Il ne récompense pas l’excellence littéraire, scientifique ou intellectuelle, mais ce que son jury nomme l’« indignité linguistique ». Depuis 1999, un jury présidé par le vieil ami du Québec, l’écrivain Philippe de Saint Robert, se réunit chez Lipp afin de désigner une personnalité qui s’est fait remarquer pour « son acharnement à promouvoir la domination de l’anglais en France au détriment de la langue française ». Chaque année, l’Académie de la Carpette anglaise désigne également une personnalité étrangère qui a contribué à la propagation « servile » de l’anglais.

      C’est sans surprise que les prix 2022 ont été décernés respectivement au président Emmanuel Macron et à son vis-à-vis canadien, Justin Trudeau.


      On connaît la propension du président français, promoteur de la « start-up nation », à s’exprimer en anglais. Si le jury l’a désigné cette année, c’est tout particulièrement pour souligner sa résignation à « l’usage dominant de l’anglais dans le fonctionnement de l’Union européenne », où l’utilisation du français est souvent réduite à sa plus simple expression. Le jury rappelle que, depuis le Brexit, l’anglais « n’est la langue nationale d’aucun pays membre ». Langue maternelle d’à peine 1 % des Européens, il n’a de statut officiel qu’en Irlande et à Malte.

      Quant à Justin Trudeau, il remporte le prix étranger pour avoir désigné une gouverneure générale, Mary Simon, qui ne parle pas français. Fortement critiquée au Québec, cette nomination d’une première gouverneure générale ayant des origines inuites avait fait l’objet d’une requête en Cour supérieure d’un groupe de citoyens qui estimaient qu’elle violait la Constitution canadienne. La nouvelle gouverneure générale s’est depuis engagée à apprendre le français.

      Concernant Emmanuel Macron, les académiciens ont aussi déploré que, à l’instigation de la France et de son président, l’Organisation internationale de la Francophonie ait confié un second mandat à Louise Mushikiwabo, une ancienne ministre du Rwanda. En effet, ce pays a remplacé le français par l’anglais comme langue d’enseignement obligatoire dans ses écoles en 2008. L’Académie fait aussi remarquer que, lors du dernier sommet de la Francophonie, tenu à Djerba en novembre dernier, Emmanuel Macron a désigné la chanteuse Yseult comme marraine de la prochaine édition du sommet qui se tiendra en France en 2024. Or, Yseult chante essentiellement en anglais.

      Depuis sa fondation, l’Académie s’était toujours fixé pour règle de ne pas décerner son prix à un président en exercice. Mais « Emmanuel Macron a tellement fait étalage de son anglophilie que nous n’avons pas eu le choix », dit Philippe de Saint Robert. L’écrivain reproche au président français de « faire de la langue française un musée » en créant une Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts, mais de « ne rien faire pour la défendre à l’international ».

      Cette année, le chef de l’État était en concurrence avec la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) pour le nom de sa nouvelle application « SNCF Connect » et la Ville de Nice pour son slogan « I Love Nice ».

      En 2021, l’Académie avait rappelé à l’ordre le ministre de l’Intérieur, Gérard Darmanin, pour avoir bilinguisé (français-anglais) la nouvelle carte d’identité française. Dans le passé, ce prix a égratigné des personnalités aussi prestigieuses que la mairesse de Paris, Anne Hidalgo, qui avait fait projeter sur la tour Eiffel le slogan des Jeux olympiques de 2024 « Made for Sharing », et le commissaire européen Pierre Moscovici, pour avoir adressé une lettre rédigée entièrement en anglais à un ministre du gouvernement… français !

      Parmi les lauréats étrangers, on comptait en 2018 le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, épinglé pour avoir annoncé l’abandon du projet d’université francophone à Toronto. . . . . .

    • Les contrats d’Ottawa avec McKinsey feront l’objet d’une enquête Boris Proulx - Le Devoir
      https://www.ledevoir.com/politique/canada/777342/l-opposition-a-ottawa-reclame-une-enquete-sur-les-contrats-du-gouvernement

      Les partis d’opposition à Ottawa forceront la main d’un comité parlementaire pour qu’il passe au peigne fin les contrats totalisant plusieurs dizaines de millions de dollars accordés à la firme de consultants McKinsey & Company.

      « Nous forçons la tenue d’une enquête au comité des opérations gouvernementales pour connaître tous les détails de ces contrats […] et aussi pour mieux connaître l’influence que cette entreprise a dans le gouvernement libéral », a annoncé mardi le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, en mêlée de presse.
      . . . . .
      Toutes les oppositions se sont scandalisées des conclusions d’un article de Radio-Canada selon lequel les libéraux ont accordé des contrats à la firme de consultants McKinsey d’une valeur 30 fois supérieure à ce qui a été accordé lors des années au pouvoir des conservateurs de Stephen Harper. La Presse canadienne a également rapporté que les contrats conclus entre le fédéral et le cabinet-conseil depuis mars 2021 totalisaient plus de 84 millions de dollars.

