Eloge de la grève

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  • Quand Blanquer reçoit les félicitations présidentielles !
    https://www.challenges.fr/politique/blanquer-recoit-les-felicitations-presidentielles_797649

    Le ministre de l’Education a reçu des félicitations du président pour son intervention de sortie de crise qui « a apaisé la situation ». Dans les indiscrétions politiques de la semaine, retrouvez aussi le Parti animaliste, Stéphane Travert, Valérie Pécresse...

    Face à la #grève des enseignants et à l’affaire d’Ibiza, l’Elysée sort l’artillerie. « Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’école ouverte, est en proie à une offensive de déstabilisation insupportable », selon un proche du président de la République. Ledit ministre a même reçu les félicitations présidentielles pour son intervention de sortie de crise qui « a apaisé la situation ». Olivier Véran, le ministre de la Santé a, lui, été prié de se montrer « plus coopératif pour l’organisation des tests dans les établissements scolaires qui relèvent de sa responsabilité ».

    « On peut tout se permettre quand on est intouchable parce qu’on a les faveurs du monarque ! »

    • « Sans les preneurs d’otages du passé, nos gosses iraient à l’usine au lieu d’aller à l’école.
      C’est utile, la grève.
      La République, elle est sociale, on s’est battu pour qu’elle le soit on se battra pour qu’elle le reste ✊
      #TousEnGrèveLe27 #Greve27janvier »
      https://www.youtube.com/watch?v=shG4E3NX9ng

      "Éloge de la grève" un texte magnifique de Léonard Vincent interprété par Jean-Pierre Darroussin
      https://twitter.com/realmarcel1/status/1485301775469092865?cxt=HHwWgoC98YyG7ZwpAAAA

      Ils ont de la chance, les managers de la République. Les gens ordinaires n’ont pas encore ressenti l’intérêt de faire la grève et d’en savourer les fruits. Pourtant, il y aurait de quoi s’offrir de belles journées. Il y aurait de quoi s’offrir à soi-même une belle émotion, libératrice, gentiment subversive, brève et forte. Faire la grève, ce serait, disons-le comme ça, une grande, une belle petite joie, j’en suis sûr. Ne serait-ce que d’un petit point de vue personnel, au ras du quotidien.

      Pensons aux matins d’hiver, dans les grandes villes. Au métro bondé, aux odeurs de cheveux, de déodorant, à l’étouffoir des petites angoisses, de la lassitude résignée des salariés « qui ne sont rien », d’après ce qu’en dit le grand manager des Français. Coincé entre les épaules et les soupirs des inconnus, on se prend à rêver. Et si aujourd’hui, on ne se laissait pas faire ? Et si on n’avait pas à subir les mille servitudes du travail aujourd’hui ? Oui, on se prend à rêver. Et on repense, avec un peu d’anxiété peut-être, mais aussi une jubilation secrète, à nos journées d’école buissonnière.

      Il y a des jours comme ça. Des jours où la farandole des imposteurs, à la télévision, à la radio, au bureau, sur le chantier, exaspère plus que de raison. Des jours où on nous en demande trop, en tout cas plus que ce qu’on est en mesure de donner. Et d’un seul coup, c’est étrange n’est-ce pas ?, le refus, la ruse, le demi-tour nous appellent. Et nous disent : là, vraiment, non. Hier d’accord, demain je ne dis pas. Mais aujourd’hui : non.

      Parfois, ce n’est pas notre faute. Un enfant est malade, la salle de bain du voisin fuit à travers le plafond, la neige encombre les routes, la grippe nous saute à la gorge. Alors on reste à la maison, secrètement libéré, secrètement rebellé contre les agendas partagés, les réunions hebdomadaires, les problèmes en suspens, les directions des ressources humaines, les premiers de cordée.

      La grève au fond, il faudrait l’essayer, pour voir. Allez savoir si perdre un jour de salaire, peut-être même plusieurs, n’en vaudrait pas la peine. Ne serait-ce que pour voir la tête de ceux qui trouvent ça fou, ou qui trouvent ça irresponsable. Payer pour voir, comme un coup de poker dérisoire et drôle.

      Je me prends à songer à la puissance qu’aurait, dans mon beau pays malade, une grève générale faisant s’affaler en une journée tout l’ordre dominant, le gelant soudain, le faisant baisser d’un ton, le contraignant à l’immobilisme absolu, silencieux, fulminant, dans l’incompréhension générale, la stupéfaction et l’anxiété. Quelle panache ! « Mais que veulent-ils ? » se répéterait-on alors partout, sur les plateaux de télévision, dans les cabinets, dans les salles de réunion du Président. Enfin la question serait posée. Et une réponse serait attendue.

      Quelle belle fiction ce serait, quel beau roman d’un jour ! Le lendemain, j’en suis sûr, quelle que soit la réaction du patron, des collègues, des confrères, au moins, avouons-le, on sourirait. Notre journée, notre semaine peut-être, et pourquoi pas notre mois d’école buissonnière, aurait eu le mérite de tout chambouler en silence. De faire peur, sans un geste violent. Et imaginons alors que nous ne soyons pas seul à nous lever le matin, à nous rendre au travail et, plutôt que de mentir pour nous tirer d’affaire, à clamer haut et fort qu’aujourd’hui, on répondra « non » à tous les ordres. Et que la loi nous protège.

      Oui, vraiment, ils ont de la chance, les managers de la République.

      https://seenthis.net/messages/672655

    • Camarades cheminots, votre combat ne sera pas seulement celui pour vos intérêts professionnels, catégoriels ou personnels, aussi légitimes soient-ils. Il sera aussi et surtout celui de garder à notre pays un bien qui lui est précieux. Il y a des moments, où chacun à sa place, on est porteur de l’intérêt national. « Celui qui est désigné doit marcher » disait Péguy. Vous aurez bien sûr en face de vous la partie servile des médias qui vous insultera et vous reprochera de prendre les usagers en otage. Vous aurez les sondages bidons, l’arrogance cassante de la caste et les capitulations des syndicats jaunes. Ne vous laissez pas intimider.

      Quelles que soient les formes de lutte que vous choisirez, nous vous soutiendrons et rappelez-vous que les seuls combats que l’on perd sont ceux qu’on refuse de livrer.

      Régis de Castelnau

      #AvecLesCheminots

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