https://www.ledevoir.com

  • Pour une protection des travailleurs et des travailleuses qui survivent à la crise
    Yanick Noiseux et Laurence Hamel-Roy, Le Devoir, le 4 avril 2020
    https://www.ledevoir.com/opinion/idees/576446/pour-une-protection-des-travailleurs-et-des-travailleuses-qui-survive-a-la

    La pandémie actuelle est un puissant révélateur de la précarisation des marchés du travail et de l’exploitation outrancière des travailleurs et des travailleuses pauvres « devenus » essentiels en temps de crise. Pour comprendre comment nous en sommes venus à devoir inventer à la va-vite des programmes de soutien, on ne peut faire abstraction des ravages d’une politique d’emploi centrée sur la mise en compétition de tous contre tous et le transfert des risques économiques vers les individus.

    Quarante ans après le virage néolibéral, c’est plus de 40 % des personnes qui en sont réduites à des statuts d’emploi atypiques et précaires (à temps partiel, à contrat, sur appel, placés par des agences de placement, etc.), les rendant facilement éjectables, comme le montre la rapidité fulgurante des mises à pied récentes. Quant aux prestations de chômage qui pourraient tout de même les protéger, ce n’est désormais que quatre travailleurs sur dix qui y ont accès « en temps normal » ; encore moins dans le cas des femmes. Triste, enfin, est de constater l’ironie de la situation des personnes seules prestataires de l’aide sociale devant survivre avec 655 $ par mois, alors qu’on avance désormais que 2000 $ par mois — le montant de la prestation d’urgence annoncée — est un « strict minimum ». Avec un filet social conséquent et une sécurité d’emploi digne de ce nom, nous n’aurions pas à créer autant de nouveaux programmes d’aide en catastrophe.

    La PCU (Prestation canadienne d’urgence) annoncée dans la confusion témoigne bien du bourbier dans lequel on se retrouve. Même imposable, cette prestation sera, c’est écrit dans le ciel, inéquitable et discriminatoire, comme plusieurs l’ont déjà dénoncé. Avec un site web à mettre sur pied en sept jours et des millions de dossiers à traiter, la PCU est aussi un fiasco bureaucratique annoncé. Certainement plus juste aurait été de rendre cette prestation universelle en proposant un revenu minimum garanti temporaire et en s’appuyant sur une structure d’imposition très progressive allant jusqu’à imposer à 100 % la prestation d’urgence des très riches.

    Pour régler ces iniquités, Legault nous demande « de lui faire confiance ». Les propositions invoquées timidement depuis laissent néanmoins deviner un scénario de solutions bricolées « à la pièce », avec ses effets collatéraux. Annoncé in extremis après une levée de boucliers, le rehaussement du salaire des préposées aux bénéficiaires dans les résidences privées pour personnes âgées est non seulement insuffisant, mais il est aussi potentiellement dangereux. Il ne porte le salaire horaire qu’aux environs de 17$, ne comblera pas complètement la différence par rapport aux salaires dans le public et, surtout, laisse en plan, les travailleuses offrant des services à domicile. À court terme, ces écarts laissent craindre des mouvements de personnel d’un secteur à l’autre avec ses effets délétères en matière de continuité de soins.

    Il y a urgence d’agir, mais aussi de le faire de façon systémique et cohérente. Majoritairement des femmes, les personnes qui travaillent à bas salaires, notamment dans les épiceries, la restauration, les pharmacies, mais aussi ceux et celles qui portent le secteur communautaire sous-financé à bout de bras doivent tout autant pouvoir accéder à de meilleures conditions de travail.

    Visons donc 20 $ — minimalement — pour tous et toutes, et pas de manière temporaire. Et à ceux et celles qui avancent que cette augmentation du salaire minimum donnera le coup de grâce aux PME, les sommes colossales expédiées à tous vents par le gouvernement fédéral selon le principe très critiquable du helicopter money montrent bien qu’il est à la fois possible de hausser le salaire minimum et de soutenir, en même temps, les entreprises. Alors que ce dernier profite de l’éclipse médiatique pour avancer 15 milliards de dollars à l’industrie pétrolière, il y aurait lieu de profiter de l’occasion pour cibler d’abord les secteurs qui produisent et distribuent des biens et des services essentiels (que la crise permet assez bien d’identifier par ailleurs). Quant au premier ministre Legault, il refuse de hausser rapidement et durablement le salaire minimum et se limite à proposer une prime temporaire de 400 $ pour les travailleurs et travailleuses au bas de l’échelle. Pour se justifier, il s’empresse de revenir à la sempiternelle logique comptable — le salaire minimum devant, selon lui, se situer à 50 % du salaire médian — que la classe dirigeante semble pourtant avoir abandonné en un tour de main depuis le début de la crise. Ce manque d’ouverture montre que nous sommes loin de la coupe aux lèvres.

    Pour ceux et celles qui en ont le luxe, cette crise est déjà l’occasion de repenser à nos habitudes de vie. En matière de rapport à la consommation, certes, mais plus fondamentalement à la place qu’occupe le travail dans notre existence. À prendre la mesure de son utilité — ou non — et à comprendre comment il en vient à prendre le pas sur des aspirations à une vie moins folle, plus sereine, plus conviviale. Cette crise doit enfin nous inviter, comme le souhaite la philosophe Dominique Méda, « à revoir l’échelle de la reconnaissance sociale et de la rémunération des métiers ».

    Ce moment de réflexion collective pourrait laisser poindre un vent d’optimisme pour la suite des choses. Mais l’obstination de nos gouvernements à ne pas prendre au sérieux la situation désastreuse dans laquelle se trouvent les travailleurs et les travailleuses pauvres — et plus largement l’ensemble des personnes auxquelles s’attaque le virus du capitalisme — montre bien qu’il faut d’ores et déjà rester vigilant. Et s’organiser dès maintenant.

    #coronavirus #travail #précarité #Québec #salaire_minimum #revenu_minimum_garanti #prestation_sociale

    Voir compile des effets délétères indirects de la pandémie :
    https://seenthis.net/messages/832147

    • Le petit président - Élisabeth Vallet - Le Devoir - 4 Avril 2020
      https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/576413/etats-unis-le-petit-president

      Très tôt après son élection, devant ses agissements imprévisibles, son dédain pour l’intérêt général et son incapacité à embrasser la complexité, la question a été soulevée. Comment ce président, sans expérience de gouvernement, dépourvu d’un sens du service public, dépourvu d’empathie, incapable de tolérer et de bénéficier des dissensions, allait-il faire face à la première crise majeure que devraient affronter les États-Unis ? La réponse est là. Sous nos yeux. Et ça pique.

      Incompétent
      Le 11 mars 2020 a des relents de 11 Septembre. Même dérapage, même aveuglement, même rendez-vous raté. Avec une strate de plus : cette crise s’est jouée en slow motion. Le président a eu deux longs mois pour agir alors que les services de renseignement bombardaient le gouvernement d’informations alarmantes. Il ne l’a pas fait. Il a eu beau, le soir du 11 mars, dans son adresse à la nation — la seule vraiment depuis le début de cette crise — minimiser, blâmer, vilipender, les ratés remontent au début de sa présidence. À vouloir apurer le « deep state » , il a fini par priver son gouvernement d’une capacité de réaction rapide. À force de museler les points de vue divergents, il s’est privé d’expertises essentielles. Il a démantelé des équipes compétentes, notamment au National Security Council, et a écarté du revers de la main les résultats d’une simulation sur la réponse à une pandémie organisée lors de la transition par l’équipe d’Obama. Obsédé par sa cote de popularité et sa réélection, il refuse d’orchestrer une réponse coordonnée. Or, le président a un rôle clé en matière d’impulsion, de coordination, de chef d’orchestre, celui que décrivait Tocqueville lorsqu’il écrivait sur la démocratie en Amérique. Encore aurait-il fallu que Trump ait l’envergure d’un grand président. Mais il est plus qu’incompétent, son comportement est criminel.

      Criminel
      À ce stade-ci, le commandant en chef, dont on connaissait le rapport plus qu’élastique à l’éthique, s’est mué en criminel en chef. Il n’y a pas d’autres mots pour qualifier celui qui affirme qu’il aura fait « une bonne job » si le nombre de morts demeure en deçà de 100 000. Cent. Mille. Humains. Rejeter les appels à l’aide du gouverneur new-yorkais va dans le même sens. C’est une condamnation à mort pour ceux qui auront besoin des respirateurs de la réserve fédérale pour survivre. Il est tout aussi criminel de légitimer ainsi l’inertie des gouverneurs républicains du Sud et du Midwest qui va mener à plus de morts encore, ou encore les propos du gouverneur du Texas, selon qui les grands-parents mourront avec enthousiasme pour le bénéfice économique de leurs petits-enfants. Bien entendu, le président ne joue pas seul dans sa catégorie. Les sénateurs qui ont vendu pour des millions d’actions après avoir lu les rapports du renseignement jouent dans la même équipe. Tout comme le gouverneur de Géorgie qui affirme qu’on ne savait pas que les personnes asymptomatiques étaient contagieuses. Dès lors, minimiser une menace imminente ou refuser d’agir lorsque des gouverneurs appellent au secours entre dans la catégorie « trahison, corruption ou autres hauts crimes et délits ». Sauf qu’il est trop tard pour le destituer.

      Pirate
      Parce qu’au fond, le pays est aujourd’hui dirigé par un pirate. Qui n’hésite pas à faire payer aux autres le prix de son incompétence. Une commande de masques pour la France, le Canada ou d’autres alliés ? Il suffit de tripler la mise, et hop, détournée. Des exportations de masques à destination du Canada ? Enrayées. Cela va de pair avec la transaction avortée (ce qu’a confirmé la chancelière allemande) entre le laboratoire allemand CureVac et le président américain. Ainsi, aucune alliance, aucun accord de libre-échange n’ont de valeur dans son univers. Il est prêt à faire déraper une négociation internationale du G7 sur une affaire terminologique, et à faire affaire avec la Russie et la Chine pour obtenir les équipements dont il a besoin.

      Il aurait fallu aux États-Unis un grand président. Il aurait fallu au monde un pays aux commandes de la réponse multilatérale. Las, l’inaction de ce petit président a des conséquences dramatiques. Sur le plan individuel, une fois que l’on aura compté nos morts après cette vague et les suivantes, les Occidentaux que nous sommes, accoutumés à ne pas rencontrer d’entraves à nos déplacements, verront soudain s’ériger des murs réels et virtuels — habituons-nous à l’idée d’un « passeport immunitaire » subordonnant notre mobilité à notre santé. À l’échelle locale, les systèmes de santé exsangues n’auront aucune capacité de rebond lorsque cette crise aura muté vers les finances publiques. Sur le plan étatique, la crédibilité des dirigeants sera érodée au point de fragiliser ce qu’il reste de démocratie. À l’échelle internationale, le système de coopération qui fondait le système international aura volé en éclats, et la concurrence — plus dommageable que la coopération — contribuera à l’appauvrissement mondial tandis qu’on aura laissé le Sud mourir… sans se retourner. Enfin, le rééquilibrage du système international, mû par les « mauvais samaritains » de la diplomatie du masque, ne mènera pas forcément au retour de la stabilité. Ce petit président aura finalement eu un effet démesuré.

      #Donald_Trump ou #emmanuel_macron #coronavirus #baltringues

  • Pan M 360, ou le bonheur des niches
    Philippe Papineau, Le Devoir, le 29 février 2020
    https://www.ledevoir.com/culture/musique/573886/pan-m-360-ou-le-bonheur-des-niches

    Afin de sortir les mélomanes de « l’archipel de certitudes » que proposent les algorithmes des plateformes numériques et d’offrir du journalisme musical éloigné de ce qui peuple les palmarès, le critique Alain Brunet a décidé de lancer un nouveau site, Pan M 360. Un média qui fait le pari de l’information musicale payante.

    Ancien journaliste à La Presse — où il a passé 35 ans — et collaborateur régulier de Radio-Canada, Alain Brunet revêt aujourd’hui un nouvel habit, celui d’entrepreneur. Depuis plusieurs mois, il travaille sur la plateforme Pan M 360, une entreprise d’économie sociale déjà active mais qui prendra bientôt sa vitesse de croisière, notamment lors de la publication dès le 2 mars de ses premières critiques de disque.

    Pan M 360 est en quelque sorte la conséquence de l’essai La misère des niches, que Brunet a fait paraître en 2018 chez XYZ, où il expliquait notamment que « la culture est une immense bête en mutation, dont la queue a pris une ampleur disproportionnée par rapport à la tête et au tronc », qui seraient des productions de masse.

    Son nouveau média fera justement son bonheur avec les niches musicales, très nombreuses mais très mal desservies par des médias traditionnels qui doivent se serrer la ceinture, estime-t-il.

    « Ce n’est pas rentable pour de grosses organisations, ça rejoint des publics trop restreints. Mais pour nous, un public restreint ce n’est pas du tout la même notion que pour La Presse, Radio-Canada, ou Le Journal de Montréal. Et moi je pense qu’on a affaire à un marché considérable. »

    Brunet, 62 ans, fonde beaucoup d’espoir sur son forfait à petit prix. Il en coûtera 3,60 $ par mois pour accéder au contenu du site prônant « l’éclectisme extrême », d’où le 360 du nom. L’accès payant sera activé le 9 mars, mais permettra cinq contenus gratuits par mois.

    Le site propose un calendrier à deux vitesses — un volet gratuit côtoie la version payante et commentée —, des critiques de disques et aussi, dans quelques semaines, des entrevues. Le critique qui visite encore abondamment les salles de spectacle vise les niches, mais une large palette d’entre elles. Pan M 360, dont les contenus seront disponibles à la fois en français et en anglais, ne sera pas Pitchfork, ou Resident Advisor, ni Le Devoir.

    « Le 360 degrés qu’on propose est unique au monde, lance Brunet, loquace. Ç’a l’air prétentieux de dire ça, mais on s’intéresse à la musique classique, à la musique indienne, on s’intéresse aux musiques chinoises, thaïlandaises, , africaines, antillaises, moyen-orientales… On ratisse large. On adore aussi les musiques dites sérieuses, contemporaines, les musiques complexes, et aussi les musiques de souches populaires de grande qualité. Et on n’offre pas un point de vue occidentalo-centriste, on ne s’intéresse pas strictement à la musique blanche nord-américaine. »

    20 000 abonnés

    Pan M 360, installé à la Société des arts technologiques, compte en ce moment six employés dont Brunet, qui ne se paie pas encore. Emploi-Québec a donné un coup de pouce, et la plateforme a quelques contrats publicitaires et « une bonne marge de crédit à la Caisse de la Culture ». Le principal pilier restera toutefois les abonnements, précise Brunet.

    À ce sujet, il estime qu’au moins 100 000 personnes pourraient adhérer à terme aux valeurs de Pan M 360. Il inclut dans le lot les purs mélomanes — « dont plusieurs qui visitaient mon ancien blogue à La Presse » —, mais aussi les membres de l’industrie musicale et tous ceux qui étudient ou enseignent la musique, par exemple. « Il y a plus de gens que jamais qui écoutent de la bonne musique, qui sont éduqués et qui s’intéressent aux choses plus raffinées, plus complexes. »

    Mais de manière plus réaliste, Alain Brunet croit que la plateforme pourrait intéresser entre 10 000 et 20 000 abonnés d’ici deux ans. « Ce qui est le fun c’est que ça ne prend pas grand-chose pour qu’on atteigne le seuil de rentabilité. Avec le budget d’un gros gros dépanneur, on va pouvoir bien vivre. Et faire vivre une dizaine de personnes à temps complet et une cohorte de pigistes, et les payer décemment. »

    Pour l’instant, « on fonctionne comme des gauchistes nouveau genre », rigole Brunet. Ceux qui sont moins bien nantis reçoivent plus, les autres attendront un peu. « Notre but, c’est de faire quand même de l’argent, on veut être rentable, on n’est pas dans le misérabilisme communautaire, on ne veut pas se marginaliser, on veut être gros, avoir des parts de marché », tranche-t-il.

    L’expertise en valeur

    Environ 35 pigistes collaboreront avec Alain Brunet au contenu rédactionnel de Pan M 360, que celui-ci veut abondant, rigoureux et indépendant. Certains des journalistes ont déjà beaucoup de métier comme reporter musical, comme Patrick Baillargeon, Rupert Bottenberg, Christine Fortier, Jean-François Cyr, Ralph Boncy et Réjean Beaucage. « Pour moi et pour eux, c’est un enjeu de relancer cette profession-là, c’est extrêmement important, note Brunet. On voit qu’il y a eu un rejet populiste de l’expertise, qui a fait des dommages jusque dans les médias traditionnels, c’est clair. »

    Ce que ne veut toutefois pas Alain Brunet, c’est un travail journalistique qui mise sur « le développement des personnalités », avec des critiques qui sont des « noms ». « Moi-même je fais partie de ces snobs-là. Mais je ne suis pas un modèle d’avenir, s’amuse le vétéran qui se décrit comme un vieux meuble. Le modèle d’avenir que je veux c’est plus sur l’humilité et l’expertise réelle. Et la bienveillance. Ça ne veut pas dire que t’es pas sévère, mais les coups d’éclat, la condescendance, le ton dur, le ton méprisant, c’est terminé. On réprouve ça. »

    À la niche, les molosses.

    #Musique #Média #Internet #niche

  • Dix femmes tuées par année- Les visages de la violence conjugale
    https://www.ledevoir.com/societe/573480/dix-femmes-tuees-par-annee

    Au Québec, le quart des crimes contre la personne sont commis dans un contexte de violence conjugale. Pourtant, c’est encore un véritable parcours de combattantes pour les femmes de prouver qu’elles en sont réellement victimes. Le Devoir dressera dans les prochains jours un portrait de la violence conjugale au Québec à travers une série de reportages que vous pourrez lire dès aujourd’hui dans le cahier Perspectives.

    « Chaque fois que j’entends qu’une femme a été tuée par son ex, je me dis que ça aurait pu être moi. » Cette phrase, toutes les victimes rencontrées par Le Devoir l’ont prononcée pratiquement sur le même ton. C’est que les femmes sont les principales victimes de la violence conjugale.

    De 2013 à 2017, ce sont 47 Québécoises qui ont été tuées par leur conjoint, ex-conjoint ou « ami intime », rapporte le ministère de la Sécurité publique. Elles sont 136 à avoir survécu à une tentative de meurtre durant cette même période. Quant aux hommes, 4 ont été tués et 30 ont été victimes d’une tentative de meurtre.

    À l’inverse du mouvement de dénonciation #MoiAussi pour les agressions sexuelles, les intervenantes auprès des femmes violentées par leur conjoint ne constatent pas de réveil collectif.

    ...

    Constante augmentation

    Si le nombre de meurtres s’est maintenu autour de 10 par année, le nombre d’infractions commises dans un contexte de violence conjugale est en constante augmentation. Les récentes données du ministère ne précisent toutefois pas la proportion par sexe.

    Ce que l’on sait, c’est qu’en 2015, les femmes représentaient 78 % des victimes des actes violents perpétrés par leur conjoint. Par rapport aux enlèvements, elles représentaient 100 % des victimes. Dans des proportions tout aussi considérables, elles étaient 97 % des victimes d’agressions sexuelles, 97 % des victimes de séquestration, 88 % des victimes de voies de fait de niveau 3 et 87 % des victimes de harcèlement.

    Le taux d’infractions commises dans un contexte conjugal à l’égard de victimes âgées de 12 à 17 ans a augmenté de 21,9 % de 2008 à 2015, selon les données policières.

    La prévalence de la violence conjugale est beaucoup plus élevée chez les femmes autochtones. Selon une enquête de Statistique Canada menée en 2014, 10 % des femmes autochtones ont dit avoir subi de la violence physique ou sexuelle provenant d’un conjoint ou d’un ex-conjoint au cours des cinq dernières années. Cette proportion était de 3 % chez les femmes non autochtones.

  • Record de chaleur en Antarctique
    Fabien Deglise, Le Devoir, le 14 février 2020
    https://www.ledevoir.com/monde/572934/deuxieme-record-de-chaleur-en-antarctique-en-moins-d-une-semaine

    Le phénomène a été qualifié d’« incroyable et d’anormal » par les chercheurs à l’origine de la mesure. Dimanche, une température inédite de 20,75 °C a été enregistrée par une station scientifique de l’Antarctique. Il s’agit d’un record de chaleur dans l’histoire météorologique de cette région du globe, la plus froide de la planète, mais également la deuxième pointe historique enregistrée depuis le début du mois de février.

    « Les incursions d’air chaud se produisent en Antarctique, comme ici d’ailleurs, en été et en hiver, résume Jean-Pierre Blanchet, professeur au Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère de l’UQAM. Ce n’est donc pas un phénomène inhabituel. Par contre, il est assez inusité d’avoir un + 20 °C en Antarctique. Même si l’on est en été là-bas. Et même si la mesure a été prise en périphérie de la péninsule. »

    C’est à 13 h dimanche dernier, sur l’île Seymour, dans les basses terres, que l’équipe de scientifiques brésiliens qui y est installée a mesuré cet extrême et nouveau record de chaleur. La température moyenne y est de 1 °C en été. Le précédent record remontait à janvier 1982 : une température de 19,8 °C avait alors été enregistrée sur l’île Signy, dans l’archipel des îles Orcades du Sud, où la moyenne maximale en février est de 2,9 °C.

    Loi des séries ? Jeudi dernier, l’Institut météorologique argentin a annoncé un autre record de chaleur à la station scientifique d’Esperanza où il a fait 18,3 °C, soit la plus haute mesure du niveau du mercure sur l’ensemble de ce territoire austral depuis 1961. La température dépasse de 0,8 °C le précédent record établi le 24 mars 2015 sur cette base. Rappelons qu’en Antarctique la température annuelle moyenne est de -57 °C.

    L’Organisation météorologique mondiale (OMM) doit amorcer dans les prochains jours une évaluation des données récoltées par les scientifiques afin de confirmer ces deux nouveaux records. « Toutes les constatations faites à ce jour vont dans le sens d’un record en bonne et due forme, a indiqué par voie de communiqué le rapporteur de l’OMM pour les extrêmes météorologiques et climatiques, Randall Cerveny, au lendemain de la mesure effectuée par l’Argentine la semaine dernière. Selon lui, le phénomène serait lié à un épisode local de foehn, ce réchauffement rapide d’une masse d’air qui s’écoule le long d’une pente ou d’une montagne.

    « Nous constatons une tendance au réchauffement sur l’ensemble de nos sites d’observation, mais nous n’avions encore jamais vu quelque chose de la sorte », a indiqué au quotidien britannique The Guardian Carlos Schaefer, professeur au Département des sols de l’Université fédérale de Viçosa au Brésil. L’homme travaille en Antarctique sur le projet Terrantar qui mesure les effets des changements climatiques sur le pergélisol et la biologie de 23 sites sur la péninsule. Il précise que depuis 20 ans la température est devenue irrégulière, sur les îles Shetland du Sud et l’archipel James Ross, dont l’île Seymour fait partie, et que ces irrégularités sont rythmées par des pointes de chaleur dans la dernière décennie, qui ne relèvent pas d’une croyance, mais bien d’un phénomène scientifiquement mesurable.

    La péninsule antarctique, à l’extrémité nord-ouest du continent, proche de l’Amérique du Sud, se distingue à l’échelle planétaire, sur le plan météorologique, en raison de son climat qui s’y réchauffe plus rapidement qu’ailleurs sur Terre. Les températures moyennes y ont grimpé de 3 °C ces 50 dernières années, contre environ 1 °C pour le reste de la planète. La quantité de glace perdue annuellement sur l’inlandsis antarctique a été multipliée par sept entre 1979 et 2017. L’incursion d’eau de mer relativement chaude sous les barrières de glace est à l’origine de ce phénomène de destruction lente de ce capital glaciaire.

