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  • La bière : un cas d’école du #sexisme
    https://information.tv5monde.com/terriennes/la-biere-un-cas-d-ecole-du-sexisme-314846

    Une belle ironie quand on sait que la #bière est d’abord une #histoire de brasseuses, comme le rappelle la spécialiste Elisabeth Pierre : « Initialement, la fabrication de la bière, liée au pain, était réservée aux femmes. A partir du XIIIe siècle, des moines se sont mis à brasser, mais l’on trouve une majorité de femmes parmi les grandes figures historiques, telle la religieuse Hildegarde de Bingen, botaniste et première brasseuse à avoir consigné l’importance du houblon dans l’élaboration de la bière, au XIIe siècle. En Angleterre, le savoir-faire était également féminin avec les alewives, à l’origine des premiers pubs. Mais la révolution industrielle a sorti la bière de son univers rural et domestique, avant que le #marketing n’en fasse une boisson d’hommes quand les femmes n’ont pourtant jamais cessé de brasser. »

  • Les rues genevoises en voie de #féminisation

    Trop masculine, la nomenclature des rues fait débat en #Suisse romande. A Genève, le #collectif féministe #L’Escouade a rebaptisé, depuis début mars, une vingtaine d’artères avec des noms de femmes. L’initiative trouve un écho au Grand Conseil.

    A Genève, seules 5,6% des rues portent des noms de femmes. Soit le taux le plus bas de Suisse romande après Sion (5,2%). Un score peu enviable que le collectif féministe L’Escouade veut améliorer. Depuis le 1er mars, il rebaptise toutes les deux semaines une dizaine d’artères au moyen de plaques violettes en hommage à des femmes artistes, militantes, écrivaines ou encore diplomates que l’histoire a laissées de côté. L’initiative « 100Elles* », réalisée en partenariat avec la ville de Genève et un groupe d’historiennes, trouve un relais politique au Grand Conseil où une députée veut pérenniser le projet.

    Trop masculine, voire parfois politiquement incorrecte, la nomenclature des rues est fréquemment remise en question, en Suisse et ailleurs. Preuve tangible de la mémoire collective, elle agit comme un baromètre de la sensibilité, rendant soudain encombrantes certaines personnalités jadis encensées. A Neuchâtel, l’espace dédié au scientifique Louis Agassiz, éminent glaciologue également auteur de thèses racistes, a été débaptisé l’an dernier au profit de Tilo Frey, première élue noire au Conseil national. En matière de genre, le déséquilibre actuel apparaît lui aussi comme le reliquat d’un monde où les femmes ne comptaient pas ou peu. Face à la pression, les villes tentent de renverser la tendance. A l’instar de la municipalité lausannoise, qui a récemment décidé d’attribuer les quatre premiers noms de rues du futur écoquartier des Plaines-du-Loup à des femmes.

    Dans le canton de Genève, seules 41 rues sur 589 rendent hommage à des femmes. La plus populaire des héroïnes de l’Escalade, la Mère Royaume, Catherine Cheynel de son nom de jeune fille, n’a droit qu’à une ruelle de 150 mètres aux Pâquis. Parmi les rares élues, on trouve la journaliste Emilie Gourd, l’écrivaine Alice Rivaz ou encore la doctoresse Marguerite Champendal. « Symbole de la domination masculine dans l’histoire et, partant, dans l’espace public, ce déséquilibre n’est pourtant pas motivé par des critères de sélection objectifs », souligne Myriam Gacem, membre de L’Escouade. La loi ne fait en effet aucune mention du genre : la personne honorée doit avoir marqué de manière pérenne l’histoire de Genève et être décédée depuis plus de dix ans. Force est de constater que la marge d’interprétation a laissé place à l’arbitraire.

    #Asymétrie de genres

    Des femmes illustres, ambitieuses par leur œuvre ou leur engagement, Genève en regorge. Sur mandat de L’Escouade, onze historiennes de l’Université de Genève en ont retenu cent et effectué un travail minutieux pour retracer des parcours souvent inconnus du grand public. Sur la liste qui sera égrenée jusqu’au mois de juillet, on trouve ainsi Marguerite Frick-Cramer (1887-1963), première femme déléguée du CICR, Hélène Gautier-Pictet (1888-1973), fondatrice du Centre de liaison des associations féminines genevoises, Jeanne Henriette Rath (1773-1856), artiste peintre qui a financé le musée bien connu de la place de Neuve, ou encore Alexandra Kollontaï (1872-1952), ambassadrice de l’URSS et fervente féministe.

    A partir de quand juge-t-on que quelqu’un a marqué durablement l’histoire ? Pour Daniela Solfaroli Camillocci, professeure à l’Institut d’histoire de la Réformation et membre du groupe d’historiennes, le choix est éminemment politique. « Historiquement, des critères de sélection subjectifs ont produit des asymétries de genres, observe-t-elle. Ecrire l’histoire des femmes en insistant sur leurs affects, définir leur identité à travers leur affiliation au groupe familial ou encore perpétuer leur caractère exceptionnel, tous ces réflexes ont contribué à une invisibilisation des femmes dans l’espace public. »
    Reconfigurer l’espace public

    Exhumer des parcours oubliés peut sembler compliqué. En se plongeant dans les archives d’Etat, d’institutions et d’associations, tout comme dans la littérature secondaire, les chercheuses ont pourtant été confrontées à une abondance de matière. « Travailler en groupe nous a permis d’ouvrir nos perspectives, pour représenter des milieux sociaux, des identités et des trajectoires les plus variés possible », souligne Daniela Solfaroli Camillocci. Certains milieux sociaux défavorisés n’ont en revanche laissé aucune trace. La sélection inclut donc des figures collectives, les « trente immortelles de Genève » ou encore les horlogères, pour combler ces vides. Reste que les enjeux de la mémorialisation évoluent constamment : « Les choix d’aujourd’hui ne seront pas les mêmes dans vingt ans. »

    Au parlement, une motion de la députée d’Ensemble à gauche Jocelyne Haller, soutenue par les socialistes, les Verts et le PDC, donne trois ans au canton pour féminiser les rues genevoises sur la base de la liste établie. « Donner des noms de femmes aux ouragans semble aller de soi, relève-t-elle. Lorsqu’il s’agit de rues ou d’établissements scolaires, c’est plus compliqué. » A quelques mois de la grève des femmes, le sujet dépasse selon elle le clivage gauche-droite. Si sa proposition n’est pas discutée d’ici au 14 juin, elle n’exclut pas de demander l’urgence.
    Volonté politique

    A Genève, le « réflexe féminin » est déjà présent, assure Sandrine Salerno, cheffe du Département des finances. « Ce projet s’inscrit dans la politique de l’égalité que mène la ville pour valoriser le travail des femmes. » A défaut de débaptiser massivement, la ville compte plutôt profiter des nouveaux quartiers pour honorer des femmes. « Dans le secteur de la gare des Eaux-Vives, toutes les nouvelles rues ont des noms de femmes, précise Rémy Pagani, chef du Département de l’aménagement et des constructions. Le futur pont du CEVA, à Carouge, sera celui des Orpailleuses. » Une fois complète, la liste des « 100Elles* » sera envoyée à toutes les communes pour les sensibiliser.

    Lire aussi : La seconde vie des sorcières sur Wikipédia

    Selon quel processus nomme-t-on une rue ? Les communes donnent des préavis à la commission de nomenclature qui soumet les propositions au gouvernement pour validation. « En 2012, ce dernier avait modifié la réglementation pour privilégier les dénominations courtes se référant à la toponymie locale, puis il est revenu en arrière en 2015, rappelle Geneviève Arnold, ancienne membre de la commission. Nous y étions personnellement opposés considérant les enjeux de mémoire et de préservation de l’histoire locale. »
    Baptiser et débaptiser

    Débaptiser une rue, en revanche, est un processus rare, long et complexe. Il faut motiver la demande auprès de la commission de nomenclature avec des sources historiques. Et cela ne se fait pas toujours sans accroc. « En 2012, la rue Sautter a dû être renommée pour cause de travaux, se souvient Geneviève Arnold. Le choix d’honorer Gabrielle Perret-Gentil (1910-1999), gynécologue et obstétricienne qui s’est notamment battue pour le droit des femmes à l’avortement, n’a pas fait l’unanimité au sein du conseil d’Etat ni des Hôpitaux universitaires de Genève qui auraient préféré un homme. » Par le passé, le processus de dépabtisation s’est aussi observé dans le sens inverse. En Vieille-Ville, la rue des Belles-Filles, jadis lieu de rendez-vous libertins, est aujourd’hui la rue de l’écrivain et pasteur Etienne Dumont (1759-1829).

    https://www.letemps.ch/suisse/rues-genevoises-voie-feminisation
    #Genève #noms_de_rue #toponymie #toponymie_féministe #résistance #féminisme #re-nomination #repabtisation #action_toponymique #toponymie_politique
    Pour archivage, article paru le 5 avril 2019

    • 22.06.2019| Deuxième partie consacrée au collectif #femmes dans ta rue. En marge de la Grande Grève Féministe, le collectif romand constelle la rue d’images de femmes invisibilisées, Qu est ce le mécanisme quasi automatique, pourquoi et comment le renverser. Une rencontre passionnante !


      http://libradio.org/?page_id=6474

      Pour écouter le podcast :

      http://libradio.org/wp-content/uploads/2019/06/s7_Visite_Master.mp3

      #audio

    • A Genève, les noms de rue se féminisent

      D’ici la fin de l’année, dix rues et places de Genève vont être « rebaptisées » de noms de femmes. Le projet initié par des militantes féministes vient d’être officiellement approuvé par le canton. Il permettra de donner leur place aux femmes dans l’Histoire et l’espace public genevois.

