Baldwin, le Noir et la Palestine

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  • Il n’existe « aucun espoir d’établir la paix » au Moyen-Orient « sans résoudre la question palestinienne », lançait l’essayiste et romancier afro-américain James Baldwin, né à Harlem au début des années 1920. C’est une lecture croisée que l’auteur propose dans les présentes lignes : l’Amérique suprématiste qu’a connue Baldwin et la Palestine sous occupation israélienne — si les contextes diffèrent, les processus de ségrégation mentale et spatiale à l’œuvre résonnent tragiquement.

    Baldwin, le Noir et la Palestine
    https://www.revue-ballast.fr/baldwin-noir-palestine

    « L’État d’Israël n’a pas été créé pour le salut des Juifs ; il a été créé pour le salut des intérêts occidentaux. […] Les Palestiniens paient pour la politique coloniale britannique du diviser pour mieux régner et pour le sentiment de culpabilité chrétienne qui hante l’Europe depuis plus de trente ans. Enfin : il n’y a absolument — je répète absolument — aucun espoir d’établir la paix dans ce que l’Europe appelle de manière si arrogante le Moyen-Orient […] sans résoudre la question palestinienne. La chute du Shah en Iran n’a pas seulement révélé la teneur des préoccupations de Carter en matière de droits de l’homme, elle a aussi révélé qui fournissait Israël en pétrole et à qui Israël fournissait des armes. Il s’avère qu’il s’agit de la très blanche Afrique du Sud […]. Mon ami Andrew Young1, par un courage et un amour profond, et avec une noblesse silencieuse, irréprochable, indescriptible, a tenté de parer à un nouvel holocauste et je le proclame un héros, trahi par des lâches. »