    « Avec le réchauffement climatique, les anomalies, improbables dans certaines zones, deviennent désormais probables, dit M. Blanchet. Il faut maintenant rester attentif à ces variations, pour voir si elles vont se reproduire sur une période de 30 ans. C’est ce qui fait la différence entre un événement météorologique et un changement climatique. Le climat de la planète, c’est un peu comme le rhume chez l’être humain. Si vous en avez un, de manière sporadique, c’est normal. Mais si vous en avez un toutes les semaines, cela devient problématique et surtout le signe que quelque chose d’autre ne va pas. »

    L’année 2019 a conclu une décennie marquée par sa chaleur exceptionnelle à l’échelle mondiale, selon l’OMM, et ce, « en raison des gaz à effet de serre produits par les activités humaines », a souligné l’organisme international il y a quelques semaines. Et la tendance se poursuit puisque le premier mois de l’année 2020 a été le plus chaud enregistré depuis 1850.

    Cette hausse des températures a des conséquences naturelles sur les calottes glaciaires qui perdent des milliards de tonnes chaque année. Depuis 2012, l’Antarctique en a perdu 219 milliards annuellement, soit trois fois plus qu’avant cette année, selon une étude menée sur plus de 25 ans par une équipe de chercheurs de la NASA. Les résultats ont été publiés dans la revue Nature en 2018. C’est ainsi 8 % du pergélisol qui est menacé de disparition, principalement dans l’Antarctique Ouest où la perte des glaces s’est accélérée dans les premières décennies de ce siècle. Si l’ensemble des terres glacées de ce territoire austral devait fondre, le niveau des océans grimperait alors de… 60 mètres, estime l’OMM, avec dans la foulée une perte de salinité essentielle à leur faune et leur flore.

    #Antarctique, à rajouter plus tard à la quatrième compilation :
    https://seenthis.net/messages/818991

    #effondrement #collapsologie #catastrophe #fin_du_monde #it_has_begun #anthropocène #capitalocène

  • Moins d’enseignants, plus de souplesse

    Le nombre d’élèves dans les écoles ne cessera d’augmenter d’ici 2029, les inscriptions dans les facultés d’éducation sont en chute, les départs à la retraite se multiplient, sans compter le quart des nouveaux professeurs qui quittent leréseau dans leurs cinq premières années d’enseignement : la profession est malmenée, et rien n’est fait pour la revaloriser, selon les experts.

    En 2016-2017, 889 000 élèves intégraient le réseau public dans les niveaux préscolaire, primaire et secondaire. Ce nombre passera à1,01 million en 2029-2030, selon les prévisions démographiques du ministère de l’Éducation. L’immigration, la progression de la courbe de natalité et la création de nouvelles classes de maternelle 4 ans expliquent cette hausse. Entre 2011 et 2018, les écoles primaires du Québec ont accueilli 74 000 enfants de plus. Ces cohortes remplissent peu à peu les écoles secondaires, puis atteindront les cégeps dans les prochaines années, souligne Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du #Québec (FNEEQ-CSN).
    Au secondaire, les commissions scolaires devront recruter quelque 3000 enseignants d’ici cinq ans. En 2018, 5932 étudiants étaient inscrits au baccalauréat en éducation préscolaire et enseignement primaire (BEPP) contre 6696 en 2015. Au baccalauréat en enseignement secondaire, on en comptait 2857 à la rentrée 2018, soit quelque 1000 étudiants en moins qu’en 2009.

    « La #pénurie n’est pas apparue soudainement », fait valoir le président de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), Sylvain Mallette. Pour lui, elle est en partie le résultat du mépris à l’endroit de la profession, « dévalorisée aux yeux du public et de celles et ceux qui auraient été intéressés par ce métier ».

    Henri Boudreault, vice-doyen aux études à la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM, arrive au même constat. « On a craché sur le dos des enseignants pendant des années. »

    Des solutions à temps partiel

    Bien qu’elle soit globale, la pénurie d’enseignants n’est pas homogène dans toutes les régions du Québec. Dans la région de Montréal, les causes y sont particulièrement multifactorielles, rappelle M. Boudreault. Le taux d’immigration et le problème de rétention du personnel y sont plus élevés. La hausse du nombre d’élèves dans le réseau public pourrait atteindre 29 % dans les trois commissions scolaires francophones de l’île de Montréal d’ici 2029.

    « Si l’UQAM et l’Université de Montréal diplômaient tous leurs étudiants et étudiantes en éducation, cela ne suffirait pas à combler la moitié du manque de personnel dans les écoles primaires sur l’île de Montréal », poursuit le vice-doyen.

    Une année de discussions entre les commissions scolaires montréalaises et ces universités a abouti à l’organisation d’un cours de deuxième cycle de 45 heures pour le personnel qui ne détient pas de brevet. « Introduction à l’enseignement et didactique générale », lancé en août 2019, a attiré près de 200 personnes sans expérience et qui n’étaient pas sur le radar des commissions scolaires. Le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge a en effet décidé d’assouplir les « tolérances d’engagement » à l’automne 2018, pour permettre àdes gens « non légalement qualifiés » d’enseigner au primaire et au secondaire.

    Ces professeurs sans brevet disposent de dix ans pour suivre une formation universitaire : un baccalauréat de quatre ans en enseignement préscolaire et primaire (BEPP) ou une maîtrise qualifiante pour les diplômés universitaires — mathématiques, français, histoire ou autre — souhaitant enseigner au secondaire. Le territoire montréalais compte près de 1000 suppléants non légalement qualifiés, selon Henri Boudreault.

    Le cours a été développé et est offert de manière autonome par chacune des universités. Il s’agit d’une « première version en attendant le développement d’un programme complet », explique le vice-doyen. Un baccalauréat à temps partiel devrait par ailleurs s’ouvrir à l’hiver 2021.

    Certaines régions s’attaquent plutôt aux banques vides de suppléants. L’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, par exemple, offre un certificat en accompagnement à l’enseignement primaire destiné à la suppléance. Quant à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), celle qui a perdu le plus de diplômés au BEPP de 2013 à 2018, passant de 32 à 11, elle a opté pour une formule fondée sur une logique travail et études. Deux jours par semaine sont consacrés aux études, puis les trois autres au travail dans les commissions scolaires.

    Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, la pénurie est toutefois moins forte que sur d’autres territoires dépendant de l’UQAC, comme Sept-Îles par exemple. « Là-bas, on ne démarre une cohorte que tous les quatre ans alors qu’au Saguenay, c’est tous les ans », indique Loïc Pulido, professeur et directeur du BEPP de l’UQAC. Comme le territoire de l’est de la Côte-Nord est vaste, les étudiants peuvent aussi suivre la formation à distance.

    Empirer à court terme

    « Le gouvernement nous a donné des ressources pour créer des bourses d’excellence afin d’attirer les étudiants », explique M. Boudreault. Il cite également la campagne de séduction du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur auprès des Canadiens hors Québec et des étrangers. Les spécialistes saluent ces initiatives, mais à court terme, il faut s’attaquer au taux de rétention, croient-ils. « Nous avons déjà ces ressources. Il faut les convaincre de rester dans le réseau. »

    La FAE comme la FNEEQ-CSN revendiquent davantage de ressources spécialisées, la liberté pédagogique de choisir les outils et les méthodes d’intervention, plus dereconnaissance, du mentorat et le rattrapage salarial au regard de la moyenne canadienne. Les augmentations inférieures à l’inflation proposées par le gouvernement sont qualifiées d’« insultantes », voire « violentes », par les syndicats, étant donné la bonne santé des finances publiques.

    https://www.ledevoir.com/societe/education/572286/moins-d-enseignants-plus-de-souplesse

    #enseignement #écoles #Canada #souplesse #flexibilité

  • « NoirEs sous surveillance » : rendre le racisme d’État visible | Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/lire/540920/rendre-le-racisme-d-etat-visible

    « Le Canada, pour la plupart de ses citoyens comme pour de nombreux étrangers, est un modèle de tolérance et de diversité, une référence mondiale en matière de droits de la personne. Cette réputation des plus enviable, le Canada la doit notamment au fait qu’il a accueilli les esclaves noirs fuyant les États-Unis par le chemin de fer clandestin », écrit Robyn Maynard dans l’introduction de Policing Black Lives. Tout du long de son riche ouvrage, l’auteure déconstruit méticuleusement l’idée voualnt que la race n’existerait pas au nord de Windsor. Pour y parvenir, elle a dû remonter dans l’histoire de la colonie afin d’exposer une vérité difficile à avaler : il y a bel et bien eu de l’esclavage en Nouvelle-France et sous l’Empire britannique. Et il a même perduré pendant plus de deux siècles.

    #racisme

    • Ignorées jusque dans la mort Le drame des femmes itinérantes autochtones Jessica Nadeau - 1 février 2020 - Le devoir
      https://www.ledevoir.com/societe/572028/mortes-dans-l-anonymat

      Au lendemain de la commission Vérité et réconciliation et de la commission Viens, les politiciens ont fait leur mea culpa et promis de mieux aider les Autochtones. Pourtant, depuis un an, plusieurs femmes autochtones itinérantes fréquentant le square Cabot, près du métro Atwater, sont mortes prématurément par manque de services dans une indifférence presque généralisée.

      « Les politiciens ne cessent de s’excuser. Ils répètent qu’ils ont appris du passé, qu’ils ne déplaceront plus les populations autochtones, mais, visiblement, ils n’apprennent pas très vite… », déplore David Chapman, coordonnateur du centre Résilience, en pointant les tours à condos en construction qui forcent les itinérants à se replier de plus en plus dans le square Cabot.

      Il y a un peu plus d’un an, le centre de jour La Porte ouverte a été forcé de déménager. Ce centre, le seul qui accueillait des itinérants — même intoxiqués — et leurs animaux domestiques dans le secteur du square Cabot, près du Forum, logeait au sous-sol d’une église. Dans ce secteur en pleine gentrification, l’église a été vendue à un promoteur immobilier. Elle est, depuis, désertée et placardée.

      Les intervenants de ce quartier avaient pourtant mis les autorités en garde : le départ du centre de jour aurait des répercussions néfastes sur les itinérants du square Cabot. Comme ils l’avaient prévu, les anciens usagers de La Porte ouverte n’ont pas suivi et sont restés dans le square. Et comme ils n’ont plus de place où se reposer et manger lorsqu’ils sont intoxiqués, leur situation est devenue encore plus précaire : leur consommation d’alcool et de drogue a augmenté, la violence s’est accentuée et leur santé s’est détériorée.

      La Gazette rapportait cet automne que 14 personnes ont perdu la vie depuis le déménagement du centre l’an dernier. Ce chiffre a été repris par plusieurs, mais personne, ni la police, ni le coroner, ni même les intervenants qui travaillent sur le terrain, n’a été en mesure de confirmer ce chiffre.

      Le Devoir a retrouvé la trace de sept victimes, dont six femmes autochtones, mortes depuis le 1er décembre 2018. La septième victime est un homme blanc, dont le corps a été retrouvé un matin de septembre sur un banc du parc.

      Le décès de Kevin Parry au square Cabot a attiré l’attention des médias et, par ricochet, celle des politiciens, constatent les intervenants impliqués dans le dossier. Il y a eu un « momentum » et c’est à ce moment que la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec ont enfin accepté de délier les cordons de la bourse pour créer le nouveau centre Résilience, inauguré le 14 novembre dernier.

      Le fait que les choses débloquent après la mort d’un homme blanc, alors que plusieurs femmes autochtones l’avaient précédé, en laisse plusieurs songeurs quant à l’importance que l’on accorde aux femmes autochtones vivant dans l’itinérance à Montréal. Comment expliquer, après autant de décès, que personne, à l’exception de quelques journalistes et des intervenants du milieu — n’a tenté de les recenser ? « Si ça avait été la fille du maire ou de jeunes femmes blanches de bonne famille, ça aurait fait les manchettes pendant des semaines », estime David Chapman.

      Le Devoir vous invite à rencontrer ces femmes et cet homme, qui vivaient dans la rue et qui passaient leurs journées au square Cabot, à quêter, à boire ou à fumer du crack pour soulager leurs traumatismes. Nous avons glané des fragments de leurs histoires dans les rapports de coroner, lorsque ceux-ci étaient disponibles, mais surtout à travers les yeux de leurs amis, de leurs familles et des intervenants qui les voyaient au quotidien.
      #Femmes #peuples_autochtones #canada #cartographie #nations_premières #peuples_premiers #premières_nations #Montréal #Rue #indifférence

  • #L’horloge_de_l’apocalypse est plus près de minuit que jamais
    Le Devoir, le 23 janvier 2020
    https://www.ledevoir.com/monde/571398/l-horloge-de-l-apocalypse-est-plus-pres-de-minuit-que-jamais

    (ou #horloge_de_la_fin_du_monde ou #Doomsday_Clock)

    L’horloge de l’apocalypse, imaginée en 1947 pour symboliser l’imminence d’un cataclysme planétaire, a été avancée à minuit moins 100 secondes par le groupe de scientifiques la gérant, soulignant les dangers présentés par le changement climatique et la prolifération nucléaire.

    « Nous exprimons désormais en secondes le temps séparant le monde de la catastrophe, non plus en heures ou en minutes », a déclaré Rachel Bronson, présidente et directrice générale du Bulletin of Atomic Scientists, lors d’une conférence de presse à Washington, comme tous les ans en janvier.

    L’an dernier, l’horloge indiquait minuit moins 2. L’aiguille a donc été avancée de 20 secondes.

    Un groupe d’experts, dont 13 lauréats du prix Nobel, fixe chaque année la nouvelle heure.

    À l’origine, après la Seconde guerre mondiale, l’horloge indiquait minuit moins 7. En 1991, à la fin de la Guerre froide, elle avait reculé jusqu’à 17 minutes avant minuit. En 1953, ainsi qu’en 2018 et 2019, elle affichait minuit moins 2.

    Sur le front nucléaire, les scientifiques ont constaté le démantèlement du socle de contrôle international des armements, avec le retrait des États-Unis et de la Russie du traité sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (INF) en 2019. Les États-Unis de Donald Trump menacent de ne pas renouveler le traité New Start sur les armements stratégiques nucléaires, conclu en 2010, après son expiration en 2021.

    « Cette année, nous pourrions assister à d’autres événements que l’effondrement total de l’accord sur le nucléaire iranien », a déclaré l’experte Sharon Squassoni.

    Quant à la Corée du Nord, l’approche directe de Donald Trump avec Kim Jong-un n’a toujours pas porté ses fruits, dit-elle.

    Sur le climat, les experts ont pointé la déception de deux grands sommets consacrés au climat, qui n’ont pas suscité les engagements nécessaires des grands pays pollueurs pour infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre.

    L’année 2019 fut la deuxième la plus chaude jamais enregistrée, après 2016, et le dérèglement climatique s’est illustré avec les records de chaleur, la fonte de l’Arctique et les incendies exceptionnels en Australie.

    « Si l’humanité pousse le climat vers l’opposé d’un âge de glace, nous n’avons aucune raison de croire qu’un tel monde resterait hospitalier pour la civilisation humaine », a dit Sivan Kartha, scientifique du Stockholm Environmental Institute.

    Le groupe a aussi blâmé d’autres catalyseurs de délitement sociétal tels que les campagnes de désinformation et les vidéos « deepfakes », ainsi que l’émergence des armes fondées sur de l’intelligence artificielle, comme des drones capables de tuer sans supervision humaine. Sans compter la nouvelle militarisation de l’espace.

    « Nous appelons les dirigeants mondiaux à éloigner l’humanité du précipice », a lancé Mary Robinson, présidente du groupe des Anciens (Elders) et ancienne présidente irlandaise. « Le temps est venu de se rassembler et d’agir ».

    Dès que j’aurai un peu de temps, je l’ajouterai à la quatrième compilation :
    https://seenthis.net/messages/818991

    #effondrement #collapsologie #catastrophe #fin_du_monde #it_has_begun #anthropocène #capitalocène

  • ANTHROPOCÈNE : L’époque humaine
    Jennifer Baichwal, Nicholas De Pencier, Edward Burtynsky, Youtube, 2018
    https://www.youtube.com/watch?v=wtLXI7m0nuo

    Voir aussi :
    https://seenthis.net/messages/821433

    3.7 planètes
    François Bellefeuille, Radio Canada, 2019
    https://ici.radio-canada.ca/premiere/balados/7109/francois-bellefeuille-environnement-humour

    Mets du respect dans ton bac
    Alaclair Ensemble, Youtube, 2019
    https://www.youtube.com/watch?v=LN2tKabrcuA

    #Alaclair_Ensemble #musique #rap #musique_et_politique #humour #cinéma #Québec #Canada

    Et un article ci-dessous qui parle de ces trois exemples...

    Dès que j’aurai un peu de temps, je l’ajouterai à la quatrième compilation :
    https://seenthis.net/messages/818991

    #effondrement #collapsologie #catastrophe #fin_du_monde #it_has_begun #anthropocène #capitalocène
    ==================
    Sauver la planète avec une chanson ou une blague
    Dominic Tardif, Le Devoir, le 27 décembre 2019
    https://www.ledevoir.com/culture/569847/environnement-sauver-le-monde-avec-une-chanson-ou-une-blague

    Vous auriez suggéré en janvier dernier qu’un des meilleurs morceaux de l’année musicale québécoise serait créé par Alaclair Ensemble pour le compte de la Ville de Laval, que l’on vous aurait sans doute soupçonné d’avoir un peu trop fumé d’herbe légale. Et pourtant, c’est bel et bien grâce à un improbable refrain faisant l’apologie d’un tri éclairé des matières recyclables, Mets du respect dans ton bac, que le collectif hip-hop conclut triomphalement 2019. Cela en ayant ajouté un nouveau tube — authentique tube ! — à son répertoire à part de ça !

    La redoutable efficacité du premier titre, et du clip l’accompagnant, avait évidemment de quoi étonner, tant la mission — rappeler aux Lavallois que mettre ou ne pas mettre au recyclage — était casse-gueule. Nombre d’artistes n’ont-ils pas sacrifié leur crédibilité sur l’autel de telles campagnes de sensibilisation publique, envisagées avec un surplus de sérieux confinant au ridicule ? Le succès de Mets du respect dans ton bac tient sans doute ainsi largement à cette absence manifeste de peur de faire les fous, voire d’avoir l’air fou, qui distingue depuis toujours Alaclair au coeur d’un paysage hip-hop où règne une certaine morgue.

    « Les autres [rappeurs] qui sont stressés à propos de leur crédibilité n’auraient jamais osé s’embarquer là-dedans », résume le MC et beatfaiseur KNLO, manière de dire que la légendaire inclinaison de la troupe bas-canadienne à entraîner le hip-hop là où il n’est jamais allé — dans ce cas-ci dans un centre de tri — a beaucoup contribué à ce que Mets du respect dans ton bac ne finisse pas au dépotoir des chansons à message provoquant le malaise, plutôt que l’éveil.

    Se fier au messager

    Mais au-delà de l’instructive ritournelle d’Alaclair — « Métal, verre, plastique, carton, papier, that’s it » —, quel est le pouvoir des artistes et de leurs oeuvres en matière d’environnement ? Peuvent-ils réellement favoriser les changements de comportement chez un vaste public ?

    « Ce que l’art peut surtout changer, c’est la perception des normes sociales, la perception qu’il y a une conscience de plus en plus importante dans la population, chez les gens qui nous entourent, qu’il faut se préoccuper de l’environnement », souligne la chercheuse postdoctorale en communication environnementale à l’Université Laval et chargée de cours à l’Université de Sherbrooke Valériane Champagne Saint-Arnaud.

    L’influence de l’art en matière de bonnes habitudes écologiques reposerait donc moins, selon Mme Champagne Saint-Arnaud, sur la force d’une oeuvre en particulier, que sur une multiplication d’oeuvres, et sur une diversification des profils de créateurs livrant pareil message. « Le fait que le message soit porté par des figures qui ne sont pas identifiées comme des écologistes vert foncé, c’est une excellente stratégie pour que certains citoyens se reconnaissent davantage. »

    Voilà un des grands atouts du passionnant balado de Radio-Canada 3.7 planètes, dans lequel l’humoriste François Bellefeuille, pas spécialement associé à la lutte contre la crise climatique, tient la chronique des transformations qu’il apporte à son quotidien afin de réduire son empreinte carbone. L’auditeur l’accompagne en parallèle dans la création d’un numéro comique qui inciterait ses nombreux admirateurs — 200 000 billets vendus jusqu’à maintenant de son spectacle Le plus fort au monde — à l’imiter.

    « Je sais que parmi les gens qui me suivent, il y en a beaucoup qui ne s’attendent pas à se faire parler de ce sujet-là et qui vont peut-être être plus ouverts parce que c’est moi qui en parle. Je reçois plein de messages au sujet de mon bidet, en tout cas ! » confie Bellefeuille au sujet du neuvième épisode du balado, dans lequel il renonce au papier hygiénique, et installe un bidet dans sa salle de toilettes. « Je ne veux pas me vanter, mais je pense que j’ai fait considérablement augmenter les ventes de bidet au Québec. » Qui osera désormais prétendre que les humoristes sont inutiles ?

    L’art à double tranchant

    Le processus d’écriture et de rodage de ce nouveau numéro aura cependant été l’occasion, pour François Bellefeuille, de mesurer les limites de l’ironie. Un passage de son monologue dans lequel il prétendait ne s’être jamais astreint à rincer un pot de beurre d’arachides pour le mettre au recyclage — ce qui est faux — semblait conforter certains spectateurs dans leur insouciance, constatait l’humoriste en recevant les rires qu’il générait alors.

    « Je me questionne beaucoup sur le deuxième degré, et j’ai de plus en plus l’impression que ce n’est pas si efficace pour influencer l’opinion des gens. J’ai l’impression que si ma véritable opinion à moi se situe dans le deuxième degré, je m’adresse seulement aux gens qui veulent bien voir ce deuxième degré, et qui sont déjà sensibles à ce que je défends. Je me suis rendu compte à quel point c’était important d’être clair sur mes intentions, surtout dans notre ère post-factuelle. Je ne pensais jamais que je dirais ça un jour, mais je préfère être un peu moins drôle quand je parle de sujets sérieux comme celui-là, juste pour être sûr d’être clair. »

    Le monde des arts visuels fait aussi face à des dilemmes, notamment en ce qui concerne la représentation des ravages que causent les changements climatiques et les excès du capitalisme. Anna Brunette, une étudiante à la maîtrise en histoire de l’art à l’UQAM dont le mémoire porte sur les paradoxes de la conscientisation environnementale en art actuel, évoque deux tendances faisant débat en art écologique : celle du catastrophisme qui « fige les spectateurs et augmente l’écoanxiété, au lieu de mobiliser », et celle de l’esthétisation de la désolation environnementale.

    Le documentaire Anthropocène : L’époque humaine (2018) est certes tissé de plans à couper le souffle, mais suffit-il de voir une raffinerie texane ou un dépotoir kenyan pour vivre son épiphanie écologiste ? « Évidemment qu’un film comme celui-là est un formidable outil de conscientisation, mais il y a une ambiguïté esthético-éthique qui crée une expérience à mi-chemin entre la contemplation, la crainte, la culpabilisation et le désir d’intervention », observe celle qui regrette le manque de contextualisation réduisant la portée de bien des oeuvres d’art écologique. « Les oeuvres viennent sonner le spectateur, mais le laissent démuni, frustré. »

    L’avenir de l’art écologique passerait impérativement, pour Anna Brunette, par son déploiement à l’extérieur des musées, essentiel à ce que des néophytes puissent en éprouver les effets. « Mais il faut aussi faire confiance à l’intelligence des publics, ne pas avoir peur de parler de la complexité des enjeux. »

    Reste, vous dira KNLO, qu’il n’y aurait rien de plus triste que de s’interdire le plaisir que provoque l’art, sous prétexte que la situation planétaire est critique. « C’est une époque tragique qu’on vit. Il faut apprendre à danser. »

  • États-Unis et Mexique : une amitié embouée par les eaux usées

    « Des ondées ont déferlé sur la région frontalière quelques jours
    auparavant. Le système d’égout de Tijuana n’a pas suffi à la tâche, si
    bien qu’une boue liquide nauséabonde s’est échappée de la ville
    mexicaine nichée sur une colline, puis a traversé sans difficulté la
    haute clôture.