      A Genève, seuls 7% des rues portant des noms de personnes font référence à des femmes. Pourquoi ? « Les hommes sont-ils les seuls à avoir contribué à l’histoire de Genève ? », s’interroge le collectif du projet 100 Elles*, qui a fait les comptes : 548 rues genevoises portent des noms d’hommes et 41 des noms de femmes. Après un long travail d’enquête et de recherches, en collaboration avec les autorités locales, le projet a donc fini par voir le jour. Remettre en lumière ces femmes oubliées de l’histoire de la ville. Leur (re)donner la place (ou la rue) qu’elles méritent.

      Fin 2020, la place des 22-Cantons s’appellera place #Lise_Girardin, du nom de la première femme maire de la Ville de Genève et en Suisse, en 1968 ; elle fut aussi la première femme élue au Conseil des Etats, en 1971.

      L’avenue William-Favre va inclure sa sœur #Alice_Favre, présidente de la Croix-Rouge genevoise, tandis que la rue de la Pisciculture deviendra celle des #Trois-Blanchisseuses, d’après un fait divers tragique : trois blanchisseuses se sont noyées dans le Rhône en 1913, suite à l’écroulement d’un bateau-lavoir mal entretenu.

      « D’autres suivront »

      « Il s’agit de la première fournée, d’autres suivront ces prochaines années », a indiqué devant les médias le président du Conseil d’Etat Antonio Hodgers.

      La Ville de Genève se réjouit de cette décision. Elle va accompagner les habitants et entreprises concernés par ces changements. Elle précise que les démarches à entreprendre seront limitées, puisque la plupart des modifications se feront de manière automatique et groupée auprès de l’Office cantonal de la population, des Services industriels ou encore de La Poste.

      Quatre noms en attente

      Pour ces modifications, des lieux qui ont peu d’adresses ont été choisis, sans pour autant se limiter à des ruelles sans visibilité. Le rapport entre la personne et le lieu a aussi été pris en compte, tout comme les répétitions. Alors qu’il existe un pont et une rue des Acacias, le parc éponyme deviendra le parc #Eglantyne-Jebb, d’après la fondatrice de l’association Save the Children.

      La commission cantonale de la nomenclature a toutefois refusé de débaptiser la place du Cirque et quatre rues. Informés par la Ville de Genève de cette démarche, les habitants de la rue #Jean-Violette, par exemple, se sont opposés à ce qu’elle soit renommée. La municipalité doit faire de nouvelles propositions de rues pour pouvoir leur donner les noms de quatre femmes validés par la commission.

      « C’était drôle car l’annonce a été faite le jour des 50 ans du MLF, dont le slogan était qu’un homme sur deux était une femme. Ce n’est pas encore le cas dans la nomenclature de la Ville de Genève et dans bien d’autres villes dans le monde ! Mais on est tout de même évidemment très contentes, c’est sûr nous ne sommes pas encore à la parité, mais c’est une première étape, ça va continuer dans les années à venir. C’est sûr que dix sur plus de 500 rues, c’est pas encore gagné ! », réagit Justine Barton, du groupe féministe L’Escouade, jointe par Terriennes.

      « Il y aura toujours des mécontents, c’est souvent ceux qu’on entend le plus !, confie-t-elle, Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’on ne veut pas changer l’histoire, on veut juste visibiliser des personnes qui ont aussi existé, les habitants ne se rendent pas forcément compte de cette partie de l’histoire, ni écrite ni visibilisée encore. Mais on a aussi des réactions très positives. Il y a mêmes certaines personnes qui nous demandaient si, avec les plaques alternatives, elles pouvaient déjà changer d’adresse et recevoir leur courrier ! C’est certain, c’est un changement majeur, et pour les nouvelles adresses, la municipalité a promis d’accompagner les Genevois.es. En tout cas, la cause en vaut la peine ! »

      Quant aux futures plaques portant les noms de femmes, la militante nous l’assure, « Elles seront bleues, comme les autres ».

      https://information.tv5monde.com/terriennes/geneve-les-noms-de-rue-se-feminisent-372621

  • Durant 50 ans, 84 % des lobotomies furent réalisées sur des femmes, en France, Belgique et Suisse
    https://information.tv5monde.com/terriennes/durant-50-ans-84-des-lobotomies-furent-realisees-sur-des-femme

    Une étude, menée par trois neurochirurgiens français, révèle que sur 1129 patients lobotomisés entre 1935 et 1985 en Belgique, en France et en Suisse, 84% des sujets étaient des femmes. Un chiffre qui montre combien les discriminations et les préjugés liés au genre influencent les pratiques médicales et comment la psychiatrie s’insère dans les rapports de domination.
    L’étude n’a pas encore été publiée. Juste une dizaine de lignes rédigées dans la revue scientifique britannique Nature, nous replongent au temps de gloire et de controverse, pas si lointain, de la lobotomie. Sans que nul ne sache qu’à cette époque, les femmes furent davantage visées. C’est ce qui ressort de l’enquête, menée par trois neurochirurgiens français Aymeric Amelot, (Hôpital La Pitié-Salepétrière, Paris), Marc Levêque (Hôpital Privé Résidence du Parc, Marseille), et Louis-Marie Terrier (Hôpital Bretonneau, CHRU Tours).

    En fouillant les archives de la bibliothèque de Santé de Paris, ces trois médecins sont parvenus à compiler près de 80 articles et trois thèses portant sur les lobotomies pratiquées entre 1935 et 1985. Objectif ? « Comprendre comment une méthode aussi décriée et « barbare » avait pu s’étendre au monde entier et avait même été récompensée d’un prix Nobel. »

    Au fur et à mesure de leurs recherches, ils tirent des chiffres alarmants : sur les 1340 cas de lobotomie, recensés à partir de publications francophones (Belgique, France et Suisse), et plus précisément sur les 1129 cas renseignés, 84 % des sujets étaient des femmes.

    Des traitements de choc à la lobotomie
    La lobotomie est une intervention chirurgicale qui consiste à sectionner un lobe, ou une portion du cerveau, et certaines fibres reliant le lobe frontal au reste du cerveau. Cette technique a valu à son inventeur Egas Moniz, neurologue et homme politique portugais, le prix Nobel de médecine en 1949. Pourtant, elle est aujourd’hui l’un des traitements les plus critiqués de l’histoire, compte tenu de ses effets graves sur la personnalité.
    Capture d'écran. Photos légendées par Louis-Marie Terrier.
    Capture d’écran. Photos légendées par Louis-Marie Terrier.

    La grande majorité des interventions ont été pratiquées entre 1946 et 1950. « Il est important de restituer le contexte de l’époque, souligne Louis-Marie Terrier. Nous sortions de la guerre, il régnait un chaos psychologique énorme et les psychiatres étaient complètement démunis ». A disposition uniquement : « des traitements de choc », comme « la cure de sakel » qui avait pour but de plonger le patient dans « un coma hypoglycémique », « les bains chauds » ou encore « la malaria thérapie » qui consistait à « inoculer le parasite de la malaria pour entraîner des pics fébriles » dans l’espoir d’améliorer les symptômes psychiatriques.