      McKinsey avait aussi fait les manchettes au Québec pour ses services offerts au gouvernement caquiste durant la pandémie de COVID-19.
      . . . . .
      « Il y a une question d’influence d’une multinationale. Une multinationale qui [fait l’objet d’une] enquête en France », a ajouté M. Poilievre mardi. Le chef de l’opposition officielle s’est posé comme le défenseur des professionnels de la fonction publique, à qui le gouvernement imposerait ces « ovnis venus de l’espace » que sont les firmes de consultants.
      . . . . .

  • La vie dans les phares : un témoignage important du passé maritime canadien

    La vie insulaire des gardiens de #phare n’avait rien d’un long fleuve tranquille. Ils ont connu des tempêtes, des inondations et les hivers rigoureux. Cette vie de pionnier était marquée par l’isolement et la solitude. « Durant toute l’histoire, il y [a eu] plus de 750 phares au Canada », rappelle l’historienne et chroniqueuse #Maude_Bouchard-Dupont .

    https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/aujourd-hui-l-histoire/segments/entrevue/425298/phares-gardien-maritime-saint-laurent


    (Le phare de #Gaspé vers 1925)

    #radio #podcast #marine #mer #Gardien_de_phare #transport_maritime #canada

  • Des milliers de dossiers d’immigration confiés à des agents inactifs Radio-Canada
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1940540/dossiers-immigration-agents-utilisateurs-inactifs-canada

    Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) a assigné des dizaines de milliers de dossiers de demandes d’immigration à des agents et à des utilisateurs qui sont inactifs ou qui n’opèrent plus dans son système.

    Certains d’entre eux ne se sont pas connectés au système depuis plus d’une décennie, selon les informations obtenues par CBC, le réseau anglais de Radio-Canada.

    Les données du Système mondial de gestion des cas (SMGC) d’IRCC
    Un système interne utilisé à travers le monde pour traiter les demandes d’immigration et de citoyenneté – montrent que 59 456 dossiers de demandes d’immigration ouverts, en attente ou réouverts ont été confiés à 779 anciens employés ou utilisateurs dormants depuis février dernier.

    Le ministère a indiqué à CBC qu’une fois que l’utilisateur devient inactif, “cela signifie qu’il n’utilise plus son système et que ses accès ne sont alors plus disponibles”.

    Les données montrent aussi quand chaque employé ou utilisateur s’est connecté au système du ministère.

    Des agents inactifs depuis 15 ans
    On peut identifier publiquement les employés d’IRCC par des codes, qui consistent en une combinaison de lettres et de chiffres, par exemple AB12345.

    Ainsi, la connexion la plus ancienne au système remonte au 6 octobre 2006, avec une demande attribuée à un code basé à Montréal. De plus, 19 demandes ont été attribuées à un code ou à un employé d’Edmonton qui s’est connecté au système pour la dernière fois le 9 mai 2007.

    “Je suis horrifiée que leur système puisse même faire ça”, a dit Andrea Bote, qui a fait une demande pour obtenir sa résidence permanente au Canada et dont le dossier a été dirigé vers un utilisateur inactif.

    « Comment une chose pareille peut-elle être ignorée pendant aussi longtemps ? Ça fait beaucoup de dossiers qui se retrouvent entre les craques. »
    -- Une citation de Andrea Bote, candidate à la résidence permanente

    L’avocat-conseil en immigration Jean-Sébastien Boudreault, lui, n’est plus surpris de ces “histoires d’horreur”.

    “Avant, on était capables de parler aux agents d’immigration, on était capables de parler aux gestionnaires, mais maintenant, il y a des murs un peu partout, on a de la difficulté à parler aux gens”, a-t-il raconté, lundi matin, à l’émission D’abord l’info , sur ICI RDI.

    “C’est sûr qu’il faut mettre des procédures, convient Me Boudreault. Mais on a tellement mis de procédures, tellement mis de distance entre l’usager, l’immigrant, ses représentants et les fonctionnaires qu’on n’est plus capables de parler à personne.”

    Selon lui, “les délais n’ont plus de sens”. Pour cette raison, il conseille aux candidats à l’immigration de “suivre leur dossier” et d’“agir rapidement” lorsque les délais affichés sur le site web d’IRCC sont “dépassés”.

    Des dossiers aux quatre coins de la planète
    Plus tôt cette année, CBC a partagé les histoires de plusieurs personnes dont les dossiers se sont perdus dans les limbes après avoir été confiés à un même agent, connu sous l’identifiant DM10032. Pendant des années, leurs demandes sont restées intouchées.

