« Passez un bon week-end ».

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  • Procès de Tarnac : « Passez un bon week-end ».
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    La tournure prise jusqu’ici par le procès tient sans doute pour une part à la personnalité de Madame le Président. Entre son insistance et ses étonnements pour le moins lourdingue sur le fait que des jeunes gens puissent vouloir faire l’amour dans une voiture, et, le vendredi matin, sa déclaration de « recadrage » comme on dit dans les institutions scolaires, au cours de laquelle elle a raconté (et s’est raconté) qu’elle avait laissé dans un premier temps les choses aller pour que « la colère compréhensible des prévenus » puisse s’exprimer, on a bien compris quel rôle elle s’attribuait, celui de la prof un peu coincée qui sait se montrer psychologue mais aussi reprendre sa classe en main avant de la remercier et de souhaiter « un bon week-end à tous ». Le rappel à l’ordre des journaux (et peut-être un coup de fil de supérieur) jouant ici le rôle de l’inspecteur d’académie qui lui signalerait qu’elle ne sait pas tenir ses élèves, a dû aussi avoir une influence. Peu importe le degré d’authenticité de cette comédie : l’essentiel est sans doute dans l’indication qu’elle a fournie au terme de son admonestation finale : « si vous voulez un procès de rupture, c’est votre droit ».
    Le procès de rupture, qui consiste à se servir du tribunal comme tribune en ne se préoccupant nullement des conséquences punitives, a certes des vertus. Nos amis sont peut-être en train d’inventer autre chose : non pas l’affrontement direct, mais, grâce à une belle pugnacité et à une connaissance sans faille du dossier, la subversion, au fur et à mesure qu’il le déroule, du récit que le pouvoir judiciaire cherche à imposer. Non pas une rupture fracassante, mais une série de ruptures multiples qui lézardent et préparent l’effondrement général.

    #Tarnac