    C’est dans ce contexte que le père de la psychochirurgie, Egas Moniz, à commencer à présenter ses résultats sur des patients qui étaient lobotomisés. Il y avait au début un certain scepticisme avec des débats extrêmement virulents en France comme ailleurs. En 1950, l’URSS interdit cette méthode qu’elle qualifie « d’anti scientifique et inefficace ». Mais cette technique a rapidement attiré l’attention de deux médecins américains, le neurologue , Walter Freeman et le neurochirurgien, James Watts, qui vont tous deux la développer et la pratiquer en masse aux Etats-Unis dans cette période de l’après-guerre.
    La domination masculine au fondement de ces lobotomies féminines ?
    Comment expliquez cette prépondérance du sexe féminin ? « Nous n’avons trouvé aucune explication dans ces publications, rapporte le neurochirurgien Louis-Marie Terrier. Dans la majorité des cas, lorsque les indications étaient renseignées, il s’agissait de soigner une pathologie psychiatrique : schizophrénie, grande dépression avec tentative de suicide, en général des personnes qui avaient une adaptation sociétale difficile, d’autres des troubles obsessionnels compulsifs, etc. » Autant de pathologies où il n’existe « aucune prévalence chez les femmes », précise-t-il. Les raisons sont donc à chercher ailleurs, dans « le statut de la femme à l’époque régi par le code civil de 1804 ».

    A gauche coupure de presse, Life, 1947. Légende à droite de Louis-Marie Terrier. DR
    A gauche coupure de presse, Life, 1947. Légende à droite de Louis-Marie Terrier. DR
    La psychiatrie avait pour mission de gérer « les insupportables » comme les suicidaires, les imprévisibles, et cela dans un rapport de pouvoir duquel les femmes étaient exclues.

    Carlos Parada, psychiatre
    « Il n’existe pas, en effet, d’explication clinique, avance le psychiatre Carlos Parada. La psychiatrie a pour mission depuis sa création de gérer « les insupportables » pour la société, notamment, les suicidaires, les imprévisibles, les mutiques et évidemment ça crée un rapport de pouvoir dans lequel les femmes étaient exclues puisqu’elles n’étaient pas à la place du pouvoir. »
    Il rappelle que « le grand succès de la lobotomie » est lié à la schizophrénie. Or, cette maladie touchait davantage les hommes que les femmes, comme c’est encore le cas aujourd’hui.
    Première lobotomie sur une femme
    La première à passer sur la table d’opération sera une femme. Egas Moniz pratique, le 12 novembre 1935, sa première lobotomie sur une ancienne prostituée de 63 ans, souffrant de mélancolie et d’idées paranoïaques. Son histoire ou plutôt son triste sort, Carlos Parada le raconte en détail dans Toucher le cerveau, changer l’esprit (Editions PUF) et le neurochirurgien Marc Lévêque dans son ouvrage, La chirurgie de l’âme (JC Lattès), co-écrit avec Sandrine Cabut. On y apprend que la patiente avait été transférée la veille, « de l’asile de Bombarda vers le service de Moniz », qui avait programmé cette intervention dans le plus grand secret. Deux mois après l’opération, le médecin conclut « au succès ». La femme étant devenue plus « docile », « le bilan n’est pas si négatif ».

    L’absence de consentement d’une femme ou d’une jeune fille était moins grave que pour un homme.
    David Niget, historien
    Qui viendra la plaindre ? « C’est l’une des clés de la lobotomie explique David Niget, maître de conférence en Histoire à l’université d’Angers et chercheur au Laboratoire CERHIO. Cette pratique était controversée, mais l’absence de consentement d’une femme ou d’une jeune fille était moins grave que pour un homme, qui par ailleurs pouvait demander plus facilement une intervention chirurgicale sur son épouse que l’inverse. Et socialement, le corps des femmes est davantage considéré comme disponible à l’expérimentation. »
    Un traitement différencié dès l’adolescence
    Loin d’être l’unique facteur, cet universitaire, co-auteur avec Véronique Blanchard de l’ouvrage Mauvaises filles (Editions Textuel), rappelle que le tout début du 20 ème siècle est marqué par « une progressive médicalisation de la déviance juvénile féminine ». La science va se conjuguer avec la morale pour renforcer le contrôle de leurs comportements.

    « A travers les statistiques des institutions dites d’observation de l’époque et qui appartiennent au champ de la justice des mineurs, on va s’apercevoir qu’il existe des prises en charge psychiatriques beaucoup plus fréquentes pour les filles que pour les garçons, souligne David Niget. En effet, quand le comportement des garçons est un peu irrégulier, erratique, ou violent, on considère que le problème est social. Qu’il peut se régler avec de l’encadrement, la réinsertion par le travail et puis une bonne hygiène de vie. » Les garçons pouvaient même être facilement « héroïsés ». Comme on peut le voir aujourd’hui autour de la figure du « bad boy » censé représenter la virilité.

    « Pour les filles, de manière très différenciée, on demeure dans le registre de la moralité, du danger social, d’un problème mental psychiatrique qu’il faut prendre en charge, poursuit-il. Avec l’idée générale que l’objet à traiter c’est le corps. Un corps problématique, dangereux, malsain dévié d’une certaine manière de sa finalité qui est de donner la vie, de procréer. »

    Lire aussi :
    > Qui sont "ces mauvaises filles " ? Des rebelles subversives
    En outre, les filles séjournent bien plus longtemps dans ces institutions et développent par conséquent des comportements anti-institutionnels. « Dans cette logique, poursuit le chercheur, elles vont être étiquetées comme « des incorrigibles » ou encore comme des hystériques - terminologie qui signifiait par étymologie une excitation anormale de l’utérus qui produit des comportements désordonnés - ou bien comme des déprimées et des suicidaires qu’il faut protéger d’elles-mêmes, ce qui va, là encore, justifier et même imposer un mode de traitement lourd. »
    La lobotomie hors contexte psychiatrique
    Aussi n’est-il pas étonnant de voir certains patients subir une lobotomie sans qu’aucune maladie psychiatrique ne soit diagnostiquée. Comme le rapporte Louis-Marie Terrier, « des personnes ont également été lobotomisées pour des problèmes de douleurs secondaires découlant de cancers et qui résistaient aux traitements médicaux ».

    Un cas est d’ailleurs resté célèbre, celui d’Eva Peron, la femme du dirigeant populiste argentin
    Eva Peron, épouse du dictateur argentin, Juan Peron lobotomisée pour soulager des douleurs provoquées par un cancer de l'utérus. (c) DR
    Eva Peron, épouse du dictateur argentin, Juan Peron lobotomisée pour soulager des douleurs provoquées par un cancer de l’utérus. (c) DR
    Juan Peron. En 1952, elle a été lobotomisée pour un cancer de l’utérus qui l’a emportée à l’âge de 33 ans. L’opération avait ici une visée antalgique, autrement dit celle d’atténuer les douleurs.

    Autre célébrité, Rosemary Kennedy, la sœur de John Fitzgerald Kennedy. Elle a également été opérée en 1941 dans le plus grand secret à la demande de son père, Joseph Kennedy. Elle en gardera d’énormes séquelles, restant handicapée à vie.

    D’après l’étude des trois neurochirurgiens, tous les milieux sociaux sont représentés.
    De « la campagnarde des villes », qui était le terme employé à l’époque, à la fille d’une grande famille bourgeoise parisienne. Chez les hommes, « on va de l’ouvrier à l’ingénieur ». « Le patient le plus jeune était un enfant de 2 ans et demi et le plus âgé 85 ans », précise le neurochirurgien Louis-Marie Terrier. Il ajoute « que 20 enfants ont été lobotomisés, sur la base d’une indication psychomotrice, dont le but était de "restaurer la paix dans les foyers". »

    Enfant schizophrénique de huit ans qui avait été mis en cage dans un sous-sol pour comportement violent. Photo A : avant lobotomie Photo B : après lobotomie. (c) DR<br />
    Enfant schizophrénique de huit ans qui avait été mis en cage dans un sous-sol pour comportement violent. Photo A : avant lobotomie Photo B : après lobotomie. (c) DR


    Pour les femmes, comme pour les immigrés, pour les chômeurs, on n’est pas à l’abri de voir la psychiatrie s’insérer dans ces rapports de domination.

