Je dors peu
Je bâcle mes rêves
Et mon petit déjeuner
Je file en hâte
Au marché
Légumes d’hiver et grisaille
Je lance immédiatement
Un clafoutis de clémentines
Pour Maryam ce midi
►http://www.desordre.net/musique/zappa.mp3
Et ensuite je range
Mes légumes et mes fruits
Un peu de musique : Zappa !
Ruban périphérique
Broken hearts are for assholes
Maintenant ça me fait rire, il était temps
Chaque fois que je vais chez mes amis
Je passe devant cette maison
Dans laquelle une drôle d’aventure, il y a trente ans
Julien me proposerait presque de soigner
Le mal par le mal et donc
Un martini Dry façon Churchill, why not ?
Somossas de Maryam
Chili sine carne
Clafoutis pas foutaclis !
Maryam part pour un rendez-vous important
Le soleil hivernal subreptice cède sa place au déluge
Combien de fois ce temps sur ce paysage si familier ?
Julien a téléchargé Douze homme en colère
Pour ma grand Sarah qui doit l’étudier
J’en profite pour copier moult films !
Café qui traîne un peu en longueur
Echanges toujours ironiques avec Julien
Rattrapé tout d’un coup par la fatigue de cette nuit
Chemin du retour
Quel con, je n’ai pas pris mon appareil
Je photographie le tunnel végétal de Raffut au téléphone
►http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/rem.mp3
Je me faufile
Dans une circulation épaississante
En écoutant un vieux disque de REM
Je tente de m’intéresser vainement
Au match de rugby France-Ecosse
Le chauvinisme de la télévision contredit : yes !
Le rugby professionnel
Est devenu ce puissant labour
Sans étincelles (in Raffut)
Je vais redescendre m’intéresser
A l’épineuse question
Du repas de retour des enfants
Adaptation du principe de galette coréenne
Que des légumes et des oignons
Le tout en quatre petits tas dans un plat à paella
Succès d’estime
Auprès de mes enfants
Presque aussi fort que conversation avec Mathieu hier !
Quelques parties d’échecs avec Émile
Festival d’ouvertures nouvelles
Certaines plus jouées depuis des lustres !
Ah celle-là, je la reconnais
L’ouverture berlinoise, une rareté
Tu sais papa je ne connais pas les noms
Non c’est vrai mon fils
Tu ne les connais par leurs noms
Mais tu as bien compris leurs principes !
C’est avec la berlinoise déterrée
Que Kramnik a détrôné Kasparov
Je ne sais pas qui c’est Papa
Quand il était petit on demandait à Emile
Quel était son joueur de rugby préféré
– Augustin ! (un de ses camarades du club)
Ben disons que Kasparov
C’est un peu le Chabal
Des échecs, l’Ogre de Bakou
Depuis mon lit
Je cours aux toilettes
Lecture de « papa travaille », O. Cadiot
Tentative de citation
En trois lignes
D’Histoire de la littérature récente
On écrit très peu
On passe son temps à relire
Comme on remange son dîner froid le lendemain
Voilà votre destin
Si vous voulez devenir écrivain
Ou écrivaine à tout prix
Vous allez découvrir
Que vous ne ferez pratiquement que ça :
Vous lire et vous relire
Très peu d’écriture
Au sens où on l’entend d’habitude :
Une marée de mots qui sortent de votre corps
Ce n’était pas prévu
Ce n’est pas tellement de relire qu’il s’agit
C’est plutôt de trouver sans cesse à redire
Vous devenez votre premier lecteur mécontent
Un cobaye enfermé dans son bureau obligé
De corriger en gémissant la même rédaction idiote
Pendant des années
On inflige aux portes de réfrigérateurs
Le même torture test en les claquant des milliers de fois
Pour tromper l’ennui
Vous pouvez ouvrir ou fermer la porte
Chaque matin avec une humeur différente
Vous pouvez aussi lire les mêmes lignes
à la lumière d’un nouvel événement
Ca vous changera
Et ça donnera au même texte une couleur spéciale
Il va s’apaissir, prendre du volume
Au point que certains chapitres ressembleraont à des espaces
Dans lequel vous, ou votre narrateur
Vous déplacerez aisément
Et des mouvements de vie apparaîtront
Et on dort
Très bien
Après pareille lecture
#mon_oiseau_bleu