    Elle a envahi les États-Unis, par le sol et la mer, charriant des
    cailloux ainsi que des déchets de toutes sortes. Sous la
    responsabilité de l’État de la Californie, le parc Border Field en est
    parsemé : du papier hygiénique est accroché à des branches d’arbre,
    des contenants de plastique jonchent le sol. Et le chemin de terre
    pour se rendre au « Friendship Park » ou « Parque de la Amistad » est
    inondé par endroits. « Eau contaminée par les eaux usées. Une
    exposition peut provoquer des maladies », peut-on lire sur des
    affiches à proximité des flaques d’eau.

    (…)

    Les précipitations ne sont pas en hausse d’une année à l’autre, au
    contraire, mais elles sont plus abondantes, explique la coordonnatrice des programmes éducatifs de la réserve de l’estuaire de la rivière Tijuana, Anne Marie Tipton. Débordées, les infrastructures de l’agglomération de Tijuana, qui compte près de 1,5 million d’habitants, recrachent le trop-plein d’eau souillée vers le pays de l’Oncle Sam.

    (…)

    Les autorités interdisent la baignade dès qu’elles détectent la
    présence de contaminants dans l’eau. Mais, à tout coup, des surfeurs
    bravent l’interdit. « C’est comme s’ils étaient immunisés contre les
    problèmes de santé liés à de l’eau contaminée », lance Karen, la voix
    noyée dans le roulement des vagues sur la plage. Il n’est cependant
    pas rare que des surfeurs souffrent de streptocoques, d’infections
    gastro-intestinales ou des sinus après s’être baignés dans le
    Pacifique.

    En 2018, le Mexique a annoncé l’injection de plus 5,5 millions de
    dollars pour moderniser le système de traitement des eaux usées de
    Tijuana, y compris le remplacement d’une conduite maîtresse de plus de 4 km.

    Ce ne sont pas moins de 430 millions qui s’avéreront nécessaires pour résoudre entièrement le problème, estime l’État mexicain de
    Basse-Californie (…) »

    https://www.ledevoir.com/societe/environnement/571138/une-amitie-embouee

  • « Les glaciers des Pyrénées sont condamnés »

    Les glaciers pyrénéens et leur écosystème singulier sont entrés dans
    une inéluctable agonie sous l’effet du réchauffement climatique, avec
    pour horizon une disparition redoutée d’ici une trentaine d’années,
    selon les glaciologues qui en documentent le recul.

    « On ne peut pas donner de date précise, mais les glaciers pyrénéens
    sont condamnés », affirme Pierre René, le glaciologue de l’Association
    pyrénéenne de glaciologie Moraine, qui estime l’épilogue en 2050.

    https://www.ledevoir.com/societe/environnement/571124/les-glaciers-des-pyrenees-sont-condamnes

  • Eau-Israël (3) : là où « chaque goutte compte »

    « Soucieux de limiter l’immigration juive en Palestine, les
    Britanniques préviennent en 1939 que les maigres réserves d’eau de la région peuvent suffire à deux millions de personnes tout au plus. La population de la Palestine sous mandat britannique (l’équivalent
    d’Israël, la Cisjordanie et Gaza) était alors estimée à 834 000
    personnes.

    On connaît la suite : 80 ans plus tard, l’État hébreu alimente en eau
    potable près de 13 millions de personnes (8,7 millions en Israël, plus
    de 4 millions en Palestine), en plus de distribuer de grandes
    quantités d’eau en Jordanie en vertu de l’accord de paix de 1994.

    Mais Israël a dû prendre les grands moyens pour faire mentir les
    Britanniques. La quête de l’eau et la préservation de cette ressource
    plus précieuse que le pétrole sont depuis toujours une priorité
    nationale.

    « L’histoire d’Israël est une histoire de gestion de l’eau. Ce pays
    souffre depuis ses débuts de manque d’eau et de périodes de sécheresse », dit Yossi Yacooby, chef de cabinet du président-directeur général de Mekorot, la société nationale de l’eau en Israël. Il nous accueille à son bureau, au centre de Tel-Aviv, en nous offrant un pichet d’eau fraîche : « C’est de l’eau du robinet », précise-t-il en souriant (…).

    Lire la suite :

    https://www.ledevoir.com/monde/moyen-orient/570340/au-pays-ou-chaque-goutte-compte

  • ISRAËL (2) L’eau sous occupation militaire

    "Le village d’Al-Auja était autrefois le grenier de la Palestine.
    Oranges, citrons, tomates et concombres abondaient dans cette région jadis irriguée par une source abondante. Les changements climatiques ont toutefois bouleversé la Palestine depuis deux décennies. Les champs d’Al-Auja ont été désertés. Il n’y a plus grand-chose qui pousse dans ces terres pierreuses.

    À la limite du village, une plantation de bananes détonne au milieu
    d’une terre aride. Un couple et son fils s’activent parmi les
    bananiers, sous un soleil de plomb. Il fait 41 degrés Celsius. « C’est
    la première fois depuis des années qu’on réussit à faire pousser des
    bananes. C’est une culture qui nécessite beaucoup d’eau, mais de
    l’eau, on en manque terriblement », dit Taghrid Naji, 49 ans, mère de
    sept enfants et agricultrice.

    Elle, son mari, Abdullah, et leur fils de 10 ans, Mosa, nous reçoivent
    dans leur champ. L’hiver dernier a été pluvieux — une exception, après cinq années de sécheresse record —, ce qui a permis aux agriculteurs du village de remplir les étangs qu’ils ont aménagés un peu partout dans la région.

    Abdullah a bricolé un système de pompes et de tuyaux rouillés qui
    crache un filet d’eau sablonneuse. « C’est de l’eau dégueulasse, qu’il
    faut filtrer, mais c’est de l’eau », explique l’agriculteur.

    La récolte de bananes s’annonce bonne, mais le couple ne se fait pas
    d’illusions. Il semble loin, le temps où le village exportait ses
    agrumes, ses melons d’eau et ses légumes jusque dans les pays du golfe Persique. Les agriculteurs palestiniens se sont tournés vers la
    culture de dattiers et de palmiers, qui nécessitent très peu d’eau. De
    nos jours, seul un hiver pluvieux peut mener à la culture de bananes
    ou d’agrumes dans la vallée du Jourdain. Et les hivers pluvieux se
    font rares.

    La faute des militaires

    La sécheresse est bien réelle, mais elle n’explique pas à elle seule
    la pénurie d’eau. Quand on leur demande la raison du manque d’eau, les Palestiniens parlent tous de l’occupation militaire de leur territoire par Israël.

    « Notre problème, c’est Israël, pas les changements
    climatiques », affirme sans détour Deeb Abdelghafour, directeur
    général à l’Autorité palestinienne de l’eau. On le rencontre à son
    bureau de Ramallah, capitale de la Cisjordanie.

    Comme à peu près tous les enjeux dans cette région trouble du monde, le partage des ressources en eau est d’une complexité extrême.

    Les réserves d’eau de la région prennent leur source au Liban et en Syrie, passent sous la Cisjordanie et débouchent en Israël. La gestion de ces aquifères a fait l’objet d’une entente en vertu des accords d’Oslo, au début des années 1990. Cette entente devait encadrer la gestion commune de l’eau par Israël et la Palestine pour une durée de cinq ans, mais n’a jamais été renégociée. La population a augmenté. Le climat s’est déréglé. L’eau devient plus rare. Et la colère monte en Palestine.

    « On est pris depuis plus de 20 ans avec un accord qui nous empêche d’exploiter nos ressources. Il est temps de dire assez ! », lance Deeb Abdelghafour(…)

    Lire la suite :

    https://www.ledevoir.com/monde/moyen-orient/570289/l-eau-sous-occupation-militaire

  • État d’alerte pour l’eau en Israël et chez ses voisins

    « Le lac de Tibériade, au nord-est d’Israël, est la seule étendue
    d’eau douce dans ce pays situé en plein désert. Ce lac d’une
    importance capitale, cité abondamment dans la Bible, approvisionnait
    jusqu’à récemment en eau potable tout l’État hébreu et certains de ses voisins. Cette époque est révolue : le niveau du lac a tellement
    baissé — parfois sous la « ligne rouge » indiquant un seuil critique —
    que le gouvernement a dû fermer les valves.

    Presque du jour au lendemain, Israël et ses voisins se sont trouvés à
    risque de manquer d’eau potable à cause de changements climatiques fulgurants. Les réserves souterraines se sont taries sous l’effet d’intenses périodes de sécheresse et d’une croissance démographique soutenue.

    La crise a été si brutale que le gouvernement israélien a dû mettre en
    place un plan d’urgence, au tournant des années 2000, pour puiser et dessaler l’eau de la mer Méditerranée. Sans cet apport massif venu de la mer, l’État hébreu et ses voisins palestiniens et jordaniens —
    branchés sur le réseau d’aqueduc israélien — n’auraient tout
    simplement plus d’eau potable, confirment des experts.

    La quête de l’or blanc ne fait que commencer dans cette région parmi
    les plus arides du monde : la population augmente à un rythme effréné, tandis que les sources d’eau se tarissent. »

    (…)

    Lire la suite :

    https://www.ledevoir.com/monde/moyen-orient/570256/etat-d-alerte-pour-l-eau

    • Un complément, pour signaler la source libanaise, que le Liban ne peut exploiter pleinement, à cause de, je cite le doux #euphémisme de l’IFPO, la « puissance de dissuasion israélienne« (au lieu de « les agissements criminels impunis de l’état sioniste »)

      Atlas du Liban - Les eaux de la discorde - Presses de l’Ifpo
      https://books.openedition.org/ifpo/10917

      Malgré sa situation en amont du bassin versant, le Liban n’utilise qu’une très faible quantité de ses eaux. En effet, jusqu’en 2000, les sources du Hasbani et du Wazzani étaient situées dans la zone occupée par Israël au sud du pays.

      Depuis le retrait israélien, quelques projets ont certes été engagés côté libanais (une station de pompage sur le Wazzani notamment), mais ils ont fait l’objet de menaces de bombardement de la part du gouvernement israélien. Seule l’adduction d’eau potable vers quelques municipalités a été tacitement autorisée par Israël, et le développement de l’irrigation dans la zone reste pour l’instant peu probable. La puissance de dissuasion israélienne sur cet espace, associée à l’occupation continue des fermes de Chebaa et du Golan syrien, assure donc à l’État hébreu le contrôle des principales sources du Haut‑Jourdain.

      #vitrine_de_la_jungle

    • #Palestine #Eau

      Les 3 articles, pour vous éviter de cliquer (semi #paywall) :

      État d’alerte pour l’eau en Israël et chez ses voisins
      Marco Fortier, Le Devoir, le 6 janvier 2020
      https://www.ledevoir.com/monde/moyen-orient/570256/etat-d-alerte-pour-l-eau

      Le lac de Tibériade, au nord-est d’Israël, est la seule étendue d’eau douce dans ce pays situé en plein désert. Ce lac d’une importance capitale, cité abondamment dans la Bible, approvisionnait jusqu’à récemment en eau potable tout l’État hébreu et certains de ses voisins. Cette époque est révolue : le niveau du lac a tellement baissé — parfois sous la « ligne rouge » indiquant un seuil critique — que le gouvernement a dû fermer les valves.

      Presque du jour au lendemain, Israël et ses voisins se sont trouvés à risque de manquer d’eau potable à cause de changements climatiques fulgurants. Les réserves souterraines se sont taries sous l’effet d’intenses périodes de sécheresse et d’une croissance démographique soutenue.

      La crise a été si brutale que le gouvernement israélien a dû mettre en place un plan d’urgence, au tournant des années 2000, pour puiser et dessaler l’eau de la mer Méditerranée. Sans cet apport massif venu de la mer, l’État hébreu et ses voisins palestiniens et jordaniens — branchés sur le réseau d’aqueduc israélien — n’auraient tout simplement plus d’eau potable, confirment des experts.

      La quête de l’or blanc ne fait que commencer dans cette région parmi les plus arides du monde : la population augmente à un rythme effréné, tandis que les sources d’eau se tarissent.

      « La météo est devenue folle. Vous avez vu ce qui s’est passé en Europe [l’été dernier], il a fait 43 degrés à Paris, à Londres et à Berlin. Nos experts nous disent que les changements climatiques sont déjà là et que notre région souffrira davantage dans un avenir prévisible. On ne peut plus se fier à la pluie [pour renouveler les sources d’eau] depuis les graves sécheresses du début des années 2000 », dit Yechezkel Lifshitz, directeur général adjoint des infrastructures et de l’eau au ministère de l’Énergie.

      Les périodes de sécheresse risquent de se multiplier et de durer plus longtemps dans la prochaine décennie, prévoit le ministère israélien de l’Environnement. L’évaporation de l’eau de surface s’accélère sous l’effet de la hausse des températures. L’eau salée contamine aussi les réserves souterraines près de la Méditerranée en raison de l’érosion des côtes, qui prend de l’ampleur à cause de la montée du niveau de la mer.

      Prières pour la pluie

      Devant ce tarissement soudain de l’apport naturel en eau douce, le ministère a construit à gros prix, entre les années 2005 et 2016, cinq usines de dessalement le long de la Méditerranée. Pas moins de 80 % de l’eau potable en Israël provient désormais de la mer — une proportion inégalée dans le monde.

      « La crise climatique a frappé fort et vite. Sans les usines de désalinisation, on aurait vécu une catastrophe : on manquerait d’eau courante », dit David Katz, professeur au Département de géographie de l’Université d’Haïfa, au nord de Tel-Aviv, et spécialiste de la gestion de l’eau au Moyen-Orient.

      La pénurie se fait néanmoins sentir du côté palestinien, dans les territoires occupés militairement par Israël. L’approvisionnement en eau potable est aléatoire. Et les agriculteurs palestiniens prient pour un hiver pluvieux qui viendrait remplir les réservoirs de fortune aménagés un peu partout dans la vallée du Jourdain. En attendant, l’inquiétude et la colère grondent en Cisjordanie (voir texte à paraître demain à ce sujet).

      L’hiver dernier a vu naître l’espoir, avec les précipitations les plus abondantes en cinq ans. Le lac de Tibériade (aussi appelé mer de Galilée en anglais et lac Kinneret en hébreu) est revenu à un niveau acceptable. Les pluies sont toutefois devenues l’exception plutôt que la règle dans la région : les deux tiers d’Israël reçoivent moins de 200 millimètres de précipitations par année, et la moitié du pays en reçoit moins de 100 millimètres (Montréal a reçu précisément cette quantité en deux heures lors du déluge du 14 juillet 1987 !).

      Prévoyant le pire, le ministère de l’Énergie a entrepris de presque doubler la capacité de dessaler l’eau de mer d’ici 2030. Deux nouvelles usines sont déjà prévues, à Sorek, près de Tel-Aviv (ce sera la plus grande du monde, à côté d’une usine existante), et dans le nord-ouest du pays, en Galilée.

      Devant l’ampleur de la crise, l’État hébreu a même annoncé un projet d’ingénierie unique au monde : une partie de l’eau de mer désalinisée servira à remplir le lac de Tibériade. Un pipeline de 90 kilomètres est en construction vers le lac mythique où Jésus est réputé avoir marché sur l’eau. L’État hébreu ne croit toutefois pas aux miracles pour sauver le seul lac du pays, considéré comme un véritable trésor national.

      « Le niveau du lac diminue même si on n’y puise presque plus d’eau ! Ça démontre clairement l’ampleur des changements climatiques », dit Yechezkel Lifshitz, du ministère de l’Énergie.

      Sécurité nationale

      Le gouvernement a entrepris de sauver le lac de Tibériade pour des raisons stratégiques, explique M. Lifshitz. L’État a besoin de cet immense réservoir naturel pour pallier des défaillances des usines de dessalement ou des attaques contre le système d’approvisionnement en eau — sabotage, attaques informatiques, au missile ou à l’explosif, tremblement de terre ou tsunami.

      Au-delà des considérations géostratégiques, l’État hébreu a le devoir moral de protéger le seul lac du pays, fait valoir Yechezkel Lifshitz. C’est un lieu historique, culturel, naturel et touristique crucial.

      Pour les mêmes raisons, Israël et la Jordanie élaborent des plans communs pour sauver la mer Morte, qui porte bien son nom : le niveau de ce vaste plan d’eau salée baisse d’un mètre par année depuis 30 ans. Quand on arrive par la route 90 qui longe la frontière avec la Jordanie, le spectacle est saisissant. On dirait une cuvette géante qui se vide. Des touristes japonais se prennent en photo devant un panneau indiquant : « Le point le plus bas sur Terre, -430 mètres. »

      Il fait 41 degrés Celsius sous un soleil de plomb en cet après-midi du mois d’août. On aperçoit au loin le « fleuve » Jourdain, qui alimentait jadis la mer Morte. Le mot « fleuve » n’a pas le même sens que chez nous. Oubliez le majestueux Saint-Laurent, le Jourdain n’est plus qu’un semblant de ruisseau à moitié vide. Un barrage a été construit à la sortie du lac de Tibériade, ce qui a asséché le pauvre Jourdain. Près de là, le lieu où Jésus a été baptisé par Jean le Baptiste est fermé aux visiteurs. On raconte qu’il serait ardu de faire un baptême aujourd’hui dans ce lieu saint transformé par la sécheresse.

      Pipelines en vue

      Pour sauver la mer Morte, qui se trouve à cheval sur la frontière entre Israël et la Jordanie, les deux pays travaillent sur deux possibles projets de pipeline, explique le géographe David Katz, de l’Université d’Haïfa.

      Le premier, surnommé « Red-Dead », remplirait la mer Morte à partir de la mer Rouge, au sud. La Jordanie construirait une usine de désalinisation pour produire de l’eau potable à Aqaba, sur la rive de la mer Rouge. L’eau salée rejetée par le processus de désalinisation serait acheminée par pipeline vers la mer Morte, au nord.

      Une solution moins coûteuse consisterait à aménager un pipeline « Med-Dead » qui alimenterait la mer Morte à partir d’une usine de désalinisation située près de la Méditerranée, en Israël.

      Israël fournit de l’eau potable à la Jordanie en vertu de l’accord de paix de 1994 entre les deux pays. L’État hébreu vend de plus grandes quantités d’eau que ce qui est prévu dans l’accord, mais cela reste nettement insuffisant, notamment à cause de la croissance démographique dans la région. Israël prévoit d’alimenter en eau 16 millions de ses citoyens en 2050, comparativement à 9 millions à l’heure actuelle. L’arrivée de centaines de milliers de réfugiés syriens en Jordanie — et d’environ un million de juifs d’origine russe en Israël une décennie plus tôt — a fait augmenter la demande en eau potable.

      Tout un défi, au moment où les sources se tarissent. Le pays a ainsi cessé au cours des derniers mois de puiser de l’eau dans sept sources importantes, explique Yechezkel Lifshitz, du ministère de l’Énergie. Il est même question de remplir ces sources avec de l’eau de mer désalinisée en cas de besoin.

      Ce reportage a été financé grâce au soutien du Fonds de journalisme international Transat–Le Devoir.

      Israël en bref :
      Capitale : Tel-Aviv
      Population : 8,7 millions
      Enjeu : L’État d’Israël, les territoires qu’il occupe et ses voisins sont dépendants de l’eau de mer dessalée afin d’alimenter villes et agriculteurs. Les changements climatiques amplifient cette dépendance, et il y a un risque de manquer d’eau potable.
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      En Palestine, l’eau sous occupation militaire
      Marco Fortier, Le Devoir, le 7 janvier 2020
      https://www.ledevoir.com/monde/moyen-orient/570289/l-eau-sous-occupation-militaire

      Le village d’Al-Auja était autrefois le grenier de la Palestine. Oranges, citrons, tomates et concombres abondaient dans cette région jadis irriguée par une source abondante. Les changements climatiques ont toutefois bouleversé la Palestine depuis deux décennies. Les champs d’Al-Auja ont été désertés. Il n’y a plus grand-chose qui pousse dans ces terres pierreuses.

      À la limite du village, une plantation de bananes détonne au milieu d’une terre aride. Un couple et son fils s’activent parmi les bananiers, sous un soleil de plomb. Il fait 41 degrés Celsius. « C’est la première fois depuis des années qu’on réussit à faire pousser des bananes. C’est une culture qui nécessite beaucoup d’eau, mais de l’eau, on en manque terriblement », dit Taghrid Naji, 49 ans, mère de sept enfants et agricultrice.

      Elle, son mari, Abdullah, et leur fils de 10 ans, Mosa, nous reçoivent dans leur champ. L’hiver dernier a été pluvieux — une exception, après cinq années de sécheresse record —, ce qui a permis aux agriculteurs du village de remplir les étangs qu’ils ont aménagés un peu partout dans la région.

      Abdullah a bricolé un système de pompes et de tuyaux rouillés qui crache un filet d’eau sablonneuse. « C’est de l’eau dégueulasse, qu’il faut filtrer, mais c’est de l’eau », explique l’agriculteur.

      La récolte de bananes s’annonce bonne, mais le couple ne se fait pas d’illusions. Il semble loin, le temps où le village exportait ses agrumes, ses melons d’eau et ses légumes jusque dans les pays du golfe Persique. Les agriculteurs palestiniens se sont tournés vers la culture de dattiers et de palmiers, qui nécessitent très peu d’eau. De nos jours, seul un hiver pluvieux peut mener à la culture de bananes ou d’agrumes dans la vallée du Jourdain. Et les hivers pluvieux se font rares.

      La faute des militaires

      La sécheresse est bien réelle, mais elle n’explique pas à elle seule la pénurie d’eau. Quand on leur demande la raison du manque d’eau, les Palestiniens parlent tous de l’occupation militaire de leur territoire par Israël. « Notre problème, c’est Israël, pas les changements climatiques », affirme sans détour Deeb Abdelghafour, directeur général à l’Autorité palestinienne de l’eau. On le rencontre à son bureau de Ramallah, capitale de la Cisjordanie.

      Comme à peu près tous les enjeux dans cette région trouble du monde, le partage des ressources en eau est d’une complexité extrême. Les réserves d’eau de la région prennent leur source au Liban et en Syrie, passent sous la Cisjordanie et débouchent en Israël. La gestion de ces aquifères a fait l’objet d’une entente en vertu des accords d’Oslo, au début des années 1990. Cette entente devait encadrer la gestion commune de l’eau par Israël et la Palestine pour une durée de cinq ans, mais n’a jamais été renégociée. La population a augmenté. Le climat s’est déréglé. L’eau devient plus rare. Et la colère monte en Palestine.

      « On est pris depuis plus de 20 ans avec un accord qui nous empêche d’exploiter nos ressources. Il est temps de dire assez ! », lance Deeb Abdelghafour.
      Photo : Jacques Nadeau Le Devoir Une Palestinienne évoque avec découragement les difficultés de cultiver des fines herbes dans les collines au nord-est de Ramallah.

      Les deux parties ont un droit de regard sur les projets de l’autre. Avant de creuser une station de pompage, tant Israël que la Palestine doivent obtenir la permission de l’autre. Le problème, c’est que ça ne se passe pas tout à fait ainsi, affirme le gestionnaire palestinien.

      « En réalité, Israël fait à peu près tout ce qu’il veut et bloque la plupart de nos requêtes », affirme Deeb Abdelghafour. Il rappelle que 61 % du territoire de la Cisjordanie se trouve en zone C — sous contrôle israélien — en vertu des accords d’Oslo.