    Après la diffusion du reportage, des postulants assignés à cet agent – qui était devenu inactif, a confirmé le ministère – ont finalement vu leurs dossiers avancer dans les mois qui ont suivi.

    CBC a rempli une demande d’accès à l’information en janvier auprès d’IRCC pour obtenir tous les codes d’employés ou utilisateurs inactifs auxquels avaient été confiés des dossiers.

    En octobre, le ministère a finalement envoyé les données qui montrent la liste de centaines de codes, un mélange d’anciens employés et de noms d’utilisateurs qui n’étaient plus actifs en février 2022.

    Ces codes sont basés partout dans le monde : dans les aéroports canadiens, aux douanes portuaires et dans les centres de traitement des demandes de visa, dans les ambassades et les consulats aux États-Unis, aux Philippines, en Inde, en Haïti, en Pologne, au Brésil et en Tunisie, pour n’en nommer que quelques-uns.

    Ottawa, en tête de liste
    C’est à Ottawa qu’on a recensé le plus grand nombre de codes inactifs. La capitale fédérale était suivie d’Edmonton, de Vancouver et de Sydney en Nouvelle-Écosse.

    Le code SM10353 était le plus problématique, avec 9540 demandes d’immigration qui lui avaient été assignées. Cet ancien employé ou usager, basé à Sydney, s’était connecté pour la dernière fois le 23 mars 2021.

    “Le code d’usager est un identifiant unique. Une fois qu’il a été attribué, aucun autre utilisateur ne peut avoir le même”, a expliqué un porte-parole d’IRCC
    . “Si un usager n’a plus à utiliser le système, son code devient inactif.”

    Le ministère a indiqué qu’il était incapable d’effacer les comptes d’utilisateur qui ne sont plus en fonction puisque cela engendrerait une perte de traçabilité.

    La raison pour laquelle IRCC a assigné des dossiers à des usagers inactifs ou ce qui se produit avec les demandes liées à ces codes n’est pas claire. Le ministère n’a pas fourni de réponse à ce sujet à CBC.

    Le ministère a précisé que le traitement des demandes pouvait comprendre plus d’un agent et que les dossiers pouvaient être transférés d’un centre à l’autre dans un souci d’efficacité.

    #immigration #Canada #programmation #gestion_administrative #interlocuteurs #applications #informatique #traçabilité #télétravail

  • Suspendue pour avoir mangé une rôtie, une infirmière retourne au travail Radio-Canada - Avec les informations de Sébastien Bovet et de La Presse canadienne
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1938936/residence-infirmiere-rotie-suspension-annulation

    L’infirmière travaillant au CHSLD Chevalier-De Lévis, à Longueuil, et qui avait été suspendue, la semaine dernière, après avoir mangé une rôtie au beurre d’arachides sur son lieu de travail, retrouve ses fonctions. Son employeur, le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est, annule la sanction disciplinaire et présente aussi ses excuses.

    Dans un communiqué publié lundi après-midi, le CISSS convient que la mesure “était trop sévère pour le geste commis”.


    L’infirmière avait été suspendue pendant trois jours pour avoir mangé une rôtie au beurre d’arachides sur son lieu de travail. Photo : Radio-Canada / Sébastien Naïs

    Ce renversement de la décision survient après une demande de la part du gouvernement du Québec : la ministre déléguée à la Santé et aux Aînés, Sonia Bélanger, a indiqué avoir “demandé des explications au CISSS, et le PDG [de l’organisation] a convenu que la mesure était trop sévère”.

    “Cet incident ne représente pas les valeurs de notre établissement ni la façon dont nous souhaitons traiter nos employés” , mentionne encore le CISSS dans son communiqué.

    « Le mécanisme de traitement des mesures disciplinaires sera analysé et révisé afin qu’une telle situation ne se reproduise plus. »
    Une citation de Communiqué du CISSS de la Montérégie-Est

    L’affaire est aussi disparue du dossier disciplinaire de l’employée en question.

    Les dirigeants de cet établissement de la Rive-Sud ont par ailleurs été convoqués à une rencontre au sujet de cette affaire qui a fait les manchettes.

    Un manquement aux “obligations de loyauté et d’honnêteté”
    Selon ce qui avait d’abord été rapporté par Le Journal de Montréal , l’infirmière, qui a mangé, sans autorisation, une rôtie en se servant dans la nourriture destinée aux résidents du CHSLD, avait d’abord été suspendue pour une période de trois jours.

    Au moment des faits, au début du mois d’octobre, l’employée disait ne pas avoir eu le temps de déjeuner avant d’aller travailler.

    Sur le coup, le CISSS avait qualifié le geste de l’infirmière de “manquement grave [aux] obligations de loyauté et d’honnêteté”.

