Pour un dépassement des luttes sectorielles : édito n° 32

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  • Pour un dépassement des luttes sectorielles : édito n° 32 - Zones subversives
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    Un mouvement peut se lancer. la colère monte dans différents secteurs. Macron lance ses projets de réformes pour tester la combativité des différents secteurs : SNCF, fonction publique, éducation, assurance chômage. Le pari du gouvernement, c’est de laisser des luttes sectorielles et corporatistes s’épuiser chacune dans leur coin. Avant de passer sa réforme des retraites face à un mouvement social réduit à un #champ_de_ruines.

    Face à ses nombreuses#offensives, il faut sortir de la simple agrégation des mouvements corporatistes. le modèle des années 1995 s’est effondré dans le réformisme altermondialiste et la défense de l’Etat. Les luttes dispersées ne peuvent plus déboucher sur le « tous ensemble » de l’improbable « convergences des luttes ». Les facs sont bloquées en mars, puis les cheminots partent en grève en avril, suivis par des fonctionnaires ou les hôpitaux pour le mois de mai. Chaque mouvement s’effondre progressivement dans son coin sans véritable jonction. Voilà le plan rêvé par le gouvernement.


    Face à ce constat, il ne faut plus lutter pour défendre un statut ou une corporation. Il faut lutter pour défendre ses intérêts de classe et construire un mouvement d’ensemble de tous et toutes les exploités. Dans les Universités, les étudiants se contentent de défendre le droit à l’éducation. A Montpellier, malgré la politisation des blocages et de la lutte, le discours reste englué dans la grisaille syndicaliste. le mouvement ne sort pas du modèle du « mouvement étudiant » pour la défense de l’Université et le droit à l’éducation. Sans remettre en cause la société de classes légitimée par l’Etat à travers la sélection scolaire.

    Les grèves de la SNCF s’orientent trop souvent vers la défense d’un improbable « service public ». La nécessaire solidarité entre cheminots et usagers se fait autour de la défense de l’Etat. il semble intéressant d’affirmer une solidarité de classe contre la dégradation de nos conditions de travail et de vie. Partir de notre réalité quotidienne reste plus pertinent que d’invoquer les chimères du service public et de l’Etat social.

    Il faut surtout refuser les catégories imposées par le capital et l’Etat. Ne pas lutter pour la défense d’un statut particulier, mais pour la fin de l’exploitation. la seule perspective reste un mouvement d’ensemble de généralisation des grèves et des blocages. Une solidarité inter-professionnelle doit aussi construire des structures communes d’auto-organisation.