• Une confiance minée
    Une première étude documente le parcours de femmes victimes de violence au sein du système judiciaire.
    https://www.actualites.uqam.ca/2018/premiere-etude-parcours-femmes-victimes-violence-systeme-judiciaire

    Les femmes ayant vécu des formes de violence – conjugale, sexuelle, exploitation sexuelle – réclament des changements en profondeur au sein du système judiciaire, notamment de meilleures relations avec ses acteurs, en particulier les forces policières et les procureurs. C’est l’une des principales conclusions de l’étude « Femmes victimes de violences et système de justice criminelle : expériences, obstacles et pistes de solutions ». Cette recherche exploratoire, la première du genre au Québec, porte sur le parcours de femmes ayant subi de la violence à toutes les étapes du processus judiciaire.

    Les dénonciations engendrées par le mouvement #MoiAussi ont remis à l’avant-plan la confiance minée des femmes victimes de violence envers le système de justice. « Plusieurs femmes hésitent à porter plainte de crainte de ne pas être prises au sérieux », souligne la professeure du Département des sciences juridiques Rachel Chagnon, qui a participé à l’étude avec sa collègue Myriam Dubé, de l’École de travail social. « Pour aller au-delà des anecdotes et des accidents de parcours, nous avons documenté le parcours de femmes victimes de violence, ce qui n’avait pas été fait jusqu’à maintenant », note la directrice de l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF).

    Des entrevues individuelles et de groupe ont été réalisées avec 52 femmes âgées de 18 ans et plus, vivant dans 10 régions du Québec et provenant de différents milieux socio-économiques. Toutes avaient vécu au moins une forme de violence, physique ou sexuelle. Parmi ces femmes, 14 n’avaient pas porté plainte, 19 avaient vu leur plainte rejetée et 19 avaient cheminé dans le système judiciaire au moins jusqu’à l’enquête préliminaire. « Nous avons recueilli un éventail diversifié de témoignages, de la mère de famille à la travailleuse du sexe », note Rachel Chagnon.