    #violence au #travail #Quebec #management #petit_déjeuner #femmes

  • Nouveau-Brunswick : Outrés et stupéfaits, des citoyens manifestent à Moncton après un nouveau décès à l’urgence Radio-Canada - D’après le reportage de Pascal Raiche-Nogue
    Beaucoup de morts durant l’attente aux urgences des hôpitaux canadiens

    Des citoyens se sont rassemblés samedi après-midi devant l’Hôpital de Moncton, bouleversés de la mort d’un homme dans la cinquantaine, qui est décédé dans la salle d’urgence https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1935237/hopital-moncton-patient-mort-urgences dans la nuit de mardi à mercredi.

    Le défunt est décrit comme un “pilier de la communauté” par l’Association musulmane de Moncton, qui avait lancé l’idée de cette manifestation.

    Plusieurs des personnes rassemblées connaissaient bien le disparu. Installé à Moncton depuis plus de 20 ans, celui que plusieurs ont appelé “le Grand Mohammad” était “aimé par tout le monde” et “respecté par tout le monde”, a dit Mohammed Tom, rencontré devant l’hôpital.

    “Presque tous les nouveaux arrivés sur Moncton, qu’ils soient de l’Afrique, qu’ils soient de l’Asie, il était toujours là à nous aider”, dit-il. “Le défunt a laissé 5 enfants. Actuellement, leur maman est à l’extérieur du pays et les enfants, ils sont à la maison tout de suite.”


    Manifestation le 26 novembre 2022 devant l’Hôpital de Moncton. Les manifestants déplorent la mort d’un homme dans la salle d’urgence de cet hôpital, dans la nuit du 22 au 23 novembre. Photo : Radio-Canada / Pascal Raiche-Nogue

    Le disparu avait subi une intervention chirurgicale moins de 48 heures avant sa mort. On lui avait dit de se rendre immédiatement à l’urgence s’il ressentait des douleurs sévères pendant sa convalescence. C’est ce qui s’est produit. Mais quelques heures après son arrivée à l’urgence, il s’est effondré dans la salle d’attente.

    “Personnellement si j’avais su qu’il serait ici jusqu’à ce qu’il tombe, je ne l’aurais même pas amené à l’hôpital, car c’est pas l’hôpital qui va sauver des vies”, se décourage Mohammed Tom.

    Au moins trois personnes sont mortes à l’urgence https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1906323/mort-hopital-moncton-urgence-horizon-nouveau-brunswick en attendant des soins, ces derniers mois au Nouveau-Brunswick. “Est-ce qu’on doit patienter jusqu’à ce qu’on décède ?”, s’offusque Oussama Abbes, lui aussi rencontré devant l’Hôpital de Moncton. Il se demande combien de morts il faudra, encore, pour que les gouvernements soient aussi indignés qu’eux.

    « Ça s’appelle l’urgence. Sinon, il faut enlever l’enseigne et mettre un autre nom. »
     Une citation de Oussama Abbes

    Le défunt, qui avait survécu à une greffe de rein, était d’ailleurs inquiet de voir les autres décès aux urgences, Mohammed Tom se souvient d’avoir eu cette conversation avec lui. “Même pas deux mois, lui-même vient de subir la même conséquence”, se désole-t-il maintenant.

    “C’est trop. Une urgence, c’est quelque chose qu’on traite immédiatement”, poursuit M. Tom. “On ne peut pas te garder pendant 9 heures, 10 heures, 11 heures, et puis jusqu’à ce que tu vas mourir. Nous voulons un changement. Nous voulons que le système soit revu.”


    Younous Bichara (à l’avant) et d’autres manifestants, samedi près de l’Hôpital de Moncton. Photo : Radio-Canada / Pascal Raiche-Nogue

    “Ce que je souhaite, c’est que le système change. Il s’agit de vies”, déclare Younous Bichara.

    Plusieurs des manifestants rencontrés ont exprimé l’idée que la situation est dysfonctionnelle et que les gens ne savent plus où aller chercher de l’aide. “Il n’y a pas d’options. Même si tu évites l’urgence, tu pars à la clinique, on te renvoie à l’urgence. Tu viens à l’urgence, c’est 12 heures ”, relate M. Bichara. “Pour venir à l’urgence, il faut te [libérer], il faut prendre une journée.”

    « Il s’agit d’une vie. L’urgence, c’est un endroit où on vient pour être sauvé, pas un endroit où on vient pour s’assoir. »
     Une citation de Younous Bichara

    Pour ces Néo-Canadiens, les troubles du système de santé canadien, un “pays développé”, rappellent-ils, sont incompréhensibles.

    La santé, plus grande déception
    “Je suis venu étudiant international ici. J’ai aimé ce pays, et là je travaille. Tout est bon ! Sauf le système sanitaire. C’est là où on rencontre les plus grandes déceptions. Même chez nous, le système de santé, peut-être que c’est difficile. Mais au moins, on te prend en charge”, déplore Younous Bichara, qui est originaire du Tchad.