      Le gestionnaire palestinien montre une carte de la Cisjordanie accrochée au mur de son bureau : « On sait exactement où pomper pour trouver de l’eau, dit-il. C’est là, là et là. Mais quand on demande un permis à Israël pour pomper notre eau, on se fait répondre que c’est impossible, que c’est une zone militaire interdite ou que c’est une zone protégée contre l’exploitation des ressources. »

      Résultat : les Palestiniens ont creusé des dizaines et des dizaines de puits illégaux, dénonce l’État israélien. Deeb Abdelghafour admet que c’est « vrai à 100 % ». « Il y a des puits illégaux, mais c’est à cause d’Israël : ils nous empêchent de creuser ! »

      Deux poids, deux mesures

      Les stations de pompage palestiniennes, légales ou illégales, sont généralement en mauvais état, paralysées par des bris mécaniques (à cause du manque de pièces de rechange), situées dans une zone où l’on trouve peu d’eau, ou simplement trop peu profondes pour atteindre la nappe phréatique, explique-t-il. C’est la triste réalité en Palestine : faute d’argent, les infrastructures tombent en décrépitude.

      Dans le village d’Al-Auja, une station de pompage financée par l’aide internationale a été construite il y a cinq ans, mais elle ne fonctionne pas. Les résidents du village sont frustrés. Ils ne se gênent pas pour critiquer l’Autorité palestinienne. « Il y a de la turbidité dans l’eau. On a besoin d’un filtre qu’on doit importer de l’étranger. On prévoit de lancer l’appel d’offres prochainement. On a un autre problème majeur : on n’a pas le personnel qualifié pour faire fonctionner la station de pompage », explique Deeb Abdelghafour, de l’Autorité palestinienne.

      Tout un contraste avec les puits creusés par Israël un peu partout en Cisjordanie pour approvisionner les colonies juives. À Al-Auja, les résidents notent que la demi-douzaine de colonies israéliennes du voisinage ont assez d’eau pour cultiver leurs champs. La multiplication des puits israéliens a contribué à tarir les sources de la Palestine, dont celle qui a fait la renommée d’Al-Auja, remarque Jihad Shabanat, ingénieur hydraulique pour la municipalité.

      Il vient d’une famille d’agriculteurs qui a cessé de cultiver ses terres, faute d’irrigation. Deux de ses frères ont fait comme des dizaines de Palestiniens : ils sont allés travailler dans les champs des colonies israéliennes. « C’est frustrant, dit-il. On n’a pas assez d’eau pour cultiver nos terres, alors on doit travailler pour les Israéliens qui occupent notre territoire et qui, eux, ne manquent pas d’eau. Tu peux imaginer comment on se sent. »

      La souveraineté d’abord

      Autre source de frustration, les Palestiniens dépendent presque entièrement de Mekorot, le distributeur national israélien, pour leur approvisionnement en eau potable. L’État juif a beau fournir plus d’eau que ce qui est prévu par les accords d’Oslo, tout le monde convient, des deux côtés du « mur de séparation », que c’est insuffisant pour répondre à la demande. Les municipalités palestiniennes — et les Palestiniens eux-mêmes — ont appris à stocker l’eau potable pour pallier l’approvisionnement sporadique du réseau israélien.

      « L’entente est jugée insuffisante pour les besoins des Palestiniens, entre autres à cause de la croissance de la population. Par habitant, les Palestiniens obtiennent environ le quart de ce qui est alloué aux Israéliens », explique David Katz, professeur de géographie à l’Université d’Haïfa.

      L’occupation militaire de la Palestine par Israël vient brouiller les efforts de coopération entre les deux nations, souligne le professeur. L’État juif est prêt à vendre davantage d’eau potable aux Palestiniens, mais ceux-ci refusent : ils réclament d’abord la souveraineté sur l’eau qui se trouve dans leur sol, pour répondre eux-mêmes à leurs besoins.

      Les Palestiniens rechignent à participer à des projets communs de dessalement de l’eau de mer avec Israël pour les mêmes raisons. Cette coopération avec les responsables de l’occupation illégale serait considérée comme une forme de renoncement à la souveraineté palestinienne.

      Les eaux usées restent non traitées en territoire palestinien pour des raisons similaires. « Israël a proposé l’aménagement d’usines régionales de traitement des eaux usées. Les Palestiniens disent qu’ils ne veulent pas d’usines qui serviraient les colonies, parce qu’ils font valoir que les colonies sont illégales. Il n’y a rien qui se construit, et les égouts polluent les aquifères », résume David Katz.

      Ce reportage a été financé grâce au soutien du Fonds de journalisme international Transat–Le Devoir.
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      Là où « chaque goutte compte »
      Marco Fortier, Le Devoir, le 8 janvier 2020
      https://www.ledevoir.com/monde/moyen-orient/570340/au-pays-ou-chaque-goutte-compte

      Soucieux de limiter l’immigration juive en Palestine, les Britanniques préviennent en 1939 que les maigres réserves d’eau de la région peuvent suffire à deux millions de personnes tout au plus. La population de la Palestine sous mandat britannique (l’équivalent d’Israël, la Cisjordanie et Gaza) était alors estimée à 834 000 personnes.

      On connaît la suite : 80 ans plus tard, l’État hébreu alimente en eau potable près de 13 millions de personnes (8,7 millions en Israël, plus de 4 millions en Palestine), en plus de distribuer de grandes quantités d’eau en Jordanie en vertu de l’accord de paix de 1994. Mais Israël a dû prendre les grands moyens pour faire mentir les Britanniques. La quête de l’eau et la préservation de cette ressource plus précieuse que le pétrole sont depuis toujours une priorité nationale.

      « L’histoire d’Israël est une histoire de gestion de l’eau. Ce pays souffre depuis ses débuts de manque d’eau et de périodes de sécheresse », dit Yossi Yacooby, chef de cabinet du président-directeur général de Mekorot, la société nationale de l’eau en Israël. Il nous accueille à son bureau, au centre de Tel-Aviv, en nous offrant un pichet d’eau fraîche : « C’est de l’eau du robinet », précise-t-il en souriant.

      Le défi du climat

      Comme l’a rapporté Le Devoir, la croissance démographique et les changements climatiques compliquent l’approvisionnement en eau en Israël et ailleurs au Moyen-Orient. L’État hébreu a dû construire en toute hâte cinq usines de dessalement de l’eau de mer, entre les années 2005 et 2016. Sans cet apport d’immenses quantités d’eau potable, il n’y aurait plus d’eau courante dans cette région parmi les plus arides de la planète. Les deux tiers du pays sont en plein désert.

      Ironiquement, la ville côtière de Tel-Aviv a été le théâtre d’un véritable déluge au cours des dernières heures. Les experts ont attribué ces pluies d’une rare intensité aux changements climatiques. Pourtant, le bouleversement du climat mène habituellement à la sécheresse dans cette partie du monde.

      « Avec les changements climatiques, on se prépare au pire, mais c’est ce qu’on a toujours fait. C’est pour ça qu’on est un peu en avance sur les pays qui commencent à considérer ça comme un problème », dit Shmuel Assouline, directeur des relations internationales au Centre Volcani, le laboratoire de recherche du ministère israélien de l’Agriculture.

      L’eau a rapidement été nationalisée après l’indépendance du pays en 1948. Toutes les formes d’eau sont tarifées — pour l’agriculture, l’industrie et la consommation des ménages. L’eau n’est jamais gratuite en Israël. Et un des premiers grands projets d’infrastructures de l’État naissant a été l’Aqueduc national, qui relie depuis 1964 le nord du pays, traditionnellement plus riche en eau, au sud désertique.

      Plus important encore, devant la rareté des réserves d’eau, le gouvernement israélien a pris une décision radicale : investir massivement dans le recyclage de ses eaux usées pour les réutiliser en agriculture. Selon le ministère de l’Énergie, le pays réutilise pas moins de 86 % de ses eaux usées (de pluie et d’égouts) — le taux le plus élevé du monde, loin devant l’Espagne, qui réutilise 17 % de ses eaux usées.

      Plus de 60 % de l’agriculture est issue de l’eau recyclée, selon Shmuel Assouline. Deux réseaux d’aqueduc distincts traversent le pays pour éviter que l’eau potable entre en contact avec l’eau vouée à l’agriculture, qui est de moindre qualité.

      Goutte à goutte

      En plein désert du Néguev, près de la frontière avec l’Égypte, un aqueduc de couleur rose longe la route 2357. « Danger, eau d’égout recyclée. Interdit d’en boire !!! » indique un autocollant apposé sur le tuyau.

      Une oasis apparaît tout à coup dans l’immensité aride. Un village verdoyant bordé d’arbres et de fleurs. Une fontaine trône en face des bureaux de la municipalité. Et tout autour du village, des champs cultivés s’étirent au loin dans la plaine.

      Cette éclosion de verdure au milieu du désert n’est pas le fruit du hasard. Tout ce qui pousse ici a été irrigué. Et nous sommes un peu dans la Mecque de l’irrigation : c’est ici, au kibboutz Hatzerim, qu’a été inventée en 1965 l’irrigation au goutte à goutte — une technique qui a révolutionné l’agriculture en milieu aride.

      Avec les changements climatiques, on se prépare au pire, mais c’est ce qu’on a toujours fait
      — Shmuel Assouline

      Netafim, l’entreprise qui a fait breveter le « goutteur », est aujourd’hui milliardaire, avec 4300 employés dans 110 pays. La Mexicaine Mexichem a acquis en 2017 80 % des parts de l’entreprise au coût de 1,5 milliard $ US. Le siège social de Netafim est ici, au kibboutz Hatzerim. La multinationale est le principal employeur du village de 1000 âmes.

      « L’irrigation au goutte à goutte a été inventée par accident », raconte Natan Barak, cadre de haut rang chez Netafim, en nous faisant visiter les champs de jojoba qui entourent le kibboutz. Un chapeau de paille le protège du soleil qui frappe fort, en cette fin d’avant-midi.

      Au milieu des années 1960, les résidants du kibboutz ont vu grandir avec stupéfaction un « arbre miraculeux » dans cette terre désertique. Ils se sont rendu compte qu’un vieux tuyau laissait fuir des gouttes d’eau près des racines de l’arbre.. Le « goutteur » était né. Aujourd’hui, en Israël, en Palestine et dans pratiquement tous les pays où l’eau devient rare, l’agriculture se fait au goutte à goutte.Cette technique requiert une fraction de l’eau consommée par l’irrigation traditionnelle, explique Shmuel Assouline, du ministère de l’Agriculture.

      Industrie de l’avenir

      Les chercheurs du Centre Volcani, dans une vaste plaine en banlieue de Tel-Aviv, développent désormais ce qu’ils appellent « l’agriculture de précision » : ils recourent à des données obtenues par satellite ou par drone pour connaître la couverture végétale, le type de sol, la quantité d’eau souterraine…

      Des capteurs à distance permettent de détecter les fuites d’eau, les tuyaux bouchés et même les mauvaises herbes. Le système émet des herbicides uniquement là où il le faut, et ferme automatiquement le tuyau en cas de fuite d’eau, explique Shmuel Assouline.

      Les chercheurs israéliens ont aussi développé des plantes tolérantes à la sécheresse, à la salinité et à la chaleur. La simple installation de filets au-dessus des cultures réduit l’effet du vent ainsi que l’évaporation, ce qui permet d’économiser de grandes quantités d’eau.

      L’eau a donné naissance à une véritable industrie qui regroupe 300 entreprises dans l’État hébreu, souligne Aviv Berkovich, gestionnaire à l’Institut d’exportation d’Israël. Le traitement des eaux usées et la détection des fuites, par exemple, représentent un marché d’avenir à cause des changements climatiques et de la croissance démographique. « À peu près 30 % de l’eau potable produite dans le monde est perdue à cause des fuites dans les aqueducs. Ça n’a aucun sens. Même les pays riches vont réaliser que l’eau est une ressource précieuse dont il faut prendre soin », dit-il.

      Contrer le gaspillage

      Malgré les prouesses techniques, l’approvisionnement en eau reste plus fragile que jamais en Israël et dans tout le Proche et le Moyen-Orient, prévient David Katz, professeur au Département de géographie de l’Université de Haïfa. Après une enquête nationale sur la gestion de l’eau potable et la construction en toute hâte de cinq usines de dessalement de l’eau de mer, le gouvernement israélien a clamé il y a cinq ans que « la crise de l’eau est réglée ». Ce fut une erreur magistrale, estime le professeur Katz.

      « Quand les gestionnaires de l’eau disent qu’il n’y a plus de pénurie, c’est de la foutaise ! », lance cet économiste spécialisé en gestion de l’eau.

      « Nous sommes des meneurs en dessalinisation, en traitement des eaux d’égout, en détection des fuites. Tout cela est vrai. Mais nos aquifères sont épuisés, nos rivières sont asséchées, nos milieux humides ont été détruits et le niveau de notre unique lac est constamment sous la ligne rouge qu’il est censé ne jamais atteindre », ajoute David Katz.

      Durant la première décennie du millénaire, le gouvernement a mis en place des campagnes très efficaces pour économiser l’eau. Les tarifs ont doublé entre les années 2000 et 2010. La consommation des aqueducs municipaux a diminué de 20 % entre 2007 et 2009, souligne David Katz.

      Des campagnes publicitaires de choc ont rappelé aux citoyens que « chaque goutte compte ». Après cinq années de sécheresse record, les ménages ont reçu en mai 2018 une alerte du ministère de l’Énergie : « Économisez l’eau, réduisez votre temps de douche de deux minutes ! » Les enfants apprennent dès la maternelle à fermer le robinet pendant qu’ils se lavent les mains. En arrivant en Israël, les visiteurs étrangers sont frappés par l’accumulation de poussière sur les voitures. Ici, on ne gaspille pas l’eau pour nettoyer un tas de tôle.

      Ce reportage a été financé grâce au soutien du Fonds de journalisme international Transat-Le Devoir

  • @touti et @tintin proposait de faire une carte autour des ressources qui s’accumulent autour de #Matzneff
    https://seenthis.net/messages/817289#message817529
    Comme l’idée me plait bien j’ouvre un message dédié en espérant @touti et @tintin que ca vous dérange pas.

    Pour la carte des réseaux d’influence. Il y a les listes des pétitionnaires sur wikipédia

    https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9titions_en_France_concernant_la_majorit%C3%A9_sexuelle

    On peu voire qu’il y a 3 pétitions. Plusieurs personnes ont signé les 3 pétitions. Comment vous voyez les choses ? Est-ce qu’il faut mettre en valeur ?
    celleux qui sont dans les 3 pétitions,
    celleux qui ont changé de discours et celleux qui n’ont pas changer,
    celleux qui sont par ailleur auteurs de féminicides (Altusser) , de viols(Matzneff),
    celleux qui sont de l’académie française (il y a en une bonne brouette)
    les organiser selon les idées politiques entre pedophobes de gauches vs pedophobes de droite
    Les épinglés avec les différentes citations qui montrent que ce ne sont pas des simples signataires mais des militant·es

    J’avais pensé à un #bingo des arguments mais en commencant à l’écrire ici je me suis dit que ca serait surtout utile à des pédocriminels pour se trouver des excuses du coup j’ai laissé tombé. Vos avis sont bienvenus là dessus aussi. Je vais essayé de me changer un peu les idées.

    • Louis Althusser - Assassine Hélène Rytmann sa compagne en 1980

      Jean-Paul Aron, écrit dans le nouvel obs - ca semble etre un lacanien - un pote de D’Ormesson - Ponte du CNRS - il est mort du SIDA en 1987 - on ne saura pas combien d’enfants il aura emené dans la tombe avec lui.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Aron

      Roland Barthes,

      André Baudry, fondateur de la revue ARCADI ( ou on retrouve Foucault) et du réseau David et Jonhatan il semble avoir milité pour les gays catholiques - https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Baudry

      Simone de Beauvoir - renvoyé du lycée Molière ou elle donnais des cours en 1939 et l’éducation nationale en 1943 pour détournement de mineurs.
      https://seenthis.net/messages/817770

      Jean-Claude Besret, un théologien catholique - https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Besret

      Jean-Louis Bory, Réseau Arcadi et Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR)

      Bertrand Boulin, un éducateur spécialisé alcoolique rubircard sur europe 1- https://fr.wikipedia.org/wiki/Bertrand_Boulin

      François Chatelet, époux de la soeur à Jospin « Il fut, avec Michel Foucault et Gilles Deleuze, à l’origine du Département de philosophie du Centre universitaire expérimental de Vincennes dite université de Vincennes, future université Paris VIII, le cofondateur du Collège international de philosophie et professeur à l’Institut supérieur des carrières artistiques (ICART). »
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Ch%C3%A2telet_(philosophe)

      Patrice Chéreau, il a l’air proche de Jospin, il a présidé à Canne https://fr.wikipedia.org/wiki/Patrice_Ch%C3%A9reau

      Copi, Militant gay, nouvel obs, hara-kiri, charlie hebdo,
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Copi

      Alain Cuny, https://seenthis.net/messages/817814#message818359

      Gilles Deleuze,

      Jacques Derrida,

      Françoise Dolto, https://seenthis.net/messages/688632

      Michel Foucault, il a tout de même refusé de signé la première pétition écrite par Matzneff

      Félix Guattari, Je retrouve pas sa lettre publié avec Levi-strauss contre la féminisation de la langue - mais en pensant à Levi-strauss et au structuralistes je me dit qu’il y en a pas mal des structuralistes par ici - et Levi-strauss fait reposé toute sa théorie sur le prétendue interdit de l’inceste - alors que l’interdit c’est que les victimes parlent pas que les auteurs violent.

      Michel Leiris,

      Gabriel Matzneff, je met celui là mais il y en a un paquet sur seenthis https://seenthis.net/messages/817715

      Bernard Muldworf,

      Christiane Rochefort, ca me rend triste de la trouvé ici mais elle est présente dans les 3 pétitions pedosexuelles

      Alain Robbe-Grillet,

      ne fait pas mystère de son attirance pour les adolescentes de treize ou quatorze ans

      https://www.lexpress.fr/culture/livre/le-dernier-tabou-la-pedophilie_805287.html

      Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir faisait du #grooming pour lui

      le docteur Pierre Simon

      Philippe Sollers.

      Dennis Altman (en),

      Claude Bardos,

      le pasteur G. Berner,

      Christian Bourgeois,

      Christine Buci-Glucksmann,

      Jean-Pierre Colin,

      Dominique Desanti,

      Jean-Toussaint Desanti,

      Bernard Dort,

      Françoise d’Eaubonne,

      Philippe Gavi,

      André Glucksmann,

      Renaud Goyon,

      Daniel Guérin,

      Pierre Hahn,

      Jean-Luc Hennig,

      Christian Hennion,

      Guy Hocquenghem, https://seenthis.net/messages/505807

      Roland Jaccard, l’un des fondateurs de Causeur

      Pierre Klossowski,

      Anne Laborit,

      Madeleine Laïk,

      Georges Lapassade,

      Dominique Lecourt,

      Jacques Lefort,

      Michel Lobrot,

      Jean-François Lyotard,

      Michel Mardore,

      Dionys Mascolo,

      Gérard Molina,

      Vincent Monteil,

      Nicole Nicolas,

      Marc Pierret,

      Jacques Rancière,

      Claude et Olivier Revault d’Allonnes,

      Jean Ristat,

      Gilles Sandier,

      René Schérer, à l’air actif sur le sujet https://www.nouvelobs.com/societe/mai-68/20180406.OBS4756/l-apologie-de-la-pedophilie-face-noire-de-mai-68.html
      https://www.humanite.fr/node/196102

      Victoria Thérame,

      Hélène Védrine et les Drs Frits Bernard,

      Boegner,

      Cabrol,

      Challou, Maurice Eme, Pierrette Garreau, R. Gentis, Michel Meignant, Jean Nicolas, Séguier, Torrubia.

    • La première pétition de 1977 semble avoir été écrite par Matzneff lui même

      La quête des signatures fut également menée par Matzneff lui-même, en un temps très court, avec l’aide de Guy Hocquenghem. La plupart des personnes contactées se montrèrent favorables ; il n’y eut que de rares refus (Marguerite Duras, Hélène Cixous, Xavière Gauthier, Michel Foucault entre autres).

      Une lettre ouverte fut publiée dans Le Monde sous le titre « À propos d’un procès », la veille du procès de trois Français (Bernard Dejager, Jean-Claude Gallien et Jean Burckhardt), tous accusés d’avoir eu des relations sexuelles avec des filles et des garçons de 13 et 14 ans dans l’affaire dite « de Versailles »3.

      Ce « communiqué » présente comme « scandaleux » la durée de plus de trois ans de détention provisoire des trois hommes, arrêtés à l’automne 1973, « pour instruire une simple affaire de "mœurs" où les enfants n’ont pas été victimes de la moindre violence ». Il juge disproportionnées les peines encourues par les adultes pour des relations sexuelles avec des adolescents de 13 ou 14 ans, alors que la loi reconnaît une capacité de discernement aux adolescents, qui peuvent être jugés et condamnés à partir de l’âge de 13 ans3. Le texte relève aussi que des filles de 13 ans ont le droit de se faire prescrire la pilule en France3.

      ci dessous la liste ou on retrouve bcp de doublons

      Claude d’Allonnes
      Louis Aragon
      Roland Barthes
      Simone de Beauvoir
      Judith Belladona
      Michel Bon (également psychosociologue)
      Jean-Louis Bory
      Bertrand Boulin (fils du ministre RPR Robert Boulin)
      François Châtelet
      Patrice Chéreau
      Jean-Pierre Colin
      Copi
      Michel Cressole
      Alain Cuny
      Fanny Deleuze
      Gilles Deleuze
      Bernard Dort
      Françoise d’Eaubonne (militante féministe)
      Dr Maurice Eme (psychiatre)
      Jean-Pierre Faye
      Dr Pierrette Garrou (psychiatre)
      Philippe Gavi (journaliste)
      Dr Pierre-Edmond Gay (psychanalyste)
      Dr Claire Gellman (psychologue)
      Dr Robert Gellman (psychiatre)
      André Glucksmann
      Félix Guattari
      Daniel Guérin (militant anarchiste)
      Pierre Guyotat
      Pierre Hahn
      Jean-Luc Hennig (journaliste)
      Christian Hennion (journaliste)
      Jacques Henric
      Guy Hocquenghem
      Dr Bernard Kouchner
      Françoise Laborie
      Jack Lang
      Georges Lapassade
      Madeleine Laïk
      Raymond Lepoutre
      Michel Leiris
      Jean-François Lyotard
      Dionys Mascolo
      Gabriel Matzneff
      Catherine Millet (libératrice d’importuns)
      Vincent Monteil
      Dr Bernard Muldworf (psychiatre et membre du PCF)
      Négrepont
      Marc Pierret
      Francis Ponge
      Anne Querrien
      Grisélidis Réal
      François Regnault
      Claude Revault d’Allonnes
      Olivier Revault d’Allonnes
      Christiane Rochefort
      Danielle Sallenave
      Pierre Samuel
      Gilles Sandier
      Jean-Paul Sartre
      René Schérer
      Philippe Sollers
      Gérard Soulier
      Victoria Thérame (journaliste)
      Marie Thonon
      Catherine Valabrègue
      Dr Gérard Vallès (psychiatre)
      Hélène Védrine
      Jean-Marie Vincent
      Jean-Michel Wilhelm

      Le nombre de psychiatres, psychanalystes et psychologues laisse imaginé les dégâts causé sur les victimes.

    • Pour la dernière je trouve pas de liste, seul 3 noms émégent

      En mars 1979, une lettre est publiée dans la page courrier du journal Libération, en soutien à Gérard R., alors accusé de crime sexuel sur des enfants et attendant son procès depuis dix-huit mois. La lettre rapporte que Gérard R. vit avec des jeunes filles de 6 à 12 ans « dont l’air épanoui montre aux yeux de tous, y compris leurs parents, le bonheur qu’elles trouvent en lui »10. L’affirmation qu’une fillette de 6 ans pouvait donner un consentement éclairé à des relations sexuelles avec un adulte et qu’elle en serait épanouie fut signée par 63 personnes, dont Pascal Bruckner , Georges Moustaki et Christiane Rochefort .

