Demandes d’asile : le Japon continue de durcir sa politique

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  • Japan had 20,000 applications for asylum in 2017. It accepted 20 | World news | The Guardian

    https://www.theguardian.com/world/2018/feb/16/japan-asylum-applications-2017-accepted-20

    Des nouvelles de la politique d’ouverture japonnaise.

    #asile #droit_d_asile #migrations #réfugiés #japon

    Japan accepted just 20 asylum seekers last year – despite a record 19,628 applications – drawing accusations that the country is unfairly closing its door on people in genuine need.

    Since 2010, Japan has granted work permits to asylum seekers with valid visas to work while their refugee claims were reviewed, a change the government says has fuelled a dramatic rise in “bogus” applications from people who are simply seeking work.

    • Demandes d’asile : le Japon continue de durcir sa politique

      Avec vingt réfugiés accueillis en 2017, l’archipel confirme son statut de terre réticente en matière d’asile.

      L’année dernière, 19 628 personnes ont déposé une demande d’asile au Japon pour un résultat très mitigé : seulement 20 d’entre eux ont obtenu une réponse positive, a annoncé mardi le ministère de la Justice. Selon Reuters, ces heureux élus viennent principalement d’Afghanistan, d’Egypte ou de Syrie. En 2016, le Japon avait validé 28 demandes sur les 10 901 reçues – une hausse de 44% par rapport à l’année précédente.

      Si le pays compte un peu plus de 126 millions d’habitants actuellement, d’ici à 2060, sa population devrait baisser jusqu’à 87 millions. La population vieillit et diminue, la main-d’oeuvre en fait autant. L’immigration est au centre de nombreux débats au Japon, avec l’idée qu’elle pourrait être une option face au déclin démographique. Les étrangers y sont toutefois une infime minorité : en 2016, 2,38 millions d’étrangers vivaient au Japon, soit moins de 2% de la population.

      Assouplissement… juste pour les Jeux

      Il y a trois ans, Libération évoquait déjà le peu d’investissement japonais dans l’accueil des réfugiés. Les choses ont peu évolué.
      Fin décembre, le gouvernement japonais annonçait vouloir limiter les permis de travail pour les demandeurs d’asile à partir de 2018. En effet, jusqu’à présent, les demandeurs d’asile étaient encore autorisés à travailler durant l’examen de leur dossier. De peur que certains n’abusent de ce système, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Plus aucun demandeur d’asile ne sera autorisé à travailler au Japon. Selon l’Office national de l’immigration, si les chiffres officiels de demandes d’asile augmentent autant, c’est parce qu’il y a des « faux réfugiés » parmi les candidats : des personnes qui introduisent des demandes pour chercher un travail au sein de la troisième puissance mondiale et non parce qu’ils craignent d’être persécutés dans leur propre pays.

      Tout en finançant des programmes humanitaires internationaux pour les réfugiés, la politique nippone vis-à-vis des demandeurs d’asile se durcit… selon les circonstances. Avec la perspective des Jeux olympiques d’été de Tokyo 2020, la législation s’assouplit depuis quatre ans pour répondre en priorité à une pénurie de personnel dans des secteurs peu rémunérés ou peu qualifiés, comme le secteur de la construction ou celui des services d’aide à la personne. Le gouvernement ouvre régulièrement ses portes à des infirmiers ou à des aides-soignants étrangers pour des emplois limités dans le temps et sans qu’ils puissent faire venir leur famille. Il a également inauguré dans le même temps des programmes étudiants et de stage à travers tout le pays. Cette succession d’assouplissements et de durcissement successifs dans la politique d’accueil nippone reste cohérente avec son histoire récente.

      Guerre froide

      Tout commence en 1978. En pleine guerre froide et troisième guerre d’Indochine, 1,5 million de personnes fuient le Laos, le Vietnam et le Cambodge. Sous la pression internationale, le Japon, qui n’avait jamais accueilli de réfugiés jusqu’alors, accepte en 1981 de ratifier la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés. Dans un même mouvement, il s’engage à ouvrir ses frontières pour accueillir les réfugiés du sud-est asiatique.

      Un communiqué du ministre de la Justice annonçait en 2012 qu’entre 1981 et 2011, le gouvernement japonais avait accueilli 11 319 réfugiés de l’Asie du sud-est et 598 en provenance d’autres régions du monde.

      Le programme d’accueil des réfugiés d’Asie du sud-est s’est arrêté à la fin des années 90, avec la cessation des combats dans cette région. Minako Suzuki, professeure de sciences sociales à l’Université de Hitotsubashi à Tokyo, confirme cette tendance : « La politique d’asile s’est réorientée vers la prise en compte des [autres] réfugiés, mais dans un contexte de passivité et d’indifférence qui n’a cessé de se confirmer. »

      http://www.liberation.fr/planete/2018/02/15/demandes-d-asile-le-japon-continue-de-durcir-sa-politique_1629422