Ce brusque emballement au coeur de l’été, un classique, flirte avec le hoax, et révèle en creux l’incompétence usuelle des medias mainstream.
Sur la base d’une campagne brouillonne d’une petite association inconnue, le feu prend immédiatement à la savane ;
L’ennui c’est que le message implicite ainsi propagé, repris,
se transforme en quelque chose comme “l’eau potable est contaminée par des rejets des centrales nucléaires…”
Passons sur les polémiques habituelles sur les seuils de l’OMS (on nous ment, le nuage de Tchernobyl, etc.)
Dans la mouvance écolo ça marche tout de suite à fond, relance quasi idéale pour dénoncer le nucléaire, voir le CP de Michèle Rivasi, par exemple.
Reste que des données primordiales sont passées sous silence, et que les questions pertinentes ne sont pas posées.
Nul ne rappelle à l’occasion, ce que tout le monde ignore, qu’EDF est le premier gestionnaire d’eau français, d’une part l’héritage historique des grands barrages, puis le refroidissement des 58 tranches nucléaires.
Ici savoir que les prélèvements opérés pour le seul refroidissement des centrales sont la plus importante ponction sur la ressource dans le milieu naturel, avant l’agriculture, l’industrie, l’eau potable, le
tourisme, etc.
Ici un premier piège : l’eau prélevée pour l’irrigation est “perdue” et ne revient pas ensuite au milieu naturel (évaporation), tandis que l’eau prélevée pour refroidir les centrales est immédiatement restituée au fleuve.
Et nous arrivons à LA question à se poser : l’eau prélevée pour refroidir un réacteur nucléaire tourne dans un circuit dit secondaire, et ce flux n’est bien évidemment pas en contact avec tel ou tel nucléotide découlant de la fission. Dès lors comment cette eau peut-elle être chargée en tritium après avoir contribué à refroidir le réacteur ?
(Si le réacteur c’est un tambour de machine à laver, l’eau n’est pas dans le tambour, mais dans des petits tuyaux qui tournent autour…)
C’est là que ça devient intéressant et que l’affaire à le mérite de mettre l’accent sur le vieillissement du parc car à priori après rejet, après avoir circulé dans le circuit secondaire, elle ne devrait théoriquement pas être chargée en tritium, à moins que lesdites centrales ne soient des “passoires” ?
Plus largement aucun media ne s’est par ailleurs intéressé tant à l’encadrement réglementaire du contrôle de la qualité des eaux destinées à la consommation humaine (appellation officielle de l’eau dite “potable”). Ils se seraient rendus compte qu’aucun contrôle n’est prévu pour la radioactivité, et que par ailleurs les trous dans la raquette concernant les substances recherchées et “contrôlées” (pesticides, perturbateurs, etc.) sont très préoccupants. Surtout si
l’on sait que les millions d’analyse de l’eau “potable” effectuées chaque année pour le compte du ministère de la Santé, sont sous-traitées à deux mastodontes privés, Eurofins et Carso qui, en dépit de scandales à répétition, se sont assurés une véritable rente grâce à ces missions que leur délègue la puissance publique.
Bref, au total le traitement de cette “peur de l’été” est très
largement inabouti, et ne laissera qu’une vague peur, sans réponse, qui va faire exploser les ventes d’eau en bouteille…