      Dans ce livre publié en 2004 on peu voir que les noms sont dissimulés et qu’i est déconseillé de les chercher et il est expliqué que le droit ne protege pas les mineurs en 2004 plus qu’en 1977... et pas plus qu’en 2020 d’ailleurs.
      https://books.google.fr/books?id=ISmxqy25DFoC&pg=PT18&lpg=PT18&dq=G%C3%A9rard+R.+signataire+p%C

    • Sur le site de BHL y’a un paquet de signataires pour Polanski, avec des personnes qu’on imaginait pas :/

      Jean-Luc Godard
      Mathieu Amalric
      Xavier Beauvois
      Agnès Varda
      Bertrand Tavernier
      Olivier Assayas
      Jean-Stéphane Bron
      Patricio Guzman
      Jean Paul Civeyrac
      Katell Quillévéré
      Cristi Puiu
      Louis Garrel

    • ouh là, ça va être chaud... c’est hyper compliqué... chai pas, rancière a peut-être signé un truc à un moment, mais avant de le jeter dans la mare, faudrait voir ce qu’il en dit aujourd’hui par ex. Peut-être qu’il regrette. Ce serait pas juste sinon, je trouve. Enfin, la posture vengeresse ça me branche et ça me débranche... Dommage pour le bingo des arguments... faudrait voir quand même... je sature un peu là, j’y comprends plus rien pour tout dire ; sur twitter les fafs semblent monopoliser le débat désormais, en plus avec des revendications qui me plaisent bien (au bagne !) mais que j’essaye de raffiner...

    • très intéressant toute fois de matérilalisé le lien entre les défenseurs de pédocriminel et les violeurs genre DSK. Sans le travail des féministes, de pleins de femmes, il y a plein de choses que je serais encore en train d’essayer de comprendre.

    • sinon faire un truc chronologique (pour ce qui est de la cartographie, mes connaissances s’arrêtent à la bonne vieille frise de CM2) ? ça permetterais de montrer ce qui reste, ce qui dure, ce qui a changé... De dépasser ce truc de « c’était une autre époque » il y a un bon commentaire de @supergeante là :

      https://seenthis.net/messages/505807#message506639

      J’ai l’impression que ceux qui deviendront les militants pro-pédophilie actuels profitent de ce remue-méninge pour asseoir leur discours et lui donner des lettres de noblesse via la voix de personnes connues, prêtes à lutter contre toutes les formes de censure, de moralité, de main mise de l’État (c’est bien expliqué dans le texte de Libé).

    • #guillaume_durand défend matzneff et assimile victime du sida et pédocriminalité : https://twitter.com/FallaitPasSuppr/status/1210900459222904833

      Punir Matzneff procède de l’ignorance érigée en morale.On cite Gauguin et Balthus mais citons Foucault,Gide et plus tard les victimes du Sida.Où au 19 ième Manet et Maupassant tués par la syphilis.L’âge est le prétexte d’une condamnation de la sexualité, notre part maudite

      .

      C’est fête.

    • Je suis d’accord avec toi @tintin sur l’effroi de listes qui agglomèrent des personnes qui se sont ensuite positionner contre. Il faut pouvoir le signaler, et donc réfléchir à comment atténuer ou pas. Vraiment éviter de faire un tribunal à nous tout·es seul·es, et relever seulement ce qui est publié et sourcé. Je poursuis les investigations car je veux comprendre et montrer ces collusions pour savoir par quel biais l’ensemble d’une société finit par accepter de valoriser des pédophiles ou violeurs tout en renforçant leur pouvoir de nuisance.

    • coucou @tintin, koitesse ? Ça va pas les infos que j’ajoute ?
      J’ai celle-ci en sur une femme pédocriminelle

      Femmes solidaires
      @Femmessolidaire
      ·
      3h
      Petit rappel à celles et ceux qui se cachent derrière l’époque.

      En 1969, Gabrielle Russier est condamnée pour détournement de mineur. Elle a 32 ans, son élève en a 17.

      Peut-être eût-elle bénéficié de plus de clémence si elle s’était appelée Gabriel ?

      https://twitter.com/Femmessolidaire/status/1210964815545585669?s=20

      mais bon, je vais vous laisser, je comprends pas trop les soucis

    • Peggy Sastre invente ici (2013) « le pédophile d’écriture » pour défendre tony duvert.
      http://leplus.nouvelobs.com/contribution/895754-pedophilie-partout-liberte-de-penser-nulle-part.html

      Les reports de faits présumés immondes, on en fait des idées et des opinions immondes. Le contenant devient le contenu et vice et versa. On a la gerbe, c’est impossible, intenable d’en débattre et si besoin on sortira la batte de base-ball :

      des gens st en train de debattre dans ma tl pour savoir si une gamine de douze ans consent.IRL je pense que jaurais sorti la battedebaseball
      — CrêpeGeorgette (@valerieCG) June 28, 2013

      Le débat est fermé, verrouillé, on plante des petits sens interdits un peu partout et on le fait avec d’autant plus de vigueur, de conviction, de rage, qu’on est persuadé d’avoir le bon sens (le sens commun) avec soi.

      Et comment ne pas l’avoir quand un pédophile d’écriture subit le même sort post-mortem qu’un dictateur génocidaire ou qu’un chef terroriste responsable d’une des pires atrocités du XXIe siècle ?

    • luc le vaillant ici :

      https://next.liberation.fr/livres/2004/03/25/le-monde-ado_473650

      L’intro suffit :

      Parents, planquez vos filles ! Voici Gaby, qui les désire jeunes et fraîches et n’aime rien tant que les mettre dans son lit. Mais seulement si elles en ont très envie... La vertu n’entre en rien dans cette mutualisation des consentements. En fait, l’homme s’apprécie trop pour supporter qu’on lui refuse la pareille. Ensuite, le néo-senior est resté fixé au stade ado et s’interdit tout accès d’autorité, tout abus de pouvoir.

    • Jean_christophe_buisson :

      La vérité est que la France sera toujours la France, comme dirait le général de Gaulle : excessive, querelleuse, capable un matin, en se réveillant, de vouer aux gémonies des écrivains comme Peter Handke et Patrick Besson (de fanatiques partisans de la Grande Serbie), Marc-Edouard Nabe et Renaud Camus (deux antisémites bien connus), Richard Millet (un réac de la pire espèce) ou Gabriel Matzneff (Barbe-Bleue des temps modernes)

    • D’accord avec les problèmes posé par ses listes. Le travail me semble trop grand aussi.
      Pour le bingo ca pourrait prendre la forme d’une compilation de citatons de militant·es pedo-criminels
      Il en faudrait 25 dont une particulièrement clé au centre.
      ex - « Vous avez vu les photos ? Elle fait 25 » - Costa-gavras

      J’avoue que je sature aussi.

    • promenade dans les archives du Figaro, qui est fan aussi visiblement, au moins depuis 2006. Presque sûr que les "morceaux croustillants" sont derrière #paywall

      Gabriel Matzneff : « Un journal intime, c’est la vérité à bout portant »
      https://www.lefigaro.fr/livres/2017/02/08/03005-20170208ARTFIG00228-gabriel-matzneff-un-journal-intime-c-est-la-verit

      Gabriel Matzneff : « Vivre m’amuse moins »
      https://www.lefigaro.fr/livres/2015/02/05/03005-20150205ARTFIG00023-gabriel-matzneff-vivre-m-amuse-moins.php

      Le fil de ses jours est marqué par l’amour charnel de ses amantes (Gilda, Géraldine, Anastasia, Marie-Agnès…)

      Matzneff, le dernier des princes noirs
      https://www.lefigaro.fr/livres/2015/02/04/03005-20150204ARTFIG00232-matzneff-le-dernier-des-princes-noirs.php

      « Matzneff est ce pécheur qui se purifie dans le péché… » À prendre avec ou sans sourire, ce mot sonne juste. Il est de son ami de longue date, Philippe de Saint Robert

      Gabriel Matzneff reçu chez Lipp pour le prix Cazes
      https://www.lefigaro.fr/livres/2015/04/15/03005-20150415ARTFIG00273-gabriel-matzneff-recu-chez-lipp-pour-le-prix-caze

      Cette récompense couronne son neuvième roman, La Lettre au capitaine Brunner, publié à La Table Ronde. « Roman allègre », comme il le dit, ayant pour cadre l’Occupation, et où il a voulu exprimer « tout son univers sensible ».

      Il est libre, Matz
      https://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2009/04/04/01006-20090404ARTFIG00106--il-est-libre-matz-.php

      La passion selon Matzneff
      https://www.lefigaro.fr/livres/2006/05/04/03005-20060504ARTLIT90220-la_passion_selon_matzneff.php

      « Gaby le Magnifique » : un écrivain classique mais vivant, Par Yan Moix
      https://www.lefigaro.fr/livres/2013/02/07/03005-20130207ARTFIG00616-gaby-le-magnifique-un-ecrivain-classique-mais-viv

    • celui-ci est bien retors :

      « Carnets noirs 2007-2008 », de Gabriel Matzneff : l’ancien régime de la chair
      https://www.lemonde.fr/livres/article/2009/04/02/carnets-noirs-2007-2008-de-gabriel-matzneff_1175606_3260.html

      Et si le silence qui entoure désormais l’oeuvre de Gabriel Matzneff n’était pas tant dû à l’ordre moral, « pharisaïque », qu’à un changement dans le régime du plaisir ? L’auteur ne se pose pas cette question. Il ne semble pas voir la mécanique des corps sans Dieu, qui s’emboîtent plus par arithmétique que par « séduction ». Ce serait en quelque sorte invalider sa vie, reconnaître qu’elle ne fut pas celle d’un saint ou d’un martyr, mais, disons, quelque chose de plus simple, de plus émouvant aussi : une existence vouée à sauver une sensibilité perdue ou en voie d’extinction, un ancien régime de la chair, celui où le plaisir, la joie étaient intimement liés à la conscience de la faute.

    • diatribes en or
      https://www.lemonde.fr/livres/article/2012/01/12/diatribes-en-or_1628596_3260.html

      La Séquence de l’énergumène réunit les chroniques de télévision que Gabriel Matzneff donna au quotidien Combat entre 1963 et 1965. A l’époque, le sulfureux diariste n’a encore rien publié : il se fait les dents sur le petit écran sans avoir de poste. Qu’importe ! Il est déjà mousquetaire, Aramis divisé entre saint Jean Climaque et les fesses rebondies des adolescentes qu’il drague sur les transats de la piscine Deligny.

      MAMMA, LI TURCHI !, de Gabriel Matzneff
      https://www.lemonde.fr/archives/article/2000/11/03/mamma-li-turchi-de-gabriel-matzneff_3642020_1819218.html

      Gabriel Matzneff poursuit son oeuvre originale, oublié des médias mais toujours apprécié de ses fidèles lecteurs. L’écrivain donne le meilleur de son art dans son Journal. Mamma, li Turchi ! est un roman. Ses personnages (lui-même en cinéaste libertin), brillants et lucides, apprécient les joies charnelles et culturelles. Ils s’évadent d’un Paris décevant et se retrouvent en Italie, à Venise. Le roman est impeccablement construit, les dialogues sont percutants, la subversion élégante. On y retrouve les révoltes chères à Matzneff : « li Turchi » sont les oppresseurs de tout bord qui étouffent l’individu. Matzneff corrosif, impertinent, sincère, jeune éternellement - mais la part belle du roman est l’ombre qui s’avance sur la vie d’un homme solitaire qui se voulut libre et vrai (La Table ronde, 272 p., 105 F [16,01 ]).

    • Lucien Engelmajer

      Le Patriarche. Communauté thérapeutique internationale d’origine française constituée exclusivement de toxicomanes et anciens toxicomane et prônant la réinsertion au sein même de l’institution.
      Cette association, dont le premier centre, La Boère (Haute-Garonne), ouvrit en 1971, connut un essor considérable, très généralement en marge des instances officielles, et implanta ses différentes structures dans de nombreux pays. Elle suscita de vives polémiques avant d’être reconnue comme secte dans le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur le phénomène sectaire (rapport Guyard, 1995), ce qui conduisit à l’arrêt des subventions publiques.
      Lucien Engelmajer, leader charismatique de la communauté, ce missionnaire laïque entretenait des rapports conflictuels avec tous ceux qui ne reconnaissaient pas ses méthodes. Opposant farouche aux programme de substitution, à la légalisation des drogues, aux échanges de seringues, bataillant contre l’anonymat des séropositifs, il a toujours tenu un discours de combat, se déclarant enfermé par la presse « dans un ghetto de silence ».

      https://www.lexpress.fr/actualite/societe/la-pieuvre-du-patriarche_492053.html
      Il est mort en 2007 à l’âge de 86 ans.

    • Ohlala, c’est dur d’étudier ce monde là, c’est du genre Voici ou Gala de la pornographie verbale et médiatique, c’est à celui qui gerbe le plus loin, vraiment crade. Et je vous évite la recopie de leur diatribes pour exciter le chaland. Maigre pouvoir, misère du faux intellectuel qui se demande ce qu’il pourrait inventer pour alimenter son égo. On peut comprendre le dégout qu’ils inspirent, comme le dégout du cinéma français et de ses acteurs masculinichiants, de la littérature française malmenée par ces porcs, et des institutions qui leurs construisent des ponts d’ors avec des médias à la solde de ces nuisibles.
      J’en suis à Moix, atroce, j’arrive pas à faire mieux que Pov’ mec tout pourri du cerveau pour vous dire :(

    • Si je peux me permettre, ce genre de cartographie demande pas mal de taf et de la méthodologie.
      Plutôt que faire cela en vrac sur seenthis vous pourriez remplir un tableur collaboratif et créer des classes (écrivains, journalistes, personnalités politiques, curés...) et par ordre alphabétique. Ce serait plus efficace. Et pendant que vous compilez ces données, réfléchir à leur mise en place.

    • Hello all.
      – je pense que seenthis n’est pas le meilleur outil pour cette cartographie aussi, car on se perd dans les messages, c’est difficile de synthétiser l’évolution d’une position, de creuser chaque « fiche »... au delà du fichage lui-même d’une certaine manière, même si, de fait, je pense qu’il est important de retracer cette histoire, ces soutiens, ces ambiguïtés, ces violences, cette omerta, cette justification intellectuelle du viol sur mineurs...

      On pourrait réfléchir à un ou des outils qui permettrait notamment aussi de relever ceux et celles qui reconnaissent s’être trompés, parce que malgré tout, vu l’époque c’était possible.

      Dans mon entourage, je vois dans des familles, notamment de milieux d’intellectuels, mais pas seulement, des personnes, hommes, mais femmes aussi, reconnaître qu’ils se sont laissés emporter par l’époque, pas forcément par leurs actions mais par leur inaction et paroles, par le fait d’avoir laissé agir, et qu’aujourd’hui, ils s’alarmeraient, agiraient autrement de savoir que x ou y dort nu.e. avec des mineurs nu.es lorsqu’il.elle les accueille pour le week-end par exemple, qu’à l’époque, emportés par l’euphorie de la libéralisation sexuelle, des corps renouvelés, ils ne savaient pas non n’ont pas voulus voir, savoir, agir etc... alors que tout était là. Je pense qu’il y a des gens sincères, rongés par leur inaction, leur aveuglement, et que c’est bien aussi dans ce type de cartographie de le prendre en compte. Je ne sais évidemment pas s’ils sont nombreux à tenir cette position dans cette liste. Quand aux morts, je ne sais pas.

      – J’avais discuté avec l’historien Artières, qui a tenté pour le livre L’esprit français de voir à quelles conditions il serait possible de faire un travail d’historien sur cette période. Je scannerai l’article pour ceusses qui le veulent. Je lui ai demandé comment c’était passé ce travail, sachant, que je trouvais personnellement insupportable ne serait que de feuilleter le gay voyage de Hocquenghem. Il m’a dit que ça avait été très dur, que ça l’avait profondément affecté. Je dois dire et c’est mon second point, que je ne me sens pas capable de faire ce travail, je ne me sens pas outillée pour ne pas être dévastée par cette exploration historique. Sachant, et je ferai un billet plus tard, que je me souviens très bien de voir tout ces types et précisément ce connard de Matzneff à la télé et partout et je me souviens très bien ce que ça m’a fait, je ne peux croire que je suis la seule a avoir été maintenue la tête sous l’eau à chaque fois que je voyais sa gueule. Revoir sa photo partout là, ça fait remonter gerbe, colère, douleur et désespoir.

    • Après mon message d’hier, je voulais vous dire merci à vous tout·es sur seenthis ici sur ce fil de tenter de faire le jour sur cette intelligentsia criminelle. Le fait que nous soyons nombreus·es à vouloir comprendre malgré le désespoir et la difficulté à se confronter à cette bouillie malsaine, donne du courage pour poursuivre.
      @odilon, oui, ça peut être long de faire cette carte et peut-être ne verra-t-elle pas le jour ou autrement, mais rassemblons comme nous pouvons pour au moins essayer de comprendre.
      @supergeante merci aussi, c’est très intéressant tes interventions, notamment sur la façon dont ce sont incrustés les pédovioleurs dans les libertés et les revendications d’une sexualité différente.

    • Totalement d’accord avec toi, @supergeante. Mon billet initial est d’ailleurs la manifestation de ce que m’a provoqué la réapparition du nom de Matzneff dans l’actualité : le souvenir du violent écœurement de l’époque et de l’incompréhension totale de sa place dans le microcosme littéraire parisien.

      D’ailleurs, avec tout ça, je n’ai toujours pas la réponse à ma question de savoir si l’article du Monde a eu l’honnêteté de rappeler que ce monsieur a eu son rond de serviette dans les colonnes du Monde des Livres. Ou que la grande prêtresse de l’époque continue à tenir Matzneff pour plus que fréquentable et chie copieusement sur Denise Bombardier.

      (note : je vois que la bagarre commence sur WP,…
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Josyane_Savigneau
      • ajout (+1821) le 28/12 à 19h33 d’un long passage sur l’affaire Matzneff,
      • supprimé radicalement 3 minutes plus tard pour absence de source
      • réintroduit à 20h09 (+818) avec un lien vers le remarquable article du Devoir : Tout le monde le savait https://www.ledevoir.com/societe/569861/tout-le-monde-le-savait .
      à suivre ?)

    • J’aime bien les cartes mais beaucoup moins les listes, à part celle de @les_listes_de une carte autour du cas Matzneff semble réalisable mais au-delà ça me semble tentaculaire. Il y a beaucoup de choses sur le sujet, ici sur seenthis. @mad_meg bien sûr, toujours sur les charbons ardents. Mais aussi le remarquable travail du collectif @tradfem et ses traductions. (je ne suis pas bilingue et forcément je passe plus de temps à comprendre certains articles de feminismcurrent par exemple :
      https://www.feministcurrent.com/2017/06/06/suzzan-blac-art-trauma-child-exploitation

      Suzzan Blac : Il existe un tel climat de sexisme, d’apathie, d’ignorance et d’acceptabilité entourant le conditionnement et l’exploitation sexuelle commerciale des filles et des femmes. Il y en a beaucoup qui ne veulent pas ou ne prennent pas la peine de lire et de faire des recherches sur ces sujets, mais une image est instantanée et peut être ancrée dans l’esprit, alors je pense qu’elle peut mieux faire passer un message que les mots.

      Nous savons tous que l’un des genres de pornographie les plus populaires est « Teen », alors qu’est-ce que cela vous dit ? Si les pornographes (légaux) pouvaient utiliser des enfants, ils le feraient. Tout comme les proxénètes qui forcent et exploitent les jeunes adolescentes à se prostituer et exigent un prix plus élevé des nombreux parieurs qui veulent des jeunes filles. Mais ils ne peuvent pas le faire dans la pornographie parce que c’est illégal, alors ils font la meilleure chose « légale » qui soit : de la pornographie « à peine légale » mettant en scène des jeunes de 18 ans - des filles vraiment jeunes, à la poitrine presque plate, sans poils pubiens et avec une queue de cheval. Le pornographe Max Hardcore utilise des jeunes de 18 ans et les fait paraître plus jeunes en leur faisant porter des nattes, des appareils dentaires et en achetant leurs vêtements dans des magasins de vêtements pour enfants. Il les dégrade, les humilie, les agresse sexuellement et les détruit ensuite sur la pellicule.

      Le Japon n’a rendu illégales les images d’abus d’enfants qu’en 2014 et il y a encore des images d’abus d’enfants disponibles dans les magasins de vidéo. Les jeunes filles sont exploitées sexuellement dans les bars et les clubs, et sont prostituées ouvertement dans de nombreux endroits. Il existe des distributeurs automatiques qui vendent des sous-vêtements portés par de jeunes

      Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)
      ou celui-ci :
      https://www.feministcurrent.com/2015/09/28/youve-heard-of-rape-culture-but-have-you-heard-of-pedophile-culture
      et Tradfem :
      https://seenthis.net/messages/479395
      https://seenthis.net/messages/426500

    • j’avoue que me retrouver face à l’impuissance m’est presqu’aussi pénible qu’une plongée dans ce tas de fientes. Pourtant, je ne vois pas trop quoi proposer d’autre que cette compulsion d’articles, qui semble bien vaine aussi. Désolé si j’ai un peu pourri le fil en partant sur les chapo de roues. à voir avec le temps donc. J’ai regardé leaving neverland hier, c’est très fort, très intelligent.

    • @tintin vu aussi. En fait, suite aux articles et à l’interview de Adèle Haenel. C’est un film qui a permis à beaucoup de gens de parler.

      C’est peut-être pas très clair ce que j’ai dit plus haut, en fait, ce qui me terrasse en ce moment, c’est le côté massif...

      Je savais déjà, de manière empirique que beaucoup de gent.es étaient touchés avec une majorité d’ex-enfants, filles et de garçons, ainsi que de femmes adultes à l’âge des crimes perpétrés sur eux/elles. Il suffisait de traîner un peu dans des milieux féministes pour te rendre compte aussi du besoin de dire, de partager et de la loi du silence, et ses contours multiples.

      Maintenant, je me rends compte que c’est pire que ce que j’imaginais, des ami.es parlent enfin, des élèves en classe, des collègues, c’est atroce, je ne comprends pas comment il est encore possible de défendre les mécanismes sociaux à l’origine de ce désastre social, collectif et intime à la fois. Combien faudra-t-il de témoignages, de films, d’études, de collectes, de cartes, de listes, de décompte ? Je me dis : autant qu’il le faudra.

      Donc, quand je dis que seenthis n’est pas l’outil idéal, je dis pas ça pour entraver la démarche. Je me dis juste que ça vaudrait la peine de faire un truc hyper lisible, mais comme je le disais précédemment, en ce moment, je ne me sens pas trop capable de participer à une telle entreprise, et je ne sais pas trop comment il faudrait faire, mais je veux bien y réfléchir à un autre moment. Ces échanges sur seenthis, je pense notamment au thread sur le livre de Nabokov, j’y reviens souvent et j’ai envoyé des gens s’y plonger, donc, c’est vraiment bien que ça existe.

    • Je voyais plutôt ce démarrage comme une entreprise de compilation collective rapide en vue de construire un jour un truc plus peaufiné ensuite, comme le laissait entendre le fait que @touti réfléchissait à une structure de base de données par exemple. Ya le travail de rechercher des gens et des sources et des extraits, et ya le travail de structuration, de comment on normalise tout ça, quels champs, pour pouvoir ensuite en sortir des choses intéressantes (en terme de chrono, de liaisons, ou simplement de visualisation, etc). Le fait de déjà avoir tout un matériel au même endroit, peut aider à faire ressortir comment on voudrait le structurer, c’est déjà un premier pas, même si le reste ne suit pas, ou dans longtemps.

    • @tintin vu aussi le film leaving never land où témoignent les victimes de michael jackson, Adèle Haenel relate que (voir son interview sur mediapart) ça l’a aidé à prendre la parole pour dénoncer les agressions sexuelles de Christophe Ruggia lorsqu’elle était enfant.
      J’aimerai vraiment pouvoir dire que c’était une autre époque mais il en va de la domination sexuelle dans le capitalisme même.