    Carlos Parada, psychiatre
    « Il ne faut pas toutefois créer l’illusion, qu’avant, la psychiatrie était faite par des barbares non scientifiques qui faisaient un peu n’importe quoi et que nous, comme on se fonde sur la science, on ne fait plus n’importe quoi, insiste Carlos Parada. A la création de la lobotomie, les gens étaient aussi scientifiques, aussi honnêtes que les gens de bonne foi aujourd’hui ». « L’erreur, c’est d’imaginer que la psychiatrie peut se pratiquer en dehors de son temps, conclut-il. Pour les femmes comme pour les immigrés ou pour les chômeurs, on n’est pas à l’abri de voir la psychiatrie s’insérer dans ces rapports de domination et ce n’est pas au nom de la science qu’on sera à l’abri. »
    Déclin de la lobotomie
    A partir de 1951, la lobotomie va rapidement décliner. « Deux médecins français de l’hôpital Saint-Antoine à Paris découvrent les neuroleptiques, raconte Louis-Marie Terrier. Ils seront commercialisés en 1952 en France et en 1956 aux USA. » Les interventions vont chuter pour devenir vraiment rares, même si les opérations perdureront un peu jusque dans les années 1980.

    « A ce moment-là, la lobotomie perd de son effet de mode et de sa pertinence, parce que la chimie va permettre d’intervenir sur le cerveau des malades, explique l’historien David Niget. « Ce qui est clair, c’est qu’on va beaucoup plus utiliser les neuroleptiques à l’égard des filles qu’à l’égard des garçons et ce, dès la fin des années 1950 et de manière assez massive. »

    #sexisme #gynocide #misogynie #psychiatrie #lobotomie

    • Véronique Fau-Vincenti, « Des femmes difficiles en psychiatrie (1933-1960) », Criminocorpus [En ligne], Varia, mis en ligne le 04 juin 2019.
      https://journals.openedition.org/criminocorpus/6120

      Alors que ceux désignés comme des aliénés difficiles dès 1910 ont fait l’objet d’une étude dédiée, restait à dévoiler des profils au féminin de « malades » désignées comme « difficiles » en psychiatrie des années 1930 à 1960. Le propos consiste ici à exposer le cas de femmes, parfois délinquantes et le plus souvent hors des normes attendues, qui ont été préemptées par les professionnels de la psychiatrie en raison de leurs attitudes ou de leurs actes.

      Mais surtout, en filigrane, se lisent les préjugés sociétaux et les tâtonnements médico-légaux appliqués à des femmes plus souvent dérangeantes que « dérangées » : filles-mère, rebelles, insoumises, délinquantes ou en rupture de ban ; celles internées à la section Henri-Colin de Villejuif se sont avérées être avant tout des cas sociaux embarrassants et par la même difficiles.

  • La révolution sexuelle selon Alexandra Kollontaï

    Octobre 1917 côté femmes : quand Alexandra Kollontaï prônait l’amour verre d’eau et la monogamie successive
    https://information.tv5monde.com/terriennes/octobre-1917-cote-femmes-quand-alexandra-kollontai-pronait-l-a

    A la veille de la révolution d’octobre (novembre dans le calendrier russe grégorien), Vladimir Ilitch Lenine ne pensait pas qu’aux formes de redistribution économique et sociale. Avec sa « vieille » complice Alexandra Kollontaï, ils redessinaient les relations amoureuses entre les femmes et les hommes. Et c’était tout sauf triste.
    ...
    Nikolaï Gavrilievitch Tchernychevski
    ...
    Son calcul reposait sur la conviction que les besoins sexuels des femmes sont bien plus importants que ceux des hommes. Et à ses compagnons de bagne qui lui demandaient, assis en rond autour de lui, comment on y arriverait puisque les femmes étaient aussi nombreuses (sinon légèrement plus) que les hommes, le philosophe mathématicien répondait sereinement et avec évidence, qu’il y aurait aussi relais entre les femmes, indiposées une semaine par mois, sans compter les trop âgées, moins demandantes. Et les gros durs comptaient sur leurs doigts, toujours songeurs...

    Ernst Lubitsch s’est laissé inspirer par Alexandra Kollontaï à un de ses films le plus célèbres avec Greta Garbo dans le rôle d’une émisssaire communiste qui doit rappeller à l’ordre des diplomates soviétiques tombés sous les charmes du capitalisme parisien. C’est une caricature grossière au niveau politique couplé avec l’humour sophistiqué jamais égalé de Lubitsch sur le plan du développement de l’action et des personnages.

    https://www.youtube.com/watch?v=WpfKyhUZtK0

    A nos yeux cette scène évoque des personnages du genre DSK, alors qu’il est question de l’opposé : les serveurs et serveuses sont attiré par le caractère généreux et épicuréen des diplomates soviétiques. Lubitsch dessine une allusion à un communisme idéal où chacun profiterait pleinement des richesses disponibles à l’humanité.

    La trame du film sur Wikipedia
    https://en.wikipedia.org/wiki/Ninotchka#Plot

    La Résurrection d’Alexandra Kollontaï ? | Dissidences : le blog
    https://dissidences.hypotheses.org/6896

    Le discrédit au moins relatif jeté sur le communisme au lendemain du démantèlement du camp « socialiste » a-t-il balayé les réflexions et propositions sexuelles d’Alexandra Kollontaï ? Qu’est-il advenu de l’actualité dont avaient bénéficié, dans le contexte des années 60 et 70 du XXe siècle, ses thèses de l’Opposition ouvrière ? Enfin, sa biographie en tant que telle a-t-elle bénéficié d’un traitement dépassionné, disjoint de la conjoncture historiographique ? Pour tenter de répondre à ces questions, nous embrasserons une documentation relativement large, faite essentiellement d’ouvrages divers et de résultats d’une navigation sur Internet, son développement exponentiel durant ces quinze dernières années permettant de repérer quelques réutilisations emblématiques de la mémoire d’Alexandra Kollontaï.

    #histoire #féminisme #URSS #cinéma #communisme

  • Documentaire sur les religieuses abusées, la justice contraint Arte à cesser toute diffusion
    https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Monde/Documentaire-religieuses-abusees-justice-contraint-Arte-cesser-toute-diffu

    À la suite d’une plainte en référé, le tribunal d’instance de Hambourg (Allemagne) a rendu sa décision le 20 mars dans laquelle il interdit à ARTE de diffuser à nouveau le documentaire Religieuses abusées, l’autre scandale de l’Église dans sa version actuelle. Source : La Croix

    • Voisi le texte àl’origine du sujet mentinonné dans une interview avec l’auteure

      LES BORDELS DU VATICAN
      http://humanoides.free.fr/press-30.html

      lien mort vers le texte original
      http://www.motus.ch/bulletins/no4/bordelsvatican

      LES BORDELS DU VATICAN
      Enrôlées comme religieuses à destination des couvents du monde entier, les jeunes filles du Tiers-monde sont utilisées comme esclaves sexuelles par le corps ecclésiastique.

      Des religieuses-prostituées comme ces filles chrétiennes de l’état du Kerala - "la réserve « christianisée » des jésuites en Inde" sont envoyées au loin pour en faire des nonnes d’un genre spécial. Quelque part en Afrique, en guise de promesse du ciel, c’est l’enfer qu’elles découvrent à l’abri de la sainte Église qui les utilise comme bétail sexuel au service de son corps ecclésiastique. On a bien fait voeu de célibat mais pas de chasteté. Cette hypocrisie empoisonne l’Occident depuis dix-huit siècles, et serait même à l’origine de la prostitution moderne. Durant des siècles, ce commerce fut pris en mains par l’Église qui était à la fois cliente et maquereau. La moitié de la population féminine de Rome "la ville de pèlerinage obligée pour tout sémina-riste" fut réduite à la prostitution à certaines époques de l’histoire.

      Pour que ce scandale puisse être connu, il aura fallu que des religieuses-médecins, débordées par l’ampleur de ce crime organisé, se décident courageusement à publier des rapports. Mais, immanquablement, ces rapports destinés au Saint-Siège finissent aux oubliettes avec celles qui les ont rédigés.

      Selon l’agence Reuters, « accusé d’entretenir une conspiration du silence autour des cas d’abus sexuels dans les couvents, notamment en Afrique, le Vatican a reconnu l’existence d’une série de scandales, tout en assurant qu’ils étaient limités. » Selon un rapport, des prêtres et des missionnaires ont contraint des religieuses à avoir des relations sexuelles avec eux, en les violant. Certaines victimes ont été obligées de prendre la pilule, d’autres d’avorter. L’ampleur du scandale a amené Joaquin Navarro-Valls, porte-parole du Vatican, à déclarer que le Saint-Siège était « au courant du problème », mais que celui-ci était « limité à certaines zones géographiques » non précisées.

      Conspiration du silence.