    “C’est comme vraiment décevant. Décevant pour un immigrant qui vient et qui voit des choses comme ça au Canada”, mentionne Mohammed Tom, citoyen canadien arrivé du Ghana il y a plus de 7 ans. “C’est très difficile d’expliquer ça en Afrique.”


    Oussama Abbes, samedi, entouré de manifestants à proximité de l’Hôpital de Moncton. Photo : Radio-Canada / Pascal Raiche-Nogue

    “Je viens de la Tunisie”, dit Oussama Abbes. “À ma famille, je leur ai dit que j’ai attendu à l’urgence 7 heures. Ils ne me croient pas. Ils me disent : non, t’es pas au Canada, t’es peut-être dans un autre pays, ou bien tu blagues. Non ! Je leur dis : je suis au Canada et c’est ça la réalité. Je dis ça avec, vraiment… mal au coeur.”

    Visiblement bouleversé par ce décès à l’urgence, M. Tom souligne la mort d’un homme cette semaine dans une toilette devant l’hôtel de ville de Moncton. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1935395/sans-abri-moncton-toilette-froid-plan-hiver

    Il se demande si les gouvernements se préoccupent de tous ces gens. “Apparemment, personne ne pense à personne. Surtout quand il s’agit du système de santé ou du développement social, les gens sont laissés à la merci de la nature”, dit-il. “C’est des êtres humains !”
    « Où sont-ils quand les personnes crèvent dans la salle d’attente ? »
    Une citation de Mohammed Tom

    Oussama Abbes ne connaissait pas personnellement le défunt. Il dit être venu “par solidarité”, car la situation l’a interpellé.

    Des solutions aux problèmes de main-d’oeuvre
    Il explique avoir lui-même avoir eu des mésaventures à l’urgence du CHU

     Dumont après y avoir amené son enfant, après que l’école lui eut téléphoné pour lui dire qu’il s’était blessé à la tête en faisant du sport. “By the way, c’est le même système. On est ici devant l’hôpital anglophone, mais c’est la même réalité à l’hôpital français”, lance M. Abbes.

    “Les médecins, ils sont là”, croit M. Abbes. “Il y a des médecins qui ont conduit des taxis pendant longtemps. Ils ont désespéré, ils ont quitté par la suite, ils sont allés à Montréal, ils sont allés dans d’autres provinces, même dans d’autres pays.”

    “Pourquoi ils ne les recrutent pas ? Pourquoi ils ne leur donnent pas la chance d’aider les personnes et les citoyens qui sont en train de mourir maintenant dans nos hôpitaux du Nouveau-Brunswick ?”, demande-t-il.

    M. Abbes dit que ces drames causent de l’inquiétude tant chez les Canadiens d’origine que chez ceux d’adoption. Les gens doutent de leur système de santé, déplore-t-il, et ne savent pas s’ils vont avoir de l’aide.

    Triage “ approprié ”, dit le réseau de santé
    Cette semaine, le réseau de santé Horizon avait confirmé un décès à l’urgence de l’Hôpital de Moncton.


    L’Hôpital de Moncton (archives) - Photo : Radio-Canada / Guy LeBlanc
    Selon le Dr Serge Melanson, chef des services cliniques des urgences du réseau de santé Horizon, le triage avait été effectué de façon “appropriée”, le patient avait été “surveillé par le personnel” et il avait passé des examens préliminaires. Toutefois, l’urgence débordait, précisait-on.

    En juillet, un homme âgé avait été retrouvé mort dans la salle d’attente de l’hôpital Chalmers, à Fredericton. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1897838/deces-patient-mort-hopital-everett-chalmers-fredericton Un mois plus tard, un autre patient en attente de soins était mort à l’urgence de l’Hôpital de Moncton. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1906323/mort-hopital-moncton-urgence-horizon-nouveau-brunswick

    #urgence #santé #hôpital #santé_publique #canada

  • #Canada : Le refus de recevoir du sang d’une personne vaccinée, une tendance qui inquiète en Alberta Radio-Canada - Avec les informations de Jennifer Lee - 13 octobre 2022

    Des médecins albertains constatent qu’il y a de plus en plus de patients ou de parents de patients réfractaires à accepter un don de sang provenant d’une personne vaccinée, en raison de préoccupations non fondées alimentées par la désinformation concernant les vaccins contre la COVID-19, et particulièrement les vaccins à ARN messager.

    Ces médecins tirent la sonnette d’alarme à propos du danger que cela pourrait représenter pour la vie de patients nécessitant une transfusion sanguine.

    Obstétricienne spécialisée dans les naissances à haut risque au Centre médical Foothills, à Calgary, Stephanie Cooper affirme avoir eu récemment affaire à une patiente ayant refusé de consentir à une transfusion sanguine si elle provenait d’un donneur qui avait reçu le vaccin contre la COVID-19.


