• affordance.info : Le grain de la haine à moudre dans les plateformes. Et comment on lutte contre.
    http://www.affordance.info/mon_weblog/2018/10/lutter-contre-la-haine-sur-le-web.html
    http://www.affordance.info/.a/6a00d8341c622e53ef022ad3b4ef02200b-600wi

    intéressons-nous aux plateformes qui sont sur le web mais qui ne sont pas le web mais autant de « jardins fermés » comme se plaît à le rappeler depuis plus 10 ans l’inventeur ... du web. Et dans « plateformes », en plus des réseaux sociaux ou sites de vidéo (YouTube), j’inclus également les moteurs de recherche, en tout cas Google, qui même s’il se nourrit encore beaucoup d’externalités, fonctionne quand même de manière de plus en plus auto-centrée sur son propre écosystème de services.

    #plateforme #web #algorithme #EMI #harcèlement

  • Un billet d’Olivier Ertzscheid tout plein de testostérone, d’humour et de vérité :

    Qu’ils aillent Uberiser des bites en enfer ou disrupter leurs mamans
    mais qu’ils foutent la paix aux autres et à la démocratie.

    http://www.affordance.info/mon_weblog/2018/05/code-loi-start-up-nation-business-model-burnes.html
    #gouvernement #Mounir #numérique #loi #liberté #sécurité #disruption #startup #BMB

    • Il y a longtemps que Stiegler explique brillamment pourquoi la « disruption » est avant tout une stratégie de tétanisation de l’adversaire et ce qui fait « que vous arrivez toujours trop tard ». La disruption explique encore Stiegler, ce sont « des stratégies pour prendre de vitesse ses compétiteurs et ses régulateurs ». Et voilà très exactement de quoi relève le projet politique porté par Macron avec Mounir l’aventurier en première ligne et Collomb en back-office. Prendre de vitesse les régulateurs. Parce que la régulation n’est jamais bonne pour le Business Model.

      Il ne faut jamais sous-estimer un adversaire. A fortiori lorsqu’il a fait de la disruption son système de pensée unique et qu’il cherche en permanence à prendre de vitesse les régulateurs.

  • Le jeune président de la Start-up Nation était en fait un vieux con comme les autres. affordance.info
    http://www.affordance.info/mon_weblog/2018/05/jeune-president-vieux-con.html

    Je partage à peu près autant les idées d’Emmanuel Macron que la déclaration d’impôt de Patrick Balkany. Mais il est deux points sur lesquels j’espérais que la raison puisse l’emporter sur mes convictions. Primo il était « jeune ». Et deuxio il ne se ferait pas prendre le mulot dans le bon coin puisqu’à l’instar du proctologue, il voyait du digital partout. 

    Et puis il y eut #Parcoursup. Alors là j’avoue qu’au delà de l’algorithme tout moisi, en plus de faire bien pire que le déjà sinistre APB, ma sidération fut totale. Tout le monde savait que la fin de la hiérarchisation des voeux allait causer un bordel innommable. Tout le monde l’avait expliqué et démontré. En tout cas tous les gens sérieux. Mais je ne comprenais pas. Je ne comprenais pas qu’un gouvernement et un ministère puissent en toute connaissance de cause assumer le fait que sur les 750 000 lycéens de terminale, plus de 400 000 d’entre eux soient « en attente » ou « sans affectation » alors que le démarrage des épreuves du bac était fixé au 8 juin. Je ne comprenais pas davantage, sauf à vouloir littéralement mettre le feu aux lycées et à la jeunesse, que ce même gouvernement assume et revendique l’éventuel déblocage de places en université « au fil de l’eau » : c’est à dire qu’il puisse choisir de distiller le stress au jour le jour pour que cette jeunesse là n’ait jamais de répit. Et puis d’un coup j’ai compris. La logique du truc m’est apparue.

    J’ai compris que le projet politique de notre jeune président était de semer une graine : celle de l’humiliation quotidienne, celle de l’intranquillité permanente qui fait grandir la résignation qui, à son tour, façonnera le corps et l’âme de la chair à Managers dont a besoin le patronat. Et puis bien sûr, la graine de la concurrence. Toujours mettre les gens en concurrence.

    Le lendemain des résultats de Parcoursup il y eut des classes entières de terminale où aucun, je dis bien aucun lycéen n’avait autre chose que « refusé » ou « en attente ». Je vous laisse juste imaginer l’ambiance et la tête du prof y débarquant le matin. Et si l’imagination vous fait défaut alors allez voir sur Twitter, sur Facebook, ou dans les journaux. 

    Donnez-moi les explications que vous voudrez mais les faits sont têtus : plus de la moitié d’une classe d’âge s’est trouvée, à 15 jours de l’examen du baccalauréat, avec un avenir qui indiquait « refusé » ou « en attente ». On n’est pas sérieux quand on a 17 ans. Mais l’on n’a pas davantage envie d’être « refusé » ou « en attente » comme seule alternative sérieuse.

    #concurrence #management #éducation #capital_humain

  • affordance.info : Facebook détecte notre classe sociale. Et déclenche la lutte (algorithmique) finale.
    http://www.affordance.info/mon_weblog/2018/02/cest-la-lutte-algorithmique-finale-.html
    http://www.affordance.info/.a/6a00d8341c622e53ef01b8d2d8300c970c-600wi

    Je vous résume l’affaire. En gros, le meilleur moyen de déterminer le niveau de vie ("socio-economic group") d’un utilisateur c’est de regarder son salaire ("income"). Mais les utilisateurs rechignent un peu à balancer sur Facebook leurs salaires parce que c’est de l’information « sensible ». Ils font chier. Du coup on perd du temps à afficher des pubs pour des Rolex à des prolétaires mal dégrossis. Et ça c’est pas bon pour le business. Bah non, ce qu’il faut c’est s’assurer que ceux qui ont les moyens d’investir le prix d’un Smic dans un téléphone voient toujours davantage de pubs de téléphone et toujours moins de Smicards. Et que ceux qui gagnent le SMIC arrêtent de voir des pubs pour des téléphones qu’il ne pourront jamais se payer. Salauds de pauvres.

    Mais comme les pauvres ils sont chiants à venir rêver sur les marques de luxe des riches et que ça fait perdre de l’engagement et du reach pour les annonceurs et donc du budget et du cash pour la plateforme hôte, ben on va mettre un terme à tout ça en « prédisant » la classe sociale des gens puisqu’ils ne veulent pas nous filer leur salaire ou qu’ils seraient capables de nous mentir. « More engaging user experience based on predicted socioeconomic group », voilà comment ça s’appelle.

    #GAFA #FaceBook