      @supergeante la tâche est énorme et ce ne sera pas du tout confortable. Ici au moins on a la chance d’être nombreus·es et j’espère, de savoir s’écouter. J’ai une amie metteuse en scène qui parle du chaos qui précède ces créations, ça me donne toujours du courage de penser à cela quand ça part un peu dans tous les sens !
      @rastapopoulos je ne souhaite pas mettre en ligne de suite parce que j’y vais pas avec le dos de la cuillère et c’est pas au point du tout. Donc, comme tu dis les essais de BDD c’est juste un début, qu’au moins ça existe quelque part, en vue de …
      – superposition chronologique retenue en tout cas

    • suis assez d’accord avec @rastapopoulos (qui est un nom mishèllène trouvé par un grand pote de Matzneff, Hergé soit dit en passant (salo !)). moi ça me va de continuer à alimenter ce fil en y balançant des noms, des citations, des sources. Juste se réstreindre à matzneff ça fait chier parce qu’on va faire le portrait d’une époque (qui est aussi bien singulière, il faut le dire (c’est plus pareil, mais ça continue quand même (same same but different))), et en même temps si on doit aller jusqu’au neverland de mickael jackson, qui l’emprunte si je ne m’abuse, à lewis caroll (gros pédo aussi), ça fait de la route... on va finir en grèce antique... C’est complétement absurde parce qu’il faudrait en faire un monument, un truc gigantesque, à la hauteur, et en même temps ériger un monument pour ça, c’est déjà pas la joie et en plus s’agirait pas d’alimenter la pédopropagande (hors de question, et je pense qu’on est d’accord, d’utiliser des images de gosses par exemple)...

    • Nicolas Rey

      Je pourrais faire cinquante-deux chroniques sur Gabriel Matzneff. Je pourrais faire Matzneff et la piscine Deligny. Matzneff et Francesca. Je pourrais écrire : « Gab la rafale prend le bus », « M dîne aux Camionneurs », « Calamity Gab m’a fait découvrir Cioran », « Gabriel et Lord Byron », « Gab le magnifique et le peuple serbe ». Gabriel est mon Tintin. D’ailleurs, il avait Hergé pour ami. Il est mon guide des mauvaises fréquentations haut de gamme. Les seules qui vaillent la peine. Adolescent, je dévorais ses fameux carnets noirs comme si un grand frère vivait ce que je n’osais espérer vivre. Gabriel aimait pour moi. Gabriel buvait pour moi. Gabriel souffrait pour moi. Bon. Nous y voilà. Les carnets de Matzneff. J’ai commencé par là, comme ils disent, aux Narcotiques Anonymes. Par ses carnets noirs.

      http://www.matzneff.com/oeuvres.php?un_article=58&la_clef=52

    • @biggrizzly la fiche anglais ne donne toujours pas le détail de la liste manquante celle de libération - à mon avis il doit y avoir des gens importants dans celle ci pour qu’on en trouve pas de traces- je veux dire plus important que dans celles de Matzneff et celle de la dépénalisations des viols sur mineurs.

      J’essaye de pas sombré dans un épisode de remonté traumatique mais je ne résiste pas à revenir ici. En voyant les listes il me semble voire se dégagé plusieurs axes :

      – les réseaux homo-militants - on trouve la mythologie autour de la pédérastie grec - celleux-là confondent la lutte contre la discrimination de l’homosexualité et la pedo-criminalité. On trouve des fondateurs d’asso importantes FDLH - Arcadi
      – les poids lourds de la French Theory et des phallosophes de gauche -
      – Quelques grandes féministes parfois prédatrices sexuelles - Rochefort à signé les 3 pétitions et Beauvoir etait une prédatrice de ses éléves.
      – les libéraux individualises - pour classé les militant·es pedosexuels - Ici je pense à Millet qui milite toujours pour les violeurs et contre les victimes quelque soit leur age. - Je pense que Altusser pourrait etre mis en valeur aussi car il joint le féminicide à sa militance pour les pedo-viols.
      – J’ai vu passé plusieurs personnes liées à Jospin, ou à l’appareil du PS. aussi les Gluksmann il me semble que c’est du PS
      – On trouve quelques académiciens français et phallosophes de droite
      – Quelques prêtres et pasteurs -
      – de nombreux et nombreuses psyanalystes- psychiatres - psychologues - à mettre en lien avec les discours culpabilisant les victimes de la psychanalyse freudo-lacanienne - les immondices dites par Dolto sur les victimes d’inceste
      – des membres de prix littéraires qui se passent les plats - cf le prix de 2014 à Matzneff - on pourrais sortir la liste du jury.
      – peut etre des gens un peu « égarés » qui ont signé par amitié sans bien lire ces pétitions - Matzneff avançait caché et si la personne n’as signé qu’une fois et pas récidivé - Je connais pas Rancière mais @tintin tu avais l’air de dire qu’il était revenu sur ses positions - ca vaut le coup de signalé lorsqu’un·e signataire à pris ses distances et de quel manière.

      Il pourrait y avoir des couleurs - une qui signale la pratique affiché de pédocriminalité - une qui signale celleux qui ont signé les 3 pétitions et ne sont jamais revenu dessus et a contraire (style Dolto) - une qui signale celleux qui se sont écarté de ces pétitions

      Je ne sais pas si à partir de là on peu commencer à voire des ensembles se dessiné. Si vous voyez d’autres catégories que j’aurais pas vu n’hésitez pas à les partagé car je connais pas tous ces noms et il y a des réseaux qui me sont invisibles.

    • Waa, j’avais pas lu cette interview ou elle affirme des choses ignobles. Ok @mad_meg , il n’y aura pas d’échappatoire pour Dolto.

      « Q- Dans l’acte incestueux il y a toujours un traumatisme pour la fille, non ?
      R- Evidemment qu’il y a un traumatisme ! Nous ne vivons pas dans une société ou ces choses sont permises. Résultat, la fille ne peut pas se développer normalement car ses pulsions sont occupées a un lieu où elles ne devraient pas l’être encore. Il se produit un blocage dans l’évolution de l’intelligence.
      (…)
      Q- Donc la petite fille est toujours consentante ?
      R- Tout à fait
      Q- Mais enfin, il y a bien des cas de viols ?
      R- Il n’y a pas de viol du tout, elles sont consentantes »
      #aberrant #criminel #1979

      Et malgré sa critique de Dolto Béatrice Jade considère dans les points tout de même ’constructifs’ que « Les lois doivent faire la différence entre les enfants non nubiles et nubiles qui devraient devenir juridiquement autonomes et ne plus dépendre des décisions parentales. »
      Petit rappel
      En France, la majorité civile est fixée à 18 ans depuis le 5 juillet 1974 ; elle était auparavant fixée à 21 ans depuis 1792.

    • Oui ca fait un choc et je te recommande les paroles des chansons de son fils que je viens de mettre sur ce lien https://seenthis.net/messages/688632

      Je trouve aussi interessant ce lien https://seenthis.net/messages/818092
      posté par @tintin d’un texte de Patric Jean sur médiapart
      surtout parce qu’il fait émerger deux noms importants de la militance pour la dépénalisation des violences sexuelles sur mineurs en france et dans les pays francophones

      – Paul Bensussan : https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Bensussan#Les_%C2%AB_fausses_all%C3%A9gations_d'abus_sexuels_%C2%

      – Hubert Van Gijseghem : http://1libertaire.free.fr/LeoThiersVidal24.html

    • Et malgré sa critique de Dolto Béatrice Jade considère dans les points tout de même ’constructifs’ que « Les lois doivent faire la différence entre les enfants non nubiles et nubiles qui devraient devenir juridiquement autonomes et ne plus dépendre des décisions parentales. »
      Petit rappel
      En France, la majorité civile est fixée à 18 ans depuis le 5 juillet 1974 ; elle était auparavant fixée à 21 ans depuis 1792.

      Merci @touti J’avais pas vu cette critique de Béatrice Jade et merci pour ton rappel je n’était pas au courant pour cette modification de la loi en 1974.

    • La promulgation de la loi est du 5 juillet, mais son entrée en vigueur était le 1er septembre (qui était un dimanche…) Je m’en souviens assez distinctement, car en 3 jours consécutifs je suis devenu trois fois majeur :-)
      – le 31/08, j’avais accompli un an de service militaire, ce qui émancipait,
      – le 1/09, c’était l’entrée en vigueur de la loi,
      – le 2/09, j’avais 21 ans,…

      cf. ce son, du 2/09, premier jour d’inscription sur les listes électorales.
      https://www.franceinter.fr/emissions/la-boite-a-souvenirs/la-boite-a-souvenirs-02-septembre-2011

    • L’article du Monde :

      À PROPOS D’UN PROCÈS
      Le Monde, le 26 janvier 1977
      https://www.lemonde.fr/archives/article/1977/01/26/a-propos-d-un-proces_2854399_1819218.html

      Nous avons reçu le communiqué suivant :

      " Les 27, 28 et 29 janvier, devant la cour d’assises des Yvelines, vont comparaître, pour attentat à la pudeur sans violence sur des mineurs de quinze ans, Bernard Dejager, Jean-Claude Gallien et Jean Burckhardt, qui, arrêtés à l’automne 1973, sont déjà restés plus de trois ans en détention provisoire. Seul Bernard Dejager a récemment bénéficié du principe de la liberté des inculpés.

      « Une si longue détention préventive pour instruire une simple affaire de » mœurs « , où les enfants n’ont pas été victimes de la moindre violence, mais, au contraire, ont précisé aux juges d’instruction qu’ils étaient consentants (quoique la justice leur dénie actuellement tout droit au consentement), une si longue détention préventive nous paraît déjà scandaleuse.
       » Aujourd’hui, ils risquent d’être condamnés à une grave peine de réclusion criminelle soit pour avoir eu des relations sexuelles avec ces mineurs, garçons et filles, soit pour avoir favorisé et photographié leurs jeux sexuels.

      « Nous considérons qu’il y a une disproportion manifeste, d’une part, entre la qualification de » crime « qui justifie une telle sévérité, et la nature des faits reprochés ; d’autre part, entre le caractère désuet de la loi et la réalité quotidienne d’une société qui tend à reconnaître chez les enfants et les adolescents l’existence d’une vie sexuelle (si une fille de treize ans a droit à la pilule, c’est pour quoi faire ?).
       » La loi française se contredit lorsqu’elle reconnaît une capacité de discernement à un mineur de treize ou quatorze ans qu’elle peut juger et condamner, alors qu’elle lui refuse cette capacité quand il s’agit de sa vie affective et sexuelle.

      « Trois ans de prison pour des caresses et des baisers, cela suffit. Nous ne comprendrions pas que le 29 janvier Dejager, Gallien et Burckhardt ne retrouvent pas la liberté. »

      Ont signé ce communiqué : Louis Aragon, Francis Ponge, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Judith Belladona, docteur Michel Bon, psychosociologue, Bertrand Boulin, Jean-Louis Bory, François Chatelet, Patrice Chéreau, Jean-Pierre Colin, Copi, Michel Cressole, Gilles et Fanny Deleuze, Bernard Dort, Françoise d’Eaubonne, docteur Maurice Eme, psychiatre, Jean-Pierre Faye, docteur Pierrette Garrou, psychiatre, Philippe Gavi, docteur Pierre-Edmond Gay, psychanalyste, docteur Claire Gellman, psychologue, docteur Robert Gellman, psychiatre, André Glucksmann, Félix Guattari, Daniel Guérin, Pierre Guyotat, Pierre Hahn, Jean-Luc Henning, Christian Hennion, Jacques Henric, Guy Hocquenghem, docteur Bernard Kouchner, Françoise Laborie, Madeleine Laïk, Jack Lang, Georges Lapassade, Raymond Lepoutre, Michel Leyris, Jean-François Lyotard, Dionys Mascolo, Gabriel Matzneff, Catherine Millet, Vincent Monteil, docteur Bernard Muldworf, psychiatre, Négrepont, Marc Pierret, Anne Querrien, Griselidis Real, François Régnault, Claude et Olivier Revault d’Allonnes, Christiane Rochefort, Gilles Sandier, Pierre Samuel, Jean-Paul Sartre, René Schérer, Philippe Sollers, Gérard Soulier, Victoria Thérame, Marie rhonon, Catherine Valabrègue, docteur Gérard Vallès, psychiatre, Hélène Vedrines, Jean-Marie Vincent Jean-Michel Wilhelm, Danielle Sallel nave, Alain Cuny.

    • Hello pour Rancière, j’en sais rien, j’ai bien aimé deux ou trois de ses bouquins, par association, pas envie qu’il penche dans le dégueu, mais rien de plus, c’était un exemple au hasard.

    • Pour le projet @mad_meg quelques liens utiles

      Le monde ado Par Luc Le Vaillant — 25 mars 2004
      https://next.liberation.fr/livres/2004/03/25/le-monde-ado_473650

      « Le seul collège dont vous n’avez pas fait la sortie est le Collège de France »
      https://twitter.com/vincentglad/status/1211398762247180289

      Si seulement Matzneff était le seul problème
      https://blogs.mediapart.fr/patricjean/blog/301219/si-seulement-matzneff-etait-le-seul-probleme

      Frédéric Beigbeder : Il faut sauver le soldat Matzneff
      www.matzneff.com/pdf/sagm10.pdf
      http://www.matzneff.com/sagm.php

      Ivre du temps perdu
      https://blogs.mediapart.fr/lehmann-christian/blog/301219/ivre-du-temps-perdu

      Interrogé sur Matzneff, Frédéric Mitterrand dénonce un « phénomène de meute »
      https://www.huffingtonpost.fr/entry/matzneff-frederic-mitterrand-denonce-un-phenomene-de-meute_fr_5e09e53

      Brice Ivanovic @bi1192
      Vous vous souvenez de cette photo où posait @sonjoachim
      avec la jeunesse Lesqueniste ? Et bien grâce à @MauvaisCoton, on peut s’apercevoir que #Matzneff a donné en décembre une interview dans ce même lieu... Est-ce son appartement ? Un lieu en location ?
      https://twitter.com/bi1192/status/1211704476303790082

      Affaire Matzneff : Bernard Pivot exprime ses regrets
      https://www.lepoint.fr/societe/affaire-matzneff-bernard-pivot-exprime-ses-regrets-30-12-2019-2355311_23.php

      Quand la République décorait Gabriel Matzneff... Jacques Toubon
      https://www.lexpress.fr/culture/quand-la-republique-decorait-gabriel-matzneff_2112781.html

      Un extrait inédit de Matzneff à un autre « apostrophe »
      https://twitter.com/Claude2mougins/status/1210573466405089280

      Claude François
      https://twitter.com/thmsprlng/status/1210978478406930433

    • Je voudrais aussi documenté le fait que ce n’etait pas une autre époque, Matzneff est toujours publié, entretenu, logé et invité dans les médias. On publie toujours des ouvrages pedosexuels sous toutes sorte de prétexte
      https://www.actualitte.com/article/bd-manga-comics/petit-paul-normaliser-la-pedophilie-la-strategie-du-predateur-sexuel/91060
      et la défense des pédosexuels est toujours absolument la même
      « un pied de nez à l’ordre moral, la sexualité bien-pensante qui rassure... qui emmerde »
      Bastien Vivès n’en est pas à sa première inversion des rôles
      https://www.catsuka.com/news/2012-03-07/la-famille-par-bastien-vives--plus-in-memorial-sa-version-animee-du-nouveau

      On traite toujours Dolorès Haze en niant le viol et en l’accusant de rendre les hommes fou
      https://seenthis.net/messages/817794
      Les viols contre les mineurs sont de moins en moins réprimés. (-40% de condamnation pour viol depuis 10ans - info qui laisse les gens manifestement totalement indifférents) En France l’age du consentement sexuel est autour de 4-5 ans (tout le monde s’en fout aussi) et on valorise encore les femmes pour leur jeunesse, leur virginité (cf Moix).
      Perso je voie venir le gros déni qui accompagne ce déballage - c’etait une autre époque - ca implique que ca ne pourrais pas/plus se passé aujourd’hui -

    • Concernant #Alain_Cuny, il a joué en 1974 dans Emmanuelle, il a alors 66 ans.

      On peut noté, entre autre, une des dernière scène du film où Mario, le personnage interprété par Alain Cuny, organise et contemple le viol d’Emmanuelle :

      Mario explique à Emmanuelle que la monogamie n’est plus de mode et que c’est la jouissance, plutôt que le sentiment de culpabilité ou la raison qui doit la guider en matière de sexualité, et qu’ainsi elle atteindra un plaisir bien plus grand. Afin de lui démontrer son discours, il l’emmène dans un bar qui fait aussi fumerie d’opium où elle est violée par un des habitués, pendant que lui-même regarde la scène.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Emmanuelle_(film)#Synopsis

    • Tout excusé @reka :)

      Relevé aussi hier les noms de pédophiles #grands_hommes (l’Académie Française semble propice à l’omerta) cités avec ferveur chez Taddeï par ses invités Matzneff et Sollers, (son éditeur chez Gallimard) Montherlant, Peyrefitte, P Ristat, Schérer profitent de publicité sur Europe1. https://seenthis.net/messages/818185#message818267
      https://www.europe1.fr/emissions/Europe-1-Social-club/Europe-1-Social-Club-Philippe-Sollers-et-Gabriel-Matzneff-146350
      #Taddei en #2014

      + une discussion WP sur Montherlant pour éviter de dire sa pédosexualité https://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Henry_de_Montherlant#Sexualit.C3.A9_de_Montherlant
      extrait WP où la tauromachie est plus importante (j’te’jure, le clavier m’en tombe)

      Quand je parle de garçons, c’est plutôt 9-14 ans que des jeunes gens. Peyrefitte et Montherlant, par ailleurs, faisaient des virées ensemble et « entretenaient » à eux deux des mères de familles complaisantes... Peyrefitte, toujours langue de vipère, prétend d’ailleurs que Montherlant s’est suicidé parce que des parents de garçons commençaient à faire du bruit et qu’il craignait un procès infamant. Enfin, tout cela n’est pas très ragoûtant et probablement pas prioritaire dans une bio sur Montherlant. D’autant qu’à côté, on ne parle même pas de sa passion pour la tauromachie, plus éclairante pour comprendre son œuvre. Jastrow | 兔 30 jun 2004 à 17:18 (CEST)

    • En amont en 1959/1960, note l’affaire des #ballets_roses avec la DST et André Le Troquer, ministre de De Gaulle à la libération, et président de l’Assemblée Nationale. 22 condamnations de pontes.
      http://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/Affaire_des_ballets_roses_(1959)/fr-fr
      Mocky en traite dans un film visible sur YT où il dénonce la pédosexualité institutionnalisée, il raconte aussi (toujours YT) n’avoir pas pu le diffuser.
      L’affaire des ballets roses, Affaires sensibles
      https://www.franceinter.fr/emissions/affaires-sensibles/affaires-sensibles-30-decembre-2015

      Note aussi #Charles_Trenet 13 juillet 1963 :
      "Ce jour-là, Charles Trenet est écroué à 20h30 à la maison d’arrêt d’Aix-en-Provence. Son secrétaire, âgé de 18 ans, vient d’avouer avoir joué le rôle de « rabatteur » pour attirer chez le chanteur, au domaine Les Esprits, des adolescents. Charles Trenet est inculpé d’attentats aux moeurs sur la personne de 4 mineurs de moins de 21 ans (mais ayant plus de 18 ans). Le chanteur nie tout en bloc. (...) Il restera 28 jours en prison. (...) Revenant sur les accusations portées contre lui, il affirme (...) : « Je suis victime d’un coup monté. Mais j’ai des preuves irréfutables. » (...) Beaucoup de bruit pour rien, finalement : l’affaire se terminera pas un non-lieu." Livre de Bernard Revel

    • Info Depuis hier, le site de Matzneff est tombé, plus aucun article dispo http://www.matzneff.com

      Je poursuis le relevé des accointances des diffuseurs publics. Quelqu’un·e a-t-ielle accès à la liste des signataires défenseurs du pédocriminel Dugué, avant son procès, danst une lettre publiée dans la page Courrier de Libération avec Moustaki, Dolto ?
      https://www.lexpress.fr/informations/le-devoir-d-inventaire_641580.html
      « Lettre en soutien à Gérard R ». article datant de mars 1979

      Merci !

      Je rappelle que le journal L’Express a été pour le moins complaisant à l’égard de Matzneff (plusieurs pages qui l’encensent y ont d’ailleurs disparues mystérieusement).

    • @touti J’ai pas réussie à trouvé la liste que tu cherche seul 3 noms sont mentionnés à partir de l’article de l’expresse que tu a linké et qui sert de base aux autres. Les noms sont P.Bruckner, C.Rochefort et G.Moustaki
      voir ici https://seenthis.net/messages/817814#message817834
      J’ai pas vu que Dolto y était mentionné, il me semble que Dolto n’a signé que la première pétition et pas seconde écrite par Matzneff, ni la troisième (avec une réserve pour la 3eme car on a pas la liste et peut être qu’il y a Dolto dedans).

    • A moins que la journaliste Remy se soit trompée, dans le lien que je donne juste au-dessus, le paragraphe commence par 4 noms …

      Signée cette fois par une multitude de personnalités, Louis #Althusser, Jacques #Derrida, André #Glucksmann, et même Françoise #Dolto (voir l’encadré page 84). En mars 1979, pour soutenir Gérard R., un pédophile qui attend depuis dix-huit mois son procès, une lettre publiée dans la page Courrier de Libération accuse la « morale d’Etat » : « Ce que vise l’ordre moral, c’est le maintien de la soumission des enfants-mineur(e) s au pouvoir adulte. » L’auteur de la lettre appelle les lecteurs, en particulier les femmes, apparemment rétives, à signer le texte suivant : « L’amour des enfants est aussi l’amour de leur corps. Le désir et les jeux sexuels librement consentis ont leur place dans les rapports entre enfants et adultes. Voilà ce que pensait et vivait Gérard R. avec des fillettes de 6 à 12 ans dont l’épanouissement attestait aux yeux de tous, y compris de leurs parents, le bonheur qu’elles trouvaient avec lui. » Au bas de ce texte, 63 signatures. Parmi elles, Pascal Bruckner, Georges Moustaki, Christiane Rochefort et d’autres, plus attendus ou moins connus.

      Apparemment la liste est publiée dans un encadré page 84 de l’Express de 01/03/2001, si quelqu’un y a accès …

    • A mon avis le problème viens de la mise en page. La partie sur la pétition que tu cherche commence ici :

      En mars 1979, pour soutenir Gérard R., un pédophile qui attend depuis dix-huit mois son procès,

      et il n’y a que

      Au bas de ce texte, 63 signatures. Parmi elles, Pascal Bruckner, Georges Moustaki, Christiane Rochefort et d’autres, plus attendus ou moins connus.

      –------

      cette phrase que tu as prise avec a été déplacé de la fin du paragraphe précedent et crée la confusion. En fait pour moi ca donne :

      Quelque temps plus tard, une lettre ouverte à la commission de révision du Code pénal - jouant sur la confusion des actes commis sur des moins de 15 ans par des adultes ou par des mineurs de 15 à 18 ans - exige que cette « infraction » ne soit plus un crime et qu’on tienne compte « essentiellement du consentement du mineur ». Signée cette fois par une multitude de personnalités, Louis Althusser, Jacques Derrida, André Glucksmann, et même Françoise Dolto (voir l’encadré page 84).

      (l’encadré page 84 devrais en principe contenir cette liste : https://seenthis.net/messages/817814#message817831 )

      puis dans un autre paragraphe

      En mars 1979, pour soutenir Gérard R., un pédophile qui attend depuis dix-huit mois son procès, ect...Au bas de ce texte, 63 signatures. Parmi elles, Pascal Bruckner, Georges Moustaki, Christiane Rochefort et d’autres, plus attendus ou moins connus.

      et là on en sais pas plus et il faudrait retrouvé le libé de mars 1979 pour avoir cette liste.

