Laurent Chemla : ils sont trop forts ces voleurs 2.0…

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  • Je pose ça là : c’est trop long pour Twitter, trop court pour un billet.

    Juste une idée concernant la neutralité du net et le cloud.

    Le cloud.

    J’ai déjà écrit sur ce thème (http://reflets.info/laurent-chemla-ils-sont-trop-forts-ces-voleurs-2-0), et je n’ai rien à y changer, sauf sur un point : si ça ne date pas d’hier, c’est parce que c’est une technologie qui - de tout temps - a servi à corriger un problème ponctuel de cherté des ressources. Le terminal X permettait de partager la puissance processeur, qui coûtait cher. Il a disparu quand le temps-CPU est devenu moins cher. Idem pour le serveur d’impression qui existait parce que l’imprimante laser du bureau coûtait le prix de 3 stations, même chose le serveur de stockage à l’époque où l’espace disque était cher.

    Aujourd’hui l’espace disque ne coûte rien. Ce qui m’avait conduit, dans cet article, à m’interroger sur la pertinence du stockage à distance. C’était une erreur : ce n’est pas le prix du stockage qui crée le besoin moderne du « Cloud ». C’est le besoin d’accéder à ses données depuis n’importe quel terminal, même nomade.

    Ce qui coûte cher de nos jours, ce qui fait du Cloud un outil pertinent, c’est qu’on ne peut pas synchroniser les contenus de tous nos outils numériques de façon simple, rapide et pas chère.

    Dès qu’on pose le problème en ces termes, on entrevoit son évolution : nos outils gagnent chaque jour en puissance (de calcul et de stockage), nos logiciels aussi. Il est à peu près certain qu’un jour, pas très éloigné, nous pourrons disposer des mêmes contenus sur chacun de nos terminaux, à partir de notre NAS privé ou tout simplement via une synchronisation de nos espaces de stockage variés (y compris nomades) à travers le réseau. Exit le cloud (tel qu’il est utilisé aujourd’hui).

    Sauf si.

    Sauf si, et c’est là qu’on peut en faire un cas d’espèce de la neutralité du Net, nos opérateurs décidaient, demain, que le « cloud » leur rapporte trop pour disparaître du simple fait de l’évolution normale de l’informatique.

    Ce serait simple : ralentir les débits privés, limiter l’accès au réseau pour tel ou tel terminal, faire payer les opérations de synchronisation.... Les solutions abondent.

    L’intégration verticale des opérateurs, qui veulent être d’avantage que des simples tuyaux, qui de plus en plus veulent fournir services et contenus, serait alors, dans ce domaine comme dans d’autres, un formidable frein à l’innovation. Ils auraient les moyens de nous empêcher de nous passer de certains de leurs produits quand rien, techniquement, ne l’imposerait.

    Ils auraient les moyens de stopper l’évolution normale du réseau. Et ils le feront, si rien ne le leur interdit.

    • Comme pour te donner raison (et même peut-être juste pour te donner raison), le WWDC #Apple d’hier annonce l’"ouverture" du cloud maison à tous les fichiers qu’on veut bien y mettre. C’est pratique car ton iTruc peut te permettre de continuer un texte que tu étais en train de taper sur ton iBidule, et vice versa ; mais toutes les données transitent par les iServeurs californiens : je n’ai pas entendu parler de synchronisation des iAppareils via un iNAS local.

    • Il est à peu près certain qu’un jour, pas très éloigné, nous pourrons disposer des mêmes contenus sur chacun de nos terminaux, à partir de notre NAS privé ou tout simplement via une synchronisation de nos espaces de stockage variés (y compris nomades) à travers le réseau. Exit le cloud (tel qu’il est utilisé aujourd’hui).

      Ce jour est arrivé. Avec un NAS en bonne et due forme, ou bien plus simplement un Raspberry Pi dans mon cas, et grâce pour le moment à BitTorrent Sync et demain à Syncthing par exemple, il est «  simple, rapide et pas cher  » de synchroniser ses fichiers sur l’ensemble de ses terminaux. Et ça marche au poil.