      Le rapport, qui a été soumis il y a six ans au cardinal Martinez Solamo, préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et pour les sociétés de vie apostolique, a été rédigé par une religieuse et médecin, Maura O’Donohue. Celle-ci a recensé des cas d’abus dans 23 pays, y compris les Etats-Unis, l’Italie et l’Irlande. Mais elle écrit que la plupart des violences sexuelles commises par des prêtres et missionnaires se sont produites en Afrique, où les religieuses présentent, aux yeux de leurs partenaires potentiels, l’avantage de passer pour être exemptes du virus du sida qui ravage le continent noir.

      L’auteur du rapport, qui mentionne des noms, cite le cas d’un prêtre qui avait mis enceinte une religieuse. Après l’avoir forcée à avorter, ce dont elle est morte, c’est lui qui a célébré la messe d’enterrement.

      Maura O’Donohue rapporte des cas de nombreuses religieuses tombées enceintes en même temps dans des communautés religieuses africaines, notamment celui d’une supérieure relevée de ses fonctions par son évêque après avoir signalé "la grossesse simultanée de 29 de ses soeurs" sans qu’aucune mesure ne soit prise par ailleurs. Selon Marco Politi, correspondant de la Republica au Vatican, ces scandales, qui n’ont commencé à transpirer hors des murs du Vatican qu’il y a peu de temps, ont été portés à l’attention du Saint-Siège à plusieurs reprises au cours de la décennie passée. Sans résultat.

      Une autre religieuse, Marie McDonald, supérieure des Missions de Notre-Dame d’Afrique, avait à son tour soumis en 1998 un rapport sur les « abus sexuels et viols commis par des prêtres et évêques ». « Que je sache, aucune inspection n’a eu lieu. La conspiration du silence aggrave le problème », a t-elle déclaré. Le Vatican observe la situation mais n’a pris aucune mesure concrète.

      Cherchez la secte.

      L’Église est beaucoup plus loquace en ce qui concerne les dérives des prétendues « sectes » qui lui font de la concurrence. Il y a environ 25 ans, un prêtre français au sourire immuable, manipulateur et ambitieux, le père Jean Vernette, fut chargé de répandre l’idéologie antisecte par une propagande extrêmement habile et efficace. Selon l’adage « hors de l’Église, point de salut », Jean Vernette et ses amis inquisiteurs ont fourni à l’association antisecte ADFI toute une panoplie d’armes intellectuelles et logistiques pour traquer les « sectes ». Après avoir quitté l’ADFI, trop virulente, il peaufine son image de saint homme qui prêche la « tolérance » et « l’évangélisation des sectes ».

      En réalité, derrière cette langue de bois onctueuse, « évangélisation » signifie guerre totale. Pour l’ADFI, Vernette rédigea la liste des « symptômes de sectarisme » qui est à l’origine de la persécution de milliers de non-conformistes (long temps de lecture et de méditation, changement de régime alimentaire...).

      Par cette manipulation, l’épiscopat de France nous a fait croire que la secte c’est l’autre, que la pédophilie c’est chez les autres, et que les pratiques mafieuses c’est chez ceux d’en face. Pourtant, dans le seul registre des moeurs, chaque semaine apporte un nouveau cas de pédophilie ecclésiastique en France.

      En bon jésuite, le porte-parole du Vatican a trouvé la parade : « Certaines affaires négatives ne doivent pas nous faire oublier la foi souvent héroïque manifestée par une grande majorité de ces hommes et femmes des ordres religieux et du clergé », a- t-il plaidé.

      Certes, mais lorsqu’un enfant attrape un mauvais rhume dans une « secte » pas très catholique, le journal La Croix et les bons cathos de l’ADFI n’hésitent pas à crier au « crime contre l’humanité ».

      Quant à « la foi souvent héroïque », si c’est de l’évangélisation planétaire dont on parle, il aurait mieux fallu pour l’humanité souffrante que les hordes de missionnaires incultes et arrogants qui ont la prétention de sauver l’âme des païens, restent tranquillement à la maison en s’exerçant à un métier honnête.

      #religion #catholicisme #abus_sexuel #église

    • « Religieuses abusées, l’autre scandale de l’Église » : une enquête choc qui rompt l’omerta
      https://information.tv5monde.com/terriennes/religieuses-abusees-l-autre-scandale-de-l-eglise-une-enquete-c

      Pendant deux ans, les documentaristes Marie-Pierre Raimbault et Éric Quintin, épaulé.e.s par la journaliste Élizabeth Drévillon, ont enquêté à travers le monde sur des faits d’abus sexuels commis par des prêtres sur les religieuses. Abusées pendant des années pour certaines, violées et avortées de force ... Ce documentaire permet aux victimes de sortir d’un trop long silence.

      Pourquoi ce phénomème est resté secret

      Ces rapports avaient été envoyés au Vatican par Maura O’Donohue et Mary Mac Donald, deux religieuses gynécologues, dans les années 1990. Elles étaient dignes de confiance puisqu’elles se sont retrouvées plusieurs fois confrontées à des religieuses violées, et parfois même, enceintes à la suite de ces viols. Au-delà de la thèse culturelle et des stéréotypes, puisqu’il était coutumier de renvoyer l’existence de ces abus sexuels à l’Afrique, les rapports faisaient mention du nombre de religieuses violées par des prêtres, dans 23 pays à travers le monde. C’était donc un mode de fonctionnement systémique dans l’Eglise catholique et le Vatican en avait connaissance. D’ailleurs, Rome n’a jamais répondu à ces religieuses. Elle demandaient une intervention de la part des autorités du clergé et réclamaient justice. Elles n’ont été entendues sur aucun de ces deux points.

      A ceci s’ajoute souvent une dualité de la part de ces lanceuses d’alertes. Elles ont certes dénoncé les abus des prêtres sur leurs consœurs religieuses, mais voulaient aussi protéger l’institution, en laquelle elles ont placé leurs croyances et à laquelle elles se sont dévouées. Pour ces raisons, elles n’ont pas osé en parler publiquement. Et si quelqu’un n’avait pas fait fuiter le contenu de ces rapports, l’opinion publique n’en aurait jamais rien su.

    • Religieuses abusées : une censure inexplicable
      Par Bernadette Sauvaget, Journaliste au service Société
      https://www.liberation.fr/planete/2019/04/29/religieuses-abusees-une-censure-inexplicable_1724080

      Personne ne s’attendait à cette censure. Et pour l’heure, rien n’indique qu’elle sera levée, ni, si c’est le cas, à quelle échéance. Le 20 mars, le tribunal de Hambourg, en Allemagne, a estimé - mais sans que cela ne soit rendu public à ce moment-là - qu’Arte devait suspendre illico la diffusion du documentaire Religieuses abusées, l’autre scandale de l’Eglise. Une enquête approfondie qui a provoqué un immense choc, particulièrement dans les milieux catholiques.

      Aucune voix ne s’était pourtant élevée pour remettre en cause la véracité des accusations, ni la réalité des abus sexuels subis par les religieuses catholiques, un tabou qui commence à se lever. Personne, sauf un prêtre qui estime pouvoir être reconnu comme l’un des abuseurs ! Pensant être en mesure d’arrêter la marche de l’histoire, il s’est adressé à la justice qui lui a donné, pour l’heure, gain de cause. Seul contre tous. Même contre le pape, qui a pris acte de ces abus. « C’est une procédure inique, dénonce à Libération le producteur Eric Colomer. L’objectif du film est de donner la parole aux victimes, pas de jeter en pâture tel ou tel. » A Hambourg, la défense, conformément aux règles de la procédure, n’a pas pu faire valoir ses droits mais prépare sa contre-attaque. La bataille ne fait que commencer. Doris, l’une des ex-religieuses qui témoignent, a déjà publié un livre et s’est largement exprimée dans la presse. Sans jamais subir les foudres de la justice. A l’aune du succès du documentaire (plus de 2 millions de personnes l’ont visionné), la peur pourrait bien avoir changé de camp.

  • Notre-Dame de Paris : qui étaient ces invisibles bâtisseuses du Moyen Âge ?
    https://information.tv5monde.com/terriennes/notre-dame-de-paris-qui-etaient-ces-invisibles-batisseuses-du-

    Ignorées ou oubliées... Encore une fois les femmes s’effacent ou plutôt sont effacées des livres d’histoire. Avec l’incendie de Notre-Dame de Paris sont parties en fumée des centaines de milliers d’heures de travail d’ouvriers mais aussi d’ouvrières et d’artisanes. Car les femmes, elles aussi, ont contribué à l’édification de ce chef-d’oeuvre d’art, d’architecture et d’artisanat à l’immense dimension spirituelle.