      La confusion ne viens pas de la journaliste Remy mais de la mise en page web de son texte qui s’est fait un peu malmené.

    • Matzneff : les signataires d’une pétition pro-pédophilie de 1977 ont-ils émis des regrets ? - Libération
      https://www.liberation.fr/checknews/2020/01/02/matzneff-les-signataires-d-une-petition-pro-pedophilie-de-1977-ont-ils-em

      L’article est écrit avec les pieds ou je fatigue ? Pas grand monde sur la liste, deux personnes très exactement, en tout cas publiquement : Sollers dit qu’il ne signerais plus aujourd’hui, mais continue à défendre cohn bendit, et un psy, muldworf, que je ne connaissais pas. Cohn bendit quand à lui, se serait repenti en privé à un journaliste du monde...

      Rien compris à la fin de l’autre naze.

    • L’académie française à primé 2 fois Matzneff pour ses récits de viols d’enfants
      http://www.academie-francaise.fr/gabriel-matzneff

      Gabriel MATZNEFF
      Œuvres
      1999 Ensemble de son œuvre

      Prix de l’Académie
      2009 Prix Amic
      3 000 €
      1987 Prix Mottart
      40 000 F

      –---
      Quand Gabriel Matzneff recevait l’insigne d’officier des Arts et des Lettres des mains de Jacques Toubon
      https://www.francetvinfo.fr/culture/livres/affaire-gabriel-matzneff/quand-gabriel-matzneff-a-ete-decore-de-l-insigne-d-officier-des-arts-et

      –---

      Je ne croi pas avoir vu souligné l’aspect raciste des violences sexuelles commises par Matzneff. Celui ci raconte que lorsqu’il est en voyage il préfere des enfants plus jeunes que lorsqu’il chasse des enfants sur le territoire français.
      #racisme #colonialisme #tourisme_sexuel #prostitution

      En 1990, Matzneff publie Mes amours décomposés, son journal intime pour les années 1983-1984, dans lequel il évoque sa vie quotidienne, ses amours avec de multiples partenaires dont plusieurs adolescentes âgées de quatorze à seize ans, et son renvoi du Monde à la suite de l’affaire du Coral. Il raconte également son voyage à Manille, aux Philippines, au cours duquel il se livre au tourisme sexuel, y compris des viols avec des « petits garçons de onze ou douze ans ». À Manille, il fréquente notamment des Occidentaux venus à la recherche de contacts sexuels, comme Edward Brongersma, juriste et homme politique néerlandais et défenseur connu de la pédophilie34.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Gabriel_Matzneff

      en passant sur la fiche wikipédia de Matzneff je relève que Philippe Tesson a lancé sa carrière et qu’il était un grand ami de Hérgé.

      Philippe Tesson, alors directeur de publication du quotidien Combat, le remarque et lui propose d’écrire une chronique chaque jeudi. À compter de cette période, Matzneff ne cesse d’écrire pour de nombreux organes de presse aux opinions politiques très contrastées2 : Aux Écoutes, Notre République, La Nation française, Pariscope, Les Nouvelles littéraires, Matulu, Le Nouvel Adam, Le Quotidien de Paris, Le Figaro, Le Monde (de 1977 à 1982)5, Impact Médecin, la Revue des deux Mondes, Newmen, L’Idiot international, Le Choc du mois. Depuis 2013, il tient une chronique irrégulière sur le site du Point5.

      En 1964, il participe à la création du Comité de coordination de la jeunesse orthodoxe. Il sera, de même, à l’origine de l’émission télévisée Orthodoxie, dont il demeurera le coproducteur jusqu’en 1972, année où, son divorce d’avec Tatiana (épousée en 1970) ayant entraîné chez lui une crise religieuse, il se défera de ces deux charges. Il rencontre #Hergé la même année, en décembre. Leur amitié ne cessera qu’à la mort de ce dernier, en mars 1983[réf. souhaitée].

      –---

      La présence des tenant·es de la psychanalyse qui sont très nombreux ici, est à mettre en parallèle avec le travail de #Sophie_Robert qui à levé le voile sur la misogynie de la doctrine freudienne et lacanienne. Elle a montré qu’en 2017 la psychanalyse tiens toujours le même discours culpabilisant pour les victimes et déculpabilisant pour les auteurs qu’en 1977.
      cf :
      https://seenthis.net/messages/759335
      https://seenthis.net/messages/547141
      #Freud #Lacan #psychanalyse

    • Un siècle de pédophilie dans la presse (1880-2000) : accusation, plaidoirie, condamnation
      Anne-Claude Ambroise-Rendu
      https://www.cairn.info/revue-le-temps-des-medias-2003-1-page-31.htm#re26no26
      ce passage en particulier :
      La Révolution sexuelle des seventies : le temps de la plaidoirie
      source : notes et références du journal Le Gai pied / wikipedia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Gai_Pied#cite_note-7
      @unagi en fait un billet plus large
      https://seenthis.net/messages/818701

    • Dans les listes que je recherche, il y a celle des inculpés et condamnés pour l’affaire des ballets roses en 1959/1960.

      Dans le sinistre des #grands_hommes pédosexuels, il y a #Montherlant (1895,1972) légion d’honneur et académicien, ami de Roger #Peyrefitte (1907,2000), lui même pédosexuel dont la victime à 12 ans est Alain-Philippe Malagnac (1951,2000)

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_de_Montherlant

      Selon d’autres sources, il aurait perdu son œil lors d’une agression. Cf. #Montherlant et les garçons. Roger Peyrefitte écrivit : « La réalité, hélas ! est tout autre. Il s’est fait tabasser, une nuit, à la sortie d’un cinéma par une bande de garçons, qui avaient vu Montherlant tripoter le petit frère de l’un d’eux. Ils l’ont assommé, et à moitié aveuglé. Ce dramatique incident, qui aurait pu lui valoir le sort de Pasolini, lui a certes abîmé la vue, mais ne l’a en rien menacé de cécité. Après sa mort, son ophtalmologue lui-même l’a déclaré. » (Propos secrets. Paris, Albin Michel, 1977, page 73.)

      Pour Alain-Philippe Malagnac, c’est assez glauque, il meurt dans un incendie en 2000, très certainement par suicide suite au pacte avec Peyrefitte.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain-Philippe_Malagnac_d%27Argens_de_Vill%C3%A8le

      Cette mort brutale à l’âge de quarante-neuf ans six semaines après celle de Peyrefitte, pose quelques questions. La thèse de l’accident est celle qui a est retenue par les enquêteurs qui affirment n’avoir trouvé aucun liquide inflammable11, même si Peyrefitte, dans ses romans, évoque un « pacte de suicide » entre eux, c’est-à-dire l’intention de se tuer à la mort de l’autre. Un jeune ami de Malagnac a péri également dans l’incendie et une quinzaine de toiles de Salvador Dalí ont été détruites dans le sinistre.

    • @sinehebdo Pour P.Val ca ne m’entonnerais pas de ce sordide personnage. Ca me semble tout de même préférable de sourcer, pas pour épargné ces types, mais pour évité des problèmes à seenthis ou/et à toi car c’est le genre de mecs qui ont les moyens de nuire. Et aussi pour avoir une base de donnée utilisable. Il y a déjà beaucoup de monde concerné, des gens pour qui il y a des faits et/ou propos avérés, autant s’occupé de celleux là, c’est déjà un travail vertigineux.

      Pour les 343 salauds de putiers, j’avais aussi relevé que les signataires de ces pétitions des années 1977-1979 comportent quelques misogynes et même un auteur de féminicide (Altusser) - Peut etre que parmi les 343 salauds on trouve des signataires de 1977 et 1979 ou des proches de Matzneff (il me semble qu’il y a Bégbédé). A ce moment là ca serait pas mal de les mettre en valeur. Je suis d’accord avec la continuité de la pedocriminalité et de la misogynie, mais faire une carte des réseaux pedosexuels c’est deja pas gagné alors faire une carte des réseaux misogynes...

      Sinon cet article de tv5 monde (que j’ai pas encore lu mais seulement survolé) m’as l’air assez fouillé sur le sujet
      https://information.tv5monde.com/terriennes/en-france-la-polemique-gabriel-matzneff-continue-vers-un-metoo

    • Vanessa Springora : "Par son statut d’écrivain, Gabriel Matzneff redoublait son entreprise de prédation par une exploitation littéraire"
      L’Invité(e) des Matins par Guillaume Erner
      https://www.franceculture.fr/societe/quand-des-intellectuels-francais-defendaient-la-pedophilie
      https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/affaire-matzneff-pedophilie-et-litterature-vanessa-springora-est-linvi

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      Quand des intellectuels français défendaient la pédophilie
      03/01/2020 (mis à jour à 12:15)
      Par Cécile de Kervasdoué et Fiona Moghaddam
      https://www.franceculture.fr/societe/quand-des-intellectuels-francais-defendaient-la-pedophilie

    • @mad_meg, j’étais contente de partager, je le ferai autrement désormais, justement pour ne pas polluer cette liste je liais des posts seenthis externes. Heureusement, je ne suis pas idiote ni mes recherches inutiles. La source ne me convenait pas pour le traitement que j’en fais, aussi je n’ai pas perdu mon temps comme je l’ai expliqué dans le lien donné https://seenthis.net/messages/818757
      même si tu ne sembles pas comprendre ce que je fais !)
      https://seenthis.net/messages/817289#message817520

      Donc, comme c’est apparemment « ton » fil, je sors, bisou :)

    • Stéphanie Lamy, sur twitter, :

      https://twitter.com/WCM_JustSocial/status/1210876050307203078

      Avec #Matzneff certain.e.s découvrent que les propagandistes pédocriminels noyautent des milieux pour faire avancer leur « cause ». A l’époque les littéraires, aujourd’hui les services sociaux, psys, magistrature... tous les postes qui assurent l’impunité des auteurs.

      (...)

      #Jean_Marc_Ghitti est professeur agrégé et docteur en philosophie.
      Il enseigne notamment à l’institut de formation en travail social (AFORE) à Saint-Étienne
      Pour lui « L’émotion d’horreur devant la pédophilie peut conduire à l’erreur, car l’émotion trouble le jugement à sa source ». Jean-Marc Ghitti, pour qui les accusations de pédocriminalité sont forcement des « fausses accusation » enseigne donc cette propagande aux travailleurs sociaux (avec d’autres thèses pro-pédo). Il est aussi l’un des fondateurs du collectif de pères divorcés La #GrueJaune.

      En 2012, le #Dr_Marcel _Rufo a expliqué à une mère désemparée que la grande majorité des enfants sexuellement agressés vont bien. Il bénéficie du soutien de politiques comme #Catherine_Troendlé @C_Troendle (Vice Présidente du Sénat, Sénateur du Haut Rhin, Présidente du groupe d’amitié France-Allemagne) & il est régulièrement auditionné sur la pédocriminalité http://patricjean.blogspot.com/2012/12/rufo-et-la-pedophilie.html

      (...)
      Bref je ne vais pas faire toute la liste des propagandistes pro-pédocriminels d’aujourd’hui. #Matzneff à l’époque était non seulement propagandiste mais aussi prédateur. C’est ça la grande différence avec aujourd’hui : les propagandistes le font surtout à but commercial.

    • En fait, ce post c’est un peu #la_poubelle. J’espère qu’on est toutes et tous ok. Je tiens à vous dire que je suis bien content de vous avoir pas loin. Et que j’espère que ça secoue pas trop (moi j’ai passé un genre de cap chelou mais je fais pas trop le malin en vrai...)

    • Ca me va pour la poubelle @tintin
      C’est sur que ca remue de fouiller là dedans et que ca fait remonter des traumas. J’espère que tu arrive à dormir et à pensé à autre chose et que tu tirera du positif pour toi de toutes ces recherches.

    • Christian Giudicelli.

      Giudicelli n’est pas un romancier à gros tirages, mais ce notable des lettres est bien connu des cénacles parisiens. Le juré Renaudot est un intime de Matzneff, son agent le plus précieux aussi : son « fidèle complice », résume-t-il dans Les Spectres joyeux (2019). Lui-même est membre du comité de lecture de Gallimard.
      (...)
      « Christian est un esthète », commentent ses amis du prix, sans qu’on comprenne bien ce que cela veut dire. Dans les livres du lauréat 2013, il figure souvent sous le surnom « Eight One One » – 811 –, comme un numéro de chambre d’hôtel. Ensemble, « Christian » et « Gabriel » partent souvent en vacances à Manille. Sur la biographie détaillée publiée sur un site « autorisé » tenu par un fan de Matzneff, et supprimé le 30 décembre, on pouvait lire les dates de leurs nombreux séjours communs aux Philippines dans les années 1980. Du « 26 avril-26 mai 1986, voyage à Manille avec Christian Giudicelli ». Matzneff n’a jamais fait mystère du tourisme sexuel qu’il pratique avec de jeunes « gosses » de Manille, âgés de « 11 ou 12 ans ».

      Voir article du monde du 06/01 - https://seenthis.net/messages/819342

    • Autres soutiens de Matzneff cités dans cet article

      L’admirateur de Montherlant a longtemps fréquenté Jean-Marie Le Pen et Alain de Benoist. Mais en ce début des années 2010, une nouvelle génération de droite dure, non plus « païenne » mais catholique, s’interroge. « Le prix Renaudot décerné à un défenseur de la pédophilie, mais que ne pardonnerait-on pas au nom du “talent” ?, s’indigne Le Salon beige, un site qui soutient aujourd’hui Marion Maréchal Le Pen.

      (...)

      Matzneff est un dandy. Il a longtemps vécu dans une chambre de bonne dont le loyer était payé dans les années 1980 par le couple Yves Saint Laurent et Pierre Bergé (qui a été co-actionnaire à titre personnel du groupe Le Monde)

      (...)

      L’Etat aussi sait se montrer généreux. Dès les années 1970, alors que Matzneff s’apprête à publier Les Moins de seize ans, la romancière Lucie Faure, jury du prix Médicis et épouse du président de l’Assemblée nationale appuyée par l’académicien Maurice Rheims, intercèdent pour que l’écrivain touche des « aides à la création » du Centre national du livre (CNL), une émanation du ministère de la culture. « C’est la première fois que l’Etat m’a donné des pépètes », se vante-t-il.

      (...)

      Et en 2002, le ministre de l’époque, Jean-Jacques Aillagon – qui assure « ne pas se souvenir de l’épisode » –, a prié le patron du CNL, Jean-Sébastien Dupuis, de lui obtenir une allocation. Douze mille euros annuels, puis depuis 2013, 6 000 euros.

      (...)

      « FOG », enfin, le président du jury Renaudot 2013, s’accroche et continue d’expliquer que « la pédophilie était très courante au temps des Grecs », mais se déclare « solidaire » de Vanessa Springora.

    • 2001 pétition de soutien à CohnBendit dans le déni total #déprimant
      https://www.liberation.fr/tribune/2001/03/01/cohn-bendit-et-mai-68-quel-proces-societe-de-paranoia_356312

      Nous remercions la génération de la révolution sexuelle d’avoir déverrouillé la vieille famille où l’enfant et la femme étaient ­ et restent encore trop souvent ­ des objets, y compris des violences sexuelles de leur entourage.

      Véronique Dubarry, Stéphane Lavignotte, Guilhem Lavignotte, Erwan Lecoeur, Christine Villard, Thomas Giry, Julien Lecaille, Arnaud Wasson-Simon, Irène Steinert (Pays-Bas), Su Friedrich (New York), Silvia Caracciolo (Rome), Gilles Collard (Belgique), John Symons (Boston), Pierre Fay (Cap Cod, Etats-Unis), etc.

      Soutien (génération des parents) : Anne Coppel, Serge Quadruppani, Alain Dugrand, Alain Lipietz.

      Romain Goupil
      https://www.liberation.fr/evenement/2001/02/23/romain-goupil-cineaste_355609

      « Rien n’a changé, les attaques sont toujours les mêmes, lancées par le même genre de mecs qu’il y a trente ans. Moi, ça me donne envie de dire aux réactionnaires qui nous tombent dessus en ce moment : oui je suis pédophile, oui je suis gay, oui je suis lesbienne. Evidemment, toute cette affaire est dégueulasse pour Dany Cohn-Bendit, comme pour Joschka Fischer. Et je les soutiens.

    • Suite de mes recherches et demande à la communauté seenthis pour les signataires non sourcés et sans date de naissance

      https://seenthis.net/messages/818757#message819492

      il y en a 2/3 pour lesquel·les les faisceaux concordent, avec l’école de sexologie par exemple, voici celles et ceux qui manquent

      Boegner Docteur psychiatre au CHS de Fleury-les-Aubrais
      Cabrol Docteur psychiatre
      Challou Docteur psychiatre au CHS de Fleury-les-Aubrais
      Fanny Deleuze traductrice
      Maurice Eme Docteur psychiatre
      Docteur R.Gentis psychiatre
      Anne Laborit Directrice d’Ecole
      Jacques Lefort Chargé de recherches au CNRS
      Michel Meignant Docteur psychiatre
      Vincent Monteil professeur à l’Université de Paris VII
      Nicole Nicolas
      Jean Nicolas Docteur gynécologue-accoucheur
      Séguier Docteur psychiatre au CHS de Fleury les Aubrais
      Torrubia Docteur psychiatre au CHS de Fleury-les Aubrais
      Jean-Michel Wilhelm
      Pierre-Edmond Gay docteur psychanalyste
      Raymond Lepoutre
      Négrepont photographe (Livre les enfants de Papiers ? )
      Gérard Soulier
      Gérard Vallès Docteur psychiatre

    • macron fait le mariole avec ces copains pédocriminels cohn-bendit et romain goupil
      tvs24.ru/pub/watch/1463/cohn-bendit/

      Rappel du lobbying des pédosexuels en allemagne qui sont quand même arrivés au Bundestag via les verts pour modifier les lois, ce qui a été documenté et dénoncé.
      Regarde plus près ce que fait Macron qui refuse de mettre un âge sur le consentement ou modifier la loi pour retirer la prescription sur les viols.

    • Nouvelle contribution de Finkielkraut à la culture du viol et du pedo-viol.

      Le philosophe Alain Finkielkraut s’est exprimé sur cette histoire sur CNews ce 7 janvier : « il n’y a pas eu de viol puisqu’il y a eu consentement, mais il y a eu en effet détournement de mineur ".
      ...
      Monsieur Finkielkraut nous explique sur LCI que Vanessa Springora, à 14 ans, était « consentante », qu’il ne s’agit « pas de pédophilie » et qu’il ne s’agit « pas d’un viol ». Peu étonnant venant d’un « philosophe » qui en 1977 écrivait avec Pascal Bruckner dans « Le Nouveau Désordre Amoureux » une défense immonde des textes du pédophile Tony Duvert : « Au fond, la Loi ne demande aux amants que ceci : de ne pas faire les enfants ; en d’autres termes, de rester pleinement génitaux. Et inversement : le corps de l’enfant demeure aujourd’hui en Occident le dernier territoire inviolable et privé, l’unanime sanctuaire interdit : droit de cité à toutes les “perversions”, à la rigueur, mais chasse impitoyable à la sexualité enfantine, son exercice, sa convoitise. La subversion, si l’on y croit encore, ce serait de nos jours moins l’homosexualité que la pédérastie, la séduction des “innocents” (d’où le scandale que provoquent les livres de Tony Duvert alors qu’ils devraient stimuler, susciter des vocations, dessiller les yeux). » Notons qu’Alain Finkielkraut a aussi pris la défense de Roman Polanski, le réalisateur, suite à son viol envers une mineure, en disant que sa victime « n’était pas une enfant » car elle « posait pour vogue ». Vomitif.

      Un consentement se doit d’être « libre et éclairé ». Lorsqu’on a, en dessous de 15 ans, on ne possède pas le bagage de connaissances nécessaires, l’expérience, la solidité pour dire « non » face à un adulte envers qui, par essence, on a confiance. Il n’y a pas de consentement face à la perversité d’une contrition imposée par l’adulte, ici Matzneff vis-à-vis de la très jeune Vanessa Springora.

      Pénétrer un(e) mineu(r)e est un viol. Attoucher un(e) mineur(e) est un délit. Non, un enfant et/ou un(e) adolescent(e) ne peut pas, par définition, consentir à une relation sexuelle. Laissez les enfants vivre leur enfance et les adolescent(e)s vivre leur période transitoire vers l’âge d’adulte en toute tranquillité. Monsieur Matzneff, sachez ceci : c’est vomitif d’abuser de son statut d’autorité à des fins de domination, d’emprise sexuelle.

      https://blogs.mediapart.fr/aurore-van-opstal/blog/100120/non-monsieur-finkelkraut-une-mineure-ne-consent-pas

    • Ce mec est dangereux. Peut-être hors sujet en ce qui nous concerne...

      https://www.huffingtonpost.fr/author/samuel-comblez

      #Samuel_Comblez est un psychologue de l’enfance et de l’adolescence et directeur des opérations de l’Association e-Enfance à Paris. Durant 12 ans, il a exercé au sein de Fil Santé Jeunes avec des adolescents via un dispositif internet et téléphone. Il a également été psychothérapeute pour le service pédo-psychiatrie à l’hôpital de Meaux. Il fait partie de la Commission de classification des films du CNC dépendant du Ministère de la Culture en qualité de commissaire expert. En septembre 2018, il a sorti son premier ouvrage intitulé « La sexualité de vos ados, en parler, ce n’est pas si compliqué ? » aux éditions Solar

      https://www.lci.fr/famille/pedophilie-comment-trouver-les-mots-justes-pour-mettre-en-garde-son-enfant-21421

      Parmi plein d’autres clichés (le pédocriminel est « avant tout » un malade à soigner, il a des pulsions irréprésibleuh) il y a cet appel à ? Quoi ?

      En revanche, je ne suis pas pour l’idée de porter plainte quand cela se passe dans le cadre familial. Notamment parce que l’enfant va porter sur ses épaules la responsabilité d’avoir mis un membre de sa famille en prison, ce qui n’est pas évident. Il me semble qu’il est préférable de mettre en place des soins, du coup l’enfant peut se dire que sa parole a permis de soigner quelqu’un plutôt que de le punir.

      #wtf

    • un truc qui me tracasse en passant, y a un lien, autre que d’expression, entre les #ballets_roses des années 50 et les #ballets_bleus évoqués pour parler de l’affaire du Coral (dans un message que je ne retrouve plus) ? Le #coral ce serait, aussi, une affaire de pédoprostitution, avec, cette fois au centre, toute une partie de la gauche intello du début des années 80 ?

    • je pense aussi à #présumés_innocents cette expo au Capc de Bordeaux, où une grosse partie du milieu, avait bien joué aux abruti(e)s, en prenant les gens pour des nazes parce ce qu’ils ne tolèraient pas leurs petits jeux « border line »... J’ai trouvé en premier clic cet article là-dessus :

      De juin à octobre 2000 a lieu une exposition de prestige au CAPC de Bordeaux : Présumés Innocents . Cet événement célèbre le millénaire en rassemblant 200 œuvres de 80 artistes, de tout pays, particulièrement célèbres. Le thème qui les rassemble est l’enfance. Les médias sont unanimes : Bordeaux est une ville dont le rayonnement culturel dépasse les frontières, c’est une référence mondiale dans le milieu de l’art. On y trouve même le zeste de scandale nécessaire à la bonne réussite de ce genre de manifestation : la réaction hostile du maire de Bordeaux, Alain Juppé, qui a néanmoins financé l’exposition mais refuse de l’inaugurer et que ses services culturels l’annoncent en ville sur les affichages municipaux.

      Élitistes contre populistes

      Il faut attendre la rentrée scolaire pour entendre les premières protestations, en particulier de la part des parents d’élèves. Le 24 octobre une plainte est déposée par l’association La Mouette dont l’objet est la lutte contre la pédophilie. En effet, plus de 1500 enfants, de la maternelle aux classes terminales, ont visité l’exposition.