    Selon les médecins, les refus de recevoir du sang d’un donneur vacciné n’est fondé sur aucune base scientifique (archives).

    Choquée, la Dre Cooper a publié un gazouillis sur l’incident. Sa publication a engendré de nombreuses réactions de professionnels de la santé racontant avoir vu des cas similaires.

    “Je suis très inquiète à ce sujet”, dit la Dre Cooper, précisant que le Canada n’enregistre pas le statut vaccinal des donneurs.

    « Je vois régulièrement des personnes souffrant d’hémorragies graves dues à l’accouchement. Pour moi, l’idée que cela [le fait de refuser un don de sang à cause du statut vaccinal du donneur] puisse exister est ahurissante. »
    -- Une citation de Stephanie Cooper, obstétricienne

    Elle évoque le danger que représente cette résistance : “La personne n’a pas le choix de recevoir du sang négatif au vaccin contre la COVID. Donc, en refusant le sang, cela signifie qu’elle va mourir.”

    Des parents demandent du sang d’un donneur non vacciné
    Le responsable du sud de l’Alberta pour la médecine de la transfusion et de la transplantation, Dave Sidhu, affirme que le cas relevé par sa consoeur n’est pas un incident isolé dans la province.

    “Nous en voyons environ une ou deux fois par mois, à ce stade. Et l’inquiétude, c’est bien sûr que ces demandes pourraient augmenter”, déplore-t-il, en notant que des parents demandent du sang d’un donneur non vacciné pour leurs enfants, en particulier pour ceux nécessitant une greffe de moelle osseuse.

    “Vous devez vous rappeler que ces enfants sont immunodéprimés”, et donc assez fragiles, dit-il à l’intention des parents réfractaires.

    Le Dr Sidhu, qui est également professeur agrégé à la Cumming School of Medicine de l’Université de Calgary, relève que certains adultes ayant refusé les transfusions sanguines ont pu être traités par d’autres moyens. “Le vrai problème, ce sont les situations où la transfusion est vitale”, précise-il toutefois.

    « Il n’existe actuellement aucune preuve médicale ou scientifique permettant de croire qu’il y a des changements dans la composition génétique des personnes en raison des vaccins à ARN messager ou qu’il y a un quelconque problème de sécurité autour du sang provenant de donneurs vaccinés ou non vaccinés. »
    -- Une citation de Dave Sidhu, professeur agrégé, Cumming School of Medicine, Université de Calgary

    “Désinformation intériorisée”
    Timothy Caulfield, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur le droit et la politique de la santé à l’Université de l’Alberta, estime qu’il s’agit là du “résultat direct de la propagation de fausses informations”.

    “Cela est basé sur l’idée que, soit le sang est contaminé, soit le sang va leur transmettre la COVID-19. [...] Donc, fondamentalement, ils ont adopté et intériorisé la désinformation associée aux vaccins contre la COVID-19”, explique-t-il.

    La Société canadienne du sang, qui dispose d’une section spéciale sur son site web consacrée à la COVID-19 (Nouvelle fenêtre), dit que la santé des patients est sa priorité absolue. “Santé Canada n’a recommandé ni imposé de restriction sur l’utilisation des vaccins COVID-19 approuvés et le don de sang”, rappelle-t-elle.

    Améliorer la culture scientifique du public
    Pour sa part, David Evans, professeur au département de microbiologie médicale et d’immunologie de l’Université de l’Alberta, croit que l’amélioration de la culture scientifique pourrait être le meilleur moyen, à long terme, de lutter contre la désinformation médicale.

    “Peut-être devrions-nous commencer à nous pencher sur notre programme de biologie et commencer à revoir ce que nous enseignons à nos enfants et à nous demander ce que nous voulons qu’ils sachent avant la fin de la 12e année sur la façon dont notre corps fonctionne.”

    “La réalité est que ces vaccins [à ARN messager] ont un dossier de sécurité incroyablement bon” , dit-il par ailleurs.

    #sang #arn #transfusion #covid-19 #vaccination #vaccins #vaccin #coronavirus #sars-cov-2 #pandémie #santé #covid #sante #santé_publique #sang_contaminé

    Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1924324/desinformation-vaccins-covid-19-transfusion-sang-alberta-canada

    • Plus de 30% de la population suisse n’est pas vaccinée contre le Covid RTS - ats/boi

      Plus de 30% de la population suisse n’a reçu à ce jour aucune injection contre le Covid-19, a indiqué l’Office fédéral de la santé publique mardi. Et de préciser que les Helvètes ne se bousculent plus vers les vaccins actuellement.

