Géopolitique de l’énergie

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  • Scènes de la transition énergétique ordinaire, ou pas ?
    Source : Lettre « Géopolitique de l’Electricité » (par email)
    Le 19 mars 2018 Brève d’actualité (2)-mars 2018
    Site de l’association : http://www.geopolitique-electricite.com

    Le gouvernement travailliste d’Australie du Sud perd les élections

    Le Premier Ministre travailliste d’Australie du Sud, Jay Weatherill a admis sa défaite samedi soir 17 mars. Il laisse le pouvoir aux libéraux. Certes de nombreux thèmes ont nourri la campagne électorale et seize ans de pouvoirs usent. Mais comme l’écrit The Guardian (branche australienne), « Weatherill avait dit
    que[les élections] seraient un référendum sur sa politique de l’énergie »1.
    Solaire et éolien à haute dose modifient profondément un secteur électrique. Les études prospectives sont difficiles et il est essentiel d’observer les résultats sur le terrain. Nous avons consacré au cas de l’Australie du Sud deux études détaillées. L’Australie du Sud, petit Etat moderne de 1,6 millions d’âmes est un laboratoire inestimable, du fait de son relatif et actuel isolement. Le Gouvernement travailliste a mené une politique de développement rapide du solaire et éolien, qui produisent environ la moitié de l’électricité, la
    proportion des 3⁄4 étant visée. Il souhaitait que le petit secteur électrique local garde une certaine autonomie.
    Les factures d’électricité bondirent. Une question anima la campagne électorale : l’Etat avait-il l’électricité la plus chère du monde développé ? Fin 2017, la Banque Alimentaire locale fit une enquête
    concernant le bond des demandes d’aides de nourriture et conclut que les pauvres se privaient de repas pour payer leur électricité. Les trois Etats en tête pour l’importance du « solaire+éolien », Australie du Sud, Allemagne et Danemark ont des tarifs proches, les plus élevés du monde industriel, doubles des prix français. .
    Durant l’été austral 2016-2017, l’Etat d’Australie du Sud connut une demi-douzaine de coupures, dont l’un concerna tout le territoire. Devant la perspective des élections de mars 2018, le Gouvernement mit sur pied un plan d’urgence dont le coût peut être estimé à un peu plus de 220 euros/habitant (payés par l’impôt).
    Un tiers des fonds servit à payer un gigantesque parc de batteries amené en grande pompe par Elon Musk, le patron médiatique de Tesla. La plus grande partie de l’argent alla à un parc de centrales à gaz dont le Gouvernement d’Australie du Sud se réserva l’utilisation en cas de risque de coupures.
    L’été austral 2017-2018 se passa mieux. Néanmoins, des alertes aux coupures furent lancées et certaines, limitées, eurent lieu : quatre par exemple dans la soirée du 18 janvier dans l’agglomération de la
    capitale, Adélaïde. Un incident fit la une de la presse durant la campagne électorale. Dans ce contexte, les groupes électrogènes de secours des hôpitaux doivent fonctionner. Or lors d’un essai dans le plus grand établissement de l’Etat, le 7 février, quarante salles d’opération se retrouvèrent dans le noir durant vingt minutes. Il n’y eut pas mort d’homme grâce au sang froid du personnel médical. L’Association des Médecinsd’Australie rappela sèchement au Gouvernement local la nécessité d’une alimentation en électricité fiable.
    C’est ce qu’a promis le Parti Libéral désormais au pouvoir. Les électeurs n’ont pas voté contre les énergies renouvelables. Ils veulent des factures qui n’envoient pas les pauvres gens à la Banque Alimentaire Ils souhaitent que leurs hôpitaux aient une alimentation en électricité garantie. Les centrales nucléaires ont des générateurs de secours foisonnants et soumis à des réglementations draconiennes. Etendre ces contraintes aux établissements de soins, très nombreux, serait un autre problème. L’exemple australien
    montre qu’une alimentation importante en électricité intermittente pose ce problème.

    #Australie #énergie

  • LA POLITIQUE CLIMATIQUE FRANÇAISE-LE DÉRAPAGE
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    un point de vue critique intéressant

    La politique française climatique, qui se veut un modèle, a un impact considérable sur notre secteur électrique. Notre pays s’est doté d’un instrument de pilotage, le « Suivi de la Stratégie Nationale Bas-Carbone ». Ce Suivi nous apprend que le budget consacré à la politique climatique croît rapidement et qu’il dépasse les dépenses de certains ministères comme celui de la Justice. Néanmoins, les résultats be sont pas bons : les émissions françaises de gaz à effet de serre augmentent depuis deux ans. La raison est probablement une répartition inadaptée des fonds publics. En 2017, près de 60% sont allés au secteur électrique (soutien au solaire et à l’éolien) dont les émissions de gaz à effet de serre ne sont que 6% du total français. Le Suivi ne recommande pas une autre répartition. La politique climatique française est mal partie.

    #climat #énergie #france