J’arrête | Le Club de Mediapart
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Je signale juste une fois de plus, parce qu’on a ici un formidable exemple de #journalisme
La semaine dernière, l’Obs publiait plusieurs interviews suite à la mobilisation #MeToo sur les violences sexuelles. Dont le mien. J’avais dit au journaliste que ce mouvement avait permis que notre société prenne conscience de l’ampleur des violences. Chacune et chacun d’entre eux commençait à percuter qu’une femme sur deux avait été victime de violence sexuelle, dans l’immense majorité des cas par quelqu’un qu’elle connaissait. Que c’était massif. Que nos sœurs, nos mères, nos collègues, nos amies étaient concernées.
J’expliquais aussi que je trouvais intéressant que nous n’ayons pas franchi l’étape suivante : si une femme sur deux est victime, combien d’agresseurs nous entourent ? Est-ce un homme sur deux ? Un homme sur trois ? Je n’en sais rien. Je sais juste que c’est beaucoup.
Le journaliste a décidé, sans me faire relire ou valider mes propos, de titrer « Un homme sur deux ou trois est agresseur », déclenchant ainsi une vague de haine et de harcèlement sur les réseaux sociaux. Était-ce volontaire ou pas ? Je n’en sais rien. Au fond de moi, je ne peux m’empêcher de penser qu’un journal qui choisit de titrer ces propos le fait délibérément. Pour faire le buzz. Sans se soucier qu’au passage, on casse, on brise. Causeur a essayé à de nombreuses reprises sans succès.
L’Obs l’a magistralement surpassé.