      Un mois après le début de la campagne de vaccination pour un deuxième rappel contre le Covid, environ 6% de la population a répondu à l’invitation. L’OFSP annonce que 376’000 personnes ont été vaccinées depuis le 10 octobre, dont 344’000 avec un « deuxième booster ».

      https://www.rts.ch/2022/11/08/14/13/13342274.image?w=1280&h=720

      Si l’on tient compte des deuxièmes rappels administrés précédemment, 535’000 personnes ont reçu ce « deuxième booster » à ce jour en Suisse et au Liechtenstein, a précisé l’OFSP, confirmant une information de la radio SRF.

      Le taux des personnes ayant reçu au moins une dose atteint désormais 69,7%.

      Demande « timide »
      Sur les six derniers mois, pas plus de 8% de la population a tendu le bras. Ce taux atteint 23,4% chez les plus de 65 ans. La part des « rappels » dans ce pourcentage n’est pas précisée. A noter que neuf seniors sur dix (plus de 65 ans) sont vaccinés.

      L’OFSP estime que la demande de vaccination a été « plutôt timide » ces dernières semaines, une réserve qu’il attribue notamment aux absences dues aux vacances d’automne.

      Changement dans la perception des dangers liés au Covid
      L’office reconnaît aussi une « certaine lassitude » à l’égard de la vaccination, ainsi qu’un changement dans la perception des dangers liés au Covid-19. Certaines personnes attendraient en outre de pouvoir profiter du vaccin de Pfizer contre le variant Omicron, actuellement disponible dans les cantons.

      L’OFSP insiste sur la nécessité de mettre l’accent sur les personnes à risques, les plus susceptibles de subir des complications.

      En attendant, vu la faible demande, le canton de Lucerne fermera trois centres de vaccination d’ici la fin du mois.

      Source : https://www.rts.ch/info/suisse/13528976-plus-de-30-de-la-population-suisse-nest-pas-vaccinee-contre-le-covid.ht

    • #Canada : Un médecin hygiéniste poursuit l’Université Queen’s pour libelle au sujet de la pandémie Jean-Philippe Nadeau - Radio Canada

      Le Dr Matthew Strauss, qui dirige la santé publique dans le comté de Haldimand-Norfolk, réclame 600 000 $ à l’université.

      Le médecin hygiéniste intérimaire du comté de Haldimand-Norfolk poursuit l’Université Queen’s et le directeur de la Faculté de médecine pour des déclarations « malveillantes, condescendantes et diffamatoires » formulées à son endroit. Le montant qu’il réclame s’élève à 600 000 $, selon des documents de cour dont Radio-Canada a obtenu copie.


      Le Dr Matthew Strauss est le médecin hygiéniste intérimaire du comté de Haldimand-Norfolk dans le Sud de l’Ontario. Photo : Haldimand-Norfolk Health Unit

      Le Dr Matthew Strauss explique que la façon dont l’Université Queen’s et le Dr Stephen Archer l’ont traité à la suite de ses commentaires sur la COVID-19 l’a obligé à démissionner du poste qu’il occupait au sein de l’établissement, après un congédiement qu’il qualifie d’“implicite”.

      À en croire l’avis de poursuite, le Dr Stephen Archer, qui était jusqu’à récemment le superviseur du Dr Strauss à la Faculté de médecine de Queen’s, l’aurait constamment réprimandé pour avoir critiqué en public les mesures de la santé publique au sujet de la COVID-19.

      Aucune des allégations du Dr Strauss n’a été prouvée devant un tribunal et aucune date d’audience n’a été fixée pour entendre la cause, puisque sa plainte a été déposée devant la Cour supérieure de l’Ontario le 20 octobre.

      Selon les documents de cour, les faits reprochés contre le Dr Archer et l’Université Queen’s se seraient déroulés d’août à octobre 2020, puis de décembre 2020 à février 2021, pour les propos du Dr Strauss sur les réseaux sociaux et dans la presse.

      Il y est notamment écrit que “le ton et la teneur des communications du Dr Archer ont bouleversé le Dr Strauss et l’ont rendu anxieux” au point de prendre congé de son programme de doctorat.

      Le Dr Strauss soutient qu’il a été congédié de manière implicite lorsqu’on lui a fait savoir que son contrat ne serait pas renouvelé comme prévu jusqu’au 30 juin 2022.

      Il affirme qu’il a été accusé d’agir de manière “dangereuse et trompeuse”, de “mettre en danger des patients” par sa conduite et de faire des “commentaires publics inexacts” et de la “désinformation”.

