• Procès Tarnac : « L’amour dans une voiture quand on est suivi par des policiers »
    https://www.nouvelobs.com/justice/20180316.OBS3758/proces-tarnac-l-amour-dans-une-voiture-quand-on-est-suivi-par-des-policie

    Entre-temps, dans ces auditions souvent très techniques - ah, cette longue exploration des routes départementales de la Seine-et-Marne ! - il était enfin passé un souffle, une émotion dans une Chambre des Criées toujours pleine à craquer. Certes, Yldune Lévy a tenu un discours qui a pu paraître décousu, elle a refusé de répondre aux questions du procureur, mais pour la première fois, on a enfin vu une personne parler avec son cœur dans un procès qui en manque singulièrement. Pudique quand il a fallu s’expliquer sur sa relation avec Julien Coupat ; émue quand elle a parlé du choc de leur arrestation, le 11 novembre 2008, et des jours qui ont suivi, quand « on était présenté comme des jeunes hérétiques qu’on devait envoyer au bûcher » ; attachante quand elle a décrit sa réaction après ce fameux « câlin » dans la Mercédès de Coupat : « On s’est regardé et on a éclaté de rire. Et là on s’est dit, ce week-end, c’est vraiment trop la loose ! ». Et bouleversante, disons-le, quand au bord des larmes, elle a raconté d’un trait cette scène stupéfiante :
    ""J’étais assise dans un coin de ma cellule, et il y a un gros molosse qui arrive droit sur moi et qui me dit : « Alors, elle est pas assez grosse, la bite de Julien Coupat ? Tu veux en voir une autre, salope de juive ? » "

    Elle avait les joues rouges, tremblait légèrement. Elle ne cherchait pas à donner une image mais simplement à rester debout. Un temps très court, on n’a plus rien entendu, ni les bavardages du public, ni les rires potaches des accusés.

    #Tarnac