    Difficiles, pourtant, de distinguer les personnages féminins dans les archives et autres sources, même quand celles-ci sont conséquentes - ce qui n’est pas le cas pour la construction de Notre-Dame, alors que les chantiers en Provence, en Italie ou en Espagne, par exemple, sont, eux, bien documentés. Dans tous les cas, on devine les femmes sans les voir - elles n’ont pas de nom. [...]

    La main-d’oeuvre féminine n’en était pas moins un rouage essentiel sur les grands chantiers du Moyen Âge, cathédrales ou remparts : sans surprise pour l’intendance, l’apport en nourriture et les travaux de finesse, comme l’ornementation, mais aussi pour le gros oeuvre, comme l’explique la chercheuse : « Contrairement à l’image que l’on peut avoir de l’économie médiévale, les femmes effectuent toutes sortes de travaux, dont des tâches très physiques. Elles peignent, brodent les vêtements liturgiques, se chargent des délicats ouvrages de décors, mais elles portent aussi des pierres, brassent la chaux, travaillent les ardoises, construisent des échafaudages, tressent des cordes et des paniers… »

    #femmes #femmes_de #fille_de #veuve via @mona

  • Soudan : une femme en blanc, icône de la révolte | Isabelle Mourgere
    https://information.tv5monde.com/terriennes/soudan-une-femme-en-blanc-icone-de-la-revolution-294716

    Elles sont les nouvelles « Kandaka », du nom des souveraines nubiennes qui régnaient avant l’ère chrétienne. Depuis le début des rassemblements contre le régime soudanais, les femmes sont majoritaires dans les cortèges. Drapée de blanc, arborant aux oreilles des boucles traditionnelles dorées, l’une d’elle est même devenue, par le biais des réseaux sociaux, le symbole de ce soulèvement Source : Terriennes

  • Beauté des femmes, normes, sacrifices
    Femmes à travers l’Histoire : « sois laide et tais-toi ! »

    https://information.tv5monde.com/terriennes/femmes-travers-l-histoire-sois-laide-et-tais-toi-278816

    Dès le début, cela commence mal, très mal, pour les femmes.

    Dans Hippolyte, la pièce d’Euripide, ce contemporain de Socrate écrit sans ciller : "La femme est un mal. Le père qui l’a engendrée et nourrie lui adjoint une dot. L’époux qui prend dans sa maison ce parasite s’amuse à parer la méchante idole et se ruine aux belles toilettes, le malheureux détruisant peu à peu le bien de sa famille (...) Soyez maudites. Jamais je ne pourrai rassasier ma haine contre les femmes (...) Elles ne cessent de faire le mal".

    Claudine Sagaert, sociologue et professeur de philosophie explique : "Dès la Grèce antique, ce n’est pas telle ou telle femme qui est jugée laide, c’est LA femme. On voit se mettre en place une conception de la femme laide qui va partir d’une dimension physiologique. De cette dimension physiologique, on va en déduire une dimension négative du point de vue intellectuel et du point de vue moral".

    Dans son ouvrage Histoire de la laideur féminine (Imago édition) l’auteure passe en revue, explique et décortique les anathèmes qui touchent les femmes laides. Claudine Sagaert s’est appuyée sur des textes philosophiques, médicaux et littéraires.
    Pour un résultat assez stupéfiant.
    Femmes, "Vomissures de la terre"
    Les siècles qui passent ne calment pas les choses. Bien au contraire.
    la sorcière est souvent assimilée à une femme hideuse, résultat d&#039;un commerce avec le diable
    la sorcière est souvent assimilée à une femme hideuse, résultat d’un commerce avec le diable

    Jean Baptiste Louis de Thesacq, médecin français du XVIIIe siècle, affirme : "dire du mal des femmes a été, pour le Moyen Âge, comme pour l’Antiquité, un des lieux communs de la littérature".

    La toute puissante Eglise catholique fait mieux que cela : elle les condamne. Si Marie, mère de Jésus, représente pour les chrétiens la pureté absolue (la voici enceinte bien que n’ayant jamais eu de rapport sexuel avec Joseph, son mari), Eve, mère de l’humanité, incarne à jamais la tentation (elle a mordu, la fourbe, dans le fruit défendu au jardin d’Eden).

    Et surtout, gare aux femmes laides ! Bernardin de Sienne, franciscain prédicateur du XVème siècle, va jusqu’à les traiter de "vomissures de la terre" !
    La laideur au couvent
    Dans son ouvrage, Claudine Sagaert nous rappelle qu’au Moyen-Âge la jeune femme qui souffre d’une disgrâce est envoyée illico dans un couvent tant sa présence au sein
    Nonnes dînant en silence, tout en écoutant la lecture de la Bible (<em>Humilité</em>, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Pietro_Lorenzetti&quot ; title="Pietro Lorenzetti">Pietro Lorenzetti</a>, 1341
    Nonnes dînant en silence, tout en écoutant la lecture de la Bible (Humilité, Pietro Lorenzetti, 1341
    Wikipedia
    de la famille est perçue comme une insulte. Une femme laide "n’a pas sa place dans le monde, elle y est comme déplacée". Et même au couvent, à l’abri du monde, elle continue de déranger : "Les ecclésiastiques se plaignaient amèrement que les pères marient leurs filles les plus gâtées et abandonnent au Seigneur les plus laides". Pas très catholique pour des hommes d’Eglise...

    La femme laide suscite un rejet, parfois de la haine, jamais de l’indifférence. Elle est une tâche, un rebut, une erreur de casting dans la grande mise en scène de la société, le long métrage de l’existence.
    Forcément encombrante puisque non désirée, non charnelle, non "fécondable", elle doit vivre avec une honte originelle et, surtout, ne pas se faire remarquer, s’effacer autant que possible.

    L’intelligence lui est refusée, la sexualité défendue. Elle est une ennemie désagréable pour tous les hommes mais aussi, pour les femmes, la projection pénible d’un cauchemar vivant.

    Pourquoi ne t’achètes-tu donc pas une paire de lunettes, espèce de laide et vieille salope ?

    Des voyous insultant la chanteuse Susan Boyle
    "La vieille fille laide à sa fenêtre"

    Parmi ces bannies, citons encore "les vieilles filles", un terme qui, selon l’auteure, "indique déjà qu’elle n’est pas une femme. Genre hybride, elle est une fille déjà vieille. Elle n’a donc pas de réel statut". Et de citer plusieurs auteurs, et non des moindres, qui trempèrent leur plume dans la plus acide des encres pour évoquer leur existence.
    Alexandre Dumas : "A l’annonce de la vieille fille, il eût fallu voir les hochements de tête, les grimaces, les sourires de commisération ou de raillerie (..) tous enfin bâtissaient sur ce seul mot de vieille fille un échafaudage de conjectures fâcheuses".
    <em>"Quand il y a une vieille fille dans une maison, les chiens de garde sont inutiles : il ne s&#039;y passe pas le moindre événement qu&#039;elle ne le voie, ne le commente et n&#039;en tire toutes les conséquences" </em>écrit Balzac.
    "Quand il y a une vieille fille dans une maison, les chiens de garde sont inutiles : il ne s’y passe pas le moindre événement qu’elle ne le voie, ne le commente et n’en tire toutes les conséquences" écrit Balzac.
    Pixabay

    Octave Mirbeau :" Elle était fort laide, si laide que personne jamais ne l’avait demandée en mariage, malgré ses six mille livres de rente. (...) Elle avait, en m’embrassant furieusement, des gestes si durs, des mouvements si brusques, que je préférais encore qu’elle me pinçât le bras". Balzac : "Il n’y a rien de plus horrible à voir que la matinale apparition d’une vieille fille laide à sa fenêtre
    Zola et "les repoussoirs"
    Il y a aussi la redécouverte de cette étonnante nouvelle signée Zola, Les repoussoirs.
    Un industriel à l’idée un tantinet cruelle d’inventer un nouvel "article de toilette". Il charge plusieurs courtiers de "recruter" des femmes particulièrement laides dans Paris.
    L&#039;écrivain Emile Zola
    L’écrivain Emile Zola
    (Domaine public)

    L’industriel ne retient que "les faces décourageantes, celles qui glacent par leur épaisseur et leur bêtise". Il va louer leur laideur. Les bourgeoises se précipitent.