      Le Dr Strauss ajoute que le Dr Archer a fait fi de sa liberté d’expression et de sa liberté d’enseignement et qu’il l’a menacé de révoquer ses privilèges ou a insinué que son permis de pratique risquait d’être suspendu s’il continuait à exprimer ses opinions au sujet de la COVID-19.
      . . . . . . La suite : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1931802/poursuite-diffamation-liberte-expression-academique-covid-universit

      #censure #bâillon #santé #médecine #covid-19 #coronavirus #sante #travail #santé_publique #hôpital #médecins #pandémie

  • Santé Canada envoie 229 pages blanches en réponse à une demande d’accès à l’information Radio Canada - Thomas Gerbet

    Le demandeur voulait comprendre l’idée d’Ottawa d’autoriser plus de pesticides dans les aliments en 2021.

    « Ridicule », « perte de temps »... L’organisme Vigilance OGM ne comprend pas pourquoi le gouvernement canadien lui a envoyé 229 pages blanches à la suite de sa demande d’accès à l’information, après un an d’attente. Le demandeur cherchait à obtenir les études qui avaient convaincu Santé Canada de vouloir autoriser plus de traces de pesticides dans les aliments l’an dernier.


    hibault Rehn montre les documents vides qu’il a reçus. Photo : Radio-Canada

    L’affaire du glyphosate dans les légumineuses avait créé une controverse à l’été 2021. Radio-Canada avait révélé que le gouvernement fédéral voulait rehausser les quantités de résidus d’herbicide permises sur plusieurs denrées alimentaires comme les lentilles, les haricots ou les pois. Le Canada serait ainsi devenu moins exigeant que les États-Unis et la Chine.

    Devant le tollé provoqué par cette affaire, Ottawa avait reculé et mis son projet sur pause. Le gouvernement Trudeau s’était aussi engagé à changer la loi pour plus de transparence et d’indépendance dans le processus. Cette réforme se fait toujours attendre.

    Entre-temps, il avait été révélé que c’est Bayer, multinationale qui fabrique et commercialise le glyphosate, qui avait demandé au fédéral de faire ce changement.

    Un an d’attente pour obtenir du vide
    Le coordonnateur de Vigilance OGM Thibault Rehn, qui a reçu les 229 pages blanches, y voit la preuve que « le gouvernement canadien n’est pas transparent là-dedans ».


    « C’est dommage que les fonctionnaires perdent leur temps à nous envoyer ça », ajoute-t-il. « Ils auraient pu nous envoyer un courriel pour nous dire que l’information n’était pas accessible. »

    Des études de l’industrie derrière les pages blanches
    Sur chacune des pages blanches, Santé Canada a recopié les deux articles de la Loi sur l’accès à l’information qui justifient de masquer l’ensemble du contenu.

    Le premier article spécifie que les documents contiennent des informations personnelles et le second article indique qu’ils constituent « des renseignements financiers, commerciaux, scientifiques ou techniques fournis à une institution fédérale par un tiers, qui sont de nature confidentielle et qui sont traités comme tels de façon constante par ce tiers ».

    Pour Thibault Rehn, « c’est vraiment problématique » que le fédéral se soit appuyé uniquement sur des études de l’industrie qui, selon lui, se retrouve “juge et partie” dans le processus.
    . . . . .
    En 2021, Radio-Canada avait aussi révélé que Santé Canada voulait permettre plus de traces de pesticides dans les petits fruits. Nous avions ensuite découvert que la demande de réforme venait du géant des pesticides Syngenta et d’Agriculture Canada.

    En entrevue, une cadre de Santé Canada nous avait expliqué que les compagnies de pesticides « nous donnent des données scientifiques, on les évalue, puis on propose des limites maximales de résidus à la suite de cette évaluation ».

    Ottawa affirmait que sa réforme ne représentait aucun risque pour les Canadiens, parce que même en triplant les limites permises, la dose demeurait inoffensive.

    La controverse avait toutefois poussé le fédéral à promettre de s’adjoindre des scientifiques indépendants dans son processus d’évaluation. Actuellement, la vaste majorité des études sur lesquelles s’appuie le gouvernement pour prendre ses décisions sont produites par les fabricants de pesticides eux-mêmes.

    Ottawa avait aussi annoncé vouloir investir 50 millions de dollars dans l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire de Santé Canada pour, entre autres, améliorer « la disponibilité de données indépendantes » venant d’universités, d’ONG et des gouvernements.

    Le mois dernier, Radio-Canada révélait que l’Agence canadienne d’inspection des aliments, qui dépend de Santé Canada, avait présenté une réforme sur les nouveaux OGM en utilisant les fichiers d’un lobby agrochimique. Une partie de la réforme visant à instaurer une “transparence volontaire” pour l’industrie plutôt qu’obligatoire avait été abandonnée suite à la controverse qu’elle a créée.

    Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1926878/sante-canada-pages-blanches-acces-information-pesticides

    #ogm #pesticides #glyphosate #justin_trudeau #bayer #Syngenta #santé #santée #alimentation #quelle_agriculture_pour_demain_ #multinationales #agrochimie #agriculture #environnement #foutage_de_gueule