• N° 3334 - Mission d’information sur la #prostitution en France, rapport 2011
    http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i3334.asp#P370_26903

    « Le système prostitutionnel est fait pour verrouiller le silence : il est très difficile de faire sortir cette parole, et que cette parole soit entendue par la société qui ne souhaite absolument pas l’entendre » (2). La parole des personnes prostituées est inaudible dans l’espace public, dans lequel elles se trouvent pourtant visibles de tous. Stigmatisées, marginalisées, elles apparaissent parfois dans la presse, mais généralement dans la rubrique des faits divers, lorsque l’une d’entre elles a été agressée voire assassinée, comme ce fut récemment le cas dans la région lyonnaise. Pour remédier à cette absence de visibilité, sont apparus, au cours des dernières années, des collectifs et des associations composés de personnes prostituées. Ces associations, la mission a tout fait pour les rencontrer, recevant certaines d’entre elles à l’Assemblée nationale et auditionnant les autres au cours de ses déplacements, notamment à Lyon et Marseille. Lorsqu’elles n’entretenaient pas de très bons rapports avec les pouvoirs publics locaux, la mission s’est employée à convaincre ces derniers de la nécessité de les rencontrer.

    • @monolecte Plus je lis tes messages sur le sujet et plus je comprends mieux à quel point j’ai détesté le film Elles de Malgorzata Szumowska. En sortant du film, je n’en avais pas fait la chronique parce que je me trouvais insuffisamment renseigné sur le sujet de la prostitution et je soupçonnais qu’écrire, même à propos d’un film, sur ce sujet sans documentation un peu sérieuse n’était pas à faire.

    • Je suis intéressée par ce sujet depuis le collège. À l’époque j’étais soprano II dans un chœur qui allait répéter une fois par semaine à Toulouse avec l’orchestre universitaire, rue Bayard, rue bien plus célèbre pour sa faune nocturne que ses chants liturgiques. J’avais donc croisé ces femmes que l’on disait de mauvaise vie et j’avais surtout pu voir que la mauvaise vie, elles la subissaient plutôt qu’elles le la menaient. L’une d’elle avait manifestement mon âge, mais on n’avait pas de langue en commun pour communiquer.
      Devenue étudiante, je traînais la nuit dans les quartiers où se côtoient naturellement les putes et les étudiants : http://blog.monolecte.fr/post/2006/03/08/184-les-putains

      Bref, cela fait des années que j’essaie de comprendre, déjà, pourquoi tout le monde s’accorde plutôt bien pour traiter ces femmes comme des sous-citoyennes par défaut, avec des droits humains nettement plus restreints que même ceux d’un prisonnier. Pourquoi ce regard, ces mots, cette violence ? Dans un premier temps, j’ai pensé que c’était la prohibition, le problème, que la légalisation totale, la reconnaissance d’un métier comme un autre serait la solution. Mais en continuant à creuser et à lire des témoignages, j’ai fini par me poser la question de ce qui justifiait même l’existence de la prostitution, de ce qu’elle sous-tendait, la question de la nécessaire satisfaction des besoins impérieux des hommes.
      http://blog.monolecte.fr/post/2010/04/22/Des-putains-et-des-hommes

      Si tu inverse les genres, la prostitution n’est même plus pensable dans une société démocratique avancée, de la même manière que l’esclavage ou le travail des enfants.

      Bref, la prostitution est le point d’achoppement, quelque part, de la question de l’émancipation des femmes et de l’égalité des genres.

      À l’arrivée, je suis assez fermement abolitionniste.

    • http://viedemeuf.blogspot.com/2012/06/notre-corps-nous-appartient.html

      Un article d’un journal local raconte qu’un homme a mis sa main aux fesses d’une inconnue et celle-ci a porté plainte.
      Tant mieux ! mais les commentaires de cet article sont plutôt choquants en effet on peut lire :
      « porter plainte pour ça ? c’est juste une plaisanterie ! », ou encore "si on ne peut plus le faire « où va t-on ? »
      ou bien « les femmes s’habillent de façon provocante qu’elles viennent pas se plaindre après ! »
      et enfin « tout le monde le fait dans le métro, c’est pas grave » ...
      #viedemeuf

      C’est un peu ça mon idée : tant qu’on pourra se payer des femmes, les femmes seront assimilées à des objets, que ce soit à vocation sexuelle ou ménagère (ou les deux).
      Imagine la même histoire avec une inversion des rôles... inconcevable.