      Par contre @fil a raison, ce qu’on voit arriver c’est des fonctions qui s’ajoutent par dessus. Mais là on retombe dans le sempiternel problème de l’hégémonie de certains acteurs et de leurs écosystèmes fermés...

    • Enfin, je dis pas qu’on peut pas, juste que c’est pas simple du tout (tout le monde peut utiliser un outil intégré sur son smartphone ou son OS pour faire du Cloud, pas grand monde va utiliser Bittorrent Sync ou autre pour faire ça chez M. Michu). C’est un autre débat et un autre combat, mais nous (collectif) devons vraiment cesser de croire que parce que « nous on peut et c’est facile tout est dispo en ligne même la doc » tout le monde peut le faire.

      Accessoirement, moi je peux pas : j’ai un débit de provincial bien trop limité pour synchroniser, par exemple, les films téléchargés qu’il me reste à visionner. Même avec un NAS et bitsync.

    • @laurent C’est bien ça le problème. Et même pour nous, ça peut être pratique d’avoir un système qui fonctionne bien sur un mobile, par exemple.

      Je suis tellement d’accord avec l’idée que j’ai rejoint une boite qui essaie de faire ça en début d’année. Content de voir que d’autres pensent que c’est l’ « évolution normale du réseau » :)

      @monolecte Pour l’instant j’ai le même problème pour le backup. J’utilise http://www.tarsnap.com qui chiffre côté client pour les documents importants. Perso ça me va très bien mais ça n’est pas adapté à la famille Michu.

    • @catwell l’idée étant de faire le cloud perso sur le NAS, le problème n’est pas quand je suis sur mon LAN, mais bien quand je veux récupérer mes données depuis l’extérieur. Je suis alors limité par le débit montant de ma connexion adsl ... Après s’il faut répliquer, le cloud n’est plus vraiment « maison » ;)

    • Je précise que quand je dis « répliquer » je veux dire répliquer sur les disques durs locaux des machines que tu transportes, pas sur des serveurs. C’est ce que Laurent appelle « synchronisation » dans son billet. Et du coup non ce n’est plus vraiment du Cloud.

      Mais sinon je suis d’accord sur le problème du débit. La réplication / synchronisation n’est qu’un palliatif à l’absence de réseau au débit infini, à la latence nulle et disponible partout :)

    • @laurent Oui camlistore est un super projet. Je le suis depuis pas mal de temps, j’ai assisté aux talks de Brad Fitzpatrick dessus à dotScale 2013 et au FOSDEM l’an dernier.

      Après pas certain qu’il soit très « user friendly » pour l’instant. En particulier, il casse le paradigme du système de fichiers.

      Il y a des tas de projets à suivre du même genre, dont pas mal sont listés là : https://github.com/redecentralize/alternative-internet Reste à voir lesquels iront le plus loin. En particulier, je ne pense pas qu’on puisse vraiment toucher le grand public sans proposer une solution associée à du hardware ou facilement installable sur du hardware standard.

    • Accessoirement, moi je peux pas : j’ai un débit de provincial bien trop limité pour synchroniser, par exemple, les films téléchargés qu’il me reste à visionner. Même avec un NAS et bitsync.

      Ça me parait complètement délirant de vouloir stocker des tonnes de gigas (parce qu’évidemment, on parle de films en HD j’imagine, tant qu’à faire) en de multiples instances pour ce genre de choses… Si vraiment tu veux regarder ton film ailleurs que là où tu l’as téléchargé, une bonne vieille clé usb c’est pas si mal non ? Je veux dire, je comprend le côté sympa et pratique de tout ça, mais ce que ça implique en terme d’infrastructures et de dépenses énergétiques me parait complètement absurde par rapport à l’usage.

