• Syrie : ce que le Monde évacue d’une dépêche AFP

    Je signalais la semaine dernière comment le New York Times avait, purement et simplement, censuré un de ses propres articles en ligne, au lendemain de sa publication. La coupe faisait disparaître un long paragraphe qui citait un rapport du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU mettant en cause l’Armée syrienne libre dans des cas d’exécutions sommaires à caractère confessionnel :
    http://seenthis.net/messages/77703

    Le lecteur du Monde, aujourd’hui, a droit au même genre d’attention et sera préservé de toute référence confessionnelle dans la retranscription d’une dépêche AFP…

    On pourra facilement suivre la trace des ciseaux, puisque je citais justement ce matin cette même dépêche reproduite dans L’Orient-Le Jour :
    http://seenthis.net/messages/78452
    et je m’étonnais d’y voir reproduit un paragraphe hétérodoxe :
    http://www.lorientlejour.com/category/À+La+Une/article/767287/Des_jeunes_Libanais_prets_au_combat_au_cote_de_leurs_%22freres_syrien

    « Nous allons en Syrie pour mener le Jihad (guerre sainte) avec nos frères syriens et renverser le tyran Assad. Comme la communauté internationale a choisi de ne rien faire et de permettre la poursuite des massacres d’innocents il faudra que ce soient les musulmans eux-mêmes qui règlent le problème », renchérit Oussama Salem, le plus religieux du groupe. Il égrène un chapelet tout en écoutant le Coran sur son téléphone.

    « Vous allez me dire que c’est el-Qaëda ou des groupes fondamentalistes islamiques qui se battent en Syrie... S’ils y sont, c’est seulement de votre faute (ndlr : les Occidentaux) pour avoir permis à Bachar el-Assad de rester au pouvoir en tuant des gens », lance-t-il en se lissant la barbe.

    Ce soir, je vois passer la dépêche de l’AFP sur le site du Monde :
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/07/07/des-jeunes-libanais-prets-au-combat-au-cote-de-leurs-freres-syriens_1730745_
    Vous pouvez vérifier : c’est mot à mot le même article.

    Et là, tenez-vous bien : ce bon gros paragraphe évoquant le « Jihad », « des groupes fondamentalistes islamiques » et… « le chapelet », « le Coran » par téléphone, « la barbe » du témoin, a purement et simplement été sucré.

    Alors quoi, quelqu’un du Monde pourrait-il expliquer pourquoi il est jugé nécessaire de censurer ce passage ? Pourquoi le lecteur français ne peut-il pas être exposé à une information qui est, pourtant, fournie aux lecteurs chrétiens et « anti-syriens » de l’OLJ ?

  • Les héros sont fatigués

    L’artiste : On dirait que tu t’emmêles les pinceaux ?
    L’artisan : Aucun risque... de pinceau, je n’en ai qu’un... et j’y tiens
    L’artiste : Accroche-toi à ton pinceau dans ce cas... j’enlève l’échelle
    L’artisan : tu es complètement marteau... pourquoi tu enlèverais l’échelle ?
    L’artiste : Pour décrocher la lune, t’as pas besoin de te raccrocher à la muraille de Chine
    L’artisan : de quoi tu parles ? Tu peux décrypter s’il te plaît ?
    L’artiste : tu es un artiste, non ? Pour que tu brilles, je ne crois pas que tu aies besoin de béquilles
    L’artisan : tu es drôle, si tu enlèves l’échelle, j’ai toutes les chances de partir en vrille
    L’artiste : tu n’as pas besoin d’échelle... accroche-toi à ton pinceau
    L’artisan : je ne suis pas artiste peintre... mais tout au plus un peintre en bâtiment. Ce qu’on appelle : un artisan ... un artisan qui peint ... un artisan peintre.
    L’artiste : et qu’est-ce que tu peins ?
    L’artisan : je peins les choses comme elles sont
    L’artiste : tu n’es pas un artiste alors... je ne te dis pas ma déception.
    L’artisan : qu’est-ce que tu as contre les artisans ?
    L’artiste : ça arrange bien les choses, je le sais... mais ça ne les change pas.
    L’artisan : quoi que tu dises, quoi que tu fasses, un mur reste un mur
    L’artiste : on peut toujours le détruire
    L’artisan : pour quoi faire... pour le reconstruire le jour d’après ?
    L’artiste : non pour inciter les autres à ne plus en construire
    L’artisan : 4 murs et un toit... nous en avons tous besoin
    L’artiste : oui... je ne dis pas non... une maison... une prison... une raison
    L’artisan : tu m’as l’air un peu dérangé... est-ce que je me trompe ?
    L’artiste : je viens de bruler l’école d’où je suis issue
    L’artisan : quelle école ?
    L’artiste : l’école des arts et métiers
    L’artisan : tu es complètement givré... tu vas te retrouver entre quatre murs
    L’artiste : je voulais séparer les arts et les sots métiers.
    L’artisan : il n’y a pas de sot métier
    L’artiste : c’est ce qu’on dit quand on est sot !
    L’artisan : selon toi, il n’y a que de sots métiers
    L’artiste : ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit
    L’artisan : tu as dit quoi ?
    L’artiste : qu’il n’y a que des sots pour exercer un métier
    L’artisan : comment faire sinon pour vivre
    L’artiste : on s’accroche au pinceau et on enlève l’échelle !
    L’artisan : quelle belle chute
    L’artiste : autrement, tu n’apprendras jamais
    L’artisan : apprendre quoi ?
    L’artiste : que tu ne perds rien pour apprendre
    L’artisan : je ne comprends même pas ce que tu dis
    L’artiste : dans ce cas, il faut apprendre à peindre les choses telles qu’elles doivent être.
    L’artisan : et elles doivent être comment ?
    L’artiste : comme tu les as rêvées
    L’artisan : je n’ai pas le temps de rêver... je ne veux pas crever.
    L’artiste : tout est là... tu ne vis pas... tu crèves déjà.
    L’artisan : dans ce cas, je ne suis pas seul, nous sommes plusieurs dans ce cas
    L’artiste : j’enlève l’échelle ... accroche-toi au pinceau
    L’artisan : merde, tu t’appelles comment... Jean-Marc Ayrault ?

    http://www.lejournaldepersonne.com/2012/07/les-heros-sont-fatigues