      Les deux chefs d’accusation sont redoutables : Diffusion d’images à caractère pédopornographique et Corruption de mineurs par exposition de documents portant atteinte à la dignité des enfants (vidéos, photos, installations etc.). Vingt œuvres sont incriminées dans le genre de la vidéo de Elke Krystufek : l’artiste se masturbe avec un concombre avant de se coudre le sexe...

      La polémique apparaît dans les journaux. Deux camps s’affrontent. D’un côté les associations plaignantes perçues par les médias de grande diffusion comme une nouvelle forme de populisme , de poujadisme moral. De l’autre, le milieu officiel qui défend sa politique culturelle. Le ministre de la Culture, Jean Jacques Aillagon, vient au secours du directeur du CAPC mis en cause, Henry-Claude Cousseau, respectable haut fonctionnaire aujourd’hui directeur de l’école des Beaux-Arts de Paris.

      Il existe en effet un certain consensus de la part des personnalités éclairées en faveur de ce genre de manifestations... Jusque parmi les ecclésiastiques : Mgr Rouet dans son livre L’Église et l’Art d’avant-garde (Albin Michel, 2002), signale le courage des artistes mis en cause : Loin d’offrir une image idyllique de l’enfance, ils ne baissent pas les yeux devant sa violence... Les artistes tentent de sonder le chaos des pulsions en liberté (p.22). Il regrette l’attitude des associations qui ont porté plainte : Elle s’inscrit dans l’inflation des pratiques répressives exercées aussi bien par le pouvoirs politiques que par certaines associations de défense de la moralité publique (p. 23).

      http://www.libertepolitique.com/Actualite/Decryptage/Presumes-Innocents.-L-art-contemporain-devant-les-juges

      y avait lévêque là-dedans, et pleins d’autres « ouvreurs de consciences »

    • et aussi, puisque je suis dans l’art on a les pétées de thunes, complétement stupides, parfaitement médiocres soeurs #bettina_rheims et #nathalie_rheims qui ont fait du flirt pédoporno un quasi fond de commerce.

      Pour Nath’ :

      Quand une petite allumeuse de 12 ans décide de mettre le grappin sur un comédien de 40 ans, ça fait des étincelles

      https://www.parismatch.com/Culture/Livres/Nathalie-Rheims-innocence-en-emois-Place-Colette-814971

      Pour Beth’, c’est de la photo, donc je publie pas. Juste une piste :

      https://www.liberation.fr/medias/1996/12/21/evian-recadre-sa-pub-jugee-trop-denudee_190413

      Beth’, au début des années 2000, elle financait les éditions #léo_scheer, qui ont à leur catalogue, le premier manuel du parfait pédocriminel de mtznf (ils en ont six de ses bouquins)...

      c’est un atlas qu’il faut faire... Avec des dessins à la kalash pour reprendre une idée de la survivante Nikki de Saint-phalle

    • https://www.letemps.ch/societe/revolution-sexuelle-mai-68-genere-un-tourbillon-dabus
      Malka Marcovich, (historienne) déterre un texte du pape du nouveau roman Alain Robbe-Grillet, publié en 1973 dans un recueil de photographies de David Hamilton

      … les « nouveaux philosophes reconnaissaient toute la pertinence des livres de Tony Duvert et de son apologie de la sexualité avec les enfants, qui devait selon eux « stimuler, susciter des vocations, dessiller les yeux » (dixit Pascal Bruckner et Alain Finkielkraut dans Le Nouveau Désordre amoureux).

      WP
      La thèse de 3e cycle de Bruckner, consacrée à l’émancipation sexuelle dans la pensée du socialiste utopiste Charles Fourier (« Le corps de chacun est accessible à tous »), a été dirigée par Roland Barthes (et soutenue en 1975 à l’université Paris VII)

    • c’est pas mal finalement de se restreindre à l’époque, même s’il faudra nécessairement une mise en abyme, littéralement, car comme le disait la supergéante, il s’agit d’un problème massif.

    • William Reich, père inspirateur (Dolto, Foucault)
      https://en.wikipedia.org/wiki/Wilhelm_Reich
      j’ai choisi la page en anglais car les versions françaises WP édulcorent bien souvent les biographies et les informations y sont plus complètes et sourcées
      Notamment l’histoire du criminel Orgonomic Infant Research Center (OIRC) in 1950 et le nombre de tarés influenceurs pour avoir acheté son truc magnétique accumulateurs d’orgone !

    • Hum, pas que …

      Several well-known figures used orgone accumulators, including Orson Bean, Sean Connery, Allen Ginsberg, Paul Goodman, Jack Kerouac, Isaac Rosenfeld, J. D. Salinger, William Steig and Robert Anton Wilson. Mailer—who owned several orgone accumulators, including some in the shape of eggs—wrote about Reich enthusiastically in The Village Voice, as a result of which Orgonon became a place of pilgrimage and the orgasm a symbol of liberation.

      #beat_generation

      Et sur l’influence d’américains aux méthodologies plus que douteuses voir Alfred Kinsey (sur le WP anglais) dont le rapport (1948/1953) a été publié par Daniel Guérin (un des signataires) en 1955 chez Julliard (le même éditeur qui publie le pire de Matzneff sous la direction de son ami #Jacques_Chancel) et glorifié par les sexologues français dont certains seront condamnés pour viols ou pédocriminalités.

      « Bien entendu nous possédions tous en commun une culture sexologique de base dont les travaux les plus notables étaient ceux d’Alfred Kinsey et Pomeroy en 1949 et puis ceux, merveilleux, de William Masters et Virginia Johnson en 1966.

      Nous avions reconnu le sérieux du National Sex Forum. Nous donnions de l’importance aux somatothérapies et surtout à la bioénergie qui s’inspirait des écrits de Wilhelm Reich. »
      Gellman 2014

    • wow, bien vu. Je vois bien ça, en carte.

      Moi, là, en littérature, et un peu dans la même époque, j’ai :

      « #Kate_Millett, une grande figure de la pensée contemporaine » de #Dworkin :

      Quand Millett a écrit La politique du mâle #Henry_Miller, #Norman_Mailer et #DH_Lawrence étaient les références de la libération sexuelle. Ces écrivains avait une influence de premier plan sur la génération naissante des années 1960. Il est difficile aujourd’hui d’appréhender l’emprise qu’ils avaient sur l’imagination. Pour la gauche et la #contre_culture naissante, ils étaient les écrivains de la subversion. En fait, ils ont contribué à acculturer une génération dans la conviction que la force et la violence étaient des éléments précieux du sexe. L’analyse de Millett a détruit leur autorité.

    • Oui, c’est la même maison d’édition Julliard mais pas la même direction, joli pied de nez de Springora. Bon, ceci dit, de 1959 à 1992 on retrouve à la tête de Julliard Christian Bourgois (signataire N°xx) même promo que Chirac à Sciences Po, et qui va publier Copi, Glucksmann, Pierret …

      @mad_meg tu aurais une idée de qui est la toile accrochée dans le bureau de Bourgois ?

      Le texte recouvert de peinture est un poème de Ginsberg « On Neal Cassidy’s Ashes » avec des photos des roadtrip de la #beat_generation

    • Pour ce qui est des responsabilités, vite fait, il me semble qu’on peut dire qu’hocquenghem a fait rentrer la pédophilie dans le Fhar, et que les lesbiennes l’ont quitté pour ça. disons pour #1979, après les mouvements homo ont fait le ménage aussi... Mais c’est une peu ce qui me reste de la lecture de « l’histoire de la pédophilie ».

    • Pas trop d’accord avec tes raccourcis @tintin, les lesbiennes quittent le FHAR quand leur nombre et leurs voix surtout, (cf video sur YT où presque aucune femme ne s’exprime) deviennent minoritaires lors des rendez-vous aux Beaux Arts, devenu lieu de débats et aussi de rencontres dans les caves entre mecs.
      Je n’arrive pas encore à appréhender le rôle d’Hocquenghem mais il quitte le FHAR assez tôt, en 1972.
      Concernant les féministes signataires, si je ne m’avance pas de trop, la défense des enfants semble y avoir été reléguée profitant ainsi aux pédocriminels (Il y en a plusieurs dans la pétition qui ont été condamnés par la suite) car liée à la maternité bourgeoise alors honnie.
      Plusieurs historiennes, sociologues, etc ont travaillé sur cette question, merci de citer tes sources, ça facilite les recherches :)

    • merci pour les précisions @touti j’ai mal formulé mon truc... Franchement, je m’y perds total dans ce merdier, mais je découvre plein de choses (genre dworkin là (quelle claque)). Un peu de mal, cependant, à avoir une carte en tête...

    • oui, c’est page 166 : « Guy Hocquenghem joue un rôle central dans ce rapprochement [entre millitant homo et pédo] (...) » ; Pas le temps là de tout recopier. Pour les lesbiennes faut que je revoit. Je vais mieux préparer mon coup, avec citations etc.

    • donc dans « histoire de la pédophilie » de Anne-Claude Ambroise-Rendu, page 166.

      Guy Hocquenghem joue un rôle central dans ce rapprochement [entre millitant homo et pédo] qui, à distance du désir de respectabilité et de l’humanisme d’ #Arcadie_ [fondé par #André_Baudry], revendique une sexualité mécanique celle du "sexe-machine [...] le Futur sexuel n’est pas fondé comme l’ordre répressif de la Nature ; il divise rationnellement un secteur libéré, celui d’un érotisme de plus en plus commercialisé et avoué entre mâles et un secteur sauvegardé, femmes qui se refusent aux étreintes brutales, enfants mis hors d’atteinte des pédérastes (in « Guy Hocquenghem _Prélude , la dérive homosexuelle , Paris, JP Delaye, 1977 p.12 »

    • sinon, outre altantique, en 1992, #John_Irving patauge dans sa merde, à partir de cette « erreur » logique", qui a aussi fait florès en fronce :

      Pornography and the New Puritans - The New York Times
      https://www.nytimes.com/1992/03/29/books/pornography-and-the-new-puritans.html

      the unproven theory that sexually explicit material actually causes sexual crimes.

      Euh... Le principe du #porno, c’est que c’est vrai. C’est pas juste un film, une oeuvre de pure imagination. C’est un film où des gens « baisent » pour de vrai. Je pourrais mal paraphraser Dworkin, mais c’est de vrais anus, de vraie bites etc.

      Le porno ne cause pas de crimes sexuels dans le sens où tous les gens qui regardent du porno ne commettent pas de crime sexuel, mais tous ces gens regardent de vrais crimes sexuels, produit par le porno.

      Le porno produit donc, littéralement, des crimes sexuels. Et par centaines de milliers aujourd’hui...

      Comment est-ce qu’on ne peut pas comprendre ça ? Ou alors le mec n’a jamais vu de porno...

    • permettez que je réponde à ma propre question :

      prouver la réalité d’un postulat (aussi fou soit-il) par tous les amalgames et toutes les confusions possibles, où peuvent se rejoindre allègrement des intellos aux sensibilités inverses, extrême-droite et ultra-gauche, mais avec des pratiques comparables de propagandisme acharné

      http://sisyphe.org/spip.php?article2265

      Cet article parle du SAP, syndrome d’aliénation parentale et de ses soutiens... bazar à cartographier peut-être... c’est de 2006.

    • du sap donc :

      http://sisyphe.org/article.php3?id_article=1364

      M. #Van_Gijseghem n’est pas un psychologue marginal ou isolé. Professeur à l’université de Montréal, il est également expert judiciaire (1) et intervient dans la formation de magistrats, de psychologues, de policiers, de gendarmes et de travailleurs sociaux dans différents pays. En France, où il est entre autre conférencier à l’Ecole Nationale de la Magistrature, un récent rapport du Ministère de la Justice recommandait qu’une méthodologie introduite par Van Gijseghem soit utilisée par les policiers accueillant la parole d’enfants victimes de violences. En Belgique, en pleine affaire Dutroux, des gendarmes ont été formés par ce même Van Gijseghem en matière d’écoute et de recueil de témoignages de victimes de violences. En Suisse, il est intervenu dans la formation de magistrats et de policiers du Canton de Tessin et auprès des policiers du Canton de Neuchâtel.

    • même source :

      Christine Delphy écrivait - dans le Monde Diplomatique de mai 2004 - à propos des lobbies masculinistes : « Le plus souvent, ces groupes de pression agissent de façon souterraine, en formant des ’experts’ qui témoigneront devant les tribunaux, en écrivant des livres de ’psychologie’ où les avocats des hommes violents et des pères incestueux, ainsi que les auteures d’ouvrages ’baquelachiens’, puisent leurs arguments ». Puis, « Ils argumentent volontiers sur de ’fausses allégations’ des enfants ou encore sur le ’syndrome des faux souvenirs’. Autant d’expressions popularisées dans les tribunaux et les écoles de magistrature par les ’experts’ #Hubert_Van_Gijseghem et #Paul_Bensoussan, notamment ».

      par contre, #baquelachiens ?

    • Gardner, l’inventeur du #syndrome_d_aliénation_parentale (SAP), considère par exemple :

      "Il est ici pertinent pour ma théorie que la pédophilie sert des buts procréateurs. Évidemment, la pédophilie ne sert pas ce but de façon immédiate puisque les enfants ne peuvent tomber enceinte ni rendre d’autres enceintes. L’enfant attiré dans des interactions sexuelles dès l’enfance est susceptible de devenir hautement sexualisé et de rechercher activement des expériences sexuelles durant les années précédant la puberté. Un tel enfant « chargé à bloc » est susceptible de devenir plus actif au plan sexuel après la puberté et donc susceptible de transmettre rapidement ses gènes à sa progéniture. [...] L’idéal est donc, du point de vue de l’ADN, que l’enfant soit sexuellement actif très tôt, qu’il ait une enfance hautement sexualisée avant d’entamer sa puberté

      « théorie » que l’on retrouve sous une autre forme par là :

      https://seenthis.net/messages/803380#message803388

    • MEDEF des rapports hommes-femmes - ces associations réactionnaires de pères divorcés qui luttent pour maintenir leur droit de propriété sur les enfants et les femmes - pour lequel il intervient et qui le citent souvent dans leurs bibliographies et sur leurs sites internet.

    • #Sos_papa « nos combats » :

      http://www.sospapa.net/presentation/nos-combats

      2 – Instaurer une véritable formation spécifique pour tous les intervenants dans les conflits familiaux : JAF, intervenants sociaux (médiateurs, enquêteurs sociaux, experts médico-psychologiques, etc…), forces de l’ordre, éducation nationale, etc afin de les sensibiliser au fait que l’enfant a un véritable besoin de ses deux parents.
      Les former entre autres au syndrôme de l’aliénation parentale et au conflit de loyauté.

    • sos papa «historique» :

      SOS PAPA est créé en 1990 par #Michel_Thizon, Chevalier de la Légion d’Honneur.

      Historiquement basé dans la ville de Le Pecq, mais rapidement mise en place de délégations et de correspondants sur la France.

      Notre première marraine a longtemps été une mère exemplaire et non moins actrice connue en la personne d’#Anny_Duperrey.

      Transfert du siège social à Paris dans les locaux du 84 Bd Garibaldi, Paris XV° et élargissement de la couverture nationale.

      Notre nouvelle marraine sera désormais l’illustre et définitivement grande dame qu’est Mme #Evelyne_SULLEROT, Académicienne, auteure et historiquement reconnue parmi les premières féministes, qui a d’ailleurs été à l’origine de la création du Planning Familial.

      Intégration de l’association au sein de l’UNAF (Union Nationale des Associations Familiales) qui conforte notre caractère familial.

      L’association devient officiellement « association d’aide aux victimes ».

    • sur Arcadie, pas mieux que wikipédia pour l’instant :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Baudry

      La revue Arcadie a été lancée en janvier 1954 par André Baudry, #Jacques_de_Ricaumont, #Roger_Peyrefitte et l’auteur et ex-séminariste #André_du_Dognon. #Jean_Cocteau offre un dessin inédit (marqué du mot "liberté" écrit à l’envers) à sa signature pour le premier numéro (tiré à 1 500 exemplaires seulement). Elle fut aussitôt interdite à l’affichage et à la vente aux mineurs (seuls les abonnés pouvaient donc l’acheter). André Baudry fut poursuivi en 1955 pour outrage aux bonnes mœurs et condamné à 400 000 francs d’amende. L’interdiction ne sera levée qu’en 1975, mais la revue n’a jamais cessé de paraitre (11 numéros par an, de janvier 1954 à août 1982, soit 314 exemplaires en tout, dont un numéro double chaque été). « Arcadie », à son apogée, tirera à 40.000 exemplaires destinés à toute la France (et au-delà). Elle avait des liens forts et des échanges avec les revues homosexuelles Der Kreis (Le Cercle, de Suisse) et One (États-Unis)

    • très bon boulot ici de #stéphanie_lamy sur les #MGTOW truc #masculiniste bien gore d’il y a un an.
      https://twitter.com/WCM_JustSocial/status/1086583194151989248

      La bonne nouvelle, dit-elle, c’est que :

      une grosse partie de tout ce petit monde MGTOW France ne cesse de se taper dessus mutuellement depuis l’été dernier. L’histoire de leur autodestruction est à mourrir de rire. Ils ont (soit disant) crée un « faux » site BDSM ou il n’y avait que des H dominants et où les F « soumises » devaient payer - « POUR PIÈGER LES FÉMINISTES ». Finalement ça s’est terminé en pugilat entre eux.

      Je trouve cette fille hyper affûtée sur pleins de ces sujets, et ça n’a pas l’air d’être la dernière pour le pistage :

      Sinon, il me semble avoir trouvé les identités de Mos Majorum et une floppé d’autres.

  • « Dernière sommation » : quand la violence de l’État se croit légitime

    Allo, place Beauvau. Quand le journaliste #David_Dufresne commence à recenser les violences policières contre les gilets jaunes sur Twitter le 4 décembre 2018, il utilise cette interpellation directe au ministère de l’Intérieur (dont les bureaux sont situés dans l’hôtel Beauvau, dans le 8e arrondissement de Paris).

    En ce frisquet jour d’hiver, alors que commence ce qu’on a appelé l’« acte 3 » de la révolte française, Dufresne est sidéré par le silence des médias devant des #violences_policières qui lui apparaissent de plus en plus nombreuses et injustifiées. Il relaie des images captées par un adolescent bordelais montrant un camarade touché au visage par le tir d’un CRS.

    Ce sera le début, pour le journaliste désillusionné, collaborateur de Mediapart et auparavant de Libération, d’une quête de justice à coups de signalements sur Twitter — plus de 850 aujourd’hui. Cette année passée dans le ventre des manifs, pour laquelle il a été récompensé d’un Grand Prix du journalisme, est racontée d’une plume alerte et rythmée dans le roman Dernière sommation. Une lecture captivante et dérangeante, de laquelle on ressort habité par une grande question philosophique : qui a le droit d’être violent, et comment ?

    Comment nos sociétés en sont-elles venues à considérer une violence légitime, celle des policiers, et une violence répressible, celle des manifestants ? Les images sanguinolentes s’accumulant sur le compte Twitter de Dufresne posent le constat indéniable d’une violence policière que les autorités politiques ne sanctionnent guère, ni ne tentent de contenir.

    « Ne parlez pas de répression et de violences policières, ces mots sont inacceptables dans un État de droit », déclare Emmanuel Macron le 7 mars. Pour David Dufresne, c’est la goutte qui fait déborder le vase. Lui reviennent en tête les mots de Max Weber : « L’État revendique le monopole de l’usage légitime de la force physique. »

    « Je préférerais que ces paroles de Weber ne soient pas aussi criantes de vérité, lance-t-il, dépité. Mais, dans la France des gilets jaunes, elles résonnent plus que jamais. »

    Au fil des chapitres de #Dernière_sommation, le lecteur québécois pourra d’ailleurs associer à la situation française le souvenir amer du règlement P6 pendant le printemps étudiant — Dufresne a lui-même vécu à Montréal pendant une dizaine d’années et le mentionne comme une dérive similaire.

    « J’avais en tête ce qui s’est passé à Montréal en écrivant le roman, précise-t-il. Mais la situation de la France est plus tragique encore, puisque les forces policières relèvent directement du ministère de l’Intérieur et que les liens avec le politique sont encore plus étroits, constituant une menace plus grande à la démocratie et à l’expression des droits de la personne. Ça prend aussi une tournure particulière puisque la France est un pays doté d’une forte tradition de révolte populaire, dont la Déclaration des droits de l’homme reconnaît au peuple le droit de se soulever. Ce droit est tout à fait grignoté en ce moment. »

    Un roman pour prendre du recul

    Très ancré dans le réel et très proche des événements vécus par Dufresne lui-même, Dernière sommation prend tout de même des libertés et s’enrobe de fiction « pour constituer un poste d’observation plus large ». L’ex-journaliste y devient une version encore plus « punk » de lui-même, en la personne d’Étienne Dardel, père de famille aspiré par le mouvement des gilets jaunes de façon quasi obsessionnelle. S’intéressant d’abord aux manifestants — ceux de gauche, comme cette jeune idéaliste prénommée Vickie, ou ceux de droite, comme la mère éplorée de cette jeune militante —, le romancier dessine aussi les personnalités de préfets de police embrigadés dans les filets de l’État ou de policiers aux prises avec un syndicat impuissant.

    « La fiction m’a permis de composer des personnages cohérents en m’inspirant d’une très grande quantité de personnes croisées au fil de mon année à documenter la violence, souligne Dufresne. Mais, surtout, j’ai pu utiliser le roman comme une manière de sortir de la fournaise de l’actualité brûlante et d’essayer de tirer des conclusions, ou de trouver une signification au chaos. »

    Il n’est pas insensible à la douleur des policiers épuisés par d’éreintantes journées sur les ronds-points ou pris en étau entre le sens du devoir et le regard compassionnel qu’ils ne manquent pas de poser sur les manifestants. « Néanmoins, la souffrance des policiers ne doit pas se retourner contre les manifestants », tranche-t-il.

    Dufresne, malgré des airs de militant anti-flic, est un apôtre de la nuance. Chez les gilets jaunes, un mouvement composite s’il en est, il voit autant de militants « admirables » que de représentants de tout ce qu’il exècre. « J’ai considéré que mon travail n’était pas de faire de la discrimination en fonction des idéologies avec lesquelles je sympathise. La violence de l’État est illégitime, qu’elle frappe à gauche ou à droite. »

    Autre constat sans appel du néo-romancier : « le journalisme est mort ». « Je ne dis pas que Twitter est la solution, nuance-t-il. Les possibilités des réseaux sociaux sont également fort limitées. Il y a peut-être une certaine forme de couverture directe sur Internet qui me semble salutaire, comme celle que fait par exemple un titre comme Streetpress. Mais, de manière générale, le milieu journalistique ambiant en France est acoquiné au pouvoir et diffuse une #pensée_unique. C’est un problème grave. »

    https://www.ledevoir.com/lire/568975/fiction-francaise-derniere-sommation-quand-la-violence-de-l-etat-se-croit-
    #violence #violence_étatique #légitimité #livre #recension #journalisme #presse #médias #réseaux_sociaux #twitter #maintien_de_l'ordre

    ping @davduf @karine4

  • Lettre à Francine Pelletier : les femmes trans méritent le même respect – et la même rigueur journalistique – que les autres - URBANIA
    https://urbania.ca/article/lettre-a-francine-pelletier-les-femmes-trans-meritent-le-meme-respect-et-la-

    Le genre de texte que Francine Pelletier a pondu n’accomplit rien d’autre qu’inspirer de la méfiance envers un groupe déjà amplement marginalisé. C’est une chose d’écrire un texte mal informé sur la migration des merles ou sur l’art déco. C’en est une autre de s’attaquer à pieds joints sur des êtres humains qui doivent se battre pour exister.

    https://www.ledevoir.com/societe/554219/les-jeunes-trans-surrepresentes-chez-les-itinerants
    #transphobie #transsexualité