      Je ne nie pas la pertinence du message de base, mais dans cette idée de synchronisation, vouloir que ce soit tout juste parce que c’est cool et pratique me semble passer à côté de certains problèmes… Sans vouloir absolument définir des besoins vitaux et le reste — je sais bien que ce ne sont pas les mêmes pour tout le monde, et après tout un vidéaste pourrait réellement avoir besoin de synchroniser ses vidéos, le stockage en ligne de base n’a pas besoin d’une connection de ouf. Après, tu as raison sur le fait que ce qui existe actuellement n’est pas du tout adapté pour des utilisateurs non avertis…

  • Laurent Chemla : ils sont trop forts ces voleurs 2.0… | Reflets
    http://reflets.info/laurent-chemla-ils-sont-trop-forts-ces-voleurs-2-0

    « De nos jours, donc, on va enfin pouvoir payer pour un service qui va nous permettre de stocker nos MP3 rippés à distance, sans avoir aucune garantie – ni de redondance ni de sécurité – en déléguant au service les droits d’utilisation de nos données, en payant d’avantage pour avoir le droit de les partager, et en risquant à tout instant une descente du FBI qui saisira les serveurs sur lesquels sont stockés nos fichiers. Pour à peine 60 dollars par an on va pouvoir disposer d’un énorme disque dur de 100Go sur le Google Drive. Trop bien. »

    « Là ça devenait de l’art : je vous fais bosser pour moi, vous attirez le public en écrivant, vous me payez avec vos données privées que je revends à mes clients qui, eux, paient pour afficher de la publicité sur vos écrans (eh oui : les clients de Facebook ce sont les régies publicitaires, pas ses utilisateurs. Les utilisateurs de Facebook ne sont pas ses clients, ils sont ses petites-mains). »

    « C’est avec le Web 2.0 que le droit d’auteur est mort dans l’esprit des gens, pas avec le piratage. »

    « Pourquoi, aujourd’hui, n’y a-t-il pas comme pour les finances, la culture, le droit, le développement durable et que sais-je encore, une commission permanente des affaires numériques à l’Assemblée Nationale, dans laquelle nos députés, de tout bord, pourraient préparer ensemble des textes qui tiennent enfin compte des enjeux fondamentaux qui influencent aujourd’hui les vies de tous les citoyens ? »

    #hadopi #aui #chemla #Bayart

  • Laurent Chemla : ils sont trop forts ces voleurs 2.0… | Reflets
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    En remontant à peine un peu plus loin, c’était presque hier, dans les années 90 du siècle dernier (vous n’étiez pas nés) je me souviens qu’à
    la fac on utilisait un truc moderne appelé un « terminal X ». Imaginez un peu : le système d’exploitation était ailleurs et, sur notre écran, on
    avait l’affichage de l’application, mais tout se déroulait « dans les nuages ». Si seulement on avait pensé à appeler ça du « SaaS en Cloud »
    on se serait sûrement fait des couilles en or (et on aurait économisé 20 ans).

    Ah hé bien ça y est, je suis fan de Laurent Chemla depuis 5 minutes. Il dit mieux que je n’aurais su le faire combien on se fout quand même un petit peu de la gueule du monde.

  • Laurent Chemla : ils sont trop forts ces voleurs 2.0… | Reflets
    http://reflets.info/laurent-chemla-ils-sont-trop-forts-ces-voleurs-2-0

    Il était donc, à nos yeux, impératif qu’il vienne donner son point de vue de « vieux con »© aux jeunes (et moins jeunes) qui assistaient à Pas Sage en Seine. Nous l’avons invité à raconter ce qui lui semblait intéressant. Sujet libre. Pour ceux que son exposé n’intéressait pas, Laurent diffusait sur l’écran une vidéo expliquant comment il fait des macarons. Et comme Laurent est vraiment très sympa, il avait amené quelques boites de sa production. Ceux qui ont assisté à sa conférence à PSES ont donc entendu un truc sympa et ont pu goûter les bon gâteaux. Pour ceux qui n’étaient pas là, il n’y aura pas de macarons, mais le texte est là