    Accompagnées de ces laiderons, elles voient leur beauté aussitôt rehaussée et cet étrange attelage dans les rues est censé séduire les hommes. L’affaire rencontre un grand succès.
    L’écrivain précise : "Le bureau était entouré de clientes qui choisissaient chacune son repoussoir et l’emportaient avec une joie féroce".

    Emile Zola, loin de jubiler sur le sort de ces "repoussoirs" dénonce là l’immense solitude de ces femmes laides. Il condamne cet argent qui peut tout acheter, jusqu’à la dignité des êtres. Lucide, l’écrivain conclut : "Qu’importe au progrès une femme qui souffre ! L’humanité marche en avant."

    Visionnaire Zola...

    Le combat des laides a été celui de toutes celles qui, par leur engagement, se sont autorisées à être fécondes autrement que par leur ventre.

    Claudine Sagaert
    "Le féminisme dénature la femme"
    La féministe occupe une place de choix dans cette farandole de l’exclusion. Ses activités, la défense de la femme et la légitime revendication de ses droits, ne peuvent que la rendre laide. L’auteure note : "Elle s’intéresse à autre chose qu’aux hommes et à leurs désirs. Ainsi, le féminisme dénature la femme, la précipite dans la laideur".

    Dès lors, il
    Le journal satirique <em>L&#039;assiette au beurre</em> du 18 septembre 1909, intitulée "Féminisme et féministes".
    Le journal satirique L’assiette au beurre du 18 septembre 1909, intitulée "Féminisme et féministes".
    s’agit de caricaturer les féministes avec une outrance souvent délirante.
    L’enjeu est de rire mais, surtout, ne pas leur permettre d’accéder au pouvoir politique. Lui seul autoriserait une amélioration du droit des femmes.
    Inadmissible.

    Les féministes sont donc osseuses, odieuses, grimaçantes, non désirables, mais aussi sans scrupule. Ces suffragettes obéissent, pour reprendre l’expression d’un propagandiste franquiste, à une "compensation de frustration hormonale".

    Délicat.

    On ne leur reconnaît à ces féministes (forcément hystériques) aucune intelligence particulière. Elles s’acharnent à vouloir braconner sur des terres interdites.
    Pour les femmes, de toutes les façons, il n’y a guère d’échappatoire. "Belle, la femme est idiote, intelligente, elle est laide", écrit Claudine Sagaert. En somme, le combat des laides a été celui de toutes celles qui, par leur engagement, se sont autorisées, au sens fort du terme, à être fécondes autrement que par leur ventre".


    Le cas Susan Boyle
    L’ouvrage balaie aussi notre époque. Il évoque brièvement le cas emblématique de Susan Boyle. Souvenons-nous. Cette artiste au physique hors norme participe en 2009 au télé-crochet anglais "Britain’s got talent". Lorsqu’elle se présente sur scène, quelques sifflets
    L&#039;actrice et chanteuse Rossy de Palma à Cannes en 2015. Elle est l&#039;une des artistes favorites du réalisateur Pédro Almodovar.
    L’actrice et chanteuse Rossy de Palma à Cannes en 2015. Elle est l’une des artistes favorites du réalisateur Pédro Almodovar.
    Georges Biard, CC BY-SA 3.0 (commons.wikimedia.org)
    fusent et la caméra capte les regards dégoûtés parmi le public. Une cascade de rires accompagne l’aveu de son âge (47 ans). Tout cela s’éteint quelques minutes plus tard quand s’élève sa voix, pure, puissante, indiscutable. A la stupéfaction générale, Susan Boyle semble révéler au monde tout entier qu’on peut être laide et talentueuse.

    Elle accède au rang de star et ses albums, du jour au lendemain, se vendent par millions.
    Mais la célébrité planétaire n’immunise pas contre la bêtise.

    En juin 2017, des voyous s’en prennent à la chanteuse quand, un jour, elle est assise tranquillement dans un bus. Un témoin raconte au quotidien The Telegraph : “Une dizaine ou une quinzaine d’entre eux l’ont cernée et ont commencé à lui lancer des objets. Ils ont mis le feu à un morceau de papier et lui ont jeté au visage. Susan Boyle gagne la sortie sous les insultes qui continuent de pleuvoir : "Pourquoi ne t’achètes-tu donc pas une paire de lunettes, espèce de laide et vieille salope ?"

    Rossy de Palma, l’actrice révélée par le cinéaste espagnol Pedro Amodovar a eu, elle aussi, à souffrir des quolibets durant son enfance. Mais de son physique à nul autre pareil, elle a fait une force. Lors d’un entretien au magazine Paris-Match, elle confiait : "J’avais hâte de quitter l’école, je croyais ainsi pouvoir échapper à la bêtise. Malheureusement, ça ne s’est pas passé comme je le pensais. Je me suis rendu compte que la vie est une grande cour de récréation qu’on ne quitte jamais."

    <em>"La laideur physique n&#039;est pas signe de laideur morale" </em>rappelle Claudine Sagaert
    "La laideur physique n’est pas signe de laideur morale" rappelle Claudine Sagaert
    (Pixabay)
    Un narcissisme industriel
    Notre époque, avec cette mode hystérique des selfies, cette mise à disposition volontaire et à volonté de son image, ce narcissisme quasi industriel exclut, de facto, celles et ceux qui ne répondront jamais aux critères de beauté en vigueur (grands yeux, petit nez, petit menton, bouche charnue, pommettes larges et hautes etc.).
    Sans parler des personnes obèses, anorexiques. "Chacun dans la société contemporaine est ainsi reconnu responsable de son corps et de son visage", appuie Claudine Sagaert "La femme est restée femme grâce à son apparence. On l’appréhende toujours de ce point de vue". Bien entendu, aujourd’hui, personne n’impose à la femme d’être belle, il n’y a pas de dictateur mais disons que c’est un "dictateur intériorisé". La femme ne doit pas avoir de ride, être en surpoids, elle doit soigner son apparence, au risque d’être coupable. On va lui attribuer un certain nombre de défauts : elle manque de volonté, elle est irrespectueuse envers elle-même et envers les autres, etc. Il y a, à notre époque, une normalisation de l’apparence, qui est extrême, et cela dans le monde."
    (Pixabay)

    Dans le monde, vraiment ? " Ecoutez, j’ai vécu six ans au Brésil et ce qui m’a vraiment questionnée dans les pays d’Amérique Latine, c’est que toute la représentation dans la publicité, ce sont des femmes blanches, blondes et souvent très minces. Vous imaginez dans un pays comme le Mexique et le Pérou, où les gens sont typés ? Ca ne correspond pas du tout à leur physionomie ! Quelque part, cela provoque un déni d’identité. Il y a aussi les Asiatiques qui se font débrider les yeux, les Africains et Africaines qui se font blanchir la peau. On comprend que les normes sont extrêmement bien ancrées. Ce qui est plus grave, c’est que l’individu lui-même, dès lors, ne se sent pas à la hauteur. Il sait que dans le domaine de l’emploi, des rapports amoureux, si son apparence ne correspond pas à un certain type de diktat, eh bien il ne sera pas recruté, ou il aura moins de chance lors de relations amoureuses ".

    L’apparence obéit à une mécanique infernale. Et si une femme se trouve un jour frappée de disgrâce, il peut lui arriver d’endosser une sombre culpabilité. Parce que la société la juge responsable de son physique. La voici tout à coup honteuse d’elle-même. "Victime, elle considère paradoxalement ces critiques comme justifiées, elle les intègre au point d’oeuvrer à sa propre dévalorisation".
    Infernal.

  • Des ateliers d’auto-gynécologie pour se réapproprier son corps | Juliette Loiseau
    https://information.tv5monde.com/terriennes/des-ateliers-d-auto-gynecologie-pour-se-reapproprier-son-corps

    Les femmes témoignent de plus en plus des violences gynécologiques et obstétricales, et les récits d’insultes, d’humiliations ou d’actes non consentis sont courants. En parallèle, et depuis plusieurs années, des groupes d’auto-gynécologie s’organisent. Ils proposent un espace de parole et d’auto-observation, loin du cadre médical, pour redécouvrir son corps. Reportage dans l’un de ces lieux alternatifs à Paris. Source : Terriennes

  • En Bulgarie Viktoria Marinova, journaliste violée, assassinée pour avoir pointé la corruption à grande échelle
    08 oct 2018 par Sylvie Braibant avec AFP
    https://information.tv5monde.com/terriennes/en-bulgarie-viktoria-marinova-journaliste-violee-assassinee-po

    L’assassinat et le viol de Viktoria Marinova, journaliste bulgare d’une chaîne de télévision locale, qui s’était récemment intéressée à des dossiers de corruption, n’étonne malheureusement plus, après ceux d’autres enquêtrices pugnaces, cibles privilégiées des nouvelles mafias, politiques et économiques.

