• #Laura_Tarzia : Une ligne ténue entre plaisir et douleur ? A propos de la violence sexuelle comme choix
    http://tradfem.wordpress.com/2019/04/14/laura-tarzia-une-ligne-tenue-entre-plaisir-et-douleur-a-propos-de

    Les dernières décennies ont vu toute une industrie se développer autour de pratiques sexuelles impliquant des éléments de BDSM et d’autres formes de jeu sexuel caractérisées par des relations de pouvoir entre des partenaires dominant et soumis. Celles-ci sont généralement connues sous le terme de BDSM, bien qu’il existe une variété de sous-cultures au sein de la communauté. Dans le BDSM, le dominant peut infliger à la personne soumise une douleur physique et émotionnelle comme faisant partie du « scénario » ou du « jeu ». Les activités courantes BDSM, sans toutefois s’y limiter, incluent la fessée, la flagellation, les coups de triques, le jeu de rôle, le fétichisme et l’usage des outils de contrainte ou de bâillonnement[5]. La personne soumise peut être la destinataire des attentions du dominant ou être tenue de servir la personne dominante dans une relation de type maître/esclave. Grâce au roman érotique à succès Cinquante nuances de Grey, le BDSM – considéré jusqu’alors comme une sous-culture déviante – a atteint le grand public et fait de plus en plus l’objet d’attention et de débat[6]. Cinquante nuances de Grey et les deux titres qui ont suivi ont connu un énorme succès, complété de surcroit par un album de musique classique, une collection vestimentaire, une gamme de jouets sexuels et une adaptation cinématographique en 2015[7]. Commercialisée principalement auprès des femmes, le succès phénoménal de cette série, où Anastasia Steele, la protagoniste virginale et naïve, noue une relation BDSM avec le milliardaire Christian Gray, est en grande partie imputée au fait qu’elle exploite les soi-disant désirs érotiques secrets des femmes, en particulier leur désir d’être sexuellement soumises.[8] Bien que la communauté BDSM ait rapidement pris ses distances avec les livres, arguant que le comportement dominant, manipulateur et harceleur de Christian Grey est en contradiction avec l’éthique du BDSM, le débat entre féministes radicales et féministes libérales au sujet du rapport entre sexe et violence a été néanmoins ravivé.

    Traduction : #Tradfem
    Article tiré de l’ouvrage Freedom Fallacy : http://tradfem.wordpress.com/2018/02/25/preface-de-louvrage-freedom-fallacy
    #violences_sexuelles #BDSM #féminisme_libéral #libre_choix #liberté #violences_conjugales

  • #Caroline_Norma : Prostituer des personnes, un droit humain ? Amnesty International et la priorité des orgasmes masculins
    http://tradfem.wordpress.com/2019/01/30/prostituer-des-personnes-un-droit-humain-amnesty-international-et

    En avril 2012, A.I. a entrepris un réexamen de son programme politique en matière de prostitution. Plus de 10 ans auparavant, A.I. avait adopté une position sexuellement libérale sur la prostitution qui considère que « criminaliser les rapports sexuels consentis entre adultes constitue une violation des droits humains ». La section du Royaume-Uni (« UK ») s’est montrée particulièrement active pour orienter une révision de cette position vers une approche de soutien plus déterminée à l’égard des « droits » au sexe des participants de l’industrie, y compris les acheteurs. Après avoir entrepris un réexamen en 2013, le secrétariat d’Amnesty International, basé à Londres, a publié un certain nombre de documents généraux dans lesquels la prostitution d’autrui est décrite comme une mise en acte de l’« autonomie individuelle », et dans lesquels les politiques gouvernementales de criminalisation de l’achat de services sexuels (la pièce maîtresse du Modèle nordique) y sont condamnées en tant qu’atteinte de l’État à l’autonomie et à la santé des individus, comme suit :

    Les hommes et les femmes qui achètent du sexe à des adultes consentants exercent également une autonomie personnelle…. Certains développent une plus grande estime d’eux-mêmes dans leurs relations avec les travailleuses et travailleurs du sexe, améliorant ainsi leur joie de vivre et leur dignité. A un niveau très basique, l’expression de la sexualité et du sexe est un élément essentiel de l’expérience humaine, directement liée à la santé physique et mentale des individus. L’interférence de l’État dans la stratégie d’un adulte pour obtenir des rapports sexuels avec une autre personne adulte consentante est, par conséquent, une interférence délibérée contre l’autonomie et la santé de ces personnes.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale dans l’ouvrage Freedom Fallacy (https://tradfem.wordpress.com/2018/02/25/preface-de-louvrage-freedom-fallacy)

    #système_prostitutionnel #amnesty_international #industrie_du_sexe #violences_masculines

  • #Miranda_Kiraly et #Meagan_Tyler : Préface de l’ouvrage Freedom Fallacy
    https://tradfem.wordpress.com/2018/02/25/preface-de-louvrage-freedom-fallacy


    L’individualisme est au cœur du féminisme libéral, glorifiant les avantages du « choix » et l’hypothèse que la liberté est à portée de main, ou parfois, qu’elle existe déjà si les femmes choisissent de la revendiquer. Cet individualisme va jusqu’à prétendre – tantôt ouvertement et tantôt furtivement – qu’une égalité substantielle est déjà-là et qu’il ne tient qu’aux femmes d’en réaliser les possibilités. Le féminisme libéral a contribué à recadrer notre libération comme un effort individuel et privé plutôt qu’une lutte qui prend acte des lacunes structurelles des systèmes de pouvoir et de privilège existants, ceux qui continuent à maintenir les femmes opprimées, en tant que classe. Notre libération a ainsi été réduite à une série de déclarations personnelles quant à l’appréciation ou non par les femmes de tels ou tels aspects particuliers de leur personnalité ou de leur vie.

    Ce problème n’est pas nouveau. En 1990, les contributrices à l’ouvrage The Sexual Liberals and the Attacks on Feminism déploraient essentiellement le même problème : que le « féminisme » était passé d’une critique de l’oppression patriarcale – et d’une résistance collective à cet égard – à un modèle libéral individualisé de « libre choix ». Ainsi, Catharine MacKinnon, dans son chapitre intitulé « Liberalism and the Death of Feminism » [Le libéralisme et la mort du féminisme], postulait que le libéralisme est l’antithèse même d’un mouvement de libération des femmes. Comme elle l’indique :

    Là où le féminisme était collectif, le libéralisme est individualiste… Là où le féminisme est ancré socialement et critique, le libéralisme est naturaliste, attribuant l’oppression des femmes à la sexualité naturelle des femmes, la faisant « nôtre ». Là où le féminisme critique les façons dont les femmes ont été socialement déterminées, dans l’espoir de changer cette contrainte, le libéralisme est volontariste, en ce sens qu’il agit comme si nous disposions de choix que nous n’avons pas. Là où le féminisme se base sur la réalité concrète, le libéralisme se base sur un univers idéal, présent seulement dans la tête. Et là où le féminisme est rigoureusement politique, parlant du pouvoir et de son absence, le meilleur qui puisse être tiré de ce nouveau mouvement est une forme diluée de moralisme : ceci est bon, ceci est mauvais, mais sans la moindre analyse du pouvoir et de l’absence de pouvoir.

    Traduction : #Tradfem

    #féminisme_libéral #féminisme_radical #mobilisations