  • Laurent Chemla : ils sont trop forts ces voleurs 2.0… | Reflets
    http://reflets.info/laurent-chemla-ils-sont-trop-forts-ces-voleurs-2-0

    Pourquoi, aujourd’hui, n’y a-t-il pas comme pour les finances, la culture, le droit, le développement durable et que sais-je encore, une commission permanente des affaires numériques à l’Assemblée Nationale, dans laquelle nos députés, de tout bord, pourraient préparer ensemble des textes qui tiennent enfin compte des enjeux fondamentaux qui influencent aujourd’hui les vies de tous les citoyens ?

    #politique #internet

  • "Vous aviez lu une interview de Laurent Chemla sur Reflets. Laurent, c’est un dinosaure du Net français. Et à ce titre, il a vécu toutes les époques de ce réseau. Depuis l’intérieur, mais aussi en tant qu’entrepreneur atypique. Il était donc, à nos yeux, impératif qu’il vienne donner son point de vue de « vieux con »© aux jeunes (et moins jeunes) qui assistaient à Pas Sage en Seine. Nous l’avons invité à raconter ce qui lui semblait intéressant. Sujet libre. Pour ceux que son exposé n’intéressait pas, Laurent diffusait sur l’écran une vidéo expliquant comment il fait des macarons. Et comme Laurent est vraiment très sympa, il avait amené quelques boites de sa production. Ceux qui ont assisté à sa conférence à PSES ont donc entendu un truc sympa et ont pu goûter les bon gâteaux. Pour ceux qui n’étaient pas là, il n’y aura pas de macarons, mais le texte est là :"

    http://reflets.info/laurent-chemla-ils-sont-trop-forts-ces-voleurs-2-0

  • Laurent Chemla : ils sont trop forts ces voleurs 2.0… (Reflets)
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    C’est long 16 ans. Au début tu peux te dire : « ok, c’est nouveau, les politiques n’y comprennent encore rien, on va leur expliquer et avancer« . Au bout de 3 ou 4 ans et après un 1er changement de législature, tu recommences en te disant « ok eux on les a pas encore formés on recommence« . Mais 16 ans ? Au bout de 16 ans des mêmes combats, il faut encore que de simples citoyens soient forcés d’aller expliquer à leurs députés que ACTA c’est mal ? Ils ont besoin de nous pour le comprendre au bout de 16 ans de généralisation d’Internet dans toute la société ? Dans quel monde vivent-ils ? (...) Source : Reflets

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    http://reflets.info/laurent-chemla-ils-sont-trop-forts-ces-voleurs-2-0

    Vous aviez lu une interview de Laurent Chemla sur Reflets. Laurent, c’est un dinosaure du Net français. Et à ce titre, il a vécu toutes les époques de ce réseau. Depuis l’intérieur, mais aussi en tant qu’entrepreneur atypique. Il était donc, à nos yeux, impératif qu’il vienne donner son point de vue de « vieux con »© aux jeunes (et moins jeunes) qui assistaient à Pas Sage en Seine. Nous l’avons invité à raconter ce qui lui semblait intéressant. Sujet libre. Pour ceux que son exposé n’intéressait pas, Laurent diffusait sur l’écran une vidéo expliquant comment il fait des macarons. Et comme Laurent est vraiment très sympa, il avait amené quelques boites de sa production. Ceux qui ont assisté à sa conférence à PSES ont donc entendu un truc sympa et ont pu goûter les bon gâteaux. Pour ceux qui n’étaient pas là, il n’y aura pas de macarons, mais le texte est là :  Alors, voila. On m’a demandé de venir vous parler. Ça fait très longtemps que j’ai pas fait ça, alors je vous prie d’excuser ma nervosité, mais voilà. On m’a demandé de venir vous parler. Le problème c’est que personne ne m’a dit de quoi je (...)