A qui faut-il conseiller d’aller voir un médecin une fois par an ?

/quand-et-qui-doit-on-conseiller-daller.

  • À qui faut-il conseiller d’aller voir un médecin une fois par an ? | Martin Winckler
    https://ecoledessoignants.blogspot.ch/2018/02/quand-et-qui-doit-on-conseiller-daller.html

    On est en plein délire : les femmes seraient incapables de consulter ET quand elles consultent, elles seraient incapables de parler de leurs problèmes de santé à bon escient. On est en droit de s’interroger sur ce « traitement préférentiel » des femmes. Source : L’école des soignant.e.s

    • Pire. Cette injonction laisse entendre que ne pas aller consulter un médecin périodiquement est, au minimum, une erreur ; au maximum, un comportement inconscient ou insensé.

      Tous les potes qui n’ont pas été chez le médecin depuis longtemps (alors qu’ils en ont besoin) repoussent ce moment avec la trouille qu’on leur reproche de ne pas être venu à temps. Et en fait, c’est vrai qu’au mieux ils seront regardé de travers, ça n’intéresse pas les médecins d’aider ces personnes malades, sauf à exercer un pouvoir autoritaire du sachant sur l’ignorant. Les patients qui viennent apeurés sont des crétin·es qu’il faut recadrer.

    • Je n’ai jamais entendu conseiller aux garçons d’aller se faire examiner les testicules et mesurer le pénis à partir de la puberté puis une fois par an pour « vérifier que tout va bien ». (Et pourtant le cancer du testicule est plus fréquent chez l’adolescent que chez l’adulte...) Je n’ai jamais vu nulle part qu’il était de bonne pratique d’interroger les garçons sur leur santé sexuelle. Je n’ai pas vu non plus qu’on devait les inciter à aller se faire dépister régulièrement pour vérifier qu’ils n’ont pas d’Infections sexuellement transmissibles. Or, ils y sont tout autant exposés que les femmes. Mais curieusement ça n’intéresse personne... Ou bien on pense (à juste titre) que s’ils ont quelque chose, ils iront consulter. Qu’ils sont assez intelligents pour ça.

    • On est en plein délire : les femmes seraient incapables de consulter ET quand elles consultent, elles seraient incapables de parler de leurs problèmes de santé à bon escient.

      Pas évident, il y a beaucoup de médecin qui n’écoutent pas les femmes en fait.

      On parle de racisé quand le rapport de domination s’exerce par rapport à une supposé infériorité raciale.
      J’ose dire que dans le même type de rapport, il est difficile d’échapper aux projections genrées dans les consultations médicales, celles-ci sont souvent féminisées. Je dois veiller à esquiver le rapport infantilisant qu’instaure le médecin. Par exemple, l’impression de ne pas être écouté et de déranger alors que le médecin impose son mode opératoire auquel je dois me plier. Quand j’en sors, je me bats avec le sentiment d’être diminuée, et je précise même si le soignant est une femme, ce comportement n’est pas rare.

      Pour pallier à ce problème, je passe beaucoup de temps à trouver de vrais soignants.

    • Ça me rappelle mon premier rdv chez l’orl pour des problèmes d’encombrement nez-gorge. Quand j’ai commencé à lui exposer mes problèmes, il m’a imposer le silence en me disant que c’était lui qui posait les questions. Du coup j’ai joué le jeu : je l’ai laissé me poser ses questions sans rien ajouter alors que certaines infos manquaient à son interrogatoire. J’ai juste émis l’hypothèse d’une allergie qu’il évacuée d’un geste de la main.
      J’ai passé un scanner qui a eu le mérite de déceler une dent cassée qui me faisait mal depuis longtemps mais qu’aucun dentiste (deux en fait) n’avait décelé. Mais cela n’avait rien à voir avec mes problèmes orl.
      Pendant ce temps, j’essayais d’avoir un rdv chez l’allergologue.
      Retour chez l’orl qui ne trouve rien et commence à évoquer un possible problème d’allergie (ha ha ha ! ). Prise de sang pour voir si un truc déconne.
      Je fais faire la prise de sang et obtiens mon rdv chez l’allergologue. Je rappelle l’orl pour annuler le rdv qu’il m’avait fixé. Au final, je suis simplement, et comme beaucoup, allergique aux acariens. Au moins, je pense qu’il y a autre chose mais comme je ne suis pas passée par le fameux parcours je_ne_sais_plus_comment_on_dit (je ne voulais plus voir mon médecin traitant), j’étais mal remboursée.

    • Juste une piste en passant : a force de lire des témoignages de maltraitance (que mon commentaire ne remet aucunement en cause), je lis aussi un profond malaise des soignants, ce que je qualifierais comme des réactions de protection du type « je ne veux rien savoir de toi, tu me dégoûtes », réaction assurément incompatible avec le rôle qu’ils prétendent avoir... mais parfois, comme on dit, on ne choisit pas le métier qu’on fait... ou en tout cas, on y reste alors qu’on ne devrait pas. Pour être soignant, on devrait autant que possible être bien dans sa tête au préalable et savoir détecter le moment où sa répulsion devient nocive.

    • @biggrizzly pour avoir, en consultation, discuté de cela avec une médecin, j’ai remarqué qu’elle se protégeait avec de grands murs d’ignorance (pas question que je lise ce livre sur les maltraitances médicales m’a-t-elle dit) et qu’il n’était pas possible qu’elle remette en question les pratiques médicales comme si son identité en dépendait. Le souci c’est que ça retombe forcément sur ses patient·es.

      @odilon
      je crois que ça s’appelle le parcours coordonné ? tu n’es plus remboursé qu’à 30%, oui, c’est vraiment dégueulasse ce système

      je ne voulais plus voir mon médecin traitant

      pareil pour moi, mais j’ai du y retourner juste pour lui faire signer ce papier (et bouffer ma chemise en entendant ses âneries) comme ça tu t’assures d’être chaperonné, sinon les autres médecins spécialistes se sentent en roue libre …

    • Se dire qu’en tant que patient, il va falloir être plus malin que le soignant et détecter le moment où par tous les moyens, il va falloir parvenir à le mettre à l’aise... ou le fuir à tout prix. Méchante galère décidément.
      Je rigole encore de la fois où cette jeune médecin ne savait pas quoi me dire pour ces petits boutons sur mon bras... et qu’elle m’envoyait faire une prise de sang pour vérifier l’absence de syphilis... elle ne m’avait pas posé la question du type de rapports que j’entretiens en général avec les autres... finalement, après RDV avec un dermato (en parcours coordonné :-D) il s’est simplement avéré que c’était de l’eczéma.
      J’ai laissé faire... mais ma compagne était au désespoir... on ne va plus voir cette soignante... pas parce qu’elle est maltraitante... juste parce qu’elle passe plus de temps à regarder son PC et Internet à la recherche de ce que ses patients ont, qu’à discuter avec eux :-D