    Le corps de Viktoria Marinova, 30 ans, responsable administrative et présentatrice sur TVN, une chaîne locale de Ruse ou Roussé ou même Roustchouk (nord du pays, proche de la frontière avec la Roumanie), a été découvert samedi 6 octobre 2018 dans un parc de la ville. C’est le procureur régional, Georgy Georgiev qui en a fait l’annonce. La jeune journaliste avait été frappée à la tête et étranglée, le ministère de l’Intérieur précisant qu’elle avait aussi été violée.
    Une « précision » effrayante, que l’on retrouve dans d’autres assassinats récents de femmes journalistes, tel celui de la suédoise Kim Wall en août 2017...

    #corruption #féminicides #viols

  • Brett Kavanaugh, le juge qui n’aimait pas les femmes, pourtant soutenu par une partie d’entre elles | Sylvie Braibant
    https://information.tv5monde.com/terriennes/brett-kavanaugh-le-juge-qui-n-aimait-pas-les-femmes-pourtant-s

    Il pourrait devenir un juge à la Cour suprême à vie par la volonté du président Donald Trump. La nomination de Brett Kavanaugh, un ultra conservateur, et au delà sur tous les sujets de société, pourrait faire prendre un virage à 180 degrés sur le droit à l’avortement ou à la contraception. Accusé d’inconduites sexuelles répétées, cet homme s’annonce comme un puissant adversaire des femmes. Source : Terriennes

  • Hélène de Beauvoir, à l’ombre de sa soeur Simone, le pinceau plutôt que la plume, féministe elle aussi
    https://information.tv5monde.com/terriennes/helene-de-beauvoir-l-ombre-de-sa-soeur-simone-le-pinceau-pluto

    A chaque fois qu’Hélène de Beauvoir exposait ses oeuvres à Paris, Simone, comme par hasard partait en voyage à l’étranger. Peintre et graveuse, elle compte 3 000 œuvres à son actif. Pour la première fois, un grand musée, celui de Würth d’Erstein, au sud de Strasbourg dans l’Est de la France, lui rend hommage par une exposition jusqu’au 9 septembre 2018. Sans doute aussi parce qu’elle est décédée à quelques kms de là, en 2001, dans le village de Goxwiller où elle a vécu et travaillé une quarantaine d’années pour une oeuvre prolifique de peintures à l’huile, d’acryliques, d’aquarelles, de gravures, de dessins et de collages...
    Un choc artistique pour Hélène de Beauvoir
    « Je pense que le fait que j’étais plus douée que Simone pour le dessin, dont c’était le point faible, a eu son importance », relate Hélène de Beauvoir dans ses Souvenirs, recueillis par Marcelle Routier en 1987.

    Les deux sœurs naissent à Paris juste avant la Grande Guerre, qui ruinera leur grand-père banquier, et les obligera à déménager dans un appartement plus modeste que ce dont la famille avait l’habitude.

    En 1918, Hélène de Beauvoir connaît un « choc artistique très important » en recevant de son parrain un exemplaire des Contes de Perrault illustrés par Gustave Doré. Elle se forme au Louvre de manière autodidacte. « Elle disait à sa mère qu’elle allait à la messe tandis qu’elle se rendait au musée. Elle dira d’ailleurs que c’était sa messe », raconte Claire Hirner, responsable de conservation du musée Würth.

  • En Argentine, le droit à l’avortement ne passe pas l’épreuve du Sénat | Sylvie Braibant
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    Presque deux mois après le vote historique, et de justesse, des députés argentins en faveur du droit à l’avortement, le Sénat a donc réfusé le 9 août 2018 d’entériner le choix de la chambre basse. La chambre haute a ainsi confirmé sa tendance conservatrice. Partisan.es et adversaires de l’IVG n’avaient pas ménagé leurs actions dans les dernières heures avant l’ultime débat parlementaire. Source : Terriennes

  • Linda Sarsour, de la Women’s March à la défense des migrants, icône malmenée des droits civiques aux Etats-Unis | Delphine Darmency
    https://information.tv5monde.com/terriennes/linda-sarsour-de-la-women-s-march-la-defense-des-migrants-icon

    Incontournable figure de l’activisme politique américain, Linda Sarsour fut propulsée sur la scène médiatique lors de la Women’s March du 21 janvier 2017 à Washington. Cette new yorkaise de Brooklyn, originaire de Palestine, engagée dans le combat contre la détention des enfants de migrants, inspirée par le parcours de Malcolm X, est aussi souvent attaquée. Une rencontre signée Terriennes Source : Terriennes

  • En Espagne, les femmes de chambres s’organisent pour en finir avec le « sale boulot »
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    Les touristes internationaux ne les remarqueront sans doute pas. Elles sont les petites mains de l’industrie du tourisme de masse. Invisibles, ou presque. Les femmes de chambre, maillon incontournable de la prestation offerte au client d’hôtel, effectuent des tâches difficiles et peu valorisées. 

    En Espagne, la détérioration des conditions de ce travail éreintant a poussé Las Kellys, acronyme de « Las que limpian » (celles qui nettoient), à se regrouper et créer un collectif de revendication. Fondée en novembre 2016 à Barcelone, l’association Las Kellys dispose de huit relais à l’échelle espagnole. Outre Madrid, elles sont présentes dans plusieurs points névralgiques du tourisme ibère : Benidorm, Cádiz, Fuerteventura, La Rioja, Mallorca ou encore Lanzarote...

    Si c’est à Barcelone, première ville touristique de la péninsule (19 millions de visiteurs en 2017) qu’a émergé ce mouvement, comme d’autres avant, les Kellys déploient une stratégie multi-polaire. La bataille légale se mène de manière parallèle, aux portes des parlements régionaux et des Cortes espagnoles (chambre des députés et sénat), à Madrid. C’est dans la capitale espagnole que se joue par exemple la reconnaissance des maladies spécifiques à ce travail laborieux.

    #femmes #féminismes #femmes_en_lutte #travail_des_femmes #précaires #auto-organisation #Espagne

  • Au Chili, en ce mois de mai 2018, une vague féministe des étudiantes contre les violences machistes
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    Une marche historique rassemblant plus de 150000 personnes à Santiago, la capital et plus de 200000 à travers tout le pays ; en ce froid mercredi de mai 2018 (l’automne au Chili), les Chiliennes se sont retrouvées pour dénoncer les abus sexuels et exiger une éducation non sexiste, un cri massif à l’unisson ; avec des slogans comme « les filles ne devraient jamais avoir peur d’être intelligentes », « éducation non sexiste pour qu’ils arrêtent de nous tuer » ou « non au harcèlement sexuel et à l’impunité ».

    
Plus de 40 assemblées féministes-étudiantes ont appelé à cette première marche, dont les protagonistes étaient seulement des femmes ; les hommes pouvaient venir, mais en marge, pour s’occuper des circuits et sécuriser les parcours. Et manifester leur soutien ou leur admiration sur les réseaux sociaux. Comme celui ci : « Mes respects à toutes les camarades qui se mobilisent au Chili contre la violence masculine et pour une éducation non sexiste. Tous les progrès qui peuvent être réalisés aujourd’hui seront le fondement d’un avenir plus juste. Jusqu’à la victoire, je serai toujours votre compagnon »

    #femmes #féminismes #femmes_en_lutte #Chili #sexisme #violences_contre_les_femmes #éducation_non_sexiste #autonomie #auto-organisation

  • #Transport aérien : #viols de nuit, stupeur et tremblements
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    Dans une enquête très fouillée parue en août 2016 sur le site américain Slate, un chiffre donne le vertige : sur 2 000 membres d’équipage, 1 sur 5 déclare avoir traité des plaintes pour des agressions sexuelles lors des vols. Et dans moins de la moitié des cas, les autorités au sol ont été prévenues. Le ou les agresseurs ont pu quitter l’appareil et l’aéroport sans difficulté.

    #avion

  • #Cinéma : après 50 ans, les #femmes disparaissent
    https://information.tv5monde.com/terriennes/cinema-apres-50-ans-les-femmes-disparaissent-234492

    Les femmes de plus de 50 ans représentent un quart de la population majeure de France, et ne sont représentées qu’à hauteur de 6 % dans les films français de 2016 !